Vers la mort de l’Office national de répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris). C’est du moins la révélation faite, ce jeudi, par le journal « Source A ». Selon le journal, cette structure qui a été créée pour lutter contre le trafic de drogue au Sénégal devra disparaitre pour laisser la place à un nouvel organe en charge de la lutte contre la drogue et dont la dénomination sera Office anti-stups ou office national antidrogue.
Cette mesure attendue depuis longtemps, a été précipitée par les saisies record de drogue au Sénégal. Elle sera accompagnée par la nomination d’un procureur spécial anti-drogue, un vieux projet de l’ancien président de la République, Abdou Diouf. La structuration de l’actuel office central de lutte avait été toujours décriée par la Gendarmerie et la Douane qui n’y avaient que des officiers de liaison comme représentants. Des querelles de chapelles qui faisaient perdre à la lutte contre le trafic international de drogue sa dynamique.
MACKY À FOND DANS LES INONDATIONS
Déclenchement du plan Orsec à Dakar et dans plusieurs régions
Macky Sall semble prendre plus au sérieux la question des inondations dont souffrent des populations sinistrées à Dakar et dans plusieurs régions du pays. En Conseil des ministres qu’il a présidé, hier mercredi, le président de la République a donné instruction à Aly Ngouille Ndiaye de déclencher le Plan ORSEC. Aussi a-t-il engagé le gouvernement à entamer le processus de fixation des prix au producteur pour l’arachide, à intensifier la modernisation et la restructuration de la SONACOS, à accélérer l’exécution du projet d’Appui aux jeunes, dénommé «Agri Jeunes Tekki Ndaw Gni». Non sans aborder la gratuité, à compter du 1er octobre 2019, du traitement par chimiothérapie des cancers féminins et la commémoration de l’an 17 du naufrage du Joola.
Au lendemain de la visite du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, en compagnie de son collègue de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et des techniciens et chefs de services dans les zones inondées des départements de Pikine et de Rufisque, avanthier mardi, Macky Sall a demandé le déclenchement du Plan ORSEC. «Le président de la République, évoquant la question des inondations, a marqué toute sa solidarité et tout le soutien de l’Etat aux populations des localités touchées. Le Chef de l’Etat a, à ce sujet, instruit le ministre de l’Intérieur de déclencher le Plan d’Organisation des Secours (ORSEC), au niveau des régions concernées, dans une démarche interministérielle renforcée et soutenue par le recensement et la mobilisation de moyens et des ressources financières adéquates», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 18 septembre 2019 au Palais de la République. Cette décision intervient une semaine après son rappel, aux membres du gouvernement impliqués, le mercredi 12 septembre dernier, de «l’urgence de prendre toutes les dispositions requises pour renforcer la mobilisation des services, afin d’amplifier l’exécution des opérations de pompage et la libération des canaux de drainage et d’évacuation des eaux pluviales dans les zones affectées». Aussi avait-t-il engagé tous les ministres concernés à «prendre les dispositions idoines pour apporter immédiatement l’assistance adéquate aux populations sinistrées. Il a notamment instruit le ministre de l’Eau et de l’Assainissement d’engager l’audit technique de tous les ouvrages d’assainissement sous le contrôle de l’ONAS et d’entreprendre l’exécution d’un plan de réhabilitation des infrastructures concernées».
FINALISATION DES INFRASTRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT DU TER, AVANT LA FIN 2019 ET LANCEMENT BRT
Le Chef de l’Etat, abordant la question de la mobilité, «a demandé au ministre des Infrastructures d’accorder une haute priorité à la finalisation des infrastructures d’accompagnement du TER, avant la fin de l’année 2019, et au lancement du projet BRT, en vue de faciliter les conditions de circulation et d’assurer les déplacements des personnes et des biens».
FIXATION DES PRIX AU PRODUCTEUR POUR L’ARACHIDE ET RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE DE LA SONACOS
Concernant la campagne agricole, Macky Sall «a insisté sur l’urgence de veiller à la protection des végétaux et à la lutte contre les oiseaux granivores». Il a, par la même occasion, «rappelé au ministre de l’Agriculture et au ministre des Finances, d’engager, avec l’ensemble des partenaires financiers concernés, les diligences indiquées en vue d’assurer le financement adéquat de la prochaine campagne de commercialisation agricole». A cet effet, il a invité le gouvernement «à entamer, avec les acteurs, le processus de fixation des prix au producteur pour l’arachide et à intensifier la modernisation et la restructuration industrielle de la SONACOS». Concernant la promotion de l’entreprenariat agricole, il «a engagé le gouvernement d’accélérer l’exécution du projet d’Appui aux jeunes, dénommé «Agri Jeunes Tekki Ndaw Gni», projet innovant, tendant à promouvoir l’inclusion socio-professionnelle de 150.000 jeunes dans les différentes filières agricoles», informe le document.
CENTRE NATIONAL D’ONCOLOGIE DE DIAMNIADIO ET GRATUITE DU TRAITEMENT DES CANCERS FEMININS
Au plan sanitaire, sur le registre de la prise en charge correcte des malades de cancer, il a félicité le gouvernement pour la signature récente, avec la République de Corée, de «l’arrangement de financement relatif à la construction du Centre national d’Oncologie de Diamniadio. Le Chef de l’Etat a, également, insisté sur sa décision de rendre gratuit, à compter du 1er octobre 2019, le traitement par chimiothérapie des cancers féminins. Il s’agit là d’une mesure de haute portée sociale et sanitaire en faveur de la femme sénégalaise».
PREPARATION DU 17E ANNIVERSAIRE DU JOOLA
Revenant sur le 17e anniversaire du naufrage du bateau Le Joola, qui sera célébré jeudi prochain, le président de Sall a profité de cette séance du Conseil, pour donner instruction au gouvernement «de veiller, en relation avec les associations des familles des victimes, à la bonne préparation des commémorations du 26 septembre 2019».
ALERTE PRECOCE ET SECURITE CIVILE : AUDIT NATIONAL DE TOUS LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC
Auparavant, à l’entame de sa communication, le président Sall a présenté ses condoléances aux familles des victimes du chavirement d’une pirogue à Joal, aux familles des victimes de l’accident de la pirogue reliant la baie de Soumbédioune à l’Ilot Sarpan ainsi qu’à celles des victimes de la foudre. Sur ce sujet, il a invité «nos compatriotes à une plus grande prudence et au respect des normes de sécurité en vigueur; surtout en cette période d’intempéries». Non sans rappeler «son attachement particulier, à l’amélioration de notre système national d’alerte précoce, de sécurité civile et de lutte contre les catastrophes et accidents de toute nature». Mieux, il a demandé au ministre de l’Intérieur, «de procéder, sans délai, à un audit national de tous les établissements recevant du public», note la source. CREATION DE LA SN APS Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté le projet de loi autorisant la création de la Société nationale «Agence de presse sénégalaise» (SN APS).
Par Racine TALLA, journaliste, Dg de la Rts
ARRÊTONS DE NOUS VOILER LA FACE !
Lorsque des villes saintes, ou supposées telles, peuvent se permettre de prendre des mesures anticonstitutionnelles et les faire respecter par tous, pourquoi alors nous tympaniser sur l’épiphénomène «voile à Sainte Jeanne d’Arc» !
Racine TALLA, journaliste, Dg de la Rts |
Publication 19/09/2019
Lorsque des villes saintes, ou supposées telles, peuvent se permettre de prendre des mesures anticonstitutionnelles et les faire respecter par tous, pourquoi alors nous tympaniser sur l’épiphénomène «voile à Sainte Jeanne d’Arc» !
Des ignorants, de surcroît dangereux pour la République vont jusqu’à dire «on a trop donné aux chrétiens!». Ils oublient que le chrétien du Sénégal est d’origine peulh, diakhanké, diola, soninké, Sereer, mankagne, manjak.....
L’islam et le christianisme se sont greffés à nos identités d’origine avant d’en être constitutives. Les sociétés et les cultures sont dynamiques. En clair, le Sénégal n’appartient ni au musulman ni au chrétien.
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LA REVUE DE PRESSE DE RFM
L'essentiel de l'actualité de ce Jeudi 19 avec Assane Gueye
L'essentiel de l'actualité de ce Jeudi 19 avec Assane Gueye
Par Hameth BA
SOOR SANS MOUSOOR N’EST QUE RUINE DE L’ÂME !
Pourquoi diable les soeurs de l'ISJA ont-elles porté le combat sur le symbole plutôt que sur les comportements ? Ce faisant, elles ont endossé le costume des liberticides et se sont aliéné l’essentiel des observateurs, modérés et radicaux
Honte à ceux qui ont laissé les soeurs de Jeanne d’Arc aller seules au front pour sauver une certaine idée de l’école sénégalaise, déjà si mal en point. Honte à eux pour leur avoir fait croire qu’ils seraient à leurs côtés face à l’opinion publique, et que la légitimité de leur combat en ferait des héroïnes, comme leur marraine Jeanne d’Arc.
Le Sénégal, pays du maslaa, n’en est pas à une contradiction près : face à l’échec de l’école publique avec ses grèves à répétition et ses faibles taux de réussite aux examens, l’enseignement privé catholique est devenu la filière la plus sûre pour assurer l’avenir de nos enfants et dans cet espace de convivialité, l’unanimité semblait faite contre les agissements de certaines filles voilées, pour la plupart excellentes élèves, qui refusent de serrer la main aux hommes, d’être dans le même rang qu’eux et de partager les activités culturelles et sportives.
Alors, pourquoi diable les soeurs ont-elles porté le combat sur le symbole plutôt que sur les comportements ? Ce faisant, elles ont endossé le costume des liberticides et se sont aliéné l’essentiel des observateurs, modérés et radicaux. Car l’habitude crée le droit ! En ciblant les coupables individuellement, elles auraient pu s’assurer l’appui des autorités politiques et religieuses, créer un consensus, convoquer les familles et les mettre en demeure de se conformer à la culture de l’établissement ou de trouver asile ailleurs. On peut également se poser des questions sur le combat solitaire qu’elles ont accepté de mener avec une détermination qui frisait l’entêtement.
Ni les autres établissements catholiques: Maristes, Notre-Dame, St Michel, Sacré-Coeur, ni la Direction de l’Enseignement Catholique n’ont manifesté publiquement la moindre solidarité. Quant aux associations chrétiennes ou prétendues laïques qui se sont exprimées, elles ont déplacé le débat sur le communautarisme ou le terrain constitutionnel, alors que ces questions relèvent de la responsabilité exclusive du ministère de tutelle. Le Ministère de l’Education Nationale, ou plutôt son fantôme, apparu furtivement au moment de l’éclatement de l’affaire en mai 2019 à travers un communiqué affirmant sa désapprobation, puis disparu des radars, laissant la voie libre aux aboyeurs de tous bords. Il aura fallu l’annonce du retour précipité du Président de la République avec un conseil des ministres le lendemain pour que le voile cher aux soeurs se transforme en mouchoir de tête et que les bannies soient réhabilitées, après une semaine de purgatoire.
La communication calamiteuse des autorités laisse penser à une capitulation sous la contrainte, avec la complicité du Nonce Apostolique qui aurait brûlé le projet des soeurs sur l’autel du dialogue islamo-chrétien. Il nous reste de ce triste épisode un arrière-goût de grand gâchis, avec tout ce vomi qu’il sera difficile de ravaler, cette impression de louvoiement du ministère qui a raté une opportunité d’affirmer son autorité sur des questions sociétales capitales.
Pour le reste, l’avenir nous dira si la réduction de la taille du foulard aura un impact proportionné sur le caractère asocial de ces jeunes filles et sous ce rapport, l’entretien préalable à leur réintégration, en présence d’un inspecteur d’académie sera crucial car si toute cette prise de tête devait se résumer à une question de surface de tissu, nous en serions tous les têtes de... turcs.
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"JE NE SUIS LE CANDIDAT D'AUCUN PARTI ET JE LE RESTERAI ", PROMET KAIS SAIED
Surprise du scrutin, Kaïs Saïed explique son score qui le place en tête du scrutin car il incarne selon lui, le renouveau de la politique tunisienne
Surprise du scrutin, Kaïs Saïed explique son score qui le place en tête du scrutin car il incarne selon lui, le renouveau de la politique tunisienne. "Beaucoup d'autres acteurs de la Tunisie n'ont pas compris que la Tunisie était entrée dans une nouvelle phase de son histoire. Ma candidature était indépendante, je n'ai pas mené une campagne électorale, mais une campagne explicative et c'est cela qui a fait la différence. Et le peuple tunisien a compris ce tournant historique du pays."
Rien d'étonnant donc, à ce que ce candidat que l'on "considère, selon lui, comme atypique", qui "incarne quelque chose de nouveau", arrive en tête du scrutin. […] "Les Tunisiens souhaitent entendre d'autres propos, un autre discours parce que nous sommes entrés dans une nouvelle ère."
Je ne suis le candidat d'aucun parti
Au chapitre de la politique extérieure de la Tunisie, le candidat indépendant n'envisage pas de changement de cap majeur. "Je continuerai la politique extérieure qui est actuellement menée. La Tunisie restera toujours un pays ouvert sur le monde, c'est son histoire même, lié à sa position géographique."
Et concernant les relations entre la France et la Tunisie, Kaïs Saïed reconnaît avoir connu des moments "tumultueux". Mais le candidat indépendant invite tout le monde à dépasser "ces moments pour renforcer la coopération avec la France et tous les pays de l'Union européenne. Nous avons besoin d'une compréhension mutuelle."
Enfin, les rumeurs qui attestent l'idée que sa candidature ne serait que le Cheval de Troie d'Ennahdha, Kaïs Saïed est sans équivoque : "Je n'ai jamais appartenu à un parti. Je ne suis le candidat d'aucun parti, je le suis et je le resterai."
Dakar, 19 sept (APS) – Les quotidiens reçus jeudi à l’APS abordent divers sujets se rapportant à la sécurité civile, la lutte contre les inondations, les nominations dans l’Armée, etc.
Le Soleil annonce ‘’un audit national des établissements recevant du public’’ dans le cadre du renforcement de la sécurité civile et la lutte contre les catastrophes et accidents.
Mercredi en Conseil des ministres, le chef de l’Etat a ‘’rappelé son attachement particulier, à l’amélioration de notre système national d’alerte précoce, de sécurité civile et de lutte contre les catastrophes et accidents de toute nature et a demandé au ministre de l’Intérieur, de procéder, sans délai, à un audit national de tous les établissements recevant du public’’.
Sud Quotidien annonce le lancement du Plan Orsec (Organisation des secours) pour lutter contre les inondations et affiche en Une ‘’Macky à fond dans les inondations’’. En Conseil des ministres, le chef de l’Etat ‘’a instruit le ministre de l’Intérieur de déclencher le Plan d’Organisation des Secours (ORSEC), au niveau des régions concernées, dans une démarche interministérielle renforcée et soutenue par le recensement et la mobilisation de moyens et des ressources financières adéquates’’.
Au sujet du Conseil des ministres toujours, le quotidien Enquête constate que Macky Sall ‘’est sur tous les fronts’’ : inondations, Train express régional (TER), intempéries, récoltes… ‘’C’est à un véritable round up de l’actualité que le président de la République s’est exercé hier en Conseil des ministres’’, dit le journal.
Vox Populi met en exergue ‘’les dégâts de la pluie’’ dans un village de la région de Kaffrine. Selon le journal, ‘’le village de Taïba Keur Set a été détruit par une tornade’’. ‘’Presque toutes les concessions sont à terre, le cheptel décimé, le village coupé du reste du monde. Le cataclysme a eu lieu lors de la pluie de jeudi dernier et jusqu’à présent, aucune autorité n’a volé au secours des villageois sinistrés qui dorment à la belle étoile’’, écrit Vox Populi.
L’As revient sur les nominations à la tête de l’Armée et de la Gendarmerie et affiche en Une : ‘’Macky Sall intronise le duo Birame Diop-Jean Baptiste Tine’’. Le Général de division Jean Baptiste Tine a été nommé, mercredi par décret Haut Commandant de la gendarmerie national et directeur de la justice militaire en remplacement du Général de corps d’armée Cheikh Sène, indique L’As.
A compter du 1er janvier 2020, le Général de corps aérien Birame Diop, précédemment chef d’état-major particulier du président de la République, deviendra Chef d’état-major général des armées en remplacement du Général Cheikh Guèye.
Au sujet de ces nominations et d’autres, La Tribune parle de ‘’chamboulement dans l’Armée’’ et titre : ‘’Macky Sall place ses hommes’’. Le Témoin affiche en Une : ‘’Pluie d’étoiles sur l’Armée et la Gendarmerie’’.
Le Quotidien dresse le portrait du Pr Iba Der Thiam, coordonnateur du projet d’écriture de l’histoire générale du Sénégal. ‘’Le parcours professionnel +élogieux+ du Pr Iba Der Thiam, 82 ans, est aujourd’hui entaché par la polémique née à la suite de la publication des premiers tomes de l’Histoire générale du Sénégal, des origines à nos jours’’, écrit le journal qui en affiche en Une : ‘’Iba Der Thiam, un homme cent histoires’’.
La publication du Volume 1/A du Tome III de l’Histoire générale du Sénégal a suscité une vague de critiques de familles religieuses et coutumières qui contestent la partie qui leur est consacrée dans cette production.
L’Observateur dresse le portrait du marabout et homme politique Ahmed Khalifa Niass qu’il décrit comme ‘’le plus grand diviseur commun’’. ‘’Ahmed Khalifa Niass, 73 ans et 50 ans de polémique, n’en finit pas de choquer l’opinion sénégalaise. Une manière à lui d’entrer dans l’histoire’’, écrit L’Obs.
M. Niass, a récemment interpellé, à travers la presse, le président de la République, ‘’pour qu’il reconnaisse officiellement le Porteur de la Lumière de la Tidjanya, Thierno Amadou Tidjane Ba (de Médina Gounass)’’, comme Khalife général des Tidianes. Il a été désavoué par le chef de l’Etat et la famille de Madina Gounass.
Source A annonce la ‘’mise à mort prochaine’’ de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants OCRTIS) à la faveur de la création d’un nouvel organe et la désignation d’un procureur spécial anti-drogue.
LE VOILE «ISLAMIQUE FRANÇAIS » INVITE A L’INSTITUTION JEANNE D’ARC
L’habillement de la femme ne peut être abordé sans faire référence au problème du « voile islamique » en France qui depuis des années défraie la chronique dans ce pays et dans le monde
La France est le seul pays d’Europe et même d’Occident où le port du voile fait particulièrement l’objet de fixation. C’est le pays où le qualificatif ‘’islamique’’ est adjoint au voile, pour parler de ‘’voile islamique’’ ; alors que dans les pays de langue anglaise, on dit simplement headscarf (foulard de tête).
C’est une loi de 2004 qui est venue interdire « le port du voile islamique». L’interdiction concerne le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Les signes visés sont les plus ostensibles : le voile islamique, la kippa des garçons juifs, les grandes croix de certains chrétiens. Mais sont tolérés les signes discrets comme les petits bijoux (les petites croix chrétiennes portées comme pendentifs).
En fait, la mesure ne vise que l’habillement des femmes musulmanes. Les juifs continuent à porter leur kippa et les chrétiens leurs petites croix comme pendentifs.
C’est ainsi que des adolescentes de 15 ans à 17 ans sont refusées d’entrée dans leurs écoles pour avoir porté une tenue « non conforme ». Le Collectif contre l’Islamophobie en France a recensé 130 cas d’exclusion de collégiennes ou lycéennes en raison de leur tenue vestimentaire en 2014. Dans un lycée parisien, au mois de juillet 2016, la proviseure interdit d’entrée une élève de 17 ans convertie à l’Islam avec ce motif : sa jupe est trop longue. Dans la fonction publique française aussi le port du voile est interdit
Le paroxysme dans l’islamophobie et le ridicule vient d’une femme, Laurence Rossignol, ministre des droits de la femme (sous F. Hollande) avec en 2016 cette déclaration : … « On peut se poser la question : pourquoi faudrait-il cacher le corps des femmes ?… Je pense que quand on cache les corps des femmes, quand on les dissimule, quand on les efface, derrière, pas loin, il y a leur dissimulation et leur effacement de l’espace public. »
Cette loi a introduit des divisions même au sein du mouvement féministe français. Certaines féministes continuent à considérer le voile comme un symbole d’oppression, mais d’autres féministes combattent vigoureusement cette loi. C’est le cas de Chritine Delphy, figure de proue du féminisme en France, qui estime qu’aucun argument rationnel n’a été avancé pour interdire le port du voile à l’école ; une loi qui à ses yeux, est inique, raciste, et s’inscrit dans un aveuglement collectif. Un groupe de féministes françaises non- musulmanes ‘’Les Blédardes’’ a aussi combattu cette loi. Et ce ne sont pas les arguments qui manquent. Comment peut-on dans les écoles accepter des jeunes filles qui portent des tenues dénudant le nombril, et refuser d’autres jeunes filles qui se couvrent la tête ?
Les adversaires de la loi anti-voile pourraient se prévaloir de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, article 18, signée en France même, à Versailles, qui reconnaît ‘’la manifestation religieuse tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites’’. Le texte englobe le mode d’habillement avec le terme « les pratiques ».
Le verset 59 de la sourate 33 du Coran sur l’habillement de la femme musulmane est une recommandation ; il s’apparente plutôt à un conseil dans l’intérêt même des femmes. Si elles doivent s’- habiller comme le recommande le Coran, c’est d’abord pour qu’elles soient reconnues (you’rafna) comme musulmanes certes, mais aussi comme femmes de dignité, qui rien que par leur présentation extérieure imposent le respect et ne soient pas l’objet du voyeurisme de certains hommes et de leurs comportements malveillants. C’est pour leur éviter d’être you’zayna.
Le terme coranique (you’zayna ) est rendu dans les langues indo-européennes de traduction du verset par une gamme de mots tels que ‘’agacer’’, ‘’importuner’’, ‘’tourmenter’’, ‘’offenser’’, ‘’injurier’’ … Ils revoient tous au terme ‘’harceler’’. Il est recommandé à la femme musulmane de s’habiller d’une façon qui impose le respect. Cette recommandation est valable pour la femme qui sort de son domicile. Il est certain qu’une femme dont le corps est bien couvert a bien moins de chances d’être objet de convoitise de la part de certains hommes. Il s’agit donc de mesure de prévention et de protection, d’autant plus que le harcèlement sexuel dont sont victimes bon nombre de femmes dans la rue, dans les lieux de travail, dans les transports en commun, est non seulement stressant, aliénant, mais ouvre la voie bien souvent au viol.
Pour l’Egyptienne Safinaz Kazim, le voile est un ‘’imperméable moral’’ qui permet de se dérober du viol visuel par lequel certains hommes jouissent d’une femme sans son consentement. Pour elle, cette façon de s’habiller libère la femme de l’ostentation, lui évite d’être considérée comme un simple objet de désir ; c’est une illusion pour la femme de penser qu’elle se libère en dénudant aux yeux de tous une grande partie de son corps. Il convient tout de même de préciser que la façon qu’ont certaines femmes d’Asie centrale (Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan …) de s’habiller en burqa (tout en noir, le visage couvert ne laissant voir que les yeux) relève de leur culture et non de préceptes islamiques.
Simone de Beauvoir dans son livre Le deuxième sexe, 1949, qui est la Bible du féminisme, évoque la mode féminine d’habillement qui transforme la femme en objet pour le voyeurisme des hommes, avec une société qui lui demande de se transformer en objet érotique, pour être offerte comme une proie aux désirs mâles (p. 392). La romancière canadienne Nancy Huston apporte un autre éclairage sur le port du voile. Elle constate que la société actuelle est allumeuse, avec la présence partout de la nudité féminine. Aussi estime -t- elle, le port du voile chez certaines femmes signifie un refus de se soumettre aux diktats d’une société qui a décidé de tout montrer, et les femmes voilées ne sont pas plus opprimées que les femmes-mannequins squelettiques, refaites de la tête aux pieds, immobiles, figées dans des positions grotesques. Et de citer sa collègue québécoise Nelly Arcan : ‘’la burqa de chair ne vaut pas mieux que la burqa de tissu.’’
Le Français Julien Suaudeau, écrivain, enseignant aux Etats-Unis condamne ces mesures d’interdiction dans un article de presse intitulé ‘’La France contre le reste du monde’’ (7 septembre 2016) pour parler de «délire», « d’hystérie collective », « d’obsessions et névroses identitaires ». Comment la femme peut-elle revendiquer d’être traitée comme une égale si elle adopte un style vestimentaire qui amène les hommes à ne se focaliser que sur son corps partiellement dénudé, faisant totalement l’impasse sur sa personnalité, ses capacités intellectuelles et professionnelles ?
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de plus en plus d’étudiantes adoptent la tenue voilée, pour certaines, moins par conviction religieuse que par souci de faire barrage au harcèlement sexiste de leurs camarades étudiants ; ces derniers soit les respectent, soit les trouvent moins séduisantes. Ne voit-on pas dans les pays occidentaux des femmes célibataires porter l’alliance pour faire barrage à des hommes trop entreprenants ? Ce n’est pas le port du voile qui empêche la femme de penser et de s’exprimer. Les Ecritures du Judéo-christianisme ont-elles une position sur le problème de l’habillement de la femme ?
Dans le Judaïsme, les rabbins maudissent l’homme qui laisse voir les cheveux de sa femme, et la femme qui laisse voir ses cheveux est indexée comme apportant la pauvreté. Dans l’ancienne société juive, le voile était considéré comme un signe de respectabilité, de dignité, raison pour laquelle il était interdit aux prostituées de le porter. Dans la société juive actuelle, beaucoup de femmes ont tendance à substituer la perruque au voile. Dans le Nouveau Testament, Première Lettre de Paul à Timothée, on peut lire : - ‘’Je désire aussi que les femmes s’habillent d’une façon convenable, avec modestie et simplicité ; qu’elles ne s’ornent pas de coiffures compliquées, ou de bijoux d’or, ou de perles ou de vêtements coûteux, mais d’œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu’’ (Timothée 2 : 9)
Une revisite de l’histoire de France a révélé que l’Islam n’est pas la première victime de l’interdiction vestimentaire. Alain Weill (Affiches impertinentes, improbables, incorrectes, insolites, Paris : 2010) nous apprend que, avant même la loi de 1905 sur la laïcité, Eugène Thomas maire du Kremlin Bicêtre (proche banlieue Sud de Paris), avait signé le 10 septembre 1900 un arrêté interdisant le port de la soutane sur le territoire de la commune (rapporté par Le Canard enchaîné du 5mai 2010). Ce qui montre que l’irrespect à l’égard de la religion est vieille en France.
A l’islamophobie depuis les croisades du 11ème au 13ème siècle est venu s’ajouter le phénomène de déchristianisation avancée. Revenons au Sénégal, avec un peu d’- histoire. Au départ est le club culturel et sportif Jeanne d’Arc aux couleurs Bleu et Blanc, créé en 1921 par les Pères Lecocq et Daniel Brottier. Le souci de ces deux ecclésiastiques français était de réunir Noirs, Européens, Métis, catholiques et musulmans dans un cercle de fraternité.
Personnellement, c’est à 18 ans que j’ai signé ma première licence de footballeur en junior dans ce club dont j’étais un fervent supporter pour devenir membre du comité directeur par la suite. La JA est un microcosme de l’harmonie confessionnelle au Sénégal. C’est une famille. Je n’y ai jamais perçu une trace de problème entre musulmans et chrétiens. Avant les matches, comme dans tous les autres clubs sénégalais, nous prenions tous ce que dans le milieu sportif on appelle le ‘’bain mystique’’ de protection, préparé avec des versets du Coran. Tout le monde s’y mettait, musulmans comme catholiques. Au coup d’envoi, certains de nos partenaires catholiques faisaient le signe de croix. C’est dans le sillage du club Jeanne d’Arc qu’est créée en 1939 l’école appelée Institution Sainte Jeanne d’Arc.
Le problème actuel est dû au fait qu’un groupe de cette école a tenté d’imiter ce qui se fait en France contre les jeunes filles musulmanes. Ce qui est un mauvais exemple. Des pays comme les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, les pays scandinaves … n’ont aucun problème avec ce qu’on appelle ‘’voile islamique’’ en France. L’interdiction du voile dans cette école sénégalaise n’aurait jamais existé si elle n’avait pas existé en France. Le Sénégal n’est pas la France. ISJA n’est pas sous régime d’exterritorialité susceptible de lui permettre d’instaurer dans le pays une loi étrangère tropicalisée en règlement intérieur. Le port du voile ne peut y être interdit.
L’harmonie religieuse et ethnique qui existe au Sénégal est un modèle envié partout dans le monde. On ne peut pas laisser des Sénégalais inviter dans le pays une loi issue de l’islamophobie de France. Il y a quelques années, le Collège Sacré-Cœur avait tenté d’interdire le port du voile, mais avait dû reculer. Il en sera chaque fois ainsi parce que : inconcevable, inadmissible. Pourquoi interdire au Sénégal ce qui sur l’ensemble de la planète n’est interdit que dans la seule France ? Si chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son règlement intérieur, que deviendrait cette union nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
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MORT DU CHEF REBELLE HUTU SYLVESTRE MUDACUMURA
Le principal chef militaire des miliciens hutus a été tué dans la nuit de mardi à mercredi en République Démocratique du Congo
Le principal chef militaire des miliciens hutus a été tué dans la nuit de mardi à mercredi en République Démocratique du Congo. Sylvestre Mudacumura était à la tête des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, installés depuis 25 ans dans le Nord-Kivu. Notre correspondant à Kinshasa nous en dit plus. Également dans cette édition, le ministre centrafricain de la Communication Ange Maxime Kazagui s'exprime sur les violences qui sévissent dans son pays, malgré l'accord de paix.
PAR VIEUX SAVANÉ
PAR-DELÀ LE VOILE
"L’affaire Jeanne d’Arc" ne saurait se réduire à une simple question de voile, ne serait-ce que parce qu’elle dévoile des problèmes qui vont bien au-delà
C’est aujourd’hui, jeudi 19 septembre, qu’entre en vigueur l’accord conclu, mercredi 11 septembre, entre le ministère de l’Education nationale et l’administration de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, préconisant une réintégration des élèves voilées, sous condition de se conformer aux réaménagements exceptionnellement édictés, à savoir : « porter l’uniforme assorti d’un foulard, de dimensions convenables, fourni par l’établissement et qui n’obstrue pas la tenue ».
A cette occasion, Sud publie dans la rubrique Forum des articles reflétant différents points de vue, invitant ainsi à se faire sa part de vérité. Pour ce qui nous concerne, il importe de rappeler que « l’affaire Jeanne d’Arc » ne saurait se réduire à une simple question de voile, ne serait-ce que parce qu’elle dévoile des problèmes qui vont bien au-delà. Comme nous le faisait remarquer un observateur averti de la scène socio-politique sénégalaise, elle révèlerait plutôt le dessein non avoué de quelques activistes tout à l’idée d’ “introduire subrepticement les germes d’une déstabilisation propice à certaines aventures”.
A l’entendre, “les non-dits et les arrières pensées peuvent cacher des enjeux autrement plus importants, avec le projet de mettre en échec l’Etat laïc, les confréries considérées comme une hérésie et d’instaurer une République islamique “. Cela est d’autant plus plausible que, faisait-il observer, « sur les 26 élèves concernées par l’affaire du voile, sur un effectif de plus de 1700 élèves, 23 d’entre elles sont d’origine libano-syrienne, d’obédience chiite, soutenues par le Hezbollah et l’Iran ».
Une manière de mettre le doigt sur une possible instrumentalisation de la religion au profit de projets politiques. Et cela va dans le sens des propos énoncés, il y a déjà quelques années, par le Pr Abdoul Aziz Kébé ( Voir Sud Quotidien du 13 août 2012 ). A l’époque, chef du département d’arabe à l’Université Cheikh Anta Diop , responsable du Centre de Recherche Islam Sociétés et Mutations, alors qu’on l’interrogeait sur le fait de savoir s’il était possible que des mouvements salafistes puissent se déployer au Sénégal, il avait répondu que ce pays ne pouvait être un îlot replié sur lui-même, loin des soubresauts du monde alentour.
Faisant observer qu’ “il y a des gens qui croient que l’islam est religion et politique” et qui “ont un projet d’instaurer un Etat théocratique”, il relevait qu’ il y a “aujourd’hui ce qu’on appelle une structure dans le sens de l’appel islamique, “la da’wa”. Et cette dernière, avait-il indiqué, « consiste à se mobiliser pour une soidisant réislamisation de la société. Dans leur entendement, le Sénégal est un pays musulman mais la société n’est pas islamisée.
Pour ce faire, il faut alors, selon eux , ajuster les propos tout autant que les comportements à la lettre de la shari’a”. Le Pr Kebe de souligner alors que “les partisans de cette option veulent s’appuyer sur l’idéologie salafiste, sur le wakhabisme, pour contrer l’islam des confréries et promouvoir un rigorisme littéral”. Relevant que c’est ce qui était en train d’être appliqué à cette époque à Tombouctou et à Gao (Mali), et que si cela parvenait à « investir la conscience d’une majorité de Sénégalais qui ont assimilé cette idéologie exclusiviste, il est à craindre que nous puissions connaitre ces mêmes problèmes ». Il se trouve précisément, avait-il souligné que “le salafisme est une doctrine qui voit l’avenir de l’humanité dans le passé. Il dit que nous devons calquer notre vie sur celle des “ancêtres vertueux”. C’est un radicalisme théologique qui combat la modalité soufie des confréries. En somme, ils prennent les ancêtres (Salaf) comme modèles. Pour eux, tout ce qui est symbole de la vie moderne contemporaine est contraire à l’Islam pur”.
Soulignant que le danger est à nos portes, le Pr Kébé avait tenu à rappeler que “toutes les religions ont été capturées à un moment donné par ceux qui ont des projets politiques », lesquels « ont choisi la facilité en investissant l’émotion et l’affect plutôt que l’intellect”. Se prononçant sur le port du voile, tout en y décelant une recommandation du Coran aux femmes, à ne « pas exposer leurs charmes », cela lui apparaissait toutefois comme « une injonction de respect, à savoir ne pas considérer la femme comme une chair à prendre ». Aussi avait-il précisé, à l’école comme partout ailleurs, « ce qui conviendrait le mieux, c’est que la modalité soit à l’africaine et que ce ne soit pas forcément à la Saoudienne ou à l’Arabe”. Ne serait-ce que parce que, « le port vestimentaire est partie intégrante et constitutive de notre culture ».
Ayant naguère enseigné dans une école catholique avec une prédominance d’élèves musulmanes, le Pr Abdoul Aziz Kebé faisait par ailleurs remarquer que “si dans le port du voile, il y a le rejet de l’autre, l’enfermement sur soi-même, si le voile est un ghetto, alors cela peut être dangereux pour l’espace scolaire. Espace de dialogue, d’intégration”. Pour lui, « si le port du voile empêche de s’asseoir à côté d’un garçon, il y a un problème”. Et d’ajouter : “ Si quelqu’un ne peut pas se plier aux règles qui régissent l’école, il peut aller dans un autre espace qui reflète ce qu’il désire”.
Pour le Pr Abdoul Aziz Kébé, cette affaire “n’a rien à voir avec la religion”, même si, précisait-il dans cette même interview, “le voile ne doit être un prétexte, ni pour exclure ni pour s’exclure”.