Quatre jours avant le décollage du premier vol de l’édition 2019 du Hajj à la Mecque, le ministre du Tourisme et des transports aériens, Alioune Sarr, a visité hier les installations de l’aérogare des pèlerins de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aidb). Il s’est dit rassuré des dispositions prises pour un bon déroulement du Hajj.
Le Hajj 2019 pour les pèlerins sénégalais débute le 22 juillet prochain. Le premier vol pour la Mecque quittera l’Aéroport international Blaise Diagne(Aibd) de Diass ce lundi pour Médine. C’est ce qui ressort de la visite effectuée hier par le ministre du Tourisme et des transports aériens au niveau de l’Aérogare des pèlerins de l’Aibd. Alioune Sarr s’est félicité des dispositions prises par l’exploitant de la plateforme aéroportuaire Limak Aibd Summa S. a(Las), et Aibd assistance services(2AS) sur le contrôle de l’aéroport. Mais aussi et surtout de la participation de l’ensemble des services de l’Etat, de la police, de la gendarmerie et de la Douane, au service de la Délégation générale au pèlerinage qui «est l’architecte de cette opération».«Nous nous félicitons des dispositions qui ont été prises par l’ensemble de ces services pour que nos compatriotes puissent faire un pèlerinage dans la sérénité, la paix mais également en respectant toutes les normes de sûreté et de sécurité.» Il se dit d’autant plus rassurer que les organisateurs ont acquis«l’expérience de l’année dernière». Il reste ainsi convaincu que «les 12800 Sénégalais qui vont aller au Hajj peuvent être rassurés quant aux dispositions prises dans la gestion du flux mais également dans la gestion des bagages pour qu’il n’y ait pas de difficultés pour les pèlerins avant, pendant et après le pèlerinage».
Le ministre Alioune Sarr a surtout insisté sur la formation des personnes devant accueillir les pèlerins. Car explique-t-il, «nous voulons qu’elles soient des personnes agréables parce que pour la plupart de nos compatriotes il y a certains qui vont prendre l’avion pour la première fois. Donc il est extrêmement important que les personnes qui accueillent sachent qu’elles ont affaire à des novices, à des personnes qui ont besoin d’être rassurées parce que stressées». A sa suite, le Secrétaire général de Las, Pape Mahawa Diouf, relève que les dispositifs d’accueil et d’information pris l’année dernière ont été renforcés. De même que «les mesures prises ont été consolidées». Il s’agit notamment de la gestion du parking mais également le désengorgement des lieux devant recevoir les pèlerins. Du reste, signale-t-il, «le même cadre qui permettait d’avoir une qualité de service, à la fois pour les pèlerins et leurs accompagnants, est maintenu. Le personnel pour aider à l’orientation des pèlerins, idem».Aussi, poursuit le Sg de Las,«nous avons aménagé des chapiteaux, un restaurant, un espace prière mais également des services enter mes de télécommunications, de santé, d’accueil, d’information et d’orientation seront ici présents».
Pape Mahawa Diouf insiste : «Nous sommes sur la même pente d’amélioration que l’année dernière. Il est possible que nous ayons un Hajj du point de vue aéroportuaire sans couacs et en parfaite synergie avec les autorités de l’aviation civile, en particulier l’Anacim.» Il indique en outre : «L’Aibd s’est mobilisé pour faire en sorte que le pèlerinage soit une expérience positive et exceptionnelle. C’est ce à quoi le gouvernement travaille avec la délégation mais aussi ici au niveau de l’aéroport Las a mobilisé toutes ses ressources pour que ça soit un succès.» Aussi le Sg de Las d’estimer, en plus des 12 800 pèlerins des vols organisés par la Délégation et le gouvernement, 5 autres vols supplémentaires d’Emirats sont prévus au niveau de l’aérogare principale. Pour dire, selon lui, «les ressources de l’aéroport sont mobilisées et fin prêtes pour organiser ce pèlerinage au niveau de l’aéroport Blaise Diagne».
Joignant sa voix, à celle du Secrétaire général de Las, le Délégué général adjoint au pèlerinage, Ousmane Ndoye, s’est dit très satisfait des améliorations faites cette année à l’Aibd pour une bonne organisation du Hajj. Il cite notamment la mise en place d’un desk information à l’entrée et la réception des pèlerins sur le parking. Et il espère qu’ «il n’y aura pas de couacs d’ici là. Nous sommes confiants parce que nous sommes très satisfaits de l’organisation»
PAR Pape NDIAYE
OUSMANE TANOR DIENG, UNE PLUME CISELÉE S’EST BRISÉE !
Selon ses anciens collaborateurs au Palais, OTD, alors directeur de cabinet de Diouf, avait une féconde inspiration de l’écriture au point qu’il n’aimait pas les citations dans ses discours
Aussi bien les soirs du 31 décembre que les veilles du 04 avril, il est de coutume que le président de la République s’adresse à la Nation. Ousmane Tanor Dieng alors premier conseiller technique du Président Léopold Sédar Senghor, ensuite directeur de cabinet du Président Abdou Diouf, faisait partie des grandes plumes qui se cachaient derrière les discours du Chef de l’Etat.
Les hommages, les louanges et témoignages sont unanimes. Monsieur Ousmane Tanor Dieng, le désormais défunt président du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct) et Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), qui vient de tirer sa révérence, était un homme d’Etat. Un homme de devoir, un homme de principes et de convictions. Un grand commis de l’Etat dans sa plus pure dimension. Au-delà de ces qualités multidimensionnelles, Ousmane Tanor Dieng fut un grand artiste de la plume. Le Sénégal n’échappe pas à la règle qui veut que le président de la République tienne la plume du premier au dernier mot. La plupart du temps, ses discours sont pré-écrits ou sont une compilation de plusieurs notes de ses conseillers techniques et diplomatiques.
De façon générale, derrière les discours de vœux du 31 décembre et les adresses à la Nation des veilles du 04 avril marquant la fête de notre indépendance que prononçaient les présidents Léopold Sédar Senghor — durant les dernières années de son magistère — et Abdou Diouf, se cachait une plume nommée Ousmane Tanor Dieng. Grâce à sa vaste culture dans tous les domaines, le défunt fils prodige de Nguéniène (Mbour), connaissait les moments et les circonstances qu’il faut pour utiliser le « expressions » fortes, les « mots » pathétiques et influents pour que le président de la République puisse toucher la sensibilité sociale et politique du peuple qui l’écoutait.
Selon ses anciens collaborateurs au Palais, Ousmane Tanor Dieng, alors directeur de cabinet de Diouf, avait une féconde inspiration de l’écriture au point qu’il n’aimait pas les citations dans ses discours. Plutôt, il aimait utiliser des références pour mieux crédibiliser la parole du chef de l’Etat face à son peuple. De Senghor à Abdou Diouf, les collaborateurs sachant bien écrire, les bonnes plumes comme on dit, à l’image d’Ousmane Tanor Dieng ont dû leur longévité à la Présidence à leurs talents épistolaires. Ils en ont profité pour connaitre et côtoyer les présidents (Senghor et Diouf) qui les ont transformés en homme d’Etat.
Un rédacteur républicain
Il y a trois ans, nous avions publié un dossier consacré aux grandes plumes de la Présidence où le doyen Ibrahima Dème, ancien conseiller en communication du président Senghor racontait que la plupart des rédacteurs d’alors de la Présidence comme Tanor Dieng, Babacar Carlos Mbaye, Moustapha Ka, Christian Valentin, Babacar Ba, Abdoulaye Makhtar Diop, Djibo Ka, Moustapha Niass et Ousmane Camara sont issus du lycée Faidherbe, le seul lycée d’excellence du Sénégal et de l’Aof. Considéré parmi les meilleurs de sa génération, Ousmane Tanor Dieng était presque le « greffier en chef » de la Présidence ou celui qui tenait régulièrement la plume pour les grands discours. « Et si le président Léopold Sédar Senghor a maintenu Ousmane Tanor Dieng longtemps à ses cotés, c’est parce qu’il a toujours donné satisfaction. Non seulement Tanor Dieng fut un excellent diplomate, mais il écrivait très bien les discours puisqu’il est doté d’une belle plume.
D’ailleurs, c’est pour cela qu’il a été confirmé par le président Abdou Diouf » témoignait à l’époque Souty Touré, ancien ministre de la Décentralisation sous le régime d’Abdou Diouf « Même Abdou Diouf, lui-même, était une excellente plume sous Senghor. Exactement comme Ousmane Tanor Dieng était sous Abdou Diouf » confirmait notre confrère et doyen, Ibrahima Dème qui termina sa carrière comme consul général du Sénégal à Rabat. Il faut dire toutefois que, devenu ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, OTD n’a plus eu le temps de rédiger des discours. Il s’est donc déchargé de cette tache sur le journaliste et philosophe Cheikh Tidiane Dièye qui, en temps que conseiller spécial numéro 1 (CS 1) du président Diouf, s’acquitta à merveille de ce travail, les textes qu’il écrivait pour son patron étant des chefs d’œuvre d’écriture. Ousmane Tanor Dieng, une plume qui véhiculait la bonne parole citoyenne et républicaine s’est brisée à jamais !
«QUE CETTE GÉNÉRATION FASSE MIEUX QUE CELLE DE 2002»
Dans un entretien accordé à So Foot, l’ancien international, Ferdinand Coly, a fait part de son souhait de voir la bande à Sadio Mané offrir au Sénégal son premier titre continental
Il y a dix-sept ans, le 10 février à Bamako, le Sénégal s’inclinait en finale de la CAN 2002 face au cameroun (0-0, 2-3 au tab). L’ancien défenseur Ferdinand coly, qui en était, rêve que l’équipe d’Aliou cissé, son coéquipier à l’époque, fasse mieux ce soir au caire contre l’Algérie. Dans un entretien accordé à So Foot, l’ancien international a fait part de son souhait de voir la bande à Sadio Mané offrir au Sénégal son premier titre continental.
Le Sénégal était annoncé comme un des favoris avant la CAN, un statut que le sélectionneur et les joueurs refusaient. Pourtant, il est en finale..
J’avais lu ou écouté les différentes déclarations. Moi, cela ne m’a pas surpris que le coach ou les joueurs tiennent un discours mesuré. Ils disaient juste que le Sénégal avait des ambitions, mais que d’autres équipes pouvaient revendiquer ce statut de favori, comme l’Égypte par exemple. Il y avait une certaine humilité, du bons sens aussi. Cela m’a plu. Aujourd’hui, le Sénégal est en finale. Cela n’est arrivé qu’une fois, en 2002, et cela s’est mal terminé pour nous. C’est peut-être aussi pour cela que les paroles étaient mesurées, sages. La stratégie était bonne. La preuve...
cette génération a fait aussi bien que la vôtre...
Depuis des années, le Sénégal est présenté comme une grosse équipe en Afrique. Mais elle n’a toujours rien gagné, et on est un peu la risée des autres, de ceux qui ont gagné au moins une fois la CAN. Donc, ce que je veux, c’est qu’on soit champion d’Afrique. Et que cette génération fasse mieux que la mienne ! Pour ma part, il n’y aurait aucune jalousie. Ce serait stupide. Je ne vais pas revenir sur le terrain. Cette équipe est en train d’écrire son histoire, qu’elle aille au bout. Ce serait fantastique. Quelque part, elle est dans la continuité de ce qui avait été fait en 2002. L’époque, c’est vrai, n’était pas la même. En quatre mois, on avait joué la CAN, puis la Coupe du monde ! Ensuite, le foot sénégalais avait connu un creux, de quelques années. Et depuis 2011, c’est reparti, avec Amara Traoré, puis Giresse et Aliou Cissé .J’ai été team-manager de la sélection, il y a des joueurs que j’ai vu débuter. Huit ans plus tard, ils ont la possibilité de devenir champions d’Afrique. Tout ça s’est construit sur la durée.
Quelle impression vous a fait le Sénégal depuis le début de cette CAN ?
Il a passé le premier tour logiquement avec l’Algérie. C’était tout de même prévisible, sans faire injure à la Tanzanie et au Kenya. La défaite face à l’Algérie (0-1) a montré que les Algériens avaient du répondant au niveau physique, et je pense qu’Aliou Cissé saura comment aborder ce match. On a vu une équipe sénégalaise qui a fait le job au premier tour. Contre l’Ouganda (1-0), puis contre le Bénin (1-0), des équipes d’un niveau supérieur à la Tanzanie ou au Kenya, elle est montée en puissance, en montrant des choses plus cohérentes. C’est normal qu’une équipe monte en puissance. Au début d’un tournoi, il y a les effets de la saison, de la préparation, des adversaires très motivés...
On dit souvent que cette équipe n’est pas toujours spectaculaire..
Peut-être, mais elle gagne, elle avance... Elle est capable aussi de très bien jouer, mais elle s’appuie d’abord sur une défense très solide. Ensuite, elle a des individualités très fortes. Idrissa Gueye, dans un rôle plus offensif qu’à Everton, peut se projeter plus vite vers l’avant. Devant, il y a des mecs comme Mané, Sarr, Niang, capables de faire la différence n’importe quand. Il est vrai que si on compare les deux finalistes, l’Algérie propose un jeu plus spectaculaire. On ne peut pas le nier.
est-ce que cette équipe sénégalaise est à l’image de son sélectionneur ?
Oui, comme toutes les équipes. Elle est comme Aliou, capable du meilleur comme du pire.(Il éclate de rire.) Non, sérieusement, cela fait plus de quatre ans qu’il est là. Il a apporté sa rigueur, sa discipline, son sérieux. Il a atteint ses objectifs. Il a une Fédération qui le laisse travailler, et qui a compris que la stabilité technique était nécessaire. Aliou, quand il était joueur, était un bosseur. Il donnait tout sur le terrain. Il demande beaucoup à son équipe au niveau de l’implication, de l’intensité.
Parlez-nous de Sadio Mané. Sa CAN est-elle à la hauteur des attentes ?
Mané, on lui demande beaucoup. Parfois trop, car il ne peut tout faire. C’est un joueur de classe mondiale, qui vient de faire une grande saison avec Liverpool. Il est arrivé en Égypte fatigué. Mais il est petit à petit monté en puissance. Contre le Kenya (3-0), il met un doublé. Contre l’Ouganda, il marque. Face au Bénin, c’est lui qui fait la passe décisive pour Gueye. C’est le genre de joueur qui est capable d’influencer le cours d’un match. Pour l’instant, il fait le job. C’est un catalyseur, capable d’attirer l’attention des défenseurs adverses, de créer des brèches pour ses coéquipiers. Désormais, il s’apprête à disputer une finale, et c’est aussi dans ce type de match qu’un joueur de sa dimension peut être décisif.
contre la tunisie, en demi-finale (1-0), ce n’est pas lui qui a tiré le penalty, mais Henri Saivet.
Sadio Mané a manqué deux penaltys contre le Kenya et l’Ouganda. Et je crois qu’il s’était mis d’accord avec le staff technique pour ne pas tirer le prochain. Que ce soit Saivet qui ait été désigné ne me surprend pas, car on connaît sa qualité sur les coups de pied arrêtés. Et puis, il n’a pas raté son penalty, qui est plutôt bien tiré. C’est surtout Hassen, le gardien tunisien, qui fait un très bel arrêt. On verra qui tirera si le Sénégal bénéficie d’un autre penalty. Et si la finale se joue aux tirs au but, je suppose que Mané prendra ses responsabilités...
Kalidou Koulibaly, suspendu, manquera la finale. une absence forcément pénalisante pour les Lions ?
Koulibaly, c’est un top player, un cadre de l’équipe, un pilier de la défense. Alors, oui, son absence est un gros handicap, car il compose avec Kouyaté un duo très complémentaire. Mais celui qui devrait le remplacer, Salif Sané, n’est pas un petit nouveau. Il est en sélection depuis des années et il a déjà joué avec Kouyaté. Cissé a d’ailleurs eu raison de le faire entrer contre la Tunisie, pour lui donner un peu de temps de jeu. Il revenait de blessure depuis le premier match contre la Tanzanie (2-0).
Que devenez-vous depuis la fin de votre carrière ?
Je gère des affaires immobilières, j’ai aussi investi dans quelques restaurants. Et j’ai aussi une autre activité, dans l’agriculture, qui est plus un loisir. Je vis à Saly, à 80 kilomètres de Dakar, où c’est beaucoup plus tranquille. Dakar, ça peut devenir vite étouffant. Quand j’y viens, je ne reste pas trop longtemps. Ou alors, je me réfugie vite sur une petite île juste à côté, pour être au calme, quand je suis obligé de rester quelques jours dans la capitale. Mais pour la CAN, je me suis permis de m’accorder du temps. J’ai aménagé mon emploi du temps en fonction des matchs. J’ai quasiment tout vu. Et globalement, j’ai plutôt apprécié...
POURQUOI J’AI CHOISI TANOR DIENG COMME PREMIER SECRÉTAIRE DU PS
Pour se faire une idée des relations extrêmement fécondes entre Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng, il faut parcourir le livre « Abdou Diouf : Mémoires » paru en 2014
Résumé par Abdou Karim DIARRA |
Publication 19/07/2019
Pour se faire une idée des relations extrêmement fécondes entre Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng, il faut parcourir le livre « Abdou Diouf : Mémoires » paru en 2014 pour comprendre pourquoi l’ancien chef de l’Etat a porté son choix sur l’enfant de Nguéniène pour lui confier les rênes du Parti Socialiste en 1996. « Je n’ai jamais pris Ousmane Tanor Dieng en flagrant délit de déloyauté » a notamment le président Abdou Diouf.
Ce que beaucoup de Sénégalais ignorent, c’est que c’est grâce au défunt Djibo Ka que Abdou Diouf est entré en contact pour la première fois avec Ousmane Tanor Dieng. « …Djibo Kâ, non seulement a été dans l’UPS, donc il a milité bien avant Tanor Dieng, mais encore, il dit que c’est lui qui a recruté ce dernier. C’était à l’époque où j’étais Premier ministre et Djibo directeur de cabinet du Président Senghor. Un jour, j’ai reçu de lui un coup de téléphone et il m’a fait savoir que le cabinet avait besoin d’un deuxième conseiller diplomatique, et que le Président Senghor voudrait qu’on lui affecte un certain Tanor Dieng qui est aux Affaires Etrangères. Djibo m’ayant fait savoir que c’est le Président Senghor qui a décidé, immédiatement j’ai demandé au ministre des Affaires Etrangères d’affecter Tanor Dieng à la Présidence de la République. C’est ainsi que Tanor Dieng est arrivé à la Présidence de la République. Quand j’ai quitté la Primature, j’ai travaillé avec lui et je l’ai observé. Je ne peux vraiment que me féliciter de son travail. Il faisait toujours à temps le travail que je lui donnais. Je trouvais que c’était un garçon méthodique, sérieux, travailleur et cultivé. J’aime les collaborateurs qui font des discours aérés, avec des citations et c’est son cas. Je l’ai aussi beaucoup apprécié pendant la campagne difficile de 1990. Presque tous les jours, il m’envoyait un mot d’encouragement, me donnant également des idées sur tel ou tel point. Vraiment, je trouvais que c’est un garçon très bien et quand j’ai nommé Moustapha Ka qui était mon directeur de Cabinet, ministre de la Culture, Collin qui s’était très bien entendu avec Moustapha Ka était toujours Secrétaire Général de la Présidence de la République, mais j’ai constaté qu’il s’était très bien entendu avec Ousmane Tanor Dieng qui l’avait remplacé » écrit le président Abdou Diouf.
« En 1993, il était Directeur de campagne et là aussi, il avait très bien fait son travail et je n’étais pas le seul à penser que c’était un garçon qui pouvait au possible changer la structure du Parti. Comme le disait le Président Senghor en parlant de moi « je ne l’ai jamais pris en flagrant délit de déloyauté ». Je n’ai vraiment rien eu à lui reprocher. Je sais qu’il a eu des problèmes non seulement avec Djibo Ka mais aussi avec Moustapha Niasse. Les gens estimaient qu’il se positionnait déjà comme dauphin et cela a dû frustrer certains. Je pense quand même qu’en tant que Premier Secrétaire du Parti, au moment où Djibo était encore dans le Parti, j’aurais été à sa place, j’aurais fait un effort pour le retenir ; je serais même allé lui rendre visite chez lui, parce qu’en général, c’est celui qui est en position de force qui doit accepter d’aller vers celui qui est en position de faiblesse. Du moment que Niasse aussi se plaignait d’un manque de considération, quand il a senti qu’il y avait des frustrations chez lui, il aurait dû prendre sa voiture, aller lui rendre visite pour le maintenir dans le Parti. Mais j’ai l’impression qu’il s’est un peu comporté comme celui qui pensait que c’étaient des gens dont on devait se débarrasser et il en a profité, alors que cela nous affaiblissait. Moi par contre, une seule chose me préoccupait : l’Etat, le cadre macro-économique, les infrastructures à mettre en place, le développement et le rayonnement extérieur du Sénégal. En fait, tous les clignotants étaient au vert. Il y avait un classement des économistes qui établissaient les vingt pays ayant la meilleure croissance au monde et il y avait deux pays africains là-dans : le Sénégal et l’Afrique au Sud » écrivait encore le deuxième président du Sénégal dans ses mémoires.
« Je me suis toujours senti mal à l’aise dans cette fonction de SG du Parti en même temps Président de la République » dixit Abdou Diouf
Outre une réforme fiscale majeure destinée à l’époque aux régions, le président Abdou Diouf avait décidé de mettre en branle une autre Réforme qui concernait directement le Parti Socialiste dont il était le Secrétaire général. « Je n’étais pas formé au début comme un homme politique et ce n’est pas un militantisme qui m’a amené à prendre les rênes du pouvoir, mais c’est plutôt par la volonté d’un homme que je suis venu à la Présidence. Les charges nationales que j’ai exercées et qui m’ont donné la légitimité, c’est la volonté de Senghor puisqu’il aurait pu choisir quelqu’un d’autre. En fait, je dois à la vérité, dire que, quelque part, je me suis toujours senti mal à l’aise dans cette fonction de Secrétaire Général du Parti en même temps que Président de la République. Je trouve que j’étais beaucoup plus Président de la République, Chef de l’Etat, que le Secrétaire Général du Parti. C’est pourquoi, déjà, après ma réélection en 1993, j’ai pensé sérieusement à dire, comme dans les grandes démocraties, que je voudrais me décharger de mes fonctions de Secrétaire Général du Parti. J’ai voulu apparaître non plus comme un chef de parti, mais comme un chef d’Etat au-dessus de la mêlée et me consacrer à l’Etat, comme cela se fait dans les grandes républiques. J’y ai sérieusement pensé pendant toute cette période de 1993 à 1995, mais c’était difficile parce que mes camarades ne voulaient pas en entendre parler. Quand j’ai eu cet accident de santé en 1995, ils m’ont entouré de beaucoup d’affection et pendant que j’étais à l’hôpital, ils ont décidé que je devais être le candidat du Parti pour l’an 2000. Peut-être qu’en temps normal, cela ne se serait pas passé de cette manière. Devant le refus de mes camarades de me décharger des fonctions de Secrétaire Général du Parti, je leur ai alors proposé une solution, consistant à changer les statuts ; je deviendrais alors Président du Parti mais il y aura un Premier Secrétaire » explique Abdou Diouf dans ses mémoires.
En mettant Tanor Dieng comme 1er Secrétaire du PS, cela ne signifiait pas un dauphinat
« Il y avait vraiment un consensus pour qu’Ousmane Tanor Dieng, qui était coordonnateur, soit Premier Secrétaire du Parti. Cela ne signifiait pas qu’il était mon dauphin, mais tout le monde l’a interprété comme tel, surtout ceux qui aspiraient aussi peut-être à juste titre, à accéder à la tête du Parti, ou à la magistrature suprême après mon départ. C’est comme cela que les choses se sont passées. (…) Ce sont les contradictions internes du Parti qui sont à l’origine de nos problèmes. Comme je ne gérais plus le Parti, ils n’ont pas compris et ont pensé que je mettais Tanor en pôle-position pour la succession et cela, ils ne pouvaient pas l’accepter ; c’est de là que tous les problèmes sont partis » estime Abdou Diouf.
L’ancien chef de l’Etat explique que le Congrès de mars 1996 devait formaliser le tout et il avait été minutieusement préparé dans tous les comités, dans toutes les sous-sections, les sections, les coordinations, les unions régionales et les mouvements affilés ou intégrés. « Tout le monde avait préparé le Congrès qui ne devait pas prendre beaucoup de temps, car il n’y avait aucun débat à faire, puisqu’il s’agissait seulement de sanctionner ce sur quoi tout le monde était d’accord et cela, depuis 1993. On avait dit depuis cette date qu’Ousmane Tanor Dieng allait être chargé de la vie du Parti, le Président prendre de la hauteur et faire les grandes orientations. Donc, il n’y avait pas de Congrès sans débat, c’était une formalité à remplir et elle l’a été quand on a modifié les statuts du Parti. Ce sont les observateurs qui parlent de Congrès sans débat mais moi, j’ai continué à présider les Bureaux politiques, à tenir les Comités centraux et les Conseils nationaux aux dates régulières, j’ai continué à fonctionner en gardant les caractères d’un Parti socialiste, vraiment ouvert sur les problèmes de la Nation. (…).
Finalement, je pense que c’est quand Ousmane Tanor Dieng a commencé à présider les Bureaux politiques à ma place que l’impression a prévalu que j’avais abandonné le Parti en laissant quelqu’un qui devait être mon dauphin aux plans du Parti et de l’Etat le faire » explique Abdou Diouf. « Je peux comprendre maintenant que, pensant à Ousmane Tanor Dieng, les gens se remémoraient les conditions dans lesquelles le Président Senghor m’avait choisi pour sa succession. C’était un mauvais jugement car le Président Senghor avait choisi un dauphin et dès 1964, il pensait déjà à son successeur. Quant à moi, je n’ai pas voulu choisir un successeur, j’ai seulement voulu aménager les choses de façon telle que le travail d’équipe puisse continuer ; mais c’est la perception qu’en ont eu les gens qui a été mauvaise. Ils pensaient, en effet, que j’avais choisi Ousmane Tanor Dieng comme dauphin. Ce n’était pas exact, ce que je voulais c’était simplement que le travail du Parti continue avec quelqu’un qui était à côté de moi, qui pouvait donc recueillir mes instructions plus facilement » témoigne Abdou Diouf dans la partie de ses Mémoires consacrée au défunt Ousmane Tanor Dieng.
La lettre d’Iba Der Thiam qui change tout…
« Mais comme on dit, très souvent les grandes choses ont de petites causes. Un jour, j’ai reçu une lettre d’Iba Der Thiam dont il avait donné d’ailleurs une copie à la presse, ce qu’il faisait très souvent puisque c’est des lettres ouvertes qu’il m’écrivait. Il me disait qu’il trouvait vraiment que ce n’était pas très démocratique que je tienne les réunions de mon Bureau politique à l’Assemblée Nationale. Sur le coup, n’ayant pas beaucoup réfléchi, j’ai dit qu’il avait peutêtre raison, même si, après information, j’ai su qu’en France, où nous avons quand même un régime démocratique, les réunions de Parti peuvent se tenir à l’Assemblée nationale dans les locaux réservés au groupe parlementaire du Parti. Donc, j’ai dit bon d’accord, on fera nos réunions de Bureau politique désormais à la Maison du Parti.
«Quand la décision fut connue, je vis dans la presse l’article d’un journaliste disant : holà là ils nous font bien du tort ; vous vous rendez compte des difficultés de la circulation, si en plus, nous devons avoir le cortège présidentiel depuis le Palais jusqu’à la Maison du Parti tous les mercredis, on est fichu. C’est à ce moment-là que j’ai décidé que je ne présiderai plus le Bureau politique, parce que je crois en mon âme et conscience que le journaliste avait raison de dire que j’arrêterai toute la circulation pour une réunion de parti. Alors donc j’ai dit au Premier Secrétaire de présider désormais les réunions du Bureau politique et moi je me déplacerai uniquement pour les Conseils nationaux et peut-être pour les Comités centraux. C’est comme cela que les choses se sont passées.
Evidemment, il y avait aussi d’autres ambitions et c’est ce qui expliquera le départ de Djibo Ka plus tard. J’imagine que s’il n’y avait pas eu cette lettre d’Iba Der Thiam et si j’avais continué à présider le Bureau politique et à suivre la vie du Parti, peut-être que tout le monde serait resté. On ne peut pas refaire l’histoire. Cependant, à partir de ce moment, se sont posés les problèmes de dauphin, avec la formation de clans pour ou contre au sein du Parti. Djibo commençait à développer une hargne envers Ousmane Tanor Dieng. J’avais toujours confiance en lui, mais il était fâché qu’on ne lui demande pas de préparer les élections. Comme il était aux Affaires Etrangères, je ne pouvais pas lui demander de continuer de s’occuper du Parti, il était occupé et trop mobile du fait de son poste de ministre des Affaires Etrangères, donc il fallait quelqu’un d’autre. Il lançait ainsi de petites phrases qu’on me rapportait. Par le biais des services de sécurité, ceux du ministère de l’Intérieur et de la Présidence de la République, j’entendais beaucoup de choses venant de lui. Ma conviction était que ce n’était pas Ousmane Tanor Dieng qui provoquait mais que c’était lui qui ne pouvait pas supporter qu’Ousmane Tanor Dieng soit à ce poste-là, à côté de moi et en quelque sorte soit en position de dauphin.
Pourtant, si j’ai proposé de rester Président du Parti avec un Premier Secrétaire Chargé de la gestion quotidienne du Parti, c’est parce que je pensais qu’il était plus simple que cette gestion quotidienne soit assurée par quelqu’un qui soit à côté de moi. Evidemment pour Tanor, c’était bien sûr une position en or puisqu’il se retrouvait à la place de celui qui était le plus proche du Chef de l’Etat et qui en même temps, était le collaborateur le plus proche du Chef du Parti. Quand on analyse çà avec le recul, c’est vrai qu’on peut se dire que c’est une double confiance qui conduit tout droit vers ce soit disant dauphin » conclut Abdou Diouf.
«RIEN QUE POUR TANOR ET POUR CE MERVEILLEUX PEUPLE, NOUS AVONS L’OBLIGATION D’ALLER CHERCHER LE TROPHEE !»
Depuis Le Caire où il se trouve, « Le Témoin » a joint M. Abdoulaye Sow, le vice-président de la Fédération sénégalaise de football, pour une interview express à propos de la finale de ce jour
M. Sow, à quelques heures de la finale qui va opposer le Sénégal à l’Algérie, quel est l’état d’esprit de l’équipe au Caire ?
L’état d’esprit est le même que depuis le 23 juin. L’équipe est concentrée sur son sujet et a envie d’écrire une nouvelle page de l’histoire de notre football.
Quel discours avez-vous tenu aux joueurs ?
Vous savez, il est difficile de tenir un quelconque discours à des joueurs qui se sentent eux -mêmes motivés. Ils ont tous compris le sens de leur mission et travaillent à la réussir. Prions que Dieu soit avec le Sénégal pour marquer l’histoire.
Finalement, le chef de l’Etat ne fera pas le déplacement. Est-ce que cette absence ne va pas influer négativement sur le mental des joueurs ?
Le chef de l’Etat est un de absents le plus présent. Le deuil qui frappe la nation, avec la disparition difficile du président Ousmane Tanor Dieng, est une raison que personne ne peut réfuter. Au contraire ! Avec la personnalité du disparu et les relations séculaires qu’ils ont entretenues, personne n’aurait pu comprendre que le Président agisse autrement que comme il a fait. Personnellement, je voudrais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour rendre hommage au Président Ousmane Tanor Dieng. J’avais des relations privilégiées avec lui au-delà de la passion du football que nous partagions. Rien que pour cet homme et pour ce merveilleux peuple, nous avons l’obligation d’aller chercher le trophée. Cela dit, le Chef de l’état ne nous a pas quittés un seul instant depuis le début de cette aventure.
La suspension de Koulibaly est sans doute un énorme coup pour l’équipe. Comment se sentent les joueurs ?
L’absence de Kalidou fait mal au cœur eu égard aux qualités de l’homme sur la pelouse comme dans la vie du groupe. Mais ce sont aussi les règles du jeu et il faut faire avec. Ses coéquipiers joueront pour lui. J’en suis certain.
LES INGENIEURS SENEGALAIS TROUVENT UN CODE D’IDENTIFICATION UNIQUE
Les professionnels de la santé de notre pays viennent de marquer un énorme coup. Ils ont créé un système anonyme d’identification unique qui permettra d’éviter d’enregistrer doublement une personne vivant avec le Vih/Sida.
L’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de la Formation (Iressef), sous la conduite de l’équipe de surveillance épidémiologique du Pr Souleymane Mboup, a mis en place un système anonyme d’identification unique de personne vivant avec le Vih /Sida. Une première en Afrique de l’Ouest grâce à la collaboration des ingénieurs du Centre de Calcul de l’Ugb de Saint-Louis.
Les professionnels de la santé de notre pays viennent de marquer un énorme coup. Ils ont créé un système anonyme d’identification unique qui permettra d’éviter d’enregistrer doublement une personne vivant avec le Vih/Sida. Ce, dans le but de mieux recenser les malades et de rendre plus fiables les statistiques. Un pur produit local ! C’est hier, à l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de la formation (Iressef) que le lancement du code d’identification unique des patients a été effectué. Le code permettra de recenser et d’identifier les patients reçus au laboratoire pour le dépistage du Vih. Ceci grâce à un code anonyme spécifique à la structure pour éviter de réenregistrer ce même patient dans la même structure ou ailleurs. Pour corriger les dysfonctionnements notés auparavant, l’Iressef, sous la conduite de l’équipe de surveillance épidémiologique du professeur Souleymane Mboup, a mis en place un système anonyme d’identification unique. Une première en Afrique de l’Ouest grâce à la collaboration des ingénieurs du Centre de Calcul de l’Ugb de Saint-Louis.
Cette découverte est très importante dans la surveillance des cibles mobiles qui ne seront dénombrées qu’une seule fois, quel que soit leur lieu de dépistage à travers toutes les régions qui disposent déjà de ce système. La coordonnatrice du programme de surveillance sentinelle au niveau de l’Iressef Diamniadio, Dr Astou Guèye, est revenue sur l’importance de ce système. « Cet atelier de présentation des résultats issus du code d’identification unique de Sencas a été réalisé au niveau de Diamniadio du 16 au 18 juillet dernier. Le système est très important dans la mesure où il nous permet d’identifier une personne qui est positive une seule fois. Donc, une fois que la personne est dépistée positive, lorsqu’on l’enregistre dans le système, on ne peut plus l’enregistrer à nouveau. Parce qu’on sait qu’il y a des personnes qui vivent avec le Vih et qui font plusieurs structures. Donc, on pouvait compter une seule personne plusieurs fois. Le code d’identification unique permet justement d’éviter ces doublons. D’où l’importance de ce nouveau système. Il est en œuvre actuellement dans plusieurs sites notamment au niveau des régions de Dakar, de Kaolack, de Tambacounda, de Sédhiou, de Kédougou et de Ziguinchor.
Dans ces régions, nous avons 27 sites où nous sommes en train de mener ces activités d’identification qui vont être déployées dans d’autres sites qu’on appelle des sites « nama intra xell », présents dans le district de Mbour où nous serons au niveau de l’hôpital régional de Mbour. Nous serons également à l’IRESSEF au niveau du bureau de dermatologie et du bureau de prise en charge », explique Dr Astou Guèye. Elle se réjouit que ce système soit conçu localement. « C’est un produit local qui a été fait grâce à la collaboration des ingénieurs du centre de l’Ugb de Saint-Louis et actuellement le serveur est basé au niveau de l’Adie. Donc, c’est un « made in Senegal ». Tout a été fait au Sénégal par les ingénieurs du pays », se félicite-t-elle.
«ECO », ENTRE CONFUSION ET DIVERGENCES
Le projet de monnaie unique en Afrique de l’Ouest fait couler beaucoup de salive et d’encre. Pour l’heure, plusieurs contours de cette monnaie demeurent inconnus, mais beaucoup sont pessimistes quant à son utilité.
Depuis quelques jours des informations relatives à la nouvelle monnaie unique des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, “Eco”,circulent. Elles viennent de citoyens lambda sénégalais et d’autres vivants dans les pays membres de la CEDEAO. Tout est parti d’un journal malien “le démocrate” qui, dans une de ses éditions, a affirmé qu’un Euro serait l’équivalent de 1200 Eco contre environ 655 F CFA. Le journal ajoute que l’impression des billets se fera toujours en France, comme pour le F CFA. Le quotidien ne cite cependant aucune source. Comme une traînée de poudre cette information s’est répandue sur les réseaux sociaux animant bon nombre de débats tantôt passionnés, tantôt scientifiques. Toutefois, aucune autorité étatique, aucun économiste n’a confirmé ses allégations. “Il n’existe à ce jour aucune valeur de la monnaie ni par rapport à l’Euro encore par rapport à d’autres monnaies. C’est pareil pour l’impression des billets, on ignore le lieu choisi. Les Etats doivent d’abord lancer le marché, faire un appel d’offres. Rien de tout cela n’est encore clair”, affirme le spécialiste et formateur en économie, Abdou Diaw.
Toutefois, Mamadou Koulibaly, professeur d’économie à l’Université d’Abidjan, a confié récemment qu’”ils (les pays de la Cedeao) vont continuer imprimer l'Eco où le franc CFA s’imprime aujourd’hui. Quand c’est imprimé à l’extérieur, ça ne donne pas plus d’assurance, mais ça permet d’économiser au moins sur les coûts d’imprimerie et les risques de falsification ou de détournement. Mais ça n’implique pas que les pays dans lesquels ces monnaies sont imprimées aient le pouvoir d’imposer aux pays titulaires de cette monnaie leurs prérogatives, leurs desiderata, leurs politiques économiques, les dévaluations quand ils veulent, les pressions politiques et autres”.
Une monnaie controversée
Selon le journaliste Abdou Diaw, il s’avère plus facile de réformer le franc CFA c’est-à-dire revoir la coopération avec l’Euro que de créer une nouvelle monnaie en quatre ou cinq mois. “Les pays gagneraient à revoir les conditions monétaires du franc CFA par exemple revenir sur la parité fixe et opter pour parité flexible ou flottante, ou encore à renégocier le taux d’intérêt sur les différents dépôts faits à l’étranger”, ajoute-t-il. La parité flottante inclue une variation de la monnaie en fonction des lois du marché, en fonction donc de la demande et des différentes transactions faites sur la monnaie. Ce qui est le cas du dollar, par exemple. Actuellement, c’est la parité fixe (1euro=665 FCFA) qui a été adoptée pour l’Eco. Par ailleurs, à l’image d’autres économistes sénégalais tels que Ndongo Samba Sylla, Abdou Diaw estime que les pays membres de la CEDEAO n’ont pas rempli les conditions nécessaires à la création d’une nouvelle monnaie unique.
A l’en croire, les critères de convergence ne sont toujours pas de mise, surtout que les Etats membres ne sont pas au même niveau de développement économique. En effet, tous les pays ne maitrisent pas l’inflation ni le niveau de leur dette. “La norme d’endettement est fixé à 70% or au Sénégal, par exemple, l’endettement est à 70, 1 %, chaque pays a ses réalités. Il y a également le déficit public qui normalement ne doit pas dépasser 3%, mais dans notre pays, il est entre 4 et 5%”, explique-t-il. Autant de divergences qui rendent difficile la mise en œuvre d’un projet de monnaie unique.
Dans une de ces déclarations, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a affirmé qu’en 2020, l’entrée des pays dans l’Eco ne sera pas effective pour tous les pays. Il s’agira d’abord des pays de l’Uemoa, les autres suivront progressivement. Encore une annonce qui a créé une vague de réactions sur le Net, car excluant les autres membres de la Ceadeao.
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’Eco est bien loin de faire l’unanimité. La plupart des internautes déplorent une décision prise par une minorité “les dirigeants africains” manipulée par la France. D’autres encore ne voient aucune différence et l’économiste Ndongo Sylla va jusqu’à dire que “la monnaie unique de la Cedeao pourrait être pire”. Sur les 15 pays concernés, huit utilisent le franc CFA et neuf par mieux impriment leur monnaie sur place. Le Nigeria, le Ghana, la Gambie font partie des pays qui ont leurs propres monnaies
LES «LIONS» À 90 MINUTES DE L'HISTOIRE
Sénégal / Algérie de ce soir (19h00 Gmt) est l'affiche de la finale de la Can 2019.
Sénégal / Algérie de ce soir (19h00 Gmt) est l'affiche de la finale de la Can 2019. Les « Lions » qui avaient perdu en phase de poules contre le même adversaire auront comme objectif de prendre leur revanche et décrocher ainsi leur premier titre continental.
Le stade du 30 juin du Caire sera aujourd'hui le théâtre d'une chaude explication entre « Lions » et « Fennecs ». Pour cette 32ème édition de la Can 2019, le Sénégal et l'Algérie se retrouvent en finale, avec comme enjeu le titre continental. Une rencontre qui s'annonce difficile, vu le passé de ces deux formations. Lors de cette édition égyptienne, l'Algérie a eu à battre le Sénégal(1-0), lors de la deuxième journée des phases de poules. Ce qui reste jusque-là le seul revers des hommes d’Aliou Cissé dans cette compétition. Mais ce soir, le contexte est différent. Et chacune des équipes viendra avec des motivations différentes.
LE SENEGAL N’A JAMAIS BATTU L’ALGERIE EN CAN
Adversaire régulier du Sénégal sur ces dernières éditions, l'Algérie n'a jamais perdu en Can contre les « Lions ». Avant la finale de ce soir, Algériens et Sénégalais se sont croisés à 22 reprises. Le dernier duel entre les deux équipes date du 27 juin dernier, soldé par la victoire (1- 0) des « Fennecs ». Le bilan global est largement défavorable aux Sénégalais qui comptent 13 défaites, 4 victoires et 5 nuls.
UN DUEL MANE / MAHREZ
Le match de ce soir offrira un duel entre les deux stars de ces deux équipes. Déterminant depuis le début de la compétition (3 buts), Sadio Mané aura un rôle particulier. Champion d'Europe avec Liverpool, le natif de Bambali est attendu pour faire briller son équipe. En plus du collectif, il aura à cœur d'améliorer ses statistiques lors de cette ultime rencontre. Avec trois buts, il devra sortir une grosse performance pour refaire son retard sur Odiom Ighalo. Buteur mercredi lors de la petite finale contre la Tunisie (1-0), le Nigérian a ramené son total à cinq unités (il est pour le moment le meilleur buteur du tournoi).
En face, l'Algérie comptera sur sa vedette Riyad Mahrez. Auteur du but qualificatif contre le Nigeria en demi-finale (2-1), le joueur de Manchester City sera très attendu. Doté d'une technique et d'une aisance dans son jeu, le capitaine des « Fennecs » sera un vrai client pour la défense sénégalaise. Avec trois buts (à égalité avec Mané), le natif de Sarcelles (France) sera l’atout offensif numéro un de Belmadi. Finaliste malheureux en 2002 (défaite contre le Cameroun), le Sénégal tentera de remporter son premier titre africain. Pour y arriver, Aliou Cissé devra trouver la bonne formule pour vaincre le signe indien, face à une équipe coriace et pas facile à manœuvrer. La soirée sur les bords du Nil promet d’être âpre.
GUERRE FROIDE LE LONG DE LA FRONTIÈRE SÉNÉGALO-BISSAU-GUINÉENNE
Tous les éleveurs du département de Goudomp, région de Sédhiou, sont armés et déterminés à protéger leurs biens et faire face aux voleurs organisés en bandes armées qui écument la zone
La tension est vive à la frontière entre le Sénégal et la Guinée Bissau. Tous les éleveurs du département de Goudomp, région de Sédhiou, sont armés et déterminés à protéger leurs biens et faire face aux voleurs organisés en bandes armées qui écument la zone. Ils accusent l’Etat sénégalais de laisser faire et les autorités bissau-guinéenne d’être de connivence avec ces bandes. EnQuête s’est rendu dans le département de Goudomp et le long de la frontière Sénégalo-Bissau-guinéenne.
Lundi 15 juillet 2019, dans le ciel, de gros nuages assombrissent le département de Goudomp, localité située dans la région de Sédhiou. Malgré cette menace de pluie, une douce chaleur règne. A perte de vue, une nature généreuse étale sa verdure. Cette beauté sauvage étreint le visiteur. Mais, pas sûr que les populations de la contrée y soient encore sensibles, à cause des vols récurrents de bétail dont le département de Goudomp est en proie. Un phénomène devenu un véritable cauchemar pour les éleveurs et qui se traduit en guerre froide, le long de la frontière. EnQuête s’est rendu dans les communes de Djibanar, de Samine, de Niagha, de Simbadi Balante, de Tanaff, entre autres, du département de Goudomp. Le constat est que la quasi-totalité des propriétaires de troupeaux rencontrés ont des fusils sans ou avec autorisation administratives. Le port d’armes est un constat général. Une inimitié grandit entre les peuples des deux pays éleveurs.
Des milliers de bêtes emportées en Guinée Bissau, depuis des années
Les vaches sont les premières victimes de ces vols. Ensuite, il y a les moutons et les chèvres. Le département de Goudomp a reçu plusieurs visites d’individus non encore identifiés qui ont emporté avec eux des centaines de bêtes. Le 03 juillet dernier, 200 têtes de bœufs appartenant au président des éleveurs de Goudomp ont été emportées par une bande armée en direction de la frontière avec la Guinée Bissau. Les faits se sont déroulés à Baconding, un village situé à quelques jets de pierres du chef-lieu de département. Après avoir constaté la disparition des bêtes, les populations, comme d’habitude, se sont lancées à leur trousse. Après de longues heures de recherches dans la zone frontalière, elles ont pu retrouver 198 têtes de bœufs vers Singhere, commune de Kaour. Dans le village de Bafata situé à 5 km de la frontière avec la Guinée-Bissau, commune de Djibanar, 25 vaches ont été emportées, il y a quelques jours, par des individus armés toujours en direction de la Guinée Bissau. Jusqu’aussi, les bêtes volées n’ont pas été retrouvées. La commune de Niagha n’est aussi pas en reste. Au cours des deux dernières années, 201 bœufs et 102 petits ruminants ont été volés, sous le regard impuissant de leurs propriétaires. Ces quelques exemples prouvent que ce mal pourrait créer, un jour, une profonde crise diplomatique. Puisque les propriétaires sur les nerfs et excédés n’entendent plus se laisser faire. D’où la course à l’armement.
Payer pour récupérer ses propres bêtes
En effet, dans cette partie du pays, même le fait de partir à la recherche de ses bêtes volées peut être périlleux. Car, les bandits sont armés et prêts à tout pour garder leur butin. Au cours des recherches, les propriétaires sont exposés sans cesse à des attaques et, souvent, essuient des fusillades. Certains éleveurs arrivent à identifier leurs bœufs volés dans le territoire bissau-guinéen. Par contre, ils rencontrent toutes les difficultés du monde pour les récupérer. “Il arrive qu’on nous demande de verser des sommes exorbitantes pour rentrer en possession de nos bœufs retrouvés. Il nous arrive de verser de l’argent, et parfois, nous perdons non seulement nos vaches retrouvées, mais également la somme donnée. C’est pourquoi, nous interpelons les autorités sénégalaises à prendre à bras le corps cette problématique, pour nous accompagner dans la lutte contre ce vol de bétail, mais aussi, nous aider en tant qu’éleveurs dans la recherche de nos bœufs volés et conduits en Guinée Bissau”, s’exclament Moussa Baldé, propriétaire d’un troupeau de 300 bœufs. D’après Assane Kourouma, élu local, ce phénomène demeure un fléau. “La population du département de Goudomp n’a plus le goût du lait naturel. La viande est devenue une denrée rare, tellement, elle est chère”, dit-il. Arouna Mané ne dit pas autre chose et fait remarquer que “cette situation continue à nuire au développement du Balantacounda. Depuis tous petits bergers, nous conduisons nos vaches dans les rizières. Parfois, nous rencontrons des voleurs qui nous menacent de mort, si nous refusons de leur remettre nos bêtes”. “Les autorités sénégalaises et Bissau-guinéennes, poursuit-il, attendent que le pire se produise pour réagir. Ce sera alors trop tard”.
Les propriétaires de troupeaux armés de fusils
Interrogés sur le port d’armes, la plupart des propriétaires de troupeaux expliquent que qu’ils ne peuvent “plus attendre les autorités sénégalaises et Bissau-guinéennes pour la promotion d’une approche transfrontalière qui prend en charge l’épineuse question du vol de bétail’’. “Car, dit-on, chaque année, nous perdons des dizaines et des dizaines de bêtes. Chaque propriétaire de troupeaux a un ou deux fusils pour protéger son troupeau contre les bandits, parce que le vol de bétail est en augmentation, ces dernières années. Ce sont des millions de francs CFA perdus pour nous éleveurs.
LES GRANDS CHANTIERS DE WADE POUR TOUBA
Abdoulaye Wade a effectué, hier, une visite de courtoisie auprès du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Abdoulaye Wade a effectué, hier, une visite de courtoisie auprès du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Il en a profité pour dévoiler ses grands chantiers pour la ville sainte. Le Pape du Sopi dit n’attendre que le «Ndigueul (Ndlr : autorisation)» du guide religieux pour démarrer ses projets dédiés exclusivement à la cité religieuse.
L’ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade n’a pas perdu de son ingéniosité et de son créativité. Malgré le poids de l’âge, le patriarche libéral garde toujours des visions attrayantes et séduisantes pour ne pas dire titanesque. Après ses grands projets lorsqu’il était au pouvoir comme la Grande Muraille verte, la Grande offensive pour la nourriture et l’abondance (GOANA), entre autres, Wade revient en force pour cette fois ci dévoiler ses grands projets pour Touba. Le Secrétaire général du Pds dit ainsi venir solliciter le «Ndigueul (Autorisation)» du Khalife général des Mourides pour pouvoir démarrer ses chantiers. Le plus urgent aujourd’hui, dit-il, c’est la résolution des problèmes d’approvisionnement en eau potable dans la cité religieuse. «L’accès à l’eau constitue un véritable problème à Touba surtout en période de Magal. Quand j’étais Président, pendant 12 ans, j’ai fait tout mon possible pour satisfaire aux exigences de la localité. Aujourd’hui, c’est vrai que je ne suis plus chef de l’Etat, mais j’ai envie de faire plus », déclare-t-il. Sur ce, il soutient vouloir être le premier disciple à réaliser une des prédictions de Serigne Touba qui disait qu’ «il arrivera un jour où l’eau coulera à flots dans la ville sainte ». Pour ce faire, il promet de doter Touba de camions américains qui ont la capacité de transformer l’eau de mer, des étangs et toute autre quelle que soit sa nature en eau potable et consommable. «Chaque camion peut transformer jusqu’à 690 mètres cubes d’eau à boire tous les jours.
Sans compter les tonnes de barres et de cubes de glace que le camion va fabriquer tous les jours. Les camions pourront ainsi alimenter le château d’eau qui, à son tour, va alimenter Touba. J’apporterai ainsi trois camions, un pour vous le Khalife, un autre pour Touba et un dernier pour vos champs.» Cela étant, Abdoulaye Wade dit attendre juste que le Khalife lui donne le feu vert pour qu’il s’attèle à la résolution de la lancinante question de l’accès à l’eau dans la ville sainte. Sur ce, il a remis le projet ficelé au guide religieux. Aussi, le patriarche libéral a fait savoir qu’il a créé une société qui s’appelle «Touba O» et voudrait que le marabout prenne les 70% pour les mettre s’il le souhaite au nom de la mairie, de la communauté Mouride ou de qui il veut. Son bureau d’études, souligne-t-il, prendra les 30% restants. Son vœu, ajoute-t-il, c’est que Karim Wade en soit le président et que le Khalife choisisse quelqu’un pour le seconder. Dans la foulée, Me Wade a promis de se charger de tout ce qui est financement parce qu’il bénéficie de solides relations pour mobiliser les fonds nécessaires. Il précise que tout argent qui va entrer à Touba passera inéluctablement par la main du Khalife et qu’il ne serait nullement intermédiaire pour tout ce qui concerne l’argent. Pour ce qui est des camions transformateurs de l’eau, il confie que Karim Wade en a déjà commandé un et il aimerait qu’il soit livré avant le prochain Magal.
FEMMES AGRICOLES ET COMPAGNIES AERIENNE
Le deuxième grand projet du pape du Sopi concerne la construction de fermes agricoles sur le long de l’autoroute Ila Touba. «J’ai constaté qu’il y a certes des arbres sur le tracé de l’autoroute Ila Touba ; mais ce ne sont pas des arbres fruitiers. Je voudrais, avec votre autorisation, cultiver dans cet espace des arbres fruitiers et effectuer du maraichage également. Je voudrais juste à ce niveau que vous demandiez à tous les jeunes mourides désireux de travailler la terre de venir suivre mes consignes. Comme ça, on va ériger de grandes fermes sous des modèles que j’ai conçus. Je peux construire des fermes de 2000 hectares, des fermes de 10 000 hectares et même de 100 000 hectares. Ce n’est pas facile à croire ; mais je vous assure que je peux le faire», a expliqué Abdoulaye Wade. Il a ensuite remis au Khalife un modèle de la ferme sur papier pour lui montrer comment il compte réaliser le projet. «Il y aura des mangues greffées, des pamplemousses, des citrons, des cultures maraichères, entre autres. Il suffit juste d’avoir les terres. Avec les camions d’eau, ce ne sera plus difficile pour arroser», déclare-t-il. Le patron du PDS renseigne que ces installations s’appelleront «Fermes Mourides» et promet d’apporter au Khalife une carte pour lui dire là où il voudrait aménager les fermes. Aussi, Abdoulaye Wade dit vouloir tirer l’eau du fleuve Gambie ou du fleuve Sénégal jusqu’à Touba.
Enfin, Abdoulaye Wade a annoncé qu’il veut mettre sur pied une compagnie d’aviation pour la cité religieuse qu’il appellerait «Touba Aviation». De ce fait, il compte acquérir un hélicoptère, un avion «King Air» et un avion rapide qui pourra effectuer des vols vers l’Europe et le Canada. Il n’a pas manqué présenter le business modèle à Serigne Mountakha qui sera sous forme de location-vente.
SERIGNE MOUNTAKHA DIFFERE SON «NDIGUEUL»
Après le discours du leader du PDS, Serigne Mountakha a pris la parole pour le remercier pour tout ce qu’il a eu à faire à Touba, notamment son implication dans la réalisation de la Mosquée Massalikoul Djinane à Dakar. Toutefois, le Khalife s’est gardé de donner son «Ndigueul» en soutenant qu’il lui faut d’abord discuter de tout cela avec son entourage et toute la famille de Serigne Touba avant de prendre une quelconque décision.