Les retrouvailles entre Me Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall procurent un sentiment de «bonheur et fierté» à Abdou Khafor Touré. L’ancien porte-parole de la Fédération nationale des cadres libéraux plaide une amnistie pour Karim Wade et Khalifa Sall au nom de «la paix sociale, la stabilité et la cohésion nationale». Dans cet entretien, le responsable de l’Apr à Guédiawaye évoque l’actualité du Pds et de la Compagnie générale immobilière du Sahel.
Quel commentaire faites-vous de la libération de Khalifa Sall ?
Je crois que c’est une excellente initiative. Cela concourt à apaiser les cœurs, à ramener laSérénité et à rétablir la confiance. Les évènements en cours permettent de poser les germes d’un dialogue franc, constructif et inclusif qui aboutira à un approfondissement de la démocratie sénégalaise et à une accélération du rythme de développement économique et social.
Khalifa Sall et Karim Wade doivent-ils bénéficier d’une amnistie ?
Si cela permet de renforcer la paix sociale, la stabilité et la cohésion nationale, je suis totalement d’accord pour qu’à l’issue du dialogue national, les conditions d’un rétablissement de Karim et Khalifa dans leurs droits civils et politiques soient trouvées. Elles peuvent l’être par une loi d’amnistie ou par une réforme du Code pénal qui supprimerait les articles afférents aux conditions d’éligibilité.
Macky Sall devait-il se lancer dans cette direction que certains considèrent comme une chasse aux opposants ?
Je pense que nous sommes dans une nouvelle séquence de notre histoire politique qui requiert l’esprit de dépassement, le patriotisme, une commune volonté d’être au service des intérêts de nos compatriotes et relever les défis futurs. Par conséquent, il ne sert à rien de ressasser le passé. Il faut simplement que ce passé nous permette d’avancer et de consolider nos acquis démocratiques et politiques. Par la force des choses, ils sont devenus deux acteurs majeurs du jeu politique dans notre pays. Il y a eu des requêtes allant dans le sens de permettre à Karim de rentrer et à Khalifa de humer l’air de la liberté. Aujourd’hui, Khalifa est libre. Peut-être demain, Karim va rentrer. A chaque jour suffit sa peine. Apprécions le moment présent de décrispation et laissons le temps faire son œuvre !
Demain, s’il y a un consensus national sur la question, je ne vois aucun inconvénient pour une amnistie.
Le cas échéant, le régime actuelle va-t-il pas réhabiliter des adversaires de demain ?
Non. Il s’agirait simplement de permettre à deux acteurs du jeu politique de jouer pleinement leur rôle.
Quelle lecture faites-vous des retrouvailles entre Macky Sall et Abdoulaye
Wade vendredi, lors de l’inauguration de la mosquée Massalikoul Jinane ?
Je suis animé d’un sentiment de fierté et de bonheur. Nous venons de vivre un évènement important de l’histoire de notre pays. Un fait qui ferme une ère et inaugure de nouvelles perspectives. C’est heureux que ces deux hommes et grands leaders se soient réconciliés en ce jour historique d’inauguration de la mosquée Massalikoul Jinane. Nous tous qui sommes proches de Wade et du Président Macky Sall vivions mal cette guerre, un combat inutile. Malheureusement, on a perdu beaucoup de temps, d’énergie pour rien. Il est heureux que la voie de la sagesse, de la lucidité, du réalisme ait prévalu en fin de compte.
Nous sommes tous de la même famille politique. Me Abdoulaye Wade est le père du Libéralisme en Afrique et Macky Sall se prévaut de cette idéologie. Par conséquent, celui qui a implanté ce Libéralisme au Sénégal et en Afrique, naturellement, doit se réjouir d’avoir un successeur libéral à la tête du Sénégal. Macky Sall est le fils politique de Me Wade. J’ai toujours œuvré pour leur réconciliation. Quand cela se concrétise, on ne peut être qu’heureux.
Macky Sall a fait 19 ans de compagnonnage avec le Président Wade et des liens se sont tissés. Evidemment, des contentieux politiques ont eu lieu. Il faut oublier le passé, même s’il faut retenir les leçons de ce passé pour dégager de nouvelles perspectives. Nous qui avons accompagné les deux hommes savons que Macky et Wade se vouent un respect et une estime réciproques.
L’exil de Karim ne serait-il pas un blocage à ces retrouvailles ?
Je ne sais pas si Karim est exilé, je sais qu’il vit en ce moment à l’étranger. Mais ça ne peut pas constituer un blocage. Vous savez, l’œuvre politique de Abdoulaye Wade est gigan- tesque. Cela nous fait tous mal que Wade assiste à la déliquescence et à la désagrégation de son œuvre. A son âge, il est important qu’il soit au-dessus des contingences partisanes. Il est l’un des hommes politiques les plus âgés de notre pays avec le doyen Amadou Makhtar Mbow. Si on l’aime, on doit l’aider à être au-dessus de la mêlée. A partir de là, il pourra jouer un très grand rôle. Maintenant, il y a des contentieux politiques qui peuvent trouver des solutions. Si Karim est lucide et réaliste, son retour ne doit pas poser de problème. Dans le cadre de ces retrouvailles, tous ces problèmes peuvent trouver des solutions. On doit aider Wade à vivre tranquillement. Si cela passe par un retour de Karim, pourquoi pas ? Il faut que tout le monde soit réaliste avec un esprit constructif.
Est-ce que le Président Macky Sall n’est pas en train de regretter la politique de la traque des biens mal acquis ?
Ce n’est pas un regret. C’était un temps politique.
La traque était donc politique ?
Non, je vous ai dit en début d’entretien que ces combats étaient malheureux. Toutes les grandes guerres finissent autour d’une table de négociations.
Macky Sall n’a-t-il pas perdu du temps dans cette traque ?
C’est de l’histoire ancienne. Mais je crois que ces problèmes auraient pu être réglés autrement.Vous fustigiez cette traque à l’époque... Oui, on a perdu du temps avec cette traque. Il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie. Depuis 2013, je dis qu’on n’avait pas besoin de cette confrontation. Des gens ont accepté ce qu’ils avaient refusé au début. Si on avait été lucide dès le départ, on n’aurait pu nous épargner ces 7 ans de combat fratricide. A l’époque, il y avait des extrémistes dans les deux camps. On n’a paspu écouter les plus modérés.
Qu’est-ce qui différencie ces retrouvailles de celles de 2008 lorsque Serigne Bara, khalife des Mourides d’alors, avait réconcilié Wade et Macky, mais que cela n’avait pas empêché la procédure de destitution de Macky Sall à la tête del’Assemblée nationale ?
C’est différent. Le début de la crise entre Macky Sall et Wade a démarré en 2007-2008. Après 12 ans de combat, les retrouvailles à Massalikoul Jinane constituent l’épilogue de la confrontation Wade-Macky. La confrontation a duré 12 ans et non 7. Il y a eu plusieurs épisodes. Le Président Sall a dit qu’il va respecter le ndigël du khalife.
En tant qu’ex porte-parole de la Fédération nationale des cadres libéraux, quel regard portez-vous sur la crise au Pds ?
Vous savez, je n’aime pas parler des affaires du Pds aujourd’hui parce que j’ai dit en son temps les réformes qu’il fallait pour le parti. Nous n’avons pas été écoutés. J’ai démissionné du Pds en disant clairement que je ne suis pas d’accord sur l’orientation et la perspective. J’avais indiqué que la voie empruntée était sans issue. La perspective faisant de Karim Wade le candidat du parti n’était pas sérieuse.
Tout le monde savait que cette candidature n’allait jamais être acceptée. Tout ce que j’entends sur le fonctionnement du parti, nous l’avions dit. Je n’entends pas une chose nouvelle. Si je peux me permettre un conseil pour les frondeurs d’aujourd’hui, je leur rappelle juste un conseil que le Président Macky Sall nous avait donné en 2008 pour la première fois, et en 2015 une deuxième fois : «Vouloir engager un combat à l’intérieur du Pds contre Abdoulaye Wade, c’est perdre son temps.»
S’ils veulent engager un combat contre Wade, ils n’ont qu’à quitter le Pds. Tant que les textes du Pds sont en l’état, Abdoulaye Wade aura un droit de vie et de mort sur les militants. C’est lui qui décide du destin et du sort des responsables et des militants. Il faut changer les articles 22 et 23 des statuts du Pds. A l’époque, les gens dont les actuels frondeurs nous insultaient.
Dans le cadre des Réformateurs, vous étiez reçu par le Président Sall. Est-ce que cela ne justifie pas ce grief porté contre vous par la direction du Pds d’«accointance avec le pouvoir» ?
C’est absolument faux de dire que nous étions en accointance avec le pouvoir. En un moment, le Président a fait appel à certains d’entre nous, pas dans un cadre groupé. Il m’a reçu moi-
même. Le Président a toujours eu de bons rapports avec certains d’entre nous. Il m’a dit qu’on perd du temps dans ce combat. On n’avait pas posé le débat pour quitter le Pds à l’époque. C’est un débat de fond et de principe pour donner un avenir et une perspective au parti. Et l’histoire nous a donné raison aujourd’hui.
Est-ce que vous avez le sentiment que le Pds est désormais entre les mains de Karim Wade ?
(Rires) Le Pds est derrière moi, je ne veux plus parler des questions internes.
Quelle est l’utilité de la Compagnie générale immobilière du Sahel que vous dirigez ?
Ce n’est pas une direction nationale, c’est une société privée et anonyme. Vous le verrez à la fin de l’année lorsqu’on va démarrer nos activités commerciales.
Donc, vous n’avez pas encore démarré ?
Si, on a bien démarré. Je parle des activités commerciales. Nous sommes une société privée de droit sénégalais avec pour actionnaire unique la Caisse des dépôts et consignations. La Cdc s’inscrit dans une perspective de filialisation de certains de ses métiers. Elle est un investisseur institutionnel et l’idée est de créer cette filiale pour porter les actifs immobiliers de la Cdc.
Notre objectif est aussi de contri-buer à l’atteinte de la mission d’un financement du logement social et de standing qui est assignée à la Caisse. C’est un modèle unique que nous sommes entrain de construire et qui n’existe pas au Sénégal. Notre domaine d’intervention est l’immobilier. Cette société deviendra dans les 5 prochaines années un acteur important de l’immobilier. Nous avons consacré notre première année à la mise en place de l’organisation. C’est une société qui sera à la fois un investisseur, un développeur et un promoteur immobilier.
Malgré tout, l’accès au logement est très cher à Dakar...
Il faut le dire : c’est très cher. C’est la première préoccupation des jeunes, des femmes et du citoyen en général. Le coût d’acquisition de logement ou d’accès à l’habitat dans notre pays, il n’y a aucune rationalité économique qui le justifie. Les instruments de l’Etat doivent concourir à baisser le coût d’accès à l’habitat et au loyer. On ne pourra réaliser cela qu’en ramenant la politique de location-vente, une politique de construction et de promotion de location-simple.
Donc ,la Cgisne ferapaspartie des structures supprimées dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat ?
Pas du tout. Je vous dis que nous sommes une société privée. On ne fonctionne pas avec un budget de l’Etat. J’ai été nommé par un Conseil d’administration sur proposition du président de la République. La Cgis n’est pas une société publique. Elle va générer ses produits sur la base de ses activités commerciales propres. Notre budget provient de l’activité qu’on développe. Si la Cgis ne génère pas de produits, elle va disparaître. On n’est pas comme la Sicap ou la Sn-Hlm. Ce n’est pas l’Etat qui va nous enrichir, ce sera plutôt l’inverse.
LE SÉNÉGAL NE DISPOSE QUE DE 60 URGENTISTES
Le Sénégal ne dispose que de 60 urgentistes. Mais, 30 autres sont en formation. « C’est déjà bien parce que le métier d’urgentiste est nouveau dans notre pays », a fait savoir dans « Le Soleil » le Pr Mamadou Diarra Bèye, chef du SAMU
Le Sénégal ne dispose que de 60 urgentistes. Mais, 30 autres sont en formation. « C’est déjà bien parce que le métier d’urgentiste est nouveau dans notre pays », a fait savoir dans « Le Soleil » le Pr Mamadou Diarra Bèye, chef du Service d’assistance médicale d’urgence (Samu).
Pr Bèye de préciser que l’urgentiste est un diplômé universitaire, mais pas un spécialiste. Une manière pour lui de dire, que si l’Etat met des moyens conséquents à la disposition des urgentistes, ces derniers pourront réduire de moitié des morts subites ou des arrêts cardiaques notés de plus en plus au Sénégal.
SALL BATAILLE DE L’OPINION ENTRE MACKY ET KHALIFA
Le camp de Macky Sall affirme que c’est l’ancien maire de Dakar qui a demandé à être gracié. Celui de Khalifa Sall le réfute catégoriquement
Le camp de Macky Sall affirme que c’est l’ancien maire de Dakar qui a demandé à être gracié. Celui de Khalifa Sall le réfute catégoriquement. La bataille de l’opinion reprend de plus belle.
Khalifa n’a jamais sollicité une grâce.» «C’est Khalifa Sall qui en a fait la demande.» La libération de Khalifa Sall était pourtant un fruit politique mûr que finalement personne ne veut mettre dans sa bouche. Mais on est là dans une bataille de communication, une bataille de l’opinion, une bataille politique. Et l’on peut même dire une bataille électorale. Avant l’heure. Parce que, de toute façon, il est ici question d’en tirer le maximum de profit. C’est la finalité. Qui plus est pour un dossier judiciaire, mais surtout politique.
Il est évident que le chef de l’Etat a saisi l’appel de Massalikoul Jinane à la paix qui s’est traduit par la poignée de main avec Wade. Et puis, par la grâce accordée à Khalifa Sall deux jours après. Il est aussi évident et c’est de bonne guerre- que les proches de l’ancien maire de Dakar ne laisseraient pas l’idée d’une libération quémandée germer. Chacun veut prendre l’opinion à témoin. Dans un combat, il y a toujours un vainqueur et un vaincu. Mais, là, personne ne veut abdiquer. Parce qu’au début et à la fin de cette histoire de caisse d’avance, il y a la politique. Ensuite la politique. Et enfin la politique. C’est comme lorsqu’il s’est agi de proposer à Khalifa Sall de payer une caution pour ne pas aller à Rebeuss ou pour en sortir par une liberté provisoire.
Si, à cette étape, certains de ses conseillers lui avaient suggéré de le faire, Khalifa Sall, lui, le politique, l’ambitieux, le présidentiable, avait préféré la voie de la prison plutôt que de passer le «couteau» à son adversaire. C’était une question de vie ou de mort… politique ! Payer serait accepté d’avoir commis une faute. Il avait d’ailleurs mis quelque chose sur la table : maisons, terrains, argent, mais avait été accusé de faux. Ses proches avaient aussi lancé une campagne de levée de fonds pour payer sa caution en comptant sur les Sénégalais d’ici et de la diaspora. Mais sans succès. C’était aussi la même querelle entre le Pds et le pouvoir lorsque Karim Wade a été gracié et libéré nuitamment. L’enjeu est donc de taille :
Grâce oui, mais pas sur demande de Khalifa Sall qui, sans doute, pense déjà à se refaire politiquement après avoir été écarté de la Présidentielle, perdu ses mandats de maire et de député. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre que, même s’il était le premier à souhaiter sa libération, il serait obligé de contrecarrer une communication présidentielle orientée vers une demande de grâce de sa part.
Son successeur à la marie de Dakar, Soham Wardini, l’avait pourtant dit : «Ceux qui refusent la grâce ne savent pas ce que Khalifa Sall vit en prison!» Dimanche, elle a pourtant remercié le chef de l’Etat d’avoir tenu sa promesse avec quelques larmes d’émotion. Puisqu’elle même est allée supplier Macky Sall de libérer son camarade de Taxawu senegaal d’abord en privé, puis en public, précisément lors du lancement du dialogue national le 28 mai dernier. Le combat (politique) continue. A quelques mois, en principe, des élections territoriales.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
À KHASSIMOU, LA RÉPUBLIQUE DOIT ÊTRE RECONNAISSANTE PLUTÔT !
De partout, depuis l’annonce de la libération de Khalifa Sall, on lui est tombé dessus. Le reproche qui lui est fait ? Avoir sollicité une grâce pour Khalifa Sall qui n’en aurait pas voulu
On peut dire qu’il n’a pas été à la fête, le pauvre Me Serigne Khassimou Touré ! De partout, depuis l’annonce de la libération de Khalifa Sall, on lui est tombé dessus. Le reproche qui lui est fait ? Avoir sollicité une grâce pour Khalifa Sall qui n’en aurait pas voulu. Il convient de se calmer un peu. Cette situation ne pouvait pas durer éternellement. Le président de la République étant disposé à gracier l’ex-maire de Dakar pourvu qu’il le demande, et l’intéressé n’étant pas prêt à le faire pour tout l’or du monde, il fallait bien sortir de cette situation.
Et tant mieux si, en prenant l’initiative personnelle de solliciter cette grâce pour le compte de son frère Mbaye Touré, bien sûr, mais aussi de l’ancien patron de celui-ci, Khalifa Sall, et de leur collègue Yaya Bodian, il a aidé la République a sortir d’une situation embarrassante. D’une bien mauvaise passe. Le brillant avocat Me Khassim Touré souffrait sincèrement de la détention de son frère consanguin, une souffrance amplifiée par le fait que certains, dans sa famille, ne manquaient pas d’insinuer qu’il ne s’impliquait pas réellement dans la défense de Mbaye Touré vu qu’ils n’ont pas la même mère. Ces mauvaises langues disaient à qui veut l’entendre que Khassim, compte tenu de ses bonnes relations avec plusieurs autorités du régime en place, aurait dû les mettre à profit pour obtenir la libération de son frangin.
Après que toutes les procédures ont été épuisées au niveau des tribunaux où il s’était battu comme un lion, il guettait la moindre occasion d’obtenir une grâce. Lorsqu’il en a eu une, il a tenu à en faire profiter Khalifa Sall et Yaya Bodian. Et c’est après avoir écrit au président de la République pour demander une grâce, qu’il a informé Khalifa Sall en lui tenant à peu près ce langage : « Grand, j’ai demandé une grâce en ton nom en tant que petit-frère. Cela étant fait, je suis prêt à subir ton châtiment. Si tu veux me chicoter, je t’offre mon dos. Et si tu m’insultes, j’encaisserai. Je l’ai fait parce que j’estime que c’était mon devoir et j’ai pris mes responsabilités. » Ainsi mis devant le fait accompli, que pouvait bien faire Khalifa Sall ?
Il s’est contenté de hocher la tête et de soupirer : « togne ngama wanté meneulou mala dara ». Pour dire que Me Khassimou Touré mérite qu’on lui tresse des lauriers plutôt que cette querelle picrocholine qui lui est faite depuis dimanche ! Une querelle dont il ne faut pas écarter une certaine jalousie face à la gloire tirée par Khassimou du happy end auquel on vient d’assister.
La République doit lui être reconnaissante, assurément, d’avoir permis la libération de Khalifa Sall et de ses codétenus…
’’LE POTENTIEL" DES CAMPAGNES SÉNÉGALAISES EN EXERGUE PAR LE BIAIS DE L’ART
"La Chine a un vaste programme de développement des campagnes chinoises, l’idée est d’exposer les initiatives décentralisées au Sénégal pour voir les synergies possibles dans le cadre de la recherche afin de valoriser les terroirs"
"La Chine a un vaste programme de développement des campagnes chinoises, l’idée est d’exposer les initiatives décentralisées au Sénégal pour voir les synergies possibles dans le cadre de la recherche afin de valoriser les terroirs", a expliqué le critique d’art sénégalais Massamba Mbaye, dans un entretien avec l’APS.
Il rendait compte de ce symposium organisé ce week-end à Dakar, au Musée des civilisations noires, dans le prolongement de l’exposition "L’émergence de la campagne chinoise à travers le développement", organisée de concert avec la Shanghai Academy of fine arts.
Plusieurs experts culturels, dont des artistes, enseignants et promoteurs culturels ont participé à ce symposium, selon Massamba Mbaye, critique d’art et journaliste.
L’intervention de l’architecte Etienne Diène par exemple portait sur "L’art, la campagne et la mondialisation : les dynamiques architecturales dans les campagnes". Son propos était dit-il de montrer toute la richesse architecturale des campagnes sénégalaises qui transparait à travers l’ingéniosité dans la mise en espace.
Il a cité comme exemple "la case à impluvium, bâtiment en boue ronde, surmontée d’un toit de chaume en Casamance au Sud du Sénégal, les constructions en terre latéritique en pays bassari à l’est du pays, les constructions à base de Typha, le singulier centre culturel de Sinthian".
Le docteur Thierno Guèye, philosophe et enseignant chercheur à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF), a lui mis en exergue l’écovillage de Ndem, selon lui "illustratif du mode de vie alternatif pour ce monde surtout occidental peu soucieux au final de l’environnement", a rapporté Massamba Mbaye.
"Ndem est une illustration du potentiel humain africain bâti par le savoir sain avec une bonne dose de spiritualité incarnée par le guide de Ndem : Serigne Babacar Mbow. Nous pouvons dire que le succès de cette initiative repose essentiellement sur la foi et les expertises traditionnelles locales et solidaires", a-t-il commenté.
Les artistes Ousmane Dia et Kan-Si ont exposé par vidéo-conférence leur expérience respective de la valorisation des terroirs, depuis la Suisse pour le premier et les Etats-Unis pour le second.
Initiateur de "Tambacounda-Genève-Dakar" (TGD), Ousmane Dia a expliqué que ce projet d’échanges culturels "a été une formidable opportunité pour les artistes de Tambacounda de vivre de leur art", indique-t-il.
"De 2001 à 2018, le Collectif artistes plasticiens (CAP) a organisé quinze projets artistiques dont onze échanges artistiques et culturels qui se sont déroulés à tour de rôle dans trois villes : Tambacounda au sud-est du Sénégal, Genève en Suisse, et Dakar, capitale du Sénégal".
"Plus de mille deux cent artistes, étudiants d’écoles d’art ou collégiens, originaires de plus de 26 pays ont pris part à ces échanges qui se sont succédés sous le sigle de Tambacounda-Genève-Dakar (TGD)", a rappelé Ousmane Dia, cité par Massamba Mbaye.
Au final, "TGD a permis de réaliser des activités à fort impact pour ces populations très éloignées de la capitale du Sénégal. Il a permis de changer le cadre de vie de Tambacounda notamment par l’art qui a été une véritable rampe de lancement d’autres initiatives dans le domaine de l’éducation, de l’environnement, de la cohésion sociale, de l’économie etc. "
Kan-Si a pour sa part montré comment son initiative conjointe avec Mushana Ali, une artiste américaine, a permis de revitaliser le secteur culturel à Mbodiène en créant un pôle intégré de valorisation du patrimoine sénégalais.
A l’issue des échanges, la commissaire de l’exposition, la Chinoise Su Ouyang de l’Académie des Beaux-arts de Shanghai, a répertorié les pistes de partenariat sino-sénégalais à travers la culture.
Les participants ont fait différentes propositions, dont des workshops, des échanges académiques, des initiatives conjointes dans le domaine de l’architecture, etc., allant dans le sens de la mise en lien entre créateurs des deux pays.
Arrêt de travail des concessionnaires de nettoiement
Les concessionnaires de nettoiement n’en peuvent plus. Ils courent derrière, au moins, 5 mois d’arriérés de paiement. Selon Issa Seck qui a porté leur parole, ils ont épuisé toutes leurs réserves financières. Les concessionnaires de nettoiement alertent ainsi les autorités pour éviter une surprise désagréable. Car, au-delà de cette semaine, ils ne pourront pas assurer le ramassage des ordures. La capitale va renouer avec les tas d’immondices. En tout cas, les autorités doivent agir, avant qu’il ne soit tard.
Khalifa Sall s’est rendu nuitamment à Tivaouane
Élargi de prison par décret présidentiel dimanche dernier, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Babacar Sall, n’a pas mis du temps pour renouer le contact avec ses proches. D’après nos confrères de «asfiyahi», après l’accueil chaleureux auquel il a eu droit à Dakar, Khalifa Sall s’est rendu tard dans la nuit à Tivaouane vers 4h du matin, pour se recueillir aux mausolées de son homonyme, Serigne Babacar Sy et de Seydil El Hadj Malick Sy. Une vive émotion a envahi l’atmosphère lors du premier contact du leader de Takhawou Dakar avec l’homme au «bonnet carré» Cheikhal Khalifa. Avant son départ pour Tivaouane, il a reçu à son domicile de Dakar Serigne Cheikh Oumar Sy Djamil.
Barth annonce la candidature de Khalifa Sall pour 2024
L’édile de Mermoz/Sacré-Cœur, Barthélémy Dias annonce la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle de 2024. Pour lui, l’ancien maire de Dakar a rendez-vous avec l’histoire et les Sénégalais. Et les Sénégalais ont besoin de lui. Barthelemy Dias s’est prononcé sur l’actualité en marge de la réunion du Conseil municipal de sa commune. Il considère que son mentor a été mis de force en prison pour l’empêcher de participer à l’élection présidentielle de février 2019. Barthelemy Dias a regretté n’avoir pas pu accompagner Khalifa Sall de la prison de Rebeuss aux Parcelles Assainies. Il a appris la nouvelle, alors qu’il revenait de ses champs après 20h.
Forum de Kaolack
Les mandataires du département de Kaolack à l’Assemblée nationale et les populations ont échangé sur les goulots d’étranglement du développement de la ville, lors d’un forum tenu dans les locaux du Conseil départemental. Cette initiative dénommée «Diakarlo ak Askan wii» a permis aux parlementaires d’une part d’évaluer les politiques publiques mises en œuvres en faveur du département et de rendre compte de leurs activités au sein de l’Assemblée nationale, conformément à leur devoir de redevabilité, d’autre part, de recueillir les doléances des habitants. Au sujet des préoccupations des populations, figurent l’assainissement, l’insécurité galopante, le besoin de financement des femmes entreprenantes et l’emploi des jeunes. Les députés ont pris l’engagement de porter les problèmes à l’Hémicycle à l’occasion de la prochaine rentrée parlementaire. Parmi les députés présents à la rencontre, il y avait Awa Guèye, Adji Mbergane Kanouté et Thédore Monteil. La rencontre a également vu la participation de Moundiaye Cissé de l’Ong 3D.
L’Afp félicite Macky Sall
L’Alliance des Forces de Progrès (Afp) se réjouit des retrouvailles entre le Président Macky Sall et Me Abdoulaye Wade sous la supervision et la régulation de Serigne Mountakha Mbacké, dont la générosité et l’humanisme ont rencontré un esprit de dépassement qui mène nécessairement à l’apaisement. Dans cet esprit, l’Afp salue la décision du président de la République d’accorder une grâce à Khalifa Ababacar Sall. Pour les progressistes, les défis que les Sénégalais doivent relever, sous le magistère du Président Macky Sall, revêtent un caractère stratégique et il est utile que la Nation, dans toutes ses composantes, appréhende les enjeux et les véritables priorités. Moustapha Niasse et compagnie félicitent le Président Macky Sall et l’encouragent dans ses choix, eu égard aux perspectives de la construction de l’économie pétrolière et gazière et du développement du Sénégal.
Abdoul Mbaye sa perdu sœur
Le président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail(Act) est en deuil. En effet, l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye a perdu sa sœur Mme Fatou Mbaye. La défunte était une militante engagée de l’Act.
Ouverture des classes
C’est la fin des vacances. Les enseignants et le personnel administratif reprennent aujourd’hui le chemin de l’école, après deux mois de vacances. L’ouverture des classes pour les enseignants est prévue pour aujourd’hui sur l’ensemble du territoire. Ils devancent les élèves qui seront à l’école jeudi prochain. Reste à savoir si le concept «oubi tay jang tay» sera matérialisé avec la présence de l’eau dans certaines écoles. En plus, les parents d’élèves tardent toujours à désherber les écoles.
«La Maison des reporters» voit le jour
Il est jeune journaliste sorti du Cesti. Mais cela ne l‘a pas empêché de voir très tôt grand. Notre confrère Moussa Ngom a lancé hier une plateforme média qui se veut indépendante où les journalistes ont la possibilité de travailler sur des questions d’intérêt public. «Il s’agit de la Maison des reporters. Un projet média pas comme les autres avec un modèle économique assez particulier», souligne M. Ngom. Il indique que les journalistes peuvent ainsi s’inscrire sur la plateforme et proposer des sujets qui seront financés par le public. Ainsi une fois la production réalisée, elle sera proposée aux médias classiques qui pourront acheter les droits, à défaut la Maison des Reporters se propose de se les procurer. La Maison des reporters compte se baser sur la pertinence des sujets proposés et non sur l’expérience du journaliste. Le reportage, l’enquête et le portrait sont les genres journalistiques privilégiés. Et pour la réalisation des productions, chaque journaliste sera parrainé et coaché par un journaliste expérimenté du début à la diffusion de son enquête. Il faut dire que Moussa Ngom avait levé 16 millions de Francs CFA de juin à septembre 2019. Mais au bout du compte, il n’a pu réunir que 1.401.950 Fcfa versés par 134 contributeurs.
Ousmane Ndiaye se faisait passer pour un contrôleur économique
Ousmane Ndiaye et son ami Sidi Diop ont été attraits hier à la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour répondre des chefs association de malfaiteurs, vol en réunion et usurpation. Les prévenus se faisaient passer pour des agents de contrôle économique auprès des commerçants afin de leur soutirer de l’argent. Les mis en cause se sont associés avec un policier radié, Ibou Touré. Ils opéraient à Yoff et Ngor. Pour réussir leur coup, ils brandissent de fausses cartes professionnelles de la police. En procédant au contrôle de marchandises, ils soustraient des affaires. Ils sont démasqués par le boutiquier Zacharia Ba dont le téléphone portable a été volé. Il a alerté la police. Mais l’ancien policier Ibou Touré a réussi à prendre la fuite. Ses acolytes Sidy Diop et Ousmane Ndiaye sont arrêtés. Des téléphones portables, des cartes de recharge téléphonique, des paquets de cigarette et une somme de 250.000 Fcfa ont été retrouvés par devers eux. Ousmane Ndiaye a été condamné à un an de prison ferme. Plus chanceux, son acolyte âgé de 18 ans a été relaxé.
Eiffage lance une plateforme dédiée aux solutions bas carbone
La société Eiffage annonce le lancement d’une plateforme dédiée au carbone et au climat. Dénommée «Sekoya Afrique», l’initiative a pour objectif d’accompagner la transition énergétique du continent, selon Missira Keita, la directrice en charge de la responsabilité sociale de la compagnie. La plateforme permettra, selon ses porteurs, de faciliter la mise en place d’un secteur industriel bas carbone et adapté aux enjeux du continent en termes de climat. Il s’agit de faciliter l’identification des solutions nouvelles comme existantes et de favoriser l’interaction entre tous les acteurs. Eiffage a d’ailleurs, selon la responsable, annoncé des dispositifs de financement d’innovations internes pour accélérer la mise en place de solutions bas carbone en amont. Le lancement de «Sekoya Afrique» permettra une application à grande échelle des solutions trouvées tout en saisissant les opportunités d’innovation disponibles.
La coalition du Président Barrow se déchire
C’est au sortir d’une audience avec Adama Barrow que Fatoumata Jallow Tambajang, présidente d’honneur de la «Coalition 2016», par ailleurs ancienne vice-présidente de la Gambie, a annoncé que la coalition a décidé d’accorder au Président Barrow un mandat de 5 ans. Non sans préciser que cette décision résulte de deux années de concertation avec tous les partis. Madame Tambajang justifie cette décision par le lancement de plusieurs programmes qui ne peuvent pas être achevés en 3 ans. Mais ce qu’elle n’a pas dit, c’est le désaccord des deux principaux partis de la coalition à savoir le Parti Démocratique Unifié (UDP) de Ousainou Darboe et le Parti Démocratique pour l’Indépendance et le Socialisme (PDOIS) de Halifa Sallah. Les deux formations dénoncent une décision unilatérale parce qu’elles n’ont pas été consultées. La durée de mandat du chef de l’Etat fait l’objet de polémique au sein de la classe politique. Entre temps, un mouvement citoyen dénommé «Operation 3 years Jotna» a vu le jour.
Ibrahima Dièye, coordonnateur And Dolele Khalifa de Saint-Louis :
La libération de Khalifa Sall a été accueillie avec joie à Saint Louis par ses sympathisants. Le coordonnateur départemental du mouvement «And doléle khalifa», Ibrahima Dièye a manifesté hier son émotion et sa joie de voir son mentor recouvrer la liberté. Mais, il se dit triste de constater que Khalifa Sall a vécu des moments de galère lors de son séjour carcéral à Rebeuss. «Nous remercions tous les hommes et femmes épris de paix et de justice qui se sont battus pour notre leader», a déclaré Ibrahima Dièye qui estime que le combat doit continuer. Aussi, invite-t-il tous les militants et sympathisants à se mobiliser pour relever les défis politiques qui se présenteront devant eux. «Nous devons nous mobiliser pour conquérir le pouvoir. Khalifa Sall est plébiscité par le peuple sénégalais. Nous avons un leader charismatique, aimé par tous les Sénégalais pour son esprit diplomatique et son honorabilité», clame-t-il avant d’ajouter que l’ancien maire de Dakar va soumettre bientôt au peuple un programme socioéconomique et politique pour être le successeur de Macky Sall.
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MATI DIOP : "ATLANTIQUE EST UN FILM SUR LA JEUNESSE FANTOME, DISPARUE EN MER"
Invité du jour
FRANCE 24 |
Pauline PACCARD |
Publication 01/10/2019
La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop est la première réalisatrice noire à avoir été sélectionnée puis primée en compétition au Festival de Cannes. "Atlantique", son premier long métrage couronné du Grand Prix du Jury, sort en salles demain en France. Un film politique, une chronique sociale, un conte surnaturel habité par les djinns.
ADAMA GAYE RACONTE LES AFFRES DE REBEUSS ET SOLDE SES COMPTES
En exclusivité, Le Témoin et Walf quotidien se sont entretenus avec le journaliste-consultant et activiste politique
S on arrestation par des éléments de la redoutable DIC suivie de son incarcération dans les geôles de Rebeuss pour offense au chef de l’Etat a constitué l’un des plus polémiques dossiers politico-judiciaires mettant aux prises le pouvoir actuel et un de ses contestataires. Le caractère tonitruant, pour ne pas dire éruptif, de l’homme, sa dimension intellectuelle adossée à sa renommée internationale ont du passer par là. Sans flegme, tel un sniper en attente de viser sa cible, c’est un Adama Gaye fraichement sorti de prison qui nous a accueillis dans son appartement, au milieu d’un parterre de bouquins. Parmi lesquels, ‘L’ordre du Monde’, l’ouvrage de réflexion politique de l’ancien secrétaire d’Etat américain Kissinger qu’il pose à côté. En exclusivité, Le Témoin et Walf quotidien se sont entretenus avec le journaliste-consultant et activiste politique.
Le Témoin : Suite à des post sur Facebook, vous avez été arrêté le 29 juillet avant d’être incarcéré à la prison de Rebeuss pour « offense au chef de l’Etat ». Comment avez-vous vécu cette détention ?
J’ai vécu ces moments avec beaucoup de sérénité et beaucoup de grâce. Quand, à l’aube du 29 juillet, comme on le faisait naguère dans les dictatures Est-européennes ou pendant l’ère nazie, des éléments de la Division des investigations criminelles (DIC) sont venus sonner à ma porte peu après la publication d’un texte que j’avais consacré aux ressources naturelles du Sénégal, notamment le pétrole et le gaz, j’ai tout suite compris qu’il s’agissait d’une prise d’otage et qu’ils étaient venus me capturer pour me jeter en prison. ‘À Rebeus, les deux premiers jours j’ai dormi à terre’ C’est à ce moment-là que j’ai averti via un post sur les réseaux sociaux pour m’assurer que le monde entier était au courant de la forfaiture en cours me concernant. Arrivé à la DIC, j’ai exigé à ce que mes droits soient respectés dès le départ. Notamment, la présence de mes avocats avant toute audition. Puis, lorsqu’on m’a notifié ma garde à vue, je me suis toute suite mis dans la tête et dans la peau de quelqu’un qui était un prisonnier politique et un prisonnier d’opinion. A la prison de Rebeuss, j’ai accepté les conditions monacales dans lesquelles on m’avait placé en me faisait passer la nuit par terre, sur des carreaux, dans une salle mal nettoyée pour mettre à l’épreuve ma foie et ma détermination. Les deux premiers jours, j’ai dormi par terre. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est au troisième jour que celui qu’on appelle ‘chef de chambre’ m’a désigné un petit matelas où je pouvais m’allonger.
A votre sortie de prison, vous avez évoqué une tentative d’intimidation venant de la part du régime de Macky Sall. Etant qualifié de journaliste très ‘reseauté’, est-ce à dire que vous détenez des informations susceptibles d’indisposer le pouvoir en place ?
J’ai des informations entre mes mains et je n’ai pas peur de les publier car je ne suis pas quelqu’un que l’on intimide. Et mieux, je ne suis pas prêt à faire la moindre concession, ni devant le juge d’instruction, ni devant les autorités de la prison. Quand il fallait dire non, je l’ai dit et de là à penser qu’ils peuvent m’intimider par la prison, c’est risible parce qu’aujourd’hui, l’information plus personne ne peut l’empêcher de circuler. Nous sommes à un âge où si vous tuez Adama, d’autres personnes pourront se charger de la divulguer.
Dans l’affaire des 10 milliard de dollars liant l’Etat du Sénégal, le frère du président Macky Sall, Petro Tim et le groupe BP, vous avez été soupçonné d’avoir tiré les ficelles. Jusqu’à quel niveau êtesvous impliqué dans l’orientation du travail de la journaliste auteure de cette enquête ?
Qui a dit que j’ai tiré les ficelles ? (Ndlr, il s’emporte avant de répondre). Pour ce qui est de cette révélation qui a mis à nu le scandale petro-gazier au Sénégal, j’ai été la première personne que la journaliste a contactée via un ami à moi. Et quand elle s’est rapprochée de moi, je n’ai pas hésité à lui fournir les infos que je détenais. Maintenant, il n’y a pas à vouloir traquer des ombres irrattrapables. Le problème que ce gouvernement devrait régler est celui de savoir comment se fait-il qu’une enquête pareille a été menée sans qu’il n’ait pu donner luimême son opinion là-dessus ? Parce que la journaliste a cherché à entrer en contact avec Aliou Sall et d’autres gens du gouvernement. Quand elle m’en a parlé, moimême j’ai tout fait en ce sens, mais ils n’ont pas voulu se prononcer. Donc, ils n’ont qu’à s’en prendre à euxmêmes
Pendant votre incarcération, le Dirpub du Témoin, Mamadou Oumar Ndiaye s’était porté en bouclier à vos cotés à travers un édito retentissant intitulé : « Moi, avocat du diable Adama Gaye ». Un titre qui témoignait, par ailleurs, le fait que vous avez été délaissé par bon nombre de personnes allant jusqu’à remettre en cause votre statut de journaliste. Qu’avez-vous ressenti à l’époque, derrière les barreaux ?
Il y a beaucoup de journalistes au Sénégal avec lesquels je ne souhaiterais pas partager le même métier. Et, il y a parmi eux des espions, des corrompus, certains qui ne savent même pas écrire, mais également d’autres qui ont été chassés de leur corps de métier d’origine. D’ailleurs, si ce sont ces gens-là qui déterminent maintenant l’appartenance au journalisme, j’ai peur pour cette profession dans ce pays. Quant à Mamadou Oumar Ndiaye, que je respecte depuis toujours, je pense qu’il a fait ce qui relevait de sa conscience parce qu’il était là dès le début et sait qui est journaliste et qui ne l’est pas. Et je suis persuadé qu’assis là où il était, en entendant certains propos à mon égard, il s’est dit : quels sont gens qui déblatèrent concernant Adama ? Beaucoup d’entre eux souhaiteraient avoir le parcours que j’ai. Maintenant, il y en certains qui sont allés trop loin et ils devront répondre devant la justice.
Toujours dans la foulée de cette polémique, un des medias comme « Jeune Afrique », dont vous avez été un collaborateur, s’est illustré dans le débat en vous classant hors du champ journalistique du fait que vous n’exerceriez plus la profession. Existe-t-il un contentieux entre vous et les administrateurs de ce media ?
Première chose. Je crains que M. Mehdi Ba ne soit pas dans le journalisme, mais dans l’écriture ethniciste. Lisez bien ses écrits ! Il a tendance à développer une culture très grave de l’ethnicisme. J’ai appelé le directeur de publication du ‘Jeune Afrique’ pour … D’une part, c’est comme si, aussi, il a une revanche à prendre sur mes écrits antérieurs et il a voulu profiter d’une circonstance pour écrire. Pour ce qui est des autres membres de ‘Jeune Afrique’, je crois qu’ils ont commis une grave erreur s’ils ont laissé passer ca. vous savez, moi, j’ai beaucoup fait pour ce media en y amenant des investissements à coup de millions d’euros. Mais en même temps, en toute modestie, j’y ai beaucoup appris. C’est pourquoi ce matin même, j’ai appelé le directeur de publication du ‘Jeune Afrique’ pour lui dire que je n’exclus pas de les poursuivre en justice pour que plus jamais on ne se permette de s’en prendre ad hominem à des gens pour faire plaisir à un pouvoir en place.
Sur le terrain politique, on note une certaine léthargie au sein de l’opposition sénégalaise depuis que le dialogue politique a commencé. Quelle lecture faites-vous de ce climat politique ?
Je dirais que c’est le pays lui-même qui est dans une situation de panne. Panne politique, panne sociale et économique. Tout ce qui est propre dans ce pays, c’est la musique et la danse s’accompagnant de formules et de tendances qui naissent à outrance. Et c’est cette médiocrité qui se reflète sur le champ politique et même sur le plan des idées à travers les débats qui sont engagés que je trouve quelques fois trop aériens pour concerner la marche et les enjeux du continent. L’exemple le plus récent est la querelle entre Souleymane Bachir Diagne et Boris Diop autour de Cheikh Anta Diop. Je rappelle que celui-ci porte le nom de mon grand père. Mais autant on peut parler de lui, autant on peut parler des morts dans les accidents, la criminalité montante, de la corruption, des détournements de deniers publics, des problèmes de santé, du monde paysan qui est dans le désarroi et de la capture du pays par l’étranger etc. Mais également, il est temps que l’on prenne du recul par rapport à la constitution du Sénégal dont on peut se servir comme on veut. Les processus électoraux sont intoxiqués, pour ne pas dire volés, et on sait enfin que les ressources naturelles du pays ont été bradées et perdues par les Sénégalais.
Par Gora NDIAYE
CONFERENCE DE PRESSE AU SIEGE DU FRAPP
Mamadou « Lénine » Diallo : Personnellement je n’ai rien contre prési Mack’s Niangal même si je lui trouve un air revêche et la mine boudeuse, comme s’il voulait faire peur à des enfants qui ne veulent pas aller se coucher
Mamadou « Lénine » Diallo : Personnellement je n’ai rien contre prési Mack’s Niangal même si je lui trouve un air revêche et la mine boudeuse, comme s’il voulait faire peur à des enfants qui ne veulent pas aller se coucher. Il est le plus souvent fâché comme si on lui avait fait quelque chose alors qu’on lui a tout donné !
Madior Salabigué : Mais il est comme ça naturellement, ce n’est pas quelqu’un d’extraverti…après tout chacun a sa nature et on ne peut pas lui reprocher d’être sévère car il ne le fait pas exprès !
Mamadou « Lénine » Diallo : En fait ce n’est pas ce qui me dérange
Madior Salabigué ; ce que je n’aime pas c’est le mode de gouvernance de notre pays basé sur le mensonge, l’injustice, la corruption, l’impunité, le népotisme, le clientélisme et son corollaire l’opportunisme. Nous nous attendions à des ruptures avec son arrivée au pouvoir, mais ça continue de plus belle ! tant qu’il en sera ainsi, Sunugaal ne connaîtra ni le développement ni la démocratie et restera à la traine…
Toussaint « Louverture » Mendy (sarcastique) : Madior Salabigué Fall ndiaga yaaram, en dépit de tout le bruit fait autour de pseudo-performances économiques, sais-tu que notre pays figure dans le peloton des pays les plus pauvres du monde? Toi-même ne te plains tu pas de ne plus manger que du fondé et du thiakri le soir, faute de mieux !
Madior Salabigué : (vaincu, la tête basse) Céététet !...Gayi baal lèen ma aq ! C’est vous qui avez raison ! Dëkk bi doxul ! Sunugaal dafa ndool !
( rideau)
Tableau 5
Conférence de presse au siège du FRAPP dans un quartier de la banlieue dakaroise. Assis derrière une grande table Guy-Marius Sagna et ses camarades font face aux journalistes de la presse nationale et internationale. L’ambiance est chaleureuse. Après le réglage des micros, et quelques mots de bienvenue adressés au public par un membre du bureau de FRAPP une main se lève. Le jeu des questions-réponses commence.
Samba Oumar Faye, du quotidien « Jant bi, l’astre du jour » : Guy-Marius Sagna, après plus d’un mois de détention à la prison de Rebeuss vous avez retrouvé la liberté, quels sont vos sentiments ? Merci pour votre question, mais avant toute chose je voudrais remercier du fond du cœur tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont apporté leur soutien durant l’épreuve que j’ai eu à subir. C’est aussi grâce à eux que j’ai réussi à tenir jusqu’au bout. Ma gratitude va également à mes avocats dont la compétence et la pugnacité ont fait merveille. J’en reviens donc à votre question Monsieur Faye. Comme de bien entendu, j’éprouve tout d’abord un immense soulagement car ce verdict est la preuve éclatante de mon innocence. D’autre part, tout le monde sait que Rebeuss ce n’est pas le King Fahd palace et qu’on ne peut qu’être heureux d’en ressortir sain et sauf…Cependant je dois dire qu’une grande tristesse m’habite aussi quand je pense à tous ceux que j’ai laissés là-bas et qui n’ont pas la même chance que moi. Il y a parmi eux des hommes de grande valeur, injustement incarcérés. A eux tous je souhaite de sortir le plus rapidement possible de ce pénitencier étouffant où ils ne méritent pas d’être enfermés. vous savez, la privation de liberté est la plus terrible sanction que l’on puisse infliger à un être humain ; s’il s’y ajoute des conditions de vie dégradantes, alors on est peut-être plus très loin de l’enfer !...
Madiambal Laax, « Siweul infos » : Monsieur Sagna, pouvez- vous nous dire comment vous avez vécu ces quelques semaines d’incarcération dans cette maison d’arrêt à la réputation si sulfureuse ? Je dirai que je les ai vécus avec philosophie (il marque une pause)…Oui avec philosophie et j’ajouterais, en serrant les dents, car le milieu carcéral ce n’est pas fait pour les enfants de chœur. On cherche à tout moment à vous humilier, à vous rabaisser et il vous faire preuve de courage et d’endurance pour pouvoir préserver votre dignité. Tenez, moi par exemple, dès que je suis arrivé ils m’ont obligé » à me mettre à poils. C’était pour m’humilier, me saper le moral au départ. Mais j’ai compris ce qu’ils voulaient et je ne suis pas tombé dans leur piège. Je me suis exécuté, non sans leur avoir fait remarquer le cynisme et l’inutilité d’un tel procédé. Ils ont rigolé, mais après ils m’ont foutu la paix. Au fil des jours j’ai appris connaître la mentalité des matons de Rebeuss qui est la même que celle de tous les gardiens de prison du monde. Heureusement ils ne sont pas tous mauvais et certains sont même très humains et n’hésitent pas à venir en aide aux détenus en difficulté. vous savez, beaucoup de gens ont le moral détruit à jamais après un séjour en cabane. A Rebeuss les détenus sont en permanence exposés aux brimades des matons ou même à l’agressivité de leurs propres compagnons d’infortune. Il ne faut pas être fragile ! je ne peux pas entrer dans les détails de la violence qui y règne, ce serait trop long à expliquer, mais sachez seulement que Rebeuss est un monde déshumanisé et ça, il est urgent que ça change. On ne peut pas continuer à tolérer de pareilles choses dans un pays signataire de la charte des droits humains !
Sakhéwar Diop, « Sahel News » : Le sigle de votre organisation « FRAPP, France dégage » laisse penser que vous êtes anti-français. Qu’en est-il exactement ? Alors là, il faut faire très attention ! je vais donc apporter quelques précisions et clarifier notre position de manière à éviter les interprétations tendancieuses et de mettre de l’eau au moulin de nos détracteurs. Tout d’abord je voudrais dire haut et fort que nous ne sommes pas anti-français et que nous ne l’avons jamais été ! Nous n’avons rien contre le peuple français avec lequel nous rattachent des liens historiques, fussent-ils douloureux. Nous avons en partage avec lui une langue, la langue française, et nous apprécions sa culture, même si le principe de réciprocité n’est malheureusement pas appliqué. Je le répète une fois de plus, nous apprécions le peuple français, et pas seulement à cause de ses desserts ! (il est interrompu par des éclats de rire et un tonnerre d’applaudissements)….Il faut que cela soit clair ! Par contre, et ça je le dis tout aussi franchement, nous n’aimons pas la France néocolonialiste, la France impérialiste, la France des multinationales et des cartels dont le seul but à Sunugaal et en Afrique est d’exploiter nos ressources naturelles et d’avoir la mainmise sur nos richesses et notre économie ! Cette France là, nous ne l’aimons pas et nous ne nous en cachons pas ! Nous ne pouvons pas l’aimer car elle veut continuer à faire de nous des tirailleurs serviles, des nègres banania et cela, nous ne l’accepterons jamais ! c’est donc à cette France là que nous nous adressons lorsque nous disons : « France dégage ! » (nouveaux d’applaudissements nourris) (à suivre…).
Par Seybani SOUGOU
UN ACTE ADMINISTRATIF INDIVIDUEL N’EST OPPOSABLE AUX TIERS QUE DU JOUR OU CEUX-CI EN ONT OFFICIELLEMENT CONNAISSANCE
Le décret de nomination de Papa Oumar Sakho est exécutoire à sa notification, mais n’est opposable aux tiers qu’à sa date de publication. A ce titre, tous les actes qu'il a pris depuis le 13 aout 2016 à l’égard des tiers sont entachés d’illégalité
Selon l’enseignant chercheur au Département de Droit Public de l’Université Cheikh Anta Diop, Nfally Camara, la non publication du décret de nomination du Président du Conseil Constitutionnel au journal officiel n’est entachée d’aucune illégalité. Pour défendre sa thèse, l’enseignant se contente d’une démonstration pour le moins simpliste : faire une comparaison entre un acte individuel et un acte règlementaire. Un premier constat : la thèse défendue par les partisans du régime n’est plus « le décret n’est pas publié au journal officiel, mais la publication au journal officiel n’est pas obligatoire ». Un aveu de taille : le décret 2016-1222 du 12 aout 2016 n’a jamais été publié au journal officiel. Ce constat fait, il est facile de battre en brèche, la thèse de M. Camara.
Un principe général de droit : L’acte administratif doit faire l’objet de mesures de publicité L’acte administratif, quel qu’il soit, doit faire l’objet de mesures de publicité. Un acte administratif n’est applicable à l’égard des tiers que s’il a fait l’objet de mesures de publicité suffisantes, conformes aux principes de sécurité juridique. Lorsque ces formalités sont accomplies, les décisions administratives deviennent opposables aux administrés et invocables par eux. Il convient de préciser que la date à laquelle l’acte devient opposable a plus d’importance que celle à laquelle il a été édicté.
En effet, jusqu’à la date d’accomplissement des formalités de publicité, l’administration ne peut légalement imposer l’application d’un acte administratif aux administrés. De même, la date d’accomplissement des formalités de publicité détermine le déclenchement du délai du recours pour excès de pouvoir. Dès que ces formalités sont accomplies, toute personne intéressée peut exercer ce recours dans un délai de deux mois. Pour être applicables aux tiers, les actes réglementaires et les actes individuels doivent faire faire l’objet de publicité Naturellement, il faut faire la différence entre les actes réglementaires (ou de portée collective) qui ne nécessitent pas de notification, et les actes individuels doivent être notifiés à la personne concernée, (l’acte est exécutoire à la date de réception de la lettre de notification).
L’enseignant Nfally Camara ne nous apprend rien de nouveau. L’acte administratif individuel est nominatif : il vise une ou plusieurs personnes dénommées : Ex la nomination du Président du Conseil Constitutionnel. Dans les 2 cas (acte réglementaire ou acte individuel), ce qui compte, c’est la publication, date à laquelle l’acte est opposable aux tiers (leur est applicable). Il faut le marteler une bonne fois pour toutes : un acte administratif individuel n’est opposable aux tiers que du jour où ceux-ci en ont officiellement connaissance ». A titre d’exemple, dans un arrêt rendu le 27 mars 2019 (n° 424394, 424656, 424695), le Conseil d’Etat (France) a annulé le décret n° 2018-694 du 3 août 2018, qui permettait au gouvernement de nommer les titulaires de 22 postes de consul dans le monde (il s’agit d’actes administratif à caractère individuel). Le recours contre ce décret a été possible parce qu’il a été publié au journal officiel. Sans cette publication légale, l’annulation des 22 nominations n’aurait jamais été possible.
Prenons maintenant un autre exemple qui concerne le Sénégal. Récemment, 3 personnes ont été nommées à l’IGE : l’inspectrice du travail Mame Khar Diallo, le magistrat Pape Amadou Fall et l’enseignant M. Diakhaté. Des membres de l’IGE ont précisé que ces nominations n’ont pas été soumises, à la commission consultative de l’IGE (une formalité substantielle). Pour qu’un recours puisse être exercé contre ces 3 nominations entachées d’illégalité, et pour que ces nominations puissent être annulées, il faut préalablement qu’elles soient publiées au journal officiel, pour déclencher les délais de recours et d’opposabilité.
Comment va faire M. Camara pour le cas de l’IGE (la publication n’est pas obligatoire ?) ? C’est une évidence que lorsqu’une personne est nommée, on lui notifie sa nomination. Le sujet ne réside à ce niveau. Le fait de notifier au destinataire de l’acte (Papa Oumar Sakho) qu’il est Président du Conseil Constitutionnel ne vaut pas publication. La publication de la nomination de Papa Oumar Sakho, est une obligation légale pour que ses actes soient opposables aux tiers. Au Sénégal, aux termes des dispositions de l’article 5 de la loi n° 70-14 du 6 février 1970 modifiée par la loi n° 71-07 du 21 janvier 1971 fixant les règles d’applicabilité des lois, des actes administratifs à caractère réglementaires et des actes administratifs à caractère individuel précise que « Sauf exception prévue par la loi et sous réserve de dispositions contraires, les actes administratifs à caractère individuel, quelles qu’en soient la forme et l’origine, deviennent exécutoires dès leur notification. lls ne sont pas opposables aux tiers que du jour où ceux-ci en ont officiellement connaissance ».
Ils ne sont pas opposables aux tiers que du jour où ceux-ci en ont officiellement connaissance : ce n’est pas du chinois ou du patois, mais du français M. Nfally Camara ! M. Camara a omis de préciser que tant que la publication de la nouvelle nomination de Papa Oumar Sakho en 2016 (pas sa notification) n’a pas été réalisée, le délai de recours demeure perpétuellement ouvert. M. Camara pourra-t-il nous préciser si le décret 2016-1222 du 12 aout 2016 comporte un article qui précise « le présent décret sera publié au journal officiel » ? Si tel est le cas, et ce sera forcément le cas, que pourra t’il nous dire sur cet article ? Que cet article ne sert à rien dans le décret ? Il faut arrêter de défendre l’indéfendable.
Invité de l’émission « Jury du dimanche » sur IRadio (une émission récente disponible), le Ministre Conseiller en communication de la présidence, Seydou Gueye interpellé sur la signature du décret de nomination d’Aminata Mbengue N’Diaye au HCCT, a précisé qu’un décret valable est « un décret signé, numéroté, enregistré et publié au journal officiel ». M. CAMARA at-il regardé l’émission en question ? Je le lui conseille vivement. Certains sénégalais ne le savent peut-être pas mais « Sur proposition du président du Conseil constitutionnel, peuvent être nommés par décret pour une durée de deux ans renouvelable, sans que leur nombre puisse dépasser trois, des enseignants des facultés de droit reconnus pour leur compétence en matière constitutionnelle et totalisant une expérience professionnelle d’au moins cinq ans ».
Autrement dit, M. Nfally Camara pourrait faire partie des enseignants bénéficiaires d’un décret de nomination, sur proposition de Papa Oumar Sakho. Au fait, ces décrets ont-ils été publiés au journal officiel afin que les citoyens s’assurent que les concernés remplissent les conditions requises ?
En résumé, le décret de nomination de Papa Oumar Sakho est exécutoire à sa notification, mais n’est opposable aux tiers qu’à sa date de publication (applicable).
A ce titre, tous les actes pris par Papa Oumar Sakho depuis le 13 aout 2016 à l’égard des tiers (citoyens ou partis politiques) sont entachés d’illégalité. NB : vous trouverez ci-dessous un lien relatif au décret de nomination de M. Laurent Fabius, Président du Conseil Constitutionnel de la France. Y figure : la décision de nomination, le signataire (le Président), la date de signature et la date de publication au Journal officiel. N’oubliez pas que la Constitution sénégalaise est une réplique de la Constitution Française. https://www.conseil-constitutionnel.fr/decisions-de-nomination/decision-... evrier-2016