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27 juillet 2025
MACKY RENCONTRE LES MAIRES LE 10 OCTOBRE PROCHAIN
Le but est de consolider le dialogue Etat - Collectivités territoriales dans la dynamique du pilotage optimal de l’exécution du Plan Sénégal Emergent - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 2 octobre 2019.
"A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, à la Oumah Islamique et à la communauté musulmane du Sénégal, suite au succès de l’inauguration de la Grande Mosquée Massalikoul Jinaan. Il a magnifié l’édification, sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, de ce complexe religieux et culturel d’envergure, d’une architecturale ultra moderne, qui va assurément contribuer au rayonnement international du Sénégal et de sa capitale, Dakar.
Il a également salué la forte mobilisation et la communion exceptionnelle de toutes les forces vives de la Nation autour de cet évènement populaire historique.
Le Président de la République, évoquant l’accident d’hélicoptère survenu le vendredi 27 septembre 2019 en Centrafrique, a salué la mémoire des trois (3) militaires sénégalais, casques bleus de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), décédés. Il a présenté ses condoléances aux forces armées, aux familles et proches de ces Diambars tombés au champ d’honneur et souhaité un prompt rétablissement au blessé.
Le Chef de l’Etat a en outre rendu un vibrant hommage à feu Samba Diabaré Samb, homme de culture remarquable, virtuose du « xalam » et historien hors du commun, qui incarnait le citoyen, modèle d’engagement au service de la Nation. En sa qualité de Protecteur des Arts et des artistes, il a adressé ses sincères condoléances à sa famille, ses amis et proches et décidé de donner son nom à un de nos édifices culturels majeurs.
Abordant la rentrée scolaire, prévue ce jeudi 03 octobre 2019, le Président de la République a adressé ses meilleurs vœux d’encouragement et de succès à toute la communauté éducative. Il a rappelé au Gouvernement l’impérieuse nécessité d’améliorer le cadre de vie des établissements scolaires ; de respecter la feuille de route conclue d’accord parties en 2017-2018 avec les partenaires sociaux ; de cultiver le consensus et de préserver la stabilité sociale durable, pour asseoir, une Ecole de qualité et de l’excellence, conformément à sa vision partagée d’un Sénégal Emergent.
Au sujet de l’importance de la consolidation du dialogue social permanent, le Chef de l’Etat a souligné la nécessité de l'amélioration de l’environnement du travail, ainsi que celle d’assurer la stabilité économique et sociale durable. A ce titre, il a félicité les acteurs du secteur pétrolier pour la signature, le vendredi 02 août 2019, de la convention collective nationale de la branche du pétrole et du gaz. Il a, dans cet élan, instruit le Ministre du Travail et du Dialogue social de finaliser, les processus de signature des conventions collectives nationales et de faire adopter, avant la fin de l’année 2019, le projet de loi portant Code Unique de Sécurité sociale.
Au sujet de l’accès universel des populations à l’eau potable, le Président de la République a exhorté le Gouvernement à intensifier le rythme d’exécution des programmes et projets hydrauliques, à procéder à la réparation urgente de tous les forages en panne et à évaluer de manière exhaustive les activités de l’Office des forages ruraux (OFOR), de même que le processus de réforme de l’hydraulique rurale. Il a instruit le Gouvernement de suspendre le processus de sélection des délégations zonales de service public de l’eau, le temps d’évaluer la réforme.
Le Chef de l’Etat a notamment réaffirmé la priorité qu’il accorde à la territorialisation des politiques publiques. Il a, par conséquent, demandé aux ministres de veiller à l’implication permanente des élus territoriaux et des collectivités territoriales, dans la préparation, la mise en œuvre et le suivi - évaluation des politiques et programmes publics.
Le Président de la République a, dans ce sens, informé le Conseil qu’il présidera, le 10 octobre 2019, au CICAD, une rencontre avec les maires et présidents de conseil départemental, afin de consolider le dialogue Etat - Collectivités territoriales dans la dynamique du pilotage optimal de l’exécution du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Le Chef de l’Etat, à l’occasion de la commémoration du 17ème anniversaire du naufrage du bateau "le Joola", a réitéré la solidarité de la Nation aux familles des victimes. Il a en outre rappelé la nécessité de prendre toutes les dispositions requises afin de lancer, dans les meilleurs délais, les travaux du Mémorial national dédié aux victimes.
Abordant le suivi de la coopération et des partenariats, le Président de la République s’est félicité des bonnes perspectives de l’économie sénégalaise et de l’accord qui a été conclu avec le FMI la semaine dernière au titre de l’Instrument de Coordination des Politiques Économiques (ICPE). Il a informé le Conseil de la visite, au Sénégal, du 28 octobre au 1er novembre 2019, d’une importante délégation de la China-Africa Business Council pour explorer les opportunités d’investissement.
Clôturant sa communication, le Chef de l’Etat a informé le Conseil de sa participation du 22 au 26 septembre à la 74e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies au cours de laquelle il fait un plaidoyer politique et économique pour l’Afrique, en sa qualité de Président en exercice du NEPAD.
Au titre des communications :
Le Ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives formulées lors des dernières séances de Conseil des ministres et sur l’état d’avancement des travaux du TER.
M. le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur le compte-rendu des activités à la 74eme Session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur sa visite de travail au Maroc et la cérémonie des obsèques du Président Chirac.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait le point sur l’exécution du budget, en terme de recettes et de dépenses ; Il a par ailleurs rendu compte de la mission de revue effectuée par le FMI au Sénégal.
Le Ministre de l’Economie du Plan et la Coopération a rendu compte de la mission qu’il a effectuée à Washington, et des résultats la revue annuelle conjointe.
Le Ministre de l’Agriculture a fait le point sur la pluviométrie, la situation de la distribution des intrants, du matériel agricole, du suivi phytosanitaire.
Le Ministre des Infrastructures et des transports terrestres a fait le point sur l’exécution l’état d’exécution des chantiers visités lors de la tournée qu’il a effectuée.
Le Ministre du Pétrole, et des Energies a fait une communication sur la stratégie « Gaz to power », les projets de réforme du secteur, et du projet de loi portant Code gazier
Le Ministre en charge du suivi du PSE et le Ministre de l’Education ont rendu compte de leur rencontre avec les partenaires de l’école au titre du monitoring stratégique des accords conclus entre l’Etat et les syndicats d’enseignants.
Au titre des mesures individuelles le Président de la République a pris les décisions suivantes
Monsieur Mamadou KASSE, Urbaniste-Aménagiste, est nommé Directeur Général de la SICAP SA, en remplacement de Monsieur Ibrahima SALL, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Mamadou Diagne Sy MBENGUE, Administrateur Civil, est nommé Directeur général de la Société Nationale des Habitations à Loyer Modéré, en remplacement de Monsieur Mamadou KASSE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Amadou Lamine DIENG, Magistrat à la Cour des comptes, précédemment Directeur General de l’ANPEJ est nommé Directeur de l’IPRES, en remplacement de Monsieur Mamadou Diagne Sy MBENGUE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Tamsir FAYE, Titulaire d’un Master Affaires et Commerce internationales, est nommé Directeur General de l’Agence nationale pour la promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ), en remplacement de Monsieur Amadou Lamine DIENG, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Achime Malick NDIAYE, Ingénieur des Télécommunications, matricule de solde n° 611 054/G, est nommé Directeur des Technologies de l’Information et de la Communication, en remplacement de Monsieur Chérif DIALLO, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Mame Seydou Ndour, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 517.280/Q, précédemment Directeur de la Police des Etrangers et des Titres de voyage, est nommé Directeur de la Police de l’Air et des Frontières, en remplacement du Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle Abdoul Wahabou Sall, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Abdoul Wahabou Sall, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 600.866/B, précédemment Directeur de la Police de l’Air et des Frontières, est nommé Directeur de la Sécurité publique, en remplacement du Contrôleur Général de Police Abdoulaye Diop, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Idrissa CISSE, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 519.322/J, précédemment Directeur de l’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants (OCRTIS), est nommé Directeur de la Police judiciaire, poste vacant ;
Monsieur Djibril Camara, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 600.868/D, précédemment commissaire spécial à l’Aéroport International Blaise Diagne, est nommé Directeur de la Police des Etrangers et des Titres de Voyage en remplacement du Commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Mame Seydou Ndour, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ibrahima DIOP, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 608.425/G, précédemment Chef de la Division des Investigations criminelles (DIC) à la Direction de la Police judiciaire, est nommé Directeur de l’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants (OCRTIS), en remplacement du Commissaire de Police divisionnaire Idrissa CISSE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Modou MBAYE, Ingénieur polytechnicien, matricule 515 420/G, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
Monsieur Demba DIOUF, Psychologue Conseiller, matricule de solde n°611 261/I, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la Région de Diourbel au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur Mamadou CISSE, Professeur d’Enseignement Moyen (PEM), titulaire d’un MBA en développement communautaire, matricule de solde n°621 832/Z, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Louga au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur Papa Charles NDIAYE, Professeur d’Enseignement Moyen (PEM), matricule de solde n°637 493/L, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Saint-Louis au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur Amadou MBAYE, Conseiller en Travail Social, matricule de solde n°615 261/I, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Kaolack au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur Sidade GASSAMA, Economiste, matricule de solde n°518 703/B, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Thi§s au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur El Hadji Bakary Sidy NDIAYE, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n°517 513/D, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Ziguinchor au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur Amadou Mamadou THIAM, Ingénieur des Travaux d’aménagement du territoire et de gestion urbaine, matricule de solde n°619 999/D, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Tambacounda au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Madame Ndéye Sokhna GUEYE, Conseillère en travail social, matricule de solde n°648 794/H, est nommée Directeur régional du Développement communautaire de la région de Dakar au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale ;
Monsieur Pape Saer DIOP, Conseiller en Travail Social, matricule de solde n°638 790/M, est nommé Directeur régional du Développement communautaire de la région de Matam au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
MOMAR NGUER, L'AS DU MEDEF POUR BOOSTER LE BUSINESS DE LA FRANCE EN AFRIQUE
Sa nomination a été annoncée ce mardi. Le membre du comité exécutif de Total, prend la présidence de l’aile représentative du patronat français dans le monde
La Tribune Afrique |
Ristel Tchounand |
Publication 02/10/2019
C'est le nouveau « Monsieur Afrique » du Mouvement des entreprises de France (Medef). Momar Nguer, directeur général de la branche Marketing & Services et membre du comité exécutif de Total, est nommé président du Comité Afrique du Medef International, annonce l'organisation patronale dans un communiqué diffusé mardi après-midi.
Pour avoir passé 35 ans chez le géant pétrolier français à chapeauter différentes opérations d'ampleur de l'est à l'ouest du Continent en passant par le Centre, entre autres, Momar Nguer dispose d'une connaissance fine des écosystèmes d'affaires africains et français. Homme de réseaux et d'influence, il présidait depuis 2016 le conseil des chef d'entreprise France-Afrique de l'Est au sein du Medef International.
« Renouer avec l'esprit pionnier français »
A la tête du Comité Afrique, il succède à Patrice Fonlladosa, ex-PDG de Veolia Africa & Middle East. Et l'homme qui a effectivement pris ses fonctions le 16 septembre dernier, révèle le communiqué, a un objectif : « renouer avec un peu de l'esprit pionnier français et pas seulement en Afrique francophone ».
La « priorité » de Momar Nguer, a-t-il exprimé, sera de mettre en œuvre une stratégie qui incitera l'implantation des PME françaises en Afrique, notamment via des partenariats avec les entreprises locales.
En effet, le retour des entreprises françaises est le principal cheval de bataille du business français ces dernières années, surtout, depuis que les chiffres révèlent la sérieuse longueur d'avance prise notamment par la Chine dans plusieurs économies du continent. Depuis lors, les principales organisations, qu'elles regroupent les entreprises ou les investisseurs, tentent de défricher les différentes possibilités qui s'offrent pour une amplification de l'empreinte française en Afrique. En janvier dernier, le Comité Afrique du Medef International, dont Momar Nguer a désormais la charge, s'était penché sur le sujet, incitant notamment les PME à regarder les marchés.
texte collectif
CHOISIR ENTRE UN PEUPLE ET UN PRÉSIDENT
Il n'y a pas de réconciliation possible entre le peuple haïtien et la présidence de Jovenel Moïse/PHTK - Nous en appelons aux citoyens du monde afin qu'ils soutiennent la cause haïtienne
Le Point |
Texte Collectif |
Publication 02/10/2019
Nous, écrivains haïtiens, en écho à une pétition qui avait été initiée par le Centre Pen Haïti à la date du 15 juin 2019, attirons l'attention des citoyens du monde sur la situation haïtienne. Suite à l'élection de Jovenel Moïse à la présidence d'Haïti, avec un très faible taux de participation, moins de 20 % des électeurs potentiels, le président et son parti le PHTK, bénéficiant d'une majorité parlementaire écrasante, ont géré les affaires du pays de manière telle qu'aujourd'hui toutes les instances de la vie nationale, les représentants de tous les cultes, les institutions de défense des droits humains, les professeurs des universités, des collectifs d'artistes et d'intellectuels, les partis de l'opposition toutes tendances confondues, les syndicats, des associations du secteur des affaires, réclament leur démission. Le président est accusé de corruption par un rapport de la Cour supérieure des comptes.
La jeunesse et le peuple haïtien dans son ensemble réclament la tenue du procès Petro Caribe autour de la disparition de plus de trois milliards de dollars. Depuis plus de sept mois, le président et le Parlement n'ont pas pu installer un gouvernement dans les conditions exigées par la Constitution. Privée de tout soutien institutionnel, la population a recours depuis des mois à des manifestations auxquelles le président n'a répondu que par le silence et la répression. Dans Port-au-Prince et les principales villes de province, c'est au quotidien des heurts entre des centaines, voire des milliers de manifestants et des individus en uniforme de police, souvent encagoulés. Des journalistes ont été blessés par balle. Des militants politiques sont ciblés, et des arrestations arbitraires ont lieu. En réaction, les manifestants se radicalisent. Le lundi 30 septembre, la répression policière a été particulièrement musclée contre les manifestants issus des milieux populaires. On a vu des policiers forcer des citoyens à ramper comme des bêtes, puis en embarquer un certain nombre pêle-mêle à l'arrière d'un pick-up.
Le président et le PHTK sont décriés pour n'avoir fait qu'un usage personnel du pouvoir politique. Aux yeux du pays, ils représentent corruption, répression et exclusion. Le président est dans l'impossibilité de se présenter à la population sans être caillassé et conspué. Toutes les activités du pays sont bloquées depuis plus d'une semaine. Rien ne fonctionne. Commerce, écoles, hôpitaux, services publics. Une population vivant déjà dans la pauvreté souffre ainsi de privations qui ne peuvent conduire qu'à une plus grande radicalisation. Le seul moyen pour le président fugitif de rester au pouvoir, c'est d'utiliser la police nationale comme arme de répression politique et d'utiliser les ressources publiques comme source de financement pour la répression contre la population. Ses appels tardifs à la négociation ont été rejetés par l'ensemble des secteurs organisés de la vie nationale.
La demande du peuple est claire : la démission du président et de ce qu'il reste du Parlement ; l'installation d'un gouvernement de transition orientant son action vers la réduction des inégalités, des mesures immédiates pour atténuer les souffrances des plus démunis ; la tenue de procès contre tous les actes de corruption dont sont coupables les dignitaires du PHTK ; la tenue d'une conférence nationale (les appellations varient) sur les problèmes du pays et le chemin à prendre pour l'engager vers l'équité républicaine. Nous le disons au monde : il n'y a pas de réconciliation possible entre le peuple haïtien et la présidence de Jovenel Moïse/PHTK. Le seul support dont bénéficie ce pouvoir décrié lui viendrait de puissantes ambassades étrangères. C'est au prix du sang du peuple, de la radicalisation, de la violence répressive que Jovenel Moïse resterait au pouvoir. Nous en appelons aux citoyens du monde afin qu'ils soutiennent la cause haïtienne. L'humanisme demande aujourd'hui de choisir entre un peuple et un président, entre un peuple et ses bourreaux.
Les signataires : Kettly Mars, Anthony Phelps, Lyonel Trouillot, Evains Wèche, Yanick Lahens, Évelyne Trouillot, Mehdi Chalmers, Gary Victor, Faubert Bolivar, Jocelyne Trouillot-Lévy, Frankétienne, Marie-Andrée Étienne, Guy-Gérald Ménard, Jean-Robert Léonidas, Louis-Philippe Dalembert, James Noël et Joël Des Rosiers.
par Ben Bloom
QUAND LE SPORT VEND SON ÂME AU QATAR
Chaleur et stades vides dominent ces championnats organisés à Doha. Un avant-goût terrifiant pour les compétitions à venir dans cette partie du monde
Daily Telegraph |
Ben Bloom |
Publication 02/10/2019
Le son et lumière qui a précédé les deux finales du 100 mètres [le 28 septembre] était impressionnant : la piste était illuminée, les projecteurs braqués successivement sur chaque athlète tandis que leurs noms s’affichaient le long de la ligne d’arrivée. Certes, l’affaire a un peu traîné en longueur, mais c’est exactement de ça que l’athlétisme a besoin – plus de battage, de mise en scène, d’enthousiasme et de ferveur. Dans l’obscurité, peu importait où se déroulaient les épreuves. L’élite du sport était sur le point de s’affronter, les yeux du monde étaient braqués sur elle. C’était l’heure du grand spectacle.
Jusqu’à ce que les gradins soient éclairés. Il serait faux de dire qu’il n’y a pas eu d’ambiance durant les premiers jours de ces championnats du monde d’athlétisme.
Plus de 40 % des marathoniennes ont dû abandonner en raison de la chaleur.
Dans un pays où presque personne n’a coutume de venir assister à des événements sportifs en direct, des centaines de travailleurs immigrés africains amenés en bus dans l’enceinte climatisée du stade international Khalifa ont chanté, dansé et applaudi avec un empressement remarquable.
La finale du 10 000 mètres féminin, dominée par les Kényanes et les Éthiopiennes, a eu lieu dans une joyeuse cacophonie. Mais l’ennui, avec un public majoritairement africain, c’est que quelques minutes plus tard, pour la finale du 100 mètres masculin, beaucoup de spectateurs étaient repartis, ayant déjà vu leurs héros. Le sprint est loin de passionner tout le monde.
Et ainsi Christian Coleman a-t-il foncé vers la médaille d’or, alors que la controverse faisait rage au sujet de contrôles anti-dopage manqués [il est passé à deux doigts d’une suspension], dans un stade où une grande partie des sièges étaient recouverts de bannières, les premiers rangs étant à moitié vides, dans un silence pesant. Shelly-Ann Fraser-Pryce et Dina Asher-Smith [médailles d’or et d’argent du 100 mètres féminin] ont effectué leurs tours d’honneur devant des tribunes désertes. Bienvenue dans le sport au Qatar.
Difficile de ne pas éprouver de la sympathie pour Sebastian Coe, le président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), à qui l’on demande régulièrement de justifier la décision d’organiser ces championnats du monde à Doha, décision prise sous une présidence précédente visée par de multiples accusations de corruption. En réaction, Coe a mis l’accent sur la nécessité de mieux faire connaître le sport en l’exportant vers de nouveaux pays. Il est probable que cette déclaration sera péniblement reprise à l’envi si le Qatar, après avoir obtenu d’orchestrer la Coupe du monde de football 2022, réussit à décrocher les Jeux olympiques.
Même sans tenir compte de l’attitude lamentable du pays dans le domaine des droits de l’homme et dans le traitement de divers segments de la société – ce qu’on ne peut de toute façon pas ignorer –, ces championnats du monde constituent un terrifiant avant-goût de ce que deviendra le sport s’il continue à vendre son âme au Moyen-Orient, où les fans sont rares et où le climat est incompatible avec les performances de haut niveau.
Un athlète a déjà dépeint la compétition comme un “désastre”. Une autre, qui a survécu à l’horrible marathon féminin noc- turne, que plus de 40 % des concurrentes n’ont pu terminer, a dénoncé le “manque de respect” pour les sportifs. Le 29 septembre, sans doute lassée de la couverture négative des épreuves au Qatar, la responsable de la communication de l’IAAF a supplié les médias “de susciter un peu l’intérêt des gens”, en dressant la liste des fabuleux exploits accomplis sur la piste et ailleurs ces derniers jours. Elle a raison. Il y a de formidables athlètes qui ont fait des choses extraordinaires à Doha. Mais ils méritent mieux que d’être ici.
par l'éditorialiste de seneplus, bacary domingo mané
KHALIFA, LE CHEVAL DE TROIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour donner d'éclat à l’acte de Macky, il fallait ajouter une marche à l’échelle de la grâce présidentielle, celle de la «grâce forcée» - C’est l’avenir politique de Karim qui se joue
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 02/10/2019
Acta est fabula ! (la pièce est jouée !). Locution par laquelle, dans le théâtre antique, on annonçait la fin de la représentation.
L’on pourrait en dire autant dans l’affaire de la grâce présidentielle accordée à Khalifa Ababacar Sall. Tout porte à croire que l’on a fait jouer à l’ex-maire de Dakar le rôle de rideau de scène. Dans les coulisses de ce lieu de culte, il y a sûrement des choses que le grand public ne connaîtra jamais. Et le rideau de scène ou de théâtre est justement-là pour rappeler aux curieux la limite de ce qui peut être vu et entendu.
La «grâce impératrice »
Le schéma de la grâce présidentielle semble intégrer en premier lieu Mbaye Touré et Yaya Bodian. Mais les protagonistes étant conscients de sa faiblesse sans Khalifa Sall, ont cherché à cerner les contours de l’équation de l’ex-maire de Dakar, un prisonnier au caractère bien trempé. Ils n’ont aucun doute sur l’intransigeance du socialiste qui a craché sur toute demande de grâce au président, son bourreau. L’alternative est de lui forcer la main, en passant par une robe noire dont le degré d’implication dans ce dossier, a tout l’air de se situer au-delà du gain professionnel. Pour donner tout son éclat à l’acte du président, présenté comme le bon samaritain, il fallait ajouter une marche à l’échelle de la «grâce présidentielle», celle de la «grâce impérative», pour ne pas dire «forcée». Le nom de Khalifa Ababacar Sall est utilisé dans une vaste opération d’agenda setting au relent communicationnel. Une sorte de faire-valoir à un projet où les principaux acteurs cachent leur jeu.
Agenda setting et spirale du silence
Ce n’est pas un hasard si les médias ont fait de cette grâce accordée à Khalifa Sall, leur ordre du jour, en le reliant au coup de maître du saint homme. L’effet communicationnel consiste à ordonner et organiser mentalement le monde à la place du public. Si les médias, le temps d’un week-end, ne disent pas quoi penser, ils ont au moins réussi la prouesse de nous imposer ce à quoi nous devons penser. Ce qui, du coup, met entre parenthèse notre faculté à questionner les choses. Même les plus téméraires sont soumis à la dictature de la «spirale du silence», avec le triomphe de la pensée unique qui impose à tous de présenter la poignée de main entre Macky Sall et Abdoulaye Wade, puis la grâce présidentielle accordée à Khalifa Ababacar Sall, comme un geste de grandeur et de dépassement, mais surtout de paix, du chef de l’Etat.
L’astuce consiste à transformer son propre point de vue en celui du plus grand nombre. On cherche à imposer des modèles de comportements ou d’opinion qui, par une sorte de bluff parfois très audacieux peuvent acquérir le statut d’évidence, pour paraphraser Christian Le Bart.
En faisant appel au désir de la «paix des cœurs», le président Sall nous entraîne sur le chemin de la technique de manipulation dénommée «Généralités éblouissantes et mots vertueux», dont le but est de provoquer une émotion intense chez la majorité des Sénégalais. Comme l’atteste ce concert d’approbations, parfois amplifié certes, par une stratégie de communication bien pensée.
Cynisme du PRS
Le président est subitement présenté comme le bienfaiteur qui a gracié Khalifa Sall jeté en prison dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. D’aucuns diront que Macky Sall a créé le chaos pour l’ex-maire, en sachant que cela va susciter une vague de réactions de la part des populations qui vont demander la clémence pour le détenu, avant de se poser en libérateur avec la solution de la grâce. C’est la stratégie du PRS (problème-réaction-solution) qui consiste à créer un problème, dans le but de susciter des réactions, avant de proposer une solution. On semble ici, toucher le point culminant du cynisme, c’est la figure du renard du Prince.
L’angle de tire
Mais qu’est-ce qui se cache derrière le rideau de scène ? Et si Khalifa Sall et Yaya Bodian n’étaient que le prétexte ? Mais que la vraie finalité de ce qui s’est tramé le vendredi 27 septembre, était la libération de Mbaye Touré et l’amnistie, à terme, de Karim Wade, le fils de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade ?
Entendons-nous bien ! Que le fils putatif retrouve son «père» grâce à la médiation du saint homme, quoi de plus normal, puisque cela se déroule dans une sphère privée. Beaucoup de choses se sont passées entre les deux hommes, loin des regards et des oreilles indiscrètes. Cependant, la République a ses règles et ses exigences et nul n’a le droit de la mêler aux destins personnels.
Pour sûr, c’est l’avenir politique de Karim Wade qui se joue derrière le rideau de scène. Gracié puis exilé, le fils de Me Wade avait été accusé d’enregistrement illicite. La justice l’avait condamné à payer une amende de 138 milliards de francs CFA. Précisons que sur les 117 milliards de Francs CFA de patrimoine, 69,119 milliards avaient été retenus comme illicites. Quand aux charges portant sur le compte à Singapour (47 milliards de fcfa), elles ont été abandonnées. L’amnistier signifierait mettre un terme à la condamnation déjà prononcée ou à l’exécution de la peine qui ne figure plus au casier judiciaire. Pour Khalifa Sall le même acte aura pour conséquence l’effacement de 1,8 milliard dont on l’accuse avoir détourné.
Ça nous interpelle
Cette demande d’amnistie de Karim Wade et de Khalifa Sall, au-delà de l’émotion, nous interpelle en tant que républicains. Que gagne le Sénégal dans cette transaction politique ? Doit-on passer par pertes et profits l’argent du contribuable ? Dans le procès Karim Wade, combien de commissions rogatoires ont été envoyées à l’étranger ? Quel en est le coût ?
L’amnistie serait alors un geste de haute portée politique, engageant la responsabilité du chef de l’Etat, qui ne doit jamais oublier les intérêts du peuple, le vrai détenteur du pouvoir. Lui n’est qu’un dieu aux pieds d’argile ! Vive le Sénégal !
"DÉFENDRE LE FCFA, C'EST SOUTENIR LA PERPÉTUATION DU RAPPORT DE DOMINATION ENTRE COLONS ET COLONISÉS"
Ces chefs d’Etat qui refusent d’abandonner le franc CFA sont dans la même situation que ceux qui avaient préféré demeurer des colonies en 1958 - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SORTIR DU FCFA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du collectif "Sortir du FCFA", daté du 2 octobre 2019, condamnant la perpétuation du FCFA dans les anciennes colonies africaines.
"Ce 2 octobre 1958, la Guinée Conakry fut la seule colonie à avoir voté à 97% pour son indépendance vis-à-vis de la France. Toutes les autres colonies en l’Afrique subsaharienne, questionnées par le Général de Gaulle sur leur droit à l’autodétermination, avaient alors renoncé à l’indépendance en 1958.
Sous la férule de grand et courgeux Sékou Touré, la Guinée avait alors pris sa souveraineté. A cette occasion, celui qui allait devenir le premier président de la Guinée avait déclaré cette phrase restée célèbre depuis : «Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage».
A quoi Charles de Gaulle avait répondu : «L’indépendance est à la disposition de la Guinée [mais] la France en tirera les conséquences».
Deux ans plus tard, en 1960 la Guinée deviendra aussi le 1er Pays de la zone franc à abandonner le franc CFA.
57 ans plus tard, l’histoire ne s’est pas réputée hélas.
En effet, répondant à une question sur l’abandon du franc CFA par les pays Africains dans un entretien accordé à Jeune Afrique, une semaine avant le premier tour de l’élection présidentielle française de 2017, Emmanuel MACRON avait estimé que : c’est un choix qui appartient d’abord aux Africains eux-mêmes. ».
Depuis, par incompétence, par manque de courage et de vision politiques, aucun des 15 Présidents des pays de la zone franc n’a su réaliser, à l’instar de Sékou Touré, le désir des populations africaines à voir disparaitre le franc CFA. Pire, les Présidents Alassane Ouattara, Macky Sall, Idriss Deby… ont, par plusieurs fois, manifesté leur attachement viscéral à la monnaie coloniale.
Aujourd’hui, ces chefs d’Etat qui refusent d’abandonner le franc CFA sont dans la même situation que ceux qui avaient préféré demeurer des colonies en 1958.
En effet, défendre le franc CFA, c’est soutenir en quelque sorte la perpétuation du rapport de domination coloniale entre colons et colonisés.
Bonne fête d’indépendance au peuple guinéen et merci à vous et au Président Sékou Touré d’avoir sauvé l’honneur de l’homme noir en 1958."
Par Guy Marius Sagna
SORTIR DU PIÈGE DE L’ACCORD DE COTONOU
Les peuples des Etats ACP doivent prendre leur responsabilité afin d’évaluer l’Accord néocolonial de Cotonou et la définition des perspectives qu’ils comptent donner aux relations avec l’Union Européenne impérialiste
L’article 95 de l’Accord libéral de Cotonou dispose que « dix-huit mois avant l’expiration du présent accord, les parties entament des négociations en vue d’examiner les dispositions qui régiront ultérieurement leurs relations. ». Le même article 95 déclare que l’Accord de Cotonou « (…) est conclu pour une période de vingt ans à compter du 1er mars 2000. »
L’Accord de Cotonou expire le 29 février 2020. A cinq mois de cette expiration, on peut noter qu’au Sénégal, il est question de tout sauf de Post-Cotonou. Il est question de dialogue ou de dealogue politicien au lieu de savoir ce que nous allons faire des accords de pêche, des accords de partenariat économique…Les peuples des Etats ACP doivent prendre leur responsabilité afin d’évaluer l’Accord néocolonial de Cotonou et la définition des perspectives qu’ils comptent donner aux relations avec l’Union Européenne impérialiste.
Il est important de dire de quoi en réalité l’Accord de Cotonou a été le nom ? Quelle situation en Afrique 20 ans après ? Et la nécessité de transformer structurellement les relations entre l’Afrique et le reste du monde.
Dans différentes parties de cet Accord il est question d’« éradiquer la pauvreté », « contribution significative au développement économique, social et culturel » (Préambule), « de promouvoir et d’accélérer le développement économique, culturel et social des Etats ACP, de contribuer à la paix et à la sécurité (…) », d’un « partenariat centré sur l’objectif de réduction et, à terme, à d’éradication de la pauvreté (…) » (Articles 1-19-34). 20 ans après, il faut se demander est-ce que l’Afrique de l’Ouest connaît une accélération du développement économique, social, une réduction de la pauvreté, un renforcement de la sécurité, de la paix…
L’éradication de la pauvreté est le nouveau fardeau de l’homme capitaliste-impérialiste qui assume cette responsabilité en apportant le développement économique et social comme il prétendait apporter la civilisation pour justifier esclavage et colonisation.
L’objectif réel de l’Accord de Cotonou tenait en très peu de mots : « libéraliser le régime du commerce (…) » (article 21) par une « intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale » (qui apparaît une fois dans le préambule, deux fois dans l’article 1, une fois dans l’article 28, deux fois dans l’article 34, une fois dans l’article 36…), en réalisant « une croissance économique soutenue » (articles 1et 20).
Libéralisation comme civilisation
Dans tout le document de l’Accord de Cotonou le lecteur au fil des articles subi un martellement obsessionnel par les expressions « éradiquer la pauvreté » et « intégrer les pays ACP » pour le convaincre du mythe de l’Afrique marginalisée – qui joue le même rôle que le mythe de l’Afrique non civilisée - afin de mieux le duper pour mieux plumer les peuples africains. L’Afrique est marginalisée et de cette marginalisation découlerait sa situation et donc la pauvreté que vivent ses peuples.
Comme nous le rappelle Ndongo Samba Sylla, « A parler en toute rigueur, la marginalisation de l’Afrique par la mondialisation est une thèse formellement non soutenable. Comme le souligne Thandika Mkandawire (2005: 26) : « Il y a quelque chose d’illogique à juxtaposer la mondialisation et la marginalisation. Soit le processus est « global » et inclut alors tout le globe. Soit il est partiel, marginalisant de ce fait certaines parties de la planète. » En l’occurrence, pour les défenseurs de cette thèse, ce qui comptait c’était moins sa force logique ou sa solidité empirique que ses implications en termes de politique économique : l’Afrique doit devenir « intéressante » et « profitable » sous peine d’être laissée en rade par le train de la « mondialisation » qui est tout sauf clémente envers les retardataires. Pour cela, les économies africaines doivent être libéralisées davantage si elles veulent faire face à une compétition mondiale féroce. ».
Quel est le seuil de non-marginalisation de l’Afrique et pourquoi ? Justement c’est l’occasion de se demander pourquoi rien n’est chiffré dans cet Accord de Cotonou ? Réduction de la pauvreté jusqu’à quel niveau et dans quel délai ? Eradication de la pauvreté dans quel délai ? « Intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale » jusqu’à quel seuil ?
« Si, pour l’Afrique, avoir une part moyenne de 2,8% dans le commerce international de marchandises durant la dernière décennie, c’est être marginalisé, que dire alors des États-Unis qui tout en représentant un peu plus d’un cinquième du PIB mondial n’ont pesé « que » 9,5% des exportations mondiales ?
De même, si l’on étudie le poids du commerce international et des IDE en relation avec le PIB et le taux d’investissement, on s’aperçoit que l’Afrique est et a toujours été l’une des régions les plus ouvertes et les plus dépendantes au monde. Le ratio commerce/PIB de l’Afrique subsaharienne se situait durant la dernière décennie aux alentours de 66% contre 54% pour la moyenne mondiale. » (Ndongo Samba Sylla)
« Contrairement aux perceptions du sens commun, la plupart des économies africaines affiche un niveau d’intégration au système capitaliste mondial largement supérieur à la moyenne mondiale : la part moyenne du capital étranger dans le taux d’investissement domestique est souvent importante. Tel est le cas durant la dernière décennie dans des pays comme l’Angola (192% en 2003), le Congo (100% en 2005), la République Démocratique du Congo (99% en 2007), Zimbabwe (83% en 2005), le Nigéria (81% en 2005), Tchad (81% en 2002)10. Or, ce ne sont pas là les parangons qu’on a en tête lorsque l’on parle de «mondialisation ». Alors que Maurice est souvent présenté comme un modèle d’ « ouverture économique » (Frankel, 2010), ce ratio est et a toujours été largement inférieur à la moyenne de la région ! Ce qui montre clairement qu’il y a quelque chose qui cloche dans le discours sur la mondialisation et l’ouverture économique. » (Ndongo Samba Sylla)
C’est ce que confirme également Jacques Berthelot quand il affirme que « (…) l'AO et l'AE sont nettement plus intégrés au commerce mondial, total comme alimentaire, que l'UE28, ce qui souligne le mensonge dominant selon lequel le retard de développement de l'Afrique subsaharienne est dû à son insuffisante insertion dans le marché mondial. Ce mensonge est reflété dans l'objectif de l'Accord de Cotonou "d'une intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale" et confirmé dans l'accord de l'APE AO de "contribuer à l’intégration harmonieuse et progressive de la région Afrique de l'Ouest dans l’économie mondiale" et dans celui de l'APE EAC de "promouvoir l'intégration graduelle de l'EAC dans l'économie mondiale".
Ce constat d'une très forte intégration de l'Afrique sub-saharienne dans le commerce mondial est confirmé par la Banque mondiale pour le ratio des échanges totaux de biens et services sur le PIB de 2016 et par l'OMC pour le ratio des échanges de biens sur le PIB en moyenne de 2014 à 2016. Il en ressort que plus les pays sont développés moins ils sont intégrés aux échanges mondiaux et inversement (il n'y a pas de donnée spécifique pour l'AO). ».
« En cumulant exportations et importations de 2016 on voit que l'UE est 5,6 fois plus intégrée régionalement que l'AO et 4,3 fois plus que l'EAC, tant dans leurs échanges totaux que dans leurs échanges alimentaires. (…) Il en résulte que l'AO et l'EAC doivent prioriser leurs échanges locaux, nationaux et régionaux et pour cela mettre des freins aux échanges internationaux, en dépit des pressions internationales en sens opposé. A fortiori compte tenu du triple défi démographique, du changement climatique et du déficit alimentaire. » (Jacques Berthelot)
L’Accord de Cotonou est le mauvais traitement découlant d’un mauvais diagnostic dont l’objectif est d’obliger les Etats ACP à faire ce que disent les anglais et non ce qu’ils ont fait. (Allusion à un adage du 19e siècle : « Ne faites pas ce que les anglais vous disent de faire, faites ce que les anglais ont fait »). Qu’est-ce que les anglais ont fait ? Ecoutons à ce propos Ulysse Grant : « Pendant des siècles, l'Angleterre s’est appuyée sur le protectionnisme, a mené à l'extrême cette politique et en a obtenu des résultats satisfaisants. Il ne fait aucun doute que c’est à ce système qu'elle doit sa force actuelle. Après deux siècles, l'Angleterre a trouvé commode d'adopter le libre-échange, car elle pense que la protection ne peut plus rien lui offrir. Très bien, Messieurs, ma connaissance de notre propre pays m’amène à croire que, dans 200 ans, quand l'Amérique aura obtenu du protectionnisme tout ce qu'elle peut offrir, elle sera elle aussi en faveur du libre-échange ».
Pourquoi tout d’un coup les préférences commerciales non réciproques accordées aux pays ACP par l’Accord de Lomé sont devenues contraires aux règles du commerce ?
L’accord de Cotonou est le résultat du changement de rapport de force au niveau international. L’existence d’un camp socialiste a contribué à la décolonisation à la périphérie du système, à l’existence des acquis sociaux au centre du système. Mais également à des Accords comme celui de Cotonou pour montrer que le socialisme n’a pas le monopole du cœur et avoir dans son camp ou neutraliser tout au moins des pays qui seraient tentés de rallier l’Est. Le passage d’un monde bipolaire à un monde unipolaire avec la disparition du camp socialiste explique le passage des Accords de Lomé à l’Accord de Cotonou. A cela il faut ajouter la perte d’importantes parts de marché des pays de l’UE au profit des pays comme ceux du BRICS et les difficultés notamment sociales qu’elle cause.
L’accord de Cotonou a été un accord de transition vers un renforcement de la division internationale du travail faisant des pays capitalistes les cavaliers et les Etats ACP les chevaux. C’est un Accord de Troie qui essaie de cacher le principal qui a été fait à Cotonou. L’acceptation par les ACP du principal produit d’exportation de l’UE : le libre-échange (Article 36 annonçant la conclusion de nouveaux APE)
Autant sous le mensonge du fardeau civilisateur de l’homme blanc se cachait le tombeau des civilisations et économies non judéo chrétiennes autant à l’épreuve des faits l’Accord de Cotonou se révèle être un ramassis de mensonges qui a contribué à augmentera la tragédie des peuples ACP.
Avec les pertes de recettes douanières causées par l’APE, où un pays comme le Sénégal va-t-il trouver suffisamment d’argent pour passer d’un (01) policier pour plus de 5.000 habitants à 1 policier pour 1.000 habitants ? Où des pays comme le Burkina, le Mali et le Nigéria vont-ils trouver l’argent pour faire face au terrorisme ? Et pourtant dans ses objectifs et principes l’Accord de Cotonou dit qu’elle cherche à contribuer à la paix et à la sécurité.
Où un pays comme le Sénégal va-t-il trouver l’argent pour combler son gap de 4.000 sages femmes ?
Il y a plus de radiologues dans la ville de Paris que dans toute l’Afrique.
Il y a 1 neurologue pour 1 million d’habitants en Afrique très loin du ratio d’un neurologue pour 100.000 habitants de l’OMS.
Le Niger a été confronté à une épidémie de méningite pendant laquelle le premier ministre a demandé l’aide internationale pour avoir la moitié des doses de vaccins nécessaires. L’épidémie à virus Ebola a montré jusqu’à quel point le système public de santé en Afrique de l’Ouest est moribond. Comment peut-on envisager de réduire les budgets de santé pour subventionner l’industrie et l’agriculture européennes quand les deux parties ACP et UE proclament qu’elles visent à « améliorer les systèmes de santé, en particulier l’accès équitable à des services de soins complets et de qualité et la nutrition, éliminer la famine et la malnutrition et aussi un approvisionnement et une sécurité alimentaire suffisants (…) » (article 25) ?
Selon la FAO près de 153 millions de personnes, soit environ 26% de la population âgée de plus de 15 ans en Afrique subsaharienne, ont été confrontées à une situation de grave insécurité alimentaire en 2014 et 2015. Si le taux de pauvreté a baissé il demeure le plus élevé au monde. En Afrique subsaharienne, « ce sont 75% des pauvres qui travaillent dans l’agriculture. » ajoute la Banque Mondiale qui nous dit aussi que « les cités africaines sont en effet 29% plus chères que celles des pays à niveau de revenu similaire. (…) » (Rapport de la Banque mondiale sur l’urbanisation en Afrique publié le 9 février 2017). D’après une étude commissionnée par Save The Children, l’Afrique subsaharienne devrait abriter en 2030, presque 90% des 167 millions d’enfants au monde vivant avec moins de 1 ,90 dollars soit 1175 francs cfa par jours. Le dernier enfant supposé sortir de l’extrême pauvreté ne le fera pas avant 2482. Et cet enfant vivra en Afrique.
L’OMS dans une étude nous apprenait que 16.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour dans le monde et que les chances de survie d’un enfant varient en fonction de l’endroit où il est né. L’Afrique subsaharienne possède le taux de mortalité le plus élevé au monde avec un enfant sur douze qui meurt avant son cinquième anniversaire, soit plus de 12 fois plus que la moyenne de 1 sur 147 dans les pays à revenu élevé.
« Notre sous-région est confrontée toutes les années à une insécurité alimentaire. Nous avons près de 20 millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire. Ainsi la situation s’aggrave d’année en année. Elle est surtout accentuée par la croissance démographique qu’on n’arrive pas à maitriser. » (Directrice régionale Afrique de la fédération de la croix rouge Fatoumata Nafo Traoré, mardi 11 octobre à l’ouverture d’un atelier régional axé sur « la sécurité alimentaire/résilience dans la région du Sahel »)
Le bilan catastrophique de l’Accord de Cotonou, c’est aussi que les immigrants irréguliers dans l'UE arrivés de 5 pays d'Afrique de l’Ouest identifiés (Nigéria, CI, Guinée, Sénégal, Gambie) sont passés de 26 356 en 2014 à 48 662 en 2015 et plus de 100.000 en 2016. Le drame continue de plus belle aujourd’hui encore.
A propos de l’accès des exportations au marché UE des exportations PMA, si l’on en croit Jacques Berthelot, « De fait les exportations des PMA d'Afrique ont bien moins augmenté vers l'UE28 que vers le monde entier de 2001 à 2016 : 38,5% de moins pour l'ensemble des produits et 43,6% de moins pour les produits alimentaires malgré TSA. Et la part des produits manufacturés dans leurs exportations totales vers l'UE28 a baissé de 34% en 2001 à 20% en 2016. Toutes les ressources mobilisées pour ces exportations ont réduit celles disponibles pour accroitre l'autosuffisance alimentaire. ».
Le commerce intra-communautaire en Afrique de l’Ouest a sensiblement baissé passant de 19,3% en 1995 et même 22,4% en 1997 à 11,3% en 2011. L’objectif de la CEDEAO, rendu chimérique avec les APE, est de passer de 12% à 40% en 2030.
Les défis climatique, démographique et alimentaire imposent davantage encore aux pays africains de sortir des APE, des Accords de peche donc de l’Accord de Cotonou.
Les Etats ACP ont comme défi principal la transformation de leur rapport avec le reste du monde, l’UE comprise. Cette transformation structurelle passe par la conquête de leur souveraineté économique. La fin de l’Accord de Cotonou doit être une occasion pour renforcer cette idée : pour une politique commerciale, industrielle, agricole…souveraine et unique dirigée par un gouvernement fédéral africain.
Pour les ACP en général et l’Afrique de l’Ouest en particulier, il s’agit enfin de comprendre que. ‘’Nous avons écouté les muses raffinée de l’Europe pendant trop longtemps. Nous marcherons avec nos propres pieds, nous travaillerons avec nos propres mains, nous parlerons selon nos propres convictions.’’ (Emerson, 1837).
par Abdourahmane Sarr
MACKY, LIBÉRAL, SOCIALISTE OU SOUVERAINISTE ?
La politique de Wade que Macky a poursuivie ne nous a pas réussi. Le climat général de réconciliation est favorable à un gouvernement d’union qui pourrait être un cadre de construction de la synthèse des contradictions du président
Le président Macky Sall, malgré son expérience politique, continue de vivre une contradiction également entretenue, certainement, par la diversité idéologique et doctrinale dans son entourage. Il est un socio-démocrate qui s’est déclaré libéral et qui, à la pratique du pouvoir, se rend compte tous les jours que ses politiques d’inspiration socialiste (leadership d’État sans moyens) butent sur un mur. Il en est malheureusement à son dernier mandat, et n’aura pas le temps de faire la synthèse de ses contradictions révélées par les déclarations de politique générale de ses premiers ministres que nous n’entendrons plus.
En effet, la politique générale des trois prochaines années sera le programme soutenu par le Fonds Monétaire International que les Sénégalais ne découvriront qu’en décembre après que le Conseil d’Administration du FMI l’ait avalisé. Le Sénégal a connu un endettement accéléré et accumulé des arriérés intérieurs pour assurer un deuxième mandat à son président et devra subir une période de correction de ses finances publiques au vu de ses options de financement appuyées par les bailleurs. Le président Macky Sall qui tient le portefeuille de ministre de l’Economie et des Finances mettra donc en œuvre un programme d’inspiration libérale qui n’est pas tout à fait celui sur lequel il a fait campagne et que nous avons qualifié de socialiste. Le secteur privé sera déclaré futur moteur de la croissance si les réformes nécessaires sont mises en œuvre, et l’État se concentrera davantage sur des services publics de qualité dans le cadre de budgets programmes. Cette politique sera-t-elle faisable ? Nous y reviendrons en temps opportun.
De ce fait, dans les trois prochaines années, les sénégalais ne pourront plus compter sur leur État pour soutenir une croissance socialisée par l’endettement extérieur. Nous avons en effet montré dans nos récents rapports de rétrospective que le bilan macroéconomique du septennat écoulé a été socialiste avec des tensions de trésorerie en fin de mandat (lettres de confort et arriérés intérieurs) du fait de politiques redistributives insoutenables (bourses familiales, der, couverture maladie universelle) et un endettement extérieur qu’on aurait pu éviter. Les analyses de la croissance, des finances publiques, et de la monnaie, convergent toutes vers le rôle central que l’État et son budget ont joué au détriment du secteur privé durant la période 2012-2019. La croissance s’est tertiairisée par l’endettement public, socialisée par les réallocations budgétaires en faveur du secteur primaire et du social, et désindustrialisée par une substitution des travaux publics aux industries dans un contexte international favorable qui est en train de changer. Ce n’est que grâce à la revalorisation de notre PIB de 30% (résultat de nos politiques d’endettement et de dépenses publiques de 2000 à 2012) que les ratios de nos déficits budgétaires et de notre endettement se sont considérablement réduits. La politique d’Abdoulaye Wade que Macky Sall a poursuivie, mais dans une conjoncture internationale favorable, ne nous a donc pas réussi.
Notre classe politique a donc du pain sur la planche. Le climat général de réconciliation est favorable à un gouvernement d’union nationale qui pourrait être un cadre de construction de la synthèse des contradictions du président Macky Sall. Cette synthèse nous la voulons « Libérale et Patriotique ». Pour ce faire, tous les camps, libéraux (reconstitués), socialistes (reconstitués), et souverainistes (en progression), doivent se retrouver autour du président Macky Sall et ses partisans eux-mêmes composés de tous ceux précédemment énumérés et débattre.
Macky Sall n’est en effet plus la cible, mais c’est lui qui tient le pouvoir jusqu’en 2024 et peut aider à le transmettre par la réussite ou l’échec de la politique qu’il mettra en œuvre. Soyez donc en embuscade autour de lui et compétissez d’arguments sur ce que le gouvernement doit faire. L’alternative sera de s’opposer à toute synthèse qui pourrait découler d’un dialogue par la politique politicienne. De ce point de vue, il y aura des élections tous les deux ans d’ici 2024 pour vous départager dans les faits et dans l’opinion.
Librement.
Abdourahmane Sarr est président CEFDEL,Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
DÉCÈS DE L’ANCIEN DÉPUTÉ-MAIRE, DOUDOU ISSA NIASS
Doudou Issa Niass est mort. Le défunt fut ancien député et maire socialiste de la commune de Biscuiterie.
Doudou Issa Niass est mort. Le défunt fut ancien député et maire socialiste de la commune de Biscuiterie. La triste nouvelle est tombée ce matin, mercredi 2 octobre. Doudou Issa Niass, 84 ans, sera inhumé cet après-midi à 17 heures.
L'ORGANISATION FAÎTIÈRE DES GOUVERNEMENTS LOCAUX EN AFRIQUE SALUE LA LIBÉRATION DE KHALIFA SALL
CGLU Afrique se réjouit de pouvoir à nouveau compter sur les talents de l’un de ses meilleurs leaders qui, en sa qualité de président de 2012 à 2016, a su faire entendre la voix de notre organisation partout - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), daté du 2 octobre 2019, à propos de la libération de Khalifa Sall.
"La communauté africaine des gouvernements locaux et régionaux regroupés au sein de l’organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) salue la libération de Khalifa Ababacar SALL, ancien Maire de la Ville de Dakar après 2 ans et demi de détention.
CGLU Afrique se réjouit de pouvoir à nouveau compter sur les talents de l’un de ses meilleurs leaders qui, en sa qualité de Président de CGLU Afrique de 2012 à 2016, a su dignement faire entendre la voix de notre organisation en Afrique et dans le monde.
Pendant ces deux années et demie d’absence, le caractère déterminé, combatif, mais aussi constructif et visionnaire de Khalifa Ababacar SALL aura manqué à ses pairs d’Afrique comme d’autres régions du monde, notamment les membres de l’organisation mondiale des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).
CGLU Afrique souhaite ardemment pouvoir à nouveau compter sur l’engagement et le leadership de Khalifa Ababacar Sall afin d’être en mesure de porter toujours plus haut l’étendard d’une Afrique locale déterminée à contribuer à l’amélioration continue des conditions de vie des populations, engagée dans la réalisation du développement humain durable et de l’unité du continent, et résolue à défendre la démocratie, la décentralisation, et le respect des libertés et des droits humains pour tous."