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27 juillet 2025
LE GIABA SONNE L’ALERTE
Les autorités de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont appelées à faire de la lutte contre le blanchiment d’argent
Les Etats membres du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest devraient se retrousser les manches pour combattre les criminels à col blanc qui utilisent certains secteurs comme l’immobilier, les mines entre autres, pour blanchir de l’argent sale, estime le directeur des politiques et de la recherche du Giaba, Mu’ Azu Umaru, qui intervenait hier lors d’une session d’information à l’intention des ambassadeurs et des partenaires au développement de la Cedeao.
Les autorités de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont appelées à faire de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme leur cheval de bataille, surtout en ne ménageant aucun effort dans la promotion de la transparence dans certains secteurs comme celui des industries extractives. Le directeur des politiques et de la recherche du Groupe intergouvernemental d’action contre le
blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest a révélé hier, qu’au de là de l’immobilier, les industries extractives font partie des secteurs les plus utilisés par les criminels à col blanc pour blanchir de l’argent. M. Mu’ Azu Umaru d’inviter ainsi les Etats à assurer une bonne gouvernance du secteur extractif, afin d’éviter qu’il soit une source de financement du terrorisme. Il relève en effet, une connexion forte entre le traffic illicite de l’or et le blanchiment de capitaux.
Pour le financement du terrorisme, ce sont les Organisations à but non lucratif qui semblent être le secteur le plus exposé, d’après Mme Ramatoulaye Gadio Agne, présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Mais note le Directeur général du Giaba, les chefs d’Etat ont compris qu’il n’y a pas de terrorisme sans financement. Et pour combattre efficacement ce fléau, il faut assécher les criminels de leurs moyens financiers et d’action. Et pour cela, indique le Juge Kimelabalou Aba, il faut combattre tous les crimes qui leur procurent des revenus, notamment les trafics de drogue, d’armes, d’êtres humains, les commerces illicites, de produits pharmaceutiques…
Le patron du Giaba rappelle à cet effet que les résolutions fortes qui ont été prises par la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, tenue le 14 septembre dernier à Ouagadougou, portent sur la lutte contre le financement du terrorisme et les crimes qui alimentent les activités terroristes.
LA THÈSE DU SUICIDE AGITÉE DANS L'AFFAIRE ADJARA CAMARA
Des langues se délient à propos de la mort de la femme de 35 ans dont le corps a été retrouvé sans vie dans les flots du bassin de Technopole à Pikine
Des langues se délient dans l’affaire de la mort d’Adjara Camara, la femme de 35 ans dont le corps a été retrouvé sans vie dans les flots du bassin de Technopole à Pikine. Lors de leurs auditions, les parents de la victime ont confirmé que la défunte ne jouirait pas de toutes ses facultés mentales, souffrant de troubles psychiques.
D’après les Echos, qui donne l’information, Adjara menaçait souvent de se suicider et squatter presque tous les jours les abords immédiats du bassin de rétention d’eaux de pluie.
Ses blessures au visage seraient causées par de petits poissons du bassin en question, rapporte le journal. Lequel signale que la défunte était portée disparue depuis le 30 septembre dans son quartier de Golf sis à Guédiawaye.
Selon le journal, l’autopsie dont Abdou Magib Gaye, en service au laboratoire d’anatomie cytologie pathologie, avait la charge de faire, n’a pas pu être réalisée. « Le corps en état de décomposition très avancé rend impossible l’autopsie des viscères », lit-on dans le document médical.
Depuis sa sortie de prison, Khalifa Sall fait le tour des familles religieuses. Après avoir franchi la porte de Rebeuss, l’ancien maire de Dakar a fait un crochet à la mosquée Massalikul Jinnaan avant d’aller chez sa maman aux Parcelles Assainies. Dans la même nuit, il s’est rendu à Tivaouane avant d’aller le lendemain à la résidence de l’Archevêque au Badamier. Hier, Khalifa Sall s’est rendu à Yoff chez la famille Layenne où il a été reçu par le porte-parole du Khalife général. Une manière de remercier la famille layenne qui l’a soutenu durant son séjour carcéral. Prenant la parole, Mamadou Lamine Laye a remercié Khalifa Sall pour sa reconnaissance et son attachement à la communauté layène. Accompagné d’une forte délégation composée de différents responsables de «Taxawu Sénégal » dont Saliou Sarr, Madiop Diop, Barthélémy Dias, Woré Diaw et Aissatou Fall, l’ancien maire de Dakar a été également reçu par la famille Omarienne. Dans une ambiance très détendue et cordiale, les échanges ont été modérés.
CGLU Afrique salue la libération de Khalifa
La communauté africaine des gouvernements locaux et régionaux regroupés au sein de l’organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUAfrique) salue la libération de Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de la Ville de Dakar après 2 ans et demi de détention. Dans un communiqué parvenu à «L’As», CGLU Afrique se réjouit de pouvoir à nouveau compter sur les talents de l’un de ses meilleurs leaders qui, en sa qualité de Président de CGLU Afrique de 2012 à 2016, a su dignement faire entendre la voix de leur organisation en Afrique et dans le monde. «Pendant ces deux années et demie d’absence, le caractère déterminé, combatif, mais aussi constructif et visionnaire de Khalifa Ababacar Sall aura manqué à ses pairs d’Afrique comme d’autres régions du monde, notamment les membres de l’organisation mondiale des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU)». Le Secrétaire général Jean Pierre Elong Mbassi et ses camarades de CGLU Afrique souhaitent ardemment pouvoir à nouveau compter sur l’engagement et le leadership de Khalifa Ababacar Sall afin d’être en mesure de porte toujours haut l’étendard d’une Afrique locale déterminée à contribuer à l’amélioration continue des conditions de vie des populations, engagée dans la réalisation du développement humain durable et de l’unité du continent, et résolue à défendre la démocratie, la décentralisation, et le respect des libertés et des droits humains pour tous.
Les forces démocratiques du Sénégal
Restons avec l’ancien maire de Dakar dont la libération constitue le principal sujet de communication des états major politiques. Les forces démocratiques du Sénégal(FDS) se félicitent aussi de la libération de Khalifa Ababacar Sall, après presque trois années d’otage par son ravisseur Macky Sall. Pour le président des Fds Babacar Diop, la libération de Khalifa Sall sonne comme une victoire pour tous les démocrates qui ont élevé la voix ou posé des actes pour dénoncer le caractère arbitraire de sa détention. Selon Babacar Diop, l’ère des prisonniers politiques doit être révolue au Sénégal. A cet effet, il exhorte les forces politiques et sociales à maintenir la mobilisation pour contraindre Macky Sall à cesser d’utiliser la justice comme un instrument pour tenter de freiner des ambitions politiques. Par ailleurs, le Fds a acquis un siège national sur la Vdn 3.
L’affaire des 94 milliards en plénière aujourd’hui
L’Assemblée nationale convoque une plénière aujourd’hui en session extraordinaire à l’occasion de laquelle, il sera procédé à l’audition du rapport de la commission d’enquête parlementaire relative à l’affaire dite des 94 milliards, dossier du titre foncier 1451/R. Toujours lors de cette session, il sera procédé au vote de la proposition de loi modifiant et complétant la loi organique 2002-20 du 15 mai 2002 portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Birahime Seck contre le privilège juridictionnel du notaire
Le coordonnateur du Forum civil ne partage pas la volonté du chef de l’Etat d’accorder un privilège juridictionnel aux notaires. Macky Sall qui présidait mardi le 31ème congrès des notaires africains a demandé au ministre de la Justice d’intégrer dans la prochaine révision du code de procédure pénale le privilège juridictionnel du notaire. Pour le coordonnateur du Forum civil, accorder ce privilège aux notaires, c’est affaiblir la lutte contre le blanchiment de capitaux.
17 millions de la mairie de Louga pour les fournitures scolaires
De 14 millions, l’enveloppe dégagée par la commune de Louga pour l’achet des fournitures scolaires destinées aux 26 écoles élémentaires est passée à 17 millions Fcfa cette année. Les fournitures sont constituées de cahiers, stylos, craies, ardoises, etc. Les lots ont été remis devant les autorités administratives et les parents d’élèves. Selon l’adjoint au maire Ismaïla Mbengue Fall, en dehors de ces fournitures scolaires, la mairie s’investit dans la construction et l’équipement de salles de classe. C’est une manière pour la commune de participer à l’accroissement du taux de réussite.
Les 17 militaires radiés se plaignent auprès de la Cour Suprême
Des militaires radiés de l’armée sénégalaise pour avoir usé de voies de contournement pour s’inscrire au concours des Douanes en 2018 sont déterminés à se battre pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Ces 17 anciens soldats annoncent la saisine de la Cour suprême, après que toutes leurs voies de recours soient épuisées. En effet, ils se plaignent du fait que l’état major général des armées ait coupé leurs salaires depuis maintenant un an. Le porte-parole des ex-soldats, Moussa Laye Dia se dit convaincu que l’armée était dans une politique de restriction. Ainsi, ils ont été les agneaux du sacrifice. Du côté de la Douane, renseigne Moussa Laye Dia, c’est le silence total. Selon M.Dia, c’est à la suite d’une correspondance que le Cemga a adressée à la Douane, que celle-ci leur a suggéré d’entamer une médiation avec l’armée afin de trouver une solution à la situation. Ils ont le soutien de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) qui annonce le dépôt d’une plainte à la Cour suprême pour l’annulation de la décision.
Samba Diabaré Samb immortalisé
Le Président Macky Sall va immortaliser Samba Diabaré Samb. En sa qualité de protecteur des Arts et des artistes, le chef de l’Etat a décidé de donner son nom à un de nos édifices culturels majeurs. En outre, Macky Sall a rendu un vibrant hommage à feu Samba Diabaré Samb, homme de culture remarquable, virtuose du «xalam» et historien hors du commun, qui incarnait le citoyen, modèle d’engagement au service de la Nation.
Rentrée scolaire des élèves
Les potaches reprennent aujourd’hui le chemin de l’école. C’est la rentrée scolaire sur l’ensemble du territoire national. A cet effet, le président de la République a adressé ses meilleurs vœux d’encouragement et de succès à toute la communauté éducative. Il a saisi l’occasion pour rappeler au Gouvernement l’impérieuse nécessité d’améliorer le cadre de vie des établissements scolaires ; de respecter la feuille de route conclue d’accord parties en 2017-2018 avec les partenaires sociaux ; de cultiver le consensus et de préserver la stabilité sociale durable, pour asseoir, une école de qualité et de l’excellence.
Signature des nouvelles conventions collectives nationales
Une bonne nouvelle pour les travailleurs. Les nouvelles conventions collectives tant attendues seront bientôt en vigueur, du moins si le ministre du Travail et du Dialogue social matérialise les directives du chef de l’Etat. En réunion du Conseil des ministres hier, le Président Sall a souligné l’importance de la consolidation du dialogue social permanent. A ce propos, il a insisté sur la nécessité de l’amélioration de l’environnement du travail, ainsi que celle d’assurer la stabilité économique et sociale durable. Pour ce faire, il a instruit le ministre du Travail et du Dialogue Social de finaliser les processus de signature des conventions collectives nationales et de faire adopter, avant la fin de l’année 2019, le projet de loi portant Code Unique de Sécurité sociale.
Macky Sall rencontre les maires et les présidents départementaux
Les élus locaux seront désormais au cœur de la gestion des politiques publiques. Le chef de l’Etat qui a réaffirmé la priorité qu’il accorde à la territorialisation des politiques publiques hier en Conseil des ministres, a demandé aux ministres de veiller à l’implication permanente des élus territoriaux et des collectivités territoriales, dans la préparation, la mise en œuvre et le suivi - évaluation des politiques et programmes publics. D’ailleurs, il va présider le 10 octobre prochain une rencontre avec les maires et présidents de conseil départemental, afin de consolider le dialogue Etat-Collectivités territoriales dans la dynamique du pilotage optimal de l’exécution du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Mémorial national dédié aux victimes du bateau le Joola
Le Mémorial national des victimes du naufrage du bateau le Joola sera bientôt une réalité. Macky Sall a annoncé hier en réunion de Conseil des ministres le lancement dans les meilleurs délais, des travaux du Mémorial national dédié aux victimes. A cet effet, il a rappelé au Gouvernement la nécessité de prendre toutes les dispositions requises pour le démarrage des travaux. Auparavant, il a réitéré la solidarité de la Nation aux familles des victimes, à l’occasion de la commémoration du 17e anniversaire du naufrage du bateau le Joola.
Réunion sur le financement de la sécurité dans l’espace UEMOA
La réunion du Comité de haut niveau sur le financement de la sécurité dans l’espace UEMOA s’ouvre aujourd’hui à Dakar. Des chefs d’Etat de l’espace Uemoa ainsi que des ministres prendront part à la rencontre. D’ailleurs le Président béninois, Patrice Talon est arrivé hier dans l’après-midi à Dakar. Il s’agit d’un mini sommet qui se déroulera aujourd’hui au Centre International de Conférences Abdou DIOUF (CICAD). Le Président Macky Sall a invité à dîner au Palais de la République son homologue béninois.
INCERTITUDE AUTOUR D’UNE ANNÉE SCOLAIRE APAISÉE
L’année scolaire risque d’être mouvementée si les autorités n’adoptent pas la méthode fast-track pour le respect du protocole d’accords signé avec les syndicats de l’enseignement.
L’année scolaire risque d’être mouvementée si les autorités n’adoptent pas la méthode fast-track pour le respect du protocole d’accords signé avec les syndicats de l’enseignement. Plus d’un an après la signature du protocole d’accords, les syndicalistes du secteur éducatif déplorent toujours le non-respect d’une grande partie des engagements pris par le gouvernement.
Les élèves vont reprendre le chemin de l’école aujourd’hui, 48 heures après la rentrée des enseignants. Comme les années précédentes, le risque de perturbations plane encore sur cette année scolaire avec les accords qui, selon beaucoup de syndicats, ne sont toujours pas respectés. D’ailleurs le G20, une organisation qui regroupe les syndicats non-représentatifs, a annoncé la couleur. Les membres de cette organisation menacent de boycotter la rentrée pour non-effectivité de l’application du protocole d’accords de 2014.
Un protocole d’accords revu être négocié cette fois-ci avec le G7(Groupe des syndicats les plus représentatifs) le 30 avril 2018.Seulement plus d’un an après, c’est toujours le statu quo. Lors de la reprise des réunions de monitoring vendredi dernier, Souleymane Diallo du Sels a rappelé au gouvernement les conditions d’avoir une année scolaire apaisée. Dans un article de l’Agence de presse sénégalaise(Aps) sur cette réunion, le syndicaliste membre du G7 a déploré la non-tenue des réunions d’évaluation du protocole d’accords entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants depuis 9mois. M. Diallo a par la même occasion appelé les autorités à respecter les engagements.
Le G7 a souligné lors de cette rencontre que «ce sont des actes concrets» qui sont attendus du gouvernement. M. Diallo a fait savoir que les syndicalistes ne sont plus dans le temps de la négociation mais plutôt celui du monitoring et de l’action. C’est aussi l’avis de Saourou Sène du Saemss, qui soutient que le gouvernement doit être pragmatique. D’après le Secrétaire général du Saemss, si les autorités veulent régler ces questions seulement par «la magie du verbe», c’est certain que l’année scolaire sera perturbée.
Ces complaintes ne sont pas nouvelles dans le discours des secrétaires généraux des syndicats du secteur éducatif. La plupart d’entre eux constatent que les seuls acquis après les négociations d’avril 2018 restent l’augmentation de l’indemnité de logement et l’organisation des examens pour les passerelles professionnelles. Pour ce qui est des autres points à savoir la délivrance des actes, les lenteurs administratives, le paiement des rappels, la situation n’a pas beaucoup évolué. Saourou Sène ajoute à cela, l’iniquité dans le système de rémunération, mais aussi le système d’imposition jugé déplorable pour les agents ayant perçu leurs rappels. Ces questions sont donc celles sur lesquelles les autorités doivent se pencher. Les syndicats qui menacent d’aller en grève soutiennent que la prise en charge de ces questions est l’unique voie à emprunter pour assurer l’apaisement du climat dans le secteur de l’éducation. Le gouvernement a donc l’obligation d’adopter la méthode fast-track pour régler définitivement ce problème.
L’année scolaire risque d’être mouvementée si les autorités n’adoptent pas la méthode fast-track pour le respect du protocole d’accords signé avec les syndicats de l’enseignement. Plus d’un an après la signature du protocole d’accords, les syndicalistes du secteur éducatif déplorent toujours le non-respect d’une grande partie des engagements pris par le gouvernement.
Les élèves vont reprendre le chemin de l’école aujourd’hui, 48 heures après la rentrée des enseignants. Comme les années précédentes, le risque de perturbations plane encore sur cette année scolaire avec les accords qui, selon beaucoup de syndicats, ne sont toujours pas respectés. D’ailleurs le G20, une organisation qui regroupe les syndicats non-représentatifs, a annoncé la couleur. Les membres de cette organisation menacent de boycotter la rentrée pour non-effectivité de l’application du protocole d’accords de 2014.
Un protocole d’accords revu être négocié cette fois-ci avec le G7(Groupe des syndicats les plus représentatifs) le 30 avril 2018.Seulement plus d’un an après, c’est toujours le statu quo. Lors de la reprise des réunions de monitoring vendredi dernier, Souleymane Diallo du Sels a rappelé au gouvernement les conditions d’avoir une année scolaire apaisée. Dans un article de l’Agence de presse sénégalaise(Aps) sur cette réunion, le syndicaliste membre du G7 a déploré la non-tenue des réunions d’évaluation du protocole d’accords entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants depuis 9mois. M. Diallo a par la même occasion appelé les autorités à respecter les engagements.
Le G7 a souligné lors de cette rencontre que «ce sont des actes concrets» qui sont attendus du gouvernement. M. Diallo a fait savoir que les syndicalistes ne sont plus dans le temps de la négociation mais plutôt celui du monitoring et de l’action. C’est aussi l’avis de Saourou Sène du Saemss, qui soutient que le gouvernement doit être pragmatique. D’après le Secrétaire général du Saemss, si les autorités veulent régler ces questions seulement par «la magie du verbe», c’est certain que l’année scolaire sera perturbée.
Ces complaintes ne sont pas nouvelles dans le discours des secrétaires généraux des syndicats du secteur éducatif. La plupart d’entre eux constatent que les seuls acquis après les négociations d’avril 2018 restent l’augmentation de l’indemnité de logement et l’organisation des examens pour les passerelles professionnelles. Pour ce qui est des autres points à savoir la délivrance des actes, les lenteurs administratives, le paiement des rappels, la situation n’a pas beaucoup évolué. Saourou Sène ajoute à cela, l’iniquité dans le système de rémunération, mais aussi le système d’imposition jugé déplorable pour les agents ayant perçu leurs rappels. Ces questions sont donc celles sur lesquelles les autorités doivent se pencher. Les syndicats qui menacent d’aller en grève soutiennent que la prise en charge de ces questions est l’unique voie à emprunter pour assurer l’apaisement du climat dans le secteur de l’éducation. Le gouvernement a donc l’obligation d’adopter la méthode fast-track pour régler définitivement ce problème.
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REVUE DE PRESSE DE ZIK FM
L'essentiel de l'actualité de ce jeudi 03 Octobre avec AHMED AIDARA
La rencontre entre l’ancien président, Me Abdoulaye Wade, et l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, ne constituerait aucunement un coup de massue contre les frondeurs au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), regroupés autour de l’Alliance “Suxali Sopi“.
La robe-noire politique, Me Amadou Sall, se porte à faux contre toutes les analyses qui font état d’un quelconque affaiblissement de la bande à Oumar Sarr et autres «frondeurs», suite aux retrouvailles entre le Me Wade et Macky Sall. Tout en rappelant le contentieux qui les oppose au camp de Karim Wade, Me Sall estime plutôt que c’est leur mouvement qui a eu raison aujourd’hui sur les “Wade“, s’ils optent pour sortir de «l’isolement» afin de participer au dialogue politique.
On n’en finit toujours pas d’épiloguer sur les retrouvailles entre l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, et son successeur à la tête du pays, Macky Sall. Cette fois, c’est l’un des «frondeurs» au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me El Hadj Amadou Sall, qui sort de sa réserve pour s’inscrire en faux contre les nombreuses analyses faisant état d’un coup dur que représenterait cette rencontre entre les deux présidents (ancien et actuel) pour la bande à Oumar Sarr.
Joint par la rédaction hier, mercredi 2 octobre, la robe noire politique dit ne pas comprendre ces dites analyses faites par des journalistes. Il se demande même «en quoi la rencontre entre Macky Sall et Me Abdoulaye Wade constitue un avantage ou un inconvénient ? En quoi cela nous ferait mal ? En quoi ça nous porte préjudice ?».
Pour balayer d’un revers de main ces lectures politiques, Me Sall fait un rappel du contentieux qui oppose les membres de l’alliance “Suxali Sopi“ au camp du fils de Wade. Il précise que la première concerne le fait que Karim Wade dit vouloir une révision de son procès par la bataille et non une amnistie. Le comble, à son avis, lui qui veut une confrontation avec le régime n’a pas daigné revenir pour mener cette bagarre. Le deuxième point, selon lui, serait le fait que Karim Wade ait menti et les a fait mentir devant les Sénégalais sur sa venue pour combattre le régime, si toutefois sa candidature ne passait pas.
Comme troisième différend entre eux et le camp de Karim Wade, Me Sall informe que déjà en 2019, des gens proposaient la candidature de Karim Wade pour 2024, comme ce fut le cas en 2015 lorsqu’il a été nommé candidat du Pds pour 2019. Ce que son camp et lui ne comprenaient pas d’autant plus qu’il n’était pas venu se battre à leurs côtés pour la présidentielle dernière. Pour tous ces faits, «nous ne sommes pas d’accord et nous avons démissionné non pas du Pds, mais des instances de direction parce que nous avons estimé que cette instance-là, l’acte de réaménagement viole les statuts du parti», précise-t-il.
Ainsi donc, s’interroge-til, «sur ce qui nous oppose là, en quoi la rencontre entre Macky Sall et Abdoulaye Wade constitue-t-il un avantage ou un inconvénient ?» Au contraire, l’allié d’Oumar Sarr et compagnie dans cette fronde interne au Pds semble crier victoire concernant cette nouvelle donne. S’expliquant, Me El Hadj Amadou Sall de rappeler que, depuis le départ, «nous avons dit qu’il faut que le Pds dialogue pour que, ce qu’on n’a pas obtenu par la guerre, qu’on l’obtienne par la négociation. Karim dit qu’il ne dialogue pas, il mène un combat».
Maintenant que Me Wade et son fils ont décidé de prendre part au dialogue politique, Me Sall pense plutôt que l’histoire leur a donné raison. Il soutient que, «si le Pds sort de son isolement, ça veut dire que nous avons eu raison et sur Abdoulaye Wade et sur Karim Wade». Parce que pour lui, le refus du Pds de prendre part aux discussions qui ont abouti à des décisions majeures sur certaines revendications de l’opposition, comme l’élection des maires au suffrage universel direct, ou la révision du fichier électoral ne fait que l’isoler. Donc, il reste persuadé que “Suxali Sopi“ ne peut pas avoir raison et être affaibli. «Il faudrait plutôt nous féliciter et non dire qu’on a perdu quelque chose», se glorifie-t-il.
A ceux qui pensent que le camp de Karim Wade pourrait bénéficier du soutien du régime pour avoir accepté de prendre part au dialogue, Me Amadou Sall demande si est-ce que Idrissa Seck, Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko et autres bénéficient du soutien du régime, alors qu’ils participent bel et bien au dialogue ? «Pourquoi eux, ils ne bénéficient pas du soutien du régime et que Karim en bénéficie ?», rétorque-t-il.
LES ECLAIRAGES DU PROFESSEUR JEAN CHARLES BIAGUI
Impact des retrouvailles Wade-Macky sur la fronde de Omar Sarr et Cie
Selon l’enseignant en sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Oumar Sarr et ses camarades n’ont pas suffisamment de légitimité pour peser de manière décisive dans la marche du Pds.
Interpellé sur l’impact des retrouvailles Wade-Macky dans le bras de fer qu’Oumar Sarr et compagnie entretiennent avec leur parti dans le cadre de leur fronde contre le dernier remaniement du Secrétariat national du Pds décidé par Me Wade, le professeur Jean Charles Biagui pose son diagnostic sans complaisance sur la donne même s’il reconnait qu’il très tôt pour tirer les conclusions de la rencontre du 27 septembre.
«Le scénario de Massalikoul Djinane ne doit pas tromper l’observateur de la scène politique sénégalaise. Nous sommes encore loin des retrouvailles entre les présidents Wade et Sall. En réalité, nous avons assisté le 27 septembre dernier à l’expression de civilités imposées habilement par le Khalife des mourides. Il est vrai que le symbole est fort mais sa signification politique ne doit être surévaluée. Il est difficile de croire qu’Abdoulaye Wade a tourné la page de sa défaite électorale de 2012 et des conséquences de celle-ci, notamment la mise hors-jeu de Karim Wade à la course présidentielle par l’instrumentalisation politique du système judiciaire. Il est aussi difficile de croire que Macky Sall va donner l’opportunité au Pds de le fragiliser sur le plan électoral en facilitant le retour de Karim Wade au devant de la scène politique. Le moins que l’on puisse dire est que manifestement, il y a une volonté commune d’apaisement. Pour le reste, il me semble que les stratégies partisanes vont bientôt reprendre leur cours normal, y compris dans l’éventualité d’une amnistie visant certains acteurs politiques ou d’un gouvernement plus élargi. Il ne faut pas donc tirer trop de conclusions relativement à la rencontre du 27 septembre. Les divergences entre Wade et Sall n’ont pas disparu au lendemain de celle-ci ».
OUMAR SARR ET CIE, PAS SUFFISAMMENT DE LEGITIMITE...
«Le scénario de Massalikoul Djinane, lequel est improprement qualifié de retrouvailles, montre s’il en était encore besoin que tous les acteurs ont compris que le patron du Pds demeure et reste Abdoulaye Wade. On n’entend plus tellement les frondeurs du PDS. Leur communication s’est très vite essoufflée. Je reste persuadé que leur rébellion ne vise pas le contrôle du Pds. Ils sont conscients qu’ils n’en sont pas capables. L’Alliance Suqali Sopi n’a pas une grande consistance, il faut le reconnaître. Oumar Sarr et ses camarades n’ont pas suffisamment de légitimité pour peser de manière décisive dans la marche du Pds. S’ils ont été marginalises depuis le début de leur fronde, les événements récents vont probablement les isoler davantage. Il me semble que le pouvoir n’a plus besoin d’eux pour envoyer des messages au Pape du Sopi».
VERDICT ATTENDU LE 13 NOVEMBRE PROCHAIN
Le Tribunal de grande instance de Kolda a statué sur l’affaire opposant le rappeur Mc Baleedio à un collectif d’enseignants qui l’a attrait à barre pour diffamation.
Le Tribunal de grande instance de Kolda a statué sur l’affaire opposant le rappeur Mc Baleedio à un collectif d’enseignants qui l’a attrait à barre pour diffamation. Alors que la partie civile réclame 10 millions de dommages et intérêts, la défense réclame le non-lieu. Délibéré le 13 novembre prochain.
Les différentes médiations n’ont pas empêché le procès de l’artiste Mc Baleedio, attrait devant la barre du Tribunal de grande instance de Kolda par un collectif des enseignants qui a attaqué son dernier single «Moussé Kalabanté». Ses excuses et justifications n’ont pas entamé la détermination des enseignants se sentant insulté. Soutenu par l’Association des métiers de la musique (AMS) et des fans, il a fait face au Tribunal et a tenu à expliquer son combat contre les grossesses précoces l’exploitation des enfants. La partie civile représentée par Me Djiba dénonce une diffamation de toute une corporation. Par conséquent, elle a demandé des dommages et intérêts et une application de loi dans l’affaire de ce «pseudo» artiste.
RAPPEL DES FAITS
Un des responsables des enseignants, M. Sonko, avait porté plainte contre l’artiste, justifiant le combat du collectif. «Nous portons plainte contre Mc Baleedio pour diffamation, accusations gratuites et mise en danger de la vie d’autrui. Car, également, le rappeur a listé nommément des noms dans son single et ceci met aujourd’hui en danger la vie des enseignants servant en brousse. Tout ceci porte atteinte à la dignité et à l’honneur des enseignants, en les traitants de pédophiles, d’adeptes de l’adultère. Aujourd’hui, il expose les enseignants en les mettent en danger, surtout dans la campagne où il dit que les enseignants couchent avec les femmes des chefs de village ou leurs enfants. Devant cette situation, nous portons plainte pour montrer aux uns et aux autres que la liberté d’expression ne doit pas entraver celle des autres...»
Les paroles du single de l’artiste seront traduites du Pulaar par notre confrère Samba Diamanka: «Moussé, je viens de voir de belles midinettes dans ta classe. Quelles sont belles !», dit l’enseignant à son collègue, avant que ce dernier ne s’exclame: «Han !». Il reprend ses propos, salivant certainement sur les élèves de son collègue. «Elles ont de jolis seins et des fesses bien rebondies. Il faut que tu me passes l’une d’entre elles». Son collègue l’envoie se promener. «Arrête avec ça. C’est moi qui suis leur enseignant. Je les aime autant que toi, surtout l’élève du nom de Haby Diao. J’aime beaucoup cette fille», confie-t-il à son collègue. Cela dit, une chèvre ne broute que là où elle est attachée. Charité bien ordonnée commence par soi-même ! C’est ainsi que le «moussé l’école» dès le lendemain, appelle Haby: «mais Haby !». La fille sursaute: «oui moussé !». Le maître «saï-saï» de reprendre sans gêne: «estce que tu peux passer aujourd’hui à la maison ?». La fille, certainement étonnée par l’invitation de son «moussé», demande à ce dernier le motif. Le «moussé», on l’appelle ainsi pour ne pas travestir les propos du rappeur, de répondre: «je suis ton moussé. Si j’ai besoin de toi, tu dois venir. Si je ne te donne pas, je te dirai quelque chose».
La fille lui répond naïvement : «Ah bon ?». «Je t’attends à la maison». «Ok», dit le «moussé». Lui tournant certainement le dos en pourléchant les babines, pensant à sa proie Refrains : «moussé kalabanté», «moussé bandit», «moussé qui courtise et engrosse ses élèves, c’est un moussé bandit, un moussé kalabanté» Le rappeur soutient que ce qui lui fait mal, c’est d’avoir un enfant, le nourrir, le voir grandir et l’emmener à l’école pour que l’enseignant fasse son devoir d’éducateur. Mais, malheureusement, l’instituteur brise la carrière de l’enfant en l’engrossant. Alors que c’est son espoir. Plus téméraire que ce rappeur, tu meurs ! Ne se limitant pas à «fouetter» les enseignants dans le cadre général, il cite des noms de famille d’enseignants: «Moussé Ba, Bodian, Badji, Baldé, Sonko, Sané, Sow, Cissé, Diao, Diop, Keita, Ka, Faye, Kandé, Sabaly, Mané, Diallo, Kantoussang, Kamara, Mballo, Barry, sont tous des bandits». Il interpelle les consciences et demande: «qui provoque l’autre ?» Pour lui, la réponse est simple puisque cela relève de la responsabilité des enseignants qui devraient plutôt enseigner au lieu de fricoter avec leurs élèves. Pour l’audacieux rappeur, les instituteurs n’ont aucun argument valable pour justifier leurs actes indécents et ignobles à l’encontre de leurs élèves. Il révèle d’autres actes, en dénonçant la menace des enseignants. Pour conclure, il conseille aux enseignants d’arrêter de fricoter avec leurs élèves. Le comble, Mc Baleedio ajoute que des enseignants fricotent avec des épouses des chefs de village ou quartier ! Purée… Voilà en somme tout le son du rappeur Mc Baleedio…, indique M. Diamanka
DEBATS DEVANT LE JUGE
Devant le juge Mc Baleedio a justifié le son comme une simple pédagogie pour dénoncer un phénomène, à l’image des autres Ong qui ne cesse de la faire. Maître Bodian, l’avocat de la défense a estimé que Mc Baleedio s’est attaqué aux enseignants «kalabanté» (pervers) et non aux enseignants dignes et qui honorent la profession. Pour lui, le dossier est vide et Mc Baleedio doit bénéficier d’un non-lieu. Devant le juge il a justifié le single comme étant une simple pédagogie pour dénoncer un phénomène comme les autres Ong ne cesse de la faire. Il a donné des exemples devant le tribunal. «Ils n’ont pas reçu de mandat, ni n’ont les preuves qu’ils ont été mandatés. Ils ne sont pas cités nommément dans le single. Mc Baleedio n’a fait qu’exercer un devoir citoyen, en sensibilisant sur le phénomène de viol dont sont victimes nos filles, vos filles messieurs les juges. Egalement, il n’a diffamé aucun enseignant, ni injurié quiconque», a argumenté l’avocat de Mc Baleedio. Quand a Maître Djiba de la partie civile, il a montré que Mc Baleedio s’est attaqué à tous les enseignants, sans distinction, par ses propos diffamatoires qui jettent le discrédit sur une profession honorable et respectable. C’est pourquoi il a réclamé à la Cour une somme de dix millions (10) au titre des dommages et intérêts pour ses clients. L’affaire est mise en délibéré pour le 13 novembre prochain.
LES MAUX D’UNE RENTREE
106 écoles à Dakar sous les eaux, un déficit de 325 973 tables-bancs, un programme de zéro abris provisoires qui bat de l’aile, 1296 heures d’enseignements/apprentissages, 95.048 enseignants pour 3.240.213 élèves dans 14.920 écoles et établissements
106 écoles et établissements scolaires à Dakar sous les eaux, un déficit de 325,973 tables-bancs, un programme de zéro abris provisoires qui bat de l’aile, 1296 heures d’enseignements/apprentissages, 95.048 enseignants pour 3.240.213 élèves dans 14.920 écoles et établissements.
A Saint-Louis, la vétusté des bâtiments des écoles est devenue inquiétante. 39 écoles envahies par les eaux à Kaolack. La circonscription de Bambey enregistre un déficit de 100 enseignants. La région de Matam est, pour sa part, confrontée au déficit en tables-bancs. L’école publique sénégalaise va ouvrir ses portes sous ce tableau sombre. C’est devenu d’ailleurs une routine à chaque rentrée scolaire : écoles inondées ou occupées par des sinistrés, déficits de tables bancs et d’enseignants. Les problèmes structurels du système persistent et demeurent. Résultats de courses : les mauvais résultats des examens du Bac (37%), Bfem (51,71%) et Cfee (57,30%) en 2019. S’y ajoutent le taux d’abandon de 10,61%, un taux de redoublement de 3,68%, en attendant encore un éventuel bras de fer entre Etat et syndicats d’enseignants. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Chaque rentrée, les mêmes problèmes. C’est à se demander d’ailleurs si l’éducation, sujet de fond, est abordée avec sérieux par les acteurs, notamment l’Etat qui garantit ce droit. L’école ouvre ses portes aujourd’hui, 03 octobre, pour les élèves, conformément au décret 2019- 1363 relatif aux trimestres et à la durée des congés et vacances dans les établissements scolaires. C’est parti pour 1296 heures d’enseignements/apprentissages contre 1331 heures de l’année dernière, soit un gap de 35 heures. Cette année encore comme toutes les autres, l’école publique sénégalaise fera face aux mêmes difficultés pour les mêmes causes. L’absence de solution durable est quasi-inexistante.
Dans les cas d’espèce, le pilotage et la gouvernance du secteur devra être posé sur la table, pour venir à bout des questions quasi-endémiques : écoles inondées ou occupées par les sinistrés, le déficit en tables bancs. 106 écoles et établissements scolaires à Dakar sous les eaux et 39 écoles à Kaolack. Un déficit de 325.973 tables bancs est noté au niveau national. Ce manque découlerait des nombreuses initiatives de constructions de salles de classe menées par les parents d’élèves, les partenaires techniques et financiers, les collectivités territoriales. 1.111 salles de classe construites par des partenaires, sont actuellement en attente d’équipements.
Le problème persiste dans la région de Matam. Pour une question d’accès, il n’est pas question seulement de construire des infrastructures physiques pour faire face à la demande croissante, mais aussi de les équiper et y affecter des enseignants bien formés et en nombre suffisant. Dans ce même sillage, le programme zéro abri provisoire pour un montant de 125 milliards FCfa est à un niveau d’exécution très faible. Selon notre source, le taux d’exécution est de 26% depuis son lancement. En attendant, les régions pluvieuses devront encore patienter la fin de l’hivernage pour espérer mettre sur pied des abris provisoires et rendre effectif les cours. A Bambey, l’inspection enregistre un déficit de 100 enseignants.
A Saint-Louis, l’érosion côtière et autres facteurs n’épargnent pas les écoles et établissements. Les fers rongés entrainent un état de délabrement avancé des bâtiments scolaires. Les autorités envisagent même de redéployer les élèves au regard du danger qui peut guetter les potaches. C’est dire que beaucoup de difficultés risquent encore d’entraver une atteinte du quantum horaire fixé.
Cette situation pose la problématique de la crédibilité de nos institutions scolaires. Ces problèmes cumulés font que l’école publique n’offre plus une éducation de qualité. Les parents d’élèves font recours de plus en plus à l’offre privée. Cette menace constante de l’école publique en faveur du privé, favorise l’approfondissement du processus de marchandisation de l’éducation. La gouvernance actuelle du secteur éducatif ne semble pas trouver le chemin pour adresser des réponses aux problématiques qui se posent à lui. Ces agrégats combinés aux éventuelles grèves des enseignants, on peut dire sans risque de se tromper que l’école s’inscrira dans un contexte de difficultés à réaliser le quantum.
Quoi qu’en dise les autorités en charge de l’éducation, les résultats ne sont pas à la hauteur des ressources injectées. Les mauvais résultats des examens s’enchainent : Bac (37%), Bfem (51, 71%) et Cfee (57,30%) en 2019. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. On note des contreperformances entre les cycles qui sont la résultante des mauvais résultats des évaluations nationales. L’école sénégalaise enregistre un taux d’abandon de 10,61% au plan national, tandis que le taux de redoublement, était de 3,68%. Sans oublier la formation loin des normes requises des élèves-maitres. Ces derniers ne font plus les 9 mois exigés de formation dans les Centres régionaux de formation du personnel enseignant.
GREVES EN PERSPECTIVE
Au regard des signaux envoyés par les syndicats d’enseignants, notamment sur d’éventuelles perturbations au cas où les points inscrits dans le protocole d’accords du 30 avril 2018 ne soient pas matérialisés, l’école va encore s’enliser dans une crise profonde. Un bras de fer entre Etat et syndicats d’enseignants est inévitable, risquant de plomber 1296 heures de quantum horaire pour les 95 048 enseignants et au grand dam des 3.240.213 élèves. Les potaches reprennent le chemin de l’école aujourd’hui, jeudi 3 octobre. Dans le préscolaire, les élèves sont au nombre de 246 677. C’est au niveau de l’élémentaire qu’il est attendu 2.142.227 élèves. Le moyen secondaire enregistre 851 309 potaches. Ils seront accueillis dans 14 920 écoles et établissements que compte le système éducatif, dont 3455 du préscolaire, 10.102 au niveau de l’élémentaire, 1055 collèges et enfin 308 lycées. La stratégie de maximisation du temps d’apprentissage scolaire connaît déjà des signes de faiblesses. En effet, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) n’exclut pas d’aller en mouvement dans les prochains jours, tout en annonçant le dépôt d’un préavis de grève. Malgré leur absence sur la table de négociations, les syndicats non représentatifs réunis autour du G20, annoncent les couleurs en décidant de boycotter la rentrée des classes des élèves pour dénoncer le faible niveau d’application des points du protocole d’accord.I
Par Oumar Amadou LY
ENTRE LA FORCE DE L’ARGUMENT ET L’ARGUMENT DE LA FORCE
L’appartenance nationale est-elle la chose la mieux partagée par tous les Sénégalais Sommes-nous capables ensemble de nous mobiliser pour notre destin collectif ?
L’appartenance nationale est-elle la chose la mieux partagée par tous les Sénégalais Sommes-nous capables ensemble de nous mobiliser pour notre destin collectif ? Notre pays est dans un brouillard de tensions et de maux multiples. Il existe des risques de secousses sociales, des signes et des discours inquiétants de divisions et d’’impossibilité de dialoguer. Personne ne mesure sa responsabilité sur la surenchère des jugements et condamnations personnels, des amalgames. Peut-on raisonnablement s’inquiéter de la crainte d’un aveuglement collectif et d’une crise de la cohésion sociale sur de querelles d’appartenances ? Faut-il rappeler que l’impact de l’Islam sur la société n’est plus à démontrer.
Le Sénégal est un pays à forte tradition islamique. Le pays serait-il ce qu’il est sans l’Islam qui est un élément constitutif de notre identité nationale qui imprègne toute notre trajectoire historique. Son influence est beaucoup plus large que les institutions laïques. La laïcité constitutionnelle et une citoyenneté républicaine ne peuvent être les seuls éléments de notre contrat social en raison de la nature non laïque de la société. En ce sens, les musulmans ne sont pas solubles dans la “laïcité à la française”. Le port du voile est un précepte coranique clairement énoncé (S24 V31; S33 V59). L’école est un creuset de formation citoyenne. Elle ne peut être un lieu de lutte contre l’Islam. Or c’est un rationalisme critique, négatif, exclusif et agressif qui est le principal vecteur de la laïcité française. Certes, cette dernière n’est pas un bloc. Elle est le fruit d’une expression politique et d’un processus historique entre l’Église et l’Etat.
Toutefois, il existe des mouvements comme le Grand-Orient de France dont le combat principal est la défense d’une laïcité liberticide contraire aux droits de l’Homme qui refuse toute forme d’expression religieuse dans l’espace public. L’école et l’université sont en bonne place dans leur champ de bataille. Ainsi la laïcité devient une valeur à imposer au reste du monde toujours sous le spectre colonial face à un Islam qui est une force idéologique et démographique.
Dans le monde occidental, en général, la religion n’a plus sa place dans la politique, le droit et la culture. Et c’est exactement la même chose que les islamophobes veulent réaliser dans le monde musulman à travers leur programme d’un nouvel ordre mondial conforme à leur vision et qui préserve leurs intérêts stratégiques et leur hégémonie économique. Ces programmes financent, accompagnent, soutiennent, récompensent et multiplient les interventions à tous les niveaux dans les sociétés en vue de gagner en visibilité, d’avoir des relais militants prêts à plaider leur reconnaissance et ainsi favoriser l’affaiblissement de toute forme de résistance. Le but de la manœuvre est de restreindre l’exercice de l’Islam vu comme leur principale obsession, un danger politique, social et un obstacle à la pénétration de leurs valeurs considérées comme ”universelles” (c’est le cas de l’homosexualité par exemple). Par ailleurs, d’un point de vue de la rigueur scientifique a-t-on des recherches empiriques pour s’autoriser à dire que les voilées sont sous l’emprise de l’autorité patriarcale (père, mari, frère) ?
De quel droit alors, Mme Penda Mbow décrète-t- elle que le voile est une aliénation et une oppression si ce n’est au nom de sa propre conception de la féminité africaine ? En quoi le voile est-il un problème à l’école ? La laïcité ne peut en rien déterminer ce qui est bien ou mal sauf à vouloir se substituer à la religion. La foi n’est pas une opinion comme le dit Habermas. C’est un réel tangible et objectif.
En Islam, l’émotion ne prime pas sur la raison. Tout le contraire de la nouvelle culture mondialisée des émotions grâce aux médias. Dans le contexte qui nous concerne, il est regrettable que le paysage médiatique soit marqué par la facilité caricaturale plutôt que par une volonté d’affronter la complexité des débats. Leur influence ainsi que celle de l’environnement social dans la formation des opinions doivent êtres repensées. Le pays a besoin d’une gouvernance démocratique de la vie publique, d’une opposition qui ne se cherche plus et d’un nouveau contrat social qui transcende les intérêts particuliers.