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26 juillet 2025
Par MBAGNICK DIOP
LES PLUMES QUI NOUS ÉCORCHENT, NOUS INOCULENT L’ANTIDOTE CONTRE LA MAUVAISE GOUVERNANCE
Il est heureux que le Sénégal puisse disposer, d’une génération à l’autre, d’une légion d’honneur constituée de citoyens qui ont choisi de lui faire don de leur vie, en bannissant toute forme de compromission
Jadis, dans le cadre des campagnes de prévention médicale, les enfants de notre génération étaient vaccinés au moyen d’une plume qui écorchait l’avant-bras pour inoculer l’antidote contre les maladies endémiques. Depuis, le monde a fait des avancées scientifiques et technologiques qui ont sensiblement amélioré les méthodes de prévention et d’immunisation. L’introduction ci-dessus n’est qu’une métaphore pour parler d’une réalité inéluctable, à savoir le courage et l’amour pour le Sénégal d’hommes et de femmes qui osent, au moyen de leur plume, écrire sur divers sujets et décrire notre condition pour préserver notre pays des méfaits de la mauvaise gouvernance. Cela ne date pas d’aujourd’hui comme l’attestent les archives du Sénégal.
En effet, depuis la coloniale, des intellectuels sénégalais de différents niveaux ont fait montre d’une détermination remarquable, pour défendre les droits des citoyens et combattre ce qu’il était convenu d’appeler l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est là une tradition bien établie dont les héritiers d’hier à nos jours ont adopté une posture de sentinelles pour parer à tout inconvénient. Parmi eux, feus Mame Less Dia, Assane Fall allias prof Assane dans les années 70/80 (au journal satirique Le Politicien), Boubacar Diop (Promotion) à qui nous souhaitons longue vie.
En prenant la relève, d’autres Sénégalais tout aussi patriotes que leurs devanciers ont gagné le challenge qui consiste à perpétuer et étoffer l’œuvre, en dépit des risques redoutables qui se dressent sur leur chemin. Nous citerons, entre autres, le patriarche émérite Mody Niang, les journalistes téméraires mais très lucides Mamadou Oumar Ndiaye, Sergine Saliou Guèye, Adama Gaye, les professeurs au sceau intellectuel bien préservé Alassane Kitane, Elie Charles Moreau, Boubacar Boris Diop, Mame Less Camara, Fatou Sow Sarr….
Il reste entendu que l’on ne saurait exclure du cercle de ces veilleurs Abdou Latif Coulibaly qui, comme Obèye Diop, Bara Diouf, Mamadou Seyni Mbengue (paix à leur âme), a troqué, après une carrière bien remplie, sa plume de journaliste contre la redingote du politicien. Il est donc heureux que le Sénégal puisse disposer, d’une génération à l’autre, d’une légion d’honneur constituée de citoyens qui ont choisi de lui faire don de leur vie, en bannissant toute forme de compromission, pour engager une bataille contre la mauvaise gouvernance.
Naturellement, ici comme ailleurs en Afrique, un tel choix est très mal perçu par les gouvernants et leurs courtisans qui considèrent que toute personne qui n’épouse pas leur pensée ou leur système de gouvernance est contre eux. Or, même à l’époque de la royauté, les souverains s’attachaient les services d’hommes libres, pour ne pas dire libres penseurs, pour recueillir de bons conseils plutôt que des louanges, prendre le pouls réel du peuple et entreprendre en conséquence les actions impératives pour le salut du royaume. Parallèlement à ceux-là qui maitrisent l’art de l’écriture, nous avons en Afrique des artistes engagés qui prennent le parti des peuples pour crier casse-cou aux gouvernants qui, à force de jouir des délices et voluptés du pouvoir, finissent par négliger l’essence de leur mission et se drapent du manteau de dictateurs en puissance, pour violer toutes les dispositions législatives et règlementaires et aspirer à un mandat de trop.
Pour contenir cette sainte alliance entre les écrivains engagés et les artistes de la même veine, les gouvernants essaient d’abord de les appâter par des sucettes et si cette méthode ne marche pas, ils déploient l’artillerie lourde en instrumentalisant les appareils judiciaires contre eux. D’où les emprisonnements effrénés d’opposants ou de gens supposés l’être de par leur refus de collaboration avec les pouvoirs en place. Ailleurs, notamment en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, les opposants ne sont pas traités comme des ennemis, on leur accorde tout le respect qui sied eu égard à leur contribution à l’amélioration du système démocratique. Ceux qui ont maille à partir avec la justice sont poursuivis pour des faits délictuels en relation avec leur mission d’élus, de gestionnaires de derniers ou pour des écarts de conduite morale. Guère, en tout cas, pour leurs opinions ou pour leurs écrits ! Voire pour offense aux chefs d’Etat ou crimes de lèse-majesté !
Dans ces pays dotés de régimes démocratiques solides et d’institutions judiciaires animées par des hommes qui assument sans faiblesse leur indépendance, il n’est pas rare de voir un président de la République ou un ministre répondre de ses errements ou de ses crimes économiques devant les tribunaux. De tout ce qui précède, nous tirons la conclusion que nos pays ont besoin d’avoir des hommes et femmes d’honneur, tout le contraire de ceux qui courent après les honneurs. Ce pour dire leurs faits aux gouvernants, édifier les peuples sur la réalité du pouvoir et susciter en eux l’esprit de sacrifice patriotique indispensable pour asseoir la prééminence de leur souveraineté ; créer et faire appliquer avec rigueur les normes d’une bonne gestion des ressources nationales. C’est à cette mission exaltante mais périlleuse sous nos cieux que s’attèlent les plumes qui nous écorchent pour notre bien.
Arrêtons donc de leur jeter l’anathème en considérant leur option combattante comme de l’impertinence !
OÙ EST PASSÉ LE PÉTROLE DONNÉ PAR MACKY SALL À TOTAL ?
Thierno Alassane Sall qui prétendait que le le chef de l'État avait donné notre pétrole aux Français, doit nous dire aujourd’hui où est passé ce pétrole
Ce mercredi 25 aout 2019, le journal le Témoin a annoncé la nouvelle : la compagnie française Total E&P (Exploration Production) a fait chou blanc dans le bloc de Rufisque offshore profond (Rop). Un puits sec dans le jargon de la recherche-exploration d’hydrocarbure signifie que la compagnie opérateur du programme n’a rien découvert. Malgré l’acquisition de données, leur traitement, leur interprétation et la sismique, le forage n’a rien donné. Ce programme de recherche peut coûter pas moins de 50 milliards de francs Cfa d’investissement, en eaux profondes. Et lorsqu’il est couronné par un échec, il n’encourage pas toujours ses promoteurs. Depuis 2014, avec la première découverte de pétrole, à Sangomar, ce puits sec de Total E&P est le deuxième enregistré au Sénégal et le quatrième dans le bassin Msgbc (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau et Guinée Conakry). En effet il y a eu d’abord un premier puits sec en Mauritanie, suivi d’un autre au Sénégal avec Requin-Tigre et en Gambie. Malgré les découvertes significatives faites ça et là au Sénégal ou chez nos voisins, il faut reconnaitre que rien n’est acquis à 100%. Aujourd’hui, cet échec de Total E&P nous plonge au cœur de la réalité de la recherche-exploration pétrolière, face aux considérations d’ordre émotionnel voir politique qui lui sont opposées depuis l’annonce des premières découvertes significatives au Sénégal.
Des études préliminaires gratuites sur 63 000 km² en mer ultra-profonde
Cette annonce est donc doublement intéressante dans le débat général en cours sur la gestion transparente de nos ressources pétrogazières. Ce résultat négatif résultant de l’exécution complète des engagements contractuels de travaux : la réalisation d’une sismique 3D et d’un forage d’exploration dans la période initiale, a le mérite de démontrer que le Gouvernement du Sénégal n’a jamais bradé son pétrole au profit d’une quelconque compagnie ; fut-elle Total E&P, la compagnie de l’ancienne puissance coloniale la France. L’annonce de ce puits sec a aussi le mérite de démontrer que toutes les compagnies pétrolières qui viennent opérer dans notre bassin sédimentaire, prennent encore de gros risques en signant un contrat de recherche et de partage de production. Le résultat négatif des opérations de recherche a couté à Total E&P la rondelette somme de 50 milliards de francs Cfa, compte non tenu des autres investissements consentis durant les travaux d’études préliminaires sur la nouvelle zone de l’Ultra Deep (le très profond).
En effet lors de la signature des contrats de recherche en mai 2017, le major français s’était engagé à offrir au Sénégal la possibilité d’ouvrir son Ultra Deep, cette partie du bassin restée jusqu’ici non explorée et même absente dans la carte cadastrale des blocs. Ainsi, le second contrat de recherche et de partage de production (Crpp) était conditionné à la réalisation des études préliminaires sur une superficie de 63000 km², en deux tenants, dans les eaux sénégalaises entre la frontière Nord avec la Mauritanie et Sud avec la Guinée Bissau, excluant la partie gambienne. C’est seulement à la suite de la réalisation de ces études, au bout d’un délai d’un an, que Total E&P devait choisir l’emplacement de son second bloc sur un tenant de 10000 km² et restituer les 53000 km² avec à la clé les données collectées. C’est l’ensemble des couts de ces opérations (sismiques, forage études préliminaires et autres dépenses sociales) qui a été évalué à 75 milliards de francs Cfa injectés par Total E&P depuis la signature des Crpp en 2017. Une première question s’impose : qu’est-ce que le Sénégal a perdu dans la signature des Crpp pour les blocs de Rufisque offshore profond et de la partie Ultra Deep ? La réponse coule de source, notre pays n’a rien perdu au change, absolument rien. La deuxième question : qu’est-ce qu’on y gagne ? Le Sénégal gagne sur toute la ligne. Le Sénégal a d’abord bénéficié des fonds sociaux d’appui à la formation pour l’Inpg, les loyers superficiaires, les emplois, la location d’immeubles, entre autres.
Enrichissement du patrimoine national de données géologiques
Mais le gain le plus important pour le Sénégal, porte sur la collecte de données géologiques de son bassin en eaux profondes et très profondes. Ce qui constitue un enrichissement considérable de son patrimoine. Car, le contrat stipule que toutes les données collectées au cours des opérations seront remises à Petrosen. Ces données seront vendues à d’autres compagnies qui voudraient faire de la recherche exploration. Ces informations collectées gratuitement en faveur du Sénégal et stockées dans la Banque de données confiée à Petrosen, constituent un des éléments fondamentaux de la promotion de notre bassin sédimentaire, mais une source de revenue pour la société nationale sénégalaise. Il faut noter que le cas de Total E&P n’est pas une nouveauté lorsqu’on sait depuis 1960, les compagnies pétrolières internationales ont investi dans la recherche au Sénégal pas moins de 5000 milliards avant la première découverte commerciale en 2014. Cette importante activité a permis à notre pays de faire la promotion de son bassin et d’attirer ainsi les compagnies de moyenne taille spécialistes de la recherche exploration.
Des excuses publiques de Thierno Alassane Sall
Rappelons que la signature du contrat avec Total E&P avait soulevé de vives contestations dont la tête de fil était l’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall. Ce dernier a dû quitter le gouvernement pour avoir refusé de signer ledit contrat, au motif évoqué par lui-même que cela ne cadrait pas avec les intérêts du pays. Aujourd’hui que le contrat dont la signature avait été rejetée par Thierno Alassane Sall a donné un résultat négatif, ce dernier ne devrait-il pas présenter des excuses publiques au Président Macky Sall qu’il avait accusé à tort d’avoir bradé nos ressources. Thierno Alassane Sall lui-même avait reconnu sur un plateau de télé avoir retiré le bloc de Rufisque offshore profond des mains de la compagnie African Petrolum (Apc). La raison de ce retrait, disait-il, c’est que ce bloc situé entre les zones de découverte du gaz à Cayar et de pétrole à Sangomar, pouvait être réservé au Sénégal pour une future exploitation nationale. L’ancien ministre était si convaincu que ce bloc recelait des hydrocarbures, qu’il a tenu, mordicus à le garder ou l’octroyer aux plus offrants selon ses propres termes contre la volonté du président de la République, Macky Sall, un spécialiste du pétrole. Mais le résultat est que ce bloc attribué à Total qui, après avoir fait l’objet d’attaques injustifiées, a investi beaucoup d’argent et connait aujourd’hui un échec. Ce même Thierno Alassane Sall est aujourd’hui interpelé pour présenter des excuses au peuple sénégalais mais aussi inviter ses partisans à se cotiser pour rembourser au nom de « l’honneur » à Total E&P l’argent qu’elle a investi dans ce projet. Thierno Alassane Sall qui prétendait que le président Macky Sall avait donné notre pétrole aux Français, doit nous dire aujourd’hui où est passé ce pétrole.
Par Mbaye Sarr DIAKHATE, journaliste-spécialiste
par Oumou Wane
MARIÈME FAYE SALL, LE MAUVAIS COMBAT DE LA DIASPORA !
On dirait que la Diaspora est devenue le condensé de toute l’incivilité du reste du monde, toujours prête à discréditer et dénigrer - La politique n’est pas un concours de haine et même dans l’adversité il y a un code d’honneur au combat
«Je vous aime» : c’est sur ces mots d’amour que Jacques Chirac, président de la République, avait, en 2007, pris congé des Français. Dieu sait pourtant que cet homme, en son temps, fut violemment critiqué. À un point qui fera dire à Bernadette Chirac : «Les Français n’aiment pas mon mari.» Nous voyons bien aujourd’hui, alors que son mari vient de s’éteindre à 86 ans, que l’hommage unanime de la nation lui apporte un émouvant démenti.
En ce qui nous concerne nous autres Sénégalais, ce n’est pas le soutien sans faille de Marième Faye Sall qui fera défaut à son mari, surtout s’il est attaqué injustement comme ce fut le cas lors de la visite de Macky Sall à New York, en marge de la 74ème conférence des Nations Unies.
En effet, à cette occasion, parmi la foule qui acclamait le couple présidentiel, un groupuscule de Sénégalais irresponsables et inconscients a tenté de ternir l’image du Sénégal en traitant de tous les noms le président de la République, tout comme son épouse et sa famille.
Ne devrions-nous pas avoir « un peu honte » du comportement de certains éléments de notre Diaspora, qui pour rester crédible aurait tout intérêt à revoir ses stratégies de lutte et modes opératoires, car huer et insulter son président de la République ou son épouse à l’étranger fait plus de mal au pays qu’autre chose.
À moins que ces ignobles attaques, ne doivent rien à la simple bêtise ni au hasard mais au contraire, fassent partie d'une stratégie bien orchestrée par certains opposants pour combler le vide sidéral de leur pensée politique.
Insulter les politiques n'est peut-être pas nouveau, mais l'impact des outrages de nos jours est amplifié par les réseaux sociaux et les chaînes télévisées d'information continue qui donnent un écho inédit à ces offenses publiques.
Comment dans ces conditions et dans ce monde lâche, ne pas protéger nos représentants contre les extrêmes et la haine, à commencer par le premier d'entre eux, en exerçant le délit d'offense au chef de l'Etat ?
Ceci n’est pas acceptable. Quand on insulte le président, on insulte la personne mais aussi la Nation. Car même si l’on n’est pas satisfait par la gouvernance actuelle du président, s’il l’on est aveugle et sourd à son action, il reste le père de la Nation et à ce titre a le droit au respect. La politique n’est pas un concours de haine et même dans l’adversité il y a un code d’honneur au combat.
La diaspora à laquelle j’appartiens, aurait beau jeu, comme je le fais la moitié de l’année, de revenir vivre au Sénégal. Qu’ils rentrent chez eux parfois, qu’ils viennent voir les bons et les mauvais aspects du progrès. On dirait que la Diaspora est devenue le condensé de toute l’incivilité du reste du monde, toujours prête à discréditer et dénigrer.
Heureusement, devant les huées de ces persifleurs, la Première Dame, Marième Faye Sall, s'est retournée et a regardé dans les yeux les manifestants. Elle a démontré son courage et défendu son rang, faisant honneur à notre éducation et à nos valeurs.
Cette grossièreté, énième signe du malaise qui frappe les sénégalais, durement touchés par la crise politique et économique, ne doit pas nous faire perdre de vue l'objectif d'intérêt général.
De grâce, moins de politique et plus de solutions, car s’il y a bien une voie qui ne ment pas c'est celle de poser des actes.
Chirac, pour lui rendre un dernier hommage était un animal politique au charisme de star. Il avait ce sens inné du contact et ce lien affectif avec les Français jusqu’à devenir « super sympa » à leurs yeux.
Mais nous, les Sénégalais, méfiants et introvertis comme nous le sommes, oserions-nous dire notre amour du Sénégal, avouer, ailleurs que dans les urnes, notre attachement de cœur et d’esprit à notre président.
Macky Sall apparaît peut-être moins « sympa » que son regretté homologue Français, mais son bilan politique est là !
Alors, s’il reste dans le temps utile de l’action, à notre écoute et à notre service, est-il juste de voir à ce point l’injure s'épanouir dans notre démocratie ?
Pour ma part je ne le pense pas et c’est pourquoi je vous le dis, chère Mme Marième Faye Sall, les Sénégalais aiment votre mari !
Peut-être pour le contraire de Jacques Chirac, sans doute aimé davantage pour ce qu’il fut que pour ce qu’il fit.
Oumou Wane est présidente d’Africa7
LE CLUB DES INVERTISSEURS SENEGALAIS VEUT UNE REFORME DU CODE DES MARCHES
Le cri du cœur date de Mathusalem : le secteur privé sénégalais veut sa part des projets de l’Etat.
Pour le Club des investisseurs sénégalais, l’Etat, en confiant certains projets à des entreprises étrangères mais de droit sénégalais, est en train d’aider des «étrangers plus ou moins encagoulés». Abdourahmane Diouf et Cie appellent à la levée des conditionnalités qui empêchent le secteur privé national d’accéder aux marchés publics.
Le cri du cœur date de Mathusalem : le secteur privé sénégalais veut sa part des projets de l’Etat. Selon le Club des investisseurs sénégalais (Cis), le secteur privé national ne détient que 33% des marchés publics. A Diamniadio hier, le ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a convié le Cis pour davantage impliquer les entreprises du privé national. Directeur exécutif du Cis, Abdourahmane Diouf a d’emblée rappelé la nécessité de réformer le Code des marchés. «C’est l’Etat qui a la capacité de changer le Code des marchés pour pouvoir attribuer à ses champions nationaux une part importante. Nous trouvons que le secteur privé national doit être majoritaire dans l’octroi des marchés au Sénégal. S’il y a des conditionnalités qui nous empêchent d’accéder aux marchés, c’est à l’Etat de nous aider du point de vue financier, du point de vue de la loi pour y arriver», a souligné Abdourahmane Diouf assurant que le Cis va intervenir dans les domaines des transports terrestres, ferroviaires.
En juillet dernier, lors des concertations relatives à la Loi sur le contenu local, Baidy Agne, président du Conseil national du patronat, avait interpellé le Président Macky Sall sur la définition d’une entreprise nationale. «Si l’Etat veut créer des infrastructures et fait des appels d’offres à propos desquels ceux qui viennent répondre sont une entreprise de droit sénégalais mais avec des capitaux et une direction étrangers, vous n’êtes pas en train d’aider les Sénégalais mais des sociétés de droit à travers des étrangers plus ou moins encagoulés», a exposé M. Diouf, en soulignant que la Loi sur le contenu local «n’aura pas d’impact positif si on ne règle pas cette problématique». En revanche, Oumar Youm ne voit pas un tableau si sombre pour le secteur privé. Le ministre assure que le secteur privé sénégalais est «bien impliqué dans les travaux d’infrastructures».
«Nous ne devons pas être des sous-traitants dans notre propre pays»
Cependant reconnait le ministre, l’Etat «peut améliorer leur implication pour rendre notre croissance plus forte, plus dynamique, plus inclusive». Il dit : «Nous y travaillons et ça, c’est un premier jalon qui est posé pour permettre de réfléchir afin de les impliquer davantage, leur donner plus de place dans cette trajectoire de croissance et dans cet élan de construction de notre pays.» En attendant, le Cis indique au gouvernement la voie à suivre : «Même si nous n’avons les moyens financiers, l’Etat doit choisir les entreprises sénégalaises à travers l’offre spontanée, et à charge à celles-ci d’aller chercher le partenaire étranger technique ou financier qui va les compléter.
L’Etat doit éviter la démarche inverse en allant chercher des partenaires étrangers qui viennent pour faire de nous des sous-traitants. Nous ne devons pas être des sous-traitants dans notre propre pays», conclut Abdourahmane Diouf.
LES JEUNES TOUJOURS PRETS À TENTER L’AVENTURE
85%, c’est le taux d’échec de l’immigration irrégulière par voie maritime qui a repris après quelques années d’accalmie
85%, c’est le taux d’échec de l’immigration irrégulière par voie maritime qui a repris après quelques années d’accalmie. L’Oim qui a réalisé une étude au Sénégal pour trouver les raisons de la reprise de ce parcours migratoire, informe que malgré le taux d’échec élevé, les jeunes sont toujours prêts à tenter cette aventure dangereuse
Constatant que le parcours migratoire par voie maritime a repris son rôle passé, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) a fait une étude sur les «Nouvelles dynamiques migratoires au Sénégal». Cette étude réalisée dans les zones côtières de Saint-Louis, Dakar et Ziguinchor s’est interrogée sur la reprise de la migration irrégulière par voie maritime, les mécanismes utilisés, les personnes concernées. Lors de la restitution de ces recherches, le coordonnateur de ce projet a fait savoir que l’étude a montré que 85% des candidats ayant opté pour cette voie ont échoué. Cet échec est dû au fait que les embarcations sont obligées de faire demi-tour ou elles échouent au niveau des côtes marocaines. D’après Cheikh Mbacké Sène, seuls 15% des candidats à l’immigration sont parvenus à atteindre les côtes espagnoles. Malgré ce taux d’échec élevé, 48% des migrants envisagent de repartir. Là aussi, la raison est la même, ils ne voient pas d’autres alternatives pour réussir.
En outre, l’étude réalisée par l’Oim montre également qu’à leur retour ces migrants ayant tenté cette aventure sont dans une situation économique difficile aussi bien pour eux que pour leurs familles. L’étude rappelle que l’initiative de tenter cette aventure peut être individuelle mais aussi collective dans le cas où c’est la famille qui finance le voyage.
Par ailleurs, il faut noter que 55% des candidats à l’immigration ont déjà tenté une fois l’aventure, et 31% au moins deux fois. S’agissant du profil des candidats, M. Sène souligne que ce sont pour la plupart des jeunes avec un niveau d’études moyen. Les raisons qui les poussent à tenter ce voyage incertain n’ont pas changé. C’est toujours lié aux difficultés économiques et à la pression sociale. Les mécanismes aussi sont les mêmes : soit en groupe les candidats s’organisent et prennent leur propre embarcation, ou bien il y a un passeur ou propriétaire de la pirogue qu’ils vont payer pour effectuer le voyage.
Revenant sur le contexte de cette étude, l’Oim explique qu’à partir «de 2011, la route de méditerranée centrale (itinéraire terrestre passant par le Niger, l’Algérie et la Libye à destination de l’Europe) s’est progressivement imposée comme une alternative pour les candidats à la migration irrégulière suscitant beaucoup d’attention de la part des gouvernements d’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires». Toutefois, souligne l’organisation dans un document, «entre 2017et 2018, l’Espagne, avec 45% de toutes les arrivées en 2018, est devenue la première destination en termes d’arrivées irrégulières devant l’Italie (Oim, urgences humanitaires, migrants manquants, 2018)». Cette situation fait dire à cette organisation qu’il «semblerait que les conditions dangereuses du voyage et le renforcement des contrôles au niveau des pays de départ, de transit et destination, aient amené à une recomposition des parcours migratoires et que la voie maritime reprenne son rôle passé».
Cette étude réalisée donc dans ce contexte permet «de comprendre et d’expliquer cette nouvelle tendance et ses implications sur la migration en Afrique de l’Ouest». Elle fournit également «aux différents acteurs intervenant dans la migration des informations pertinentes sur l’évolution des parcours migratoires, des profils des migrants et des besoins afin de mieux adapter les actions».
MACKY VEUT UN NOUVEAU TYPE DE FONCTIONNAIRE
Le président veut façonner les fonctionnaires à l’image de l’Administration qu’il veut ériger pour asseoir l’émergence.
Les 1115 recrues de la Fonction publique ont commencé une formation spécifique pour les familiariser avec les exigences du service public. Une première voulue par Macky Sall qui veut un nouveau type de fonctionnaire.
Macky Sall veut façonner les fonctionnaires à l’image de l’Administration qu’il veut ériger pour asseoir l’émergence. Ils sont des médecins, des sages femmes, des journalistes, des ingénieurs à subir une formation avant d’intégrer la Fonction publique. Un nouveau processus mis en place et voulu par le Président Sall, qui avait fait l’annonce lors du Programme d’appui à la modernisation de l’Administration (Pama), tenu le 5 août 2019, pour permettre aux nouvelles recrues d’intégrer les valeurs du service public et le sens de l’Etat. Hier, le ministère de la Fonction publique, en relation avec le ministère des Forces armées, a lancé le début de cette formation, au bénéfice des 1115 agents, qui devra durer 15 jours. Selon le ministre de la Fonction publique, «cette formation vise à rendre opérationnels les nouveaux agents de la Fonction Publique en les imprégnant des valeurs, normes et règles de l’Administration sénégalaise»
Ils vont être formés sur le régime disciplinaire, l’accueil et l’orientation des usagers, la gestion du courrier confidentiel, secret et top défense, l’hygiène, la sécurité et l’environnement, le plan de carrière et l’organisation administrative du Sénégal, entre autres. Mariama Sarr explique : «En prenant une telle décision, le président de la République a la ferme volonté de faire émerger un nouveau type d’agent de l’Etat qui aura à cœur de promouvoir et de garantir des valeurs comme la qualité de l’accueil sous toutes ses formes (téléphonique, physique, électronique, courrier) mais aussi l’efficacité et le culte du résultat.» Sacs entre les mains, les nouveaux agents de la Fonction publique, qui seront éparpillés entre Dakar, Rufisque et Thiès, vont être formés aux «rigueurs» de l’Administration sénégalaise pour pouvoir répondre aux attentes de nombreux usagers qui souvent décrient ses lenteurs et son manque d’entrain envers les citoyens. «Vous conviendrez avec moi que la courtoisie, l’accessibilité, la rapidité, l’esprit d’écoute, la clarté des réponses, la rigueur et la transparence sont devenus, de façon plus accentuée, des enjeux majeurs du service public qui, par ailleurs, ne doit, en aucune façon, se départir de ses références sacerdotales. Les agents de l’Etat que vous êtes seront au service de l’intérêt général et, croyez-moi, c’est un insigne privilège que servir son prochain.
D’ailleurs, toutes les religions révélées l’attestent et notre substrat culturel sénégalais nous y incline. Quoi de plus noble que d’avoir à faciliter la vie de vos compatriotes et leur assurer le meilleur service dans leurs relations avec l’Etat», décline Mme Sarr. Elle parle de «l’aube d’une ère nouvelle, voulue par Monsieur le président de la République pour la Fonction publique» dont la finalité épouse «sa volonté irrésignée de doter l’Administration publique sénégalaise de femmes et d’hommes compétents, pétris de valeurs républicaines et au service de l’Etat». Cette formation fait partie de «la réforme de l’Etat et du renforcement de l’Administration publique dont la finalité vise, en autres, à améliorer l’accès des usagers au service public et la modernisation de la gestion des ressources humaines» pour aboutir à une «Fonction publique performante, moteur d’une Administration moderne au service du bien-être de tous».
Aujourd’hui, l’Administration est tenue de s’adapter en suivant la courbe de la modernité. «Il convient de garder à l’esprit que dans un contexte de développement sans précédent des technologies de l’Information et de la Communication, réinventer notre façon de servir, n’est plus une simple option mais assurément, une nécessité», poursuit Mme Sarr, qui insiste sur l’importance de cette formation, qui «participe, d’une part, à bâtir une Administration publique solide, respectable et respectueuse de la légalité».
Quid des critères de recrutement de ces 1115 agents ? La ministre Mariama Sarr a indiqué que ces critères sont «basés sur la compétence». Une manière d’écarter des éventuelles suppositions qui feraient croire que ces agents auraient bénéficié d’un «coup de pouce» pour se retrouver dans la Fonction publique, qui veut opérer son renouveau.
Dakar, 27 sept (APS) - Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS ne semblent en avoir que pour massalikoul djinane, la grande mosquée qui sera inaugurée le même jour à Dakar, à l’initiative de la communauté mouride, l’une des principales confréries musulmanes sénégalaises.
"Après 7 ans de travaux et près de 25 milliards d’investissements, massalikoul djinane sera inaugurée aujourd’hui", au cours d’une cérémonie qui sera présidée par le khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké, écrit Le Témoin quotidien.
A cette occasion, "des milliers de fidèles sont attendus à la grande prière du vendredi’’, indique le journal, selon lequel l’ancien président Abdoulaye Wade, qui se veut un fervent talibé mouride, sera présent à cette inauguration.
Me Wade "va sans doute rencontrer sur les lieux son successeur Macky Sall. Se donneront-ils l’accolade ou s’ignoreront ils...+présidentiellement+ pour ne pas dire royalement ?", se demande le journal.
Tribune également signale ce point et affiche : "L’heure de la possible réconciliation". "Si cet évènement parvient à réconcilier les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, ce sera un pas de plus vers la consolidation du dialogue politique en cours", souligne ce journal.
A l’occasion de cette cérémonie d’inauguration de cet édifice comptant 78 portes et 250 fenêtres, "l’épicentre du mouridisme s’est déplacé à Dakar", note pour sa part le quotidien Enquête. Le journal Le Quotidien confirme, avec sa manchette : "Dakar, Keur Serigne Touba".
"Un jour historique", titre le quotidien L’As. Il ajoute que l’inauguration de massalikoul jinan "a pris les allures du grand magal de Touba", vu le nombre de fidèles convergeant vers la capitale sénégalaise pour assister à la cérémonie.
"Bamba Day à Dakar !", renchérit le journal dans ses pages intérieures, en référence aux journées consacrées au fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba par les adeptes de la confrérie en Amérique du Nord.
"Massalikoul djinane, qui sera inaugurée ce vendredi, est une mosquée qui rend fiers les fidèles musulmans et étire davantage la grandeur du mouridisme", souligne Le Quotidien.
"Debout au cœur de Dakar, la grande mosquée massalikoul djinane est un véritable bijou architectural. Un édifice islamique aux concepts esthétiques qui renvoient au décor intérieur d’Al-Masjid Al-Nabawi, la mosquée du Prophète Mohammad (PSL), à Médine, en Arabie Saoudite", relève L’Observateur.
Le journal Walfquotidien également semble tout aussi émerveillé. "Construite sur une superficie de 6 ha, écrit-il, la toute nouvelle mosquée massalikoul jinan demeure parmi les édifices religieux les plus resplendissants".
Vox populi, de son côté, donne les chiffres de la "4e merveille de Serigne Touba", parlant de "5 ha, 10.000 m2 d’espace couvert, 30.000 places, 5 minarets dont le plus haut culmine à 75 m, 1 dôme, des fondations de 20 m de profondeur".
Selon Vox Populi, "7 ans de travaux" ont été nécessaires pour la construction de cette mosquée qui a mobilisé "850 ouvriers" pour "20 milliards investis".
"Elle est le complément de la quadrature du cercle après la mosquée de Diourbel, la mosquée de Touba et la mosquée de Darou Mousty", selon le journal
IL EST UNE FOI
Le Khalife général des Mourides, 89 ans, est une personnalité consensuelle, qui a été l’homme de confiance des derniers guides de la confrérie, qui vient d’écrire une nouvelle page de son histoire avec l’inauguration de la mosquée Massalikoul Djinane
Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, 89 ans, est une personnalité consensuelle, qui a été l’homme de confiance des derniers guides de la confrérie mouride, qui vient d’écrire une nouvelle page de son histoire avec l’inauguration de la mosquée Massalikoul Djinane.
C’est un homme heureux et apaisé. Depuis dimanche, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké distribue des sourires, prières et les audiences avant l’évènement de ce vendredi, qui cristallise l’attention du peuple mouride et dakarois, qui sera témoin de l’inauguration de la mosquée Massalikoul Djinane. Un monument culturel et cultuel dont la réalisation a nécessité l’engagement des talibés, l’implication de ses prédécesseurs. Lui achève le rêve. Un jour bénit. Homme consensuel, abreuvoir du savoir, respectueux de l’orthodoxie mouride, très cultivé, le fils de Serigne Mouhamadou Bassirou Mbacké, qui n’a pas eu la chance de présider aux destinées de la confrérie, est un homme connu du sérail de Touba, très célèbre dans la région du Sine Saloum où il compte, à l’image de son défunt père, beaucoup de disciples. Agé de 89 ans, il est le marabout de plusieurs célébrités dont le Secrétaire général de la Présidence et le ministre de l’Intérieur.
Continuateur de l’œuvre de son père, Serigne Bassirou Mbacké, biographe de Khadimou Rassoul, Serigne Mountakha Bassirou qui a vu le jour à Diourbel est le deuxième khalife général des Mourides dont le papa n’a pas eu l’honneur de présider aux charges de cette communauté depuis janvier 2018 à la suite du décès de Serigne Sidy Mokhtar Mbacké.
Rassembleur, homme de dialogue (c’est lui qui avait la charge au temps de Serigne Bara de pacifier les rapports heurtés au niveau des responsables des dahiras), le nouveau khalife, très versé comme son devancier dans la science islamique, avait la lourde et redoutable charge de présider à la prière mortuaire de plusieurs dignitaires mourides (c’est le cas lors du rappel à Dieu de Serigne Saliou Mbacké).
Double khalife
Désormais double khalife (khalife général des Mourides et de Darou Minane), il est très apprécié à Diourbel, où il passe tout le mois de ramadan et préside les prières de Korité et de Tabaski. Si le khalifat a été depuis toutes ces années au nord, cette fois-ci c’est le centre du Sénégal, avec Diourbel et Kaolack, qui prend la succession. Cinquième fils de Serigne Mouhamadou Bassirou Mbacké, Serigne Mountakha Bassirou qui accéda au khalifat de son père en 2007, à la disparition de son frère Serigne Moustapha Bassirou Mbacké, est reconnaissable par son sourire, son visage rayonnant et ses faces bien entretenues. Grand frère du diplomate à la retraite Serigne Issakha Mbacké, Serigne Mountakha est la bonté et la simplicité personnifiées. Mouhamadou Moustapha Louis Gomis, journaliste qui l’a pratiqué pendant plus de trois décennies, témoigne : «C’est une personnalité religieuse hors pair. C’est quelqu’un qui n’a comme références que Dieu, son prophète (Psl), le livre saint et Cheikh Ahmadou Bamba. Il prête beaucoup attention aux démunis et à la région de Diourbel. Pour lui, il n’y a pas un endroit plus sacré que Diourbel où le Cheikh a vécu 15 années. Il sera sans conteste l’une des plus grandes personnalités de la confrérie mouride.» Moustapha Ndiaye, administrateur du site Istikhama, confie : «Il a fondé plusieurs villages comme Darou Miname Saloum, Mboul Kael. Il remettait discrètement chaque année au Khalife général des Mourides en guise d’adiya, 72 millions, représentant les 72 années que son père a vécu sur terre.
Il a construit la mosquée de Darou Miname. Il est très instruit. C’est un grand érudit. Il est versé dans toutes les connaissances islamiques. Il détient toujours par devers lui des feuillets du Coran qu’il psalmodie et en fait son compagnon de tous les jours. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui explique qu’à la suite du rappel à Dieu de Serigne Saliou Mbacké et de Serigne Mourtada, il a dirigé la prière mortuaire. Il est très rigoureux. Il n’aime pas voir quelqu’un se fâcher. Il est très respectueux de ses aînés. Il était homme de confiance de Serigne Saliou Mbacké et de tous ceux qui l’ont succédé. Toujours souriant, le visage rayonnant.» Propriétaire terrien et grand producteur, il dispose de champs à Darou Salam Typ où il a installé un daara occupé par plusieurs disciples.
Fils de Serigne Bassirou Mbacké Ibn Khadimou Rassoul, Serigne Mouhamadou Mountakha Bassirou Mbacké est le 8ème Khalife général des mourides et le 2ème dont le père n’a pas eu l’insigne honneur de présider à la destinée de cette communauté. Respectueux de la tradition mouride, Serigne Mountakha Mbacké est un guide religieux intègre, disponible, courtois, cultivé et jovial avec un comportement irréprochable.
DAKAR, CAPITALE DU MOURIDISME
Le temps d’un week-end, à compter de ce vendredi 27 septembre 2019, Dakar ravit la vedette à Touba, devant ainsi la capitale du Mouridisme.
Après sept (7) ans de travaux ayant englouti 20 milliards de F CFA représentant la contribution des derniers Khalifes généraux et de la communauté, les Mourides fêtent ce vendredi une «victoire de plus de Serigne Touba sur le colon blanc» que symbolise la grande mosquée Massalikul Jinaan. Son inauguration marque le pic d’une série d’activités menées dès l’entame du projet, le 7 juillet 2012, faisant de Dakar la capitale du Mouridisme.
Le temps d’un week-end, à compter de ce vendredi 27 septembre 2019, Dakar ravit la vedette à Touba, devant ainsi la capitale du Mouridisme. Et pour cause, la grande mosquée «Massalikul Jinaan» (entendez «les chemins du paradis») sera inaugurée aujourd’hui, vendredi 27 septembre à Colobane. L’évènement aura lieu en présence de nombreuses autorités étatiques au sommet, religieuses, coutumières et autres fidèles et invités de marque de Serigne Touba, Serigne Mountakha Bassirou, le Khalife général des Mourides, qui est à Dakar depuis dimanche dernier 22 septembre. De Keur Serigne Touba (qui a été aussi réhabilité) où il réside, le guide religieux a accordé des audiences à différentes personnalités politiques, religieuses et coutumières. En attendant l’ouverture officielle de ce joyau mouride au cœur de Dakar, qui est perçu comme une «victoire éclatante» de Serigne Touba Khadimou Rassoul, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, sur le colon, prévue ce vendredi. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, présidera la cérémonie. Il est aussi annoncé la venue du chef de l’Etat, Macky Sall, et de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Le coût de l’édifice est évalué à 20 milliards de F CFA. Ce montant a été réuni grâce à la contribution des derniers Khalifes généraux et de la communauté mouride. Les autorités ne sont pas en reste, même si rien ou presque n’a encore fil tré de la contribution de l’Etat dans ce projet bouclé avec l’inauguration de lieu de culte ce vendredi. Aussi force est de relever l’apport non négligeable de l’ancien président qui a mis à disposition l’assiette foncière de 6 hectares ayant permis enfin la réalisation de ce vœux devenu réalité. Les travaux ont duré sept (7) ans.
D’importantes réalisations ont eu lieu depuis le 7 juillet 2012, date du démarrage des travaux confiés au représentant du Khalife général des Mourides à Dakar, Mouhamadou Mbackiyou Faye. Donc, la journée de ce vendredi marque le pic d’une série de manifestations qui ont été entamées, dans le cadre de cette inauguration, depuis plusieurs jours et qui se poursuivra le week-end avec des panels et autres rencontres. Déjà, des panels et des processions ont été organisés ces derniers temps pour accompagner l’ouverture de la grande mosquée qui symbolise, selon les Mourides une «victoire de plus sur le colon blanc». 1600 fonctionnaires de Police ont été mobilisés pour la couverture sécuritaire de l’événement.
BAMBA DAY A DAKAR !
Que dire ? L’attente a été longue, mais il ne reste que quelques heures pour qu’enfin vienne le jour tant attendu : l’inauguration de Massalikoul Djinane.
Massalikoul Djinane, qui sera inaugurée ce vendredi, est une mosquée qui rend fiers les fidèles musulmans et étire davantage la grandeur du Mouridisme.
Que dire ? L’attente a été longue, mais il ne reste que quelques heures pour qu’enfin vienne le jour tant attendu : l’inauguration de Massalikoul Djinane. Les chemins du paradis. Ce vendredi 27 septembre sera marqué dans du marbre, mis en gras dans l’histoire du Mouridisme. A Colobane où est nichée la mosquée, construite sur 6 ha et d’un coût de plus 20 milliards F Cfa, les fidèles, accourus de toutes les contrées du pays, qui trépignaient d’impatience, continuent de rallier la capitale sénégalaise pour assister à la prière de 14 h. En attendant, les Forces de l’ordre, les agents de santé, du privé en passant par la pléthore de Dahiras et associations mourides donnent au quartier Colobane, qui héberge ce rêve lointain (Massalikoul Djinane) de la mouridiyya, cet instant mémorable. Les haut-parleurs laissent échapper les versets du Saint coran, les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, «qui avait prédit sa venue dans la capitale sénégalaise à travers Serigne Mountakha», l’actuel Khalife général des mourides. Prédiction réalisée, car le guide va inaugurer cette monumentale œuvre, qui attire un monde, qui vient s’abreuver aux sources du Mouridisme.
Sous une tente en face de l’entrée principale de la mosquée, deux tablibés observent la grande exposition réalisée par le Dahira Khidmatoul Khadim. «Serigne Touba avait écrit dans l’une de ses œuvres que c’est à travers Al Mountakha qu’il viendrait à Dakar et cela rendra vaines toutes les stratégies de l’ennemi. C’était en 1895», relate l’un des visiteurs de l’exposition. Qui présente les figures et évènements symboliques de la confrérie mouride notamment la vie et l’œuvre de Serigne Touba, de Mame Cheikh Ibrahima Fall communément appelé Baboul mouridina (la porte du Mouridisme), l’histoire de l’exil du Cheikh au Gabon, son passage à Dakar, la bibliothèque Khadim Rassoul et ses excroissances dans le monde... Rien n’est laissé en hasard, le diable est dans le deuil. «Nous avons réalisé cette exposition en nous basant sur des sources fiables et sûres. Nous avons les informations relatives à l’histoire générale de la mosquée Massalikoul Djinane, de la pose de la première par Serigne Mouhamadou Lamine Mbacké jusqu’à son état actuel», confie Babacar Ndong, membre de la commission chargée de la recherche et des expositions du Dahira Dialibatoul Marahbi, qui s’occupe de la propreté de la mosquée et ses alentours. «Nous faisons tout ce qui est de notre pouvoir pour qu’une personne qui arrive ici, d’où qu’elle vienne, puisse être satisfaite des informations mises à sa disposition. Dieu merci : les visiteurs affichent leur joie», se réjouit M. Ndong. Un autre membre de la commission acquiesce de la tête.
A Colobane, il flotte un sentiment de fierté inexplicable qui emplit les cœurs des visiteurs, guidés simplement par le besoin de savoir l’histoire de leur confrérie. Depuis des jours, le coordonnateur des travaux de la mosquée, est au cœur de toutes les attentions. Un groupe dirigé par Pape Ibrahima Diagne avance vers la police, appuyée par la sécurité mouride, qui s’occupe de l’ordre dans la piste réservée aux véhicules. Le grand Serigne de Dakar, qui s’incline devant cette réalisation : «Par ma voix, la Communauté léboue dit bienvenu à Serigne Mountakha Mbacké. Nous sommes heureux et nous nous retrouvons dans la réalisation de cette grande œuvre qui est la victoire de l’Islam. J’ai dit à Serigne Mountakha que les disciples ici à Dakar suivent vos recommandations. Ils lisent le Coran, les khassaides (écrits de Serigne Touba) et ils travaillent également.» Pape Ibrahima Diagne ajoute : «vous avez amené mbekk mi ou la joie en français», que les talibés chantent depuis l’arrivée de l’actuel khalife à la tête du Mouridisme. M.
Diagne fait un rappel : «lors de l’inauguration de la grande mosquée de Touba, Senghor avait dit la construction de cet édifice démontrait la solidarité nationale. Mais aujourd’hui Massalikoul Djinane renouvelle cette solidarité car tout le monde y a participé à travers les cotisations de 100 F, 1000 F, 5000, etc. Cette mosquée fait la joie de tous les Sénégalais car Serigne Touba ne l’a pas construite au Gabon. Elle reste ici au Sénégal et j’affirme qu’il reste encore d’autres mosquées comme celle ci», conclut le dignitaire lébou. Une prédiction entonnée aussi dans les rues de Colobane, qui ont aussi fait allégeance au Mouridsme.