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4 août 2025
PAR Felwine Sarr
POUR LES LIONS
Le Sénégal a remporté cette année le championnat d'Afrique de karaté senior kumité. Il nous reste à remporter ce soir la CAN de football. Pour cela, en plus des incroyables qualités de la bande à Aliou Cissé, il nous faudra ajouter celles du Budo
Le Sénégal a remporté cette année le championnat d'Afrique de karaté senior kumité (combat) au Botswana. Il nous reste à remporter ce soir la coupe d'Afrique des nations de football. Pour cela, en plus des incroyables qualités de la bande à Aliou Cissé, il nous faudra ajouter celles du Budo.
Combativité. Puissance, énergie, souplesse, pugnacité, efficacité, rigueur, lucidité. Monolithe, sans failles, ni fêlures. Etanche. Ne rien lâcher jusqu'au coup de sifflet final. Mental à toute épreuve. Sen to Sen. Combattre et gagner. Gagner en Esprit avant de gagner sur le tatami (le terrain ici)
Chers supporters, quelque soit la dynamique du match, demeurer mentalement unis derrière l'équipe juqu'au bout. La puissance agglomérée des énergies mentales les portera. Ni démobilisation, ni découragement. L'adversaire est de qualité et se battra. Mais nous vaincrons.
A l'équipe. Jom. Fula. Fayda. Xaregn. Ne rien lacher.
Que descendes sur vous l'esprit des Salmacor du Sine, des Niantcho du Gabu, des denyankoobé, de nos Jambaar sur les collines du Liberia. De Aline Sitoe, de Ndieumbeutt Mbodj, de Ndaté Yalla, ...
Gaindé bugul Mboum, Yappu fennec lay dundé !!!
Publication recueillie sur la page Facebook de l'auteur
GUY MARIUS SAGNA PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
L'activiste est inculpé pour "fausse alerte au terrorisme" - On lui reproche d'avoir publié à travers l'organisation FRAPP France, un communiqué dans lequel il est dit que "la France prépare un attentat terroriste au Sénégal"
Comme annoncé en début de journée par Dakaractu, après trois nuits passées au commissariat central de Dakar, Guy Marius Sagna a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Il lui est reproché les faits de fausse alerte et de menaces contre la France. Son dossier a été confié aujourd’hui au doyen des juges d’instruction qui après l’avoir entendu, l’a envoyé à Rebeuss. D’aucuns avaient annoncé que ses post sur facebook après la mort de Ousmane Tanor Dieng étaient la cause de son arrestation.
Mais il n’en est rien, c’est plutôt son communiqué ou du moins celui du mouvement qu’il dirige, Frapp/France dégage, titré « LA FRANCE PRÉPARE UN ATTENTAT TERRORISTE AU SÉNÉGAL », et dans lequel il avertissait la puissance étrangère « contre toute volonté de commettre des attentats terroristes au Sénégal pour s’accaparer de notre pétrole, de notre gaz, de notre zircon… », qui l’amène en taule. Tu Pour rappel, c’est mardi dernier que quatre éléments de la section recherches de la gendarmerie ont été « cueillir » l’activiste à Dieuppeul et l'ont conduit à la gendarmerie.
par Mamoudou Ibra Kane
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TANOR, UNE VIE POUR LE SOCIALISME
En ce temps d'écriture ou de réécriture de l'histoire générale du Sénégal, les mémoires de Tanor auraient eu leur pesant d'or - Entre le taiseux et le bavard, il y a une médiane qui s'apelle : devoir de mémoire
e-media |
Mamoudou Ibra Kane |
Publication 19/07/2019
Dans sa chronique de ce vendredi, 19 juillet 2019, Mamoudou Ibra Kane revient sur le décès, survenu en début de semaine, de l’ancien Secrétaire général du Parti socialiste. Ousmane Tanor Dieng, qui a consacré une large partie de sa vie au PS et à l’Etat du Sénégal, est parti, emportant avec lui beaucoup de secrets d’Etat et une formation politique en proie à une crise de leadership.
Cette semaine entamée sur une triste note pourrait toutefois être fermé sur un chapitre joyeux : le Sénégal a un rendez-vous avec l’histoire, avec la finale de la Coupe d’Afrique des Nations, qui oppose les Lions aux Fennecs d’Algérie. Tout un peuple, las des rendez-vous manqué, attend de décrocher sa première étoile.
VENDREDI, JOUR DE GLOIRE, JOUR D’HISTOIRE !
L’Equipe nationale du Sénégal n’a pas pour habitude de jouer les vendredis mais ce jour lui va à merveille, tant il a accompagné la plupart de ses grandes gloires
e-media |
BN FAYE, Seydina Aba GUÈYE & Gorgui D. THIAM |
Publication 19/07/2019
C’était lors de la CAN 1965 et c’était déjà au mois de novembre ! Pour la petite anecdote, quatre jours plus tôt, soit le 14 novembre (tiens !), les « Lions » avaient accroché le pays organisateur, la Tunisie (0-0). Après ce match nul pour son tout premier match en Coupe d’Afrique des Nations, le Sénégal écrasait l’Ethiopie pour sa deuxième sortie dans l’histoire de la compétition. Ce vendredi 19 novembre, Louis Camara entrait dans la mémoire collective sénégalaise en inscrivant, dès la 3e minute, le tout-premier but du Sénégal en CAN. Après l’égalisation de l’italo-éthiopien Luciano Vassalo, sur penalty (12e minute), le Sénégal reprenait l’avantage avant la pause, grâce à El Hadj Oumar Guèye (37e).
Puis, les « Lions » déroulèrent le rouleau compresseur au retour des vestiaires. Un doublé de Matar Niang et un autre but de Louis Camara alourdissent le score (5-1) et mettent le Sénégal dans une position d’égalité avec la Tunisie qui avait également disposé de l’Ethiopie (4-0). Même nombre de points (3, victoire à 2 points) et même différence de buts (+4) entre le Sénégal et la Tunisie, il fallut donc recourir au tirage au sort pour déterminer le finaliste qui devait affronter le Ghana dans cette CAN à deux poules de trois équipes. Le tirage, dit-on du côté de la CAF, réussit au pays organisateur, tandis que le Sénégal dût se contenter de jouer le match de classement contre la Côte d’Ivoire, 2e de l’autre poule avec une victoire et une défaite. Les « Lions » s’inclinent (1-0) et se classent 4e du tournoi.
Vendredi 7 mars 1986 : Le comeback, au Caire
Après une absence de 18 ans sur la scène continentale, le Sénégal revient avec une équipe dont l’ambition est chantée sur tous les toits. Une nouvelle fois, les « Lions » doivent faire face au pays organisateur. Même pas peur ! Vendredi 7 mars 1986, au Caire, le Sénégal bat l’Egypte (1-0) en match d’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations, grâce à un but du Rufisquois Thierno Youm et les « Lions » qui, dans la foulée, avaient remporté trois jours plus tard leur 2e sortie face au Mozambique (2-0, buts de Pape Fall et Jules Bocandé), sont alors désignés comme les grands favoris d’un tournoi dont le Sénégal n’avait plus pris part depuis 1968, et une élimination au premier tour à Asmara (Ethiopie). Mais les rêves de sacre ont fondu quand, le 13 mars 1986, le Sénégal se faisait sortir prématurément de la compétition par la Côte d’Ivoire, pour leur unique défaite (1-0) en trois matchs. Le 13 mars 1986 ? Ce fut un… jeudi. Jeudi noir !
Vendredi 31 mai 2002 : La mémorable, à Séoul
Autre vendredi, autre histoire. Encore plus mémorable. Pour sa première qualification à une Coupe du Monde, le Sénégal doit affronter la France, en match d’ouverture du Mondial Corée-Japon 2002. Le vendredi 31 mai 2002 à Séoul, en match d’ouverture du tournoi et dans une partie empreinte de symboles, le Sénégal ne cède pas à l’émotion et crée la grosse surprise du tournoi en venant à bout de la France, championne du monde en titre, sur le score de 1-0, grâce à un but inscrit par le Rufisquois Pape Bouba Diop, concluant une action collective menée par Oumar Daf et El Hadji Diouf.
Même s’ils ne jouèrent plus un autre vendredi, la suite du tournoi fut brillant et les « Lions » s’arrêtèrent en quart de finale de la prestigieuse compétition après avoir résisté au Danemark (1-1) et à l’Uruguay (3-3) en phase de groupe, puis écarté la Suède (2-1, a.p.) avant de s’incliner, un… samedi 22 juin, face à la Turquie (1-0, a.p).
Vendredi 10 novembre 2017 : Le retour sur scène, à Polokwane
Quinze ans plus tard, le Sénégal a l’occasion de revenir sur la grande scène du football mondial. Cela passe par un autre exploit, un vendredi, en terre sud-africaine. A Polokwane, les « Lions », dirigés par le capitaine de la Génération 2002 ont entamé une nouvelle aventure après une longue traversée du désert et ne trouvent pas de peine à écarter l’Afrique du Sud de leur passage, grâce à des buts de Kara Mbodji et Opa Nguette (2-1, but de Percy Tau pour l’Afrique du Sud). Aliou Cissé, arrivé en 2015, a alors imprimé l’équipe à sa façon, en imposant à ses membres rigueur et don de soi.
Et, quelques mois après la déception de la CAN 2017 où ils étaient sortis éliminés par le Cameroun, futur vainqueur du tournoi, les « Lions » retrouvent le bonheur d’une qualification à la Coupe du monde Russie 2018, exploit d’autant plus authentique que ni le champion d’Afrique en titre, le Cameroun, ni celui d’Europe, l’Italie, encore moins celui d’Amérique du Sud, le Chili, n’ont réussi à composter le ticket pour la fête russe. Pour la petite anecdote, ce match face à l’Afrique du Sud était alors doublement historique car constituant le replay d’une partie entachée de grosses erreurs d’un arbitre finalement épinglé pour corruption.
Vendredi 19 juillet 2019 : L’ascension, au Caire ?
Un an et demi après ce dernier vendredi glorieux, les voilà donc en quête d’une nouvelle raison de sanctifier le vendredi. Les Lions retrouvent le stade International du Caire, où, 33 ans plus tôt, Cheikh Seck, Bocandé et compagnie ont écrit la préface de ce qui deviendra le manuel du football sénégalais. Prêts pour l’histoire ? Un vendredi de victoire, pour un nouveau jour de gloire !
* Certains passages de ce texte avaient étaient publié dans l’édition du jeudi 9 novembre 2017 du quotidien L’Observateur
JÜRGEN KLOPP INQUIET POUR SADIO MANÉ
" Je ne veux pas avoir l'air d'un râleur, mais la saison de Sadio Mané se termine ce vendredi. Elle aura duré treize mois. Avez-vous déjà entendu parler d'une année de treize mois ? C'est difficile, c'est long"
L'entraîneur de Liverpool a livré son sentiment sur la forme physique de Sadio Mané à quelques jours de la reprise de la saison : « Je ne veux pas avoir l'air d'un râleur, mais la saison de Sadio Mané se termine ce vendredi. Elle aura duré treize mois. Avez-vous déjà entendu parler d'une année de treize mois ? C'est difficile, c'est long, a balancé le coach allemand en conférence de presse ce jeudi. Nous devons nous assurer de préparer Sadio pour la saison. Espérons que nous pourrons traverser cette période sans blessures, ce serait vraiment important. »
Liverpool démarrera sa saison le 4 août face à Manchester City pour le Community Shield, avant d'enchaîner sur la première journée de championnat et la finale de la Supercoupe d'Europe contre Chelsea le 14 août.
Une année à treize mois ? Une prime pour Sadio Mané.
LE DOSSIER DE LA RESTRUCTURATION DE L’APS A ÉTÉ TRANSMIS AU GOUVERNEMENT
Le ‘’processus de mutation de l’APS‘’ va donner naissance à une ‘’nouvelle agence’’, selon le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication.
Dakar, 19 juil (APS) – Le dossier de la restructuration de l’Agence de presse sénégalaise (APS) a été remis ‘’en début de semaine’’ au secrétaire général du gouvernement, comme l’a demandé le président de la République, Macky Sall, a-t-on appris jeudi du secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang.
‘’Nous avons transmis, en début de semaine, les textes au secrétaire général du gouvernement, sur instruction du président de la République’’, a annoncé M. Niang lors de la signature d’un accord de partenariat entre l’APS et l’agence de presse Chine Nouvelle.
Le ‘’processus de mutation de l’APS‘’ va donner naissance à une ‘’nouvelle agence’’, selon le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication.
Cette réforme ‘’va révolutionner et repositionner l’agence dans le paysage médiatique sénégalais’’, ajoute-t-il.
Demba Faye, le directeur de cabinet du ministre de la Culture et de la Communication, assure que ‘’l’APS va changer de statut’’. ‘’Le pilier central de cette transformation structurelle de l’APS, c’est sa modernisation’’, dit-il.
‘’Nous sommes ravis d’apprendre que l’agence de presse Chine Nouvelle a plus de 200 bureaux dans le monde. Nous avons justement (…) la même ambition pour l’APS’’, a ajouté M. Faye en présence du directeur de l’Agence de presse sénégalaise, Thierno Birahim Fall, et du ministre-rédacteur en chef de Chine Nouvelle, He Ping.
Ce dernier effectue une visite au Sénégal en sa qualité de directeur de l’agence chinoise.
ALFRED GOMIS, LA BOTTE SECRÈTE
Parti pour jouer les doublures lors de cette CAN 2019, le portier de la SPAL a remplacé au pied levé Édouard Mendy, blessé en cours de tournoi. De quoi lui permettre de casser la baraque en demi-finales et de défier l'Algérie en finale, ce vendredi
Parti pour jouer les doublures lors de cette CAN 2019, le portier de la SPAL a remplacé au pied levé le Rémois Édouard Mendy, qui s'est blessé en cours de tournoi. De quoi lui permettre de casser la baraque en demi-finales face à la Tunisie et de défier l'Algérie dans les bois, en finale, ce vendredi. Une forme d'aboutissement, pour un type de 25 ans qui puise dans sa double nationalité italo-sénégalaise un supplément d’âme qui ne cesse de le tirer vers le haut.
Personne ne l'avait vraiment vu venir. Début juillet, Édouard Mendy s'était abîmé les pognes à l'entraînement, et le Sénégal se retrouvait orphelin de son portier titulaire, à quelques jours de disputer son huitième de finale de CAN, face à l'Ouganda. Pour le remplacer, Alfred Gomis, six petites sélections dans la besace, devait dès lors monter au front. Un problème ? Pas vraiment. Lors des huitièmes, quarts et demies de la CAN, on retrouve une seule vraie constante dans les matchs des Lions de la Téranga : ils ne prennent pas de but. Rien. Et Alfred Gomis, auteur d'une prestation majuscule face à la Tunisie en demi-finale, où il a détourné un penalty, n'y est pas étranger.
Family business
Dans un autre monde, une réalité parallèle pas si éloignée de la nôtre, Alfred Gomis aurait pourtant pu garder les bois d'une autre nation que le Sénégal. À savoir l'Italie, l'autre pays de sa vie. En 2013, il avait même effectué un stage de deux jours avec la sélection U20 transalpine, alors dirigée par Luigi Di Biagio. Une victoire symbolique pour le cadet de la famille Gomis, qui, comme son grand frère avant lui, a gratté quelques lignes inédites dans le grand livre d'histoire du football italien. « Le fait que je sois le seul gardien africain à avoir joué en Serie A, avec mon frère, ne me semble pas tout à fait normal. » Ce grand frère, c'est Lys Gomis qui, en entrant en jeu sous les couleurs du Torino, le 30 novembre 2013, est devenu le premier gardien originaire du continent africain à évoluer en Serie A. Alfred, lui, a débuté dans l'élite italienne lors de l'exercice 2017-2018, sous les couleurs de la SPAL, avec qui il a enquillé 46 matchs de championnat en deux ans. Avant, il avait roulé sa bosse à Crotone, Avellino, Cesena, la Salernitana (en Serie B et C) et à Bologne, pour qui il n'avait joué qu'en Coupe d'Italie, sans avoir sa chance en Serie A.
Au nom du Padre
Un parcours qui fait écho à une histoire familiale peu commune. Car papa Gomis, décédé en 2016, à l'âge de 51 ans, était également gardien de but. Il y a une trentaine d'années, le patriarche de la famille Gomis quitte son Sénégal natal pour débarquer à Coni (au nord-ouest du Piémont), avec la ferme intention de percer dans le sport roi. « Notre père, Charles, a joué gardien au Sénégal, un temps en Autriche, et il a même fait un essai à Naples, relate Maurice, le dernier né de la fratrie Gomis, qui joue lui aussi gardien de but dans les équipes de jeunes de la SPAL. Pour lui, ce n’était pas une histoire de don ou de destin. Il nous a appris le travail et le respect. Il nous a dit aussi qu’ici, en Italie, on ne nous donnerait rien. » Malgré ses efforts, Charles ne percera pas dans le calcioprofessionnel et devra se reconvertir en ouvrier du bâtiment. En 1996, il est rejoint dans la Botte par sa femme et ses fils, Alfred et Lys, alors que Maurice, son troisième bambino, ne naîtra qu'un an plus tard, sur le sol italien.
« Moi, je me sens italien »
C'est finalement à travers ses fistons que le rêve du paternel se réalisera : aujourd’hui, Lys, qui évolue en Serie C, du côté de Teramo, a quatre sélections au compteur avec le Sénégal, alors qu'Alfred est monté encore un cran plus haut, lui qui devrait garder le but sénégalais face à l'Algérie en finale de la CAN ce vendredi. Ce qui ne l’empêche pas de revendiquer haut et fort son italianité : « Moi, je me sens italien, de par l'éducation et la formation qui m'ont été données, pas seulement grâce au sport. Et je serai toujours reconnaissant envers l'Italie : j'y suis arrivé à 3 ans, j'ai d'abord grandi à Coni, puis à Turin... Et maintenant, j'ai même la chance de pouvoir jouer en Serie A. » Son statut de joueur noir, italo-sénégalais qui plus est, peut malheureusement faire de lui une cible facile pour certaines franges racistes de supporters. En 2013, alors qu'il évolue à Crotone, il dénonce par un tweet les cris simiesques de fans de Bari : « Aujourd’hui, j’ai été la cible de cris racistes lorsque je touchais le ballon. Ma question est : pourquoi ? Quelle est ma différence avec les autres ? Pourquoi devrais-je être touché par ça ? L’ignorance n’a aucune limite. » Pourtant, Alfred en est convaincu : « L'Italie n'est pas un pays raciste, mais la situation politique actuelle peut amener un citoyen ordinaire à renforcer ses préjugés racistes, oui. »
Devoir de mémoire
S'il se sent italien, Alfred Gomis a pourtant choisi la sélection sénégalaise. À ceux qui l'accusent d'opportunisme, alors que la concurrence avec les Lions de la Téranga est moins intense qu'en Nazionale, il répondait en toute simplicité en juillet 2018 que le choix du Sénégal répond aussi à une volonté de « retrouver ses racines, qu'il n'a pas oubliées. L’été dernier (en 2017, N.D.L.R.), j’ai fait un voyage au Sénégal, où je ne m'étais plus rendu depuis quinze ans : j’ai vu les lieux de mon enfance... Et ma grand-mère, aussi, qui parle un dialecte que je ne comprends pas. Mais c'était bien de passer du temps avec elle. Je me suis aussi rendu sur l'île de Gorée, au large de Dakar. Là-bas, il y a la "porte de non-retour", par laquelle les esclaves destinés à l'Amérique sont passés : ceux qui ne pouvaient pas partir, pour des raisons de santé, étaient jetés à la mer... » Surtout, Alfred s'est rendu sur la tombe de son père « pour discuter avec lui. Il était décédé depuis peu... J'ai choisi le Sénégal pour le souvenir de papa » . Un bel hommage personnel, qui pourrait se muer en triomphe collectif ce vendredi, si les Lions de la Téranga parviennent à gober les Fennecs algériens, pour remporter la toute première CAN de leur longue histoire.
SÉNÉGAL-ALGÉRIE, RÊVE DE TITRE CONTINENTAL, PASSION FRANÇAISE
Le Sénégal de Mané ou l'Algérie de Mahrez ? La finale de la CAN-2019 oppose deux pays en quête de gloire depuis des décennies ; un match qui déchaîne les passions notamment en France où des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises
De Dakar à Alger, en passant par la France, où la diaspora des deux pays est très présente, les supporters des deux camps rêvent d'un moment historique: le premier sacre des Lions de la Teranga, abonnés à la "lose", ou la deuxième étoile des Fennecs, après le titre à domicile de 1990.
Un dispositif de sécurité important sera mis en place dans les grandes villes françaises après les incidents qui ont marqué la liesse populaire à la hauteur du beau parcours de l'Algérie.
Environ 2.500 forces de l'ordre seront ainsi mobilisées à Paris, avec une attention particulière pour les Champs-Elysées, cinq jours après les incidents qui ont suivi la victoire en demi-finale des Fennecs algériens pour la finale le 14 juillet.
Au total, 282 personnes avaient été interpellées en France et 249 placées en garde à vue.
Outre Paris, les villes de Lyon, Marseille ou les départements de l'Ain ou la Côte-d'Or ont pris des mesures préventives.
La ville de Montbéliard (Doubs) a annoncé l'instauration dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs quartiers de la ville d'un couvre-feu "pour les mineurs de moins de 14 ans".
"Un haut niveau de mobilisation de nos forces doit permettre de garantir que celles et ceux qui voudront fêter la victoire puisse le faire en respectant la ville dans laquelle ils sont", a déclaré Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, vendredi en marge d'un déplacement en Eure-et-Loir.
- Deux ex-gamins de banlieue -
Le match sera évidemment suivi avec ferveur au Sénégal et en Algérie, mais aussi au Caire, endormie après l'élimination précoce de l'Egypte dès les 8e de finale: environ 10.000 Algériens sont attendus dans la capitale.
Cette affiche sera marquée par la drôle d'opposition entre les deux entraîneurs; histoire intime de retrouvailles entre deux gamins de Champigny-sur-Marne en banlieue parisienne, Aliou Cissé et Djamel Belmadi, au sommet du foot africain.
Fort de son statut de mondialiste, de première nation africaine au classement Fifa, et de l'apport de son champion d'Europe Mané (Liverpool), le Sénégal était programmé pour aller en finale.
Au contraire de la surprenante Algérie de Belmadi, engluée dans l'instabilité au poste de sélectionneur ces deux dernières années, et incapable de dépasser le premier tour de l'édition 2017.
"Avec l'équipe et le staff que l'on a, j'avais dit dès le début que nous étions favoris cette année, a confié mardi Sadio Mané à la BBC.Sans prétention aucune -je pense être assez modeste-, il faut à un moment donné ne pas se voiler la face et dire les choses telles qu'elles sont."
"Maintenant, nous avons la chance d'être (en finale), nous devons la saisir", a-t-il ajouté, alors que les Lions de la Teranga n'ont plus disputé de finale depuis 2002 - le coach Cissé était alors le capitaine de cette équipe.
Face à l'Algérie de Mahrez, meilleure attaque de la compétition avec 12 buts, le Sénégal sera toutefois privé de son meilleur défenseur, Kalidou Koulibaly, suspendu."Une perte pour notre système défensif", admet Aliou Cissé.
-Pont aérien pour l'Algérie-
Car si Sadio Mané est à la hauteur de son statut depuis le début du tournoi, avec trois buts, son rival algérien Mahrez est aussi en feu, à l'image de son coup franc d'anthologie inscrit dans les toutes dernières secondes en demi-finale contre le Nigeria (2-1).
Au-delà du talent des ses joueurs offensifs, et de sa défense hermétique, l'Algérie pourra compter sur un autre atout de choix pour tenter de l'emporter: l'appui du public, qui viendra en masse d'Algérie grâce au "pont aérien" mis en place par le gouvernement.
"Le peuple que l'on représente a toujours montré des très belles choses.C'est magnifique ce qu'il se passe", a relevé le joueur algérien Adlène Guedioura, en référence aussi au "hirak", mouvement de contestation politique inédit qui enthousiasme le pays depuis fin février.
"C'est l'un des matches les plus importants de la vie de beaucoup de joueurs, a-t-il encore asséné."On a envie de terminer en beauté."
Sur et en dehors du terrain, a souligné son entraîneur."On veut être représentatifs et montrer au monde ce que les Algériens sont capables de faire, comme c'est le cas avec les manifestations chaque vendredi.On veut être heureux et célébrer dans l'ordre, tout en ayant le respect des pays dans lesquels on se trouve.C'est très important pour nous."
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EN ATTENDANT LA COUPE
EXCLUSIF SENEPLUS - À quelques heures de la finale de la Can opposant le Sénégal à l'Algérie, Dakar arbore fièrement les couleurs de la nation - L'issue de cette rencontre au sommet ne fait l'ombre d'aucun doute pour les inconditionnels des Lions
Ababacar Sadikh Sall et youssouf Ba |
Publication 19/07/2019
A quelques heures du coup d'envoi de la finale de la Can opposant le Sénégal à l'Algérie au Caire, Dakar arbore fièrement les couleurs de la nation. Très confiants quant à l'issue de ce match, les supporters n'attendent que la coupe. Pour ces indécrottales supporters, c'est au tour des Lions de soulever ce trophée continental pour la première fois de leur histoire.
SOUTIEN ET ENCOURAGEMENTS AUX LIONS
face à une équipe algérienne à l’ambition affichée et débordante, soyez aussi tranchants que le sabre d’El Hadji Oumar Foutiyou Tall - L’audace et la persévérance de Cheikh Amadou Bamba doivent vous guider - MESSAGE DU FRN
SenePlus publie ci-dessous, le message du FRN, en soutien aux Lions, engagés dans la finale de la CAN 2019, ce vendredi 19 juillet.
« Sous le regard du Sphinx, ce « colosse imperturbable » et solitaire, Il ne vous reste qu’une marche à franchir, pour écrire une histoire qui accompagnera les pyramides de Guizèh dans leur marche éternelle.
Pour y parvenir, nul besoin de chercher ailleurs. Vous devez puiser à une seule source, le Sénégal.
Le vendredi 19 juillet 2019, dans le stade du Caire, face à une équipe algérienne à l’ambition affichée et débordante, soyez aussi tranchants que le sabre d’El Hadji Oumar Foutiyou Tall.
Adossez-vous sur le patriotisme et la témérité du Damel Lat Ddior Ngoné Latyr Diop.
Rappelez –vous le courage et la dignité du Burba Alboury Seynabou Ndiaye.
Résistez aussi ardemment qu’Aline Sitoé Diatta et les héroïques femmes de Nder.
L’audace et la persévérance de Cheikh Amadou Bamba doivent vous guider.
Usez de la stratégie et de l’intelligence d’El Hadji Malick Sy.
Jouez aussi finement que la plume de Cheikh Islam Ibrahima Niasse.
Soyez aussi patriotes que le cardinal Hyacinthe Thiandoum.
Interrogez votre intérieur, vous y trouverez aussi certainement autant d’autres valeurs qui vous armeront pour aller à la victoire.
Nous sommes rassurés, parce que vous nous avez gratifiés de combats dignes des lions que vous êtes, depuis le début de la compétition.
Unanimement, le Front de Résistance Nationale vous félicite, vous encourage et vous souhaite une victoire sans bavure.
Dieu fasse que vous reveniez au Sénégal, auréolés du titre de champion d’Afrique de football.
La jeunesse de votre pays est pressée et impatiente de communier avec vous dans la ferveur. »