Le G20 va boycotter la rentrée du 3 octobre
La rentrée scolaire 2019 débute sur une fausse note. Après avoir saboté la reprise d’hier, les enseignants comptent faire de même pour la rentrée des classes des élèves prévue demain jeudi. Pour justifier cette mesure, les enseignants évoquent le faible niveau d’application des points du protocole d’accord du 17 février 2014, dans un contexte d’impréparation de l’ouverture des classes. Unité syndicale regroupant 26 syndicats sur 35 à l’échelle nationale, le G20 compte se faire entendre le 3 octobre prochain. Ils fustigent entre autres le déficit criard d’enseignants, l’état de délabrement avancé de plusieurs écoles qui met les élèves et enseignants en danger, la situation dans les écoles franco-sénégalaises où les droits de certains de leurs collègues sont violés, la persistance des abris provisoires.
Rentrée scolaire inquiétante à Saint-Louis
Alors que l’ouverture des classes est prévue demain, la situation des établissements scolaires ne rassure guère. A Saint Louis, plusieurs écoles ne sont pas prêtes pour accueillir les élèves. En effet, les établissements scolaires comme Khayar Mbengue, Justin Ndiaye, Rawane Ngom, Saër Sèye, Mamadou Charles Legros Diallo, sont dans un état de délabrement très avancé. Ces établissements publics qui croulent sous le poids de l’âge inquiètent. Cette situation ne laisse pas indifférentes les autorités qui envisagent de redéployer les élèves. Mieux, la Commission auxiliaire de Protection Civile va se rendre sur les lieux pour constater l’état de vétusté de ces établissements. Un recensement a été fait concernant les écoles et de l’avis de Khadim Hanne, un plan de redéploiement des élèves en cas de besoin est prévu.
Il tente de violer la femme de son grand frère
Ngagne Dione pourrait passer les six prochains mois en prison. Agé de 27 ans, il est poursuivi de tentative de viol sur la femme de son grand frère. Il devra attendre le 8 octobre prochain pour être édifié. Quel mouche a piqué Ngagne Dione ? Attrait hier au Tribunal de Pikine-Guédiawaye, le bonhomme est accusé d’avoir tenté de violer la femme de son grand frère. En effet, Ngagne Dione n’avait que d’yeux que pour Marianne Diop, sa belle-sœur. Profitant de l’absence de son grand-frère, Ngagne s’est introduit dans la chambre de la dame et a constaté que cette dernière prenait sa douche. Sans se poser de question, il décide d’attendre. Dès qu’il voit sa belle-sœur sortir des toilettes, à moitié nue, il a perdu tout contrôle et s’est jeté sur elle. prise de court, la jeune femme s’est mise à crier de toutes ses forces. Elle est finalement secourue par le voisinage, arrivé au bon moment. Ngagne est maîtrisé et acheminé à la police. Entendu hier à la barre, il a réitéré ses déclarations faites à l’enquête préliminaire. «Je voulais satisfaire mon désir sexuel vu que je suis célibataire. Je voulais la violer, mais j’ai pas pu, car les voisins sont arrivés», explique le mis en cause.
Il tente de violer la femme de son grand frère (fin)
Revenant sur la tentative de viol, la partie civile indique que les faits ont eu lieu dans la chambre conjugale. Marianne Diop explique que son beau-frère est venu chez elle pour une visite de courtoisie. «J’étais dans les toilettes. A ma sortie, je l’ai retrouvé dans la ma chambre. Surprise, je me suis dirigée vers mon armoire pour chercher des habits. Il m’a attaqués par derrière, a défait mon pagne et j’ai crié. Les voisins qui sont venus à ma rescousse», raconte-t-elle. Elle pense que son beau-frère était obsédé par des démons, du fait qu’il a des troubles psychiques. Interrogé à son tour, le témoin El Hadji Dièye indique que ce jour-là, il était dans sa chambre, quand subitement, il a entendu des cris. «Ma femme qui était allée s’enquérir de la situation est revenue me dire qu’elle a vu Marianne par terre et Ngagne au-dessus d’elle. C’est ainsi que je suis parti pour l’aider. C’est son mari qui a décidé de porter plainte, car plusieurs jours auparavant, Ngagne Dione rodait autour de la maison», renseigne-t-il. Le maitre des poursuites a estimé que les faits sont extrêmement graves. «Si les voisins n’étaient pas sur les lieux, on ne parlerait pas de viol. En plus, rien ne prouve qu’il ne jouit pas de ses facultés mentales», indique le parquet qui a requis une peine de 6 mois ferme. Le jugement sera rendu le 8 octobre prochain.
Mise en œuvre du ZLECAF
Le ministre du Commerce a présidé hier l’atelier de formulation de la stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf. A cette occasion, Ryad Boukharou, membre de la Confédération des employeurs du Sénégal(CNES) a affiché ses appréhensions, par rapport à cette zone libre échange continentale. Devant le ministre du Commerce, il a fait savoir que le secteur privé sénégalais a un problème de compétitivité au niveau de l’économie nationale, par rapport aux autres industries du continent. A l’en croire, il y a des géants comme le Nigéria, le Maroc et l’Afrique du Sud qui sont très industrialisés et qui peuvent bloquer le secteur privé national. Selon M. Boukharou, Il faut que le secteur privé réalise une analyse pertinente de ses avantages et de ses inconvénients. Il a souligné la nécessité de l’accompagnement de l’administration pour palier les facteurs exogènes comme l’électricité et l’eau. Selon l’industriel, le gouvernement devra faciliter ces facteurs pour leur permettre d’être compétitifs .Pour le ministre du Commerce, la mise en œuvre de la ZLECAF contribuera à renforcer l’accès au marché africain.
Club Sénégal Emergent
Le Club Sénégal Emergent(CSE) appelle à la retenue les différents protagonistes dans la polémique suscitée par le projet d’écriture de l’Histoire Générale du Sénégal (Hgs). En assemblée générale de rentrée, les membres dudit Club recommandent aux différents foyers religieux qui remettent en cause les livres écrits par le comité de pilotage de faire preuve de retenue et de modération pour éviter des conflits et fractures inutiles. Le président du Club Youssouph Diallo souligne que l’histoire comme discipline n’est pas une science exacte, elle est souvent sujette à des controverses et passions. Il invite à son tour le Pr Iba Der Thiam et son équipe à faire preuve d’esprit d’ouverture, de rigueur et de prudence dans le traitement de certains faits historiques. Le Club Sénégal Emergent demande aux autorités d’appuyer davantage le comité de pilotage pour l’achèvement de sa mission dans les meilleures conditions. En attendant, Youssouph Diallo encourage le Comité de pilotage pour le travail déjà accompli permettant une réappropriation de l’histoire du Sénégal à travers les volumes disponibles. A l’en croire, l’intérêt suscité par la parution des cinq premiers tomes traduit l’attachement des Sénégalais à leur passé.
Les trois corps des naufragés de Somone retrouvés
Dans notre précédente édition, nous parlions de la disparition de trois jeunes à la suite d’un chavirement de pirogue dans la lagune de Somone et de l’incapacité des sapeurs pompiers à retrouver les corps. Mais à la suite d’intenses recherches, les sapeurs pompiers ont retrouvé dans un premier temps un corps, ensuite les deux autres. Les corps sans vie ont été acheminés au centre de santé de Grand Mbour. Il y a lieu de souligner que les gens traversent chaque jour cette lagune dangereuse sans prendre les dispositions sécuritaires idoines.
Député Mamadou Lamine Diallo
Le président du mouvement Tekki pense que le ministre de l’Energie d’alors, Aly Ngouille Ndiaye, s’est trompé sur le gisement de gaz de Saint-Louis. Il indiquait dans le rapport présenté au chef de l’Etat que ledit gisement va générer des revenus de 114 milliards de dollars sur la période d’exploitation et une rente de 58 milliards de dollars à se partager entre la Mauritanie, BP, Kosmos, Franck Timis/Timis Corporation et l’Etat du Sénégal et Petrosen. D’après Mamadou Laine Diallo, il n’a pas été transparent sur ces chiffres. Le leader tekkiste conteste les chiffres de Aly Ngouille Ndiaye. A 65% des réserves prouvées et un prix du baril à 50 dollars, dit-il, la rente à se partager est de 100 milliards de dollars au moins au lieu des 58 milliards comme soutenu par Aly Ngouille Ndiaye. A l’en croire, Franck Timis et ses amis peuvent parfaitement se loger dans cette rente pour 10 milliards de dollars. Il dénonce le refus du gouvernement de mettre à sa disposition les documents relatifs à la décision finale d’investissements, malgré ses sollicitations en tant que député.
Député Mamadou Lamine Diallo (bis)
Restons avec le député Mamadou Lamine Diallo qui pense qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer sur le résultat négatif de Total sur les puits de Rufisque Offshore. Le président du mouvement Tekki précise qu’un puits sec n’est pas une perte pour deux raisons. Selon lui, il permet de tirer des enseignements et d’orienter l’exploration, ce qu’a fait Kosmos. Aussi souligne-t-il que les dépenses sont comptabilisées dans les coûts pétroliers qui sont toujours remboursés. Le député rassure que Total n’a rien perdu «sauf pour les ignorants coachés par Macky Sall». Dans ce bloc de Rufisque, souligne le parlementaire, on y a déjà identifié des ressources de plus d’un milliard de barils en réservoirs de stockage en 2015.
La Stratégie nationale pour l’autonomisation des femmes
Le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection de l’Enfant a présidé hier l’atelier de validation de la stratégie nationale pour l’autonomisation économique des femmes et des filles. Selon Ndèye Saly Diop Dieng, cette stratégie va accélérer l’autonomisation économique des Femmes et des filles à travers un entrepreneuriat inclusif, durable et porteur de croissance. A l’en croire, la stratégie consiste à lever les obstacles réduisant l’accès des femmes aux opportunités économiques et de repositionner celles-ci dans un espace équitable, de production et d’échanges de biens et de services. Pour sa part, la Directrice régionale d’ONU Femmes WCARO, Oulimata Sarr, estime qu’en mettant en œuvre cette stratégie, son organisation et le ministère de la Femme vont encourager non seulement les femmes à se positionner dans l’économie, mais ils contribueront à créer un environnement favorable à leur épanouissement économique. Oulimata Sarr constate pour le regretter que les femmes font essentiellement tout le travail non rémunéré et cela constitue un manque à gagner pour elles.
Prévention de l’extrémisme violent en Afrique
Dakar abrite le troisième séminaire régional sur l’extrémisme violent. L’initiative est du Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS), en partenariat avec le Département Fédéral des Affaires Etrangères (DFAE) de la Suisse. Le thème est : «Forces de défense et de sécurité et acteurs politiques dans la prévention de l’extrémisme violent en Afrique : pour des synergies opérationnelles». Il s’agit de renforcer les synergies opérationnelles entre les acteurs des Forces de Défense et Sécurité (FDS) d’une part, et, d’autre part entre celles-ci et les acteurs politiques, pour une mise en œuvre renforcée du concept de Prévention de l’extrémisme violent (PEV). Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Cheds souligne que depuis la présentation en décembre 2015 du Plan d’action du Secrétaire général des Nations Unies sur la prévention de l’extrémisme violent (PEV),, cette approche pénètre désormais toutes les échelles de décision et de gouvernance, aussi bien internationale (Nations Unies) que régionale (UA, CER), nationale et locale.
Pierre Atepa Goudiaby
L’architecte Pierre Goudiaby Atépa estime que le «génie sénégalais s’est illustré» à travers la réconciliation entre Me Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall. Selon lui, le temps d’un week-end, deux événements ont marqué positivement la vie sociale de notre pays à savoir les retrouvailles entre Macky Sall et Me Wade sous l’égide de Serigne Mountakha Mbacké, et la libération de prison de Khalifa Ababacar Sall ancien maire de Dakar à travers une grâce présidentielle. Pour le célèbre architecte, ces actes qui grandissent notre pays et qui seront certainement suivis d’autres dans le même sens de l’apaisement social sont à saluer chaleureusement.
Par Mamadou Moustapha FALL
UN BIJOU, FRUIT DE L’ENGAGEMENT DES MOURIDES
L’inauguration de la mosquée de Massalikoul Djinane, projet d’envergure, le 27 septembre 2019, est sans conteste une grande manifestation de la ferveur, de la détermination, de l’engagement et du sens de la solidarité de la communauté mouride.
L’inauguration de la mosquée de Massalikoul Djinane, projet d’envergure, le 27 septembre 2019, est sans conteste une grande manifestation de la ferveur, de la détermination, de l’engagement et du sens de la solidarité de la communauté mouride.
Avec ce chef d’œuvre, les disciples de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul montrent à souhait que les enseignements du grand guide sont jalousement gardés et traduits en actes, les uns plus forts que les autres. Dakar abrite désormais le joyau que l’hebdomadaire Jeune Afrique a considéré comme « un chantier colossal, (avec) des mensurations qui donnent le tournis...
Le tout grâce à la générosité des mourides. » La pose de la première pierre de cette grande mosquée avait été effectuée le 5 décembre 2009 par le chef de l’Etat d’alors, Maître Abdoulaye Wade, accompagné du khalife général des mourides de l’époque, feu El Hadji Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké.
Les travaux, qui ont démarré effectivement le 12 juillet 2012, à Colobane, sur un gigantesque terrain de six hectares, ont mobilisé énormément de ressources, obtenues grâce à la promptitude légendaire des Mourides à apporter leur contribution quand besoin est. Il faut saluer, là, cette grande qualité humaine puisée des enseignements de Cheikhoul Khadim qui a toujours prôné la solidarité agissante et le travail acharné.
C’est le lieu de saluer, ici, l’excellent travail du Consortium des Entreprises du Sénégal (CDE) chargé du gros œuvre, le professionnalisme de l’architecte Meïssa Diodio Touré, l’expertise des ouvriers et le savant pilotage du projet par Mbackiou Faye, représentant du Khalife général des Mourides dans la capitale. Le résultat est tout simplement magnifique : Massalikoul Djinane («les chemins du paradis», en arabe) peut contenir 7 000 fidèles pour ce qui concerne la grande salle de prière, auxquels il faut ajouter les 3 000 places pour les femmes dans la salle attenante.
A certaines occasions de forte affluence, comme la Tabaski, la Korité ou le mois de Ramadan, la mosquée pourra contenir jusqu’à 20 000 personnes supplémentaires, soit un total de 30 000 fidèles. Le complexe Massalikoul Djinane compte en son sein un institut d’études islamiques avec une salle de conférences et, une résidence pour le khalife et ses invités, d’une capacité de cinq cent personnes avec toutes les commodités.
Cette imposante infrastructure de belles coupoles surmontées de cinq minarets dont le plus grand culmine à une hauteur de 78 mètres et les autres sont hauts de 45 mètres. Les cinq minarets ont été réalisés par Royam, une entreprise suisse spécialisée dans les constructions verticales grâce à la technique du coffrage glissant qui est utilisée pour la première fois au Sénégal. Les fondations sont stabilisées à 22 mètres de profondeur. Le complexe a coûté 22 milliards de francs CFA, dont un tiers versé par le calife général. La totalité des fonds provient donc des dons du khalife et des talibés et d’un appui de la part de l’Etat à hauteur de sept milliards de francs FCfa et une contribution personnelle du président de la République, Macky Sall, pour 50 millions de francs FCfa.
Pour Dakar, les retombées économiques seront énormes. Située entre les deux plus grands marchés de la capitale, la mosquée Massalikoul Djinane devrait changer le paysage urbain et modifier la sociologie du quartier. Proche d’une gare routière de Colobane et d’un marché très populaire, la mosquée offre des opportunités économiques importantes. Selon l’imam Moustapha Mbacké ibn Serigne Abdou Khadre Mbacké, la réception officielle de la mosquée Massalikoul Djinane doit être pour les mourides une occasion de « célébrer Serigne Touba », lequel, a-t-il dit, « a donné de sa personne pour le triomphe de l’islam ».
Selon le sociologue Kaly Niang, la confrérie mouride est très hiérarchisée et très bien organisée, où les ordres (ndiguel) du calife, relayés par les marabouts, sont exécutés sans contestation, où les valeurs mises en avant sont celles de l’effort, de l’ordre, de la discipline et surtout du travail, sacralisé. La devise est : « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir et prie comme si tu devais mourir demain. » La mosquée Massalikoul Djinane offre à la Umma islamique est ainsi une manifestation de la majestueuse générosité, du fervent attachement à Cheikhoul Khadim et de la légendaire solidarité des Mourides. L’œuvre de Serigne Touba trouve, encore une fois, magnifiée de la manière la plus sublime à travers ce joyau architectural qui embellit Dakar, agrandit les possibilités de sacrifier au rituel de la prière et offre une infrastructure intellectuelle de très grande classe.
Mamadou Moustapha FALL,
Professeur,
Conseiller technique au Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur (FAISE).
Les présidents Sall et Wade auront compris, dans le silence des passions, que l’avenir nous dresse « épaule contre épaule ». Ils auront compris que la démocratie n’est pas une confrontation permanente entre majorités et minorités
La poignée de main entre le Président de la République Macky Sall et le Président Abdoulaye Wade est un geste déjà inscrit dans le livre des gloires de notre Nation. La grandeur est, en effet, un combat intérieur contre les blessures de l’histoire. Il y a un moment, non pas d’oubli forcément, mais de mémoire tendue plutôt vers l’avenir. Elle illustre alors le courage, c’est-à-dire la générosité. Il est plus facile, mais moins élogieux, de traîner la rancoeur et de ruminer le passé. On reste alors dans l’actualité permanente du tumulte de la guerre des tranchées. Des batailles rangées.
L’histoire est ainsi faite de conflits et de déchirures. Surtout celle politique. Les présidents Sall et Wade auront compris, dans le silence des passions, que l’avenir nous dresse « épaule contre épaule ». Ils auront compris que la démocratie n’est pas une confrontation permanente entre majorités et minorités. Ils auront compris, qu’ensemble, nous pouvons léguer aux générations futures une démocratie nouvelle aspirant à la dissolution de toutes les cristallisations dans l’unité retrouvée de la Nation sénégalaise.
Dans le discours du président Sall à l’occasion du lancement du Dialogue national le 28 mai 2016, il faut relever un point très fort: « Au-delà de nos différences et de nos divergences, nous avons en commun le Sénégal, cette terre que nous ont léguée nos aïeux et que nous devons transmettre aux générations futures dans de meilleures conditions ». Une telle position repose sur la conviction qu’il est de « l’essence même de la démocratie d’être un mouvement dynamique d’atténuation des différences (...).
En vérité, la démocratie implique, pour sa vitalité, le renforcement de ce qui nous unit pour davantage d’équilibre, d’harmonie et de stabilité » (Cf le même discours). Le président Macky Sall a martelé sans cesse cette idée de la conversation comme un aspect essentiel de la démocratie. Tous ses proches collaborateurs, les responsables de l’Apr ainsi que ses partenaires politiques peuvent en témoigner. Les retrouvailles entre le Président de la République et son prédécesseur sont donc une preuve de vitalité de la démocratie sénégalaise qui, dans son expérience historique, a rejeté fermement les crispations extrêmes. Le Dialogue national en cours l’illustre à souhait.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LES ENSEIGNEMENTS MAJEURS DE MASSALIKUL JINANE
Les mourides ont montré que tout développement d’un pays doit être d’abord l’œuvre de ses propres fils même si cela n’exclut pas une ouverture pour accroitre les connaissances scientifiques
Le Sénégal vient de vivre un moment historique avec l’inauguration de la Mosquée de Massalik Al Jinane. Cette mosquée qui est la plus grande de l’Afrique occidentale — à tout le moins l’une des plus grandes — a fait de Dakar en quelques jours la capitale du mouridisme où avec ferveur et spiritualité, les fidèles mourides ont honoré Cheikh Ahmadou Bamba. Cette inauguration de Massalik Al Jinane peut être analysée sous cinq angles : spirituel, culturel, social, économique et politique. Bien sûr, les plus prégnants demeurent les aspects économique et politique.
Modèle économique mouride
Massalikul Jinane est le fruit et l’œuvre des cotisations des mourides et autres musulmans et chrétiens de bonne volonté. S’il est vrai que l’Etat a cédé le terrain et contribué à l’assainissement du site, à la construction de la voirie et des voies d’accès, à l’éclairage public aussi, force est de dire que les mourides ont entièrement financé cette mosquée construite selon les standards de la modernité. En sept ans, les fidèles du Sénégal et de la diaspora, conformément aux ndigëls des différents khalifes (de Serigne Saliou Mbacké jusqu’à Serigne Mountakha en passant par Serigne Bara et Serigne Sidy Mokhtar) ont cassé leur tirelire pour faire d’un lieu mal famé un endroit esthétiquement et spirituellement paradisiaque. Plus de 20 milliards ont été mobilisés pour construire ce haut temple de la spiritualité en un temps record.
La célérité et la détermination dans le fundraising mettent en lumière l’exemplarité du modèle économique mouride qui enseigne que tout développement repose d’abord sur des facteurs endogènes. Les mourides ont montré que tout développement d’un pays doit être d’abord l’œuvre de ses propres fils même s’il n’exclut une ouverture pour accroitre les connaissances scientifiques. Ce modèle économique se fonde sur la dialectique entre le travail et l’adoration de Dieu. « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir et prie Dieu comme si tu devais mourir à tout instant », enseigne le Cheikh dans ses écrits. Cette philosophie est d’ailleurs contenue dans le message du khassaïde Massalikul Jinane. En effet, dans cet ouvrage, Serigne Touba s’adresse aux fidèles au vers 1037 en ces termes : « Sache que l’abandon à Dieu n’exclut nullement le Kasb c’est-à-dire le travail pour gagner le pain ». « Le meilleur comportement est d’allier le Kasb à l’abandon à Dieu », dixit le Cheikh au vers 1039. Le ndigël du khalife est perçu comme une consigne transcendantale venant toujours du Guide suprême au point qu’aucun talibé ne songe jamais à s’y soustraire.
Par conséquent, la force du mouridisme repose sur la célérité et le dévouement de ses talibés à exécuter sans réflexion le ndigël califal. Déjà, dans les années 1930, lors de la construction de la mosquée de Touba, il fallait acheminer le matériel de construction à Touba et puisque le chemin de fer était l’unique moyen de transport approprié, il fallait donc construire le tronçon Diourbel-Touba. C’est ainsi que, selon le chercheur Djibril Ndao, « Monsieur Chardy, Directeur des chemins de fer d’alors, avait exigé à Cheikh Moustapha de fournir 1500 hommes valides pour la main-d’œuvre. Mame Cheikh Ibrahima Fall avait fourni, pour la constitution de cette équipe, 700 disciples dont son fils aîné Serigne Modou Moustapha Fall. Serigne Ndame Abdou Rahmane Lo en avait fourni 100 disciples, ainsi que Serigne Modou Ndoumbé. Le complément en hommes a été l’œuvre de Serigne Massamba, de Serigne Bassirou et de Serigne Bara.
L’organisation des travailleurs était rationnelle. Des groupes de 45 disciples étaient formés, à leur tête un chef d’équipe, un convoyeur, un gardien, un planton et un cuisinier. Les autres membres de l’équipe servaient aux autres tâches. Des surveillants généraux, au nombre de trois, dont l’adjudant Modou Guèye, disciple de Serigne Massamba et père de Amsatou Guèye le premier motard du Président Léopold Sédar Senghor ; Abdou Niane, disciple de Serigne Affé et de Diadji Diouf, disciple de Serigne Manoumbé Mbacké. Chaque ouvrier percevait par jour 1,3 franc, les chefs d’équipe 2 francs et les surveillants 3 francs, les surveillants généraux 5 francs ». C’est avec cette détermination et la foi en bandoulière que les fidèles mourides terminent en 1932 les travaux du tronçon de chemin de fer qui ont débuté le 21 novembre 1929. Et c’est dans le même sillage que les travaux de la grande mosquée de Touba ont démarré le 4 mars 1932 et se sont terminés en 1963. Avec une suspension des travaux pendant la période de la deuxième guerre mondiale. « La communauté mouride, sous l’égide de son Khalife Serigne Modou Moustapha, a fait preuve d’importants sacrifices pour réussir les « Ndigël » à eux confiés par Cheikh Ahmadou Bamba.
Les mourides sont parvenus à déplacer des montagnes dans un impressionnant travail de fourmis qui actuellement leur vaut cette hargne, cette bravoure, ce sens de la générosité et du sacrifice, mais aussi de l’efficacité dans le travail », conclut Djibril Ndao. Les exemples de dévouement des mourides et d’ardeur au travail peuvent être multipliés à l’infini. Khelcom, cette zone pastorale de 45 000 hectares située au centre du pays, notamment dans le département de Malem Hodar, et allouée à Serigne Saliou Mbacké en 1991, a été érigée en un véritable domaine agricole moderne sur fonds propres par le défunt khalife général des Mourides. Quatre milliards y ont été investis dès le démarrage des activités.
Concernant les grands travaux d’assainissement et de modernisation de Touba, ils ont été spécifiquement l’œuvre des khalifes Serigne Abdou Lahad et de Serigne Saliou. L’Etat n’étant intervenu que pour livrer une partie des équipements des infrastructures ou le personnel. Par conséquent, Massalik Al Jinane n’est qu’un maillon de la chaine du travaillisme, de la dévotion et de la solidarité des mourides. Le tout fondé sur la discipline et l’observance des recommandations du Cheikh. A travers le dernier acte posé par les mourides à travers cet édifice religieux qui surplombe Dakar, les mourides montrent et démontrent aux experts des institutions financières internationales que le véritable développement est endogène et que les plans et programmes que ces institutions imposent à nos économies ne font que nous maintenir dans un coma permanent.
Retombées politiques
L’autre enseignement positif à tirer de cette inauguration est les retombées politiques. La première prière a été l’occasion pour le Khalife de réconcilier le président Macky Sall avec son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade. La chaude poignée de mains entre les deux présidents a été vécu comme un moment intense dans cette inauguration des Itinéraires du Paradis. L’objectif du Khalife a été de réconcilier deux musulmans, un père et un fils qui ont partagé des moments de joies, de peines et de luttes. Réconcilier et rien de plus ! Quoi de plus paradisiaque que de voir des hommes qui dirigent les partis politiques les plus représentatifs de notre pays se donner la main après s’être lancé des missiles destructeurs depuis 2012 ? Après cette réconciliation historique, il est normal que les supputations et spéculations aillent bon train sur les dessous de cette rencontre. Il est de notoriété publique que la brouille entre Wade et Macky a comme genèse des motivations politiques, donc foncièrement les résultats obtenus doivent être politiques.
Sans nul doute, l’affaire Karim Wade, fils d’Abdoulaye, exilé du pays pour des raisons contenues dans le Protocole de Rebeuss, sera au centre des discussions postérieures. Et au moment où l’on pensait que le cas Karim Wade serait le premier dividende politique après la rencontre de Massalik Al Jinane, voilà qu’un décret graciant l’ex-maire de Dakar est tombé ce 29 septembre. Ce qui veut dire que Massalik Al Jinane a été l’événement déclencheur de cette amorce de décrispation de la scène politique. Il n’est pas exclu que les jours à venir, le fils de Wade, exilé à Doha, retourne au bercail. Certainement qu’on va vers une recomposition de la classe politique même si l’inéligibilité pèse encore sur la tête de Karim et Khalifa. En définitive, il faut dire que Massalikul Jinane sera une date historique pour avoir valorisé l’expertise sénégalaise dans la construction de ce lieu spirituel. Là où l’Etat, pour la construction de ses édifices, jette son dévolu sur les Marocains et les Turcs, le khalife préfère le talent national. Belle leçon de patriotisme.
En effet, la jeune Marianne Seck Tall de l’entreprise CDE qui est l’ingénieure ayant conduit les travaux du lieu saint depuis 2012, est un produit de l’Ecole polytechnique de Thiès. Même les entreprises étrangères qui étaient présentes dans la construction de Massalikul Jinane ont procédé à un transfert de technologie. On retiendra aussi que Massalik a réussi la prouesse de réconcilier les deux personnages politiques les plus importants en termes de suffrages dans un contexte politique et économique très difficile et très tendu, là où des chefs d’Etat, des décideurs économiques, des hommes et femmes politiques, des notables traditionnels ont échoué.
LE CASSE-TETE DES HELICOPTERES LOURDS
Après le crash survenu à Missirah (Fatick) de l’hélicoptère (Mi17) reliant Ziguinchor à Dakar, un autre hélicoptère (Mi-35) de l’armée nationale s’est écrasé ce vendredi en Centrafrique
Après le crash survenu à Missirah (Fatick) de l’hélicoptère (Mi17) reliant Ziguinchor à Dakar, un autre hélicoptère (Mi-35) de l’armée nationale s’est écrasé ce vendredi en Centrafrique. Dans les deux cas, il s’agit d’hélicoptères dits lourds dont le maniement et la maintenance constituent un véritable cassetête pour l’Armée de l’air sénégalaise dont l’expertise et le professionnalisme des pilotes sont pourtant avérés. Des pilotes surtout habitués aux hélicoptères « légers » dont disposait l’Armée jusqu’à ces dernières années. « Le Témoin » a enquêté.
Vendredi dernier, trois soldats sénégalais dont l’officier-pilote, le capitaine Gorgui Foune, ont péri dans un accident d’hélicoptère en République Centrafricaine (Rca). Ils revenaient d’une mission opérationnelle à bord de leur hélicoptère d’attaque de type MI-35 appartenant à l’Armée de l’air, mais opérant sous la bannière de l’Organisation des Nations-Unies (Onu). En moins d’un an, l’Armée nationale a donc perdu deux hélicoptères lourds après le Mi-17 reliant Ziguinchor à Dakar qui s’était écrasé dans les mangroves de Missirah (Fatick). Ce crash avait fait huit (08) morts, et il y avait eu treize (13) rescapés. Presque tous les membres de l’équipage avaient péri dans cet accident. A ce rythme, les hélicoptères lourds acquis dernièrement par l’Armée de l’air devraient se réduire comme peau de chagrin. En tout cas, ils deviennent un véritable cassetête.
L’atterrissage d’urgence de ces hélicoptères lourds est toujours difficile, contrairement à celui des hélicos légers. En effet, du fait de leur poids, en cas de procédures d’urgence (détresse), ils tombent comme une pierre. Bien qu’ils soient des appareils modernes et faibles.
Selon un ancien pilote de l’Armée, les hélicoptères lourds pèsent entre cinq (05) et vingt (20) tonnes. « Sans calculer aussi le poids des paniers à lance-roquettes sur les flancs lorsqu’il s’agit d’hélicoptères de combat. Donc, leurs procédures d’urgence ne peuvent être qu’extrêmement délicates. Et si le pilote ne réagit pas de façon rapide et immédiate, l’engin tombe comme une boule de pétanque » indique notre interlocuteur qui a eu à piloter toutes sortes d’hélicoptères. Contrairement aux hélicoptères légers de type Alouette, Gazelle, Puma, Bell et Ecureuil qui, dans les circonstances extrêmes, peuvent se poser en toute catastrophe comme une feuille d’arbre, les engins lourds, eux, sont plus difficiles à manier en cas d’urgence. « Ah oui ! Avec les hélicoptères légers, il y a plus de chance pour s’en sortir en cas de détresse » insiste notre ancien pilote.
Moins d’accidents chez les hélicos légers…
En tout cas, jusqu’à une époque récente, la flotte de l’Armée de l’air, outre les avions, n’était composée que d’hélicoptères légers réputés faire moins d’accidents que leurs cousins « lourds ». En 60 ans d’indépendance de notre pays, l’Armée de l’air ou l’ex-Groupement aérien sénégalais/Gas a eu de rares accidents d’hélicoptères. Et la plupart de ces accidents ont été causés par de mauvaises conditions météorologiques ou des erreurs humaines de pilotage. Ce même si les pilotes et mécaniciens de l’Armée sénégalaise font partie des meilleurs au monde.
En tout cas, leur professionnalisme et leur expertise sont certifiés par toutes les écoles de l’air. Un exemple parmi d’autres : capitaine Gorgui Foune mort en service commandé en Centrafrique. Sorti de l’école de l’aviation légère de France, nous dit-on, il a fait une formation pointue de pilote qui lui avait donné l’aptitude de manœuvrer tout hélicoptère en vol de combat, en circulation aérienne militaire. De jour comme de nuit. Encore une fois, en 60 ans d’existence en tant que pays indépendant et souverain, le Sénégal, à travers son armée de l’air, n’a enregistré que quelques rares accidents d’hélicoptères légers. Il y a eu d’abord l’hélicoptère « Puma » perdu à Banjul par l’Armée lors de l’opération « Fodé Kaba ».
Deux ans après, en 1983, il y a eu un crash qui avait été caché à l’opinion publique à une époque où la « censure » prévalait encore et où il n’existait pratiquement que des médias d’Etat. Il s’agit de celui de l’hélicoptère de commandement de l’ancien président de la République Léopold Sédar Senghor. Un appareil de type « Gazelle » que le deuxième président sénégalais, Abdou Diouf, n’avait jamais utilisé à cause de sa grande taille qui ne lui permettant pas d’être à l’aise dans la cabine. Devant effectuer le vol d’initiation ou d’essai à bord de cet hélico, un nouvel équipage formé de trois pilotes de l’Armée dont un mécanicien avait pris place à bord de ce « Gazelle » de commandement.
Un ancien colonel pilote faisant partie des trois rescapés de ce crash raconte : « Après plusieurs rotations, l’hélicoptère s’est écrasé dans la zone du Lac-Rose (Malika). Tout est allé vite, très vite ! Un membre de l’équipage a appuyé par inadvertance sur un bouton coupant ainsi le moteur de l’appareil. Malheureusement, nous n’avons pu redémarrer le moteur de l’hélicoptère qui s’est finalement écrasé au sol » se souvient avec effroi notre officier retraité. « Et dès que l’appareil a touché le sol, nous ne savons pas par quel miracle mais nous sommes parvenus à nous en sortir avant que l’avion ne prenne feu !
Des paysans sont venus à notre secours en nous éloignant du brasier avant l’arrivée des sapeurs-pompiers » ajoute ce rescapé du crash du « Gazelle » du président Abdou Diouf. C’est après cet accident que le même président a acquis par la suite un « Ecureuil » plus spacieux. Il convient de rappeler aussi l’appareil léger de chasse « Fouga Magister » tombé sur un quartier à Pikine Tally Boumack à la fin des années 90. A l’époque, la responsabilité du pilote avait alors été engagée dans un rapport. Mais là, on aura compris bien évidemment qu’il s’agit d’une parenthèse puisqu’il est question dans cet article d’hélicoptères. Et si nous tenons à rappeler ces rares cas de crash, c’est pour montrer que l’Armée sénégalaise consacre d’énormes moyens techniques et financiers pour l’entretien et la maintenance de ses aéronefs. Ce qui explique que, fort heureusement, les problèmes techniques surviennent très rarement dans nos aéronefs militaires. Hélas, sous la bannière de l’Onu, les hélicoptères volent sans répit à cause des mille et une missions ou opérations à effectuer. Dans ce cas, il est permis de se demander si l’Onu a le temps de faire procéder à l’entretien et à la maintenance des aéronefs volant sous sa bannière ? Un autre débat ! Encore que, ce sont de très mauvaises conditions météorologiques qui sont à la base du crash de l’hélico de l’Armée survenu vendredi dernier en Centrafrique. Heureusement qu’en cas de perte de vies humaines ou de matériels (chars, véhicules, aéronefs etc), l’Onu n’hésite pas à indemniser ou à rembourser hommes et bagages tombés au champ d’honneur. Ce que personne n’aurait souhaité !
«LE PARTI SOCIALISTE EST UN AUTRE COMBAT QUE KHALIFA SALL GAGNERA»
Aminata Diallo revient sur la libération de son leader Khalifa Sall qui a bénéficié d’une grâce présidentielle ainsi que l’ancrage de leur mouvance dans le Ps.
En marge de l’installation du comité national d’organisation de la célébration du 30ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’Enfant, la socialiste Aminata Diallo est revenue sur la libération de son leader Khalifa Sall qui a bénéficié d’une grâce présidentielle ainsi que l’ancrage de leur mouvance dans le Ps.
Khalifa Sall n’est libre que depuis trois jours mais, déjà, les calculs fonctionnent à plein régime quant à l’avenir de l’ancien édile de la ville de Dakar. Se réclamant toujours du Parti socialiste malgré sa supposée « exclusion » de cette formation, son retour à la maison de Senghor risque de créer des remous au sein de cette formation. Avant son incarcération, Khalifa Sall a été accusé avec beaucoup de ses partisans d’être à l’origine du saccage des locaux du Parti socialiste. Ce qui avait conduit à son « exclusion » de ce parti alors dirigée par Ousmane Tanor Dieng, en même temps que tous les autres Khalifistes à l’origine de ce saccage.
L’ancienne parlementaire de la 12ème Législature, Aminata Diallo, approchée hier par Le Témoin, a estimé que le débat de leur exclusion de la maison des Verts n’a aucun sens puisqu’ils sont toujours des socialistes et appartiennent à ce Parti du premier président de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor.
« Nous avons des défis à relever. Il faudra que le droit soit rétabli sur les droits civiques et politiques de Khalifa Sall. Pour notre exclusion au sein du Parti socialiste, je vous le dis, nous sommes des militants du Parti socialiste. C’est un autre combat aussi qu’il faudra gagner, sans oublier qu’il y a les législatives et la présidentielle de 2024. Ce qui n’est plus loin. Nous ne sommes pas exclus du Parti socialiste. Quand on exclut quelqu’un, on lui envoie un courrier pour le lui notifier. Et personne ne peut nous exclure du Parti socialiste. Nous sommes des militants du Parti socialiste. Nous sommes des héritiers de Senghor et tout le monde sait que notre place est au sein de cette formation. Laissons Khalifa se reposer un peu» déclare la Khalifiste Mme Diallo.
Interpellée sur une possible succession de Ousmane Tanor Dieng par son leader à la tête du Parti socialiste, l’ancienne députée a préféré esquiver cette question. « Nous sommes des militants du Parti socialiste. C’est ça la meilleure des positions. Le reste, ça viendra », évacue-telle. Sur le débat qui entoure la libération de l’ancien maire de la ville de Dakar, l’ex- parlementaire se veut formelle : « Ce qu’il faut rappeler, c’est que Khalifa Sall n’a jamais demandé d’être gracié. Il n’a pas écrit une demande de grâce. Khalifa n’a pas été demandeur. Donc, c’est au président de la République d’assumer ce qu’il a fait. Khalifa continue de jouir de ses droits civiques et politiques» soutient-elle. Selon elle, Khalifa Sall « n’a jamais mandaté Me Khassimou Touré afin qu’il demande une grâce pour lui ».
L’AVENIR POLITIQUE DE KHALIFA EN QUESTION
"Cela va être difficile pour Khalifa Sall de récupérer le Parti socialiste. Parce que il y a eu une rupture entre les frondeurs et les pro-Tanor"
Détenu depuis mars 2017 à la maison d’arrêt de Rebeuss où il purgeait une peine de cinq ans de prison ferme, l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, a bénéficié dimanche d’une remise totale de peine par décret présidentiel. Il recouvre ainsi la liberté après une longue bataille judiciaire qui n’avait pas eu d’issue positive. Après son élargissement, il reste maintenant à élucider la question de son avenir politique notamment en perspective de la présidentielle de 2024.
L’arrestation de Khalifa Sall avait été qualifiée par ses partisans de règlement de comptes politique. A les en croire, c’est parce qu’il apparaissait comme un adversaire sérieux qui aurait pu battre le président Macky Sall lors la dernière présidentielle que ce dernier l’avait fait mettre en prison. Khalifa Sall, qui avait utilisé tous les recours juridiques possibles pour sa libération, était condamné à purger la peine de cinq de prison ferme qui lui avait été infligée sauf obtention de grâce présidentielle. Une partie de ses conseillers avait rejeté ce recours estimant que cela nuirait à son avenir politique. Interrogé au mois d’août par Rfi, l’actuel président Macky Sall affirmait qu’il gracierait l’ex-député, en plus d’être ex-maire de Dakar, le jour où il en aurait « la volonté ou le désir ». Après les retrouvailles entre Macky Sall et son prédécesseur Me Abdoulaye Wade vendredi dernier à l’occasion de l’inauguration de la mosquée Massalikoul Djinane, cerise sur le gâteau, deux jours plus tard, le dimanche 29 septembre 2019, le chef de l’Etat a encore surpris son monde en décidant de gracier Khalifa Ababacar Sall sur demande de Me Khassimou Touré. Au lendemain de cette libération surprenante, les langues se délient, les commentaires vont bon train et beaucoup s’interrogent sur l’avenir politique de l’ex-député maire de Dakar. Selon le professeur Moussa Diaw, de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Khalifa Sall a toujours des contraintes relativement à ses droits civiques et politiques. A en croire l’universitaire, la grâce ne suffit pas pour permettre au responsable socialiste fraichement sorti de prison de jouer un rôle politique important. Par conséquent, estime-t-il, l’ex-maire de Grand-Yoff a besoin d’une amnistie pour prendre part aux joutes électorales futures. « L’amnistie passe sans doute par l’Assemblée nationale. Mais, pour qu’elle puisse se faire, il faut une volonté politique du président de la République. Donc, les partisans de Khalifa Sall doivent se battre pour pousser le Président à faire cette amnistie », soutient l’enseignent chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Mais pour son collègue Maurice Soudieck Dione, il est aujourd’hui prématuré de dire quel sera l’avenir politique de Khalifa Ababacar Sall. Il s’explique : « Pour la bonne et simple raison que la grâce présidentielle lui permet de sortir de prison mais ne lui permet pas de recouvrer ses droits civiques et politiques. Donc, son avenir est aujourd’hui relativement incertain. »
Pr Moussa Diaw : « Dans l’immédiat, son combat doit être de récupérer le Ps et non de créer sa propre formation »
À la question de savoir que devra faire Khalifa Ababacar Sall pour rattraper le temps perdu, le Professeur Diaw répond que l’ex-maire et ses « amis » doivent se battre pour récupérer le Parti socialiste surtout avec la mort de Ousmane Tanor Dieng. Mais au préalable, pense M. Diaw, le premier travail de Khalifa doit être de reconquérir l’opinion. Parce que cela lui permettra, selon lui, de redorer son image et aussi de reprendre Dakar. « L’affaire de la caisse d’avance a laissé des traces. Khalifa peut d’autant plus reconquérir l’opinion publique plus que la majeure partie de l’opinion pense qu’il était la victime d’un complot politique. Il doit aussi faire de nouvelles propositions au peuple », conseille l’enseignant chercheur à l’UGB. Pour se redonner une « virginité » politique, Khalifa Ababacar Sall devrait trouver son propre appareil politique. Car, pense le Pr Diaw, c’est trop tôt pour Khalifa Sall de créer son parti. Au contraire, soutient-il, il doit se battre pour récupérer le Parti socialiste parce que c’est un excellent appareil politique. « La reconquête de Dakar est à sa portée. Dans l’immédiat, son combat doit être de récupérer le Ps et non pas de créer sa propre formation », conseille-t-il.
Pr Maurice Soudieck Dione : « L’avenir politique de Khalifa Sall est aujourd’hui relativement incertain »
Pour le Professeur Maurice Soudieck Dione, tout dépendra des rapports de forces sur le terrain politique, tout dépendra aussi de la volonté et du désir du président de la République de vouloir amnistier l’homme qu’il a gracié dimanche dernier. « Cela va être difficile pour Khalifa Sall de récupérer le Parti socialiste. Parce que il y a eu une rupture entre les frondeurs et les pro-Tanor. La situation actuelle est très sombre pour parler de l’avenir politique de Khalifa Sall. Mais, il faut juste retenir qu’il compte rester encore dans la politique. Parce qu’on a vu à travers sa sortie que c’est quelqu’un qui a une volonté et une ambition de continuer à faire de la politique. Pour certains autres interlocuteurs contactés par Le Témoin, le dissident du Parti socialiste, par ailleurs candidat déclaré mais exclu de la dernière présidentielle en février dernier, révoqué de ses fonctions de maire et de député, Khalifa Sall dispose de deux possibilités pour poursuivre son combat politique en vue des prochaines échéances, les élections locales, les législatives de 2022 puis la présidentielle de 2024. Ces deux moyens, c’est une révision de son procès ou une loi d’amnistie à l’Assemblée nationale. Cette dernière loi pourrait également concerner Karim Wade. Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, condamné pour enrichissement illicite, gracié en 2016, en exil au Qatar, reste lui aussi inéligible et sous le coup d’une amende de plus de 210 millions d’euros à payer au Trésor public. Une double amnistie qui pourrait être évoquée dans le cadre du dialogue national.
par Papa Demba Thiam
COMMENT ARRÊTER LA FABRIQUE DE PAUVRETÉ GLOBALE
Il est temps de bâtir des expertises nationales et internationales pour former des entrepreneurs institutionnels et adapter le multilatéralisme pour enfin répondre aux défis d’une globalisation qui a fabriqué plus de pauvres dans tous les pays
En ce jour du 12 Septembre 2019, la Banque Centrale Européenne vient encore de baisser son taux directeur qui était déjà négatif. Dans le même temps, elle annonce un nouveau programme de rachat d’actifs pour vingt milliards d’euros. En clair, elle continue de plus belle avec sa politique d’injection de liquidités dans une Europe ou le coût de l’endettement des entreprises et des ménages tend vers zéro.
Pourtant, avec de l’endettement toujours plus facile, la croissance inclusive et durable n’est toujours pas au rendez-vous, contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’une politique monétaire aussi agressive. On pourrait me retorquer que c’est parce qu’il n’y a pas de concordance avec des politiques fiscales et budgétaires ? Justement : les états européens dépensent beaucoup, même trop, en même temps que leurs fiscalités se restructurent, voire baissent.
Qu’est-ce qui ne va pas ? Je dirais l’absence de politiques de développement fondés sur de la croissance inclusive. Comment s’y prendrait-on en Europe ? Je dirais que ce serait difficile mais pas impossible. Mais que le problème est qu’il n’y a presque plus de spécialistes de politiques industrielles en Europe alors que c’est le développement de la production de masse qui pourrait créer de la croissance inclusive sur le sol européen, distribuer des emplois de qualité bien réénumérés, créer du pouvoir d’achat durable et relancer l’économie. On se croirait en Afrique.
En lieu et place, un débat nouveau sur la pauvreté s’installe en France. Pas seulement pour discuter de la réalité de la progression foudroyante de la pauvreté dans un des pays membres du G-7, pays dits les « plus riches à économie de marchés », parce qu’un Français sur six est devenu pauvre, d’après diverses estimations et analyses. Mais aussi pour discuter des notions de « taux de pauvreté » ou autres « sentiments de pauvreté ». Comme si le fait de philosopher sur ces notions pouvait à soi-seul, changer le destin de populations qui s’appauvrissent. Hors sujet chez les politiques et dans les médias qui n’ont tout aussi pas vu arriver les phénomènes du genre Trump et Macron. Ils en verront d’autres, parce que c’est écrit dans le vent des mauvaises questions.
Assis devant mon poste de télévision, ce spectacle me renvoie aux douloureux épisodes de mes années de rébellion à Washington ou j’ai aussi assisté ahuri, à des discussions tout aussi « sérieuses » et tendues sur l’opportunité d’inviter de « vrais représentants des pauvres » dans des conférences internationales sur la pauvreté. Inutile de dire que mon manque de retenue par rapport à ces inepties a aussi contribué à me singulariser et à ne plus être invité dans ce genre de discussions. Comme si ceux qui conviaient ces réunions savaient par avance que la cohérence et la pertinence de leurs activités étaient inévitablement objectionnables. D’autres de mes collègues soucieux de faire carrière se pliaient à ce type de supplice intellectuel et moral, la mort dans l’âme. Ainsi fonctionnent les institutions bureaucratiques. Beaucoup de gens en ont souffert et morts de stress.
Voici exposés deux épitomes à l’impuissance des bureaucrates à trouver des solutions au phénomène de la fabrique de pauvreté pour tous. Cette impuissance structurelle renvoie les acteurs à l’occupation du terrain par des discussions qui donnent le sentiment qu’ils traitent les problèmes. C’est un des pendants de ce que j’appelle l’« événementiel de la pauvreté » tel qu’en illustrent certaines conférences internationales, certains ateliers et autres séminaires dont on sort en se promettant de plus jamais y revenir. Mais des shows auxquels on revient toujours se montrer avec le cynique prétexte de se dire qu’on n’y apprend certes rien, mais on y tisse des liens par les contacts. Le prix à payer par beaucoup d’experts et consultants pour vivre ? Une reddition à la machine impitoyable au terrorisme intellectuel et médiatique qui fait qu’on apporte sa caution a des messes auxquelles on ne croit pas ? Parce que le système compte ses amis et ses adversaires…
C’est comme cela que le système tant décrié par tous les acteurs, survit aussi au grand dam des peuples qui s’appauvrissent au point d’en arriver à des actes de désespoir. Un coup d’état permanent dont les auteurs qui sont ligués par le terrorisme institutionnel et le quasi-chantage aux gouvernements fauchés, savent reconnaitre leurs détracteurs avec des radars communs pour mieux les isoler en les présentant sous-cape, comme des ennemis de tous. Mais ce sont des balles que se tirent les politiques dans les pieds, parce qu’« on ne peut pas tromper tout le monde, tout le temps », comme le disait Mao Tse Tung. La note arrive maintenant quand les acteurs politiques sont encore assis à la table du restaurant. C’est ce qui se passe de nos jours, presque partout dans le monde.
Le mouvement dit des « gilets jaunes » a été lancé en France le 17 Novembre 2018. Une expression inédite de la réaction des travailleurs face au développement de la pauvreté qui s’est insidieusement répandue dans plusieurs couches de la société française. Le gouvernement français a réagi en distribuant du pouvoir d’achat sous plusieurs formes, ce qui a permis de ralentir le mouvement, voire le faire s’essouffler avec le temps. Cependant, le problème à la base de ce mouvement est toujours là, les solutions proposées n’ayant pas vocation à enrayer les racines du mal de la pauvreté.
Bien au contraire, on pourrait assister à la genèse d’autres mouvements de révolte, quand les solutions conjoncturelles qui sont actuellement proposées auront fini par montrer leur inefficacité à long terme, face au caractère structurel de la fabrique de pauvreté. De fait, ce qui était à la base du mouvement des « gilets jaunes » court toujours, ses ondes de chocs et autres effets de rémanence n’en finissant pas d’affecter la vie politique, économique et sociale en France. La politique fiscale du pays aussi. Il est toujours plus facile de tirer sur un porteur de mauvaises nouvelles. Mais on ne peut pas fuir son ombre. Tout plus pourrait-on y gagner du temps politique.
Parce que pour répondre aux revendications de tous ordres et de tous bords, la France dos au mur, dépense émotionnellement de l’argent qui ne provient pas de la création de richesses nouvelles. Elle emprunte à bon compte de l’argent à rembourser. Elle déshabille Jean pour habiller Paul. Elle n’investit pas vraiment dans la croissance inclusive pour enrayer les bases de la fabrique de pauvreté. Elle entretient donc une bulle spéculative qui va finir par exploser de la même manière que cela se passe sur les places boursières débridées, selon des cycles de plus en plus prédictibles.
Autre type de réaction musclée, je dirais presque tout aussi émotionnelle, certaines institutions-phares comme l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) semblent brutalement menacées dans leur existence. Est-ce la solution pour arrêter la fabrique de pauvreté ? C’est plutôt la reconnaissance spontanée du rôle des bureaucrates dans le dévoiement d’institutions et de modes de gestion des biens publics qui ont fini par fabriquer de la pauvreté. Quid de la politique de développement économique qui a été presque partout abandonnée dans les pays occidentaux ? Et les pays africains qui ont simplement copié ces modèles d’institutions et de « gouvernance » ?
Le « Grand Débat National » née de l’urgente nécessité pour les dirigeants français de réoccuper rapidement le terrain politique en réponse au mouvement des « gilets jaunes », a été ravivé en cette rentrée de Septembre et remis au goût du jour avec un président Macron de nouveau à l’écoute des travailleurs français. Ces fora rappellent furieusement les “Conférences Nationales Souveraines” qui se sont déroulées en Afrique, après les révoltes sociales qui ont suivi l’application des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel nés du « Consensus de Washington » avec l’aggravation de la pauvreté par la destruction de structures de développement naissantes.
Premier responsable d’une situation non-désirée, l’application sans discernement du « Consensus de Washington », corps de la pensée unique en matière de politiques budgétaires et fiscales qui s’était de facto substituée aux politiques de développement économique et social dans presque tous les pays qui étaient en cheville avec les institutions de Bretton-Woods. Accéder aux ressources financières internationales ne pouvait se faire sans adhérer aux « Dix Commandements » du « Consensus de Washington ». Cette situation a donné la prééminence aux recettes-protocoles concoctées par des bureaucrates du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et de l’Organisation Mondiale du Commerce. Ces trois organisations multilatérales ont vu leurs doctrines, principes, disciplines et modalités d’intervention s’étendre aussi à la coopération bilatérale en matière de développement. De manière plus déterminante, la politique de ces institutions multilatérales a pénétré les secrétariats des organisations d’intégration économique et régionale en Afrique, tout comme la Commission Européenne. La Commission Économique pour l’Afrique et la Banque Africaine de Développement aussi. Le règne des bureaucraties commença.
Pour résumer, le sang du « Consensus de Washington » continue encore de circuler dans les veines de presque toutes les institutions de développement. Cette situation continue de faire des dégâts structurels en Afrique mais aussi en Europe, maintenant. Ce vaste mouvement d’intégration des systèmes et structures institutionnels de fabrique de pauvreté globale est catalysé, voire assuré par la transhumance institutionnelle des ressources humaines, donc des paradigmes, des stratégies, des programmes et des mêmes types de projets qui ont non seulement échoué, mais dont il a été démontré qu’ils fabriquent des structures de sous-développement et de pauvreté durable. Parce que ce sont les mêmes « experts » qui migrent entre institutions multilatérales, structures de coopération bilatérale, gouvernements et entreprises publiques et parapubliques.
Comment peut-on penser faire des politiques différentes en Afrique si les institutions africaines sont animées par les mêmes idées des mêmes personnes qui ont contribué à la fabrique de pauvreté depuis Washington, New York, Bruxelles, Addis-Abeba ou encore Genève et Vienne ? Comment des pays comme la France, la Grèce, l’Italie, Chypre et autres pays sous un ajustement structurel qui ne dit pas son nom, n’ont pas pu tirer des leçons de ce qui s’est passé en Afrique avec les mêmes types de programmes dont moult travaux ont pourtant démontré les chemins d’expansion vers de la fabrique de pauvreté ? Il semble que les responsables politiques des pays riches ont laissé grandir et se développer un monstre inter-institutionnel global qu’ils ne contrôlent plus. Les enfants naturels ainsi mis au monde, reviennent à la maison pour manger : immigration massive et chocs politiques qui n’épargnent aucun pays. Dangers d’accroissement de mouvements irrédentistes aussi ! Bref, un monde complètement déstabilisé avec des risques de guerres.
Comment sortir de ce cercle vicieux, néfaste pour tous, riches ou pauvres ? Essayons de remonter la chaine de maitrise de la fabrique de pauvreté pour voir comment la défaire pour le bien de tous.
En fait, la démission collective vis-à-vis des politiques de développement et de croissance inclusive a donné naissance à ce que j’appelle “Le Globalisme”. Ce phénomène s’est durablement installé dès lors que tous les leviers de politique économique et sociale ont été rangés au placard par des fonctionnaires-bureaucrates pour décider sur base de critères simplistes et, appliquer des recettes univoques à tous. C’est bien cette situation qui fait que la fabrique de pauvreté a fini par toucher tous les pays développés tandis que la situation des pays sous-développés s’est aggravée.
Cela a donné naissance à des formes variées de révoltes qui ont tous les mêmes dénominateurs et identifiants : la pauvreté accrue ; des solutions politiques à court/moyen terme : les alternances politiques courtes et répétées sur fond de pouvoirs à faible longévité ; du “Dégagisme” comme on dit en France, en Italie, en Espagne, en Autriche, en Ukraine. Cela se voit presque partout dans les pays dits à économie de marchés. Cela a commencé depuis longtemps, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir n’en n’étant seulement l’une des manifestations les plus significatives. Les professionnels de la politique sont piégés par les fonctionnaires-bureaucrates à qui ils ont confié le gouvernail de l’économie mondiale qu’ils exercent en mode “pilotage automatique”. Une des illustrations de la « Dialectique du Maitre et de L’esclave ».
En plus de ces conséquences socio-politiques ci-dessus évoquées, trois types de réactions ont été observées dans les pays riches face à l’expansion continue de la pauvreté.
La première réaction est du type de celles connues en Grèce, à Chypre et en Italie sous Matteo Renzi : les mêmes recettes qui ressemblent furieusement aux programmes d’ajustement structurel imposés aux pays sous-développés dans les années 80. Résultats : équilibres macroéconomiques parfois retrouvés mais pauvreté accrue sans indication de nouvelles sources de croissance sur lesquelles fonder un développement économique et social ; situations politiques larvées avec des risques d’explosion sociale. Certains de ces risques se sont avérés et continuent de l’être.
Deuxième type de réaction, les politiques économiques de l’administration Trump. Faisant de la politique comme il fait les affaires, Donald Trump élu président des États-Unis sur fond de pauvreté fabriquée par “Le Globalisme” décide de rompre avec tout ce qui touche au « Consensus de Washington ». Dénonciations musclées des « dérives inquisitoriales et des ingérences » des institutions multilatérales, pressions directes sur les partenaires commerciaux, renégociation d’accords commerciaux régionaux, etc. In fine, son pays se libérant progressivement des recettes obligatoires du “Globalisme”, retrouve les sentiers de la croissance inclusive et du plein emploi. Curieusement, des pays qui dénoncent les penchants dits “unilatéralistes” de l’administration Trump s’empressent pourtant de négocier avec elle de nouveaux accords bilatéraux. Plus étonnamment, ces mêmes pays s’alignent sur les propositions de réforme de la Banque Mondiale émises par l’administration Trump et David Malpass très critique des politiques de la Banque Mondiale en devient le président après avoir mené l’augmentation du capital de l’institution. Peut-on être contre la mission d’une institution comme la Banque Mondiale et mener l’augmentation de son capital ? La question est plus complexe qu’elle n’y paraît. Les enjeux aussi.
Le troisième type de réaction est en train de se dérouler sous nos yeux, en France. Pas d’ajustement structurel continue (a proprement parler), en réponse aux conséquences appauvrissantes du “Globalisme”. Mais de nouvelle politique économique non plus! Pas de remise en cause des procédés du “Globalisme” non plus! Encore une « Exception Française » ? À première vue, il s’agit d’essayer de contenir les révoltes sociales nées des effets du “Globalisme”. Mais les instruments jusqu’ici utilisés ne peuvent absolument déranger les gardiens du temple du “Globalisme” que si l’orthodoxie financière est menacée avec environ dix milliards d’Euros distribués pour augmenter le pouvoir d’achat des plus démunis ; des réformes fiscales ; des réformes du système électoral, etc. Mais aussi avec une mesure envisagée qui ne peut pas passer pas inaperçue : la suppression de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) !
Il faut rappeler que l’ENA est une des bases structurelles du schéma de reproduction de l’élite dirigeante en France. La supprimer semble relever d’une mesure violente qui ne pourrait certainement pas s’expliquer simplement par des « injustices sociales » dans son accès par des élèves venant de milieux favorisés. Si tel est le cas, pourquoi ne pas revoir les modes d’accès à l’ENA plutôt que de supprimer cette école-fleuron ?
Il nous semble plutôt qu’il s’agit-là d’un rejet brutal tout aussi “psychiquement inconscient” d’un mode structurel de production de fonctionnaires bureaucrates-carriéristes enfin rendus responsables de tous les malheurs du pays. Ces mêmes bureaucrates qui dirigent les institutions dans la plupart des pays européens depuis l’avènement du « Consensus de Washington », donc fondamentalement responsables de la fabrique de pauvreté pour tous. Beaucoup de pays africains ont aussi créé leur ENA, ce qui fait que le système d’administration monolithique de l’économie mondiale globalisée s’est uniformisé, d’où les mêmes problèmes pour tous, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
La réalité est beaucoup plus simple mais beaucoup plus difficile à admettre. L’ENA a aidé à reconstruire la France tout comme la Banque Mondiale a aidé à reconstruire l’Europe et le FMI à prévenir et à lutter contre les crises financières. Mais il s’agissait d’une situation particulière d’après-deuxième guerre mondiale. Et “reconstruire” des opportunités détruites n’est pas “construire” de nouvelles opportunités de développement inclusif. Pourtant les institutions mises en place dans ce contexte particulier, avec des missions particulières et dotées d’expertises particulièrement adaptées à leurs missions d’alors, se sont arrogées le monopole de gérer une globalisation qu’elles n’ont même pas comprise, pas plus qu’elles n’ont pu en appréhender les conséquences pour concevoir et apporter des politiques adaptées. Elles ont continué à fonctionner comme d’habitude, comme dans la situation d’après-guerre, en faisant alors du « Globalisme » par la tyrannie des procédures bureaucratiques et robotisées. Sans l’arme de stratégies de développement bien pensées pour s’adapter à leurs contextes opérationnels. Mais elles ont l’argent, le nerf de la guerre. Et qui paie commande.
Pire, par instinct de conservation, ces institutions multilatérales qui ont leurs pendants en Afrique et dans les pays occidentaux, ont accru leur résistance aux changements. Est-ce pour cela que le FMI n’a pas vu venir la crise fiduciaire de 2008 qui s’est muée en crise financière à l’échelle mondiale ? Est-ce pour cela que la Banque Mondiale ne réussit toujours pas à se reformer depuis plus de 20 ans, son département (interne) indépendant d’évaluation venant de publier (juste après la nomination de son nouveau président critique de l’institution) un rapport qui confirme que les réformes menées depuis 2012 par son dernier président ont non seulement échoué et n’ont pas abouti, mais ont encore ont-elles rendu l’institution plus inefficace dans la poursuite de sa mission que personne ne conteste?
Sans parler des dégâts occasionnés aux économies qui ont été mal servi par la Banque Mondiale ; sans parler des coûts engendrés par cette situation… Il faut à l’évidence changer de paradigme. D’urgence ! Comment refuser de tirer les conclusions qui s’imposent, si ce n’est parce que ces institutions sont devenues des monstres adultes, incontrôlables ?
Parce qu’administrer n’est pas gérer. Parce que diriger n’est pas forcement définir des stratégies et les mener. A l’instar de la France, de la Banque Mondiale et du FMI, les pays africains ont essayé de se doter d’administrations fortes. C’est une bonne chose en soi, les administrateurs devant faire en sorte de bien suivre des procédures établies pour des objectifs donnés dans des contextes bien définis. Mais cela devient contre-productif quand les administrateurs prennent le pas sur les leaders-entrepreneurs qui doivent faire en sorte que ce soient les choses justes, bonnes et pertinentes qui soient faites en fonction de situations bien précises.
Leaders et entrepreneurs doivent co-exister et se compléter. Cela n’a plus été le cas depuis l’avènement du « Consensus de Washington » d’où la perte de repères. Il est urgent que des pays qui se croyaient développés au point de laisser toutes prérogatives aux fonctionnaires-bureaucrates se rendent compte qu’ils sont devenus des pays sous-développés au regard de leurs potentiels et de l’accroissement de la pauvreté qui touche de plus en plus de populations. Il est aussi temps de faire le bilan du multilatéralisme afin d’en repenser les orientations.
Le problème ne se résoudra pas avec des réponses ponctuelles et isolées comme seuls les bureaucrates peuvent le croire. Il faut inventer un nouveau partenariat gagnant-gagnant à l’échelle mondiale. C’est dans cette perspective que la Chine tisse sa toile avec les “Les Nouvelles Routes de la Soie”, une initiative qui gagne du terrain partout, y compris en Europe, au grand dam des fonctionnaires bureaucrates qui ne voient rien arriver.
Le monde change, les politiques économiques et sociales doivent aussi changer. Mais on ne pourra pas faire du neuf avec du vieux. Il est temps de bâtir des expertises nationales et internationales pour former des entrepreneurs institutionnels et adapter le multilatéralisme pour enfin répondre aux défis (anciens) d’une globalisation qui a fabriqué plus de pauvres dans tous les pays.
Papa Demba Thiam est économiste International, Entrepreneur-Conseil en deéveloppement industriel intégré par les chaines de valeurs
AU MOINS 25 SOLDATS MALIENS TUES DANS DES COMBATS CONTRE DES JIHADISTES AU MALI
Au moins 25 soldats maliens ont été tués au cours d’intenses combats
Au moins 25 soldats maliens ont été tués au cours d’intenses combats lundi et mardi pour le contrôle de deux camps militaires attaqués dans le centre du Mali en guerre contre les jihadistes. Une soixantaine d'entre eux sont aussi portés disparus.
D’intenses combats ont fait au moins 25 morts, lundi 1er et mardi 2 octobre, parmi les soldats maliens qui luttent pour le contrôle de deux camps militaires attaqués par les jihadistes dans le centre du pays. Quinze jihadistes ont également été tués, selon le gouvernement malien.
Il s'agit d'un des coups les plus durs qu’essuie l'armée malienne depuis plusieurs mois, mais aussi par la force des pays du G5 Sahel(Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad et Niger), dont relève l'un des bataillons maliens attaqués lundi.
Une soixantaine de soldats maliens sont, eux, portés disparus, et l'armée a essuyé de lourdes pertes en matériel, a ajouté le gouvernement dans un communiqué.
Les combats se poursuivent
L'armée malienne est néanmoins parvenue à reprendre et conserver le contrôle des positions attaquées, à Boulkessy et, à une centaine de kilomètres de là, à Mondoro, a déclaré le gouvernement.
Selon le gouvernement, les combats se poursuivent et une opération "d'envergure" des forces maliennes, mais aussi burkinabé, appuyées par la force française antijihadiste Barkhane, était en cours pour neutraliser les assaillants.
Ces hostilités sont une nouvelle illustration de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays en proie depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes, et aux violences interethniques meurtrières. De larges pans du territoire échappent au contrôle du pouvoir central malien.
Lourdes pertes, y compris civiles
Lundi, selon la Force du G5 Sahel, des éléments appartenant au groupe Ansaroul Islam ont lancé l'offensive contre le bataillon malien de la force à Boulkessy, près de la frontière avec le Burkina Faso. Ansaroul Islam est accusé de semer la terreur dans le nord du Burkina.
Au même moment, le détachement de l'armée malienne à Mondoro a lui aussi été attaqué.
Les informations en provenance de la zone, très difficile d'accès, sont rares, mais celles qui en parvenaient faisaient état de violents affrontements et de lourdes pertes - y compris des civils - sur lesquelles les autorités maliennes ont gardé le silence jusqu'à mardi soir.
Les positions de Boulkessy sont tombées entre les mains des assaillants. De lourds moyens, y compris aériens, et des forces spéciales ont été engagés pour les reprendre, selon une source militaire.
Après le déploiement des forces spéciales, les forces maliennes, "malgré les tirs de harcèlement des terroristes, ont pu réoccuper le camp de Boulkessy ce mardi soir", a dit le gouvernement. "Du côté des terroristes, au moins 15 (ont été) tués et cinq véhicules détruits par les frappes aériennes", a-t-il ajouté.
Outre les 25 soldats tués, quatre ont été blessés et évacués.
Bain de sang
Mardi matin, la reprise de contrôle de Mondoro par les forces maliennes étaient confirmées mardi matin.
Les forces maliennes n'avaient pas connu un tel bain de sang depuis le 17 mars, quand une attaque jihadiste contre un camp de l'armée à Dioura (centre du pays) avait fait près de 30 morts.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.
Toutefois, les violences jihadistes ont persisté, puis se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires qui ont fait des centaines de morts.
Il y a une semaine, l'impuissance face à la propagation des violences au Mali et au Sahel faisait dire à Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, que la communauté internationale était "en train de perdre du terrain face à la violence et au terrorisme".
"Le nombre de morts civiles entre 2012 et 2018 a été multiplié par quatre" dans les pays du G5 Sahel, avait-il également souligné lors d'une réunion de haut niveau consacrée au Mali et au Sahel, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
VIDEO
CE QUE L'ON SAIT UN AN APRES LE MEURTRE DU JOURNALISTE JAMAL KHASHOGGI
Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre 2018 au consulat saoudien à Istanbul.
Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre 2018 au consulat saoudien à Istanbul. Depuis plusieurs mois, le prince héritier Mohammed ben Salmane est soupçonné d’avoir commandité son meurtre, ce qu’il nie mais en assume “toute la responsabilité”.
Un an après sa mort, une veillée en la mémoire de Jamal Khashoggi va avoir lieu mercredi 2 octobre devant le consulat saoudien d’Istanbul. C’est en ce lieu que le journaliste a été tué et démembré par un commando d'agents venus spécialement de Riyad alors qu’il s’y rendait pour des démarches en vue du mariage avec sa fiancée.
Mais aujourd'hui, le flou demeure sur les responsables de ce meurtre. Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, est au centre de l’attention internationale depuis la mort de Jamal Khashoggi, voix-critique de la gestion du jeune prince "réformateur" : il a toujours nié être le commanditaire de cette opération mais a, il y a quelques jours, concédé “une responsabilité”.
"C'est arrivé sous ma direction. J'assume toute la responsabilité, parce que c'est arrivé sous ma direction", a-t-il déclaré dans un documentaire dont la chaîne américaine PBS a dévoilé un extrait le 26 septembre.
Pour la rapporteure spéciale de l'ONU sur les exécutions sommaires, Agnès Callamard, les propos de MBS sont une manière de se “distancer” du meurtre. "Il n'assume aucune responsabilité personnelle pour le crime, il crée une distance énorme entre lui et le crime lui-même, il crée des couches et des couches d'acteurs afin de se distancier de l'exécution, de son ordre et de son organisation", a-t-elle expliqué à l’AFP le 30 septembre, ne s’exprimant pas au nom de l’ONU.
Des “preuves crédibles”
Pour l’ONU et la CIA, il semble y avoir peu de doutes depuis plusieurs mois sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre de Jamal Khashoggi.
En décembre 2018, la directrice de la CIA, Gina Haspel, a expliqué à des sénateurs lors d’une réunion à huis-clos les éléments que son agence avait en sa possession sur l'assassinat du journaliste. “Si le prince héritier faisait face à un jury, il serait condamné en trente minutes”, a déclaré à la sortie de cette réunion Bob Corker, républicain et chef de la commission des Affaires étrangères du Sénat.
Une enquête de l'ONU, rendue publique mi-juin, a quant à elle avancé des "preuves crédibles" liant le prince saoudien au meurtre. La rapporteure spéciale de l'ONU, Agnès Callamard, a alors indiqué avoir "déterminé qu'il existe des éléments de preuve crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle des hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier". Riyad a rejeté ces accusations, qualifiant le rapport d’”accusations sans fondement”.
Un procès opaque
Les différentes versions avancées par le pouvoir saoudien sont aussi de nature à renforcer les doutes autour du meurtre de Jamal Khashoggi. Vingt-quatre heures après sa disparition, le consulat général d'Arabie saoudite à Istanbul a expliqué que l'éditorialiste critique du pouvoir saoudien avait disparu après avoir quitté le consulat saoudien. Plusieurs explications de Riyad ont suivi, et notamment des mensonges – au regard de ce que l’on sait un an après – sur les circonstances de la disparition.
Riyad a finalement reconnu le 20 octobre 2018 que le journaliste avait été victime d’un meurtre, déclarant : “Nous sommes déterminés à punir ceux qui (en) sont responsables”. Le pouvoir a aussi fait arrêter 18 ressortissants soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre du journaliste. Onze de ces suspects ont été rapidement traduits en justice, et leur procès à huis-clos, commencé en janvier dernier, n’est toujours pas fini un an après la mort de Jamal Khashoggi.
On sait seulement pour le moment que le procureur a requis cinq condamnations à mort parmi ces onze suspects, et que les diplomates des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU – dont un Français – ainsi que de la Turquie sont autorisés à assister en tant qu’observateurs au procès. Que pensent-ils de la tenue de ce procès opaque ? Il y aurait un “quasi-complet manque de transparence autour (de celui-ci)”, estime le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’est exprimé le 29 septembre dans le Washington Post.