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22 juillet 2025
EN CENTRAFRIQUE, LES JEUNES SOLDATS FRANÇAIS, LA DROGUE ET LES FILLES
Paru le 11 septembre aux Éditions Les Arènes, le livre "Mauvaise troupe" nous plonge en immersion totale dans le quotidien des soldats français, de la Centrafrique à l'opération Sentinelle - Extraits
Slate.fr |
Leïla Miñano et Justine Brabant |
Publication 19/09/2019
Un «godobe», enfant des rues en République centrafricaine, raconte ses rapports avec les militaires de l'opération Sangaris.
Qu'est-ce que faire la guerre en 2019 quand on est un jeune Français? C'est à cette question complexe et rarement évoquée dans les médias que Justine Brabant et Leïla Miñano, journalistes, répondent avec précision dans Mauvaise troupe – La dérive des jeunes recrues de l'armée française.
Paru le 11 septembre aux Éditions Les Arènes, le livre nous plonge en immersion totale dans le quotidien des soldats, de la Centrafrique à l'opération Sentinelle. Cette enquête journalistique, chiffres et témoignages exclusifs à l'appui, nous transporte bien loin de la vie vendue dans les campagnes de recrutement. Précaires, ennuyés, violentés et parfois violents, ces jeunes fuient le chômage, l'échec scolaire et la délinquance pour se retrouver dans des situations auxquelles ils ne sont pas préparés. Il en va de même à leur retour en France. Les passages sur leurs rapports à la drogue et aux filles, notamment à la prostitution, sont particulièrement éclairants.
Nous publions ci-dessous un extrait de l'ouvrage.
La fin de la guerre a redessiné la ville. En janvier 2018, le camp de déplacés de M'Poko, autour duquel erraient nombre de godobe, a été démantelé. Devant nous, le terrain a été déblayé par les ONG: il n'y a plus d'abris de fortune ni de sanitaires d'urgence. L'immense bidonville a disparu et le terrain a repris son aspect d'avant-guerre: un cimetière de carcasses d'avions dévorées par les broussailles.
Mais à l'autre bout de la piste d'atterrissage, la base française, elle, n'a pas bougé. Elle accueille toujours le personnel militaire français. Malgré la fin de l'opération Sangaris, en octobre 2016, l'armée n'a pas quitté le pays. 350 soldats y sont restés, mobilisables en cas de «menace sérieuse contre la paix ou les institutions du pays», ou affectés à des opérations internationales (Casques bleus de la Minusca et mission européenne EUTM-RCA).
Certains godobe se sont donc déplacés vers le centre-ville, investissant un squat où ils détournent l'eau des canalisations du ministère de... l'Éducation. D'autres enfants ont préféré la banlieue de Bangui, notamment le PK 12, connu pour son intense activité économique. Le point kilométrique 12 marque l'entrée nord, passage quasi obligé pour les voyageurs en partance ou en provenance de la capitale. L'armée française en avait fait l'une de ses bases avancées durant la guerre civile.
C'est là que nous retrouvons Dieu-Béni et sa bande de godobe. Le chef, coupe de footballeur et chapelet de plastique autour du cou, a peut-être 13 ans, mais commande sa bière avec l'assurance d'un adulte. La serveuse n'est guère plus âgée que lui. Dieu-Béni dort dans la rue depuis l'âge de 9 ans. Son meilleur copain, Loïck, flottant dans une veste trop large, s'exprime d'une voix cassée et nous jauge d'un regard sombre. Comprenant que nous parlons des Sangaris, d'autres se mêlent à nous. Les mômes doivent élever le ton pour se faire comprendre entre une noria de camions et une chaîne Hi-Fi poussée au maximum. Trois ans après, le souvenir des Français est encore vivace. «Mon camarade chez les Sangaris, le premier que j'ai rencontré, c'était Thierry, commence le chef de la bande. On l'appelait “papa Thierry”. C'est lui qui contrôlait la barrière du PK 12, l'ouvrait et la fermait. En passant devant lui, je l'ai salué. Il m'a vu, il a rigolé et m'a salué à son tour.»
Le point kilométrique 12 est un carrefour important: à droite, la route de Damara s'enfonce dans le nord-ouest du pays, d'où l'on rapporte coton, arachides, manioc, viande boucanée et bœufs; à gauche, la route de Boali pique vers l'est et le Cameroun, qui ravitaille Bangui en poisson, ciment, lait, riz, blé et huiles. La Centrafrique, elle, expédie aux Camerounais son bois, ses diamants et son or. Sous ses allures de quartier bouillonnant, le PK 12 constitue un point hautement stratégique. Le commandement de Sangaris l'a bien compris en y installant une de ses bases dès son arrivée, en décembre 2013. D'un geste, le «camarade Thierry», en relevant et abaissant la petite barrière du PK 12, contrôlait une grande partie de la vie économique du pays.
Autour de cette barrière s'étend à perte de vue le marché, avec sa foule des vendeurs et vendeuses, le flux et le reflux des piétons qui gagnent un bout de bitume avant d'en être chassés par les motos slalomant en klaxonnant à quelques centimètres des étals. Pour se nourrir, Dieu-Béni et sa bande exécutent mille petits boulots: balayer devant les commerces, laver la vaisselle en fer-blanc des vendeuses, trier les arachides. Trop jeunes ou trop maigres pour charger et décharger les marchandises, ils abandonnent cette tâche aux yankees, leurs jeunes aînés. En revanche, ce sont d'agiles pickpockets: téléphone, portefeuille, bijoux, ils ne ratent rien. Les commandants de gendarmerie qui se sont succédé racontent en roulant des yeux que PK12 est un coupe-gorge.
Pour les enfants sans toit, ce quartier vibrant d'activités plus ou moins légales est surtout la promesse de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Orphelins de parents, tués ou perdus pendant cette guerre ou la précédente, ces gosses règnent sur la rue. Beaucoup y ont aussi été jetés par une famille disloquée. D'autres enfin ont fui leur foyer après avoir été accusés d'être des «enfants-sorciers». Avec la guerre, les petits sorciers se sont multipliés: à force de voir des cadavres et leurs proches sombrer, beaucoup de petits ont développé des troubles du comportement –considérés comme le symptôme d'un esprit hanté. Ainsi se sont constituées, à ciel ouvert, des bandes de gamins livrés à la violence. Durant la guerre, l'un des moyens de survie consistait à se rapprocher des Sangaris aux poches bien pleines. Parfois, leur intérêt a croisé celui des militaires français cantonnés dans leur base.
«Quand ils se sont installés ici, à côté de la gendarmerie, les Sangaris avaient du mal à sortir pour acheter des choses, se souvient Dieu-Béni entre deux gorgées de Castel –la bière locale. Ça n'était pas autorisé pour eux de sortir de leur camp. Du coup, au bout de quelques semaines, ils ont commencé à appeler des petits pour les commissionner [pour faire leurs courses].» Loïck confirme d'un hochement de tête. «Souvent, Thierry m'envoyait chercher des choses. Il me donnait 2.000 francs CFA [3 euros] pour aller acheter des petits jus [sodas] en canette et des choses comme ça. Ou bien de bonnes bananes, ou des ananas. Comme c'était le début de la saison des mangues, j'allais aussi cueillir des mangues bien mûres que je lui amenais.» De ses mains fines, il mime la taille des fruits. En échange, Thierry lui remettait des rations militaires, des «rasquettes». «Dans un carton de ration, il y a des biscuits, du “pain commando”, du pâté, des sardines, du chocolat, énumère l'enfant. Moi, je préférais le chocolat et les biscuits. Le reste, je le partageais avec mes amis de la rue.»
Dieu-Béni nous guide dans son quartier, d'un pas tranquille, en tongs et jean retroussé à mi-mollet. Les yeux brillants, il se remémore le départ de son protecteur. «Thierry me donnait beaucoup de choses. Avant de repartir, il voulait me laisser ses lunettes et sa montre, mais son binôme lui a dit non. Alors à la place il m'a donné 15.000 francs. 15.000 francs!» 23 euros: un centième de la paie d'un militaire français et le revenu mensuel moyen d'un Centrafricain. Après ce départ regretté, il lui fallut, avec sa bande, trouver de nouveaux protecteurs.
Cette fois, plus question de canettes ou de mangues fraîches, mais de cannabis. Cultivé en Centrafrique ou importé du Congo voisin, la substance, appelée sur place «chanvre indien» ou «chanvre», n'est pas très coûteuse, même pour les locaux: 50 à 100 francs CFA le sachet de 10 grammes (0,08 à 0,15 euro). Beaucoup de gens (taxis-motos, manutentionnaires, militaires centrafricains mais aussi godobe) se droguent avec ce chanvre ou des cachets de tramadol –un antidouleur puissant vendu sous forme de cachets, à 25 francs l'unité [0,04 euro]. Un jour, un soldat français, sentant l'odeur du cannabis dans le sillage d'un «grand frère» (un Centrafricain plus âgé) qui en consommait, interpella Dieu-Béni. «De la guérite, il m'a demandé: “Ce que ton frère fumait là, tu sais où ça se vend? C'est combien?”» Le godobe lui indique les tarifs. «Il m'a donné 500 francs. J'en ai acheté deux. Quand je les lui ai remis, il en a mis un à la bouche et l'autre dans sa poche. Ça n'est pas dur à trouver, ça se vend en face de la gendarmerie, de l'autre côté de la rue.»
Un second soldat, surnommé Alléluia, entra dans le même manège. «Quand il était à la guérite en haut [au niveau du mirador], il nous jetait des sachets de Nescafé en stick vides, puis l'argent pour payer le chanvre. On allait l'acheter, on le mettait dans le stick, et on retournait le lui jeter», raconte l'adolescent encore tout excité par son activité de dealer en herbe. La prise de substances stupéfiantes est pourtant strictement interdite aux militaires français en opérations extérieures, où ils sont systématiquement armés et au contact de populations civiles. Dieu-Béni a été tenté d'en fumer lui aussi. L'herbe lui donnait «envie de beaucoup marcher, de provoquer les gens et de somnoler», se souvient-il. Il a fini par arrêter après qu'on lui a dit qu'il risquait un «cancer du cœur».
Quelques jours après notre rendez-vous dans le bar, nous retrouvons Loïck et Dieu-Béni au PK 12. La circulation est encore plus chaotique qu'à l'ordinaire. La ville est enfiévrée: les fusils-mitrailleurs ont crépité dès le lever du soleil au PK 5. Une histoire de rivalités entre groupes d'«autodéfense». Les deux jeunes aux fines silhouettes qui nous accueillent chavirent un peu, ils ont mal dormi sur les bancs de bois de l'école laissée à leur disposition à condition de déguerpir au petit matin. Dieu-Béni n'a pu fermer l'œil qu'au lever du soleil. Tandis que son ami s'étire douloureusement, Loïck disparaît vers le marché en quête de leur petit job du matin. Il revient avec un sac de petits poissons séchés, encore tout mélangé de sable et de cailloux. Ils vont devoir le trier et le préparer dans des sachets de plastique bleu translucide pour le revendre au détail.
Ce faisant, Dieu-Béni tient à reprendre le récit de ses aventures avec les Français. Car, outre les sticks de Nescafé remplis de chanvre indien, les petits godobe ont dû satisfaire d'autres «envies» des soldats de Sangaris. Grisés par leur statut, la puissance que leur confèrent leurs famas et leurs salaires d'Européens dans un pays déchiré par la misère, les petits seigneurs de Bangui voulaient tout acheter. «Un soir, un Français qu'on appelait Minimi était de garde derrière les sacs de sable. Il m'a dit en sango: “baramo, petit” [bonjour, petit].» D'un coup de menton, Dieu-Béni désigne les alentours de la gendarmerie du PK 12 où Minimi était installé.
«Après, il m'a fait signe de venir. Une fille passait dans la rue. Il m'a dit: “Je veux ça.” Je suis allé appeler la fille, elle est allée causer avec Minimi. Puis le soir, elle est revenue à la base. Elle avait peut-être 17, 19 ans. [...] Ça, c'était la première fois. Ensuite, c'est souvent qu'on nous envoyait chercher des filles. Les Français leur donnaient de 3.000 à 10.000 francs [4,60 à 15 euros] [pour se prostituer].Dans la parcelle de la gendarmerie, il y a un coin derrière qui est un peu sombre, c'était là qu'ils se mettaient avec elles.»
Cette jeune passante était-elle une professionnelle, ou simplement une Centrafricaine que la misère avait contrainte à accepter la proposition financière du soldat? Les gamins n'en savaient rien et, endurcis par la rue, n'y trouvaient rien à redire, sauf ce jour où Dieu-Béni estima qu'un Sangaris allait trop loin. «Plus tôt dans la journée, il y avait eu des détonations d'armes. Comme les gens avaient fui en catastrophe, j'allais là-bas pour voir si je pouvais trouver de l'argent qu'ils auraient laissé derrière eux. J'avais une petite lampe-torche et j'éclairais avec. Quand j'ai éclairé vers le camp [où logeaient les Français], j'ai vu une fille qui commençait à faire une pipe à un Français. Le gars était debout, il avait enlevé son casque et sa fermeture [braguette]. Je suis resté caché un moment dans l'obscurité. Et puis j'ai pris une pierre, et je lui ai jeté.» Ni haine ni triomphe dans la voix, juste le ton de celui qui a fait ce qu'il devait faire. «Souvent, au lieu de faire seulement le rapport [sexuel], les Français faisaient la pipe, répète-t-il offusqué en tirant sur son t-shirt trop court. Je ne trouve pas ça correct. Je trouve que c'est du mépris. Alors j'ai lancé la pierre.»
IDRISSA GUEYE, LA PIÈCE MANQUANTE
Auteur d'un doublé, Ángel Di María a été désigné homme du match de la rencontre de Ligue des champions entre le PSG et le Real Madrid (3-0). Pourtant, personne n'est dupe : le grand bonhomme du match se nomme Idrissa Gueye
So Foot |
STEVEN OLIVEIRA |
Publication 19/09/2019
Amassés dans le rond central, les Parisiens célèbrent avec leurs supporters la large victoire face au Real Madrid (3-0). C’est le moment que choisit Thomas Tuchel pour les rejoindre. Enfin pour le rejoindre, lui faire un gros câlin, lui glisser quelques mots doux à l'oreille et l'embrasser sur le front. Lui, c’est Idrissa Gueye. Car si Ángel Di María est au centre des attentions avec son doublé, l’entraîneur allemand n’a pas oublié celui qui a surgi devant Toni Kroos pour récupérer le cuir et l’offrir à l’Argentin, qui en a alors profité pour claquer son second but de la soirée. Une action que Gana Gueye a répété des dizaines de fois durant les 90 minutes où il a couvert l'ensemble du rectangle vert. Ce qui donne une fiche de statistiques monstrueuse avec une passe décisive, 90 ballons touchés, 94,5% de passes réussies, 4 tacles et 6 ballons récupérés. Colossal.
Cours Gana, cours
Pour comprendre le rôle déjà crucial d'Idrissa Gueye dans cette équipe du PSG, il suffit juste de poser son regard sur lui pendant deux minutes. Suffisant pour voir les déplacements incessants du Sénégalais qui donne des crampes rien qu’à le regarder courir. C’est en tout cas l’avis de Thomas Tuchel, tout heureux d’avoir enfin mis la main sur son milieu de terrain : « C’est le type de joueur qu’il nous manquait. On s’est battu pour l’acheter. C’est une machine. Il n’arrête jamais de courir. Il récupère beaucoup de ballons, il gagne des duels. Il doit être très fatigué ce soir. » Un avis partagé par son capitaine Thiago Silva au micro de RMC Sports : « C’est incroyable. Je n’ai pas de mots. Je ne sais pas combien de ballons il a récupérés aujourd’hui. Tous les ballons qu’il a récupérés, c'est parce qu'il a réussi à voir le jeu avant. »
Thiago Silva a raison. Idrissa Gueye ne court pas seulement pour courir. Tous ses déplacements sont calculés et réfléchis. Au micro de RMC Sports, le Sénégalais a préféré jouer la carte de la modestie : « J’ai eu un peu de crampes à la fin, mais ça va. J’ai joué mon rôle aujourd’hui. Nous avons respecté les consignes du coach. Je ne peux pas donner les clés de notre match parce qu’il y aura un match retour. » Spoiler. Le but d'Idrissa Gueye était simple : empêcher Toni Kroos de relancer proprement. Dans les faits, cela s’est traduit par un Gueye qui ne lâchait pas l’Allemand des yeux, qui le suivait partout sur le terrain et qui sautait sur lui dès que le cuir arrivait dans ses pieds. À l’image du ballon que le milieu parisien récupère sur le second but d’Ángel Di María.
Toni Kroos dans la poche
C’est bien simple, la capacité de Gueye à empêcher Toni Kroos de garder le ballon plus d’une demi-seconde a été la clé de la domination du PSG au milieu de terrain. Car en l’absence de Luka Modrć et de Sergio Rarmos, Toni Kroos avait la charge quasi exclusive de faire le liant entre la défense et l'attaque. Sauf que le garde du corps Gana Gueye en a décidé autrement, laissant les Madrilènes sans solution. Mais plus que par son placement et sa lecture du jeu, le Sénégalais a été le moteur du Paris Saint-Germain. Celui qui lançait le pressing. Et ce, même si cela l’obligeait à quitter son poste de relayeur du soir pour se retrouver à l’abordage devant tous ses coéquipiers. Peu importe, son pressing a toujours fini par être payant. Puisque si ce n’est pas lui qui récupérait le cuir, c’était un autre joueur parisien.
Car oui, en voyant Idrissa Gueye enfiler les kilomètres, les autres joueurs n’avaient pas d’autre choix que de le suivre dans son pressing incessant. Et vu que Mauro Icardi, Ángel Di María, Pablo Sarabia, Marco Verratti et Marquinhos ne sont pas avares en efforts, cela a donné une équipe du PSG qui cavale dans tous les sens et qui empêche le Real Madrid de construire la moindre action. Ne reste plus qu’à reproduire le même effort lorsque le mois de mars va arriver. Mais une chose est sûre : Idrissa Gueye, lui, aura encore assez de jus pour courir. Et de la place dans ses poches pour y glisser des Frenkie de Jong, David Silva, Miralem Pjanić, Thiago Alcántara et Fabinho qui pourront venir discuter avec Toni Kroos.
L'essentiel de l'actu de ce Jeudi 19 septembre - Vidéo en Wolof
LES GENERAUX BIRAME DIOP ET JEAN BAPTISTE TINE PROMUS RESPECTIVEMENT CEMGA ET HAUT-COM
Sans doute pour anéantir toute guerre de succession dans les rangs, le président de la République, Chef suprême des armées, a pris les devants en faisant des nominations graduelles au sein de l’Armée et la Gendarmerie.
Le président de la République, Chef Suprême des Armées, a nommé son actuel Chef d’Etat-major particulier (Cempart), le général de brigade aérienne Birame Diop, au poste de Chef d’Etat-major général des Armées (Cemga). Il remplace à ce poste le général d’armée Cheikh Guéye appelé à rejoindre la 2e section à compter du 1e janvier 2020. Du coté de la Maréchaussée, le général de brigade Jean Baptiste Tine devient le futur haut commandant de la gendarmerie et directeur de la justice militaire à la place du général de corps d’armée Cheikh Sène. Il prendra service dès le 15 novembre prochain. Le Chef suprême des armées en a profité pour élever cinq (05) officiers supérieurs au grade de général.
Sans doute pour anéantir toute guerre de succession dans les rangs, le président de la République, Chef suprême des armées, a pris les devants en faisant des nominations graduelles au sein de l’Armée et la Gendarmerie. C’est ainsi que le général de corps aérien (il gagne donc une étoile de plus) Birame Diop, précédemment Chef de l’état-major particulier du président de la République (Cempart) est nommé Chef d’état-major général des Armées (Cemga). Il remplace à ce poste prestigieux le général d’armée Cheikh Guèye admis à rejoindre la deuxième section (retraite) après de bons et loyaux services rendus aux Armées. Et dès 1e janvier 2020 prochain, l’actuel Cemga Cheikh Guèye ou l’homme du « Hall of fame/Usa » partira avec le sentiment d’une mission bien accomplie. La Maréchaussée n’est pas en reste dans les nominations effectuées par le président Macky Sall puisque l’actuel haut commandant en second, le général de division (étoile de plus) Jean Baptiste Tine est nommé haut commandant de la gendarmerie et directeur de la justice militaire à compter du 15 novembre prochain. Il succédera au général de corps d’armée Cheikh Sène appelé à faire valoir ses droits à la retraite. Pendant ce temps, le contre-amiral (général) Cheikh Bara Cissokho sera le futur Chef d’état-major particulier du président de la République (Cempart). Tandis que l’actuel patron de l’Armée de terre, le général de division Cheikh Wade va occuper le poste de Sous-chef d’état-major général des Armées (Sous-Cemga).
Du côté de la gendarmerie, Mamadou Diouf sera le haut commandant en second ou N° 2 des pandores. Promu général de division à compter du 1er avril prochain, le général de brigade El Hadj Daouda Niang, actuel Directeur général du renseignement extérieur, est nommé Inspecteur général des forces armées à la place du général de division François Ndiaye en partance pour la retraite. Fonction méconnue du grand public, l’inspecteur général des forces armées a pour missions d’assurer le contrôle de l’application de la loi, des directives et des instructions relatives au bon fonctionnement des forces armées (Armée et gendarmerie). Et surtout de contrôler la gestion rationnelle des ressources humaines et matérielles mises à la disposition des différentes unités. Il a également un droit de regard sur les dotations budgétaires, les équipements des soldats et les capacités opérationnelles des unités de combat.
Justement ces soldats, une fois retraités, auront comme patron le général de brigade Mamadou Gaye nommé Directeur général de l’Agence pour la réinsertion sociale des militaires où il remplace l’Intendant-général de brigade Ousseynou Boye versé à la deuxième section. Autre retraité, du côté de la Gendarmerie cette fois-ci, le général de brigade Wagane Faye dont le successeur à la tête du Comité interministériel de Coordination des Opérations de lutte anti-terroriste (Cico) est déjà connu : il s’agit du général de brigade Saïfoulaye Sow, actuel Commandant de la Zone militaire N°3.
Cinq (05) nouveaux généraux !
Dans la même foulée, le président de la République a ouvert le ban aux étoiles à cinq (05) officiers supérieurs (colonels) élevés au grade de général. Ce, pour remplacer des généraux ayant atteint l’âge de la retraite. A cet effet, il a signé, hier, les décrets de nominations portant élévation au grade de général du colonel Thiaca Thiaw jusqu’ici commandant des écoles de Gendarmerie. Fort de ses nouvelles étoiles, il est nommé commandant de la gendarmerie mobile.
A compter du 1e mars 2020, le capitaine de vaisseau (colonel dans la marine) Abdou Sène, précédemment officier liaison à l’Organisation des Nations-Unies ‘Département opérations), promu général, est nommé Secrétaire général de la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la Sûreté maritime et de la protection de l’Environnement Marin où il succède au contre-amiral (général) Oumar Wade. Ce dernier devient Chef d’état-major de l’Armée de mer en remplacement du contre-amiral Momar Diagne qui va prendre sa retraite. Le colonel Fulgence Ndour, actuellement en mission Cedeao (Gambie) va occuper une place de choix dans le carré aux étoiles puisqu’il devient le nouveau patron de l’Armée de Terre.
De même que le colonel Jean Luc Diène en mission à la Minusma (Mali) qui devient général de brigade pour aller servir à la Direction du renseignement extérieur. Il est heureux de constater que nos brillants officiers-supérieurs (colonels) ont tous compris que l’élévation au grade de général relève du pouvoir discrétionnaire du président de la République, chef suprême des armées. Il ne reste donc plus pour eux qu’à prier pour être dans les grâces ou pouvoirs discrétionnaires du président de la République afin qu’un jour, ils puissent voir eux aussi des étoiles scintiller sur leurs épaulettes ! Et tant qu’il y aura vie et carrière, il y aura forcément espoir dans leur cœur. Or, l’espoir, c’est ce qui fait vivre !
ENCORE DES AFFRONTEMENTS ENTRE POLICIERS ET «JAKARTAMEN»
Deux camps qui se regardent en chiens de faïence, depuis…
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 19/09/2019
La tension était vive hier dans les rues la cité du rail où des heurs avaient opposé des policiers et des conducteurs de mototaxis Jakarta. Ces derniers protestent contre les «incessants contrôles routiers» dans une ville toujours sous haute surveillance policière depuis les incidents survenus après la disparition tragique du jeune Amar Mafatim Mbaye. Ce boulanger et conducteur de moto à ses heures perdues avait trouvé la mort dans une course-poursuite entre forces de sécurité et Jakartamen, dans la soirée du vendredi 16 août dernier.
La détérioration des rapports entre les forces de sécurité et les conducteurs de mototaxis Jakarta ne cesse de s’amplifier dans la ville aux-deux-gares, où l’électricité est dans l’air depuis la mort du père de famille de 37 ans, Amar Mafatim Mbaye Thiam. Depuis ce drame, policiers et Jakartamen se regardent en chiens de faïence. La tension est vive et le moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. C’est ainsi qu’hier encore, la cité Ousmane Ngom a vécu des heures difficiles avec une atmosphère d’Intifada faite de pneus brulés, de routes barrées dans les quartiers Cité Senghor, Hersent, Silmang, entre autres. Les « contrôles routiers intempestifs autour du port du casque de sécurité, la présentation d’un permis de conduire et d’une carte grise de l’engin » ont poussé certains jeunes conducteurs de mototaxis Jakarta à sortir manifester leur ras-le-bol face à un tel « harcèlement » .
La police a sorti les gros moyens pour disperser les foules de manifestants. Irrité, le deuxième secrétaire général adjoint du tout nouveau syndicat des «deux roues» installé le week-end dernier à Thiès, Mamadou Ndiaye, a dénoncé ces « violences policières » et invité les autorités à « plus de compréhension pour accompagner le processus de régularisation que nous avons entrepris ».
A Thiès, les nerfs sont très tendus, du coté surtout des conducteurs de mototaxis Jakarta qui continuent d’exiger la « manifestation de la vérité » dans la mort de leur collègue Amar Mafatim Mbaye qui laisse une épouse en état de grossesse très avancée et quatre enfants.
Selon les manifestants d’hier, « nous demandons une seule chose : qu’on nous laisse travailler. Nous n’avons que ça pour survivre, c’est notre gagne-pain, nous ne sommes pas des bandits encore moins des trafiquants de drogue, mais d’honnêtes citoyens, des responsables de famille qui gagnons à la sueur de notre front le minimum nous permettant de subvenir à nos besoins familiaux ».
A les en croire, « les conducteurs des mototaxis Jakarta sont les cibles des forces de l’ordre. Chaque jour que Dieu fait elles nous arrêtent pour nous demander de payer 6000 FCFA, c’est trop, on n’a pas tout cet argent ».
L’amplification des « tracasseries des forces de l’ordre » serait-elle liée au fait que les conducteurs de mototaxis ont indexé la « piste policière » dans la mort de Mafatim Mbaye ? En tout état de cause, un des responsables de l’association des conducteurs de mototaxis Jakarta à Thiès, Issa Dièye, « menacé de mort », fait état de ses « inquiétudes ». Selon lui, « des policiers venus en moto me trouver chez moi ont voulu m’intimider par des menaces de mort, en brandissant un couteau et en m’abreuvant d’injures, si jamais je continuais de parler de l’affaire Amar Mafatim Mbaye. Je suis en mesure de les identifier. Ils veulent me réduire au silence ».
Comme quoi, la tension est loin de retomber entre policiers et conducteurs de mototaxis dans la capitale du rail. Il suffirait d’une étincelle…
LES OBSTACLES MAJEURS À LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME «ZÉRO DÉCHET»
Dans cet entretien, l’ancien haut fonctionnaire du Bureau organisation et méthodes (BOM) de la présidence de la République, Abdoul Aziz Tall, explique pourquoi la réussite du projet d'assainissement risque d’être difficile à réaliser
Dans la première partie de notre interview parue ce mercredi, l’ancien ministre Abdoul Aziz Tall évoquait les dysfonctionnements de l’admnistration sénégalaise. Dans cette deuxième et dernière partie, l’ancien haut fonctionnaire du Bureau organisation et méthodes (BOM) de la présidence de la République explique pourquoi la réussite du programme zéro déchet risque d’être difficile à réaliser. Si Abdoul Aziz Tall estime que l’initiative du président de la République est louable, il déplore cependant le fait que ce programme pêche énormément sur le plan de la démarche méthodologique. « Le vrai problème pourrait bien se situer dans le déficit de communication et de sensibilisation des citoyens, dans la faiblesse, voire l’absence d’une compréhension partagée, d’une conscience collective, d’une mobilisation volontaire et délibérée de leur part autour des projets communautaires. A défaut de pouvoir répondre à toutes ces questions et d’autres, l’objectif d’un « Sénégal zéro déchet » avec des résultats satisfaisants et durables risque d’être difficile à réaliser » dira-t-il. Mais il semble que l’autre défi à relever dans ce pays tourne autour de la question de citoyenneté. Abdoul Aziz Tall déplore le manque de discipline dans notre pays. « Le constat est regrettable, mais nous sommes en présence d’un système où l’absence de discipline collective semble hélas être la chose la mieux partagée » estime l’ancien ministre. Alors pour lui « à l’évidence, le Sénégal souffre d’un déficit chronique d’adhésion à des repères sociologiques ». Autant de faiblesses qui nous éloignent des exemples du Rwanda et de la Namibie. Entretien
Monsieur le ministre, venons-en à l’actualité avec le programme zéro déchet décrété par Monsieur le Président de la République. Pensez-vous à ses chances de réussite ?
Le Président de la République a décidé, de la manière la plus solennelle, de faire du Sénégal un pays propre, débarrassé de tous ses déchets qui donnent à nos villes, presque sur l’ensemble du territoire national, des images de gigantesques dépotoirs d’ordures. Il a ainsi décrété l’opération « zéro déchet ». L’initiative est, on ne peut plus louable, car la propreté est sans doute un des atouts les plus indispensables d’une nation, tant elle impacte sur la santé des populations, sur leur environnement, leur cadre de Vie et par ricochet sur leur productivité au travail. Mais personnellement je suis plutôt tenté d’analyser cette décision sous l’angle de la démarche méthodologique.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Il faut toujours analyser une décision de Chef d’Etat, par rapport à l’observation des principes fondamentaux auxquels doit obéir tout processus décisionnel, dans le cadre du management des organisations. Suivant cette démarche méthodologique, tout dirigeant doit s’assurer du maximum de garanties de succès avant de prendre une décision majeure. Ce principe trouve davantage son importance, lorsqu’on doit prendre une décision dont l’impact va concerner toute une nation. Certes, l’erreur est humaine, mais il est de ces erreurs dont les conséquences sont autrement plus graves, en raison des implications néfastes qu’elles peuvent entraîner sur la vie de millions d’individus, mais aussi et surtout, sur la crédibilité de la plus haute institution de l’Etat.
Pouvez-vous nous rappeler ces principes ?
A l’échelle de toutes les nations du monde, c’est un principe générique que lorsqu’un Chef d’Etat se trompe, c’est tout son peuple qui se trompe avec lui. Pis encore, s’il n’arrive pas à trouver rapidement des solutions alternatives à ses décisions insuffisamment préparées, c’est sa gestion qui risque de n’être qu’un vaste cimetière de projets inachevés, ou de promesses qui ne connaîtront même pas un début d’exécution.
Considérez-vous que ce soit le cas ici ?
Suivant cette approche méthodologique, le processus décisionnel se compose de plusieurs étapes dont la plus cruciale est sans doute l’identification du problème sur lequel la décision doit porter. En effet, si le décideur manque de bien identifier son problème, il court le risque de connaître les mêmes désagréments que le voyageur qui arrive à la gare, et qui embarque dans un train autre que celui de sa destination. Certes, il aura voyagé, mais avec peu de chance d’atteindre l’objectif initial de son déplacement. Nombreux sont les dirigeants qui s’empressent de donner des solutions à des problèmes dont la claire formulation n’est pas aussi évidente. Le risque qu’ils encourent est de trouver de bonnes solutions à des problèmes qui n’en sont peut-être pas. L’identification de la vraie nature du problème des déchets au Sénégal, notamment dans les grandes villes, est à chercher dans les réponses à un certain nombre de questions préjudicielles.
Lesquelles selon vous M. le ministre?
A-t-on suffisamment intégré l’idée que ceux-là qui provoquent l’insalubrité et l’encombrement sur la voie publique, ne sont autres que les mêmes qui résident dans les villes et villages, les quartiers, les rues et les concessions? En d’autres termes, tout citoyen est par définition un potentiel pollueur. Les déchets sont créés par les êtres humains. Ils ne sont pas le fait d’une génération spontanée. Les comportements de certains citoyens ne sont-ils pas, de manière endémique, en conflit avec les exigences d’un environnement sain, d’une hygiène collective, de la promotion d’une culture et d’un esprit de préservation du bien commun, d’un sens aigu du civisme?
Y a-t-il d’ailleurs une compréhension commune et partagée de toutes ces notions d’hygiène, de biens communs, de solidarité, de civisme etc, par ces mêmes citoyens ?
Peut-on considérer que ces citoyens sont aujourd’hui réellement dans des dispositions à adhérer à toutes les initiatives et actions visant à se retrouver autour d’un esprit d’équipe, à répondre à l’appel en faveur d’une mobilisation centrée sur des questions de protection et de sauvegarde de leur environnement et de tout ce qui relève du bien commun ?
A-t-on mobilisé suffisamment de moyens humains, matériels, comme financier, pour procéder adéquatement à la collecte des ordures partout dans le pays, et en assurer le transport et le traitement en temps réel ?
Comment expliquer que partout au Sénégal, à l’entrée des villes comme à leur sortie, on trouve invariablement des dépôts d’ordures qui offrent le spectacle peu reluisant d’un vaste champ en ruine ?
Comment expliquer que des charretiers fassent régulièrement le tour des quartiers, ramassent les déchets au niveau des concessions moyennant rétribution, et au mépris de toutes les règles d’hygiène, pour ensuite les déverser nuitamment sur des endroits non autorisés ?
Faut-il sensibiliser et/ou sanctionner le charretier, le bénéficiaire de son service, ou les deux ?
Pourquoi le Service National d’Hygiène ne procède-t-il plus à la visite hebdomadaire, pour s’assurer de la salubrité des concessions, comme ce fût le cas jadis ?
Ce service est-il doté aujourd’hui de moyens à la fois humains, financiers et matériels assez suffisants pour assurer adéquatement cette mission fondamentale de police de la salubrité publique, tout en bénéficiant surtout d’un soutien institutionnel clairement affirmé ?
Pourquoi la Voie de Dégagement Nord, (VDN) principalement, les rues des quartiers avoisinants, sont devenues depuis plusieurs années, et en dépit des nombreuses complaintes des usagers, un lieu de divagation d’animaux, qui constitue une réelle menace sur l’environnement et sur la sécurité des personnes et des biens ? Je passe sous silence le problème récurrent de l’assainissement de nos quartiers, marqué par des écoulements d’eau usés qui provoquent des nuisances à tout moment.
La liste des questions à poser est naturellement loin être exhaustive. Mais il faut nécessairement passer par cet exercice de leur recensement le plus complet possible, de les analyser afin d’aboutir à l’identification du vrai problème des déchets. Les résistances observées, ça et là depuis le début de la mise en œuvre de cet ambitieux programme « zéro déchet », même elles sont inhérentes à ce genre d’opérations, attestent qu’il y’a manifestement un problème d’approche méthodologique. Le véritable problème n’est pas seulement dans le bras de fer qui oppose les différents acteurs.
D’une part les « victimes » de déguerpissements animées d’une farouche volonté à défendre leurs intérêts et d’autre part, la détermination des services publics à diligenter l’opération « zéro déchet ». Le tout, donnant lieu à des tiraillements fortement relayés dans la presse. Le vrai problème pourrait bien se situer dans le déficit de communication et de sensibilisation des citoyens, dans la faiblesse, voire l’absence d’une compréhension partagée, d’une conscience collective, d’une mobilisation volontaire et délibérée de leur part autour de projets communautaires.
A défaut de pouvoir répondre à toutes ces questions et d’autres, l’objectif d’un « Sénégal zéro déchet » avec des résultats satisfaisants et durables risque d’être difficile à réaliser. Les solutions en rapport avec les attitudes et comportements de nos concitoyens ne se décrètent pas dans les consciences, pas plus qu’elles ne s’obtiennent, ni dans la coercition, ni dans la distribution de trophées des plus beaux quartiers et autres récompenses du genre. Il n’est que de se souvenir, que c’est avec la même détermination que le Président de la République avait engagé la lutte contre le phénomène de la mendicité des enfants au tout début de son magistère, au lendemain du drame de la Medina où neuf adolescents avaient péri, suite à un incendie survenu dans un lieu qui leur servait d’abri. L’émotion qui avait envahi tout le peuple avait conduit à prendre, dans la précipitation, des décisions qui ont vite révélé les limites de leur opérationnalité.
La tragédie du DIOLA, la pire catastrophe de l’histoire de la navigation maritime, avait donné lieu à une sorte d’exorcisme au niveau national, avec des résolutions fortes sur les attitudes et comportements que chaque citoyen devait dorénavant adopter, pour éviter la réédition de ce genre de cataclysme. Il est manifeste aujourd’hui, que les citoyens, à travers leurs attitudes et comportements de tous les jours, semblent bien loin d’avoir tiré des leçons de ces malheureux événements. Que n’a-t-on pas débattu sur les méfaits du plastique dans la protection de notre environnement, au point de voter en 2016, une loi qui n’aura presque jamais été scrupuleusement appliquée? Toutes ces interrogations nous renvoient également et de manière implicite à l’épineuse question du suivi et de l’évaluation des décisions arrêtées au niveau des instances de la République. Le processus décisionnel n’est évidemment pas une approche managériale isolée. Il résulte d’une composition d’éléments intégrés qui comprend les questions d’organisation de coordination, de contrôle, de définition des stratégies, de fixation d’objectifs précis et bien attendu, l’évaluation et le suivi de l’exécution des décisions arrêtées. Occulter cette démarche méthodologique, pour identifier la problématique des déchets, avant de prendre une décision, conduirait à s’engager dans la voie de la précipitation, de l’improvisation et du tâtonnement, dans la mise en œuvre de ce projet si important.
Le déficit de citoyenneté. Obstacle majeur à la mise en œuvre de nos projets communs ?
Le constat est regrettable, mais nous sommes en présence d’un système où l’absence de discipline collective semble hélas être la chose la mieux partagée. C’est à croire que nos compatriotes sont réfractaires à tout ce qui a trait au respect des normes, à l’organisation et à la méthode. Cette caractéristique, qui est loin d’être un phénomène nouveau, est d’autant plus désolante, qu’il n’existe aucune action ou politique soutenue, qui les pousse vers des comportements civiques de masse.
Bien au contraire, il n’y a qu’à observer les comportements dans la circulation, dans les lieux de travail, dans les lieux publics, au niveau des manifestations d’envergure nationale, pour se rendre compte que les citoyens eux-mêmes se font subir plutôt des « agressions » qui concourent à une sorte de déstabilisation sociale. Et c’est cela qui explique entre autres, cette espèce de léthargie, qui inhibe notre sentiment d’appartenance à une même nation, et le niveau plutôt inquiétant d’une conscience civique. Ce « commun vouloir de vie commune » tant déclamé un peu partout, n’est encore, hélas, qu’un slogan, sans contenu réel. Le Président de la République a beau insister sur l’entretien et le souci de préserver nos infrastructures et lieux publics, rien n’y fait. La presse a montré récemment des images d’actes de dégradations de certaines infrastructures nouvellement inaugurées, dès qu’elles ont été ouvertes au public. Ils sont très nombreux les exemples que l’on peut donner pour illustrer le peu de souci que nos concitoyens ont, par rapport à la sauvegarde du bien public.
Pour vaincre les pesanteurs qui restent autant d’entraves à la mobilisation citoyenne, il importe d’engager une vaste entreprise d’éducation et de sensibilisation des citoyens qui va s’inscrire forcément dans la durée. C’est là, un des problèmes majeurs qu’il faut chercher à résoudre si nous voulons réussir tout ce que nous entreprenons, pas seulement en matière de salubrité publique d’ailleurs, mais dans tous les domaines concernés par l’émergence à laquelle aspire le Sénégal. La discipline dans son sens étymologique, est le socle de toute société qui aspire au progrès et au développement.
Le déficit qu’on en accuse suffit, à lui seul, pour expliquer nombre d’échecs dans la réalisation des projets communs. Un autre fait demeure: une nation se construit sur la base de références, singulièrement pour sa jeunesse. Celles-ci reposent sur des valeurs, qui sont une série de normes spécifiques que la société génère de manière explicite ou implicite. Ces valeurs ont entre autres, pour fonctions, de réguler le comportement des membres de la société et de faciliter les relations qu’ils entretiennent entre eux. Ce sont ces valeurs et normes qui clarifient et simplifient les attentes de la société et qui donnent un sens à l’identité de celle-ci. Il est donc un fait, que c’est dans les sociétés où la cohésion est forte, où les besoins individualistes tendent à se confondre avec ceux de la collectivité, où les rôles permettent une acceptation réciproque des attitudes et comportements de chaque individu, à travers les lois, procédures et décisions, que les chances de réussite sont plus importantes.
Les nations capables de relever des défis majeurs ne sont pas composées que d’une simple association d’individus, où chacun cherche « à tirer son épingle du jeu ». Elles sont caractérisées par une forte capacité de résilience, un esprit de solidarité, une forte cohésion autour d’objectifs communs, un partage de valeurs communes au service des intérêts de toute la communauté. Ces sociétés sont davantage orientées vers les devoirs à accomplir, les tâches à exécuter que vers la rhétorique, les discours séducteurs et déclarations d’intentions fortement relayés à travers les médias, réseaux sociaux et autres moyens de communication et qui, hélas, demeurent sans lendemain. Les véritables valeurs qui motivent, sont celles capables de stimuler les préoccupations de sursaut national, de mobiliser les énergies vers des objectifs communs. Ces valeurs-là, il est à regretter qu’elles aient presque toutes disparues.
A l’évidence, le Sénégal souffre d’un déficit chronique d’adhésion à des repères sociologiques, qui incarnent des valeurs aptes à mobiliser les citoyens autour d’un projet partagé. Ce n’est pas parce que ces repères sont absents de notre société, mais par un phénomène de substitution, ils ont été écartés, isolés au profit de références qui renvoient plutôt à des contre-valeurs. Nous vivons aujourd’hui sous l’ère de la toute puissance de ces contre-valeurs, caractérisées par l’option des raccourcis, de la facilité, de l’étalage des richesses, de la répugnance de l’effort et de la persévérance, autant de tares qui nous éloignent de la résilience et qui nous mènent inéluctablement vers l’abîme des regrets. C’est comme si l’on assistait à la déliquescence totale de cette valeur fondamentale à laquelle tout individu doit aspirer, à savoir l’estime de soi et des autres. Il suffit de jeter un regard autour de soi, pour se rendre compte hélas, que bon nombre parmi ceux qui sont adulés, respectés, honorés, se sont par le passé singularisés par de hauts faits de reniement, de transhumance politique, de flagornerie, ou de comportements jadis réprimés dans une société traditionnelle, respectueuse de l’orthodoxie en matière de comportement humain. Ce sont hélas, ceux-là qui sont les nouveaux modèles de référence d’une bonne frange de notre jeunesse et de notre société. évidemment, cette rareté, voire absence de « références sociologiques» crédibles, rendra encore plus difficile toute action tendant à mobiliser nos concitoyens autour d’un projet commun. Surtout lorsque cette mobilisation repose essentiellement sur le bénévolat
Le Président de la République a pris référence sur le Rwanda. Pensez-vous que nous puissions suivre cet exemple au Sénégal ?
Le Président de la république a évoqué l’exemple Rwandais qui l’a manifestement séduit, à l’image de tous ceux qui ont eu à visiter cette capitale. De cette ville, il en a ouvertement fait une référence dans son discours. Mais, il faut en convenir, si Kigali est devenue une des villes les plus propres d’Afrique, ce n’est point un fait de hasard. Le Rwanda est un pays qui a connu des épreuves extrêmement douloureuses, dont nous prions TOUS, de ne jamais vivre un seul épisode de ce cauchemar. C’est leur Président actuel, Paul Kagamé, qui est parti de l’Ouganda à la tête du Front Populaire Rwandais, ( FPR) pour venir libérer son pays avec des armes, mais aussi avec de fortes convictions que son peuple partage avec lui, sur ce que le Rwanda doit être à l’intérieur, comme à l’extérieur du pays. Il a créé le « Mémorial du génocide » suite aux douloureux événements que son pays a connus, pour dire à son peuple : « plus jamais ça ! ». Il a su forger une conscience citoyenne autour des enjeux de développement de son pays, de sorte que chaque citoyen sait d’emblée quel rôle il doit jouer face à chaque défi à relever.
En matière de bonne gouvernance par exemple, chaque citoyen rwandais, chaque fonctionnaire, maîtrise les textes qui en régissent les règles. L’agent en charge de votre sécurité durant une visite officielle, vous fera subtilement comprendre qu’il ne doit recevoir aucun cadeau, quelle qu’en soit la nature, et ne serait-ce que symboliquement. Mieux, il vous citera les textes qui en régissent les règles. Plus qu’un ensemble de slogans ou de simples manifestations festives, la journée de propreté est perçue par chaque citoyen rwandais, comme un devoir impérieux, une contribution citoyenne et bénévole, volontaire et délibérée, qui est presque religieusement observée en faveur de son pays.
Le Président Kagamé participe personnellement à l’événement. Le réflexe de conservation de l’environnement est solidement incrusté dans la conscience de chaque citoyen rwandais . Pas question de jeter le plus petit objet dans la rue. Et en cas de manquements aux règles régissant la conduite à tenir face à son devoir civique, le fautif est le premier à présenter ses excuses à sa communauté de base et à prendre l’engagement de ne plus jamais récidiver. A noter le rôle éminemment important que les médias rwandais ont joué dans la contribution à forger cet élan de solidarité active. L’Etat veille scrupuleusement au contenu des émissions des TV. Y sont bannis tous ces programmes qui « ruinent » ou parasitent la conscience citoyenne, qui altèrent leur esprit civique ou qui confinent les populations à la consommation de films et télénovelas qui crétinisent les masses, en leur faisant miroiter un monde artificiel qui les éloignent des réalités de leur pays. Il y a donc dans ce pays, une réelle volonté de former un citoyen conscient des enjeux et défis à relever et qui, de façon volontaire et délibérée, s’implique dans la mise en œuvre des projets communs.
En Namibie, autre pays qui s’est forgé une forte personnalité à partir de sa guerre de libération, les mêmes règles de discipline s’appliquent aux citoyens. Les nuisances sonores sont par exemple sévèrement punies de très fortes amendes. Pas question de se lever le matin, de barrer la route sans autorisation préalable, de mettre la musique à fond et d’ « envoyer promener » tout ce qui oserait protester. Même le fait d’importuner ses voisins en élevant trop la voix est passible d’une sanction pécuniaire. Nous sommes bien loin ces manifestations populaires où la motivation du participant se résume à l’ambiance festive, à la danse, à la distribution de teeshirts et de primes, pour rallier les citoyens autour d’un projet. Pour s’en convaincre, il suffit tout simplement de se rappeler les mobilisations empreintes d’euphorie qui naguère, ont marqué les opérations « set sétal » dans bien de contrées du Sénégal. « Nettoyer c’est bien, ne pas salir c’est mieux ». Tel fût le slogan fédérateur de l’époque. Cependant, le manque d’éducation des populations dans la prise en charge quotidienne de leur propre environnement, le déficit du réflexe de propreté, de même que l’absence de suivi dans la pérennisation de cette œuvre collective, entre autres, ont très vite fait d’annihiler tous ces efforts déployés plusieurs années durant. Conséquences, des quartiers qui étaient des exemples de propreté, sont devenus aujourd’hui des modèles achevés d’insalubrité publique.
AMINATA MBENGUE NDIAYE IMPRESSIONNE SUR SON LEADERSHIP SOCIALISTE
Pendant longtemps, elle était dans l’ombre de Ousmane Tanor Dieng. La force des choses ne lui a pas laissé d’autre alternative que de prendre son destin, ou celui du Parti socialiste, en main.
Pendant longtemps, elle était dans l’ombre de Ousmane Tanor Dieng. La force des choses ne lui a pas laissé d’autre alternative que de prendre son destin, ou celui du Parti socialiste, en main. Pour assurer la lourde charge de succéder à un géant de la trempe d’Ousmane Tanor Dieng, Mme Aminata Mbengue Ndiaye y va avec son tempo. Sans bruit, ni grandes déclarations de légitimation. Plutôt avec des actes concrets et pleins de significations, voire symboliques, pour montrer qu’elle a le leadership requis pour présider au destinées du plus vieux parti de notre pays. Surtout, c’est également à travers les actes, toujours, qu’elle entend prouver qu’elle a la une légitimité socialiste incontestable et en phase des dogmes de la social-démocratie. C’est pourquoi, profitant justement de la Conférence annuelle de planification régionale du département Afrique de la Fondation Friedrich Ebert (FES) tenue à Dakar ce lundi 16 septembre devant les parlementaires socio-démocrates allemands, les chefs de bureau et les représentants résidents en Afrique de la Fondation FES, Mme Aminata Mbengue Ndiaye a prononcé un discours de haute portée politique qui a impressionné les participants.
Lundi 16 septembre. Aminata Mbengue Ndiaye avait rendez-vous avec sa propre histoire. Certes, ce n’était pas la première fois qu’elle participait à un événement de la social-démocratie. Elle le faisait sous l’ombre de son ancien patron, Ousmane Tanor Dieng. Par la force des choses, elle est désormais au-devant de la scène. La délivrance d’une communication sur d’importantes questions politiques d’actualité dans le cadre d’une rencontre de planification du département Afrique de la fondation Friedrich Ebert (FES) tenue à Dakar et réunissant un auditoire composés de députés sociaux-démocrates au parlement allemand, des chefs de bureaux de la fondation à Berlin, des représentants résidents des bureaux de la FES en Afrique et d’éminents experts, était donc pour la patronne des femmes socialistes un examen de passage à réussir pour l’acceptation de son leadership à la tête du Parti Socialiste.
La ministre de la Pêche n’a pas oublié ce que le Sénégal représente au sein de la social-démocratie internationale. Le Parti socialiste du Sénégal a parrainé plusieurs leaders socio-démocrates africains pour l’intégration de leurs partis à l’Internationale socialiste (Is). Parmi ceux-là, on peut citer les présidents Alpha Condé de Guinée, Pedro Pires au Cap-Vert, Issoufou du Niger, IBK du Mali, Kabore du Burkina Faso, John Frundi du Cameroun ou le FPI du président Laurent Gbagbo. En outre, la fondation FES (Friedrich Ebert Stiftung) d’obédience socialedémocrate présente au Sénégal depuis 1974, œuvre pour le renforcement de la démocratie, la promotion de la justice sociale et la consolidation de la paix et la sécurité, par le renforcement de la compétence du peuple. Elle a longtemps cheminé avec le Parti socialiste du Sénégal et l’a accompagné jusqu’à son intégration à l’IS, de même que dans plusieurs volets de coopération. Le représentant résident de la fondation FES à Dakar, Thomas MAETTIG, et ses collègues des autres bureaux d’Afrique et de Berlin, étaient très intéressés par le cursus politique exemplaire de la Secrétaire générale par intérim du Parti socialiste du Sénégal et voulaient se faire une meilleure idée de ses positions sur certaines questions politiques d’actualité. Pour son baptême du feu, en quelque sorte, Aminata Mbengue Ndiaye se savait donc attendue au tournant.
Une brillante intervention suivie d’une salve d’applaudissements
Sa leçon inaugurale du lundi 16 septembre lors de la quatrième session de planification du département Afrique de la fondation Ebert portait sur certaines questions politiques relatives au Parti socialiste au niveau national et international, à la coalition BBY, au leadership féminin au Sénégal, ainsi qu’à l’avenir de la social-démocratie au Sénégal et dans le monde. La Secrétaire générale, après avoir rappelé l’histoire du Parti socialiste qui se confond avec celle du Sénégal qu’il a conduit à l’indépendance, et après avoir magnifié le rôle fondateur de construction et de consolidation de cette formation politique par les présidents Senghor, Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng, a évoqué l’expérience du PS dans l’opposition et celle nouvelle du parti dans la coalition BBY, fondée sur la prise en compte de la stabilité, de la planification stratégique et du volet social dans le PSE. Elle a en outre évoqué la nécessité pour notre pays de promouvoir une croissance économique forte et inclusive par le développement des infrastructures, le développement du capital humain, le développement agricole et l’industrialisation. La patronne du PS a aussi explicité le combat pour la promotion des femmes dans les processus politiques et économiques au Sénégal et en Afrique, la lutte pour l’adoption de la parité dans notre pays, mais aussi les relations importantes entretenues par le PS avec ses pairs socio- démocrates en Afrique et dans le monde, pour le renforcement de la démocratie et de la justice sociale.
Après avoir répondu à plusieurs questions portant sur l’avenir de la social- démocratie et l’externalisation de l’expérience de la coalition au pouvoir du PS comme vecteur de progrès, de bonne gouvernance et de stabilité, l’ancienne mairesse de Louga, Aminata Mbengue Ndiaye a théorisé une approche pragmatique afin de construire des consensus forts autour des forces vives de la nation et de réunir les conditions pour la résolution des aspirations des populations confrontées à des défis économiques, sécuritaires et environnementaux multiples et de plus en plus complexes. L’assemblée n’a pas manqué, par une salve d’applaudissements nourris, de dire sa totale satisfaction de la brillante intervention de la nouvelle patronne par intérim du Parti socialiste. Elle a aussi adressé les vives félicitations et remerciements du département Afrique mais aussi du siège de Berlin de la fondation, et de saluer le leadership naturel de l’intervenante pour prendre en charge les destinées de la socialdémocratie non seulement au Sénégal mais aussi, pourquoi pas ?, en Afrique. Examen de passage réussi, donc, pour Mme Aminata Mbengue Ndiaye devant la socialdémocratie internationale…
«ÇA SENT TRES BON !»
C’est au pas de charge, ou à la mode «Fast- track», que le président du Cnoss, Diagne Ndiaye, mène les préparatifs en vue des Jeux Olympiques de la Jeunesse que le Sénégal accueille en 2022.
Les Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj), c’est dans trois ans à Dakar. Mais déjà le Cnoss met les bouchées doubles pour donner un cachet populaire à cet évènement qui se tient pour la première fois en Afrique.
C’est au pas de charge, ou à la mode «Fast- track», que le président du Cnoss, Diagne Ndiaye, mène les préparatifs en vue des Jeux Olympiques de la Jeunesse que le Sénégal accueille en 2022. Après les différentes conventions de partenariat signées ces dernières semaines dont la dernière avec le Patronat marocain ; c’est au tour des sommités de l’olympisme français d’entrer en piste avec la présence dans la capitale sénégalaise des présidents du Comité olympique français (Cnosf), du Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo) Paris 2024, Tony Estan - guet, du directeur de l’Agence française de développement (Afd), Rémy Rioux, et du ministre des Sports, Mme Roxana Maracineanu.
Un plateau de qualité qui augure déjà d’un succès certain de ce rendez-vous de la jeunesse olympique. Comme l’a soutenu le président Diagna Ndiaye, répondant par rapport à la vitesse à laquelle des axes forts sont posés en peu de temps.
«C’est vrai que nous sommes en mode fast-track concernant les préparatifs. Les choses sont en train, en effet, de bouger très vite et dans le bon sens. Pour dire que ça sent très bon pour ces Joj 2022 tant attendus par le Peuple sénégalais et toute l’Afrique», a soutenu le patron de l’olympisme sénégalais. Qui a encore placé la barre très haut en conviant les personnalités olympiques françaises, hier à l’hôtel Pullman pour la signature de deux conventions.
«Jokko» entre DakarJ oj 2022 et Paris2024
La première convention est pour une collaboration entre «Dakar 2022» et l’Agence française de développement (Afd). Une démarche saluée par le président du Cnoss qui voit à travers cette collaboration, «de belles opportunités et une volonté de faire de Dakar 2022, le creuset d’une contribution décisive à ce processus, en allant à la rencontre de partenaires les mieux outillés comme l’Agence française de développement qui s’est imposée, comme nécessité et évidence. Ses nombreuses initiatives en faveur d’un développement économique et social soucieux de la réduction des inégalités, son action soutenue pour la formation et l’employabilité des jeunes, son bilan, nous parlent et nous inspirent».
La deuxième convention, signée entre Paris 2024 et Dakar 2022 ou «Jokko» pour reprendre les propos du président de Paris 2024, «traduit notre commune volonté de faire des 4èmes Jeux Olympiques de la jeunesse que le Sénégal va organiser au nom de l’Afrique en 2022, un modèle de réussite sportive d’olympisme qui fera référence». Revenant sur le choix de Dakar, Diagna Ndiaye d’indiquer que «la décision du Cio de confier l’organisation de cet événement à notre pays est la reconnaissance de la contribution et des apports qualitatifs de l’Afrique aux avancées qu’a connues l’olympisme ces dernières années; autant qu’une marque de confiance dans ses capacités à organiser et réussir la manifestation phare du sport, à l’échelle mondiale».
Du coup, «Dakar 2022 suscite déjà, dans la population sénégalaise, un élan, un enthousiasme, et une adhésion rarement égalée. Dakar 2022, porté par l’implication personnelle du président de la République, bénéficie du soutien sans réserve et multiforme de l’ensemble de son gouvernement. Ces atouts appréciables placent les défis de l’organisation et de la participation à notre portée», a conclu le président du Cnoss.
LE GOUVERNEMENT INVITÉ À "ENTAMER LE PROCESSUS DE FIXATION DU PRIX DE L’ARACHIDE
Le président de la République, Macky Sall, a exhorté le gouvernement, mercredi, en conseil des ministres, à "entame le processus de fixation des prix au producteur pour l’arachide".
Le président de la République, Macky Sall, a exhorté le gouvernement, mercredi, en conseil des ministres, à "entame le processus de fixation des prix au producteur pour l’arachide".
Il l’a également invité à "intensifier la modernisation et la restructuration industrielle de la SONACOS", Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal, principal partenaire des producteurs de cette spéculation, rapporte le communiqué rendu compte de la réunion hebdomadaire du gouvernement.
Concernant la campagne agricole, il a "insisté sur l’urgence de veiller à la protection des végétaux et à la lutte contre les oiseaux granivores".
"Le Chef de l’Etat a, par la même occasion, rappelé au Ministre de l’Agriculture et au Ministre des Finances, d’engager, avec l’ensemble des partenaires financiers concernés, les diligences indiquées en vue d’assurer le financement adéquat de la prochaine campagne de commercialisation agricole", souligne le communiqué du Conseil des ministres.
A propos de la promotion de l’entreprenariat agricole, il a "engagé le Gouvernement d’accélérer l’exécution du projet d’Appui aux jeunes, dénommé « Agri Jeunes Tekki Ndaw Gni », projet innovant, tendant à promouvoir l’inclusion socio-professionnelle de 150.000 jeunes dans les différentes filières agricoles".