Après l’annonce du Sénégal « Zéro déchets », vient d’être lancé en grande pompe le « cleaning day » par le chef de l’Etat Macky Sall. Très belle vision, très bonne initiative.
Monsieur le président, votre devoir est d’avoir une vision et de la direction. En tant que citoyens, nous nous devons de lui donner corps et de l’animer dans sa mise en œuvre.
Certains oiseaux de mauvais augure préconisent déjà l’échec du « cleaning day ». Dieu fasse qu’ils aient tort en le disant. Il est vrai que nous avons de très mauvaises habitudes qui font souvent échouer nos grandes résolutions tant et si bien que nos enthousiasmes de départ s’émoussent au fil du temps. Nous avons connu des événements douloureux comme le naufrage du Joola et avions juré plus « jamais ça ». Nous avions fait la chasse aux véhicules en situation de surcharge. Cela n’a duré que le temps d’une rose et nous avons repris nos mauvaises vieilles habitudes. Aujourd’hui, nous nous posons encore la question : qu’avons-nous retenu de l’expérience du Joola ?
Revenant à votre brillante initiative, nous n’avons pas le droit d’échouer car elle s’inscrit dans notre quotidienneté de par les prescriptions de nos religions et de notre culture. Comme consigne individuelle, elle devra nous conduire à nous débarrasser de cette attitude désinvolte par rapport à notre environnement immédiat et lointain. Ce qu’on appelait « mbeda buur » est aujourd’hui nôtre et toute négligence nous vaudra de l’argent à la pharmacie et des soins à l’hôpital si cela ne s’arrêtait qu’à cela. Alors, pour notre bien-être, disons « Cleaning day everyday ».
Cela signifie qu’il nous faudra impérativement instaurer le « réflexe de la poubelle » qui demande la révolution des mentalités que nous emprunterons au peuple coréen.
Pour rappel, Poubelle vient du nom du Préfet de la Seine à Paris, Eugène Poubelle, qui par son arrêté du 24 novembre 1883 prit l’initiative d’instaurer les boites à ordures faire face à la situation catastrophique en matière d’hygiène publique qui sévissait. Ce qui deviendra une pratique (habitude) dans le vécu et évolua positivement.
Sopi jikoo yii taxawu askan wi lu bok ci nune la. Si les coréens ou les rwandais l’ont brillamment réussi pourquoi pas nous. Sont-ils plus intelligents ou plus soucieux de leur cadre de vie que nous ? Non. Ils ont juste eu plus de volonté citoyenne et ont fonctionné la fibre patriotique. Voilà pourquoi ils ont hissé leur pays à un rang honorable. Mais impossible n’est pas sénégalais.
Un certain Covey disait ceci : « qui sème une pensée récolte une action, qui sème une action récolte une habitude, qui sème une habitude récolte un caractère, qui sème un caractère récolte un destin ». C’est cela la Révolution des Mentalités ou la violence sur soi-même. Il s’agit tout simplement que chacun ou chacune assume sa responsabilité individuelle pour qu’ensemble nous allions vers notre destin collectif.
Cette dynamique de rupture positive est la vraie solution qui induit la Loi d’Attraction ou le Devenir.
Monsieur le président, « Yes we can » comme le disait Obama, parlant des Etats Unis d’Amérique. Mais, pour Sunugal, la réussite est à notre portée. Vous n’êtes pas seul. Nous sommes des millions qui attendions votre appel pour un : « Sénégal Zéro déchets ». Le gain est énorme car il y va de notre mieux être comme l’enseigne l’OMS.
Il faut, monsieur le président, installer dans chaque quartier, au service des différentes composantes, des associations de quartiers (jeunes, femmes, notables, dahiras, GPF, imams etc.), une dynamique nouvelle, des synergies planifiées pouvant permettre à chaque entité d’œuvrer selon un calendrier bien précis à raison au moins d’une fois par semaine.
Il faut une unité de suivi très opérationnelle bien encadrée pour éviter l’infiltration par des éléments qui ne tirent pas dans la direction indiquée.
Il faut obligatoirement mettre à la disposition des structures des moyens pour faciliter le travail qui devra s’inscrire dans la durée pour fixer les réflexes de propreté tels que dans certains pays.
Il faut instaurer dans les écoles préscolaires, scolaires et universitaires des sachets poubelles qui vont favoriser l’instillation du réflexe de la poubelle. Car c’est dans le logiciel des tout petits qu’il faudra semer la bonne graine pour qu’ils grandissent avec.
Pour finir nous rappelons que nous nous mettons à disposition pour vous accompagner dans ce projet de très grande portée citoyenne.
Déthie Diouf, président jeunesse actions citoyennes (JAC) depuis 2000.
AMADOU HOTT ANNONCE LA CRÉATION DE 49 000 EMPLOIS À ZIGUINCHOR
"Agro-pôle Sud" prend forme. D’un montant de plus de 57 milliards de F Cfa, ce projet initié par l’Etat du Sénégal avec l’appui de la BAD, vise à enrôler plus de 49 000 jeunes au sud du pays dans le domaine des potentialités agricoles
"Agro-pôle Sud" prend forme. D’un montant de plus de 57 milliards de F Cfa, ce projet initié par l’Etat du Sénégal avec l’appui de la BAD, vise à enrôler plus de 49 000 jeunes au sud du pays dans le domaine des potentialités agricoles que comptent les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor.
La mise en place du projet "Agro-pôle Sud’’ va participer à la transformation secondaire des produits (mangue, anacarde,…) de la région. Cela va permettre de « faire un tri, de nettoyer, pour que les usines puissent avoir un produit qui est immédiatement transformable et industrialisable », a informé le ministre de l’Economie du Plan et de Coopération.
Amadou Hott participe, ce samedi, 11 janvier à Ziguinchor, avec son collègue Dame Diop, ministre de la Formation professionnelle, a un atelier sur la valorisation des "Agro-pôles" que le président de la République compte installer dans les zones économiques du pays. « Qu’est ce qui est attendu sur ce projet d’Agropole » , s’est posé le ministre Hott durant son intervention ?
« C’est 14 500 emplois directs à Ziguinchor, Bignona et Oussouye, 35 000 emplois indirects. Ce qui fera un total de 49 000 emplois directs et indirects dans les trois départements que comptent la région de Ziguinchor », a-t-il répondu.
Le ministre de l’Economie renseigne que ce projet va impacter positivement la vie de plus 350 000 habitants de la Casamance. « Nous avons remarqué que 90% de la production nationale d’anacardes est produite dans les régions de Kolda, Ziguinchor et Sedhiou. Un peu plus de 50% de la production mondiale provient dans cette région. Mais nous avons constaté que moins de 2% seulement sont transporté », regrette le ministre.
Pour lui, ce sont ces impairs qui font qu’il soit difficile de créer de la valeur ajoutée dans l’économie de la Casamance. « 50 % des mangues produites ici sont perdues. Parce que nous ne pouvons pas consommer toute la production de mangues en trois ou quatre mois. C’est pourquoi, le président de la République a eu la vision de mettre en place ces trois Agro-pôles (Sud, centre et le nord du Sénégal). Ce sont ces Agro-pôles qui vont nous permettre de créer de la valeur ajoutée et d’augmenter aussi les revenus des producteurs, de créer des emplois et de la croissance économique ». a-t-il signalé.
Pour le ministre Hott : « la croissance économique, ce sont, d’abords, les transferts et les investissements sociaux que l’Etat fait en utilisant son budget mais également les emplois qui sont créés et qui affectent les populations en leur procurant le bien être ».
LES DÉPUTÉS APPELÉS À MAÎTRISER LES ENJEUX DE L’EXPLOITATION DES HYDROCARBURES
Les parlementaires devraient davantage appréhender les enjeux liés à l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, a souligné Abdoulaye Baldé, président de la Commission énergie et ressources minérales de l’Assemblée nationale.
Mbour, 11 jan (APS) – Les parlementaires devraient davantage appréhender les enjeux liés à l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, a souligné Abdoulaye Baldé, président de la Commission énergie et ressources minérales de l’Assemblée nationale.
‘’L’intérêt supérieur de la nation doit pousser la représentation nationale à mieux appréhender les enjeux liés aux secteurs pétrolier et gazier, stratégiques pour notre économie nationale’’, a-t-il notamment déclaré vendredi à Mbour (ouest).
Intervenant à un atelier de renforcement de capacités des parlementaires sur les questions liées au secteur pétrolier, Baldé a insisté sur le fait que les ressources minières faisaient l’objet de convoitises tout en cristallisant l’attention des citoyens et des partenaires au développement.
‘’Compte tenu des enjeux que suscitent le pétrole et le gaz dans notre pays, le renforcement des capacités était devenu une évidence pour les députés’’, a expliqué Abdoulaye Baldé.
Il a réaffirmé l’option de la commission parlementaire qu’il dirige de s’inscrire dans une ‘’dynamique participative et inclusive’’ afin de ‘’jouer pleinement’’ son rôle de contrôle et d’évaluation des politiques publiques en la matière.
Il s’est réjoui de l’organisation de cette session qui permettra de ‘’fédérer les initiatives’’ en vue d’’’un développement harmonieux’’ du secteur des hydrocarbures au Sénégal.
J'AI VOULU PORTER UN COMBAT CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Mbaye Thiam Babacar est ratrappé par l’écriture qui l’avait conduit au journalisme avant que son premier roman ne le ramène à ses premières amours. «L’agnelle du sacrifice», qui vient de paraître.
On l'a connu comme l’une des plumes du journal Le Populaire, Mbaye Thiam Babacar revient avec son premier roman «L’agnelle du sacrifice». Natif de Dakar, il est ratrappé par l’écriture qui l’avait conduit au journalisme avant que son premier roman ne le ramène à ses premières amours. «L’agnelle du sacrifice», qui vient de paraître aux éditions L’Harmattan Sénégal, est une œuvre engagée.
Vous venez de publier votre premier roman L’agnelle du sacrifice. Com ment êtes-vous passé du journalisme à l’écriture ?
Je pense que chez moi l’écriture a précédé mon entrée dans la presse. J’ai toujours aimé écrire, car enfant, je lisais beaucoup sous l’influence d’un père militaire, féru de romans policiers. Cette passion de la plume guidera mes pas vers le journalisme. En classe de quatrième, j’ai écrit une petite chronique et je suis parti la proposer à un journal, Info 7. Une journaliste du nom de Salimata Dieng l’a vue et m’a fait appeler. Elle ne croyait pas trop que c’était moi qui avais écrit ça. Quand elle en fut persuadée, elle me présenta à son directeur de publication qui était M. Pape Samba Kane avec qui je garde aujourd’hui encore d’excellentes relations.
Je peux dire que je lui dois mon amour pour le journalisme. Donc écrire m’a mené au journalisme et je dois beaucoup à la presse sénégalaise, surtout à l’école de formation qui s’appelle Populaire devenu Vox Populi. J’y ai été reporter au Desk économie et j’en ai surtout profité pour affiner mon style sous le regard avisé de grands noms de la presse comme Daouda Diarra et Harouna Dème.
Pourquoi avoir choisi une femme comme héroïne de votre œuvre ?
Ça s’est fait tout seul. La femme c’est la vie. En tant qu’homme, je suis très touché par ce que notre société fait vivre aux femmes. Quand j’ai voulu écrire un roman, j’ai voulu porter un combat contre les violences faites aux femmes en particulier et de la condition féminine en général.
Aujourd’hui encore, les femmes continuent de subir des violences à la maison comme dans la rue, en temps de guerre comme en temps de paix, aussi bien dans l’espace public que dans la sphère privée.C’est un sujet d’actualité qui ne doit laisser personne insensible. J’évoque beaucoup de sujets comme les violences conjugales, le mariage précoce, l’émigration, la polygamie, l’adultère et la justice.
Y a-t-il une part autobiographique dans le roman ou toute cette histoire est une fiction ?
Je pense qu’il n’y a pas plus autobiographique qu’un roman écrit à la troisième personne Quand on crée un personnage, on peut lui faire dire tout ce que l’on veut. On se sent couvert et là on se lâche. Alors, oui il y a une partie de moi dans le parcours de Tabara. Je n’ai pas pu m’en empêcher.
Vous évoquez également les conditions de la vie carcérale dans le pays. Avez-vous rencontré des gens qui sont passés par là ou vous faites seulement parler votre imagination ?
Oui, la partie de la prison m’a pris beaucoup de temps. Je voulais parler des dures conditions de vie carcérale au Sénégal. Cependant, je ne pouvais pas me limiter à mon imagination, surtout que je n’ai jamais fait la prison. Alors, je me suis rapproché d’une ex détenue et elle m’a raconté ce qu’on peut lire dans le roman.
Je pense que même mon récit ne résume pas assez ce qui se passe réellement derrière les murs des prisons sénégalaises, surtout celles accueillant des femmes. Mon ouvrage est un prétexte pour interpeller l’Etat et l’opinion sur ce que vivent les détenues.
Malheureusement peu d’efforts sont consentis. Et ce qui crève le cœur, c’est que sur dix femmes qui se retrouvent en prison, huit y sont par la cause d’un homme qui, le plus souvent, est libre. Pourquoi avoir choisi de terminer l’histoire par un drame ? Je commence à le regretter (rires). Beaucoup de personnes qui ont lu le roman me demandent pourquoi une telle fin.
Malheureusement, c’est une histoire qui montre que parfois la vie peut être très brutale. Il ne faut pas oublier que je raconte une histoire qui, en réalité, dure quelques secondes. C’est surtout l’histoire d’une mourante. Et qui, à la fin, n’a pas survécu à l’accident qui a tué ses deux enfants et son mari.
Dans le roman, on se rend compte que Tabara est sortie de prison sans jugement, mais grâce à l’intervention d’une femme influente qui a fait jouer ses relations. Est-ce une façon de dé noncer une justice à deux vitesses dans le pays ?
Peu de personnes l’ont remarqué, mais Tabara sort de prison sans procès. Oui, elle était innocente. Cependant, c’était à un juge de le confirmer. Mais Adja Fatim étant une femme très puissante, très resautée, va faire de sorte que Tabara recouvre la liberté sans passer par le Tribunal.
C’est dire que dans notre pays il y a deux types de citoyens. On a beau le nier, mais on vous traite différemment selon que vous soyez riche ou pauvre, selon que vous connaissiez quelqu’un ou pas. Il reste qu’il y a toujours des laissées-pourcompte et ça crée des frustrations. Nous avons des juges formidables et des officiers de justice chevronnés, mais les trafics d’influence ne cesseront pas pour autant.
Etes-vous féministe finalement ?
La définition que je garde du féminisme est la suivante : «Mouvement social qui a pour objet l’émancipation de la femme, l’extension de ses droits en vue d’égaliser son statut avec celui de l’homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique.» Tant qu’on s’en tient à cette définition, je suis féministe à cent pour cent.
Mais je ne suis plus féministe quand on prône l’égalité homme femme dans la sphère religieuse. Je pense que Dieu a déjà bien prévu les choses. Nous devons respect, amour et protection aux femmes. Qu’on s’en tienne là ! Chacun a un rôle bien déterminé, il serait bien qu’il le respecte pour le bien de toute la communauté. Voilà pourquoi je reste dans l’humanisme
A-t-il été facile pour vous de faire éditer votre roman ?
En toute sincérité, non. Je n’ai pas eu beaucoup de problèmes à me faire publier. J’ai proposé mon manuscrit à L’Harmattan Sénégal et quelques semaines plus tard, on m’appelait pour me dire qu’il avait été accepté. J’en profite pour remercier le directeur M. Diallo qui fait beaucoup d’efforts pour faciliter aux jeunes auteurs l’accès à l’édition. Cependant, de façon générale, se faire éditer reste très cher au Sénégal.
Les éditeurs sont obligés de vendre cher le roman pour pouvoir rentrer dans leurs fonds. Et le prix élevé des œuvres décourage les Sénégalais qui, pour la plupart, ont un faible niveau de revenu. Finalement, personne n’y gagne. Ni l’éditeur ni l’auteur et ni le lecteur qui se retrouve privé du produit.
Vous avez choisi une écriture assez simple.Pourquoi ?
C’est purement politique et c’est voulu. Nous nous plaignons tous du fait que les jeunes ne lisent plus. La trouvaille que j’ai découverte pour tenter de réconcilier les gens à la lecture, c’est d’écrire simple. Je cherche à captiver mon lecteur et que pour lui, me lire ne nécessite pas d’aller chercher un dictionnaire toutes les trois pages. C’est pourquoi j’écris très simplement, car je vise tous les publics. Du grand intellectuel à l’élève de Ce2.
Le plus important pour moi reste le message que je cherche à faire passer. Je pense que nous jeunes auteurs devons porter ce combat de réconcilier les jeunes avec la lecture. Le marché est là, il suffit juste d’adapter le produit au nouveau type de consommateurs qui existent. Cela n’empêche pas de parler un bon français et de chercher quelquefois à enrichir le vocabulaire des lecteurs.
Un prochain roman ?
J’écris tous les jours et je pense que des choses à dire ne manquent pas au Sénégal. Nous traversons un moment délicat où nous nous surprenons à nous demander ce qui nous arrive. Je pense que le rôle d’un écrivain est de conscientiser son époque et de s’engager pour sa société. Cependant, pour le moment, je me consacre à la promotion de L’agnelle du sacrifice afin de le faire connaître au grand public avant de penser à un deuxième roman.
PLUS DE 5 MILLIARDS PAR PATIENT
La Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) a dans un communiqué apporté des précisions sur le prix du kit de la dialyse.
La Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) a dans un communiqué apporté des précisions sur le prix du kit de la dialyse. Dans le document, sa directrice informe qu’il est impossible que ce kit composé de 11 éléments puisse coûter 8 000 F Cfa. Mme Annette Seck Ndiaye a aussi donné des informations sur la procédure d’acquisition des intrants.
Les propos du président de l’Association des insuffisants rénaux sur le site Igfm selon lesquels le kit de dialyse «est acheté par un homme d’affaires sénégalais à 8 mille F Cfa au maximum» et revendu à l’Etat à «40 mille F Cfa», ont fait réagir la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna).
Dans un communiqué, la directrice de la Pna, précisant qu’au «Sénégal un kit de dialyse est composé de 11 éléments», souligne que «rien que le rein artificiel (encore appelé dialyseur) au prix unitaire le moins cher coûte hors taxe et hors douane 9 070 francs Cfa, la cartouche de bicarbonate coûte 3 026 francs Cfa hors taxe et hors douane». Impossible donc, selon la Pna, que le kit dans son ensemble puisse coûter 8 000 F Cfa.
Poursuivant ses explications, Annette Seck Ndiaye renseigne que «le prix d’acquisition des kits après évaluation technique des offres et attribution des marchés varie entre 26 mille 315 Francs Cfa minimum et 38 mille 800 francs Cfa maximum hors taxe ». A cela, précise-t-elle, «s’ajoute les frais annexes qu’il faut intégrer au coût d’acquisition du kit».
«Il s’agit notamment de la taxe à l’importation ou Tarif extérieur commun de l’Uemoa (Tec) qui s’élève à 2,7% du prix d’acquisition du kit, des frais d’assurance et de stockage 3,5%, des frais de distribution sur l’ensemble du territoire national 4,5%», a-telle fait savoir.
Concernant l’acquisition des intrants qui composent le kit, la directrice de la Pna renseigne qu’elle «se fait par appel d’offres international sur la base d’un cahier de charges dont les clauses techniques sont des plus rigoureuses et correspondent aux besoins nécessaires à la prise en charge correcte des patients». D’ailleurs, à l’en croire, «tous les acteurs du système de santé concernés (néphrologues, techniciens…) par l’utilisation de ces intrants, y compris les associations des malades, sont associés au processus d’acquisition qui est mis en œuvre par la Pna».
D’après Mme Ndiaye, l’approvisionnement des kits «se fait dans un processus clair et transparent». Et elle précise même que «les factures et bordereaux de livraison signés sont transmis tous les mois à l’Agence de la couverture maladie universelle (Acmu) en vue du règlement». Sur la question de la gratuité de la dialyse, la Pna qui rappelle qu’elle «est entrée en vigueur en 2012, avec une subvention de l’Etat de 910 millions de francs Cfa» déclare que cette somme a «presque triplé en 2013 pour passer à 2 milliards 745 millions 600 francs Cfa».
Soulignant que la gratuité de la dialyse est certes «une initiative salutaire, mais très coûteuse», cette structure estime à «5 milliards 184 millions 923 mille 160 francs Cfa» la somme dépensée «par l’Etat pour chaque patient compte non tenu du coût de l’acte médical proprement dit». Par ailleurs, Annette Seck Ndiaye reconnaît que «malgré les efforts consentis par l’Etat, la demande reste forte et les besoins non encore satisfaits demeurent au regard du nombre de patients qui seraient en attente d’une dialyse, sans avoir les moyens d’aller dans le secteur privé».
Selon la directrice de la Pna, «l’Etat est parfaitement conscient des défis auxquels il faudra faire face pour garantir la pérennité de cette initiative salutaire de gratuité de la dialyse». Ainsi, elle informe que «des réflexions sont en cours pour améliorer la stratégie de financement et se pencher rapidement sur les voies et moyens d’aller vers la fabrication locale de certains éléments du kit tels que les poches de glucose (ce sera bientôt possible au Sénégal), le bicarbonate voire même les médicaments et produits essentiels contenus dans le kit».
LUMIÈRE SUR LE SARGAL RATÉ DE SADIO MANÉ
La cérémonie annoncée à Dakar cachait une vaste opération commerciale qui est finalement tombée à l’eau et pour laquelle personne ne veut assumer son implication
Chronique d’un retour raté. Après avoir remporté son tout premier trophée de Meilleur footballeur africain de l’année, Sadio Mané était sur le point de faire un crochet à Dakar, pour communier avec le peuple sénégalais et présenter son prestigieux ballon doré au chef de l’Etat. Officiellement, c’était le plan. Jusqu’à ce que « des soucis techniques, liés à une autorisation d’atterrissage non accordée par Tunis », changent le plan de vol. Ce fut la première explication fournie. Puis, un des envoyés spéciaux de la RTS à Hurghada, où se tenait la cérémonie de gala des CAF Awards, révélait une certaine gêne musculaire qu’aurait ressentie le joueur, poussant son club à précipiter son retour vers l’Angleterre. Enfin, une autre justification portait sur le fait que le club anglais n’a jamais été enclin à accepter le déplacement de son joyau à Dakar, pour des raisons évidentes, en pleine saison. Face à la série de versions, Emedia.sn a cherché à en savoir davantage, histoire de dénouer le vrai du faux dans cette affaire. Au bout des investigations, il ressort principalement qu’il y a un peu de vrai dans chacune des versions mais que, surtout, cette cérémonie de « Sargal » (hommage) annoncée à Dakar cachait une vaste opération commerciale qui est finalement tombée à l’eau et à laquelle personne ne veut assumer son implication dès lors qu’on évoque une incidence financière qui se cacherait derrière l’initiative sur-vendue au public comme un évènement à caractère purement social.
Opération marketing impliquant des autorités publiques
A l’origine de l’initiative, des proches de Sadio Mané, à travers la société SM10 Limited, qui gère son image, en collaboration avec New Balance, qui a décidé à partir de 2013, de changer sa stratégie Marketing en sponsorisant certains sportifs, mais également le club de Liverpool à partir de la saison 2014/2015. Sponsor de Sadio Mané et de son club, New Balance voit toutefois le contrat avec Liverpool prendre fin à l’issue de cette saison et sera remplacé par le géant américain Nike. Concrètement, il ne lui reste plus que l’international sénégalais comme principale vitrine. L’équipementier américain spécialisé dans les chaussures de courses à pied, est ainsi tenu de mettre le paquet sur le natif de Bambali.
Une vaste opération de communication est ainsi préparée par la marque à partir du moment où le sacre du numéro 10 des Lions était devenu comme une évidence : lancement d’une nouvelle paire spéciale de crampons Furon v6, campagne d’affichages "Rise of a Lion" (ascension d’un Lion) à Liverpool et à Dakar, cérémonie d’hommage..., rien n’est de trop pour célébrer le Lion. La relation avec SM10 Limited facilite naturellement les choses à Dakar, où la société qui gère l’image du joueur tient en New Balance un partenaire aux reins solides.
Il ne lui reste plus qu’à activer certains leviers sur le plan local, en jouant sur la fibre patriotique et le vaste élan de solidarité en faveur du joueur pour avoir d’autres partenaires. Ainsi, le contact est établi avec une société dénommée Global Visions, spécialisée dans la communication et l’événementiel. A plus d’un mois du gala de la CAF, une équipe est montée pour gérer le projet, et on y retrouve des proches du joueur et certains proches du ministre des Sports, dont son chauffeur et un chargé de mission, et un certain Aly Mané, maire de Paoskoto (région de Kaolack) mais également propriétaire de sociétés spécialisées dans la publicité et l’événementiel, mais aussi dans la livraison de colis express.
Négociations avec télés, sociétés publiques et privées
Des sociétés publiques comme privées, nationales comme multinationales, sont démarchées et le Musée des civilisations noires est choisi pour abriter l’évènement qui devait ainsi être privatisé jusqu’à sa diffusion. Un responsable commercial d’une grande société de la place nous confirme avoir été démarché en ce sens.
« C’est une personne, qui disait représenter Global Vision, qui nous a contacté pour nous faire part du projet et du souhait que nous sponsorisions l’évènement. Nous avons étudié l’offre, mais pour plusieurs raisons, nous l’avons déclinée. D’abord parce qu’en termes de délais, c’était vraiment trop short, à moins d’un mois, mais ensuite parce que plus on s’approchait de l’évènement, moins ça devenait clair, avec une implication personnelle du ministre des sports qui donnait davantage l’air d’une tentative de récupération politique non maitrisée. Du coup, même si l’idée d’un hommage à Sadio Mané, qui est une icône nationale avec une image des plus positives, était intéressante en soi, ces différents paramètres nous ont fait prendre du recul », nous souffle notre interlocuteur. Au final, c’est sur le concurrent que les organisateurs portent leur dévolu.
Premier couac avec Air Sénégal
Les spots sont lancés. La RTS est contactée en ce sens par les organisateurs qui espèrent autour de 200 millions F CFA avant de se voir opposer une réponse négative. Il en est de même pour la compagnie Air Sénégal, qui aurait également été approchée dans le but de nouer un partenariat qui permettrait de transporter des officiels en Egypte et de les ramener, avec Sadio Mané et son trophée, à Dakar, pour les festivités. La compagnie aérienne sénégalaise n’est pas dans les dispositions et aurait ainsi proposé, à la place, une location tarifée à coût de centaines de millions. « Ils nous ont demandé 200 millions pour le vol, parce que nous souhaitions ramener également les officiels, les gens la délégation sénégalaise présente en Egypte (fédération, ministère, 12e Gaïndé, proches du joueur...). C’est abusé, cela a compliqué les choses », s’est plaint un des membres de l’équipe d’organisation, sous le couvert de l’anonymat.
Parallèlement, New Balance commence à « brander » Dakar avec plusieurs affiches de dimensions différentes, en ciblant le trajet que devrait emprunter le joueur à partir de l’autoroute à péage et autres points stratégiques. Le désaccord avec la RTS n’affectera pas les plans. Une télévision privée est également démarchée et un accord est alors trouvée avec elle pour une exclusivité. Le Jour J, souffle-t-on, les autres télés seront interdites d’accès à la salle du musée, où SM 10 Limited prévoit également une diffusion en première, devant les autorités, en têtes desquelles le président de la République, d’un film qui retrace la carrière de l’enfant de Bambali aujourd’hui sur le toit du continent.
Les dispositions minutieuses de Liverpool pour le jet privé
Mais il n’y aura finalement pas de heurts et la crainte que les caméras de la RTS, surtout dans la perspective où le président Sall devait assister à la cérémonie, mais aussi celle des autres chaînes privées, soient interdite d’accès, sera levée parce que l’évènement est annulé au dernier moment. Pour un des trois motifs cités plus hauts. Ou un peu des trois. Les sociétés qui avaient décidé d’associer leur image à l’évènement remballent les affiches qui étaient déployées sur le site du musée des civilisations noires. L’excuse du défaut d’autorisation d’atterrir à Tunis est vite brandie, pourtant elle parait légère au vu de la minutie avec laquelle Liverpool planifie les déplacements de cette nature pour des joueurs de son équipe première.
À cet effet, c’est un jet privé (appareil Legacy 650) de la compagnie spécialisée Embraer, la même qui avait fait venir Sadio Mané et Salah l’année dernière à Dakar (appareil Legacy 600), qui a été affrété par Liverpool. À titre illustratif, l’année dernière, pour le même évènement et avec la même compagnie de jet privé affrété, c’est un programme maitrisé de bout en bout et dont nous avons obtenu copie, qui a été concocté, avec un minutage précis, les différentes localisations au détail près et une liste claire des membres du vol composé des joueurs (Mané et Salah), de leurs représentants respectifs (Jan P. Bezemer et Ramy Abbas), le chef de sécurité de Liverpool (Jamie O’Connor) et deux autres membres de son équipe.
Cette fois-ci, en l’absence de l’Egyptien Salah qui n’a pas fait le déplacement, l’équipe était délestée de son représentant, mais comprenait un préparateur physique dépêché par le club. Est-ce dernier qui a décidé du retour express après la douleur que le joueur sénégalais aurait sentie en Egypte, après la conférence de presse ? Difficile à confirmer.
L’histoire de la bousculade qui aurait causé une blessure à Mané
Nous avons contacté notre confrère de la RTS, Ibrahima Mboup, qui a annoncé la nouvelle sur la chaine nationale, pour plus d’éclairage sur le contexte de cette information qui n’a pas été très commentée par la suite. « Après la cérémonie, il y a eu une conférence de presse des lauréats (Sadio Mané, Achraf Hakimi, Djamel Belmadi, etc.). Quand il a fini, Sadio Mané s’est levé et il y a eu une bousculade avec la presse, notamment égyptienne qui était fortement représentée sur les lieux. Le service de sécurité de Liverpool a peut-être empêché le pire, mais Sadio a peut-être pu être touché dans la bousculade. Il a été exfiltré, ce qui explique d’ailleurs qu’on n’a pas pu faire l’interview avec lui sur le moment. On a dû le rejoindre plus tard dans sa suite pour faire l’interview et dans les coulisses, on nous a parlé de la gêne qu’il a ressenti aux ischio-jambiers après ce qui s’est passé plus tôt. Sa volonté de venir à Dakar était réelle mais à partir de ce moment rien n’était plus évident. »
C’était la veille de la supposée venue à Dakar pour laquelle Liverpool n’a jamais été emballé, nous confie une autre source, proche de l’administration du football sénégalais : « Parce que c’est au cœur de la saison et que le club préparait un match clé à Tottenham, en fin de semaine, suivi de la réception de Manchester United. Parce que cela supposait une absence du lundi au jeudi pour le joueur alors que l’année dernière, Sadio et Salah étaient rentrés dès le lendemain des CAF Awards. Ensuite, parce que le projet qui aurait été présenté à Liverpool était une présentation du trophée au chef de l’Etat et un retour dans la foulée, mais le club a finalement découvert que c’est une opération marketing qui a été préparée par l’équipementier avec lequel il va se séparer à l’issue de la saison, pour utiliser l’image du joueur à des fins commerciales avec tout un folklore prévu (bain de foule à l’aéroport, puis dans un itinéraire qui l’aurait conduit au musée) qui impliquerait un timing non maitrisé, ce qui aurait des incidences avec le contrat de location du jet privé. »
Annulation et explications officielles
Face à tous ces impairs, quand le premier couac est survenu avec l’histoire de l’autorisation d’escale refusée par Tunis, Liverpool semble avoir sauté sur l’occasion pour faire rapatrier ses employés. Et, pour éviter toute polémique, les services de communication des Reds a organisé, pour se dédouaner, une sortie du joueur sur leur site officiel dans lequel ils assurent avoir pris « des dispositions pour que (Sadio Mané) s’envole vers son pays natal après la cérémonie en Egypte, en reconnaissance du soutien que beaucoup lui avaient apporté dans son cheminement vers la réception de ce prestigieux trophée.
Toutefois, indique-t-on sur Liverpoolfc.com, des perturbations de voyage, indépendantes de la volonté et du contrôle du club l’ont empêché de s’y rendre », avant que la parole ne soit donnée à l’international sénégalais pour prendre la suite et donner un rendez-vous évasif : « J’avais l’intention de m’envoler pour le Sénégal pour remercier les gens de mon pays, pour tout ce qu’ils m’ont donné mais malheureusement nous n’avons pas pu faire la visite. Maintenant, nous avons un grand match contre Tottenham ce week-end sur lequel je dois me concentrer et être prêt, mais il est vrai que je suis déçu de ne pas avoir pu rentrer chez moi en raison des problèmes hors de notre contrôle. Je reviendrai au Sénégal dès que possible parce que c’est très important pour moi… » dira Sadio Mané, dans son message d’excuses au public sénégalais. Ce même public à qui les organisateurs de la cérémonie « Sargal » ont promis, dans la foulée de l’échec de mercredi dernier, un remake annoncé pour ce dimanche, au lendemain du match contre Tottenham, en espérant un autre déplacement express du joueur, sachant que son prochain match aura lieu le week-end suivant, contre l’ennemi juré, Manchester United.
Matar Bâ : « L’implication du gouvernement s’arrête à la présence… »
Après le flop de l’arrivée, le ministre des Sports Matar Ba, s’est exprimé sur iRadio : « Je comprends la déception de certains sénégalais et je magnifie la tolérance de l’ensemble des sportifs qui ont compris que Sadio ne pouvait pas venir. Je tiens à préciser que le comité d’organisation a bien fait de faire une communication pour montrer qu’il y a eu des impairs au niveau de l’autorisation d’atterrissage en Tunisie. Nous avons aidé le comité d’organisation pour obtenir cette autorisation… Maintenant, pour le reste, c’est un joueur professionnel, il a un match le samedi, donc il y a eu beaucoup de raisons qui ont fait qu’au-delà de ce qui est dit dans le communiqué, qu’il n’est pas là. C’est un citoyen sénégalais qui va revenir et le comité d’organisation, qui gère son image, à un programme qu’ils vont dérouler et Sadio Mané pourra venir fêter son trophée. »
Interrogé sur le degré d’implication du ministère qu’il dirige, ou de l’Etat, il déclare : « L’implication du gouvernement s’arrête tout simplement sur le fait d’être présent lors de la cérémonie, d’autant que le président devait le recevoir. Quand il y a une fête comme ça, le gouvernement est dans tout. Tout dépend de comment il est impliqué dans la chose. En termes d’organisation, tout ce qui a été arrêté émane du comité d’organisation et des responsables concernés. Mais l’Etat est obligé d’être là au niveau de l’aéroport, de la sécurité, le transport… », précise-t-il.
À l’origine d’une « initiative privée » et… « à caractère social »
Après les précisions du ministre des Sports, nous avons tenté d’entrer en contact avec les différents responsables de l’évènement. Les contacts ont été vains au plus haut niveau, notamment avec Aly Mané, maire de Paoskoto et qui serait maitre d’œuvre de l’évènement, mais également avec des membres de SM10 Limited. Ce n’est que sous le couvert de l’anonymat, qu’un d’eux accepte de s’en ouvrir à nous. « Car je ne suis pas le seul sur ce projet et je ne souhaite pas qu’on pense que je cherche à m’en accaparer en parlant au nom des autres », nous prévient-il, pour expliquer son choix de ne pas dévoiler son identité. Interrogé sur la naissance de l’initiative, il dira : « C’est un groupe de Sénégalais qui ont vu que Sadio méritait des hommages et nous avons décidé de lui en organiser un, avec Global Visions, une structure d’évènementiels, associée sur ce projet à SM10 Limited qui gère l’image de Sadio Mané » détaille-t-il, en refusant tout caractère commercial au projet.
« On a travaillé sur ce dossier depuis plus d’un mois… En dehors du Sargal, un film a été fait en l’honneur de Sadio, par SM10 et ce film retrace la vie de Sadio. Il devait être diffusé au musée. Mais ce ne sont pas les Sénégalais qui vont acheter ce film. Les télés sénégalaises ne peuvent pas se payer ce film. On voulait juste le présenter en primeur à la République, aux officiels. Tout évènement a un coût, il fallait donc trouver des ressources additionnelles pour gérer la sécurité, le transport et les autres aspects. Il fallait trouver des accompagnateurs… », explique-t-il, dans des propos qui entrent en contradiction avec ceux du ministre des Sports, lequel affirme que l’Etat s’occupait justement de ces aspects (sécurité, transport, disponibilité du musée, etc.)
« L’implication du ministre des Sports, les contacts avec les sponsors… »
A propos de l’implication du ministre des Sports, notre interlocuteur dira : « Il nous a accompagné depuis le début. Le ministre a mis ses services disponibles et il s’est engagé pour la réussite. Le Président (Macky Sall) a donné une réponse positive pour assister à l’évènement. L’Etat s’est engagé dans l’idée et a contribué en mettant à disposition tous les moyens de sécurité. »
Concernant l’association avec l’équipementier américain, il déclare : « Ce sont eux qui ont voulu profiter de la plateforme du Sargal pour faire cette présentation. On ne peut rien gagner dans ça. Ça coûte très cher. On cherchait juste de quoi financer l’évènement, puisque ce n’est pas le gouvernement qui organise, mais des privés, et que c’était à caractère social. » Il en est de même pour les sociétés contactées dans un souci marketing. « Nous avons essayé de contacter Air Sénégal mais ils n’ont pas voulu nous accompagner. Ça a compliqué les choses. Nous voulions maitriser le plan de vol et rapatrier les autorités sur place. Mais Air Sénégal n’a fait aucun effort alors qu’ils auraient pu profiter de la situation pour vendre l’image de la compagnie. De grandes sociétés n’ont pas voulu réagir à ce Sargal, pourtant, tout a été fait dans les temps, dans le bon timing, plus d’un mois avant, parce que nous étions persuadés qu’il avait plus de chance de remporter le trophée. C’était clair. Au finish, en dehors de New Balance, des partenaires comme La Casamançaise et autres nous ont accompagnés. Je n’étais pas dans l’équipe marketing, je ne peux pas m’avancer sur certains détails mais on ne l’a pas fait pour de l’argent, mais pour soutenir le garçon. Un bilan sera fait parce qu’on n’a rien à cacher », assure notre interlocuteur.
« Le service de sécurité de Liverpool était déjà à Dakar »
Quid de la pertinence d’un tel évènement qui semblait cacher des enjeux financiers derrière le folklore, il dit rejeter le mot folklore : « On a vécu une grande déception quand Sadio avait perdu le trophée ici au Sénégal. Quand on va le gagner au Caire, il est normal qu’on pense le célébrer », estime-t-il, quand on lui oppose le calendrier de la saison et le fait que, généralement, les lauréats présentent leurs trophées individuels devant le public de leurs clubs quelques minutes avant le match officiel suivant, avant d’en faire de même avec le public national, au match international suivant. « C’était un signe d’encouragement, pour les jeunes qui viennent de loin, qui viennent des familles pauvres, c’est ce qu’on voulait faire. Il n’y a pas longtemps, on disait Sadio Samba Alar. Il ne s’est pas reposé pendant 2 ans, entre la Coupe du monde et la CAN », insiste notre interlocuteur qui jure que Liverpool était bien disposé à accompagner Sadio Mané dans ce périple : « Tous les signaux étaient au vert pour en faire un grand évènement. Il n’y a eu aucune volonté de Liverpool d’empêcher Sadio de venir. Le service de sécurité du club était déjà là la veille, au Radisson Diamniadio. La réalité est que même si Liverpool était d’accord, quand la situation s’est compliquée, les éléments de sécurité changent d’avis. Sadio est un athlète de haut niveau, il était avec son physio, partout où il va il est avec les conditions nécessaires. Sinon, le club nous aurait dit non. »
Pour lui, il n’y a pas de motif d’annulation autre que celui du couac de Tunis, pas même la prétendue bousculade en Egypte. « Vous croyez que s’il y avait une bousculade qui l’aurait blessé, les images n’auraient pas fait rapidement le tour du web ? Sadio est un homme protégé. Aucune blessure ne nous a été signalée. Tout ce qu’on sait, c’est que cela s’est bloqué à Tunis. On ne maitrise pas cet aspect du transport aérien, explique-t-il. Je sais juste que dans le plan de vol initial, on avait la confirmation que le vol devait atterrir à 15h avec Dakar pour destination finale. On ne sait pas ce qui s’est passé pour faire escale à Tunis et ça aurait été dangereux de le faire venir la nuit ».
La promesse d’un remake…
Interrogé sur l’exclusivité accordée à une chaine de télé pour un évènement de communion, censé être public, il se veut mesuré : « Je ne peux pas m’avancer là-dessus, on a contacté toutes les télés pour donner des accréditations, maintenant je ne sais pas ce qu’il en est pour une exclusivité. Nous avions prévu 60 badges pour journalistes, photos, cameramen et la presse étrangère. S’il y avait un contrat avec une télé, je ne pense pas que ça se passerait comme ça. Cela aurait supposé que cette chaine centralise la diffusion et la réalisation de l’évènement. »
Enfin, pour ce qui s’agit d’un remake de l’évènement, il promet que les dispositions seront prises pour que cela se fasse, avec plus de réussite et pas devant le public du stade avant un match des Lions, mais bien dans le format qui était prévu. « Sadio tient à venir. Liverpool avait tout mis en place pour que Sadio puisse remercier les Sénégalais et rentrer en toute sécurité et dès que l’opportunité sera là, on le fera », jure-t-il, toujours en réfutant tout caractère commercial pour l’évènement dont on se refusera de parler de retombées financières encore moins de destination des fonds récoltés.
par Mouhamadou Kane
LA DESTRUCTION SILENCIEUSE DES DERNIÈRES FÔRETS DU SÉNÉGAL
Si l’on n’inverse pas rapidement les tendances alarmantes concernant le trafic illicite de bois, les forêts de Casamance pourraient entièrement disparaître
issafrica.org |
Mouhamadou Kane |
Publication 11/01/2020
La Casamance, région du Sénégal connue pour sa végétation abondante, sa biodiversité et ses gigantesques forêts, était autrefois le grenier de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Mais ses zones boisées disparaissent rapidement, dans une crise silencieuse qui a aujourd’hui atteint un seuil critique. Dans une région où le changement climatique constitue une grave menace, cette disparition présage une catastrophe à long terme.
À ce jour, la Casamance a perdu plus de 10 000 hectares de forêts en raison de l’abattage illégal, ce qui représenterait environ 1 million d’arbres. La forêt de Casamance s’étend au total sur 30 000 hectares et est connue pour ses essences d’arbres rares, notamment le bois de rose pour lequel la demande chinoise est particulièrement forte. En mai 2017, Haïdar El-Ali, éminent écologiste sénégalais et ancien ministre de l’Environnement, a lancé un avertissement : « Dans deux ans, il n’y aura plus de forêt en Casamance ».
De très nombreux acteurs ont tiré profit de l’abattage illégal et du trafic de bois à grande échelle dans la région, tels que des groupes armés, des hommes d’affaires sénégalais et gambiens, des acteurs étrangers (venant surtout de l’Inde et de la Chine) et également la population locale. Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), groupe séparatiste qui se bat pour l’indépendance de la Casamance depuis 1982, subvient à ses besoins en grande partie grâce au trafic de bois.
Les dix dernières années ont également vu l’implication croissante d’acteurs chinois qui opéreraient largement dans le nord de la Casamance, le long de la frontière gambienne – et, dans une moindre mesure, le long de la frontière sud qui borde la Guinée-Bissau. Le lien a été démontré entre leur implication et l’énorme demande générée par la croissance rapide de l’industrie chinoise du bois. Des hommes d’affaires établis à Banjul, la capitale gambienne, feraient transporter par bateau des bois précieux de la région de Casamance jusqu’en Chine.
Toutefois, il est important de noter que le bois exploité illégalement n’est pas entièrement destiné à l’exportation. Une grande partie approvisionne également les marchés locaux, tant en Gambie qu’au Sénégal.
En 2016, l’ancien ministre El-Ali a fait la une des journaux en publiant des images enregistrées par des drones montrant des tonnes de troncs d’arbres à Sare Bodjo, village gambien situé près de la frontière sénégalaise. Le bois, qui avait été empilé, était prêt à être chargé dans des camions à destination du port de Banjul, d’où il devait être transporté par bateau jusqu’en Chine.
Après le Nigeria, la Gambie est le deuxième pays d’Afrique de l’Ouest exportateur de bois vers la Chine. Entre 2010 et 2015, le montant de ses exportations de bois de rose vers la Chine était estimé à 238,5 millions de dollars. Ce qui représente une somme considérable, surtout au regard de la disparition presque totale de la forêt gambienne. Ceci semble indiquer que la majeure partie du bois exporté vers la Chine viendrait de Casamance.
Pour contrer le fléau que représente le déboisement illégal, le président du Sénégal, Macky Sall, a ressorti en janvier 2018 une politique qui avait été annoncée une première fois en mai 2015 et qui consistait à suspendre la délivrance des permis pour l’abattage des arbres dans la région. Plus récemment, le 2 novembre 2018, l’Assemblée nationale a adopté un nouveau code forestier.
Malgré toutes les mesures mises en place, la déforestation illégale généralisée persiste au Sénégal et devrait se poursuivre, les réponses apportées étant insuffisantes. L’interdiction de l’exploitation des forêts représente elle-même un problème. Sa porté est limitée car elle ne concerne que la région de la Casamance (Ziguinchor, Kolda et Sedhiou). Son application ne fait pas non plus l’objet d’un suivi digne de ce nom. Selon le chef du village de Niombato, les acajous d’Afrique continuent d’être abattus par milliers dans les forêts alentour.
Un haut responsable sénégalais, qui a accepté de parler à ENACT à condition de rester anonyme, a confirmé que la situation n’avait pas évolué. Il pense que les mesures prises ont eu pour seul effet de modifier les itinéraires de contrebande.
Le déboisement illégal est aussi facilité par la corruption existant au sein des autorités sénégalaises et gambiennes, ces dernières autorisant divers acteurs à agir en toute impunité. Cette situation a pris de l’ampleur en raison du chômage des jeunes et du conflit prolongé qui sévit dans la région de la Casamance depuis plus de trente ans.
Les recherches menées par ENACT ont permis de constater que l’ancien président gambien, Yahya Jammeh, avait pendant de nombreuses années décimé une grande partie de la forêt de Casamance. Le bois était vendu par l’intermédiaire de la société-écran Kanilai Group International. Son départ a ouvert un nouveau chapitre dans la lutte contre le trafic illicite de bois et a permis à la Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG) d’y participer. Des dizaines de camions chargés de bois se rendant en Gambie à partir de la Casamance ont déjà été saisis.
Les dirigeants des deux pays devraient profiter de cette opportunité pour s’engager dans une collaboration sincère et complète afin d’éradiquer le trafic illicite de bois. Outre la Gambie, le gouvernement sénégalais doit coopérer plus étroitement avec la Guinée-Bissau pour traquer et traduire en justice les trafiquants.
Il revient au gouvernement sénégalais, mais aussi aux populations locales, de venir à bout de l’abattage illégal et du trafic de bois. Il est crucial de résoudre le conflit en Casamance et d’améliorer la surveillance et la sécurité dans les forêts. Les autorités sénégalaises doivent persévérer dans leurs efforts pour améliorer les conditions socioéconomiques et les perspectives d’avenir des jeunes de Casamance. Plus important encore, le gouvernement doit s’attaquer au problème de la corruption, en particulier en mettant en place des moyens afin que les organes de lutte contre la corruption travaillent en partenariat avec des organisations dynamiques de la société civile.
Mouhamadou Kane, Chercheur, projet ENACT, ISS
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DES MALIENS RÉCLAMENT LE DÉPART DES MILITAIRES ÉTRANGERS DU PAYS
Environ un millier de personnes ont manifesté, vendredi, à Bamako pour réclamer le départ des troupes françaises. Le sentiment anti-français se diffuse au Mali depuis plusieurs mois
Ce vendredi 10 janvier à Bamako, s'est tenue une manifestation qui a demandé le départ des troupes militaires étrangères du territoire malien. À l'appel d'associations et de partis politiques notamment, les manifestants se sont regroupés devant le monument de l'Indépendance de Bamako. De nombreux drapeaux maliens étaient visibles. Des responsables de la société civile et de la classe politique malienne étaient également présents.
Des leaders - notamment religieux - ayant demandé à leurs partisans de ne pas prendre part à la manifestation, il y a eu moins de personnes que prévu ce 10 janvier à Bamako. Mais les personnes présentes étaient plutôt décidées. Comme cette « amazone » : « Que la France puisse retirer son armée de nos terres. C’est pourquoi le peuple malien est là, c’est pourquoi "l’amazone" que je suis est là. »
Nombreux drapeaux maliens
Devant la place de l’Indépendance de Bamako, on note, dans la foule, de très nombreux drapeaux maliens. D’autres montrent avec fierté des calicots et des banderoles sur lesquels le message est clair : les troupes militaires étrangères doivent partir.
Des élus maliens sont également présents. On reconnaît par exemple un député du Rassemblement pour le Mali (RPM, le parti au pouvoir) ou Oumar Mariko du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi). Il se réclame de l’opposition et il élève le ton pour se faire entendre : « Aux complexés qui pensent qu’après la France, c’est le déluge, alors qu’ils rejoignent la France. »
Pas d'incidents
Dans le public, la situation de la ville malienne de Kidal, sous contrôle de l’ex-rébellion, est évoquée. Cette Malienne annonce une prochaine marche vers cette localité : « Prochainement, nous devons marcher sur Kidal, dans les jours à venir. S’il n’y a pas d’amélioration, il n’y aura pas de changement. Nous allons marcher sur Kidal, même si tout le monde, tout le Mali mourra, nous allons marcher sur Kidal. »
La manifestation s’est déroulée sans incident, avec un service de maintien de l’ordre impeccable.
LE SENEGAL PASSE DE PAYS A RISQUE DE SURENDETTEMENT FAIBLE A MODERE
La Direction Générale de Comptabilité Publique et du Trésor tient à éclairer la lanterne des Sénégalais sur le statut de la dette du pays.
La Direction Générale de Comptabilité Publique et du Trésor tient à éclairer la lanterne des Sénégalais sur le statut de la dette du pays. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, elle annonce que le Sénégal est passé temporairement de pays à risque de surendettement faible à modéré.
Autant l’opposition et certains économistes évoquent un risque de surendettement élevé pour le Sénégal, autant les autorités étatiques s’échinent à les contredire en se basant sur certaines données. Selon la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (Dgcpt), le Sénégal est passé temporairement de pays à risque faible à un risque modéré de surendettement. Ce qui constitue le statut actuel de l’ensemble des pays de l’espace Uemoa.
D’après le communiqué de la Dgcpt, c’est en perspective du nouveau programme ICPE que les services du Fonds Monétaire International (FMI) ont procédé à l’analyse de viabilité de la dette. Ce changement de statut va avoir des impacts, même s’ils seront limités sur les conditions de financements et sur les marchés de capitaux. «Il est utile de préciser que cette mesure n’entraîne pas de limitation d’endettement autre que le respect du plafond de financement défini dans la loi de finances.
Egalement, les accès aux ressources de financement de nos partenaires classiques ne seront pas limités. La stratégie d’endettement pour les années à venir mettra l’accent sur le financement par le marché local, le choix de devises stables et/ ou la couverture contre le risque de change conformément à la stratégie d’endettement à moyen terme», explique la Dgcpt.
Et d’ajouter que le ratio de Service de la Dette/ exports atteint 22,7% en 2020 contre un seuil de 21%. «Ce qui montre que la dégradation du profil de viabilité de la dette du Sénégal est temporaire. Un retour à un profil de risque faible est projeté pour 2022», assurent les responsables de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor. Dans un autre document fait sous forme de tableau, sont expliqués le contenu et la soutenabilité de la dette.
CRAINTES D’UNE BAISSE DRASTIQUE DES EXPORTATIONS, DES RECETTES FISCALES OU UN REPLI DE LA CROISSANCE
Le Fonds Monétaire International (FMI) classe tous les 160 pays en quatre catégories sur la base d’un Cadre de Viabilité des Dettes (CVD) des pays suivant des seuils de référence par rapport au PIB, aux exportations et aux recettes. Il s’agit de risque faible, modéré, élevé et surendettement. Il ressort du tableau que les pays à risque faible sont ceux pour lesquels les indicateurs de dette sont nettement en dessous des seuils de référence. « Les pays à risque modéré ont des indicateurs en dessous des seuils, mais sont des tests de résistance. Cela veut dire que des simulations du FMI indiquent qu’en cas de chocs exogènes ou de changement brusque de politique macroéconomique, les seuils pourraient être dépassés.
Dans le cas du Sénégal, ce qu’on pourrait craindre, c’est une baisse drastique des exportations, une baisse des recettes fiscales ou un repli prononcé de la croissance», relève-t-on dans le tableau. Ce document renseigne également que les pays à risque élevé sont ceux pour lesquels les indicateurs ont dépassé les seuils de référence de manière prolongée, mais qui gardent encore des capacités de remboursement. «Les pays surendettés sont ceux qui ont dépassé les seuils et éprouvent des difficultés de remboursement. Si on évalue le cadre macroéconomique actuel et futur sur la période du PAP 2 (2019-2023), il s’avère que les projections tablent sur une croissance moyenne de 9% dans la période 2019-2023 dont 7% en 2020, croissance sur la base de laquelle le budget 2020 a été bâtie».
Sur un autre point, l’on renseigne que les recettes fiscales sont prévues largement en hausse sur toute la période considérée. Cette hypothèse est confortée d’une part par les résultats de 2019 où les objectifs de recettes d’un montant de 2 561,6 milliards FCFA ont été atteints avec une progression de 555,98 milliards FCFA en valeur absolue et 27,7% en valeur relative par rapport à 2018 (2 005,620 milliards FCFA) et d’autre part par la Stratégie de Recettes à moyen terme qui permet d’élargir l’assiette.
L’EXPERIENCE DE «L’UCAD RURALE» FAIT TRIOMPHER LA COMMUNE DE NIAKHENE
La commune de Niakhène, département de Tivaouane, est arrivée en tête sur les 126 collectivités territoriales qui étaient en compétition pour le titre de prix d’excellence du leadership local.
La commune de Niakhène, département de Tivaouane, est arrivée en tête sur les 126 collectivités territoriales qui étaient en compétition pour le titre de prix d’excellence du leadership local. Cette victoire est acquise sur la base de l’expérience de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) rurale qui y est déroulée. Le maire Moustapha Sylla a réuni hier Conseillers, chef de village, présidente de groupement de femmes, présidents d’associations sportives et culturelles (ASC), bref tous les acteurs de la commune, pour leur présenter le trophée.
Hier, en marge du Conseil municipal de Niakhène consacré au vote du budget pour l’exercice 2020, le Maire Moustapha Sylla a réuni les Conseillers, chef de village, présidente de groupement de femmes, présidents d’associations sportives et culturelles (ASC), bref tous les acteurs de la commune. C’était pour leur présenter le prix d’excellence du leadership local qui vient d’être décerné à la collectivité.
L’initiative est d’Enda ECOPOP, en partenariat avec le Ministère des Collectivités Territoriales, le Programme National de Développement Local (PNDL), l’association des maires, etc. 126 collectivités territoriales étaient en compétition dans le cadre de ce prix, mais la commune de Niakhène qui s’était engagée dans la catégorie « engagement des citoyens et des communautés » est arrivée en tête. Ledit prix est instauré pour récompenser les meilleures expériences et pratiques des collectivités territoriales en matière de décentralisation.
C’est le projet Université Cheikh Anta Diop (UCAD) rurale de Niakhène qui a été présenté par la commune et qui lui a valu le prix reçu. En effet, selon le Maire Moustapha Sylla, la commune a octroyé à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) 30 hectares de terres pour lui servir de périmètre d’expérimentation, dans le cadre de ces deux missions principales. Il s’agit de la recherche et de l’enseignement, mais aussi le service à la communauté.
Le périmètre de Niakhène abrite des recherches en agro-foresterie. Et en 2017, au moment de l’évaluation de la première phase qui a porté sur l’exploitation de 10 ha, le Maire Moustapha Sylla avait plaidé l’intégration des groupements de femmes et de jeunes de la localité, dans le processus d’exploitation. Ce qui, à ses yeux, permettrait aux étudiants et aux chercheurs de mettre en mouvement les connaissances théoriques et de mieux appréhender les expériences locales en la manière, et cette complémentarité pourrait forger une expérience encore beaucoup plus solide.
C’est ainsi que 5 groupements de femmes ont été intégrés dans un premier temps, qui ont eu à travailler dans le périmètre maraîcher. En en 5 mois, ces groupements ont pu engranger plus de 3 millions de Fcfa de recettes. Cette initiative a pu ainsi régler le problème du chômage des jeunes et des femmes, mais aussi l’accès à la terre pour cette catégorie sociale Selon lui, il était convenu avec le comité de pilotage qu’au bout de cette expérience, ces femmes allaient rejoindre leurs propres périmètres maraîchers dans leurs villages respectifs, pour continuer à dérouler l’expérience acquise à l’UCAD rurale. Depuis lors, l’expérience suit son bonhomme de chemin avec un impact positif sur la santé des populations, à travers une bonne production de légumes et autres produits maraîchers.
NIAKHENE, UNE COMMUNE ZERO AMBULANCE
En ce qui concerne le budget 2020 dont le vote était à l’ordre du jour de la session, il s’élève à plus de 106 millions de Fcfa. De l’avis du Maire Moustapha Sylla, la commune de Niakhène n’a pas de ressources propres et une bonne partie du budget provient des dotations de l’Etat. Il s’agit du fonds de concours, de dotation et de la Contribution Economique Locale (CEL), qui a remplacé la patente suite à la dernière réforme fiscale.
La recette de la commune provenant du milieu local, c’est l’Impôt sur le Minimum Fiscal(IMF) et les projections pour cette ligne tournent autour de 4,8 millions de Fcfa. Cela veut dire à ses yeux que les 65% du budget vont au fonctionnement. Mais les fonds de la CEL pour le compte de 2019 n’ont été reçus qu’en novembre, ce qui veut dire que tout le budget 2019 n’a pas été intégralement consommé et que pour l’essentiel, le reste sera versé dans le volet investissement.
En ce qui concerne les priorités, il renseigne que depuis juillet 2014, l’équipe municipale s’était prescrit le devoir de faire de l’éducation sa priorité, vu l’état dans lequel elle a trouvé le secteur. Aujourd’hui, les efforts consentis dans le secteur ont indéniablement donné leurs fruits, dit-il. L’illustration en est donnée par le fait que depuis 2014, Niakhène occupe la première place du département, aussi bien au niveau de l’élémentaire que des Daara. Depuis 2015, les élèves coraniques qui représentent le département de Tivaouane au niveau national viennent toujours de la commune de Niakhène.
Et la sélection pour l’édition 2020 du concours de récitation de Coran a été organisée récemment dans le département de Tivaouane et sur les 5 qui ont été sélectionnés, les 3 viennent de la commune de Niakhène.
Fort de ce constat, dit-il, la commune va maintenir les acquis en ce qui concerne l’éducation, mais elle va se consacrer davantage au secteur de la santé confronté à d’énormes difficultés. Il s’agit entre autres du manque d’ambulance. Niakhène est en effet l’une des rares communes du Sénégal qui n’a pas une seule ambulance, alors qu’elle compte trois structures de santé.