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22 juillet 2025
par Amadou Tidiane Wone
DÉSIR ET RÉPUBLIQUE
Le législateur aurait mis entre les mains du dirigeant suprême de notre pays, la faculté de disposer du sort de l'un de ses administrés au gré de ses humeurs, de ses émotions, de ses passions ? Nous avons là un gros problème
Cet hivernage 2019 est triste à mourir…Mais il est également très riche en enseignements pour ceux qui réfléchissent. Des personnalités de premier plan de notre pays ont rejoint le Seigneur des Mondes. Cela nous rappelle que des gens, moins connus voire des anonymes, par millions, rencontrent le décret divin chaque jour dans le silence de douleurs confidentielles, l’écoulement de larmes intimes. Mais c’est qu'il y a des morts qui parlent davantage aux vivants. Et qui les interpellent dans la fragilité de leur condition humaine : hommes de Savoir, hommes de Pouvoir, Hommes de l'Avoir… le Seigneur des Mondes nous a éprouvés sous toutes les facettes des ambitions terrestres en rappelant à lui des êtres très proches de nous, particulièrement dotés dans chacune de ces dimensions. Et me revient en mémoire une phrase de Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Maktoum rappelant que Amath Dansokho lui avait dit, à l'occasion de l'une de leurs conversations intelligentes « Serigne Cheikh ! La mort est vraiment la seule démocratie. Nous sommes tous égaux devant elle. » Ainsi était Grand Amath, un révolutionnaire sincère, un analyste déroutant mais surtout un homme qui avait un cœur gros comme ça ! J'ai, comme plusieurs sénégalais, eu l'honneur parfois, d’être convoqué dans son petit appartement de la route de Ouakam. Un lieu où se sont noués et dénoués tant de séquences de l’histoire récente de notre pays. Sa grande qualité c'est qu'il savait faire la part des choses entre adversité politique et sentiments affectueux personnels. Cela est rare chez nous. Très rare !
Ce rappel de cette sentence de feu Amath Dansokho est venu comme une éclaircie dans la touffeur d'un hivernage jugé tardif mais qui livre les pluies tant espérées. Il faudrait peut être commencer à se demander si nous ne devrions pas changer de comportement et réajuster nos habitudes culturales. Débat de spécialistes…Revenons à nos digressions soufies…
C'est donc en plein milieu des ravages des premières inondations et de leurs cortèges de dégâts matériels et de pertes en vies humaines, de la multiplication des agressions et des meurtres, de la récurrence d'accidents mortels insoutenables, de comportements outranciers de personnalités censées incarner l'ordre et le maintenir que, de Biarritz et sur les ondes de RFI, le président de la République a mis fin aux rumeurs sur une éventuelle libération du député-maire Kkalifa Ababacar Sall.
On apprend que la « grâce présidentielle » ne relève pas d'une appréciation intelligente de la situation politique du pays, ni d'une analyse de l’opportunité de jouer la carte de l'apaisement et de la réconciliation. La grâce présidentielle n'est pas envisageable selon l’évolution d'un contexte, la facilitation du dialogue national par exemple. Non ! Le législateur aurait mis, entre les mains du dirigeant suprême de notre pays la faculté de disposer du sort de l'un de ses administrés au gré de ses humeurs, de ses émotions, de ses passions ?
Nous avons là un gros et fâcheux problème de gouvernance à résoudre. Un pouvoir exorbitant à contenir. Imaginez un jour que la santé mentale du guide suprême se dégrade à l’Insu de tous ! Dans la gestion des affaires du pays, rien ne doit relever du « désir » ou du bon vouloir. Tout doit reposer sur des codes, des pouvoirs et des contrepouvoirs ! Et c'est là où le coefficient personnel des hommes et des femmes qui incarnent les institutions entre en jeu. Nos Institutions héritées de la colonisation répartissent les pouvoirs et, en principe, sont en quête d'un équilibre salvateur pour l’intérêt général. A chaque fois que certains trahissent leur mission pour plaire au Prince, ils mettent en danger le socle fondateur de l’État de droit.
« Tout pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu, corrompt absolument. » aurait dit Lord Acton. De toutes les façons, la vraie démocratie nous attend tous ! RIP Amath !
par Roger Gbegnonvi
IL FAUT RÉINVENTER LA NÉGRITUDE
Pauvres Césaire et Senghor ! Le bilan de 60 ans d’indépendance africaine fait mentir l’optimisme de la Négritude, au risque de donner à penser que nos sociétés restent malades de tares ancestrales que nous ne nous avouons pas
24 heures au Bénin |
Roger Gbegnonvi |
Publication 26/08/2019
Dahoméen vieilli à l’ombre des écoles, vous posez aux jeunes pousses béninoises dotées du baccalauréat la question : « Qu’est-ce que la Négritude ? » L’on vous répond : soit « je ne sais pas », soit « né… quoi ? » Car en 2019, élèves et étudiants béninois ignoreraient jusqu’au nom du mouvement créé par Césaire et Senghor à Paris autour de 1930 pour marteler que les Noirs de par le monde ne sont pas des parias. Hors-jeu, la Négritude ?
En 1960, à l’aube des indépendances africaines, cette Négritude fut le bonheur des élèves et étudiants, aujourd’hui parents et grands-parents. Avec Senghor nous chantions : « Femme nue, femme noire / Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté ! / J’ai grandi à ton ombre. » Avec Césaire nous admirions « nos vieilles sociétés. / C’étaient des sociétés communautaire, jamais de tous pour quelques-uns. / C’étaient des sociétés pas seulement anté-capitalistes, […] mais aussi anti-capitalistes. / C’étaient des sociétés démocratiques, toujours. / C’étaient des sociétés coopératives, des sociétés fraternelles. »
Rêve ou réalité ou lyrisme à foison ? Car Césaire précise : « Je fais l’apologie systématique des société détruites par l’impérialisme. » Dont acte. Car le bilan de 60 ans d’indépendance ne plaide pas pour l’anticapitalisme ou pour la démocratie au regard de Bokassa, Idi Amin Dada, Mobutu et consorts. Ni pour la fraternité au regard de nos conflits ethniques : le génocide sur les Tutsis effleura le génocide sur les Juifs. Ni pour « la femme noire » au regard de sa dépigmentation voulue pour ‘‘faire la Blanche’’. Et nos enfants et petits-enfants grandissent noirs à l’ombre de femmes occupées à se décolorer à coup d’onguents, de comprimés, de pilules et d’injections pour se débarrasser de la mélanine. Car en 1952, Frantz Fanon, psychiatre et petit-fils d’esclaves, a écrit : « Le Noir veut être comme le Blanc. Pour le Noir, il n’y a qu’un destin. Et il est blanc. Il y a de cela longtemps, le Noir a admis la supériorité indiscutable du Blanc… » Au point de traiter comme maladie honteuse la couleur noire de sa peau ? Les enfants grandis en voyant Maman se dépigmenter se dépigmenteront. Pauvres Césaire et Senghor ! Car le bilan de 60 ans d’indépendance africaine fait mentir l’optimisme de la Négritude, au risque de donner à penser que nos sociétés restent malades de tares ancestrales que nous ne nous avouons pas pour n’avoir pas à les corriger, que nous cachons sous un tollé d’ « apologie systématique » face au Blanc, tout en œuvrant, dit Fanon, pour que « tous nos efforts tendent à réaliser une existence blanche ». Et nous ne nous avouons pas non plus le terrible fiasco de cette singerie.
La Négritude à la Césaire et à la Senghor fut une école de pensée pour traverser, à peu près debout, les souffrances de la colonisation après les souffrances de l’esclavage. Cette école est révolue. Nous devons en ouvrir une autre pour une conscience nouvelle. Il faut réinventer la Négritude. Une autre Négritude. Dynamique. Créatrice. La tâche s’en impose à nous. Et nous ne l’accomplirons pas en nous proclamant marxistes-léninistes, car aucun membre de notre intelligentsia n’a été dans l’étude et dans l’abnégation au chevet de notre prolétariat ou de notre paysannerie en quête pour eux d’un sort meilleur. Et nous ne l’accomplirons pas en nous affichant chrétiens catholiques ou réformés, car nos ancêtres n’ont pas participé aux luttes sanglantes qui ont départagé les tenants de l’Evêque de Rome et les tenants du moine allemand Martin Luther. La tâche à faire, nous l’accomplirons en nous arrimant à Aimé Césaire : « car il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme est finie / que nous n’avons rien à faire au monde / que nous parasitons le monde / mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer / et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée au coin de sa ferveur. » Oui. Réflexion et action. Foi et ferveur.
NGHADIOR RÉCLAME L’ACCÈS À L’ÉLECTRICITÉ
Les populations de la localité, dans l’arrondissement de Niodior et le département de Foundiougne, ont organisé une marche la semaine dernière pour réclamer l'électrification de cette île partie intégrante des Îles du Saloum
Les populations de Nghadior, dans l’arrondissement de Niodior et le département de Foundiougne, ont organisé une marche la semaine dernière pour réclamer l'électrification de cette île partie intégrante des Îles du Saloum. Les habitants de Nghadior ont exprimé leur mécontentement face à ce qu'ils considèrent comme un manque de considération des autorités. Surtout précisent-ils qu'une centrale capable d'alimenter l'île est installée à Djirnda chef-lieu de la commune située à uniquement 1,4 km de Nghadior.
Les habitants de Nghadior font appel au chef de l'Etat pour trouver une solution définitive à leur problème. Cette situation en plus d’être perçue comme une injustice, a un impact négatif sur le développement du village et ses deux mille âmes, à travers notamment la baisse des performances scolaires, les problèmes de conservation et de transformation des produits halieutiques pour une population qui ne vit quasi exclusivement que de la pêche.
PAR Guy Marius Sagna
LA LUTTE CONTINUE !
Dans la prison de Rebeuss, l’humanité est piétinée, niée - Ce que sept ans de présidence « mackyllée » nous rappelle, c’est que démocratie et liberté ne sont pas définitivement acquises
Depuis que je suis sorti de la prison de Rebeuss, je travaille à mettre en œuvre le mot d’ordre de Karl Marx. « Rendons la honte plus honteuse en la rendant visible ». Oui, depuis le 16 août, j’essaie de contribuer à rendre visible le naufrage de l’humanité auquel j’ai assisté dans cette prison de Rebeuss qui si elle avait été un bateau aurait coulé depuis longtemps du fait que construite pour 800 détenus elle en renferme près de 3.000. Oui, c’est une honte d’enfermer des êtres humains dans cette prison et de ne pas les juger pendant 8 ans. C’est une honte de les entasser comme des sardines dans des chambres qui ressemblent plus aux différentes pièces de la maison des esclaves de Gorée qu’à autre chose. C’est une honte qu’en plus des traitements inhumains et dégradants que les détenus subissent une scandaleuse exploitation. Les détenus sont « volés » par l’administration pénitentiaire pour faire face aux manquements de l’Etat. Dans leur relation avec les détenus, le ministre de la justice ainsi que l’administration pénitentiaire de Rebeuss devraient méditer le propos de Gabriel Garcia Marquez. “J'ai appris qu'un homme n'a le droit d'en regarder un autre de haut que pour l'aider à se lever.” Dans la prison de Rebeuss, l’humanité est piétinée, niée.
Au président de la république, ainsi qu’à celles et ceux qui aspirent à servir le peuple sénégalais je leur conseille du Mandela. « Personne ne peut prétendre connaitre vraiment une nation, à moins d’avoir vu l’intérieur de ses prisons. Une nation ne doit pas être jugée selon la manière dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais ses citoyens les plus faibles. ».
Si je pense beaucoup aux trois milliers de détenus de Rebeuss. Je pense aussi à certains d’entre eux dont la situation est aussi un danger pour nous tous. Pour paraphraser Madiba, ma liberté, notre liberté ne sera jamais complète sans celles de Khalifa Ababacar Sall, de Adama Gaye, de Karim Meïssa Wade…
Ce n’est pas qu’un calendrier chargé qui explique mon silence sur Facebook depuis ma « liberté ». C’est mon incapacité à trouver des mots plus beaux que le silence devant le film des événements qui se sont produits pendant 30 jours et qui ont conduit à mon exfiltration populaire. Evénements que je n’arriverai jamais à saisir exhaustivement. Pour vos prières, vos plaidoiries, vos mobilisations, vos soutiens…aux niveaux national, africain et international, je n’ai qu’« Un seul mot, usé, mais qui brille comme une vieille pièce de monnaie : merci ! ».(Pablo Neruda).
Nous sommes tous en danger. Tous en sursis à partir du moment où le président de la république et/ou son ministre de la justice peuvent faire arrêter des citoyens pour après chercher des infractions à leur imputer. Mais encore, ce que sept ans de présidence « mackyllée » nous rappelle c’est que démocratie et liberté ne sont pas définitivement acquises. Elles ont besoin d’être protégées donc de sentinelles car nous ne sommes jamais à l’abri de recul. Et là, nous sommes aussi toutes et tous interpellés.
La lutte continue. Elle continue pour exiger que les détenus de Rebeuss et d’ailleurs soient jugés. Elle continue pour exiger des conditions décentes dans les 37 établissements pénitentiaires du Sénégal. Elle continue pour la fin du « vol » des prisonniers. Elle continue dans le cadre de Aar li nu bokk pour une gestion démocratique des ressources naturelles du Sénégal.
L’objectif de mon arrestation était de divertir Aar li nu bokk.
L’objectif était aussi pour ces assassins de libertés de poursuivre la répression contre le FRAPP. Les manifestations du FRAPP sont systématiquement interdites et ses membres régulièrement en garde à vue. Après Lamine Guèye Ndiaye détenu pendant un mois à Rebeuss, c’était mon tour à moi. Quels sont les crimes du FRAPP ? En deux ans (dans deux mois), d’avoir dit « Auchan dégage, carrefour dégage » avec les commerçants, d’avoir été avec les distributeurs de produits de télécommunication organisés dans l’UDPTS, avec les prestataires de transferts d’argent, avec les travailleurs licenciés du Bureau Veritas, avec les travailleurs de PCCI, avec les sortants de l’ENA, avec les habitants de Bargny menacés d’expropriation foncière, avec les animateurs polyvalents des cases des tout petits, avec les enseignants des écoles franco sénégalaises, aux côtés des familles des victimes de violences policières, aux côtés de la petite Aïssatou Cissé...D’avoir participé à une opération escargot pour fustiger l’autoroute à pillage. De dire non aux Ape et à leur jumeau la Zleca, de lutter pour la souveraineté monétaire et de rejeter les politiques du Fmi et de la Banque mondiale…
Derrière ces luttes deux préoccupations majeures : la souveraineté économique et la souveraineté populaire. Autrement dit, un autre Sénégal dans une autre Afrique souveraine et unie qui contribue à frayer une autre Terre.
La lutte va continuer car dans le contexte du néocolonialisme, « (…) même hors de prison, le Sénégal reste une prison. » (Amzatt Boukari), « (…) même en dehors de la prison, nous ne sommes pas libres. Le combat continue donc. » (Khadim Ndiaye).
Aux valets de l’impérialisme qui complotent contre les résistants à l’oppression impérialiste militant dans des organisations comme le Front pour une Révolution anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) vous perdez votre temps. « Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu. » (Ernest Hemingway).
Une bataille a été gagnée : la liberté provisoire. Elle va se poursuivre jusqu’à la victoire. En attendant, l’oppression impérialiste se poursuit. La résistance s’organise. Notamment dans le FRAPP. Cette résistance a besoins de bras, de bouches, de moyens pour s’installer partout au Sénégal afin de gagner cette seconde phase de décolonisation en cours pour un Sénégal libre dans une Afrique libre et politiquement unie avec un gouvernement fédéral sans lequel toutes les tentatives d’intégration économique, monétaire…seront vouées à l’échec comme le disait Cheikh Anta Diop. Echecs qui seront utilisés pour discréditer l’option souverainiste, les anti-impérialistes panafricains et nous maintenir ou nous ramener dans l’oppression néocoloniale.
Nous devons être armés du « pessimisme de l’analyse ». Tout en étant armés de « l’optimisme de la volonté ». Nous vaincrons !
Merci Rose Samb pour tes doigts de fée qui m'aident à consommer local. Doomi réew moy tabaax réew.
SONKO DOIT IMMÉDIATEMENT ÊTRE EMPRISONNÉ
Me Elhadj Diouf tire encore à boulets rouges sur Ousmane Sonko. L’avocat, très en verve, n’a pas loupé le leader du parti Pastef/Les Patriotes lors de sa sortie, cet après-midi, sur l’affaire des 94 milliards FCFA.
Me Elhadj Diouf tire encore à boulets rouges sur Ousmane Sonko. L’avocat, très en verve, n’a pas loupé le leader du parti Pastef/Les Patriotes lors de sa sortie, cet après-midi, sur l’affaire des 94 milliards FCFA. Pour lui, Sonko doit être « arrêté » et mis « immédiatement » en prison. « Si tel n’est pas la cas, l’Etat va encore montrer sa faiblesse devant un énergumène », plaide l’avocat qui trouve que : « Ousmane Sonko était dans une opération de manipulation de l’opinion. Parce que, jusqu’ici, aucune somme n’a été débloquée ».
Brandissant des documents, Me Diouf note qu’Ousmane Sonko, via son cabinet Atlas, avait fini par nouer un pacte avec les héritiers du foncier en question. Lequel devait permettre à l’ancien inspecteur des Domaines de recevoir une quote-part 12% des sommes ou valeur recouvrées. « Ousmane Sonko réclame aux héritiers 12% de la somme recouvrée. 12% de 94 milliards de F CFA, c’est 11 milliards de F CFA. Il voulait des fonds de campagne, parce que, nous étions à 7 mois de la présidentielle », a déclaré Me Elhadj Diouf. Qui ajoute : « Une clause de confidentialité avait été trouvée entre Ousmane Sonko et les représentants des héritiers pour qu’aucune information concernant le pacte noué ne soit divulgué sans l’accord de l’autre partie ». Toute chose qui lui fait croire que Sonko a « menti » aux Sénégalais. « 94 milliards de mensonges » qui méritent selon Me Elhadj Diouf, la prison.
Pour finir, Me El Hadji Diouf informe que Mamour Diallo compte déposer une plainte après la plénière sur les résultats de la commission d’enquête parlementaire.
VIDEO
MACKY ENTRE LE MARTEAU ET L'ENCLUME
EXCLUSIF SENEPLUS - Erreur de communication, toute puissance présidentielle, mépris vis-à-vis de la presse locale... Les mots ne manquent pas pour réprouver la dernière sortie du chef de l'État sur RFI - MICRO-TROTTOIR DE YOUSSOUF BA ET AMINATA DIALLO
Aminata Diallo et Youssouf Ba |
Publication 26/08/2019
''De Senghor à Macky Sall, chacun des présidents de la République sénégalais a, à un moment ou à un autre de son magistère, emprisonné l'opposant considéré comme son principal challenger. Donc pour moi, les emprisonnements de Khalifa Sall et de Karim Wade sont à classer dans cette même logique'', déplore Meissa Anta Ndiaye, à propos de la dernière sortie présidentielle sur RFI. Dans le même sillage, Demba Seck estime qu'il s'agit d'une déclaration maladroite de la part de Macky, avant de dénoncer le mépris du président vis-à-vis des journalistes locaux. '' A chaque fois qu'il y a une déclaration à faire sur des questions qui intéressent les citoyens, le chef de l'État préfère le faire via des organes de presses occidentales'', déplore-t-il.
par Amadou Lamine Sall
CETTE AFRIQUE QUI DONNE ET MEURT TOUJOURS POUR LES AUTRES
La recherche et les savoirs sont des matières premières ! Nos gouvernants africains ne sont souvent rien d’autre que des champions de la « culture de l’emballage » avec des contenus toujours frelatés !
Le plus grand tournant du 21ème siècle sera la rencontre de l’Afrique avec sa jeunesse ! Une grande marée déferlante arrive ! Elle arrive pour imposer une morale politique nouvelle ! Il s’agit de bâtir une Afrique inspirée des valeurs retrouvées de nos Almamys et des fondements de nos savoirs anciens et modernes. En un mot, il nous faut une véritable et urgente déconstruction qui ne « répartit plus les sécurités et les privilèges entre les dieux et les hommes », c’est à dire entre des princes rutilants et des peuples « majoritairement ruraux et croyants » ! Oui, il s’agit bien de « réinventer un nouveau sacré » !
Un processus silencieux s’est mis en route. Il est irrévocable ! Parmi les plus grands maux : l’illettrisme, cette absence d’un « esprit » qui donne un citoyen menotté dans une oppressive et gluante ignorance. Libérer, nourrir et élever son esprit, telle est enfin la prise de conscience engagée et la conquête la plus urgente de la jeunesse africaine pour faire face à la suprématie des oligarchies. Abandonnée à elle-même, cette jeunesse a fini par s’installer dans un « silence intérieur » avec cette conscience profonde d’une inacceptable condition humaine. Si l’esprit gagne sur le cri du ventre et la hâte de s’enrichir, la gouvernance changera ! C’est au carrefour des pensées, des savoirs et d’une noble pratique politique, que l’Afrique s’accroîtra, grandira, rayonnera. C’est le continent de la jeunesse, donc de la vie, de l’enthousiasme, de l’espérance, de l’avenir. La recherche et la conquête de nouveaux savoirs, les brusques mutations démocratiques qui balaient tout sur leur passage, le besoin de raccourcis, viennent bouleverser le socle de certitude de gouvernants « zazous » qui ne regardent que leurs propres chaussures « Santiago » !
Les défis du 21ème siècle doivent vite être relevés et ceux du 22ème siècle déjà en boite. Nous devons déjà procéder à une mise à jour du futur. C’est maintenant que nous devons rendre confortable les prochains cent ans africains à venir. Jamais la prospective, cette science de « l’homme à venir », n’est aussi actuelle. Elle doit être accompagnée par des conquêtes morales et budgétaires, de rigoureux plans sectoriels de développement sur au moins dix ans. L’Afrique n’est pas en marge du mouvement du monde. La preuve : tout le monde se précipite chez elle ! Depuis Jésus, il est temps que les razzias prennent fin. Quoique cela puisse nous coûter, nous n’y perdrons que nos chaînes ! A défaut, nous continuerons à être des Africains qui ont eux-mêmes décidé de leur propre mort ! Et nous l’aurons bien mérité ! Les cabinets de conseils européens qui montent les plans d’émergence pour l’Afrique et payés à coût de milliards, utilisent nos propres experts africains. Pourquoi des pouvoirs politiques qui disposent de toute l’intelligentsia d’un continent, vont-ils toujours vers l’Europe ? Nous apprenons, par ailleurs, vrai ou faux, que si le FMI dit non pour un pays africain, la Banque Africaine de Développement -BAD- dit également non ! Au nom de quoi cette dépendance esclavagiste ? Nous devons sortir des logiques et intérêts économicistes ! En toutes choses, il faut d’abord commencer par tuer sous nos méridiens sahéliens l’Afrique du général de Gaulle ! Emmanuel Macron, le Président français, nous adresse en ce mois d’août 2019 un message innovant et courageux qui ressemble à son âge, un message auquel il nous faut croire malgré les tenaces doutes, l’orgueil des monstres coloniaux, les impasses, la cruelle et suicidaire réalité du terrain économique, social et culturel européen. « La France a une part d’Afrique en elle », dit Macron ! Cette confession est belle, grande.
L’Afrique aussi a une part de la France en elle, même si les enfants d’Afrique savent qu’ils ne sont pas toujours les bienvenus au pays de Victor Hugo qui n’est pas toujours Victor Hugo !
Les conquêtes spatiales sont de formidables repères de notre retard et de ce que doivent être nos ambitions pour des conquêtes avancées d’une bonne gouvernance. Nous avons besoin de décisives et patriotiques postures de gestion de nos ressources, sans oublier la bataille mondiale qui a débuté et qui est celle de l’eau et de l’énergie. L’Afrique a reçu de Dieu et de la géographie d’éternels étés et voilà qu’elle en fait de sombres hivers. L’énergie solaire est notre avenir ! Avec les avancées prodigieuses de la recherche et des savoirs, des technologies époustouflantes, jamais les sociétés n’ont été dans un tel état de rencontre, d’échange, de mobilisation permanente. Notre monde ne rêve même plus, car il devance le rêve et l’annule ! Dans ce concert, « l’Afrique doit cesser d’être cet éternel vers de terre amoureux des étoiles » !
Notre continent, hélas, en est encore aujourd’hui à ramper, à chercher à se nourrir, s’éduquer, se soigner. Nous apprenons des statistiques des Grands Blancs, que l’Afrique ne contribuerait que pour 3% au « pouvoir intellectuel » du monde. Une fois encore, ils ont décidé pour nous ! Par ailleurs, nous voici apprenant deux tristes choses sur l’Union Africaine -vrai ou faux- qui nous couvrent de honte : notre institution africaine ne possède pas de direction culturelle en son sein. C’est une entité dénommée « Division des Affaires Sociales » qui s’occuperait en même temps de la culture. Autre information marquante : c’est bien la Chine qui a réalisé le siège de l’Institution africaine à Addis-Abeba, alors que l’Égypte, la Lybie, l’Afrique du Sud, s’étaient proposé à la bâtir pour sauver l’honneur ! Le berceau tant chanté de l’humanité reste encore le berceau tant décrié de la pauvreté, de la maladie, de la faim, de la dictature, de la corruption. Pour gagner du temps nous avons besoin de recherches et de savoirs pour accélérer notre développement. Nous devons vite extirper de nos vies et de la marche de nos institutions : le précaire, le colmatage, la triche, la roublardise, l’indiscipline, la médiocrité, la corruption, l’indignité, l’impunité, le banditisme d’État, l’errance judiciaire. Il nous faut inscrire au sommet de nos priorités des industries de transformation, mettre fin au besoin d’eau, d’énergie, d’habitats scolaires, d’emplois, d’hôpitaux, de routes, de pistes de productions, quitte à renoncer à la démocratie pour plus tard. L’Université doit être réinventée, des écoles de métiers démultipliées !
Notre retard, à la vérité, n’est que dans la boulimie de redoutables prédateurs politiques et investisseurs pillards et corrupteurs qui ont tout confisqué et pris racine au sommet de tous les pouvoirs ! Sachons que jamais la démocratie ne vaincra la pauvreté, serait-elle servie par d’admirables alternances ! Mais elle peut être, par contre, le moteur d’un puissant leadership citoyen. Privilégier la recherche et la conquête des savoirs, c’est sortir très vite, et en courant, du misérabilisme d’un système politique et administratif désuet, corrompu, paralysant. Dans la division du travail, les hommes politiques qui ont en main la gestion publique auraient dû être les décideurs d’industries transformatrices et non de hangars vides. Leur rôle et leur mission sont de produire des richesses ! Mais ils ne produisent rien, ne transforment rien, sauf leur propre train de vie. La recherche et les savoirs sont des matières premières ! Nos gouvernants africains ne sont souvent rien d’autre que des champions de la « culture de l’emballage » avec des contenus toujours frelatés ! « (…) Ce qu’il faut cependant, c’est une plus grande ouverture de l’espace intellectuel, de même que des tribunes pour la visibilité de la pensée intellectuelle autonome par rapport au champ politique. L’intellectuel est également celui qui désenclave la parole et qui l’ouvre sur des questions majeures dans l’évolution d’une société (…) » Ainsi s’exprimait le Pr Khadiyatoulah Fall.
Le combat pour le développement est d’abord un combat du respect de l’esprit et de la pensée, un respect de soi, un respect de son peuple ! Ce qui nous distingue, c’est notre identité ! Si nous sommes le berceau de l’humanité, si nous sommes une part de l’ADN de tous les peuples de la terre, notre mission est d’inventer, de créer, de produire, de partager, d’additionner, de pardonner. Que personne ne nous précède dans notre fourreau ! Il nous a semblé, à tord sans doute, que depuis que Senghor et Cheikh Anta Diop se sont éteints, la communauté intellectuelle africaine s’est tue. Ou presque. Comme si, quelque part Sédar et Cheikh Anta en étaient et la locomotive et le moteur. On s’amusait même à dire, dans les années 70, que n’était considéré comme intellectuel que celui qui s’opposait aux idées de Senghor. Nous omettrons Cheikh Anta Diop qui avait sa propre école et quelle durable et admirable école ! De brillants intellectuels frontaux à la Négritude nous reviennent ainsi en mémoire : Thomas Melone, Wole Soyinka qui infléchira sa posture contre Senghor plus tard. Sur un autre registre, Abiola Irele, l’acide écrivain camerounais Mongo Béti, Pathé Diagne. Le séduisant critique Sénégalais feu Papa Guèye Ndiaye et son compatriote le redoutable polémiste feu Babacar Sine, ne seront pas finalement très loin de la ligne Senghorienne. A cette époque d’or du choc des pensées, la culture était centrale, dominante ! Les livres avaient une vie, une parole sacrée ! Manquer de culture, c’était manquer de dignité, de respect pour soi-même, se couvrir de honte ! Les temps ont bien changé : la politique et le « mbalakh » règnent !
Nous avions le sourire facile en lisant avec appétit l’entretien d’Elera Bertho du CNRS avec Souleymane Bachir Diagne, notre si confortable philosophe et fin esprit, qui avoue, dans une sorte d’« épistémologie de rupture » : « (…) J’ai deux petits coups de griffes en passant, contre Cheikh Anta Diop : premièrement, je me moque un peu de lui avec les mathématiques puisque ce n’est pas si compliqué de traduire la relativité en wolof ! Deuxièmement, il est beaucoup plus français et jacobin qu’il ne le croit, parce qu’il veut une langue unique. Cela n’a pas de sens d’avoir une langue d’unification : pourquoi le projet devrait-il être un projet qui imite l’État-nation, c’est à dire d’être homogène avec une seule langue, de manière centralisée ? » A la vérité, ce qui nous manque, ce sont de nouveaux concepts opératoires puissants et rayonnants qui viennent prendre ou la place ou dépasser les acquis laissés par Senghor, Cheikh Anta Diop, Krumah, Nyerere surnommé le « mwalimu » (instituteur en swahili) ! Nous n’oublions pas les disciples qui sont des continuateurs. Les maitres ont toujours été des impasses ! Ma merveilleuse rencontre avec Senghor m’a appris à vite grimper les murs, pour être libre. Mais que fut prodigieuse et féconde cette phénoménale rencontre avec le maître !
A la vérité, c’est comme si nous vivions aujourd’hui une paralysante « lassitude intellectuelle », avec, en plus, un durable et pernicieux « double malaise » : se sentir, sans pouvoir rien renier, un intellectuel africain en cage entre une langue française ou une langue anglaise haute et belle, mais jugée compromettante, et un système politique républicain habillé d’un obsolète costume étranger. Ce qui nous sauve, c’est que la langue d’emprunt nous a appris à découvrir la beauté infinie de nos cultures et à les placer au-dessus de tout !
Le Sénégalais Felwine Sarr et le Camerounais Achille Mbembe ont finalement fini par retenir l’attention avec leur plateforme : « Les ateliers de la pensée ». Même militantisme, hélas, mais un gros bol d’air frais tout de même ! Nous sommes face à un laboratoire d’idées qui cherche à « construire un discours décomplexé ». Ce n’est pas nouveau, mais cela redonne de la voix à une pensée africaine enceinte de tous les dons mais encore inopérationnelle face à la razzia d’un bruyant discours politique vide et qui ne finit pas de se mordre la queue depuis les indépendances. Paradoxalement, c’est une dégénérescence politique inattendue des leaders africains en ce début du 21ème siècle qui isole davantage le travail des chercheurs, prostitue les intellectuels, ensable les savoirs, plombe la dynamique d’un discours de la pensée. C’est d’une nouvelle et irradiante narrative dont l’Afrique a besoin pour vaincre ses démons encore tenaces, presque increvables ! Le plus inquiétant encore, c’est que là où les alternances politiques arrivent à se perpétuer, l’Etat est réinventé et tout recommence avec les programmes du nouveau prince élu, comme si jamais rien n’avait existé avant ! Chaque nouvel élu réinvente la roue et comme un vilain gorille se tape la poitrine comme le seul messie avec son cortège innombrable et maudit de parasites et d’hyènes jamais rassasiées !
Que nous reste t-il encore à dire après avoir mille fois répété que « L’Afrique et les africains ne devraient pas continuer à vivre dans la honte d’eux-mêmes » ? D’entretenir un « discours du manque » ? De chercher toujours à combler le vide « de réflexion, de créativité et d’inventivité » ? De se poser toujours la question sur « la place du continent africain dans la transformation du monde contemporain » ? Parmi les plus convainquant dans les théories des raccourcis, l’historien Sénégalais Mamadou Diouf qui « impute nos échecs à la façon dont nous avons choisi de créer nos États », autrement dit « contre notre propre histoire ». Oui, mais faut-il encore et encore toujours courir derrière une « logique de rattrapage d’un continent voué à la traîne » ? Felwine Sarr, intellectuel lucide et éclairant, poète et musicien mais hélas pour nous, enfant d’Icare retenu au sol par le poids et le choix des tâches, rejette « l’auto-flagellation » et « l’apologie ». Oui, mais par où commencer alors et par où finir ? Ne tournons-nous pas toujours et encore en rond ? Mes nocturnes et féconds échanges critiques avec l’ami Abdoulaye Aziz Diop, étonnant esprit nourri d’islam, d’économie, de poésie et de philosophie, m’ont souvent permis de ne pas désespérer de l’Afrique ! Il est reposant, évoquant le travail de Felwine et d’Achille, qu’une « communauté de penseurs » se lève et cherche à porter sa voix très loin, en défendant des idées fondatrices d’un développement endogène digne, souverain, prospère, fédérateur. Dommage que les savoirs des penseurs, chercheurs, écrivains, intellectuels, soient moins opérationnels que les cris des foules et les déferlements des masses dans la rue !
La culture est un bien irremplaçable ! Elle est cet entêtement de vivre et non de mourir. Le combat pour le développement ne se gagnera pas en marginalisant nos cultures, nos identités, nos savoirs anciens et modernes. Le plus solide et le plus rayonnant exemple en est la Chine d’aujourd’hui ! Elle n’a rien cédé de ses cultures ! D’ailleurs, elle extraie plus qu’elle additionne ! Nous nous sommes demandés si nous n’irions pas mieux mentalement, économiquement, politiquement, culturellement, si on enlevait la colonisation, l’Europe, l’Union Européenne, l’aide au développement, les ONG, le FMI, la Banque mondiale, de nos soucis, de nos préoccupations, de nos démarches, de nos plans d’émergence, de nos interminables discours et colloques, de nos remerciements et génuflexions ! Juste pour respirer, compter sur nous-mêmes, parler pour nous-mêmes, mourir chez nous ! Bien sûr, il ne s’agit pas de se couper du monde, ce qui est insensé, mais juste se réveiller seul et lutter seul, sans dépendance, sans cris, sans appel à l’aide !
Comment a t-on pu être Isis, ériger des pyramides et finir vers de terre ? Il est temps que l’Afrique se réveille et qu’elle fasse l’économie du développement en pariant sur son âge, elle qui a longtemps cheminé avec un Dieu étonnamment silencieux et peu pressé. Qu’elle fasse cette économie en comptant les bras de chacun de ses enfants, leur ardeur, leurs rêves, leurs espoirs, leurs dons, leur générosité, leur beauté, la lumière millénaire de leurs yeux et de leurs pas qui tracent sur tous les horizons et sur toutes les routes de la terre, un arc-en-ciel de vouloir servir leur continent et le monde.
L’immigration n’est pas un malheur, une honte, si on sait la lire à esprit reposé, sans transes et sans fusil chargé. Elle est une mitoyenneté avec le monde. Elle est à la fois une offre et une recherche de vie, une recherche de ciel. Elle est une chance ! Les Etats-Unis d’Amérique en sont la plus belle des preuves, même si ils se plaisent à l’oublier ! Que l’Europe aujourd’hui bruyante, divisée et apeurée médite cette parole qui a enfanté cette belle et grande part de l’Amérique noire et métisse : « Ils nous ont enterré, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines » !
Au même titre que verser le sang des hommes, incendier la forêt amazonienne, il n’existe pas pire crime que d’éborgner la pensée, humilier l’esprit, pisser sur les savoirs, brûler les livres, étouffer la création ! « Seul l’avion se pose sans refermer les ailes » dit le poète ! Tel doit être l’avenir de l’Afrique à la rencontre des grands savoirs et des cultures de notre terre, même si elle souffre encore de démence politique, de carnage financier, de désastre démocratique !
Cette belle et touchante jeunesse africaine avec laquelle nous avons ouvert cette modeste tribune et l’éloge des savoirs, sont « l’eau de l’avenir », comme les Indiens d’Amérique appelaient « ces tonnes de petits flocons blancs » qui tombent l’hiver. août 2019.
"SONKO DOIT QUITTER L'ASSEMBLEE NATIONALE"
Mounirou Sy estime que la plainte du leader de Pastef contre les membres de la commission d’enquête, relève d'un manque de respect du député contre ses collègues
Les plaintes d’Ousmane Sonko n’ont aucune chance d’aboutir. C’est l’avis du Constitutionnaliste, Mounirou Sy, sur la double plainte, du leader du parti Pastef/Les Patriotes, déposée devant le doyen des juges d’instruction, portant sur l’affaire d’indemnisation foncière dite des 94 milliards de F CFA.
Interrogé par Iradio, M. Sy, déclare que Sonko n’a aucune compétence pour porter cette affaire devant la justice. Parce que, estime Mounirou Sy, cette affaire ne le concerne pas. Le patron des Patriotes n’a pas été lésé dans cette affaire. « Si une plainte devait y avoir, c’est Mamour Diallo, principal accusé qui devait le porter », pense Mounirou Sy.
Concernant la plainte contre les membres de la commission d’enquête parlementaire, l’Enseignant Chercheur pense, que c’est un manque de respect de la part d’Ousmane Sonko envers ses collègues députés. « La mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire est prévue par notre droit positif. En décidant de porter plainte contre ses collègues députés, Sonko renie sa propre famille. Il doit quitter l’Assemblée pour être logique », lâche-t-il.
"LE COMBAT POUR LA DÉMOCRATIE N'EST PAS UN COMBAT ACHEVÉ"
Compagnon de lutte de longue date d'Amath Dansokho, qui s'est éteint le 23 août dernier, Abdoulaye Bathily continue ses combats et met en garde contre les tentatives d'endormissement démocratique
Compagnon de lutte de longue date d'Amath Dansokho, qui s'est éteint le 23 août dernier, Abdoulaye Bathily continue ses combats pour la démocratie et pour l'indépendance du continent africain. L'homme politique et diplomate international met en garde contre les tentatives d'endormissement démocratique. Il répond aux questions d'Édouard Dropsy.
RFI : Ahmat Dansokho vient de disparaître. Quel souvenir garderez-vous de lui?
Abdoulayye Bathily : C’est un compagnon de lutte, un ami, avec lequel j’ai cheminé voilà plus de cinquante ans maintenant. Ahmat Dansokho a contribué avec d’autres camarades très nombreux, non seulement du Sénégal mais d’autres territoires de l’ancienne Afrique française à la lutte de libération, à la décolonisation.
Aujourd’hui, les hommages sont unanimes. Qu’est-ce que cela raconte des menées pendant toutes ces années, toutes ces décennies ?
Le Sénégal, ce que l’on appelle l’exception sénégalaise, démocratique, qui l’est de moins en moins d’ailleurs, a été forgé par les luttes de toute une génération. Mais ce qu’il y a de particulier dans cette expérience sénégalaise, c’est qu’aucun parti n’a pu avoir une hégémonie totale sur la vie politique. Malgré les efforts, la répression et toutes les mesures qui ont été prises dans la clandestinité, les forces politiques ont toujours combattu le système du parti unique. Amath Dansokho faisait partie de ces responsables politiques du courant nationaliste, radical voire marxiste.
L’exception sénégalaise l’est de moins en moins ?
Jusqu’en 2000, nous avons réussi une alternance démocratique après 40 ans de régime du PS [Parti socialiste] au pouvoir, nous avons réussi et inspiré cette alternance en définissant une stratégie de conquête du pouvoir en choisissant un candidat commun en la personne d’Abdoulaye Wade. Il est venu au pouvoir dans ces conditions-là, en l'an 2000, et sans effusion de sang. Et malheureusement, après cette alternance, on a vu les dérives d’Abdoulaye Wade qui ont conduit à une tentative de troisième mandat, une tentative d’évolution monarchique du pouvoir, mais aujourd’hui la question se pose sur les débats politiques : est-ce que les conquêtes politiques qui ont été obtenues pendant ces quarante années de lutte vont être préservées ?
Aujourd’hui, qu'est-ce que la gauche au Sénégal et sur le continent africain ?
Au-delà des formalismes partisans, la gauche est une idée, des principes, des valeurs de progrès social, des valeurs d’humanisme, de justice sociale et aujourd’hui, les nouvelles générations qui sont arrivées en politique ont bénéficié de cet héritage de notre lutte et nous souhaitons que cette nouvelle gauche qui est en train de naître préserve ces principes et ces valeurs et continue le combat. Parce que le combat pour la démocratie n’est pas achevé, les combats pour le progrès ne sont pas achevés.
Aujourd’hui, l’Afrique doit lutter pour son indépendant économique. L’Afrique doit lutter pour son indépendance politique, dans l’unité. Et ça c’était aussi notre principale aspiration, parce que notre combat, nous le menons à l’interne dans nos pays et nous avons une vision panafricaine, une vision de l’unité de l’Afrique. Sans laquelle il ne peut pas y avoir de développement. Il y a beaucoup de partenariats qui sont en train d’être noués entre l’Afrique et différents pays mais dans ces partenariats, l’Afrique est-elle gagnante ? Je pense que non, l’Afrique n’est pas gagnante dans ces partenariats.
La gauche manque peut-être d’intellectuels comme vous ou Amath Dansokho ?
Ce qui est fondamental aujourd’hui, c’est que la lutte contre la corruption et une dimension importante, le pillage des ressources naturelles, en complicité avec des éléments à l’intérieur du pays. Tout cela fait partie d’une nouvelle donne. Les jeunes ne peuvent pas mener le combat tel que nous l’avons mené. Aujourd’hui, il appartient à eux d’inventer des formes nouvelles de lutte et c’est ce qui est en train de se faire dans tous les pays.
C’est aussi ce que l’on peut qualifier de néopanafricanisme ?
Il y a un néopanafricanisme, des mouvements, par exemple pour les États-Unis d’Afrique, pour l’unité de l’Afrique sous différentes formes et qui poussent les gouvernements ou l’Union africaine (UA) à décliner un agenda d’indépendance et d’autonomie de l’Afrique dans tous les domaines, sur les plans économique, social, culturel et scientifique.
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"LE SÉNÉGAL N'A PAS ENCORE DE DIRIGEANT CAPABLE DE LE GOUVERNER"
Connu pour son franc-parler, Cheikh Mahy Niass a encore fait parler de lui avec une déclaration qui va sans doute faire couler beaucoup d’encore et de salive
Connu pour son franc-parler, Cheikh Mahy Niass a encore fait parler de lui avec une déclaration qui va sans doute faire couler beaucoup d’encore et de salive. En marge d’une conférence, le religieux connu pour sa droiture a déclaré que « le Sénégal n’a pas encore de dirigeant capable de gouverner un pays ».
Cheikh Mahi Niass à la jeunesse : « n’attendez rien des politiques, organisez-vous et travaillez pour votre propre développement. Le développement de votre ville, votre région, votre pays passe par vous. Il ne faut pas voir ce que le pays peut faire pour vous mais essayez de vous poser la question à savoir ce que vous vous pouvez faire pour le pays.
Vous jeune de Kaolacck, vous devez dépasser le fait de courir derrière les politiques qui ne font que défendre leur propre intérêt, vous devez réfléchir et essayer de savoir comment faire pour être à la place de ces politiques et contribuer au développement de Kaolack. Je vais vous dire une chose, je n’ai pas encore vu parmi ces dirigeant quelqu’un qui est capable de gouverner un pays comme il faut. »