La nomination de Aminata Mbengue Ndiaye à la présidence du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct) n’est pas une chose aisée. Le Président Macky Sall, qui est favorable à ce qu’elle succède à Ousmane Tanor Dieng, fait face à une équation à plusieurs inconnues. Puisque selon la loi, Ousmane Tanor Dieng doit être remplacé par son suppléant sur la liste départementale de Mbour, en l’occurrence Mamadou Mbengue. Ainsi pour nommer Aminata Mbengue, le chef de l’Etat doit au préalable limoger un membre de l’institution. Qui acceptera d’être l’agneau du sacrifice ?
Le nom du ministre de la Pêche, Aminata Mbengue Ndiaye, revient sans cesse pour la succession de feu Ousmane Tanor Dieng à la présidence du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct). Selon des sources concordantes, le Président Macky Sall a donné son accord de principe. Vu ses relations avec le défunt secrétaire général du Parti socialiste et la contribution de cette formation à sa réélection, le chef de l’Etat veut confier la présidence de l’institution à un responsable socialiste. Si la nomination de Aminata Mbengue Ndiaye tarde cependant, c’est que le président de la République fait face à un énorme dilemme. En effet, les choses ne sont pas du tout aisées. Les textes régissant le Hcct compliquent la tache au Président Macky Sall. Pour l’élection des 80 membres du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct), les partis et coalitions de partis en compétition avaient confectionné des listes départementales sur lesquelles figurent les noms des titulaires et des suppléants. Selon la loi, en cas d’indisponibilité d’un titulaire, c’est son suppléant qui le remplace. Le défunt président du Hcct, Ousmane Tanor Dieng, était la tête de liste départementale de Mbour de la coalition Bennoo Bokk Yakaar (Bby). Les deux autres titulaires de la mouvance présidentielle de Mbour sont Kany Sagna et Gana Ndébé Gning qui sont élus hauts conseillers. Les suppléants de la liste de Bby sont Mamadou Mbengue, Khadidiatou Diouf et Sélé Ndiaye. Donc au regard de la loi, c’est Mamadou Mbengue qui doit remplacer Ousmane Tanor Dieng au Hcct.
SUPPLEANT SUR LA LISTE DEPARTEMENTALE DE MBOUR, MAMADOU MBENGUE REMPLACE TANOR
Au HCCT Ce qui ne facilite pas la tâche au chef de l’Etat d’autant que Aminata Mbengue Ndiaye n’est pas membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct). Le Président Sall est tenu de prendre un décret pour nommer d’abord Aminata Mbengue membre de l’institution. N’empêche, il sera loin de résoudre l’équation puisqu’il bute sur le nombre de conseillers. Autrement dit, la nomination de Aminata Mbengue Ndiaye entrainera un surplus parce que l’institution compte 150 membres. Avec le remplacement de Ousmane Tanor Dieng par son suppléant Mamadou Mbengue, l’institution se retrouvera avec 151 membres, ce qui constituera une violation des textes. Pour sortir de l’impasse, le Président Macky Sall doit limoger un membre du Hcct qu’il avait nommé pour le remplacer par Aminata Mbengue. Reste à savoir quel conseiller sera l’agneau du sacrifice à moins qu’on lui propose un autre poste juteux. Alors c’est à l’issue de cette procédure que le chef de l’Etat pourra confier la présidence du Hcct à la secrétaire générale intérimaire du Ps.
UN ÉLEVEUR ARRÊTÉ AVEC 200 000 FCFA EN FAUX BILLETS
A. Ba, éleveur, âgé de 35 ans, qui revenait de Ross Béthio, a été arrêté à Saint- Louis pour mise en circulation de faux billets de banque.
A. Ba, éleveur, âgé de 35 ans, qui revenait de Ross Béthio, a été arrêté à Saint- Louis pour mise en circulation de faux billets de banque. Selon Le Soleil, le bonhomme s’était présenté à une boutique de la gare routière pour acheter quelques kilogrammes de sucre et a remis une fausse coupure de 10.000 F CFA au commerçant qui a avisé les policiers en faction à la gare. Le suspect a tenté de s’enfuir mais il a été rattrapé. Les policiers ont trouvé sur lui 19 autres faux billets de 10 000 F CFA.
A. Ba a soutenu avoir encaissé les 200 000 F CFA d’un client qui lui a acheté un bœuf.
MEURTRE D’ABDOU ELINKINE DIATTA : LES PREMIERS ÉLÉMENTS DE L’ENQUÊTE
Selon Libération, les témoignages recueillis attestent que les deux tueurs, qui étaient à bord d’une moto, visaient directement Abdou Elinkine Diatta.
Abdou Elinkine Diatta, secrétaire général autoproclamé du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) a été froidement tué le dimanche dans un village situé dans la commune de Mlomp. L’enquête ouverte par la gendarmerie pour faire la lumière sur cette affaire commence à révéler ses secrets.
Selon Libération, les témoignages recueillis attestent que les deux tueurs, qui étaient à bord d’une moto, visaient directement Abdou Elinkine Diatta. La preuve, relève Libération, dès qu’ils sont arrivés à hauteur de la foule, qui se rendait vers le lieu où devait se dérouler la cérémonie traditionnelle, c’est ce dernier qu’ils ont visé. Selon la même source, il y a une autre coïncidence troublante formellement relevée par l’enquête ouverte par la gendarmerie. Vingt quatre heures avant son exécution, Abdou Elinkine Diatta avait présidé une réunion du MFDC au cours de laquelle il s’est frontalement attaqué à Salif Sadio.
300 MILLIARDS DE FCFA POUR UN PROJET DE 30 MOIS
Le projet Bus rapid transit (Brt) a été lancé hier, lundi 28 octobre, par le président de la République Macky Sall.
Le projet Bus rapid transit (Brt) a été lancé hier, lundi 28 octobre, par le président de la République Macky Sall. Le coût du financement est de 300 milliards de FCA. Les travaux sont prévus sur une durée de 30 mois.
300 milliards de F CFA seront injectés dans la réalisation du Bus rapid transit (Brt) dont la durée des travaux est prévue sur une période de 30 mois. Cette annonce est du président de la République Macky Sall. C’était hier, lundi 28 octobre, à la cérémonie de lancement dudit projet à Guédiawaye.
En donnant le signal pour le début des travaux du Bus rapid transit (Brt), le chef de l’Etat a dit que son ambition est de bâtir un réseau de mobilité collective qui permettra d’optimiser les coûts. Mieux, il a aussi qualifié le Brt de projet innovant qui permettra « un système de transport moderne, propre et efficace. »
Le projet lancé hier, lundi, est emblématique de l’avis du président de la République car il permettra de « doter le pays d’un transport multi-modèle apte à concilier les objectifs d’ordre économique, écologique et social ».
Le coût du transport sera abordable et le bus permettra de réduire le temps de la mobilité entre Guédiawaye et le Centre-ville ; espère le chef de l’Etat. S’agissant de la gestion de l’ouvrage, le président Macky Sall a dit qu’elle sera assurée par l’Etat du Sénégal, mais en collaboration avec le secteur privé national. « L’exploitation du Brt permettra la participation de l’Etat et du privé local pour un total de 30% dans le capital total du futur outil de gestion », a-t-il soutenu. « Le privé aura aussi la charge d’assurer l’acquisition d’un matériel roulant répondant aux standards internationaux », précise-t-il par ailleurs.
Nécessité d’accélérer la modernisation du système de transport
« Au-delà du Brt, il nous faut relever les énormes défis du sous-secteur du transport afin d’assoir une mobilité durable. C’est pourquoi je voudrais engager le ministre en charge des transports terrestres, d’accélérer la modernisation du système de transport afin d’améliorer notamment l’offre dans les transports publics et de renforcer le cadre de gouvernance de la mobilité urbaine », a dit le président Macky Sall en s’adressant au ministre Oumar Youm. Il ajoutera par ailleurs « qu’une haute priorité devra être accordée à la pérennisation des ressources nécessaires au financement du secteur ainsi que la sécurité routière et ferroviaire ».
Le souhait du président Macky Sall est aussi qu’à terme, les usagers des transports publics puissent voyager avec un seul ticket de paiement. « J’invite les populations à veiller à l’intégration physique et tarifaire du Brt, du Ter et de Dakar Dem Dikk à travers la mise en place d’un réseau de rabattement efficace vers les systèmes capacitaires. Ce faisant, l’usager pourra voyager d’un mode à un autre grâce à un seul titre de transport numérisé ». La mise en service du Train express régional et du Brt appelle à « un changement de comportements guidés par un esprit citoyen », a jugé en outre le président de la République qui invite en conséquence les responsables de ces deux infrastructures à s’atteler à la sensibilisation des populations sur les mesures de citoyenneté et d’hygiène à ces moyens de transport.
Crbc revient avec le Brt
La filiale chinoise, China Road Bridge corporation (Crbc), aura la responsabilité de conduire les travaux du Brt. Selon le président Macky Sall, l’entreprise a été choisie au terme d’une rude concurrence. S’adressant à son directeur, le chef de l’Etat a donné l’ordre de faire usage des compétences de sa société afin d’amener le délai d’exécution des travaux prévu sur une durée de 30 mois à 25. Cette compagnie chinoise a assuré la réalisation de l’autoroute Ilaa Touba.
A signaler que la ligne pilote de bus sur voies réservées s’entendra sur une longueur de 18,3 km de la gare de Petersen à la préfecture de Guédiawaye. Le projet sera réalisé sur un linéaire de 18,3 km de voirie. Il aura 23 stations fermées et 144 bus articulés. Le projet comprend 4 types de bus. La ligne omnibus ira de la préfecture de Guédiawaye à la gare de Petersen avec des arrêts à toutes les stations. Il y aura aussi une ligne semi express qui va relier la préfecture de Guédiawaye à la gare de Petersen avec des arrêts à certaines stations. Une troisième ligne de bus est également prévue. Il s’agit de celle qui quittera la préfecture de Guédiawaye pour aller à Petersen avec des arrêts aux stations les plus importantes. Une ligne express qui ira de Grand-Médine jusqu’à Petersen sans arrêt est aussi programmée. L’exploitation Brt sera enfin assurée par un opérateur privé, à travers une délégation de service public (Dsp). L’opérateur aura aussi la charge d’assurer l’investissement pour l’acquisition des autobus.
LE SENEGAL EST TRES LOIN DE L’ODD 4.5
Dans le cadre du projet «Partenariat Mondial pour l’Education : Contribuer à l’éducation pour la transformation sociale au niveau régional et global», un atelier sur l’état des lieux de la mise en œuvre de la cible 4.5 de l’ODD4 s’est tenu hier, lundi 28
Dans le cadre du projet «Partenariat Mondial pour l’Education : Contribuer à l’éducation pour la transformation sociale au niveau régional et global», un atelier sur l’état des lieux de la mise en œuvre de la cible 4.5 de l’ODD4 s’est tenu hier, lundi 28 octobre. Il ressort des débats que l’absence d’une approche holistique pour la prise en charge de l’éducation inclusive est partie pour freiner l’atteinte de l’objectif de développement durable (Odd) n°4, notamment dans sa cible 4.5.
Après un échec dans la réalisation de l’Education pour tous (EPT), des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l’éducation inclusive définie clairement dans l’objectif de développement durable (Odd) n°4, notamment dans sa cible 4.5, semble prendre le même chemin. En effet, l’absence d’une politique d’éducation inclusive fondée sur une vision claire, constitue le principal handicap pour la mise en œuvre de la cible 4.5 de l’ODD 4 au Sénégal. Ce n’est pas demain la veille de l’élimination des inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle.
L’éducation inclusive se heurte à l’absence d’une approche holistique de prise en charge des enfants à besoins éducatifs spéciaux sur tous les ordres d’enseignement. Les projets d’éducation inclusive menés par le ministère de l’Education nationale et quelques acteurs sont loin de suffire pour la prise en charge de la formation appropriée à ce groupe vulnérable. Autrement dit, il existe une discontinuité de l’offre. Par exemple, la prise en charge des enfants à besoins spécifiques dans certaines écoles élémentaires est une réalité à l’école Pikine 23b de Guédiawaye, l’école Malick Diop de Thiaroye sur Mer et l’école Cherif 1 de Rufisque.
Mais qu’en est-il de leur intégration dans les collèges, ensuite dans les lycées et enfin dans les universités ?
Les interventions d’une éducation inclusive sont pour le moment, parcellaires.
En revanche, une politique de prise en charge globale pourrait permettre de définir les modalités de prise en charge de ces enfants et adultes dans tous les secteurs de l’enseignement.
Il est noté le développement des infrastructures adéquates, la définition des curriculas, loin de se limiter seulement à la séparation géographique des toilettes, pour parler d’inclusion.
La situation actuelle du système éducatif sénégalais présentée à l’occasion de l’atelier sur l’état des lieux de la mise en œuvre de la cible 4.5 de l’ODD4 organisée par la Coalition des Organisations de la Société civile (Cosydep), montre d’autres difficultés inhérentes à l’éducation.
Il s’agit de de la formation des enseignants. Alors que le premier facteur pour la réussite de l’éducation inclusive reste la possibilité d’offrir aux enfants une formation de qualité, le dispositif de répartition des enseignants qualifiés ou non, restent une grande problématique. Au nom de quelle politique les enseignants les mieux formés restent dans les villes et que les moins formés ou les nouveaux sortants sont envoyés dans le milieu rural. Tout comme il a été noté des déficits criards d’enseignants dans certaines régions, alors qu’il en existe un surplus par exemple à Dakar et Thiès.
A Vélingara, il a été noté un déficit de 90 enseignants, tous ordres confondus. La circonscription de Bambey enregistre un déficit de 100 enseignants. Dans l’inspection d’éducation et de formation de Nioro, il a été signalé un manque de 93 enseignants en langue française et 25 en langue arabe. Le département de Kaolack traine un déficit de plus de 100 enseignants. En 2017, l’académie de Matam trainait un déficit de 257 enseignants, Tambacounda avec un manque de 166 enseignants. Kolda avec un déficit de 149 enseignants.
En 2018, Saint-Louis et Sedhiou trainaient un besoin respectivement de 247 et 425 enseignants. Conséquences : 60% d’enfants hors écoles sont du milieu rural contre 30% en milieu urbain. Le dernier bilan à travers le rapport de performance du secteur de l’éducation en 2018, laisse apparaître des insuffisances criardes dans les performances du système concernant l’accès de tous à une éducation de qualité.
Dans une contribution présentée par ActionAid Senegal, il a été noté que «les toilettes ne sont pas adaptées aux enfants vivant avec un handicap, l’inexistence de TIC et autres équipements complémentaires entrant dans le paquet de service au niveau des écoles et 60 % des infrastructures (salles de classe et toilettes) ne facilitent pas la circulation aux enfants à mobilité réduite».
Le directeur de ActionAid Senegal Zakaria Sambakhé donne l’exemple des «20 écoles visitées dans l’arrondissement de Koussanar, seules 3, dit-il, (Kawral, Sinthiou Dawady et Dawady) disposent de rampes d’accès pour les élèves à mobilité réduite».
In fine, l’éloignement de l’école, les mariages ou grossesses précoces, la dégradation de l’état de santé de l’enfant, l’absence d’acte de naissance, sont les autres facteurs bloquants de l’atteinte de l’ODD4 de la cible 5.
Pour la présidente du Conseil d’administration (PCA), Helene Rama Niang Dieng, «toutes les personnes qui souffrent d’un handicap, devraient être prises en compte. Les femmes devraient être alphabétisées davantage. Il faudrait un accès croissant des filles par rapport à l’école. La question de la formation professionnelle doit être ouverte à tout le monde».
MACKY SORT LE SABRE CONTRE DIAKHATE
Après le limogeage sans ménagement de Sory Kaba, c’est au tour du ministre, conseiller Moustapha Diakhaté de subir les foudres de l’actuel locataire du palais de la République
Macky Sall ne badine avec la question du troisième mandat qui cristallise actuellement les préoccupations du champ politique et fait les choux gras de la presse. Après le limogeage sans ménagement de Sory Kaba, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, au lendemain de sa sortie sur l’incapacité constitutionnelle du chef de l’Etat à se représenter pour un troisième mandat à la tête du Sénégal, c’est au tour du ministre, conseiller Moustapha Diakhaté de subir les foudres de l’actuel locataire du palais de la République. L’ancien président du Groupe parlementaire de la majorité a été démis de ses fonctions hier, lundi 28 octobre, par le Chef de l’Etat.
Le sabre de Macky Sall n’entend vraisemblablement épargner aucun responsable de l’Apr (le parti au pouvoir) qui se prononcerait d’une façon ou d’une autre sur sa possibilité constitutionnelle ou non de se présenter à un troisième mandat à la tête du Sénégal. Pour preuve, le ministre-conseiller Moustapha Diakhaté qui s’est fendu d’une sortie attestant que la démarche de Macky Sall sur cette question de troisième mandat est « contre-productive » a été relevé de ses fonctions hier, lundi 28 octobre 2019.
Par décret présidentiel 2019-1800 du 28 octobre 2019, il a été ainsi annoncé que le président de la République a mis fin aux fonctions du ministre conseiller Moustapha Diakhaté. Après le limogeage «fast-track» de Sory Kaba, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, tout juste après sa sortie médiatique sur l’incapacité constitutionnelle du chef de l’Etat à se représenter pour un troisième mandat à la tête du Sénégal, c’est au tour de Moustapha Diakhaté de subir le courroux de son chef de parti et par ailleurs président de la République. Interpellé sur ce renvoi « fast-track », le ministre-conseiller en charge de la communication de la présidence Seydou Guèye a fait savoir que le limogeage était dû à diverses raisons (Voir par ailleurs). En tout cas, force est de constater que l’actuel locataire du palais de la République semble bien «frileux» sur cette question de troisième mandat. D’où les limogeages «fast-track» des responsables qui « osent » s’épancher en public sur le sujet à l’instar de Sory Kaba et Moustapha Diakhaté qui se savait d’une certaine façon en sursis, depuis sa sortie sur le troisième mandat.
Pour rappel, invité de l’émission « Sen Jotaay », au cours du week-end écoulé, le ministre-conseiller, Moustapha Diakhaté, s’est dit d’avis que le Président Macky Sall était en train de faire fausse route sur la manière, dont il voulait clore le débat sur le troisième mandat. « La manière dont Macky Sall veut mettre un terme à cette polémique est contre-productive. S’il veut limoger toute personne qui en parle ou si des gens de l’Apr insultent ceux qui expriment leur point de vue, cela pose problème.
Le Président ne devrait pas cautionner ces insultes et le limogeage de Sory Kaba a créé plus de problèmes qu’il n’en a réglés, en ravivant une polémique qui n’a pas lieu d’être », avait-il dit. Interpellé sur les sanctions qui pouvaient s’abattre sur lui, en raison de l’omerta imposée par son chef de parti à tous les responsables apéristes, Moustapha Diakhaté avait assumé sa position en se disant penseur homme. « Il m’est égal d’être limogé ou maintenu à mon poste. J’ai rejoint Macky avant même qu’il ait un pouvoir de nomination. Si, aujourd’hui, il souhaitait me démettre de mes fonctions, je le remercierais’’, avait-il affirmé avec responsabilité. Le glaive de Macky Sall n’a pas tardé à lui rappeler la suprématie du chef.
L’OPPOSITION MORCELEE EN 4 «GRANDES» TENDANCES
La recomposition du champ politique sénégalais, adossée à l’actualité brûlante marquée par les retrouvailles Wade-Macky, la libération de Khalifa Sall, l’affaire des 94 milliards avec Ousmane Sonko, le silence d’Idrissa Seck, laisse paraitre 4 tendances
La recomposition du champ politique sénégalaise post-présidentiel, adossée à l’actualité brûlante du moment marquée par les retrouvailles Wade-Macky, la libération par grâce présidentielle de Khalifa Sall, l’affaire des 94 milliards avec Ousmane Sonko, ou encore le silence d’Idrissa Seck, etc, laisse paraitre quatre grandes tendances au sein de l’opposition. En effet, à ce jour, l’opposition compte 4 grands pôles qui cherchent à exister politiquement, à savoir celui porté par le président du parti Rewmi, celui dépendant du ”Pape du Sopi“, sans oublier le camp tiré par le président de Pastef/Les patriotes, et celui qui se cherche autour de l’ancien maire de la ville de Dakar.
La nature ayant horreur du vide, les acteurs politiques, et surtout du côté de l’opposition, s’activent pour occuper la sphère politique au risque de disparaitre. Pour ce faire, des alliances sont en gestation, tout comme des cadres d’expression commune sont envisagés. Cela, dans le but d’organiser la riposte contre le président Macky Sall et son régime qui semblent tenir les cartes en main, au vu des actes posés, notamment les retrouvailles avec le “Pape du Sopi“ après plus de 7 années de brouille, ou encore la libération par grâce présidentielle de l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, sans oublier le dialogue politique en cours qu’il a lui-même initié. Toutefois, cette réorganisation des adversaires du pouvoir en place, après la débâcle de la présidentielle de février dernier, laisse paraitre 4 «grandes» tendances au sein de l’opposition sénégalaise, dispersant ainsi les forces de celle-ci.
En effet, le dernier acte vient d’être posé par des leaders politiques que sont Pape Diop de Bokk Giss Giss, Cheikh Hadjibou Soumaré , Idrissa Seck du parti Rewmi, sans oublier Madické Niang , El Hadji Issa Sall et Malick Gakou du Grand parti, qui se sont réunis, le jeudi 24 octobre dernier. Dans la note sanctionnant ladite rencontre, ces responsables politiques disent vouloir poursuivre leurs échanges et réflexions sur la situation nationale. Mieux, le communiqué indique qu’ils se sont accordés sur la nécessité de formaliser le cadre de concertations, mis en place au lendemain de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Il apparait clairement que le candidat sorti deuxième à la présidentielle avec 20,51%, resté aphone depuis sa dernière déclaration tenue après les résultats de la présidentielle, tout comme du reste ses camarades de l’opposition qui composent ce dit cadre, veulent une entité qui leur permettra d’exister politiquement.
OUSMANE SONKO S’ISOLE POLITIQUEMENT
Au vu des noms qui composent ledit cadre, il en ressort de toute évidence que le candidat sorti 3ème à l’élection présidentielle dernière, n’est pas des leurs. Le leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko fort de son score de15,67%, doit faire son petit bonhomme de chemin ailleurs. Lui qui est considéré par certains analystes, depuis un moment maintenant, comme le seul sur le terrain politique contre le régime du président Macky Sall, a formé une coalition nommée Coalition Jotna/Patriotes pour l’alternative qui a tenu son assemblée générale constitutive, le 31 août dernier. Pour se démarquer de ceux que l’analyste politique, Momar Diongue appelle «les politiciens classiques», Ousmane Sonko et sa coalition disent «œuvrer à l’indispensable renouvellement de la politique, dans le discours comme dans les actes, sous-tendu par les valeurs et l’éthique du patriotisme, du dévouement au peuple, de l’intérêt général et de l’exemplarité citoyenne à tous les niveaux». Mieux, ils prétendent s’inspirer des Conclusions des Assises nationales et des Recommandations de la Cnri actualisées, pour donner corps et vie à leur projet commun de transformation sociale, entre autres.
KHALIFA SALL SE CHERCHE
Par ces références aux Conclusions des Assises nationales, le camp d’Ousmane Sonko semble se rapprocher de celui de l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall qui se cherche. En effet, lors de sa première sortie officielle après son élargissement de prison par grâce présidentielle, Khalifa Sall avait prétendu vouloir engager une politique adossée aux dites conclusions. Il avait indiqué que «les conclusions des Assises nationales constituent un document de référence de notre projet», non sans estimer qu’il était nécessaire de les adapter au contexte et aux évolutions de notre pays, de l’Afrique et du monde. Dans le but de créer une plateforme autour de sa personne, Khalifa Sall n’a pas manqué de faire un appel du pied aux Socialistes, mais aussi à la gauche. Pour ce faire, il avait laissé entendre que «nous sommes de gauche, nous sommes des socialistes. Nous sommes les héritiers d’une histoire vivante forgée dans l’alliance entre la démocratie et le progrès». Toutefois, la perte de son éligibilité semble tant soit peu avoir calmé ses ardeurs, obligé qu’il est de mettre de l’eau dans son « bissap » afin d’espérer une amnistie.
ME WADE ET SON PROJET DE REHABILITATION DE SON... KARIM
A côté de ces trois premières tendances citées ci-dessus, il convient de noter celle qui gravite autour de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade. Même si celle-ci est coordonnée par Moctar Sourang, il convient de préciser que la locomotive du Front de résistance nationale (Fnr) reste sans conteste le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Wade. Cette tendance de l’opposition est en plein dans le dialogue politique, même si le Pds avait boycotté au début ledit dialogue pour accepter par la suite de rejoindre la table des concertations, après les retrouvailles entre Abdoulaye Wade et le président Macky Sall. Pour ce bloc de l’opposition, le recouvrement de l’intégralité des droits civils et politiques de Karim Wade fait partie des objectifs fixés. C’est en réalité cet objectif qui les éloigne des autres camps de l’opposition, déterminés à consolider leurs acquis en l’absence du fils de l’ancien président.
Il convient de noter qu’à coté de ses «grandes» tendances au sein de l’opposition, il existe d’autres plateformes qui cherchent à se faire une place dans le landerneau politique. Il en est ainsi du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) qui regroupe le Mouvement Tekki, l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), le Parti de l’Émergence citoyenne, le Mouvement pour la République des Valeurs, Taxaw Temm, la Ld Debout et Ensemble. A ceux-là s’ajoutent certains partis de gauche en embuscade. Ces derniers peinent à se réunifier, même s’il reste évident que ce sont eux les «Faiseurs de roi», au vu des deux alternances connues dans ce pays.
Par Fadel DIA
«LE KWASSA-KWASSA PÈCHE PEU, IL AMÈNE DU COMORIEN !»
Macron a le devoir de mettre le holà lorsqu’un élu use de délation et de persécution et tente de faire exclure de la communauté une femme qui est dans son droit , parce que c’est ainsi qu’est né le maccarthysme !
Cette phrase est d’abord une parfaite illustration de ce que les chefs d’Etat occidentaux disent dans le dos des nôtres… quand contrairement à Donald Trump, ils cultivent le politiquement correct. Mais si je la cite c’est surtout parce que celui qui l’a prononcée, et qui ne s’en est jamais excusé, le président Emmanuel Macron, a commis ce jour-là non pas une bavure langagière, mais une vraie faute et sur un sujet très grave.
Le Comorien n’est pas une espèce pélagique parmi d’autres, mais un homme ou une femme doués de raison. Les kwassa-kwassa, ces embarcations de fortune utilisées par les passeurs clandestins, n’amènent pas toujours du Comorien, elles laissent quelquefois des cadavres sur leur passage et on n’en comptait 12000 au moment où Macron faisait rire à leurs dépens. Enfin, jusqu’en 1976, jusqu’au moment où la France a imposé un référendum réservé à la seule île de Mayotte pour la pousser à choisir son rattachement à l’ancienne métropole plutôt que son maintien dans un territoire dont elle avait longtemps abrité le chef-lieu, les Mahorais n’étaient eux-mêmes que des Comoriens comme les autres, une composante du peuple comorien dont ils partagent la langue et la culture !
Mayotte c’est ce quoi nous avons échappé nous Sénégalais, lorsque Mamadou Dia a décidé le transfert de la capitale du Sénégal à Dakar, avant que la même offre, sécessionniste mais tentante, ne soit faite aux Lébous de la presqu’ile du Cap Vert…
Si aujourd’hui le président français fait un petit saut à Mayotte c’est que Marine Le Pen l’y avait battu au premier tour des élections présidentielles de 2017 et rassemblé plus de 42 % de voix au second tour et que la reconquête des terres acquises à l’extrême droite est une de ses obsessions. Mayotte est par ailleurs la terre idéale pour imprimer sur les mémoires les affres de la « submersion migratoire » et du « remplacement » qu’il ne caresse certes pas mais que de mauvais et populaires prophètes promettent à la France.
« La stigmatisation des migrants et celle des musulmans c’est pas républicain, mais ça amène des voix ! », pourrait-on dire, en paraphrasant la mauvaise blague citée plus haut . Elle est devenue en effet pour toute la droite « classique » et l’extrême droite françaises le meilleur atout gagner les voix des couches populaires. Emmanuel Macron reprend à sa manière les paroles de Michel Rocard mais en réalité il est bien plus proche des positions de Marine Le Pen que de celles de l’ancien Premier Ministre socialiste. Il a même emprunté et recyclé une vieille théorie de la présidente du RN en opposant « les bourgeois qui ne croient pas à l’immigration » aux plus pauvres « qui en sont le réceptacle » et qu’il prétend vouloir protéger. Pour ne pas se couper de cet électorat, il est prêt à envisager une réforme d’un des vieux acquis des migrants les plus démunis : l’aide médicale gratuite qui leur était accordée.
Malgré son passé de puissance coloniale, malgré l’usage qu’elle a fait de la main d’œuvre bon marché importée de ses anciennes possessions, la France est aujourd’hui, au sein de l’Union Européenne, l’un des pays les plus hostiles à l’entrée et à l’assimilation de migrants sur son territoire.
En 2017 elle était, par rapport à sa population, au 12e rang en matière d’accueil des immigrés. Pour ce qui concerne les demandes d’asile et en chiffres absolus, elle a reçu 5 fois moins d’étrangers que l’Allemagne, et moins du double que ceux qui ont été accueillis par la Suède, pays six fois moins peuplé qu’elle et périphérique par rapport aux flux d’entrée des migrants. Elle est enfin au 21e rang en matière de titres de séjour délivrés à des non Européens, en octroie même 5 fois moins que le Royaume-Uni. Dernière différence, très significative : si en Allemagne le migrant est considéré comme un futur citoyen, en France il reste d’abord un étranger. On peut même dire que la citoyenneté française est plus que jamais aléatoire, du moins si l’on se réfère aux propos d’Eric Zemmour selon lequel le prénom que porte Habsatou Sy, cheffe d’entreprise qui s’était donné un mal fou pour faire oublier ses origines, était une « insulte à la France » et qu’elle aurait dû s’appeler Corinne !
Nous avons tous été tristes d’apprendre qu’en France, au XXIe siècle, un agriculteur et un pisteur- secouriste ont été condamnés ou poursuivis pour « crime de solidarité », pour avoir porté secours à des migrants en détresse.
Mais c’est encore ce qu’on désigne par cet affreux terme fabriqué au mépris de toute grammaticalité, c’est « l’islamophobie » qui est l’arme principale de conquête des voix à droite, peut-être parce qu’il offre aussi l’occasion de régler sournoisement de vieux comptes. Aujourd’hui, en France, les hommes politiques, les journalistes et autres chroniqueurs peuvent absolument tout dire sur l’Islam, publiquement et sans aucune limite, et pour beaucoup de ces oracles il n’y a aucune différence entre musulmans et « islamistes » :
-« Je déteste la religion musulmane...Il m’est arrivé de prendre le bus ou un bateau où il y avait quelqu’un avec un voile et je suis descendu ! » avait clamé sans nuances (mais sans dire s’il avait sauté dans la mer !) Yves Thréard, qui n’est autre que le directeur adjoint de la rédaction du plus ancien (près de deux siècles !) et d’un des plus prestigieux quotidiens français.
« Je me fous d’être traitée d’islamophobe ! » renchérit Elisabeth Levy, directrice de la rédaction d’un autre magazine.
D’autres journalistes de moins grande envergure, abondent dans le même sens et usent de terribles références, l’un comparant le voile aux uniformes des SS nazis, un autre traitant « d’islamo-collaborateur » tout musulman qui témoigne publiquement de sa foi. Le Ministre de l’Education Nationale en personne a ajouté son grain de sel en prétendant qu’il y avait de petits garçons qui refusaient de donner la main aux petites filles, sous-entendant que c’étaient des graines d’islamistes qui germaient dans les écoles des cités !
Si pour beaucoup de Français le voile, la barbe…et même la Clé USB sont d’évidents signes de radicalisation, c’est surtout le premier objet, le voile qui s’est transformé en hystérie française. « Le voile voile tout », il fait un buzz garanti, il est le principal sujet de débat des chaines d’information continue et les voisins ou partenaires anglo-saxons de la France n’en reviennent pas...
Personne en France n’est prêt à entendre la voix d’Ilhan Omar, américaine d’origine somalienne, membre du Congrès, lorsqu’ elle affirme : « Personne d’autre que moi-même ne me met le foulard sur la tête ! »
Personne évidemment ne peut comprendre qu’à la demande de cette élue démocrate, le Congrès soit disposé à modifier son règlement pour autoriser la présence de femmes voilées en son sein , alors que le port d’une coiffure y était interdit depuis 181 ans !Car en France la laïcité est agressive, intransigeante, même s’il n’y a aucune mention de ce terme dans le texte de la loi de 1905 que ses défenseurs invoquent à l’unisson !
Un homme symbolise en France la stigmatisation des immigrés et des musulmans, continue à jouer les Cassandre apocalyptiques sur les chaines d’information ,alors qu’il a été condamné par Cour de Cassation pour « provocation à la haine raciale ».Si Dieudonné a été réduit à la clandestinité après sa condamnation pour propos antisémites, Eric Zemmour continue de valser entre conférences et débats publics, dope les audiences d’une chaine qui profite de l’aide publique, puisqu’elle est sur la TNT, dont l’un des propriétaires est connu pour ses réseaux africains, et comble d’impunité, ses prestations sont mises en valeur par une journaliste d’origine antillaise ancienne membre du CSA !
Emmanuel Macron préfère se consacrer aux sujets qui font consensus, comme le « communautarisme » (qui est souvent en réalité une exclusion), et le débat sur le voile dans l’espace public n’est pas son affaire, dit-il. Ce n’est ni courageux ni responsable de la part du chef suprême de la nation, parce qu’au-delà de ce bout de tissu, ce qui est en cause désormais c’est une tentative d’opposer les Français musulmans aux autres Français.
Certains, comme Eric Zemmour, le disent sans équivoque : les Français de confession musulmane ou d’origine musulmane doivent « choisir entre l’Islam et la France ».M. Macron n’a pas le droit de fermer les yeux lorsque la laïcité est «instrumentalisée pour le compte d’une vision ségrégationniste, raciste, xénophobe, mortifère de la société ». Il a le devoir de mettre le holà lorsqu’un élu use de délation et de persécution et tente de faire exclure de la communauté une femme qui est dans son droit , parce que c’est ainsi qu’est né le maccarthysme !
En attendant, ce lundi, un homme est passé à l’acte et cette fois c’est à coup de fusil !