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19 juillet 2025
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3e mandat – El Hadj Malick freine Sorry Kaba et Déthié Fall
« Ceux qui agitent le débat sur le troisième mandat du président Macky Sall veulent installer une polémique inutile. Le président est à son premier mandat de 5 ans, il a la possibilité, s’il le veut de se présenter pour un autre mandat.»
« Ceux qui agitent le débat sur le troisième mandat du président Macky Sall veulent installer une polémique inutile. Le président est à son premier mandat de 5 ans, il a la possibilité, s’il le veut de se présenter pour un autre mandat. Il faut que ceux (Ndlr: Sory Kaba et Déthié Fall) qui soutiennent le contraire arrêtent ». Telle est la réaction de l’ancien député libéral, El Hadj Malick Guèye sur la question du 3e mandat.
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Mort d’Abdou Elinkine Diatta : simple crime crapuleux ou crime aux relents politiques ?
L’attaque meurtrière perpétrée par des individus armés contre le secrétaire général du Mouvement de Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), Abdou Elinkine Diatta et plusieurs de ses proches hier, à Mlomp, apparait comme une véritable entreprise d’exécut
L’attaque meurtrière perpétrée par des individus armés contre le secrétaire général du Mouvement de Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), Abdou Elinkine Diatta et plusieurs de ses proches hier, à Mlomp, apparait comme une véritable entreprise d’exécution ciblée. C’est du moins l’analyse du journaliste et chercheur en Sciences politiques, Barka Ba.
Refusant tout de même de spéculer sur les motifs des auteurs de cette opération de liquidation, le journaliste souligne tout de même que les résultats de l’enquête ouverte par la gendarmerie sont très attendus dans la mesure où il faut définir s’il s’agit seulement d’un crime crapuleux ou d’un crime qui a de forts relents politiques.
Le chercheur en Sciences politiques affirme également que l’assassinat du secrétaire général du MFDC, Abdou Elinkine Diatta rappelle de vieux souvenirs, puisque la région de par le passé, a connu une série d’assassinats ciblés, dont ont été victimes beaucoup d’acteurs du processus de paix en Casamance et des membres du MFDC.
DECIBELS DES MUEZZINS : URGENCE D’EN FINIR AVEC LA POLLUTION SONORE NOCTURNE DES MOSQUEES
Les Actualités de Moustapha Diakhaté: la pollution sonore des Mosquées
Les Actualités de Moustapha Diakhaté: la pollution sonore des Mosquées
Décibels des muezzins : urgence d’en finir avec la pollution sonore nocturne des Mosquées
Le Sénégal est très marqué par un niveau de pollution sonore nocturne émise par les Mosquées.
La principale cause est l’usage excessif de puisants hauts parleurs et les appels répétitifs des muezzins.
C’est incompréhensible que ces derniers commencent leurs appels à partir de 4 heures de la nuit pour une Prière prévue à 06h 04.
Le premier et unique appel du muezzin doit être fixé au maximum à 30 mn de la Prière de Fajar.
Pour se réveiller et se rendre à la Mosquée les fidèles musulmans disposent, dans leur grande majorité et grâce au progrès technique, de téléphones portable et autres réveils.
C’est pourquoi aujourd’hui les Mosquées n’ont plus besoin de puissants décibels et des appels répétitifs au milieu de la nuit.
Au regard des désagréments et autres gênes qu’ils occasionnent et la proximité des lieux publics de prière, il urge de limiter les décibels ainsi que le recours à de puissante sonorisation par les Mosquées .
Qu'Allah nous guide sur le droit chemin!
Complément :
Heures de Prières du 25 au 31 oct 19
06h 04
14h 15
16h 45
19h 50
20h 50
Qu'Allah nous guide sur le droit chemin !
Tuerie de Mlomp – Témoignage du Maire Sidy Egnab Sambou
Appel du maire de Mlomp, Sidy Egnab Sambou : «Les populations de Mlomp ont été surprises de cette attaque meurtrière perpétrée dans leur commune ce dimanche matin par deux personnes qui étaient armées. Nous lançons un appel au calme et au ressaisissement.
A nos populations, nous leur demandons de ne travailler que pour la paix, rien que pour une paix définitive et durable en Casamance. Comme tous mes concitoyens, je connaissais aussi Abdou Elinkine Diatta qui est un natif du village de Mlomp. Il était un jeune qui a vécu tout son temps avec son père qui fut instituteur et ancien directeur de l’école d’Elinkine. C’est d’ailleurs de là qu’Abdou Elinkine Diatta a puisé ce nom «Elinkine». Il a fait des études jusqu’au second cycle, jusqu’à quel niveau, je ne peux pas le dire. Par la suite il est parti pour militer dans le mouvement des forces démocratiques de la Casamance où il a fait ses marques jusqu’à ce que nous apprenions, comme tous les Sénégalais, qu’il était une personnalité dans ce mouvement. Voilà. Je n’en sais pas beaucoup.»
Daniel Diatta, ancien combattant de «Atika» : «Abdou Elinkine Diatta était des nôtres. Malgré nos divergences, force est de reconnaître qu’il était un homme de paix. Nous regrettons tous la mort de cet homme qui a fait le maquis dans les années 86-87 et qui savait manier la langue mais aussi et surtout qui savait gagner la bataille de la mobilisation. Abdou Elinkine Diatta n’a pas séjourné très longtemps dans le maquis. Ce n’est qu’en 2004 qu’Abdou Elinkine Diatta qui a connu Salif Sadio, Maurice Adiokane, Kamougué Diatta, Youssouf Diassoua et Aboudia, est venu nous rejoindre à côté d’Abbé Diamacoune Senghor. Depuis lors, il ne cessait d’œuvrer pour un retour définitif de la paix en Casamance. Il était un incompris. Il avait sa façon de parler. Il avait aussi son franc parlé. Il est parti et nous nous inclinons devant sa mémoire. Nous partageons la douleur avec toute sa famille. Nous avons surtout apprécié le défunt (Abdou Elinkine Diatta) quand il a pris sa guitare pour chanter la paix partout où il se rendait. Mon seul souhait est de voir, l’Etat tout comme le MFDC, rendre un hommage digne à Abdou Elinkine Diatta car, il a véritablement joué sa partition dans cette paix tant voulue et souhaitée par tous.»
FUSILLADE À MLOMP : L’UN DES BLESSÉS EST HORS DE DANGER
Le Secrétaire général du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance, Abdou Elinkine Diatta a été tué, ce dimanche, lors d’une fusillade. Laquelle avait également occasionné deux blessés graves. Ces derniers ont été, quelques minutes après les faits, acheminés à l’hôpital régional de Ziguinchor. Mais malheureusement, l’un d’eux est décédé. En revanche l’autre blessé est, selon des informations, hors de danger. Atteint par balle à la cuisse droite et au genou gauche, il a été pris en charge par les médecins spécialistes qui ont réussi à le sauver. Il a subi une opération chirurgicale et s’en est sorti. Ses blessures ont diminué.
Abdou Elinkine Diatta a été tué alors qu’il prenait part à une fête traditionnelle organisée dans son village à Mlomp. La cérémonie rituelle s’appelle Kaabador. C’est une cérémonie qui marque la dernière intronisation du guérisseur.
LA RECETTE D’INNOCENCE NTAP NDIAYE CONTRE LES PERTURBATIONS SCOLAIRES
Les syndicats d’enseignants les moins représentatifs doivent se rapprocher de ceux reconnus. Ce, pour que les Secrétaires généraux reconnus de ces organisations puissent porter leurs revendications. L’appel est lancé par Innocence Ntap Ndiaye.
Les syndicats d’enseignants les moins représentatifs doivent se rapprocher de ceux reconnus. Ce, pour que les Secrétaires généraux reconnus de ces organisations puissent porter leurs revendications. L’appel est lancé par Innocence Ntap Ndiaye, la présidente du Haut conseil du dialogue social (HCDS), à l’ouverture, ce matin lundi, 28 octobre, de la 17e Assemblée plénière du HCDS, axée sur le thème : « Vers un cadre d’intervention stratégique arrimé au plan d’actions prioritaire ».
« Ce que je peux dire à ce niveau, détaille-t-elle, c’est que nous souhaitons tous qu’il n’y ait pas de perturbations dans le système éducatif. Aussi bien les parents que les élèves, les enseignants eux-mêmes, nous les avons reçus, nous avons organisé une rentrée (scolaire) qui a donné beaucoup de résultats. Mais, le véritable problème, c’est le fait que les syndicalistes non représentatifs regrettent le fait de ne pas être pris en compte dans les discussions qui sont en cours. En ce qui me concerne, nous menons un système de dialogue inclusif même j’allais dire parce que je les ai reçus, je les ai écoutés, nous leur avons fait une proposition à savoir, étant donné qu’il nous est interdit de mener des discussions inter-syndicales, qu’il leur appartient de se rapprocher des Secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs afin qu’ils puissent trouver les voies et moyens à leur niveau pour porter leurs revendications ».
Poursuivant, elle ajoute : « En l’état actuel des choses, il ne s’agit pas de négociations mais de mesurer le niveau d’exécution du protocole déjà signé. Donc, il n’y a pas de négociations. Mais s’il s’agit d’élargir la base de discussions, je suis tout à fait ouverte. Par contre, je ne peux pas m’impliquer pour faire en sorte qu’ils soient à la table des négociations sans que les autres ne l’acceptent. Parce que leurs arguments, c’est qu’ils ne reconnaissent pas le résultat des élections (de représentativité). En face, les autres sont en droit de dire qu’ils veulent d’abord qu’ils reconnaissent ces résultats avant de discuter mais entre syndicats ».
LE DIRECTEUR DU CETUD LISTE LES AVANTAGES DU BRT
Le projet de Bus Rapid Transit (BRT) dont les travaux seront lancés cet après-midi par le président Macky Sall est partie intégrante d’un plan quinquennal dénommé ‘’Lettre de politique des déplacements urbains’’ (LPDUD).
Le projet de Bus Rapid Transit (BRT) dont les travaux seront lancés cet après-midi par le président Macky Sall est partie intégrante d’un plan quinquennal dénommé ‘’Lettre de politique des déplacements urbains’’ (LPDUD), a précisé Thierno Birahim Aw, directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD).
Le LPDUD constitue une façon de "prioriser l’investissement sur les modes durables de transports collectifs et d’infléchir la courbe de croissance de l’automobile" a dit le directeur général du CETUD dans un entretien paru lundi au quotidien Le Soleil.
Ce mécanisme a met l’accent sur la nécessité de mettre en place un système de transport collectif efficace, sûr et moderne en cohérence avec le développement des pôles d’équilibre territoriaux", a expliqué Aw.
Cela a déterminé le choix du gouvernement de mettre prioritairement sur pied le Train express régional qui relie le centre-ville à la nouvelle ville de Diamniadio et l’aéroport international Blaise Diagne de Diass et ensuite le réseau moderne d’autobus à haut niveau de service ou BRT, a-t-il fait remarquer.
Parlant du volet environnemental du projet, Thierno Birahim Aw a souligné que le Fonds Vert mondial pourrait doubler sa participation financière estimée aujourd’hui à 35 millions de dollars en raison de la "performance énergétique et environnementale du matériel roulant qui sera retenu à l’issue de l’appel d’offres".
"Le BRT est le premier projet de transport identifié au titre des contributions du Sénégal à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a dit M. Aw qui ajoute que c’est le seul projet de transport par lequel le Sénégal s’est engagé lors de la COP 21".
La première ligne pilote (gare routière Petersen-Guédiawaye) de bus sur voies réservées s’étendra sur une longueur de 18,3 km pour un temps de parcours estimé à 45 minutes, soit une réduction de moitié pour un trajet qui dure habituellement 95 minutes, lit-on dans le dossier de presse du Bureau d’information gouvernementale (BIG).
Le document relève que la proportion de la population régionale pouvant accéder au centre-ville en moins de 60 minutes augmentera de 12 %, passant de 57 % à 69 %.
D’un coût global d’environ 300 milliards de FCFA, le BRT possèdera un parc riche de 144 bus articulés, qui transporteront jusqu’à 300 000 voyageurs par jour, avec un temps de parcours réduit de moitié entre la banlieue et le centre-ville de Dakar.
"Ce projet générera des milliers d’emplois directs dans sa phase d’exécution. L’exploitation pourrait profiter à 1500 personnes", a souligné le directeur général du CETUD, faisant noter que les travaux du BRT seront étalés sur 30 mois.
« LA MORT D’ELINKINE DIATTA NE VA PAS FREINER LE PROCESSUS DE PAIX EN CASAMANCE »
Pour Robert Sagna, les bases instaurées dans le processus de paix en Casamance sont solides
Le processus de paix en Casamance pourrait-il être remis en cause ? Après l’assassinat, ce weekend, Abdou Elinkine Diatta, figure emblématique du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), des observateurs pronostiquent une éventuelle remise en cause du processus de paix en Casamance. Une idée que ne partage pas le président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance. « Ça pourrait avoir un impact. Mais, je ne pense que cela peut arrêter le processus compte tenu de la volonté exprimée du gouvernement et du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de la Casamance). »
Pour l’ancien maire de Ziguinchor, les bases instaurées dans le processus de paix en Casamance sont solides. C’est pourquoi, même s’il déplore et regrette « cet incident de parcours », Robert Sagna pense que l’objectif sera atteint. « Aujourd’hui, l’engagement pour la paix est très fort. Nous avons été convié par le Mfdc à une rencontre, le 28 février dernier, une seconde rencontre a été organisée en Guinée Bissau, toujours dans le cadre de la recherche de paix. Ces rencontres vont se poursuivre avec les populations et les éléments du Mfdc qui le souhaitent », a-t-il laissé interrogé par Iradio.
par Madiambal Diagne
DAKAR COMME CASA OU NAIROBI, POURQUOI PAS ?
La compagnie Air Sénégal nourrit des ambitions qu’elle est seule à avoir dans la sous-région, et un échec ne lui serait pas pardonné. Les premiers pas posés sont à étudier
La compagnie nationale Air Sénégal a présenté la semaine dernière sa stratégie pour faire de Dakar un hub aérien. L’idée est de miser sur la position géographique du Sénégal et l’existence d’un pavillon national qui a une flotte acceptable pour pénétrer efficacement la sous-région africaine. Il s’agit de faciliter également pour la clientèle sénégalaise et africaine le ralliement de l’Europe et l’Amérique à partir de Dakar. Un changement d’horaires sur les vols entre Dakar et Paris est un premier pas en ce sens. Cette stratégie de hisser Dakar en pôle aérien est pertinente dans la mesure où elle accroîtra le flux de passagers vers le Sénégal et permettra une opération à plein régime de la compagnie et de ses aéronefs. Elle garantira également une génération d’emplois directs et indirects tant du secteur aéronautique que dans des secteurs connexes. Une création d’attrait sur la destination Dakar avec un aéroport performant, ainsi qu’une offre intéressante de destinations à un coût raisonnable par une compagnie internationale pourraient grandement aider dans la sous-région ouest-africaine. Air Sénégal pourra faire transiter par Dakar des passagers provenant de Bamako, Conakry, Ouagadougou et autres, à destination de Paris, New York ou Washington ou Milan.
Tout voyageur africain fait face au terrible problème que sont les difficiles connexions aériennes des capitales africaines. Pour certains voyages sur le continent, le voyageur africain met un temps égal à des vols long courrier au sein d’aéroports pour du transit, vu l’absence de vols directs. Il arrive que des voyageurs trouvent plus pratique, pour se déplacer sur le continent africain, de prendre un avion jusqu’à Bruxelles, Paris, Londres ou Genève pour ensuite trouver une ligne disponible pour une capitale africaine.
Il s’y ajoute que la Banque mondiale, dans une étude sur le transport aérien en Afrique, renseignait que les voyages en avion sont les plus appropriés pour circuler sur le continent. Entre les questions de désenclavement de certaines zones, l’absence d’infrastructures routières et ferroviaires d’envergure pour relier les grandes capitales et l’étendue du continent, la partition du transport aérien pour une meilleure intégration de l’Afrique est plus qu’essentielle.
La stratégie d’Air Sénégal de faire de Dakar un hub aérien, venant en réponse à ces difficultés de mobilité sur notre partie du continent, est ambitieuse. Les premiers pas posés avec l’ouverture de huit nouvelles lignes seront à étudier avec le démarrage de ces dessertes. Son succès jouera pleinement à l’atteinte d’objectifs économiques au Sénégal en plus de résoudre un casse-tête permanent pour tout voyageur sous nos cieux.
Addis-Abeba, Nairobi et Casablanca l’ont fait
Les stratégies de faire de pays africains des carrefours du transport aérien pour faciliter la mobilité ont plutôt réussi sur différentes régions du continent africain. En Afrique du Nord, en Afrique de l’Est comme en Afrique australe, des grandes capitales ont pu être positionnées comme des plateformes incontournables pour rattacher les villes du continent entre elles et au monde entier. Pour le Maroc, l’Ethiopie et le Kenya, les compagnies nationales ont pu, avec des stratégies pensées sur un long terme, faire de leurs capitales respectives des hubs régionaux, puis mondiaux du transport aérien. La Royal Air Maroc qui, partant de huit avions en 1957, dispose maintenant d’une flotte de plus de 61 avions, à partir de sa base de Casablanca, a pu faire de son pays une étape obligée entre l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Europe et l’Amérique. Avec une flotte consistante, elle arrive à desservir nos pays et à proposer le ralliement de plusieurs points dans le monde. Le nombre de vols quotidiens de la Royal Air Maroc entre Dakar et Casablanca des deux sens (trois à quatre vols quotidiens) donne une idée claire de l’importance du flux de voyageurs et de la rentabilité des dessertes de la sous-région ouest-africaine en l’ouvrant au monde. Les habitués de l’axe Dakar-Casablanca peuvent se rendre compte que le fort taux de remplissage des vols s’explique par les continuations que peut offrir le hub de Casablanca. L’Ethiopie et le Kenya ont, avec leurs compagnies nationales, permis plus de dessertes entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est. En plus d’offrir une ouverture sur l’Asie, Addis-Abeba et Nairobi permettent de voyager en Afrique centrale et en Afrique australe avec des offres régulières de vols. Depuis la création des compagnies nationales de ces deux pays, leurs flottes aériennes respectives sont bien étoffées. Ethiopian Airlines, détenue à 100% par l’Etat éthiopien, disposait de 2 avions à son lancement en 1947 et est arrivée à exploiter 96 appareils en 2019 et a passé une commande de 61 nouveaux appareils. Kenya Airways, fondée en 1977, dispose à la date de ce jour de 32 appareils en exploitation. La Royal Air Maroc prévoit de mettre 105 appareils en exploitation à l’horizon 2025.
La rentabilité est donc au rendez-vous. Ces compagnies aériennes fournissent chacune des milliers d’emplois qualifiés et participent fortement au développement économique de leurs pays respectifs. Aussi, elles génèrent de manière conséquente de la plus-value pour les industries connexes, dont celle du tourisme. Si Casablanca, Nairobi ou Addis-Abeba, toutes trois des villes africaines, ont pu tenir un tel pari, il semble à portée de main pour Dakar, encore que les efforts nécessaires soient fournis et l’implication de tous soit plus qu’effective.
Des clés pour une réussite
L’atteinte d’un statut de hub aérien avec un objectif de 3 millions à 4 millions de passagers d’ici l’horizon 2025 nécessite mesures et accompagnements sincères. Il y a quelques semaines de cela, nous nous interrogions dans ces colonnes sur la pertinence d’un visa sénégalais évoqué pour des raisons de sécurité. L’ambition de faire de Dakar un hub des transports aériens et la relance du secteur touristique toujours en cours s’opposent logiquement à une telle mesure. Avec la stratégie sur laquelle l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et Air Sénégal s’alignent, une telle mesure viendrait comme une sacrée fausse note à la symphonie que notre pays veut composer. A un autre niveau, la stratégie de faire du Sénégal un hub appelle à un soutien de tous. Le fait que certaines autorités et personnalités publiques prennent volontairement Air Sénégal pour leur déplacement est à saluer et à encourager. C’est par de tels exemples qu’un engouement peut être créé. Le chef de l’Etat Macky Sall ne s’y est pas trompé en embarquant dans la compagnie nationale sur certains de ces derniers voyages. L’Etat du Sénégal devrait rendre obligatoire la préférence d’Air Sénégal à toute autre compagnie sur les destinations desservies par la compagnie nationale. Des pays comme les Usa par exemple imposent à leurs agents publics de prendre systématiquement une compagnie américaine sur toutes les destinations desservies par des avions battant pavillon américain.
Certains observateurs, au vu des propositions faites par Air Sénégal, s’interrogent à raison sur la possibilité de desservir toutes les destinations proposées. La compagnie nationale compte 5 avions (2 Airbus A319, 2 Atr72-600, 1 A330 Neo), un sixième (de type A330 Neo) sera réceptionné prochainement. L’exploitation de tous ces avions nous édifiera, mais il faut dès à présent penser à une expansion de la flotte avec des avions aux prix d’acquisition plus abordables et surtout adaptés à des vols de voisinage. Le développement des partenariats dans le cadre des alliances stratégiques entre compagnies semble également essentiel pour offrir plus d’options et parer à d’éventuels troubles. La desserte des villes intérieures devra aussi être assurée de manière plus optimale. L’idée de permettre à Air Sénégal d’utiliser l’aéroport Léopold Sédar Senghor pour les vols intérieurs est aussi à étudier. La compagnie sénégalaise nourrit des ambitions qu’elle est seule à avoir véritablement dans la sous-région, et un échec ne lui serait pas pardonné. Air Côte d’Ivoire comme Asky, qui auraient pu se positionner comme des rivales sérieuses semblent avoir été conçues pour être des supplétives pour les mastodontes que sont Air France et Ethiopian, respectivement. Leurs ambitions ne pourraient jamais dépasser la volonté de puissance de leurs partenaires. Il n’en demeure pas moins que les responsables de l’exploitation d’Air Sénégal auront beaucoup à combattre de nombreux travers comme un laxisme et une désinvolture coupable dans les relations avec la clientèle. Air Sénégal ne devrait avoir le moindre complexe devant aucune compagnie au monde pour la qualité de ses avions et doit en conséquence exiger de son personnel une qualité de service à la hauteur des attentes des voyageurs. Des passagers qui ont fait le voyage de Dakar à Paris en classe économique par exemple ont pu relever une forte médiocrité dans la qualité des services offerts que cela en était incroyable. De même, alors que les aéronefs ont été payés tout neufs, certains sièges commencent à présenter un état de vétusté qui dénote d’un évident défaut d’entretien.
Les débuts ont pu être difficiles pour Air Sénégal avec une stratégie qui n’était pas claire, des contraintes liées à une opérabilité rapide. Nous avions eu à le souligner dans ces colonnes, surtout que le top management ne semblait pas trop attacher un prix aux intérêts du Sénégal dans les premières négociations. Les échecs des compagnies nationales sénégalaises que furent Air Sénégal international et Sénégal airlines, en plus du climat social délétère et du préjudice subi par des centaines de travailleurs, sont toujours dans les mémoires. Avec cette nouvelle impulsion, des gages d’une croissance étudiée et d’une expansion visant à être incontournable sont bien possibles. Une compagnie comme Delta airlines avait à ses débuts, en 1929, eu à transporter cinq personnes pour son premier vol entre les villes de Dallas et Jackson au Mississippi. Après 90 ans d’exploitation, les fondateurs seraient bien fiers de ce qu’est devenu le géant américain des transports aériens. Qui sait, l’histoire de notre compagnie nationale pourra être belle pour les générations à venir !
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NATHALIE YAMB DRESSE UN SÉVÈRE RÉQUISITOIRE CONTRE LA FRANCE À SOTCHI
« Après l’esclavage, la colonisation, les pseudo-indépendances, on ne nous a reconnu que le droit d’être libres. Mais seulement au sein de l’enclos français. L’Afrique francophone est encore aujourd’hui, sous le contrôle de la France »
La « Françafrique » fortement décriée et dénoncée au dernier sommet Russie-Afrique (tenu les 23 et 24 octobre 2019). Le forum de Sotchi a été l’occasion pour la Camerounaise Nathalie Yamb de secouer le cocotier des relations France-Afrique. La conseillère de Mamadou Koulibaly, le président du président du parti d’opposition ivoirien LIDER n’a pas mis de gants pour critiquer cet attelage. « Après l’esclavage, après la colonisation, après les pseudo-indépendances, on ne nous a reconnu que le droit d’être libres. Mais seulement au sein de l’enclos français. L’Afrique francophone est encore aujourd’hui, en octobre 2019 sous le contrôle de la France », a déclaré la militante politique.
Elle a rappelé que si l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre ont compris depuis lors qu’il fallait sortir du schéma de la conférence de Berlin et redéfinir les contours d’une nouvelle coopération avec les pays Africains ce n’était pas le cas de la France « qui avance sans bouger. En portant des masques. Et qui considère toujours le continent africain comme sa propriété », a-t-elle accusé.
Nathalie Yamb a émis des revendications en rapport avec le Franc CFA et la présence de bases militaires françaises en Afrique. « Nous voulons sortir du Franc CFA que Paris avec la complicité de ses laquais africains veut pérenniser sous l’appellation ECO et qui ne permet aucune industrialisation de l’Afrique francophone. Nous voulons le démantèlement de bases militaires qui sous le couvert d’accord de défense bidons ne servent qu’à permettre le pillage de nos ressources, l’entretien de rébellions, l’entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos Etats ».
Nathalie Yamb refuse de voir la France continue d’usurper la voix de l’Afrique à l’ONU. Elle souhaite que les choses changent et que la Russie joue un rôle dans cette évolution sans devenir un nouveau maître pour les Africains. C’est pourquoi elle appelle la Russie à intervenir pour équilibrer les rapports entre l’Afrique et la France. Elle résume sa pensée dans les lignes suivantes : « sur le plan politique et diplomatique, le monde et la Russie doivent cesser de nous voir à travers les lunettes déformantes du story telling méprisant, mensonger et négationniste de la France qui nous assujettit. L’Afrique n’a pas besoin de tuteur à l’ONU. L’Afrique n’a pas non plus besoin de nouveaux propriétaires, mais la Russie y a sa place comme un partenaire, dans une logique de Commonwealth, d’enrichissement partagé, d e collaboration vivifiante et innovante entre les secteurs privés respectifs »