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26 juillet 2025
17 ANS DE ROUTINE
Les familles des victimes ont remis le couteau dans les plaies toujours béantes et qui peinent encore à se cicatriser de nombreux parents et proches des 1863 personnes mortes officiellement dans le naufrage du Joola.
Ibrahima DIALLO et Yacine DIEYE |
Publication 27/09/2019
Les familles des victimes ont remis le couteau dans les plaies toujours béantes et qui peinent encore à se cicatriser de nombreux parents et proches des 1863 personnes mortes officiellement dans le naufrage du Joola. L’an 17 de la plus grande catastrophe maritime que l’humanité ait jamais connu, a été commémoré hier, jeudi 26 septembre 2019, à Ziguinchor et à Dakar, sur fond des mêmes programmes, mêmes discours… ou presque. C’est la routine face à un Etat qui a choisi jusque-là, de faire fi des exigences clés des familles de victimes.
17 ans de «souffrances» ! 17 ans de commémorations sur fond d’usure ! Rien ne bouge ou presque en ce qui concerne les doléances phares du Comité d’initiative pour l’érection d’un Mémorial-musée «Le Joola», de l’association et du collectif des familles des victimes du naufrage du bateau «MS/Le Joola» qui assurait la liaison maritime Dakar-Ziguinchor. Aux appels à la justice pour situer les responsabilités, au renflouement du navire pour permettre à certaines familles de faire le deuil de leurs membres ou proches disparus dans cette catastrophe maritime, à la prise en charge correcte et effective des pupilles de la nation notamment la rétroactivité de la loi pour faire justice au milliers d’orphelins laissés en rade par le Décret d’application de 2011, etc. l’Etat a jusque-là répondu par la sourde oreille.
Préférant opter pour l’usure, se contenter de rappeler, chaque 26 septembre, des réalisations et vœux qui sont loin des priorités et attentes des familles des victimes. Hier, jeudi 26 septembre 2019, les familles des victimes ont remis ça. Même programmes, mêmes discours, même itinéraire: dépôt de gerbe de fleurs au port de Ziguinchor d’où est parti le navire qui a fini sa course au fond de l’océan atlantique en 2002, cérémonies de prières et visites organisées aux cimetières des victimes dans la forêt classée de Mbao (Dakar) et à Kantène, à la périphérie de Ziguinchor. Au cimetière de Mbao, les parents des victimes ont organisé une cérémonie en hommage aux victimes, en présence de l’imam de la localité, imam Touré, et de l’abbé Pierre Thiandoum, curé de la paroisse de Keur Massar, ont constaté nos confrères de Sud Fm. Sur la liste des doléances, comme chaque année, figurent le renflement du bateau et l’érection d’un Mémorial-musée. Ils n’pas manqué de déplorer surtout l’absence des autorités étatiques, seul le président du Conseil de surveillance de l’Office national des pupilles de la nation était présent, qu’ils assimilent à un manque de respect à l’endroit des victimes dont ils ne peuvent jusqu’à présent faire le deuil. Selon Nadine, une française, l’association des familles de victimes des 12 nationalités n’entend pas baisser les bras. Cette française qui a perdu sa fille de 20 ans dans le naufrage du Joola dit ne pas du tout être «fière de la France», son pays, qui a tout simplement «bafoué les droits des victimes juste pour des intérêts politiques mais également des intérêts géopolitiques».
POUR LE RELEVEMENT DE LA LIMITE D’AGE DES PUPILLES DE 18 A 21 ANS
La particularité de l’évènement, c’est que des orphelins des victimes ont pris la parole pour réclamer le rallongement de 18 à 21 ans de l’âge (pour être déclaré majeur) des pupilles de la nation, comme c’est le cas en France. En plus de la rétroactivité de la loi (votée en 2006) pour corriger l’injustice née de son Décret d’application pris en 2011 et qui a favorisé l’écartement de plus d’un millier d’orphelins de cette mesure de prise en charge par l’Etat. L’Office national des pupilles de la nation qui dit avoir pris note de ces doléances, informe avoir déjà saisi qui de droit. Donc il a écrit au chef de l’Etat pour la prise en compte de celles-ci. Par définition, une pupille de la nation est une expression juridique utilisée en droit civil pour désigner une personne mineure ou un orphelin (âgé de moins 18 ans au Sénégal et de moins de 21 ans en France) qui bénéficie d'une protection supplémentaire, notamment de l’Etat (à travers l’Office national des pupilles de la nation) en plus de la protection accordée par la famille ou par un tuteur.
En outre, l’association des familles de victimes a profité de la cérémonie qui a réuni ces membres au cimetière de Mbao, en ce 17e anniversaire de la plus grande catastrophe maritime de l’humanité, pour rendre un «vibrant hommage» à son défunt président Moussa Cissokho, rappelé à Dieu quelques semaines plutôt. En sommes, les années passent, l’ensemble des actions, des gestes et les principales revendications formulées et réitérées par les familles de victimes depuis le 1er anniversaire, le 26 septembre 2003, restent en l’état. Ce qui donne aux différentes cérémonies organisées à cet effet depuis 17 ans une allure de vraie routine. D’où l’invite à méditer cette citation d’Emile Chartier, dit Alain: «J'aime mieux une pensée fausse qu'une routine vraie.» (Mortagneau-Perche 1868-Le Vésinet 1951, Propos d'un Normand, Tome II, Gallimard).
1863 MORTS DONT 450 ELEVES ET ETUDIANTS, 64 RESCAPES… Les chiffres de l’impunité
Avec à son bord plus de 2000 personnes au départ du port de Ziguinchor, dans la mi-journée du jeudi 26 septembre 2002, le naufrage du Joola a fait officiellement 1863 morts dont 450 élèves et étudiants originaires de la Casamance. Ils étaient de retours de vacances car on était à la veille de l’ouverture des classes et du démarrage des sessions d’octobre au niveau des universités de Dakar et Saint-Louis.
Pour les organisations de familles des victimes qui trouvent que l’Etat a sous-estimé ses chiffes, le nombre de victimes recensées dépasse la barre des 2000: elles dénombrent un total de 2133 morts et disparus. Les secours n’ayant été déclenchés que tardivement, vers 7h du matin, pour un accident survenu la nuit, seules 64 personnes ont pu être sauvées et quelques 500 corps récupérés et inhumés à Mbao (Dakar), à Kantène (Ziguinchor) et en Gambie.
Pourtant, selon le rapport d’enquête commandité à l’époque par les autorités à cet effet, le naufrage est survenu par l’accumulation de plusieurs fautes incombant aux hommes. Mais à l’arrivée, aucune coupable, aucun responsable direct ou indirect n’a été inquiété, l’action judiciaire étant éteinte au Sénégal qui a fini par rejeter tous les torts sur le capitaine commandant de bord qui a péri dans le naufrage.
Même la France, qui constituait jusqu’il y a 2 ans le seul espoir des familles de victimes de voir enfin la justice éclater dans ce drame, a fini par classer le dossier… sans suite. Après moult épisodes et rebondissements, y compris un mandat d’arrêt international émis contre 9 autorités, dont l’ancienne Première ministre Mame Madior Boye et son ministre de la Défense d’alors, Youba Sambou.
TEMOIGNAGE D’UNE ORPHELINE DU JOOLA SANS REEL APPUI
Hélène Edwige Mansal : “J’ai souffert”
«Moi, c’est Hélène Edwige Mansal. J’ai perdu ma mère lorsqu’elle est venue à Ziguinchor, je n’avais même pas 10 ans. Chaque année, elle venait, à l’ouverture des classes. Au retour, il y a eu l’accident. 8 mois après, mon père est décédé, suite au choc. J’ai beaucoup souffert parce que l’on m’a pris en charge en 2010 ou 2015. 6 mois après, on m’a dit: «tu es âgée et on a arrêté de payer». C’est tellement dur. Je réfléchis, j’ai peur, je reste ici sans rien faire. Je vais faire la femme de ménage pour avoir quelque chose. J’ai eu 3 ans de formation, j’ai un diplôme de l’Etat. J’ai demandé à l’office, ils m’ont acheté une machine et j’ai acheté l’autre: ce sont deux machines. Pour le paiement de la location, c’est tellement cher et c’est pour cela que je suis obligée de rester cher ma mère à Zac Mbao. Je n’ai pas de moyens. Je souffre de bronchite et en même temps d’asthme. Actuellement, je fais la femme de ménage; c’est avec ça que je vis. On me paye 35.000 FCAF: je prends 5000 pour l’achat de mes effets de toilettes et les 30.000 restants, je les dépose à la banque. Je commence à 8h et descends à 15h; après je pars à l’atelier de couture où je travaille comme apprentie. C’est Dieu qui décide, moi je n’accuse personne !», s’est confiée Hélène Edwige Mansal à Sud Fm.
MESSAGE DU PRESIDENT MACKY SALL : «Je rends hommage aux disparus»
A l’occasion de la commémoration de l’an 17 de la tragédie du Joola, le président de la République a posté, sur Twitter, un message destiné aux familles des victimes de ce drame survenu le 26 septembre 2002. «Il y a 17 ans sombrait Le Joola. Le souvenir de cette tragédie est encore présent dans nos mémoires. Je rends hommage aux disparus. Chaque drame interpelle notre conscience collective et nous rappelle de respecter la réglementation pour la sécurité et le bienêtre de tous», a-t-il écrit Macky Sall.
LE CUSEMS PREVOIT UNE ANNEE SCOLAIRE «MOUVEMENTEE»
L’année scolaire 2019-2020 démarre dans une semaine. Pour qu’elle soit apaisée, il faut que le gouvernement respecte ses engagements vis-à-vis des enseignants.
Telle est la ferme conviction du secrétaire général du cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) qui a tenu une conférence de presse hier, jeudi 26 septembre, dans ces locaux. L’objectif de cette rencontre pré-rentrée vise à amener le gouvernement à matérialiser le protocole d’accord du 30 avril 2019 dont l’exécution reste très faible pour une année scolaire stable.
«Le prix de la stabilité de la prochaine rentrée scolaire (2019- 2020) c’est la matérialisation des accords. Autrement, les autorités ne nous laisseront d’autres choix que de mobiliser les militants et de nous battre». C’est la ferme déclaration du secrétaire général du cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire Abdoulaye Ndoye qui a tenu une conférence de presse hier, jeudi 26 septembre, à une semaine de la prochaine rentrée scolaire 2019-2020.
A cette occasion, le secrétaire général du Cusems à hausser le ton pour dénoncer le non-respect du protocole d’accord du 30 avril dont il juge le niveau d’exécution très faible. «Les lenteurs administratives, les mises en solde, le paiement des rappels, le système de rémunération, l’alignement de l’indemnité de logement, l’externalisation du DMC, les passerelles professionnelles sont des engagements du gouvernement qui restent à ce jour négligeable», a déclaré M. Ndoye.
Pour le système de rémunération, «les réponses du gouvernement des ateliers de partage des rapports frisent l’immobilisme malgré le constat unanimement partagé et attesté de son iniquité et de son injustice» selon le secrétaire général qui atteste que «tant que cette question nodale n’aura pas été adressée, il serait vain d’espérer une quelconque stabilité dans l’espace scolaire». «L’école sénégalaise a un réel problème de financement» souligne d’un autre coté le chargé des revendications du Cusems, Aliou Gning.
En effet, «l’Etat préfère injecter des milliards sur le Train Express Régional, dans le centre international de conférence Abdou Diouf et dans l’arène nationale que d’investir dans l’éducation», déplore-t-il. «Au Sénégal, il existe plus de six mille cases servant de salles de classe pour des élèves dans les endroits les plus reculés. Si on ajoute à cela, le déficit de financement de l’éducation, les abris provisoires, l’état de délabrement avancé de nombre d’établissement qui menacent de crouler sur leurs pensionnaires, le manque criard d’enseignants, toutes les conditions sont réunies pour une année scolaire difficile et mal partie en plus de la dette de 50 milliards que le gouvernement doit aux enseignants», déclare le chargé des revendications.
Par ailleurs, malgré toutes ces revendications, les enseignants répondront présents le 1er octobre date prévue pour l’ouverture des classes. Toutefois, pour le démarrage des cours prévu le 03 octobre, Abdoulaye Ndoye estime que ça relève de la responsabilité des parents et du gouvernement. Après l’hivernage, les écoles sont envahies par les eaux. Une situation qui retarde le démarrage des cours et empêche de concrétiser le slogan «ubbi tey, jang tey». «Il faut que le gouvernement prenne des mesures d’urgence pour évacuer les eaux, désherber et désinfecter les écoles avant l’ouverture des classes», conclut-il.
DR MAURICE S. DIONE DEVOILE LES VRAIES MOTIVATIONS DU «MACKY»
«Ce n’est pas maintenant qu’ils vont gentiment faire des concessions dans l’intérêt de la démocratie qu’ils ont toujours piétinée.»
Docteur en Science politique, Maurice Soudieck Dione livre son diagnostic sur les raisons de l’absence de consensus noté sur la plupart des points concernant le processus électoral. Interpellé hier, jeudi 26 septembre, par Sud quotidien, sur la démarche des gens du pouvoir qui, après avoir appelé à ces concertations, campent sur leur refus de certaines propositions à l’image du bulletin unique, l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a fait remarquer que «ce n’est pas maintenant qu’ils vont gentiment faire des concessions dans l’intérêt de la démocratie qu’ils ont toujours piétinée.»
«Il n’y a pas de contradiction dans la démarche du pouvoir en place de mon point de vue. Ce qu’il y a, c’est en réalité une constante. Car la coalition au pouvoir a mené toutes sortes de manœuvres pour écarter des adversaires politiques, par l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, par l’instauration du parrainage pour freiner la capacité d’absorption de voix de l’opposition, pour éviter éventuellement un second tour. En effet, lors des Législatives, la dispersion encouragée des voix, avec près de 47 listes, arrangeait les tenants du pouvoir, en raison du scrutin majoritaire à un tour, au niveau départemental, où sont élus 105 députés sur 165 et où avec une seule voix de différence, on remporte tous les sièges.
C’est ainsi que Benno Bokk Yaakaar a raflé 140 sièges sur 165 tout en étant minoritaire en voix avec 49,48% des suffrages exprimés. Pour la Présidentielle, il s’agit d’un scrutin majoritaire à deux tours et la dispersion des voix pouvait mettre en difficulté le régime en place, d’où la trouvaille machiavélique et cynique du parrainage, pour écarter l’essentiel des candidats potentiels. Donc ce qui apparaît comme une contradiction est en réalité une cohérence dans la démarche du régime en place qui consiste à manipuler les règles de la compétition électorale de manière déloyale sans aucune élégance républicaine, en piétinant les valeurs démocratiques, pour des intérêts personnels et partisans de conservation du pouvoir. Tout ce qui risque de gêner la majorité dans son emprise hégémonique risque d’être refusé, cela n’est pas surprenant.
Le dialogue politique est une vaste mascarade politicienne orchestrée par le Président Sall. Malgré les compétences remarquables des éminentes personnalités qui dirigent ce dialogue, notamment le Général Niang et le Professeur Babacar Kanté, il faut dire que les tenants du pouvoir sont de mauvaise foi, d’autant plus que le rapport de force leur est favorable car ils ont obtenu 58,27% des voix à cause de toutes les manœuvres déloyales qui ont jalonné le processus électoral. Ce n’est pas maintenant qu’ils vont gentiment faire des concessions dans l’intérêt de la démocratie qu’ils ont toujours piétiné dès l’instant que leurs intérêts de conservation du pouvoir sont menacés. Il y a un déficit de culture démocratique de la majorité et un refus d’accepter loyalement les règles du jeu, puisque de toute façon l’essentiel pour eux c’est de gagner, peu importe la manière !»
LA QUESTION DU CHEF DU STATUT DE L’OPPOSITION AGITEE, C’EST UNE MANIERE DE DIVISER L’OPPOSITION
«La question du statut du chef de l’opposition qui est agitée montre encore une fois la persistance de cet esprit manœuvrier à outrance. Car c’est une manière de diviser l’opposition par des considérations de préséance, d’argent et de privilèges. Le statut du chef de l’opposition doit être un moyen de renforcer la démocratie et les valeurs républicaines et non un instrument de domestication du chef de l’opposition par une sorte de corruption qui ne dit pas son nom, et attiser une compétition dans l’opposition pour ainsi la diviser quant à accéder à ce statut. Après une Présidentielle où aucun candidat n’a félicité l’élu, considérant qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, à cause de toutes les manipulations déloyales qu’il y a eu ; et qu’ensuite qu’on se retrouve pour un soit disant dialogue national et que les questions de fond qui ont entraîné cette rupture de confiance et ramené le Sénégal des décennies en arrière malgré les deux alternances de 2000 et 2012 ne soient pas mises au cœur des débats.»
LES PROBLEMES DE FOND DE LA DEMOCRATIE SENEGALAISE QU’IL FAUT DONC REGLER
«Il faut que les acteurs traitent avec plus de sérieux les questions démocratiques puisqu’il y va de la paix et de la stabilité du pays. Le vrai problème me semble-t-il, c’est de sortir de cette impasse où les coteries au pouvoir ont placé la démocratie sénégalaise, qui a été beaucoup amochée ; et c’est de leur responsabilité de faire des concessions. Mais rien ne permet d’être optimiste en ce sens, car ce n’est pas le style du Président Sall. C’est malheureux pour la démocratie sénégalaise. Le problème de fond aujourd’hui, c’est de réfléchir à un financement public des partis politiques sur une base objective et démocratique, fondée sur la représentativité et les résultats électoraux des différents partis, pour lutter contre la corruption et le clientélisme qui gangrènent le développement du Sénégal depuis 1960 ; pour lutter contre les dérives oppressives et corruptives liées à des abus de position dominante, pour limiter les dépenses électorales surtout pour les détenteurs du pouvoir qui contrôlent les ressources publiques.
Le gaspillage et le pillage des ressources du pays pendant les dernières élections, notamment la Présidentielle, ne sont pas étrangers à la situation économique et sociale difficile que traverse actuellement le Sénégal. Les problèmes de fond qu’il faut donc régler sont liés à la gouvernance, pour avoir des services publics de qualité : santé, éducation, justice, environnement, etc., pour trouver efficacement des solutions à l’emploi des jeunes, pour créer suffisamment de richesses équitablement réparties entre les différentes couches sociales du pays. Et, pour ce faire, permettre aux partis et à tous ceux qui sollicitent les suffrages des Sénégalais de rivaliser d’ardeur et de zèle dans la production d’idées et de projets pour le développement du pays. La question du statut de l’opposition révèle en réalité un déficit de culture démocratique.
A-t-on besoin de préciser dans la Constitution que l’opposition a le droit de s’opposer à la politique gouvernementale (article 58). C’est une lapalissade et une disposition saugrenue. Car si l’opposition ne s’oppose pas, que va-t-elle faire ? En réalité le vrai problème, c’est le respect des droits et libertés de l’opposition et des opposants. Or les libertés publiques et droits de la personne humaine sont généreusement proclamés à travers un titre 2, par toutes les Constitutions du Sénégal : celles du 24 janvier 1959 ; du 26 août 1960 ; du 7 mars 1963, et du 22 janvier 2001, encore plus détaillée, qui précise : « Des libertés publiques et de la personne humaine, des droits économiques et sociaux et des droits collectifs », avec 26 articles. Pourquoi ces dispositions ne sont elles pas respectées ? Abdoulaye Wade qui a le plus souffert de cela pendant 26 ans d’opposition et qui a été l’initiateur de cette constitutionnalisation superfétatoire du statut de l’opposition s’est magistralement illustré par ses dérives, par l’instrumentalisation des institutions, l’intimidation et la répression de l’opposition, avec une montée de la violence physique et verbale.
Le Président Sall qui avait annoncé la rupture a perpétué les mêmes pratiques autoritaires, clientélistes, népotistes, et de manipulation outrancière et déloyale des règles du jeu démocratique. Le mal profond de la démocratie sénégalaise, c’est la mauvaise foi des acteurs. Il faut donc identifier et soigner les maux que l’on cherche à cacher à travers des mots, et qui empêchent le respect effectif des droits et libertés de l’opposition ! Pour cela, c’est la culture démocratique sénégalaise qu’il faut interroger.»
QUAND LA MAJORITE SÈME LA DISCORDE AU DIALOGUE NATIONAL !
Après plusieurs semaines de tractations, les acteurs politiques engagés dans les discussions au sein de la Commission cellulaire chargée les travaux sur le processus électoral, ont marqué un arrêt pour faire le bilan à mi-parcours de leurs travaux
La Commission cellulaire chargée de conduire les travaux de concertation sur le processus électoral a procédé hier, jeudi 26 septembre, à l’évaluation de son travail à mi-parcours. Nonobstant le consensus obtenu sur un certain nombre de points notamment, force est de reconnaitre que le résultat de ce bilan d’étape est encore très loin de l’objectif de parvenir à des «accords forts» comme ceux qui ont conduit au Code électoral consensuel en 1992. La majorité qui semble ignorer royalement la disposition de son chef, Macky Sall, d’assainir le processus électoral, au lendemain d’une présidentielle sur fond de contestations, est au cœur des principaux points de divergence.
Après plusieurs semaines de tractations, les acteurs politiques engagés dans les discussions au sein de la Commission cellulaire chargée de conduire les travaux de concertation sur le processus électoral ont marqué hier, jeudi 26 septembre, un arrêt pour se pencher sur le bilan à mi-parcours de leurs travaux. Et, il faut dire que le résultat de ce bilan d’étape est encore très loin de l’objectif de parvenir à des «accords forts» comme ceux qui ont permis d’arriver au Code électoral consensuel en 1992. Et cela, nonobstant le consensus obtenu sur un certain nombre de points, notamment le report des élections locales, l’évaluation du processus électoral partant de la refonte partielle à la proclamation des résultats de la présidentielle de 2019, l’audit du fichier électoral et les modalités de cet audit par un cabinet indépendant qui sera désigné après un appel d’offre international. Ou encore sur l’élection du maire et du président du Conseil départemental au suffrage universel direct, l’harmonisation de la répartition des sièges aux élections départementales et municipales entre le scrutin majoritaire (45%) et proportionnel (55%), l’élaboration d’un projet de règlement intérieur qui sera un document de base pour toutes les collectivités territoriales et sur la création d’une liste proportionnelle pour les villes avec 55% des sièges).
Toutefois, en dépit de la convergence de vue des acteurs politiques engagés dans ces discussions au sein de la Commission cellulaire autour de ces points cités précédemment, il y a un grand risque que les fruits de ces discussions ne soient pas à la hauteur des attentes. Pour cause, alors que toutes les questions inscrites au menu du premier volet de ces concertations ont été abordées durant les 28 sessions tenues depuis le démarrage de ces concertations, beaucoup d’entre elles sont en suspens et attendent toujours du fait de l’absence de consensus. Il s’agit entre autres, du mode d’élection des adjoints de maires et des vice-présidents des conseils départementaux, du montant de la caution aux différentes élections, de la question de l’abandon du système de parrainage généralisé à tous les types d’élection au Sénégal ainsi que le controversé bulletin unique. Hormis la question du mode d’élection des adjoints de maires et des vice-présidents des conseils départementaux, toutes les autres ont été bloquées par les représentants du pôle de la majorité présidentielle.
Pour le montant de la caution, alors que les Non-inscrits proposent le blocage à cinq millions (5 000 000 F Cfa) de l’enveloppe de cautionnement, Benoît Sambou, le coordonnateur du pôle de la majorité et ses camarades qui disent attendre les conclusions du cabinet qui sera chargé de l’évaluation du processus électoral rejettent cette proposition. Il en est de même pour le parrainage.
S’agissant du bulletin unique, la majorité convoquant l’absence d’études fiables démontrant l’impact positif au plan économique ne veut même pas entendre parler de ce mode d’expression des suffrages. Il faut dire que cette position de la majorité est incomprise d’autant plus que ce dialogue politique est une initiative de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, dans le but de réconcilier les acteurs politiques après la tension politique née des nombreuses modifications unilatérales du Code électoral au point que l’opposition et certains observateurs parlent de l’enterrement du Code consensuel de 1992.
Le jeune agresseur à bord de sa moto arrêté et déféré au Parquet
Il y a un peu plus de trois mois, circulait dans le net une vidéo dans laquelle on voyait un jeune homme accompagné d’un ami, à bord d’une moto, agresser un individu qui était à côté de sa voiture. Quelques mois après, le jeune homme, auteur de cet acte a été arrêté hier et déféré au Parquet. Selon nos sources, l’agresseur est un coutumier des faits. Avant de commettre ce forfait, le quidam nommé M. Fall avait agressé d’autres personnes avec le même modus operandi en 2014 et quatre ans plus tard, en 2018. Son ami avec qui il se déplaçait à bord du scooter a été, lui aussi identifié et activement recherché par la Dic. Ces types d’agression sont courants à Dakar et sa banlieue. On se souvient d’une autre vidéo qui avait ému les internautes et dans laquelle on voyait des jeunes s’attaquer à des individus en pleine journée dans la rue. Certains d’entre eux n’hésitaient pas à ouvrir les portières des voitures pour arracher tout objet à leur portée.
L’ancien militaire Demba Dème jugé aujourd’hui
Arrêté à Saint Louis, il y a quelques jours pour incitation à la rébellion, l’ancien militaire Demba Dème a obtenu la liberté provisoire. Mais il va comparaître libre devant le tribunal des flagrants délits aujourd’hui. Pour rappel, Demba Dème qui avait quitté l’armée, il y a 19 ans, se faisait passer pour un soldat en service. Sur son compte Facebook, il déclarait être témoin des souffrances vécues par les militaires au sein de la grande muette. Cet originaire du Nord est également poursuivi pour avoir fréquenté les casernes dans le but d’avoir des informations sensibles pour les divulguer et manipuler les soldats. Il avait été interpellé à Saint Louis par les éléments de la Section de Recherches de la Gendarmerie.
Cheikh Kanté entre en action «L’As» l’avait révélé en exclusivité.
C’est Cheikh Kanté qui va prendre la place de Mohammad Dionne dans les pourparlers entre les enseignants et le gouvernement. Le ministre d’Etat auprès du Président de la République désigné par le chef de l’Etat pour faire le monitoring des accords avec les syndicats d’enseignants, va entrer en action aujourd’hui. L’ancien Directeur général du Port va ainsi cette après midi tous els syndicats d’enseignants dans un hôtel de la place pour entamer les pourparlers avec eux.
Kalidou Dieng tire sa révérence
L’ancien député et membre fondateur du Parti de la réforme (Pr) de Abdourahim Agne, Kalidou Dieng est décédé hier des suite d’une longue maladie qui l’avait conduit en France pour des soins. C’est seulement à la veille de la tabaski qu’il est rentré à Dakar. Kalidou Demba Nguirane Dieng, à qui Fatou Laobé a dédié une belle chanson dans un de ses tubes à succès, sera inhumé dans son village de Cascas au Fouta aujourd’hui après la levée du corps, prévue ce matin à l’Hôpital principal. «L’As» présente ses sincères condoléances à la famille du défunt.
Macky Sall de retour
Le chef de l’Etat est de retour à Dakar. Macky Sall a quitté New York dans la matinée et devait atterrir à Dakar à 1heure. Il faut qu’il a eu un voyage assez mouvementé avec des activistes qui ont hués sa femme. Qui plus est, ses militants ont exposé leur divergence devant lui, puisque les orateurs ont été triés au volet. Conséquence, les vrais Apristes ont été zappés. Macky Sall est attendu à l’inauguration de la mosquée Masalikul Djinane prévue cet après midi.
Lutte contre la malnutrition au Sénégal
Le responsable du département santé et nutrition de l’Ong Action Contre la Faim (ACF) section Sénégal, Ismaël Zoungrana, a salué les efforts du gouvernement dans la lutte contre la malnutrition en dépit des particularités préoccupantes dans les zones nord du pays. Le responsable du département santé et nutrition au sein de l’Ong qui lutte contre la faim dans le monde a déclaré lors d’une réunion de travail organisée par ACF que la situation est globalement maîtrisée au niveau national. Il ajoute qu’elle reste toutefois préoccupante dans la partie nord du pays comme à Matam, Podor et Louga. Il n’a pas manqué de rappeler que la malnutrition touche principalement les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Ismaël Zoungrana a indiqué qu’en 2015, la proportion avait atteint la barre des 15% au niveau de la partie Nord du Sénégal et une partie de la région de Tambacounda. Il a annoncé que des chiffres provisoires seront publiés prochainement et vont confirmer l’existence d’une amélioration dans la lutte contre la malnutrition au Sénégal.
La gestion du secteur de la Pêche déplorée
L’Intersyndicale des Travailleurs de la Pêche et de l’Aquaculture a réagi aux chavirements récents de bateaux survenus dans le pays. La structure informe que la recrudescence des accidents en mer n’est que le résultat de la mauvaise gestion du département qu’elle n’a jamais cessé de déplorer. Par ailleurs l’intersyndicale dénonce le refus de l’application de la loi 2015-18 du 13 juillet 2015 portant Code de la pêche maritime par les autorités compétentes en ce qui concerne les navires de pêche opérant en toute impunité dans les zones de pêche, malgré les nombreuses saisines des agents de surveillance des Pêches. Face à cette situation, l’intersyndicale tire la sonnette d’alarme et exige d’une part, la lumière sur tous les dossiers afférents aux arraisonnements de navires de pêche, et d’autre part, une meilleure prise en charge des préoccupations du secteur.
Mariama Sarr forme les nouvelles recrues
Le ministre de la Fonction Publique et du Renouveau du Service public, a procédé hier à l’Université de Dakar au lancement de la formation des nouvelles recrues de la Fonction Publique. Les recrues de la Fonction vont bénéficier une formation centrée notamment sur des valeurs comme le sens de l’Etat, l’éthique, la déontologie et l’instruction civique. Les autorités veulent ainsi faire émerger un nouveau type d’agent de l’Etat qui aura à cœur de promouvoir et de garantir des valeurs comme la qualité de l’accueil sous toutes ses formes, mais aussi l’efficacité et le culte du résultat. Selon la ministre Mariama Sarr, la courtoisie, l’accessibilité, la rapidité, l’esprit d’écoute, la clarté des réponses, la rigueur et la transparence sont devenues, de façon plus accentuée, des enjeux majeurs du service public qui, par ailleurs, ne doit, en aucune façon se départir de ses références sacerdotales. L’objectif de la formation est de doter l’Administration publique d’hommes compétents, pétris de valeurs républicaines et au service de l’Etat. Pour Mariama Sarr, le service public doit, plus que par le passé, aspirer à la performance.
Abdoulaye Diouf Sarr lance une plateforme virtuelle
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a procédé hier au lancement d’un centre virtuel. A l’en croire, les professionnels de la communication pour le changement de comportement social pourront accéder à une base de données, un centre virtuel dénommé plateforme virtuelle de communication pour le changement social de comportement/Jotaay Tic Sneips. La plateforme regorge de plusieurs supports et d’outils de communication qui sont validés par le ministère de la Santé et de l’Action Sociale. Elle concerne la Srmnia, la lutte contre la maladie, le thème de l’hygiène, les médicaments, l’action sociale, la Couverture Maladie Universelle (Cmu) et le genre.
Thierno Bocoum appelle au devoir de mémoire
Pour la célébration du 17ème anniversaire du naufrage du Joola, le devoir de mémoire s’impose. Pour l’ancien député Thierno Bocoum, les Sénégalais doivent tirer des enseignements de ce drame qui les a fait souffrir et qui les a amputés de 1864 âmes. Avec également comme conséquences, des milliers d’orphelins et de familles traumatisées. Selon Thierno Bocoum, le naufrage du Joola laisse voir une certaine cupidité, une désinvolture face à notre propre sécurité, notre défaut de mémoire et la banalisation de nos erreurs tragiques. «Le Joola avait mis fin aux transports en commun surchargés, aux pirogues surabondées, aux immeubles défaillants. Il avait installé la peur pour un moment, pour quelques petits mois, mais n’a pas réussi à nous sensibiliser, à nous éduquer, à nous faire changer de comportements», a-t-il relevé avant de se désoler du fait qu’on continue de perdre encore des familles sous des décombres, au fin fond des eaux des fleuves et des mers, sur les routes à cause de notre renoncement à la prévention et à l’anticipation. «Nous continuons à surcharger nos prisons, nos voitures de transport en commun, nos pirogues et bateaux, à nous exposer tous les jours aux risques de pertes humaines. C’est à croire que nous n’avons tiré aucune leçon du Joola. On ne peut et ne doit pas compter sur le temps pour oublier et faire oublier un naufrage d’une telle ampleur», s’est désolé le président du mouvement Agir. En définitive, Thierno Bocoum a appelé à continuer de prier pour la mémoire de ces victimes embarquées par milliers (environ 2 000 passagers) pour une capacité maximale de 550 personnes. Il souhaite également un soutien et une assistance pour les familles éplorées.
1 milliard de dollars pour les sites de Mbodienne et Sarène
Le groupe Simmo est une entreprise sénégalaise dont la vocation est d’intervenir exclusivement dans le marché de l’immobilier de luxe et celui des biens d’exception. Raison pour laquelle, il est présent sur les plus beaux sites du Sénégal pour matérialiser sa vision. Face à la presse hier, le président du groupe Simmo, Serigne Saër Fall, a annoncé la construction de stations balnéaires à la Pointe Sarène et à Mbodiène pour un coût estimé à un milliard de dollars. «Simmo est sous l’impulsion de l’Etat du Sénégal qui œuvre à matérialiser un nouveau tourisme de luxe à travers la Sapco qui est un partenaire privilégié. En premier lieu, la Pointe Sarène avec le Royal Makazi vient parfaitement de donner corps à cette ambition, s’agissant d’un projet résidentiel de très haut standing qui est prévu sur 15 hectares à la Pointe Sarène. En second lieu, vient le projet Mbodiène Bay, nouveau levier du tourisme qui sera une ville construite sur 504 hectares juste sur la Petite Côte. Sur ce site, on aura des complexes résidentiels de haut niveau, une marina, une zone industrielle, des hôtels 4 à 5 étoiles et autres. Ainsi, ces deux sites seront la 2ème station balnéaire après celle de Saly», renseigne le Pdg du groupe Simmo. A l’en croire toujours, les premières livraisons auront lieu en 2021 du fait qu’ils ont reçu les titres fonciers des 15 hectares de Sarène, il y a un mois.
Un conducteur de moto Jakarta mortellement fauché par un bus
Un accident de la circulation s’est produit hier, jeudi 26 septembre 2019, sur la route de la nouvelle gare routière de Touba. Un bus a mortellement percuté un conducteur de moto Jakarta. Le corps sans vie est déposé à la morgue de l’hôpital Matlaboul Fawzeïni de Touba. La veille, un accident entre deux véhicules sur l’autoroute «Ila Touba» a fait 3 morts sur le coup. Cet accident est survenu moins de 24 heures après celui qui a coûté la vie à 9 personnes, mardi à Potou, région de Louga.