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19 juillet 2025
UN VIOLENT INCENDIE RAVAGE DES ENTREPÔTS DANS LA ZONE INDUSTRIELLE DE BANJUL
Un violent incendie qui s’est déclaré, dimanche soir à Kanifing, dans la zone industrielle de la capitale gambienne a fait d’importants dégâts matériels. Ce sont plusieurs magasins et entrepôts qui sont partis en fumée.
Un violent incendie qui s’est déclaré, dimanche soir à Kanifing, dans la zone industrielle de la capitale gambienne a fait d’importants dégâts matériels. Ce sont plusieurs magasins et entrepôts qui sont partis en fumée. Pendant plus de 24h, les sapeurs-pompiers ont combattu les flammes. L’origine du sinistre reste inconnue pour l’instant. S’il n’y a pas eu des pertes en vie humaine à déplorer, les dégâts matériels sont importants. Le président de la République s’y est rendu, lundi matin, où il a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ce drame sans précèdent dans le pays.
Si les sapeurs-pompiers qui ont lutté contre les flammes toute la nuit sont parvenus à circonscrire les flammes, la fumée et des fortes émanations se dégagent toujours de plusieurs bâtiments au lendemain du drame. L’origine de l’incendie reste inconnue, mais l’épicentre, c’est un dépôt de gaz niché dans ce secteur.
Les sinistrés, eux, n’ont que leurs yeux pour constater l’ampleur des dégâts. Comme cet homme d’affaires indien qui a craqué devant le président de la République venu s’enquérir de la situation. Celui-ci a annoncé l’ouverture imminente d’une enquête pour faire la lumière sur cet incendie sans précédent en Gambie.
« J’ai donné une ferme instruction à mon gouvernement pour diligenter une enquête afin de faire la lumière sur cette tragédie. L’objectif c’est d’éviter ces genres de catastrophes dans l’avenir. Nous devons de minimiser tout risque dans les lieux de travail comme ici », prône-t-il.
Plusieurs millions partis en fumée
S’il n y a pas eu des pertes en vie humaine à déplorer, les dégâts matériels non évalués sont importants, déplore le chef de l’État. « Pour l’instant, on n’a pas pu évaluer les pertes mais certainement elles sont importantes. Nous espérons que l’enquête pourra surtout déterminer ce qui s’est passé. Les recommandations doivent nous servir dans l’avenir ».
Situation explosive
Ce quartier est une zone industrielle où l’on trouve côte à côte usine et entrepôts. Alors il y a-t-il eu de laxisme qui a favorisé cette situation explosive ? Le président de la Chambre de Commerce et d’industrie de Gambie, Idrissa Mass Jobe estime que l’Etat pouvait anticiper les choses.
« Ici, c’est une zone industrielle. Elle a été conçue pour cela d’ailleurs. Plus tard, beaucoup de magasins et entrepôts ont ouvert dans le secteur. Ces derniers venus ne devaient pas être là. S’il n’y avait pas ces entrepôts de marchandises de diverses sortes, la situation serait moins difficile à gérer par les sapeurs », pense-t-il.
Dans cette tragédie, le manque de moyens des sapeurs-pompiers est également pointé du doigt. Une situation que déplore le président Barrow qui a promis que tout sera tiré au clair.
PAR Babacar Mbow
MAIS QUI DONC A PEUR DE LA DÉCOLONIALITÉ ?
Plutôt que d’accuser un champ épistémologique d’empoisonner leur société, les Français doivent se regarder dans leur propre miroir et réaliser leur irréconciliable contradiction : aspiration à l’universel dans une construction identitaire insulaire
Dans le premier, 80 intellectuels français philosophes, historiens, professeurs, romanciers, journalistes, aventuriers et autres dénoncent « les mouvances qui, sous couvert d'émancipation, réactivent l'idée de « race » [et] appellent les autorités publiques, les responsables d'institutions culturelles, universitaires, scientifiques et de recherche, mais aussi la magistrature, au ressaisissement ». Dans le second, un collectif de 80 psychanalystes s’insurge «contre l’emprise croissante d’un dogme [la décolonialité] qui ignore la primauté du vécu personnel et dénie la spécificité de l’humain [et accusent] des militants, obsédés par l’identité, réduite à l’identitarisme, et sous couvert d’antiracisme et de défense du bien, imposent dans le champ du savoir et du social des idéologies racistes…».
Ces attaques de français contre la décolonialité ; un champ académique aussi pertinent, dans lequel des intellectuels de réputation ont produits un corps de savoirs d’une exceptionnelle densité, doivent être plus que ce qui apparait en surface. Ceci parce que les arguments de ces «appels» seraient inconséquents ou même rigolos n'eut été leurs capacités à détourner les africains d'un champ épistémologique aussi crucial pour la reprise de « l’initiative historique » (Diop) et la libération intellectuelle du continent. Déjà, çà et là, nous constatons l’impact de leur propagande machiavélique se manifester dans des déclarations contre le concept de décolonialité dans certains quartiers africains, confirmant les paroles prophétiques de Roshila Nair, de l’Université du Cap, Afrique du Sud ; « La décolonisation sera un combat plus difficile que la lutte anti-apartheid !».
Au-delà de l’aspect fétichiste du nombre 80 bizarrement le même pour les deux groupes, ces intellectuels des « appels » ont raison d’avoir peur bien que la peur ne leur sera d’aucune utilité ; la libération est le but ultime des peuples opprimés qui, à cette fin, se dotent des armes nécessaires à leur lutte. Leur peur est également justifiée par leur ignorance du champ décolonial qui est une articulation hors du cadre épistémologique occidental et dans lequel ils se retrouvent à la périphérie n'y ayant jamais été alphabétisés. Les études décoloniales ne sont pas des tentatives d’émancipation comme le prétend le premier groupe, non. C’est une entreprise de libération. Fals-Borda a argumenté que « la décolonisation intellectuelle ne peut provenir des philosophies et des cultures d’érudition existantes ».
Le décolonial opère comme une intervention dans le temps et dans l’espace, car il déconstruit l’idée d’un «post» colonial, ce que d’autres prétendent proposer comme une «fin» ou un «après» au colonialisme et à la dynamique du pouvoir/savoir colonial, tout en renforçant simultanément des relations hégémoniques similaires. En effet, Walsh note que «si le colonialisme a pris fin avec l'indépendance, la colonialité est un modèle de pouvoir qui continue» (2007: 229). Nous soutenons que la dynamique du pouvoir/savoir colonial reste enracinée dans le travail scientifique et qu’une reconfiguration de la production du savoir est nécessaire.
L’erreur anhistorique de ces intellectuels français a été articulée par Walter Mignolo qui la localise dans la différence entre « l’ontologie herméneutique du crépuscule » de Vattimo et « la philosophie de la libération » de Fals-Borda. Il cite Dussel qui a formulé cette distinction en termes de géopolitique du savoir : la première vient du nord ; la seconde, du sud. Bien entendu, le Sud n’est pas un simple lieu géographique, mais une « métaphore de la souffrance humaine sous le capitalisme mondial ». Toujours selon Mignolo, le premier discours se fonde sur la deuxième phase de la modernité (révolution industrielle, le siècle des Lumières). Le second discours, celui de philosophie de la libération, s’appuie sur la première phase de la modernité et découle de la perspective subalterne - non du discours colonial/chrétien du colonialisme français, mais de ses conséquences, à savoir la répression que la France a fait subir à toute forme de résistance africaine de Ahmadou Bamba à Samory en passant par Cheikh Anta, de l’esclavage africain et enfin de l’émergence d’une conscience noire en Afrique et dans la Diaspora. Vous pouvez donc au nord, célébrer la civilisation occidentale, de votre « renaissance » à vos « lumières » mais, pour nous, au sud, il est plus sain de penser que 20% de la population mondiale consomme 80 % des revenus de la planète et comment sortir de ce cycle infernal en commençant par comprendre « comment l'Europe a sous-développée l'Afrique» (Rodney 1973).
Née en Amérique latine, fertilisée dans les Black Studies et les Études africaines, la décolonialité est une option analytique et pratique opposant et dissociant [...] la matrice coloniale du pouvoir (Mignolo 2011) ; une matrice de la modernité dans laquelle la colonialité et le colonialisme constituent «l’ordre générateur » d’une quadruple matrice de forces comprenant le colonialisme/impérialisme, le capitalisme, le nationalisme et la modernité en tant qu'ensemble de processus et de discours. Ici, il s'agit de penser dans une extériorité radicale qui contraste avec la colonialité ; la logique sous-jacente du fondement et du développement de la civilisation occidentale de la Renaissance à nos jours, une logique qui fut à la base des colonialismes historiques ou la matrice coloniale du pouvoir : colonialité du pouvoir. (Quijano, 2000).
De la construction de la race à son rejet
« Réintroduire la « race » et stigmatiser des populations dites blanches »…, c’est dénier la complexité psychique,… » (Le Monde 2019). Mais de qui donc ces intellos français se foutent-ils ? L’idée de race, en référence aux différences phénotypes développée par les colonisateurs européens était construite pour référer les supposées structures biologiques différentes entre européens et non européens africains en particulier. Les relations sociales fondées sur cette catégorie de race produiront de nouvelles identités sociales historiques : nègres pour les peuples africains, Indiens pour les peuples andéens, jaunes pour les asiatiques, mulâtres, et autres redéfinis. Le terme européen qui jusqu’alors indiquait seulement une origine géographique migra pour acquérir une connotation raciale en contraste aux nouvelles identités. Dans la mesure où ces relations sociales étaient configurées en relations de domination, elles étaient considérées constitutives des hiérarchies, des locations et rôles sociaux et en conséquence en modèle de domination coloniale qui allait être imposé. En d’autres termes, la race et l’identité raciale étaient établies comme instruments de classification sociale par les européens colonialistes.
Au fil du temps, ces colonisateurs codifièrent le trait phénotype du colonisé comme une couleur et l’assumèrent comme caractéristique emblématique de catégorie raciale. C’est ce processus de codification des différences entre le colonisateur et le colonisé au sein de l’idée de « race », une structure biologique supposément différente qui plaça les uns dans une situation naturelle d’infériorité par rapport aux autres. Pour Anibal Quijano, c’est cette idée de race que le colonisateur assuma comme élément fondateur des relations de domination que la colonisation imposa.
Taxer de racisme les articulations de la décolonialité pourrait faire sourire autant l’exercice semble paradoxal, une intelligentsia française qui accusent les africains de racisme ! Le racisme est un ensemble de déclarations idéologiques combiné à un ensemble de pratiques continues qui ont pour conséquence de maintenir une forte corrélation entre l'origine ethnique et la répartition de la main-d'œuvre au fil du temps (Wallerstein1999). Il se pourrait que pour ces intellos français, l'expansion planétaire des sciences sociales dans son état actuel, c’est à dire la maintenance de la colonisation intellectuelle en place devrait être un dogme et toute contestation sacrilège. C’est ce que nous appelons l’eurocentrisme.
La conceptualisation de la notion de l’eurocentrisme produit une perspective du savoir et un mode de production de connaissance qui rendent très fidèlement compte du caractère du modèle de pouvoir global eurocentré. Cette perspective du savoir a été rendue globalement hégémonique, empruntant le même cours que la domination par la classe bourgeoise européenne et sa constitution était liée à la laïcisation bourgeoise spécifique de la pensée européenne par la colonisation (Quijano 2000).
Voir un système universitaire tout entier rejeter un domaine d’études aussi crucial pour notre reprise de «l’initiative historique» est une honte. Pourquoi alors les Africains continuent-ils à chercher des diplômes auprès de ces institutions arriérées, est au-delà du bon sens. D'où la nécessité de repenser notre langue d'enseignement au Sénégal et en Afrique en introduisant l'anglais au niveau primaire afin de préparer nos futurs étudiants à des connaissances de pointe.
Les études décoloniales ne sont pas responsables du démantèlement du tissu social Français. C’est plutôt la faute à la notion même de citoyenneté française, corsetée dans une exigence d’assimilation obsolète, imposant à l’aspirant de se déshabiller nu de tout son héritage historique et culturel pour pouvoir simplement s’appeler français.
Ces jeunes citoyens noirs et bruns revendiquent le droit d'être français et africains. Ainsi, toute articulation théorique qui clarifie leur expérience historique est leur ; la décolonialité incluse. Alors, plutôt que d’accuser un champ épistémologique d’empoisonner leur société, les Français doivent se regarder dans leur propre miroir et réaliser leur irréconciliable contradiction : aspiration à l’universel dans une construction identitaire insulaire. Voilà le problème des intellectuels des appels. « Nul autre que nous même ne pourra libérer notre esprit » et ça, c’est le point final.
Œuvres consultés
Anibal Quijano. Coloniality of Power, Eurocentrism and Latin America in Nepantla: Views from the South 1.3, Duke University Press, 2000. Walter Mignolo. The Geopolitics of Knowledge and the Colonial Difference in The South Atlantic Quarterly 101:1, Winter 2000 , Duke University Press. Walter Rodney. How Europe Underdeveloped Africa. Bogle-L'Ouverture Publications, London and Tanzanian Publishing House, Dar- es-Salaam, 1973. Immanuel Wallerstein. The Invention of TimeSpace Realities: Towards an Understanding of Our Historical Systems, in Unthinking Social Sciences, Cambridge: Polity Press, 1991.
Babacar Mbow est le Directeur du Consortium des Études Africana de la Floride et membre fondateur du groupe d’études de décolonialité de Miami
OUVERTURE DU SALON TOURNANT ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, CE MARDI
Le Salon Tournant économie sociale et solidaire s’ouvre ce mardi à 14h au Centre des expositions de Diamniadio
Le Salon Tournant économie sociale et solidaire s’ouvre ce mardi à 14h au Centre des expositions de Diamniadio, a appris l’APS.
L’évènement prévu jusqu’au 5 novembre sera marqué par une série de panels, selon un communiqué du ministère de la Microfinance et de l’Economie solidaire.
La cérémonie d’ouverture officielle du Salon est prévue le jeudi 31 octobre 2019 à 10h en présence du chef de l’État Macky Sall.
SAINT-LOUIS AFFICHE UN TAUX DE VACCINATION DE 95 % (MÉDECIN)
Au total, 12 731 filles âgées de 9 ans sur une cible de 13401 ont déjà été vaccinées contre le cancer du col de l’utérus depuis le début de l’année dans la région de Saint-Louis (nord), a révélé le docteur Mamadou Diongue
Au total, 12 731 filles âgées de 9 ans sur une cible de 13401 ont déjà été vaccinées contre le cancer du col de l’utérus depuis le début de l’année dans la région de Saint-Louis (nord), a révélé le docteur Mamadou Diongue, chef du bureau régional d’immunisation et de surveillance épidémiologique (BRISE) de la région médicale.
Cela fait que la région de Saint-Louis a enregistré un taux de couverture de 95 %, alors que l’objectif fixé par le Programme élargi de vaccination est de l’ordre de 90 %, a précisé le médecin lors d’un entretien avec l’APS.
Le docteur Diongue a par ailleurs relevé des contraintes liées à la coordination avec le secteur de l’éducation en termes de planification des filles à vacciner, soulignant toutefois que des solutions avaient pu être trouvées.
Il a également évoqué des réticences de certains parents à faire vacciner leurs filles.
‘’La région médicale a déroulé une bonne campagne de sensibilisation, auprès des parents d’élèves, tout en impliquant les guides religieux, imams, notables et chefs coutumiers, afin de porter le plaidoyer’’, a signalé Mamadou Diongue.
Par Ismaila GUISSE
«UN MINISTRE ÇA DEMISSIONNE OU ÇA FERME SA GUEULE»
La nouvelle dynamique de communication dont parlait le président Macky Sall ne porte pas sur le débat des candidatures en 2024 encore moins sur son 3e mandat mais elle repose sur ses réalisations
Tels étaient les propos du ministre Jean-Pierre Chevènement en 1983 pour marquer son désaccord sur la vision et la conception de l’action gouvernementale sous la 5e république française (gouvernement F. Mitterrand).
Sous E. Macron, la ministre Christiane Taubira a prononcé les mêmes propos lors de sa sortie du gouvernement. En bon républicain si un ministre a une certaine conception de la gouvernance d’un état au point qu’il/elle aspire à prendre en main la destinée d’un pays, il/elle doit démissionner pour préparer sa candidature. Aujourd’hui le devoir citoyen nous interpelle tous pour rappeler que la nouvelle dynamique de communication dont parlait le président Macky Sall ne porte pas sur le débat des candidatures en 2024 encore moins sur son 3e mandat mais elle repose sur ses réalisations, les plans d’actions et la dimension de la politique économique du PSE car ce sont les seuls engagements pour lesquels le président Macky Sall a été réélu.
C’est la raison pour laquelle le président ne parlera pas du 3e mandat car il est conscient que les priorités sont ailleurs et que c’est même maladroit de focusser sur des sujets autres que l’achèvement des grands chantiers du PSE. Malheureusement, les débats posés actuellement sur la succession et le 3e mandat risquent de nous divertir et nous dévier de nos objectifs.
En théorie, ces débats fallacieux devraient plus préoccuper l’opposition mais sont souvent et paradoxalement posés par les militants au pouvoir qui pour la plupart soutiennent des ministres, présidents de conseils voire DG tapis dans l’ombre uniquement obstinés par le fauteuil présidentiel. Et mon constat est qu’il s’agit souvent des personnes de la même génération que le président qui visent son poste. Les faits sont têtus et on remarque nettement que ces ministres occupent depuis plus de 7 années consécutives les postes les plus stratégiques dans le gouvernement qui sont des portefeuilles clés pour la réussite du PSE. Mais le constat est tellement clair car on ne voit que leur visibilité augmenter au détriment de la communication sur les orientations du président Macky Sall. Une des conséquences que cela leur permet : moyens de renforcer d’avantage leur position dans le parti, mouvements politiques connus ou non au Sénégal et dans la diaspora, tournées internationales multiples dans un prétexte professionnel.
Partant de tous ces évènements, il est évident que leur candidature n’est qu’une question de temps et que l’énergie requise pour l’élaboration de nos promesses risque de ne pas être au rendez-vous. Devrait-on laisser continuer cette situation face aux enjeux réels ? Pour moi, c’est un débat qui nous interpelle puisque le risque de ralentissement est évident et que les activités ne sauraient être accomplies ensemble vue qu’une campagne à la présidentielle nécessite beaucoup de temps et d’énergies. Un exemple concret peut être trouvé en 2012 lorsque le siège de la campagne pour la réélection de Barack Obama a quitté Washington pour migrer à Chicago.
Toute la « Task Force » de sa campagne réussie en 2008, notamment David Axelrod et Jim Messina, a démissionné du gouvernement pour mieux se concentrer à sa réélection. Une campagne à la présidentielle demande beaucoup d’efforts intellectuels, d’organisations, de promotions médiatiques, d’innovations, de communication et d’opérationnels. Malheureusement la culture de la démission, geste noble, est inexistante au Sénégal. Même au Sénégal, le président Macky Sall s’était investi à temps plein pendant 2 ans pour promouvoir sa candidature aux présidentielles de 2012. A cette guerre de succession devenue une réelle problématique pour nous, s’ajoute la nouvelle dynamique de communication recommandée par le président Macky Sall.
Le constat est toujours flagrant sur ce dernier. En effet, parmi ceux que le président a choisi pour les accompagner dans la gestion des affaires publiques les jeunes de l’APR ont été souvent distingués dans la bataille médiatique pour défendre le bilan du président à son premier mandat. Il en est de même pour ce second mandat et on peut prendre comme exemple de jeunes ministres tels que Moise Sarr, Abdou K. Fofana, Nene F. Tall entre autres que je retrouve toujours dans l’espace médiatique, dans les opérations et sur les réseaux sociaux.
Pourtant les supports ne manquent pas pour se vanter des nombreuses et concrètes réalisations du président Macky Sall: l’autosuffisance alimentaire sur le plan agricole, la mise en service de la centrale solaire photovoltaïque de Bokhol (qui est d’une capacité de 20 mégawatts avec ses 77 000 panneaux solaires installés sur 50 hectares et a permis concrètement d’alimenter plus de 9 000 ménages en électricité faisant du Sénégal le premier pays en Afrique de l’ouest à disposer de centrales aussi puissantes que Bokhol et Malicounda), les plateformes de Diamniadio, bourses familiales, la CMU, la carte d’égalité des chances, la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, les infrastructures routières-ferroviaires-portuaires-et-aéroportuaires, etc…
Les supports ne manquent pas non plus pour mettre en pratique le chemin par le président dans sa vision sur « Ligueey Nguir Euleuk » qui est la deuxième phase du PSE et qui est principalement axée sur la bonne gestion de nos ressources agricoles, minières, pétrolières et gazières ce qui nous permettra d’être un pays producteur capable de créer plus de richesse (plus de valeur ajoutée) en vue d’atteindre le plein-emploi à travers l’inclusion de tous c’est-à-dire un « Sénégal pour tous, un Sénégal par tous ». Telle est la vision du président clairement établie dont la seule ambition reste le développement économique du pays sur l’horizon 2035 à travers la transformation du système économique qui consiste à produire plus dans tous les secteurs stratégiques. C’est en se prêtant à cet exercice dont les directives sont clairement établies qu’on permettra au président Macky Sall marquer ses empreintes dans l’histoire du pays et que les sénégalais s’en souviennent à jamais. Mais ceci n’est possible qu’avec avec un capital humain 100% concentre sur cet objectif et non sur autre chose. Ainsi son rêve sera réalisé : « Je gouterai de loin avec bonheur au fruit des arbres que j’aurai plantés : un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un état de droit ».
Par Pathé NDIAYE
RÉFLEXIONS SUITE AU LIMOGEAGE DE TROIS HAUTS FONCTIONNAIRES DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
Un haut fonctionnaire quelque soit son niveau de responsabilité, à plus forte raison dans les emplois ci concernés, ne peut de sa propre initiative intervenir dans les média sans demander l'autorisation de sa hiérarchie
Les récentes décisions de limogeage de trois hauts fonctionnaires occupant des emplois de direction de haute responsabilité m'ont amené à quelques réflexions sur la problématique de la gestion de notre Administration Publique, notamment la haute administration sous le régime libéral depuis l'avènement de la première alternance en 2000.
Les problèmes relatifs au limogeage de Mr Sory Kaba, Directeur des Sénégalais de l'Extérieur du Ministère des Affaires Etrangères d'une part, et à celui du Directeur de Cabinet et du Directeur des Droits de l'Homme du Secrétariat d'Etat des Droits de l'Homme auprès du Ministère de la Justice d' autre part, sont quelque peu différents mais relèvent toujours de la même problématique de la gestion de notre Administration Publique. Mr Sory Kaba a-t-il eu l'autorisation de sa hiérarchie d’accepter l’invitation de la RFM à cette émission radiophonique, très suivie par ailleurs le dimanche?
Cette formalité est de rigueur dans toute administration bien organisée. Un haut fonctionnaire quelque soit son niveau de responsabilité, à plus forte raison dans les emplois ci concernés, ne peut de sa propre initiative intervenir dans les média sans demander l'autorisation de sa hiérarchie. C'est une règle élémentaire de la déontologie administrative telle qu'on l'enseigne dans les écoles de formation à la Fonction Publique comme l'ENAM. En plus Mr Kaba aurait du se limiter aux questions relatives à sa fonction et aux missions de la structure administrative qu'il dirige.
Là aussi il a transgressé une autre règle fondamentale de la déontologie administrative relative au droit ou à l'obligation de réserve du haut fonctionnaire. Il aurait dû refuser de se prononcer sur des questions politiques et d'autres politiciennes, et se limiter aux questions "professionnelles". En agissant ainsi, Mr Sory Kaba savait6il qu'il venait d'enfreindre deux règles fondamentales de la déontologie administrative, prêtant ainsi le flanc, pour légitimer la décision prise ?
Je suis certain qu'un administrateur civil ou un conseiller aux affaires étrangères, formé à l'ENAM et étant passé dans les fourches caudines des cours de déontologie administrative aurait évité ou refusé de débattre de ces questions politiques et politiciennes. Pour tout dire la Haute Administration est un métier auquel il faut être formé. Sinon bonjour les dégâts! C'est ce que nous vivons depuis la première alternance en 2000 qui se prolonge avec la deuxième alternance: c'est le "spoil system", systeme de gestion de l'administration nord américaine qui veut qu’un nouveau gouvernement s'installe avec de nouveaux dirigeants à la tète de l'administration venant souvent du privé.
Les emplois supérieurs de l'Administration publique jusqu'alors occupes par de hauts fonctionnaires ayant subi la formation adéquate, exigée par ces emplois, sont occupes par de nouvelles recrues formées en dehors des écoles de formation dédiées à ces emplois. Certains exercent même ainsi leur premier emploi. Quant au limogeage des hauts fonctionnaires du Secrétariat d'Etat aux Droits de L'Homme auprès du Ministère de la Justice, mon opinion est que ces derniers ont été laissés à eux-mêmes sans instructions claires pour participer à une réunion d' une organisation des Nations Unies qui se penche depuis quelques années sur une affaire politico judiciaire importante pour l Etat du Sénégal.
Sans doute les réunions de cette organisation des nations sont nombreuses pour ne pas dire routinières, l'opinion publique n'étant pas souvent informé de ses conclusions, mais une attention particulière aurait du être apportée à la préparation de la participation du Sénégal à cette session. L’environnement politico social brouillant de rumeurs d'apaisement politiques, de réconciliation nationale avec la libération de Khalifa Sall et le souhait social d'amnistie des prisonniers politiques comme Khalifa Sall et Karim Wade, à mon avis une attention particulière aurait du être apportée à la préparation des réunions courantes de cette instance internationale. Cela est la responsabilité du Ministre, responsable hiérarchique des représentants du Sénégal à cette instance.
Or il s'avère, au vu de la réaction du Ministre de la Justice et celle du Ministère des Affaires Etrangères rapportées par les medias, qu'il n'y a pas de préparation de cette réunion ni d'instructions précises données à nos hauts fonctionnaires représentant de l'état du Sénégal. A mon avis, ici c'est la responsabilité du Ministre de la Justice qui est en cause. Car il est d'usage dans notre administration de bien encadrer les représentants de l'Etat aux organisations internationales en leur transmettant des instructions claires sur les positions à tenir et défendre dans ces milieux. Cette fonction d'encadrement revient à l'autorité politique qu’est le Ministre. Là il est évident qu'il y a eu carence voire faillite !
Pathé Ndiaye est expert en Management Public, Conseiller en Organisation de Classe Exceptionnelle, Ex Directeur du B.O.M.
ELLES AVAIENT BATTU LA GRANDE SOEUR DE LEUR DOMESTIQUE
Règlement de comptes ou jalousie ? En tout cas, le traitement que la dame Adja Soda Kandji et sa fille Coumba Sène ont réservé à la dame Khady Sène en avait l’air.
La dame Adji Soda Kandji et sa fille Coumba Sène ont écopé de 3 mois de prison ferme. Les condamnées avaient comparu pour «coups et blessures volontaires, violences et voie de fait» à l’encontre de la grande soeur de leur domestique.
Règlement de comptes ou jalousie ? En tout cas, le traitement que la dame Adja Soda Kandji et sa fille Coumba Sène ont réservé à la dame Khady Sène en avait l’air. Ces dernières ont été condamnées hier à 3 ans de prison ferme et à payer la somme d’un million de francs de dommages etintérêts à leur victime.
Soda Kandji et sa fille Coumba Sène s’étaient, en effet, fait justice en battant la victime à l’aide d’un câble électrique, après l’avoir conviée chez elles, sous prétexte qu’elle a insulté madame Kandji. Sortie de ce guet-apens avec une incapacité temporaire de travail de 15 jours, Khady Sène a porté plainte contre ses bourreaux pour «coups et blessures volontaires, violences et voie de fait». Le Parquet a requis 2 ans de prison ferme contre la mère et sa fille.
Les faits se sont, en fait, déroulés à Sicap Mbao. C’est l’histoire entre la grande sœur d’une domestique et la patronne de cette dernière. Après des échanges téléphoniques, Madame Adjia Soda Kandji et sa fille, Coumba Sène, ont invité Khady chez elles à la Sicap Mbao. Une fois sur les lieux, les prévenues l’ont entraînée jusque dans leur appartement. Elles l’ont frappée et lui ont asséné des coups avec un câble électrique sous prétexte qu’elle aurait proféré à leur encontre des injures et des insanités au téléphone.
Pourtant, quand elle a été interpellée par la fille de Adja Soda Kandji, elle a fait savoir à cette dernière que ses propos ont été déformés. Mais Coumba Sène ne voulait pas l’entendre de cette oreille. D’après elle, Khady Sène a traité sa mère de menteuse. Et pour laver cet affront, avec sa génitrice, elles ont mûri leur plan pour attirer Khady dans leur maison afin de la corriger.
Selon les révélations de l’enquête, ce différend est né au moment du départ de la demisœur de la victime de cette maison pour le village. Adja Soda Kandji et sa fille ne pouvaient pas supporter une telle séparation. Ainsi, elles lui en voulaient. Cette fille, qui est toujours très coquette dans son accoutrement tous les soirs, suscitait une jalousie de leur part. D’après le procès-verbal d’enquête, Khady Sène présentait un visage tuméfié au niveau des yeux, des hématomes au dos et aux bras. Des traces de gifles étaient aussi visibles sur ses joues.
Interpellée, elle dit qu’elle n’a proféré aucun mot déplacé à l’encontre de la dame Kandji. Mais, Soda Khandji et sa fille l’ont frappée avec un câble électrique à tour de rôle. Elle a déclaré que la dame Kandji a pris de force son téléphone portable et la somme de 160 000 francs qui se trouve être la tontine de la nouvelle domestique qu’elle a amenée. Interpellée à son tour, Soda Kandji a confirmé avoir battu la prévenue. Elle prétend qu’elle l’a insultée au téléphone. Elle reproche aussi à la victime d’avoir fait une violation de son domicile.
Coumba Sène reconnaît aussi avoir frappé Khady Sène. A l’en croire, la partie civile a traité sa mère d’hypocrite au téléphone. C’est pourquoi d’ailleurs elle l’a fait venir chez elles pour des explications, mais une fois sur les lieux, la jeune fille a traité encore sa maman de menteuse. Et quand elle a voulu l’agresser, c’est Adja Soda qui est intervenue et l’a frappée avec un câble électrique.
Des déclarations qui ont été réitérées à la barre, mais contestées par la plaignante. En guise de réparation du préjudice qui lui a été causé, l’avocat de la partie civile a réclamé la somme de 3 millions de francs Cfa. La défense a plaidé une application bienveillante de la loi.
PAKOUR, CE VILLAGE OU PEULS CHRETIENS ET MUSULMANS COHABITENT
Les tensions d’ordre religieux sont fréquentes et sont à la base d’attentats, d’attaques et d’exclusions de toutes sortes commis par des Chrétiens, Musulmans ou Juifs au nom de la religion.
Les tensions d’ordre religieux sont fréquentes et sont à la base d’attentats, d’attaques et d’exclusions de toutes sortes commis par des Chrétiens, Musulmans ou Juifs au nom de la religion. Des gens de différentes convictions religieuses se combattent tout le temps. Des minorités sont persécutées partout à travers le monde. Même le Sénégal, connu pour être un exemple de dialogue entre les religions, a parfois connu de petites frictions confessionnelles. au moment où ont lieu ces déchirements, on découvre avec étonnement qu’il existe une contrée où la religion est presque reléguée au second plan. Pakour est un bourg chef-lieu de communauté rurale, situé à 65 kilomètres de Vélingara (région de Kolda). Dans ce village, la première curiosité qu’on y remarque est qu’il existe une communauté peulh chrétienne, majoritaire dans le village. a la découverte d’une contrée exemple de coexistence religieuse presque harmonieuse.
Aïssatou attend depuis plus d’une heure sous un ciel de plomb. Le soleil très haut perché au zénith darde ses rayons sur le village de Maréwé. « Tu vas à Pakour ? Attendons, peut-être que tu auras la chance de voir un véhicule qui y va. Cette route mène directement à Pakour », fait savoir la dame au visiteur. Au détour d’une piste chaotique de 65 kilomètres à l’est de la ville de Vélingara, on arrive enfin devant un panneau à l’entrée d’un village pas comme les autres. Il y est inscrit en gros caractères : Pakour. Une localité aussi appelée Pathiana.
Pakour est un gros village à la forme triangulaire subdivisé en quatre zones : Pakour Balang, Pakour Bouré, Pakour Kaorané Lalang et Pakour Maodé. Le bourg est essentiellement habité par de Peulhs chrétiens. Pakour Maodé est la plus grande et la plus vieille entité de ce gros village où habitent les Peulhs chrétiens. Elle compte 266 habitants répartis en vingt-deux familles. Quinze foyers sont chrétiens et les sept restants musulmans.
Tout le village parle la langue Pulaar. Les habitants sont éleveurs et/ou cultivateurs. L’élevage et l’agriculture, en plus d’être leurs occupations quotidiennes, constituent leurs principales sources de revenus. L’école qui se trouve dans le carré de la communauté chrétienne y est implantée depuis des décennies. Tous les jeunes de ce village, contrairement à ceux des contrées voisines, parlent français avec un assez bon niveau.
A l’opposé de cette école qui fonctionne très bien, les « daaras » (écoles coraniques) sont presque vides. Mais Chrétiens et Musulmans sont tous à l’école française. La croix de Jésus autour du cou, Jean Baptiste Baldé, un bouquin en main, lit la bible. « Nous avons tout le temps cette croix autour de nos cous », confie le jeune homme. La vingtaine passée, ce chrétien de père et de mère est en classe de première.
Dès l’entrée de Pakour Maodé, on aperçoit les enfants avec des croix autour du cou. Olivier fait partie de ceux qui affichent leur appartenance religieuse. Il porte un tee-shirt vert et la croix comme pendentif. Agé de sept ans, il était à côté de sa maman Ndella Mané, qui est de l’ethnie Balante, et de son père peulh, Nicolas Boiro. Son témoignage rejoint celui de Jean Baptiste Baldé. « C’est le curé qui me l’a donnée et mon papa m’a ordonné de ne jamais l’enlever », confie le petit à propos de son crucifix. S’agissant des prénoms, ils sont nombreux et se rapportent au christianisme. On peut citer entre autres Kizito, François, Hélène, Laurent, Thérèse, Raphael, Béatrice, Marie, Elisabeth, Georges, Valérie, Benoit, Roger, Lazare, etc. En revanche, il n’y a que deux noms de familles dans ce village : Boiro et Baldé. Les premiers habitants du village étaient des animistes.
A Pakour Maodé, il est difficile de voir les chrétiens, particulièrement les plus jeunes, sans une bible. « Nous lisons tout le temps le Nouveau Testament et la Bible. On ne s’en sépare pas », dixit Jean Baptiste. Gilbert, vingt ans, qui a adhéré il y a quatre ans, quant à lui, indique qu’il se sert de ces ouvrages comme « guides vers Dieu ». Selon lui, ce sont ces livres saints qui lui permettent de ne pas se perdre et d’être sur le droit chemin. François Boiro, la cinquantaine révolue, dit la même chose que nos jeunes interlocuteurs. « Je ne reste pas un jour sans lire des passages de la Bible. Et chaque matin, quand je me lève de mon lit, la première chose que je fais est de prier», révèle-t-il. Sa femme Mayo Prudence Diao, l’imite. « Au petit matin, quand je me lève de mon lit, je remercie Dieu et notre messie ».
Tous les dimanches matin, à l’heure de la prière, on constate une forte affluence à l’église. Ils sont, en moyenne, quatre-vingts à cent fidèles, des tout-petits, des jeunes et des adultes à envahir le lieu de culte. Tous sont profondément absorbés par la solennité du moment. « Vous avez vu le nombre de personnes. C’est comme ça tous les dimanches. Nos fidèles viennent en masse à la messe » se réjouit François.
Le chef de quartier de Pakour, Sathio Boiro, un musulman âgé de 70 ans, confirme le degré de religiosité de ses parents Peulhs chrétiens. « Ces gens portent avec ferveur leur religion. Ils ne négligent pas leurs prières. Les dimanches matin, le village est presque vide quand ils partent à la mission », confie-t-il. Son frère Léon qui, lui, est chrétien, est assis à ses côtés. Cet homme à la barbe blanche, vêtu d’un boubou de couleur bleue et des sandales laissant apparaître ses pieds poussiéreux, pense que quelle que soit la religion que l’on pratique, on a l’obligation de respecter ses préceptes.
A en croire les époux Boiro, la religion les aide beaucoup à surmonter les problèmes qu’ils rencontrent dans la vie. « Depuis que je me suis convertie au christianisme, Dieu me préserve de beaucoup d’obstacles. J’arrive à m’en sortir, car, à chaque fois qu’un problème me préoccupe, je fais appel à Dieu à travers les Enseignements de la Bible », confesse Mayo Diao, la femme de François. Quant à Mariama Baldé, une jeune fille de 16 ans, déjà grande avec ses 1m78, elle s’étonne de la ferveur de ces Peulhs chrétiens de Pakour Maodé. « Les dimanches matin, j’aperçois des gens qui sortent de l’église la croix autour du cou. Je sais qu’ils sont très attachés à leur religion », s’exclame-t-elle en haussant les épaules, la main à la bouche, en signe d’étonnement.
Le curé Martin Ngom révèle que, dans leurs enseignements, ils font tout pour que les fidèles restent attachés à la religion. Pendant ce temps, les musulmans ne semblent accorder aucune importance à leur religion. C’est à peine s’ils y pensent. La pratique reste très irrégulière chez certains et absente chez d’autres. D’où cette triste remarque de Mariama Baldé : « Ces chrétiens prennent d’assaut chaque dimanche leur lieu de culte, contrairement aux musulmans qui ne font pas le nombre les vendredis. Et puis, à vrai dire, ici, les musulmans, surtout les jeunes, ne respectent pas les prières », se désole-t-elle.
L’imam Thierno Boubacar conforte cette version et parle de « négligence » des musulmans à l’égard de leur religion. A Pakour, vous ne verrez pas un musulman lire le Saint Coran. Si ce n’est chez le marabout avec ses quelques fidèles talibés. « Notre grand malheur est qu’on manque d’écoles coraniques et aussi de parents qui ont une maitrise du Coran et qui ne négligent pas non plus les préceptes de l’Islam », se désole Amédine Baldé, un musulman de trente ans, assis à côté de sa femme qui prépare le repas. Il poursuit : « Cette négligence, surtout des parents, est plus grave, car on peut ne pas apprendre tout le contenu du Coran mais au moins on peut essayer d’éduquer les enfants à connaitre les piliers de l’Islam.
De là, ils ne seront pas détournés facilement. Mes enfants sont à l’école française, mais, après leur retour à la maison, ils partent le soir apprendre le Coran chez le marabout », explique l’homme juste au moment où ses trois enfants reviennent de la brousse. « Ils étaient partis surveiller le troupeau de leur grand-père », renseigne-t-il.
A quelques mètres de la demeure d’Amédine Baldé, se trouve une autre famille musulmane. Des dames d’une trentaine d’années sont là en train de piler du mil et de préparer du couscous pour le repas du soir. L’une d’elles est vêtue d’un boubou bleu, elle est de teint clair, avec un tatouage buccal (presque toutes les femmes de ce village en ont). « Je suis musulmane comme toutes celles qui sont là et nous essayons de pratiquer notre religion comme il le faut », fait-elle savoir. Au moment où elle parle, le muezzin appelle à la prière de 17 h. Cependant aucune d’entre elles ne se lève pour prier. « Parfois on ne prie pas, à cause des occupations », se justifie Halimatou Diao, le pilon à la main. Une attitude presque impensable chez les chrétiens qui se retrouvent tous à l’église à chaque fois qu’il y a prière ou une quelconque manifestation liée à la religion. Ce qui, en définitive, ajouté aux moyens dont disposent les curés, explique le dynamisme du christianisme dans le village et surtout ses nombreux recrutements parmi les fidèles musulmans.
L’histoire des Peulhs devenus chrétiens à Pakour
Pakour est un village peulh à majorité chrétienne. Ce fait est certes étrange, mais l’histoire du village permet de l’expliquer. Pour résumer, on peut dire que les premiers évêques ont trouvé un terrain vierge et l’ont investi. En fait, les ancêtres de ces Peulhs chrétiens viennent d’un village qui s’appelle Demba Coumba. Il est situé dans le Pakane où est implanté l’actuel Gounass. Ils ont quitté la zone de Médina Gounass pour venir s’installer à Pakour, un an avant la création de Gounass. La raison de leur départ est à chercher dans un différend entre le vieux Samba (le grand père de ces Peulhs chrétiens) et le roi de Médina Pakane. Ce dernier avait, en effet, frappé violemment un des fils du vieux qui faisait partie des hommes vigoureux, gardiens du palais royal d’alors. C’est de là que le patriarche du nom de Samba est allé pour rencontrer le roi afin de lui signifier son mécontentement. Mais il n’a pas pu le voir, car les hommes du roi lui ont fait savoir que ce dernier était sorti.
En réalité, le roi était bel et bien sur place, mais ne voulait pas rencontrer le père de sa victime par peur de son arsenal mystique. De là, le vieux Samba, mécontent et très déçu du roi, quitta cette zone au plus vite avec sa famille pour s’installer à Pakour. En outre, n’eût été ce départ prématuré, le vieux risquait de perdre son bétail. Car il avait plus de deux cents bœufs. Cet incident a eu lieu deux ans après l’arrivée du marabout de Médina Gounass. C’est grâce à ce dernier que la contrée est devenue très célèbre pour ses retraites spirituelles musulmanes. En effet, avant cet exil volontaire vers Pakour, c’est le vieux Samba et ses enfants qui avaient installé le grand marabout en l’aidant à faire ses huttes. Et au moment même où ils quittaient cette zone, il n’y avait que des animistes. Tout le monde, en cette période, ignorait l’Islam et le Christianisme.
La réussite du marabout de Gounass permet donc de mieux comprendre celle de l’Eglise à Pakour. Puisque les deux missions ont eu lieu pratiquement dans la même période sur presque la même étendue du territoire. Arrivé dans la zone de Patchana (Pakour se trouve dans cette zone), le vieux Samba n’y avait trouvé là aussi que des animistes. Avec ses accompagnants, ils se sont alors installés. Pendant tout ce temps, la religion traditionnelle — l’animisme — était la seule à être connue et pratiquée. C’est en 1958 qu’un père missionnaire du nom de Leron est venu de Vélingara pour ouvrir une école à Pakour et une autre dans un village appelé Saré Yéro Bah. Le père Leron, curé de la mission de Vélingara en cette période, avait trouvé qu’il n’y avait pas de religion révélée dans la zone, et que ces Peulhs étaient des animistes. Il faut préciser que dans la zone, il y avait un seul Chrétien du nom de Georges Sagna. C’est ce dernier, en réalité, qui a incité Père Leron à implanter une école afin de christianiser cette population.
Dans cette école, on y enseignait des cours de français et du catéchisme. Le premier enseignant de cette école s’appelait François Badji. C’était en 1958-1959. Les premiers élèves étaient François Boiro, son frère Amadou, etc. François Boiro, Léon Boiro, Nicolas Boiro, Jean Pierre Baldé, François Boiro, Marcel Baldé et feu Bernard Baldé, baptisés à Vélingara en 1964, furent les premiers convertis Peulhs chrétiens. François fut le premier mais dans la même année que les autres. Ainsi donc, les autochtones ont embrassé la première religion qu’ils ont connue. Cette mission enseignait jusqu’à la classe de CE1. Après le cycle, les élèves allaient terminer leurs études à Vélingara. C’est à la mission de cette ville qu’ils se faisaient baptiser. Toutefois, ceux dont les parents sont musulmans reprennent le chemin de l’islam à leur retour à Pakour. C’est le cas de Maodo Baldé, adjoint au président de la communauté rurale de Pakour. M. Baldé, ne reconnait la paternité de ce faubourg ni aux Catholiques ni aux Musulmans. Moins encore d’ailleurs pour ces derniers. « Tous les Peulhs musulmans qu’on voit ici dans le Fouladou sont des étrangers. Ils viennent de la Guinée Bissau ou de la Guinée Conakry. Mais les Peulhs originaires de ce Fouladou ont tous des parents animistes. Ce sont ces Peulhs qui sont les vrais Peulhs du Fouladou, car ils ont leurs ancêtres originaires de la zone même ».
C’est ce qui explique peut-être que notre interlocuteur, bien qu’étant un Musulman ayant vécu une expérience chrétienne, ne fait presque pas de distinction entre les deux religions révélées « J’ai été baptisé à Vélingara et j’ai porté le nom de Georges. J’ai pratiqué le christianisme pendant des années. Mais à un moment donné, je ne sentais plus cette religion et je me suis reconverti à l’islam. Mais en vérité, je l’ai fait aussi juste parce que mes parents sont musulmans. Sinon, je ne vois pas une grande différence entre le christianisme que je connais le mieux et l’Islam», confie-t-il, non sans souligner que ses grands-parents étaient des animistes.
Poursuivant ses explications sur l’histoire du village et de ses habitants, Maodo Baldé ajoute : « Quand on prend Pakour Balana, il y a des Peulhs du Fouladou, des Mandingues, des Konianké, des Peulhs Fouta. Pour le Pakour Bouré, en revanche, il n’y a que des Peulhs du Fouladou dont la plupart sont d’origine bissau-guinéenne. De même que Pakour Lalang. Pour le cas de Pakour Maodé, c’est-à -dire le grand Pakour, il n’y a que des Peulhs originaires du Fouladou». Ce Pakour Maodé précède les autres Pakour. C’est quelques années après sa fondation qu’il y a eu d’autres Peulhs étrangers qui se sont installés aux abords de Pakour Maodé. Ils sont des musulmans et ont donné naissance à Pakour Balana, Pakour Bouré et Pakour Lalang. « Nous sommes les premiers à habiter dans cette zone. C’est après que les autres sont venus nous trouver et ont créé les autres Pakour d’à côté », nous informe François Boiro, président de la communauté rurale de Pakour et premier chrétien dans le village. Un dimanche. Après la prière dominicale, les fidèles chrétiens retrouvent leurs frères musulmans dans la grande cour de la chapelle. Ce lieu est en quelque sorte l’agora du village. A leurs heures perdues, c’est dans cette cour que beaucoup de gens, surtout les jeunes, viennent se reposer et discuter. Mais ce dimanche-là, c’était le jour de la distribution des semences. Il s’agissait d’un don de Caritas, une confédération internationale d’organisations catholiques à but caritatif présente dans plusieurs pays. Ce don en question est destiné à aider les familles démunies pour les cultures.
La distribution des semences se faisant souvent dans cette grande cour de l’église, ce lieu de rencontre et de réception semble être un espace idéal de propagande en faveur du christianisme. « Quand on distribue les semences, on le fait sans rien attendre en retour. Ici, la question de la foi est réglée depuis longtemps », veut faire croire le curé. François Boiro est du même avis que lui. « Essayer de convaincre ces musulmans pour qu’il s’apostasient est inutile, car cela ne pourra pas aboutir. Ces gens sont ancrés dans leur religion comme nous, chrétiens, le sommes dans la nôtre. Nous vivons en parfaite harmonie. Ces idées de prosélytisme ne nous traversent même pas l’esprit », se défend-t-il. S’il est vrai que l’invite à la reconversion ne se fait pas de manière explicite, il est évident que le choix de la cour de l’église pour distribuer des semences fait de ce lieu de culte un endroit attractif pour une population pauvre. En plus, des chants et danses religieux sont très souvent organisés dans cette cour. Ce qui fait qu’une ambiance festive y règne fréquemment. Une ambiance qui, on le sait, est efficace pour attirer les jeunes et les femmes.
L’affabilité payante de père Denoile
En guise d’exemple, François Boiro raconte une anecdote dont il a été témoin et qu’il considère comme un des nombreux gestes décisifs ayant séduit plus d’un et poussé beaucoup à rallier le camp du prêtre. « Un jour, une dame devait accoucher dans l’urgence. Il faisait nuit et la pluie tombait. Nous étions tous là, incapables de trouver une solution devant cette dame qui se tordait de douleur. Père Denoile est arrivé avec son véhicule en sauveur pour amener cette dame à Vélingara au plus vite. A l’époque, dans toute cette zone, il n’y avait que lui qui avait une voiture. Il nous a ramené la dame et son bébé sains et saufs, en plus d’avoir payé tous les frais d’accouchement ainsi que les médicaments. Pour autant, il ne nous a jamais demandé de nous convertir », témoigne notre interlocuteur tout en vantant la générosité de ce curé. Ce père Denoile fut le premier curé de la chapelle de Pakour.
En son temps, avec la pauvreté qui sévissait dans cette zone, il aidait la population de Pakour dans son ensemble sans faire la distinction entre Chrétiens et Musulmans. Au moment de sa venue à Pakour, il n’y avait qu’une vingtaine de Peulhs chrétiens. C’est durant sa présence que beaucoup de femmes se sont apostasiées, car elles venaient tout le temps dans la grande cour de la chapelle où le père Denoile leur offrait des vivres. « La cour de l’église était toujours bondée de monde. Surtout de femmes et des plus jeunes. Ils partaient se reposer sous l’ombre des grands arbres de la chapelle. Le père Denoile satisfaisait tout le temps les besoins de tous les gens qui en formulaient la demande. Il ne se fâchait jamais. Cela avait même poussé plusieurs femmes de Pakour Bouré à s’apostasier. Leurs maris ne disaient rien, car ils voyaient tout le bien que faisait ce gentil homme ».
A en croire François Boiro, ce curé n’a jamais obligé personne à s’apostasier. Les musulmans changeaient de religion de leur propre gré. « Il ne parlait même pas de cela à ces gens. Ce sont eux qui ont été séduits par je ne sais quoi pour se convertir au christianisme. Et les dons qu’il faisait n’étaient pas un appât pour apostasier qui que ce soit. Il aidait juste les gens pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins. Car la pauvreté sévissait dans cette zone, malgré l’important cheptel dont disposaient les habitants. Et il faut savoir que c’étaient les musulmans qui venaient demander de l’aide », poursuit encore François Boiro.
Néanmoins, un bref retour sur l’histoire de l’église locale confirme les soupçons de recrutement de nouveaux adeptes. En effet, après de nombreuses années passées à Pakour, père Denoile est rentré en France. Et la communauté peulh chrétienne resta sept longues années sans curé. Durant cette période difficile, elle perdit quelques fidèles. Malgré tout, la majorité a su se maintenir sa foi catholique grâce à François Boiro qui assurait les prières avant que père Denoile ne soit remplacé par un autre curé français du nom de Olympio, un père différent de son prédécesseur.
Père Olympio faisait peur aux enfants et n’avait pas de bons rapports avec les adultes. « Il n’était pas généreux avec nous et même envers les femmes. Il n’hésitait pas à sortir son fusil quand les enfants jouaient dans la cour de l’église, histoire de l’embêter. Il n’aimait pas être dérangé. Il a chassé presque tous les villageois qui venaient se reposer dans la cour. Avec lui, il n’y avait pas de dons de vivres etc. Il était fermé et belliqueux. Durant la période passée par le père Olympio dans l’église de Pakour, beaucoup de gens sont revenus dans leur religion d’origine dans notre secteur », se rappelle le chef de village de Pakour Bouré.
Après des années, père Olympio est rentré à son tour en France et a été remplacé par le premier curé noir de la zone qu’on appelait Abbé Diassy. Il était aussi gentil et généreux que père Denoile. Et, selon le vieil Amadou, beaucoup de gens se sont apostasiés à nouveau. Durant la période où il officia dans la chapelle de Pakour Bouré, il y eut un foisonnement de Peulhs chrétiens. Une thèse qui n’est pas partagée par Kizito Boiro, le neveu de François. Il porte une chemise à l’effigie de la sainte Marie. Chétif, avec une voix un peu aigue, il déclare que la reconversion n’a aucun lien avec la gentillesse des curés. « C’est juste que ces Peulhs musulmans qui s’apostasient pensent avoir trouvé à travers le christianisme le meilleur chemin qui mène vers Dieu ». A Pakour, tous les habitants mettent en avant la vie en communauté par-dessus tout. Musulmans et chrétiens se fréquentent et s’entraident dans tout ce qu’ils font. Il n’y a jamais eu de tensions entre eux pour des questions de religions. Un exemple de cohabitation harmonieuse rare qui mérite d’être cité en exemple…
LE KHALIFE DES TIDIANES VEUT DES SANCTIONS EXEMPLAIRES CONTRE LES COUPEURS DE BOIS
«Il faut traquer et emprisonner tous les délinquants forestiers pour lutter contre la coupe abusive de bois».
Serigne Mbaye Sy Mansour est écœuré par la coupe abusive et le trafic de bois qui dégradent l’environnement de notre pays. Recevant hier le ministre de l’Environnement et du développement durable, le khalife général des Tidianes a demandé à l’autorité de sévir contre les délinquants forestiers.
Le khalife général des Tidianes Serigne Mbaye Sy Mansour est sans langue de bois : «Il faut traquer et emprisonner tous les délinquants forestiers pour lutter contre la coupe abusive de bois». Devant une délégation du ministre de l’Environnement et du développement durable, conduite par Abdou Karim Sall, Serigne Mbaye Sy Mansour reste catégorique : «Pour lutter contre ce mal, il faut traduire en justice toutes les personnes arrêtées pour ce trafic.» Pour l’autorité religieuse, si Abdou Karim Sall veut réussir sa mission, il doit surtout éviter «l’impunité». Il conseille : «Vous devez être ferme, rigoureux dans votre management», mais surtout éviter «les interventions et autres compromis». Parce qu’«il s’agit de la dégradation de l’environnement. Il ne faut pas écouter les personnes qui interviennent en leur faveur parce qu’elles vous diront que c’est le disciple ou le fils d’un marabout ou il est membre d’un tel parti. Si vous les écoutez, vous n’allez pas réussir votre mission. Il faut rester sourd pour réussir votre mission. C’est ce qui va régler le problème». Aussi, le khalife conseille que «si vous ne pouvez pas arrêter ceux qui font le trafic, il faut arrêter les Chinois qui achètent le bois.
Il faut ensuite confisquer leurs biens et les emprisonner pour qu’ils puissent arrêter de faire le trafic». A l’en croire, «s’il n’y a pas d’acheteurs, il n’y aura plus de trafiquants». A l’attention des Sénégalais qui «saccagent la biodiversité», il a demandé «d’arrêter» et de protéger la forêt. Une plaidoirie qui réjouit le ministre Abdou Karim Sall qui dit être «très satisfait» de la déclaration du khalife. «Nous avons été très satisfait quand nous l’avons entendu se prononcer sur les questions liées au reboisement, au péril plastique, mais également aux coupes et aux trafics de bois dans notre pays. Cela nous rassure. Nous avons un soutien de taille pour réussir cette initiative du président de la République Macky Sall qui est le Plan Sénégal émergent (Pse) vert.»
Au-delà, le ministre de l’Environnement et du développement durable est revenu sur le dispositif déployé par son ministère pour nettoyer la ville sainte de Tivaouane. Un dispositif composé de pelles, de brouettes, de balais, de poubelles, de sachets et gobelets en papier… «Suite à la demande du chef de l’Etat pour une bonne organisons du Gamou, nous avons estimé nécessaire d’apporter une contribution significative pour permettre à ceux-là qui doivent nettoyer la ville sainte de pouvoir le faire dans d’excellentes conditions. Nous sommes venus avec du matériel de nettoiement. Nous avons également prévu de positionner des camions citernes dont disposent les Eaux et forêts, chasses et conservation des sols pour aider à l’approvisionnement en eau parce que Tivaouane, la ville Sainte, va accueillir des millions de fidèles. C’est ici le point de ralliement le plus grand et le plus important du pays.» Et l’innovation de cette année du ministère reste la distribution de sachets et de gobelets en papier pour une meilleure protection de l’environnement.
«Le principal problème en ce qui concerne les déchets plastiques, les plastiques à usage unique, c’est une pollution visuelle insupportable. Quand vous vous approchez des grandes villes, la chose qui attire votre attention c’est cette étendue de sachets plastiques qui traînent partout et qui ont un impact sur l’agriculture, l’élevage et l’environnement de manière globale.» Selon lui, «nous avons apporté des sachets en carton pour permettre à ceuxlà qui avaient l’habitude d’utiliser des sachets plastiques à usage unique de pouvoir les utiliser. Nous avons également apporté des gobelets en carton parce que ceux en plastique constituent les polluants les plus visibles après les événements tels que le Gamou et le Magal. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il fallait faire ce geste pour indiquer les gens la voie à suivre».
Outre cette sensibilisation, le ministre a annoncé la révision de la loi sur les sachets plastiques à faible micronnage pour étendre le périmètre d’interdiction. Il dit : «Aujourd’hui, les polluants les plus importants ce sont les autres sachets de plastique, les gobelets, les sachets d’eau et d’autres types de sachets plastiques dont le micronnage est supérieur à 30. Donc nous avons prévu de revoir la loi. Nous sommes en train de travailler là-dessus. Elle va être bientôt proposée au gouvernement pour que nous puissions avoir un périmètre beaucoup plus vaste d’interdiction de sachets à usage unique.»
«LA REFORME DE LA GESTION DES FORAGES DE 2015 A ETE UN ECHEC»
La réforme de la gestion des forages pour la distribution de l’eau en milieu rural a été un échec total.
Mbargou DIOP, Correspondant permanent à Louga |
Publication 29/10/2019
La réforme de la gestion des forages pour la distribution de l’eau en milieu rural a été un échec total. Pour cause, cette réforme initiée dans notre pays en 2015 n’ayant pas produit les résultats escomptés. C’est le constat fait mercredi à Louga par les responsables de la Fédération nationale des conducteurs et gérants de forages. Ils étaient en conclave de deux jours pour évaluer cette réforme qui, selon eux, n’a pas répondu aux attentes des populations et de l’Etat.
C’est pourquoi, après de longs débats et des échanges fructueux, conducteurs et gérants de forages en sont arrivés à la conclusion qu’il faut que l’Etat retire cette gestion des mains des privés et initie de nouvelles rencontres inclusives de tous les acteurs concernés pour échanger, partager, examiner et dégager de nouvelles perspectives à mettre en œuvre pour une meilleure gestion de la distribution de l’eau au Sénégal.
Pour les responsables de la Fédération, cette réforme de 2015 n’a fait qu’apporter plus de problèmes et de difficultés à ce secteur, car depuis que les privés ont pris en charge la gestion des forages, des problèmes de paiement de factures d’approvisionnement en gasoil et en électricité ainsi que des retards de paiement des salaires des travailleurs se sont multipliés. Il y a beaucoup de manquements qui ont été notés, selon le président de la fédération, M. Cheikh Wagne. C’est pourquoi, la fédération a décidé d’apporter sa contribution en donnant ses avis et appréciations et en dégageant des pistes de réflexions devant conduire à une meilleure réforme du sous-secteur qui, depuis 2015, est assuré par les Usagers des forages ruraux (USAFOR).
D’ailleurs, le président Macky Sall a ordonné à son gouvernement de suspendre le processus de sélection des délégations zonales de service public de l’eau en attendant d’évaluer la réforme, a indiqué M. Wagne. Les travaux de ce conclave devaient être sanctionnés par un mémorandum constituant la contribution des conducteurs et gérants de forages pour décanter la situation au profit des populations et des travailleurs.
Cette gestion de la distribution de l’eau par les privés ayant été partout décriée a en effet amené le président de la République à ordonner le 2 octobre dernier, en Conseil des ministres, l’arrêt de cette réforme. Macky Sall a demandé d’envisager une nouvelle politique de gestion des forages et de distribution de l’eau en milieu rural, selon M. Wagne.
C’est dans cette optique que la Fédération nationale des conducteurs et gérants de forages s’est retrouvée pendant deux jours à Louga pour échanger autour de la question en prélude à la mise en place prochaine d’une nouvelle politique de gestion de l’eau au Sénégal. Dans ce sillage, les membres de la fédération ont révélé que notre pays compte 2000 forages qui pourraient être divisés en cinq zones d’exploitation. Lesquelles disposeraient chacune de 400 forages pour autant d’opérateurs.
Toutes les régions du Sénégal ont été représentées à ce conclave sauf celle de Dakar où la gestion de l’eau est confiée à la Sénégalaise des Eaux (SDE). Les responsables de la fédération qui ont souligné que leur organisation n’avait pas été associée à la réforme de 2015 souhaitent être prochainement impliqués pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la nouvelle réforme envisagée.