Touba est en deuil. Serigne Abo Gaïndé Fatma est décédé, ce vendredi, a appris emedia.sn. En raison de la nouvelle du décès, la cérémonie officielle du magal de Darou Khoudoss, célébré hier jeudi, 19 septembre, à Touba, a été annulée.
Serigne Abo Gaïndé Fatma est le fils de Serigne Cheikh Gaïndé Fatma, petit fils de Cheikh Ahmadou Bamba et premier khalife de Darou Khoudoss.
Par Ndiaga DIOUF
ENTRONS DANS NOTRE HISTOIRE COMME ON VEUT…
Aujourd’hui que les moyens nous permettent de réécrire notre propre histoire, nous passons à côté de la plaque dévoilant à la même occasion que le ciment qui lie les différentes familles religieuses musulmanes n’est pas aussi solide qu’on le pensait
Combien de fois nous avons dénoncé le fait que notre histoire soit écrite par les autres. L’histoire racontée par les vainqueurs à leur guise. Aujourd’hui que les moyens et l’expertise nous permettent de réécrire notre propre histoire, nous passons à côté de la plaque dévoilant à la même occasion que le ciment qui lie les différentes familles religieuses musulmanes n’est pas aussi solide qu’on le pensait.
Les contradictions dans ce vaste chantier ne peuvent pas manquer comme le démontre peut-être le débat entre le Professeur Souleymane Bachir Diagne et l’écrivain Boubacar Boris Diop. Avec l’oralité et les sentiments personnels cela devient encore beaucoup plus problématique. Seulement, voilà l’histoire qui devait nous rassembler davantage et renforcer les liens pour plus de cohésion, est en train de saper même les fondements de cette volonté de vivre ensemble.
Depuis quelques années, nous vivons ces genres de situation à travers des contradictions entre foyers religieux musulmans, entre musulmans et chrétiens, entre ethnies…
A chaque fois les verrous, qui ont pour noms dialogue islamo-chrétien, cousinage à plaisanterie, cohésion sociale, la justice, ont résisté et les clivages dépassés. Mais un jour viendra, ces verrous ne pourront pas résister, le pays pourra se retrouver dans le chaos et personne n’est à l’abri. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire et du Rwanda est encore fraîche dans nos mémoires. Et ce sera encore des années à rattraper sur notre marche vers l’Emergence. Ce serait très regrettable que notre propre histoire soit la source de notre propre division.
A partir du moment où nous sommes les rédacteurs de notre propre histoire, choisissons ce qui recolle les morceaux et nous rassemble vers un seul but, le développement du Sénégal en faveur de tous les sénégalais. Nous n’avons pas besoin d’une histoire qui marche à reculons. Nous voulons surtout vivre notre présent pour un futur encore meilleur. Mais pour se faire, les autorités ne doivent pas laisser ce projet aux seuls historiens.
La feuille de route doit-être claire dans ce sens et elle doit-être une priorité au même titre que lutter contre les inondations ou assister les sinistrés. Notre histoire doit-être une soupape de sécurité pour le développement de ce pays. Nous devons apprendre et faire comprendre à nos enfants, la nécessité de travailler pour soi, pour son prochain et pour son pays. Pour cela et pour toutes les autres valeurs qui convergent vers ce sens, notre histoire peut nous permettre de les épouser. C’est notre propre histoire et il nous appartient d’y entrer comme on veut.
MACKY DENONCE DES ACCIDENTS «BETES»
Le président de la République veut des sanctions contre ceux qui défient les mesures de sécurité en mer, sur les routes et dans les marchés.
Le président de la République veut des sanctions contre ceux qui défient les mesures de sécurité en mer, sur les routes et dans les marchés. Macky Sall appelle les collectivités territoriales à collaborer avec les sapeurs pompiers pour apporter des solutions à ces accidents «bêtes».
Accidents de la route, chavirement de pirogues, incendies… Le changement de comportement des Sénégalais est chaque fois tant réclamé urbi et orbi par les autorités après chaque catastrophe. En vain ! Quelques jours après le chavirement d’une pirogue au large de l’îlot Sarpan, faisant 4 morts, le président de la République a ressorti sa rengaine habituelle. Hier, lors de la réception du premier lot de matériels du Programme spécial d’équipement de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers au Grand Théâtre national, Macky Sall a invité les Sénégalais à l’introspection. «(…) Nous devons tous agir pour changer positivement les comportements qui, il faut le reconnaître, sont (parfois) déplorables, tout à fait inacceptables. Il faudra qu’il y ait plus de sanctions par rapport à ces attitudes de défiance vis-à-vis des mesures de sécurité, du règlement afin que des accidents bêtes ne nous arrivent pas tous les jours», a déclaré le chef de l’Etat.
Agir pour corriger les «négligences», le Président Sall lance un appel à toutes les forces vives de la Nation à développer la «formation pour la gestion des risques, des réflexes de prudence et de prévention avec le soutien professionnel des sapeurs-pompiers». A cette fin, Macky Sall a demandé au ministre de l’Intérieur d’agir en relation avec le ministre de la Pêche et de l’économie maritime ainsi que le ministre de l’Environnement et tous ceux qui interviennent sur le terrain afin de «prendre des dispositions pour l’implantation rapide d’une compagnie spéciale d’incendie et de secours dans l’enceinte du Port autonome de Dakar qui polarise des risques majeurs», d’après le Président.
Les collectivités territoriales mises à contribution
Dans cette mission de protection civile, les élus territoriaux ont un rôle à y jouer, car même s’il ne le dit pas, Macky Sall sait que les communes ont la gestion des plages ; d’où la raison de travailler en synergie avec les sapeurs-pompiers en matière de protection civile. «Ce partenariat permettra entre autres la réalisation progressive du renforcement de la sécurité des marchés et autres endroits sensibles, la sécurisation des îles du Saloum et de la Casamance avec son réseau d’îles ainsi que les zones de baignade traversées par embarcation», plaide le président de la République. Pour ce dernier, le renforcement de la sécurisation de personnes et de leurs biens au-delà du devoir naturel de l’Etat doit être érigé en véritable enjeu de gouvernance territoriale.
«Cette posture est valable pour toutes nos entreprises industrielles ou commerciales en vue de limiter les risques et d’assurer l’intervention rapide et efficace des sapeurs-pompiers en cas d’accident», fait-il retenir. Par ailleurs, le président de la République vole au secours de la Bnsp avec la réception d’équipements comprenant 88 véhicules et engins en plus de 24 mille équipements de protection individuelle. Mais la grande nouveauté constitue l’acquisition d’une échelle pivotante automatique pouvant atteindre 45 mètres de hauteur.
C’est un engin à multiples fonctions destiné au sauvetage en hauteur lors des incendies d’immeubles, à l’acheminement de matériels et surtout à la maîtrise de feu à longue durée d’extinction. Ce projet lancé le 23 juin 2016 et d’un coût de plus de 26 milliards va réceptionner son deuxième lot d’équipements le 10 décembre prochain, selon la Bnsp.
À l'Élysée, Emmanuel Macron PROMET A SAAD HARIRI d'aider le Liban
En visite à Paris, le Premier ministre libanais Saad Hariri a reçu vendredi l'appui d'Emmanuel Macron pour conduire ses réformes économiques engagées à Beyrouth.
En visite à Paris, le Premier ministre libanais Saad Hariri a reçu vendredi l'appui d'Emmanuel Macron pour conduire ses réformes économiques engagées à Beyrouth.
La France se tiendra aux côtés du Liban. Emmanuel Macron a promis vendredi 20 septembre au chef du gouvernement libanais Saad Hariri, qu'il recevait à l'Élysée, l'aide de la France dans la mise en œuvre de ses projets de réformes économiques.
"La France est pleinement engagée pour la mise en œuvre des décisions que nous avons prises lors de la conférence Cedre (Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises, NDLR), à Paris en avril 2018", a déclaré le chef de l'État français.
"Il s'agit de donner au Liban les moyens de réformes ambitieuses pour qu'il rétablisse sa situation économique", a-t-il ajouté. Saad Hariri a quant à lui souhaité qu'une réunion du comité stratégique de la conférence Cedre ait lieu mi-novembre à Paris.
Tensions au Moyen-Orient
Les deux hommes ont sans doute aussi abordé les tensions qui secouent le Moyen-Orient. Notamment les différends entre l'Iran et les États-Unis. Mais aussi les relations difficiles que le Qatar entretient avec l'Arabie et ses voisins du Golfe, qui le soumettent à un blocus depuis plus de deux ans.
Emmanuel Macron a "fermement condamné" les attaques de samedi en Arabie saoudite au cours d'un entretien mardi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Il lui a annoncé que Paris allait envoyer des experts pour "faire toute la lumière" sur ces attaques perpétrées à l'aide de drones, selon l'Élysée.
Le président français devrait aussi confirmer à Saad Hariri son intention de se rendre à Beyrouth en 2020 à l'occasion du centenaire de l'État du Liban. Il lui réaffirmera également le soutien de Paris à la force de maintien de paix de l'ONU dans le sud du Liban (la Finul), à laquelle participent quelque 800 soldats français, selon l'Elysée
L’ACCORD DE TALLA QUI ENTERINE L’APPLICATION DU REGLEMENT INTERIEUR
L’accord que Mamadou Talla a signé avec l’Institut Sainte Jeanne d’Arc entérine l’application du Règlement intérieur (Ri) interdisant le port du voile.
L’accord que Mamadou Talla a signé avec l’Institut Sainte Jeanne d’Arc entérine l’application du Règlement intérieur (Ri) interdisant le port du voile. Finalement, les 22 filles restent sursitaires pendant 9 mois au bout desquels le Ri sera appliqué dès la rentrée prochaine.
C’était hier la rentrée des filles voilées de l’Institut Sainte Jeanne d’Arc, qui a réussi à décrocher un accord, qui lui permettra d’appliquer son Règlement intérieur dès la prochaine rentrée. Comme l’a révélé hier le journal Source A, l’établissement a décidé d’accepter les 22 filles concernées pour la durée exclusive de l’année scolaire 2019-2020, «si et seulement si elles et leurs parents consentent aux conditions fixées par l’établissement». «Les élèves concernées auront la licence d’assortir leurs uniformes du foulard des dimensions modérées que l’établissement leur aura fournies avec l’optique de leur permettre de couvrir leurs cheveux sans obstruer en aucune partie la tenue qui constitue un uniforme pour la totalité de nos élèves», dit l’Isja dans une note envoyée aux parents d’élèves.
Dans cette dynamique de dérogation, la famille de chaque élève concernée par la mesure sera «reçue par la direction de l’établissement en présence de l’inspecteur d’académie en vue d’un rappel des règles de comportement et de vivre-ensemble en vigueur au sein de l’établissement auxquelles ces élèves n’auront pas le droit de déroger non plus que n’importe quel autre élève de l’établissement». C’est donc ça l’accord obtenu par Mamadou Talla, qui vient d’ouvrir la boite à Pandore. En clair, l’établissement a gagné la bataille, autrement dit le Règlement intérieur sera appliqué intégralement dès la prochaine rentrée. D’après l’Isja, l’accord a reçu l’aval du ministère de l’Education nationale, qui a négocié pendant des semaines avec l’école avant d’obtenir un sursis pour ces élèves au bout de la nuit. Après des jours d’agitation. En plus, son application sera soumise au contrôle de l’inspecteur d’Académie de Dakar, qui se retrouvera à jouer le rôle de cerbère.
«Le respect de ces conditions sera garanti par l’inspecteur d’Académie que la direction de l’établissement alertera avec diligence en cas de manquement caractérisé d’une élève aux conditions d’octroi et de maintien de la dérogation mentionnée», indique-ton dans la même source. «Afin que nul ne l’ignore, ou ne puisse en prétexter l’ignorance, nous rappelons que l’une des conditions dirimantes des mesures transitoires précitées est qu’au dernier jour, inclus de la présente année scolaire 2019- 2020, la dérogation octroyée deviendra caduque et ne sera en aucune façon renouvelée pour la rentrée 2020-2021», alerte la correspondance de Jeanne d’Arc. Au vu cette derrière phrase, tout ce débat exacerbé par des interprétations socioreligieuses, aurait pu être évité si l’Etat savait que l’école est dans son droit. Son Règlement intérieur prime-t-il sur la Constitution ? Evidemment, si l’on croit l’accord conclu par M.
Talla dans l’intimité de son bureau à Diamniadio, qui a juste réussi à obtenir une année scolaire de transition pour ces élèves. Qui, faut-il le souligner, doivent commencer à chercher des écoles alternatives si elles veulent continuer à porter leur voile. Car, l’établissement scolaire catholique estime «qu’avec l’année pleine et entière qui nous sépare encore de la rentrée 2020-2021, toutes les familles, sans exception, qui ne partagent pas son projet éducatif, auront incontestablement disposé de plus de temps qu’il ne faut pour considérer et exercer leurs options alternatives. Ce qui ne devrait être difficile étant donné qu’il en existe fort heureusement de nombreuses et de grande qualité dans le système éducatif Sénégalais». 9 mois de répit…
LE CASSE-TETE JURIDIQUE AUTOUR DE NABIL KAROUI, CANDIDAT EN PRISON
La situation du candidat emprisonné Nabil Karoui, qualifié pour le second tour de la présidentielle tunisienne, soulève nombre d'interrogations juridiques
La situation du candidat emprisonné Nabil Karoui, qualifié pour le second tour de la présidentielle tunisienne, soulève nombre d'interrogations juridiques quant aux scénarios possibles en cas d'élection et/ou de condamnation de l'homme d'affaires.
Un président peut-il être élu alors qu'il est en prison ? Le débat agite la Tunisie depuis que l'un des favoris, l'homme d'affaires Nabil Karoui, a été placé en détention provisoire avant le début de la campagne présidentielle. La controverse juridique et constitutionnelle a gagné en ampleur avec la qualification du candidat pour le second tour, dimanche 15 septembre.
Au soir du premier tour, l'Isie, l'instance chargée d'organiser les élections, évoquait un vide constitutionnel. France 24 fait le point et démêle les scénarios possibles quant au devenir du magnat des médias, surnommé le "Berlusconi tunisien".
La présomption d'innocence, la position officielle de l'Isie
Nabil Karoui, placé en détention provisoire le 23 août, est sous le coup d'une enquête pour blanchiment d'argent et fraude fiscale. Jusqu'ici, le candidat s'est appuyé notamment sur sa femme, Salma Smaoui, pour faire campagne. La qualification au second tour de l'entrepreneur de 56 ans soulève toutefois un véritable casse-tête juridique : comment imaginer un président condamné, pour corruption qui plus est ? L'Isie, pour sa part, s'appuie sur la présomption d'innocence :
"La position de l'Isie ne change pas concernant Nabil Karoui. C'est un candidat comme les autres et il est qualifié pour le second tour. La loi ne l'empêche pas", a rappelé l'instance au soir du premier tour. En clair, elle souhaite que la justice tranche.
LE GOUVERNEMENT AU BORD DE L’IMPASSE
La situation se complique pour le gouvernement qui doit faire face à la conjoncture internationale et à des engagements au niveau interne.
En plus de la dette lourde due aux entreprises importatrices et distributrices de produits pétroliers, l’attaque de drones contre deux installations pétrolières d’Arabie Saoudite est venue compliquer la tâche à l’état qui doit supporter une hausse du prix du baril sur le marché international. Une situation qui risque d’impacter sur le prix du carburant, de l’électricité et de l’économie sénégalaise en général.
«Quand deux éléphants se battent, ce sont les fourmis qui meurent.» La crise du Golfe a de graves répercussions dans le monde particulièrement dans les Etats non producteurs de pétrole. Les bombardements des installations d’Arabie Saoudite ont créé un déficit de production qui représente près de 5% de la consommation journalière mondiale. Si les rebelles Houthis yéménites revendiquent ces attaques au drone, Ryad est convaincu que c’est l’Iran qui est derrière. Quoi qu’il en soit, cela va impacter le marché international avec une hausse du prix du baril. D’ores et déjà la France a augmenté le prix à la pompe depuis lundi. C’est pourquoi, le secrétaire général de la CNTS/FC, Cheikh Diop a tenu à alerter sur cette situation qui risque d’être vécue durement au Sénégal, si rien n’est fait. Selon lui, cette tendance haussière du prix du pétrole sur le marché international va venir s’ajouter à une situation propre au Sénégal. Il s’agit, dit-il, d’un endettement assez important de l’Etat vis-à-vis des entreprises du secteur du pétrole et du gaz. Ce sont en effet les entreprises importatrices y compris la SAR, qui ravitaillent le marché sénégalais en brut comme en produit fini. Selon Cheikh Diop, cette activité d’importation a généré une dette très lourde qui avoisine au total près de 300 milliards FCFA. «L’Etat s’était engagé à combler les pertes commerciales dues à ces importations. Mais le remboursement de ces pertes-là n’est pas effectif au point qu’il y a aujourd’hui un endettement qui avoisine les 300 milliards Fcfa pour l’ensemble des importateurs. Donc il n’y a pas eu de compensation», indique-t-il.
DETTES DUES AUX PETITES ENTREPRISES NATIONALES
Par ailleurs, le syndicaliste affirme qu’en plus de cette dette due aux importations, il y a une autre dette qui concerne les entreprises plus petites, en particulier les entreprises nationales. Celles qui effectuent la distribution du produit partout dans le territoire national. A en croire Cheikh Diop, il y a ce qu’on appelle la péréquation du transport qui est le remboursement que l’Etat fait lorsqu’on amène le produit par exemple à Fongolimbi ou dans d’autres contrées du pays. C’est cette péréquation qui fait qu’on retrouve les mêmes prix qu’à Dakar. Et ce, partout où on peut se rendre dans le pays. A vrai dire, l’Etat s’engage à harmoniser les prix sur le plan national et il s’engage à rembourser ces péréquations aux petites sociétés nationales qui distribuent le produit dans les localités intérieures. Toutefois, Cheikh Diop se désole du fait que cette péréquation n’ait pas été remboursée depuis fin 2016 aux entreprises nationales. Et l’Etat traine une dette d’un milliard Fcfa ou plus pour certaines de ces sociétés, et moins d’un milliard pour d’autres, a-t-il précisé. Pour lui, cela donne tout simplement une indication sur la lourdeur de l’ardoise due aux sociétés nationales.
CHEIKH DIOP : «AU-DELA DE L’ELECTRICITE, TOUTE L’ECONOMIE SENEGALAISE RISQUE DE VIVRE LES REPERCUSSIONS DE CETTE SITUATION»
Après avoir dressé ce constat, le syndicaliste estime qu’aujourd’hui l’Etat du Sénégal est dans une situation complexe. Celle-ci se manifeste par la trésorerie qui souffre déjà d’une dette de près 300 milliards Fcfa sans compter la conjoncture internationale avec la hausse du prix du baril. «Nous attirons l’attention sur une éventuelle pénurie et nous voulons que cette situation soit maitrisée», affirme-t-il. Pour Cheikh Diop, il est de la responsabilité de l’Etat de faire face à cette situation qui risque de créer une pénurie des produits pétroliers dans le pays. «On ne pouvait rester sans alerter en tant qu’acteur social et du mouvement syndical. Notre responsabilité ; c’est d’alerter pour que cette situation n’arrive pas», a-t-il expliqué avant de prévenir que tous les secteurs de l’Energie y compris l’électricité peuvent être impactés négativement par cette situation. «Et même au-delà de l’électricité, toute l’économie sénégalaise risque de vivre les répercussions», a-t-il conclu.
L’UNIVERSITE DE THIES TOUJOURS ECLATEE, AVEC DES LOCAUX EPARPILLES DANS LA VILLE
12 ans après sa création, l’Université de Thiès peine toujours à regrouper tous ses démembrements sur le site propre de 58 hectares, sur la voie de Contournement nord (vCn) qui lui est attribué
12 ans après sa création, l’Université de Thiès peine toujours à regrouper tous ses démembrements sur le site propre de 58 hectares, sur la voie de Contournement nord (vCn) qui lui est attribué. C’est ainsi que des locaux sont loués un peu partout dans la ville, mais l’état du Sénégal a engagé un investissement de 6 milliards FCFA, pour une solution définitive. Mme Socé Diop Dione, directrice de l’Agence de Construction des Bâtiments et édifices Publics était hier en visite sur le site, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux, au moment où l’état a décidé d’orienter cette année tous les bacheliers dans les universités publics.
Créée depuis 2007, l’Université de Thiès, avec aujourd’hui ses 4.336 étudiants, 54 filières et 6 établissements, n’a toujours pas un site unique abritant tous ses démembrements. Pendant longtemps, elle a été éclatée avec plusieurs bâtiments loués à différents endroits de la ville dont l’immeuble qui abrite le Rectorat sur la Voie de Contournement Nord (VCN).
Au-delà des conséquences néfastes sur le budget avec une enveloppe de plus de 100 millions consacrée au paiement des locations, une telle situation pose un épineux problème d’éloignement entre surtout les salles de cours et les lieux d’hébergement. C’est pour mettre un terme à une telle situation qui peut être préjudiciable aux performances, que l’Etat du Sénégal a ouvert des chantiers d’un coût de 6 milliards de Fcfa, sur le site de l’Université de Thiès de 58 hectares, situé près de l’Ecole Polytechnique de Thiès, sur la Voie de Contournement Nord (VCN).
Il s’agit entre autres de la construction « des campus pédagogiques et des administrations des pôles technologiques (Unités de formation et de recherche), de la bibliothèque centrale d’une capacité d’accueil de 1000 places avec un centre de conférence, la direction des systèmes d’information (DSI), etc. Mme Socé Diop Dione Directrice de l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices Publics était hier en visite sur le site, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Elle a successivement visité l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnelle (ISEP) de Thiès, le site de l’Université, l’Unité de Formation et de Recherches (UFR) santé. Selon elle, le pari est de permettre au ministre de tutelle Abdou Karim Fofana de remettre dans les meilleurs délais, les clés des infrastructures au ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Cheikh Oumar Hane, qui est le maître d’ouvrage.
En ce qui concerne l’ISEP, dit-elle, les travaux d’un coût de 7 milliards Fcfa sont quasiment terminés. Il ne reste pratiquement que la pose des mobiliers en demeure, dans les amphithéâtres. De l’avis de Mme Socé Diop Dione, il y a eu un retard dans les travaux, mais ce qui est important aujourd’hui c’est que c’est bien fait et la livraison est prévue en décembre prochain. Pour l’Université elle renseigne, « il ne reste que des travaux de finition, mais nous attendons juste une rallonge budgétaire pour pouvoir terminer les travaux d’ici le mois de décembre 2019. Il reste pour l’ISEP à peu près 2 milliards et à peu près 600 millions pour l’Université et l’Etat est en train de tout faire pour que les crédits soient mis dans les comptes de dépôt de l’agence, pour lui permettre de terminer les travaux très rapidement ».
D’après elle, à la suite de l’annonce faite par le Ministre de l’Enseignement Supérieur, qui a décidé d’orienter tous les bacheliers de cette année dans les universités publiques, l’agence est directement interpellée en tant que maître d’ouvrage des constructions et tout est mis en œuvre pour que les infrastructures d’accueil soient au top. Pour Mme Ramatoulaye Diagne Mbengue, Philosophe, Professeur titulaire des Universités et Rectrice de l’Université de Thiès, il s’agit d’une université publique qui a reçu la commande de l’Etat. Et de ce point de vue, sa mission est de sonner la mobilisation, pour répondre à l’attente de l’Etat, en accueillant les bacheliers qui seront orientés à Thiès. Pour elle, les infrastructures constituent un élément important, pour aider à remplir cette mission. « Et sur ce plan, Mme la Directrice de l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices Publics nous a rassurés, en nous disant que d’ici décembre, une bonne partie des locaux seront disponibles ». Selon elle, l’Université de Thiès est actuellement éclatée, avec une location de bâtiment qui coûte très cher. Elle ajoute « beaucoup de nos UFR font des miracles, car travaillant dans des locaux inadaptés et relativement étroits. Maintenant, il est temps de monter en puissance, en accueillant plus d’étudiants et de filières, dans des locaux propres ».
UN CENTRE DES SERVICES FISCAUX, DE DERNIERE GENERATION
La directrice de l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices Publics a également visité le tout nouveau centre des services fiscaux flambant neuf de Thiès. Ce centre de dernière génération a coûté 1,7 milliard de Fcfa et est entièrement financé par l’Etat du Sénégal. Le bâtiment a déjà été réceptionné depuis le 29 juillet dernier, selon Mme Socé Diop Dione. La remise des clés de l’infrastructure est imminente, ainsi que le déménagement des services. L’infrastructure est composée d’un bâtiment en R+3, comprenant une quarantaine de bureaux et deux appartements de fonction.
Pour Djiby Sy, chef du Centre de Thiès, l’honneur revient au Président Macky Sall, qui a initié ce projet qui s’inscrit dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE).
A l’en croire, toutes les conditions sont réunies, pour une meilleure mobilisation des recettes et atteindre voire dépasser l’objectif de recettes de 13 à 15 milliard de Fcfa assigné à la région. Il ajoute « en effet, les impôts et taxes, mais aussi les droits douaniers représentent plus de 60% du budget de l’Etat. C’est très motivant pour les agents de travailler dans de tels locaux ultra modernes, ce qui va leur permettre de redoubler d’efforts, de faire le maximum pour élargir l’assiette fiscale au niveau de la région».
«L’ÉTAT N’A PAS TIRÉ LES LEÇONS DU NAUFRAGE DU JOOLA»
Selon Me Assane Diouma Ndiaye, cette affaire met en cause le Sénégal. Dans ce cas précis, il s’agit d’une embarcation de l’Etat qu’on a mise à l’eau alors que les conditions météorologiques n’étaient pas favorables
La responsabilité de l’etat du Sénégal est pleinement engagée dans le chavirement de la pirogue à l’îlot Sarpan (île des madeleines) qui a fait quatre morts en début de semaine. En tout cas, c’est le sentiment de me Assane Dioma Ndiaye qui considère que l’état n’a pas tiré les leçons du naufrage du bateau «Le joola». Par conséquent, il exhorte le Président Macky Sall à présenter publiquement ses excuses à la suite de cette catastrophe.
Cette affaire met en cause l’Etat du Sénégal. Dans ce cas précis, il s’agit d’une embarcation de l’Etat qu’on a mise à l’eau alors que les conditions météorologiques n’étaient pas favorables. En plus de cela, il y a le problème de surcharge. C’est exactement cela qui était à l’origine du naufrage du bateau Le Joola», a martelé Me Assane Dioma Ndiaye qui se prononçait sur le chavirement de la pirogue à l’ile de la Madeleine. «S’il s’agissait d’accident qui met en cause l’imprudence ou même l’inconscience des citoyens, on aurait compris. Mais là, nous sommes au cœur de l’Etat avec ses défaillances.
L’Etat ne doit pas exploiter une embarcation de cette nature. Qui plus est, il a des informations sur les conditions défavorables de la météo. Donc, il a mis en danger la vie des citoyens sénégalais. C’est inadmissible. D’ailleurs, je m’étonne que le président de la République ait lancé un appel en direction des citoyens pour leur demander de prendre soin de leur propre sécurité», dit le patron de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) qui pense que l’Etat n’a pas tiré les leçons du passé. «Même si une enquête est ouverte, l’Etat aurait dû avoir le courage de reconnaitre son entière responsabilité dans ce drame. Il se devait de demander pardon et déclarer que les responsabilités individuelles et personnelles des agents seront situées. Mais la manière avec laquelle cette affaire est traitée par l’Etat, on a l’impression que les citoyens ont été négligents en faisant fi des prévisions de la météo», affirme Me Assane Dioma Ndiaye.
Il s’attendait à ce que le Président Macky Sall annonce publiquement que tout agent qui mettrait en danger la vie des citoyens sénégalais serait sanctionné à la hauteur de la faute commise. «Mais hélas, ce n’est pas le cas. Ce serait un message fort, la démocratie est à base d’exemplarité et le gouvernant doit toujours montrer la voie à suivre. Aujourd’hui, on a constaté que l’Etat du Sénégal n’a pas tiré les leçons du naufrage du bateau « Le Joola ». Les mêmes faits se répètent, et les mêmes causes produisent les mêmes effets, malheureusement», souligne le leader de la Lsdh avant d’indiquer que le génie d’un peuple c’est de faire face à des évènements de cette nature en créant une sorte de résilience nationale.
AU SENEGAL, 24% DES FEMMES AGEES DE 15 A 49 ANS SONT EXCISEES
Désireuse de mettre fin à cette pratique dangereuse, l’Ong Amref a organisé hier un panel de haut niveau sur la question afin de trouver des solutions durables
L'Ong Amref, qui s’est assignée pour mission de lutter efficacement contre les mutilations génitales féminines, a organisé hier un panel de haut niveau sur ce fléau. En attendant de parvenir à ses fins, l’Ong révèle que 24% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont excisées au Sénégal.
Ablation totale ou partielle des organes génitaux externes féminins, les mutilations génitales féminines (Mgf) constituent un problème de santé publique. Désireuse de mettre fin à cette pratique dangereuse, l’Ong Amref a organisé hier un panel de haut niveau sur la question afin de trouver des solutions durables. C’est autour du thème : «Leadership des jeunes, construisons le futur de la prévention des mutilations génitales féminines» que les panélistes ont échangé. Chef de Division de la santé de la mère et de l'enfant, Dr Demba Guirassy indique que la prévalence est disparate dans les régions.
A l’en croire, 80% des excisions se font très jeune. A Diourbel, le taux d’excision est trop très faible (-1%) alors qu’il s’élève à 61% à Matam. «Cette disparité s'explique, parce que l'excision a des raisons sociales, culturelles. Au Sénégal, 24% des femmes âgées entre 15-49 ans et 14% de filles de 0 à 4 ans sont excisées. 80% des femmes ont été excisées avant l'âge de 5ans», renseigne Dr Guirassy qui estime que la pratique est beaucoup plus présente dans les régions du Sud et du Nord. Pour ce qui est de la prise en charge, souligne Dr Guissary, elle doit être multisectorielle. «La prise en charge multisectorielle passe par l'implication de plusieurs secteurs (famille, santé, jeunesse...). Il s’avère aussi que la prise en charge des conséquences des Mgf est une priorité dans nos pays qui pourra passer par diverses stratégies afin de juguler ce fléau», dit-il.
Par ailleurs, il a été prouvé que l’excision entraine des conséquences dramatiques chez les filles. «Il y a les complications directes notamment l'hémorragie. Au moment de l'acte, la personne saigne jusqu'à mourir par état de choc. Ensuite il y a des complications urologiques et gynécologiques. La voie urinaire peut être fermée, donc il y a obstruction de cette voie urinaire avec comme conséquence des troubles urinaires qui ont atteindre l'appareil urinaire», renseigne Dr Demba Guirassy.
Sur le plan gynécologique, poursuit le chef de Division de la sante de la mère et de l’enfant, la petite fille excisée peut ne pas avoir ses règles, parce qu'il y a une fermeture du vagin. Ce qui nécessite des interventions. «Il y a les complications obstétricales à l'accouchement», souligne-t-il.
Optimiste quant à la réussite du combat contre les Mgf, le directeur régional d'Amref, Dr Bara Ndiaye, affirme que des progrès considérables ont été apportés par toute les organisations qui ont mené des interventions sur le terrain. «Mais d'après les résultats des dernières enquêtes dans les régions de Sedhiou, Ziguinchor, Tamabacounda, Kédougou et Matam, la prévalence est très élevée par rapport à la moyenne nationale. Notre action est encore plus urgente. Il faut construire un partenariat, parce que seul on ne peut rien faire. On est convaincu que c’est dans le partenariat, la multisectorialité et la combinaison de plusieurs forces que l'on pourra réussir», déclare Dr Bara Ndiaye.