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3 août 2025
L’EGYPTE «PARRAINE» LES «LIONS»
«Sadio Mané number one !» «Sénégal is a good team !» «Friday, you’ll win». Beaucoup de sénégalais ont entendu ces phrases sortir de la bouche des Egyptiens.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye Thiam & Ibrahima Baldé |
Publication 18/07/2019
Dans les restaurants, les marchés, les compatriotes de Mohamed Salah ne ratent une seule opportunité pour montrer aux sénégalais qu’ils souhaitent les voir brandir le trophée continental au soir du 19 juillet prochain.
Leur équipe étant prématurément sortie de la compétition dès les huitièmes de finale, par les Bafana Bafana de l’Afrique du Sud, les supporters des Pharaons semblent vouloir poursuivre la compétition à côté des Lions. Même si pour l’heure, ils restent scotchés sur leur divan pour suivre les matches à la télévision au lieu de se rendre au stade. La star nationale, Mohamed Salah a déjà indiqué la voix, en soutenant ouvertement que le Sénégal et son coéquipier à Liverpool Sadio Mané. Une sortie qui a été très mal perçue chez les supporters des Fennecs.
Toutefois, un tel soutien du peuple égyptien aux Lions du Sénégal ne devrait étonner personne, tellement la rivalité entre les deux pays en matière footballistique est féroce. L’AFFAIRE BELLOUMI Selon les historiens, la rivalité entre les deux footballs pourrait prendre racine dans la tournée de l'équipe du FLN algérien au Moyen-Orient en 1958.
En effet, par solidarité pour la cause algérienne, les pays du bloc de l'Est et les pays Arabes bravaient l'interdiction de la FIFA de jouer avec cette équipe clandestine. Cependant, les autorités égyptiennes soucieuses de ne pas froisser la FIFA dans un contexte délicat avec la création en 1957 de la Confédération Africaine de Football au Caire, refusent de jouer des matchs d'exhibition. La génération de l'équipe FLN serait marquée par cet épisode. Mais le cas le récent et encore vivace dans les esprits, c’est ce qu’il était convenu l’affaire Lakhdar Belloumi (ex-international algérien). Lors des éliminatoires de la coupe du monde italienne en 1990, les Pharaons réussissent à tenir en échec les Fennecs à Alger.
Lors de la manche retour, les Egyptiens s’imposent (1-0) et compostent leur ticket pour le Mondial. Seulement, des échauffourées vont éclater dans les vestiaires. Un autre incident se produira aussi à l’hôtel où résidait les Fennecs et un médecin se trouvera éborgné. Il accuse, l’ancienne vedette du football algérien, Lakhtar Belloumi, qui sera condamné par la justice égyptienne d’une peine par contumace à cinq ans de prison assortie d’une amende. Un mandat d’arrêt sera même lancé contre lui.
Son cauchemar n’a pris fin que le 24 mars 2009, lors que victime d’alors, Dr Ahmed Abdelmoumen Ahmed Abdelhadi, a accepté dans une lettre de renoncer à toutes les poursuites contre Lakhdar Belloumi. Ce dernier sera ainsi appelé à retourner en Egypte la même année, sur invitation du quotidien égyptien Al-Ahram. Il importe d’ailleurs de noter que c’est par une crainte de représailles, selon certains, par manque de considération de la CAN 90, pour d’autres, que la Fédération égyptienne de football avait décidé d’envoyer une sélection de jeunes en Algérie. Elle sera battue (2-0) par les Fennecs.
LES DEMONS DE LA HAINE REFONT SURFACE EN 2009
L’Algérie, alors en concurrence contre le Sénégal pour une place à la coupe du monde Corée du Sud-Japon 2002, espérait aussi compter sur l’Egypte, pour composter son ticket. Mais, les «Pharaons» avaient refusé de se présenter en victimes expiatoires. Leur match s’était achevé par un nul (1-1) pendant que les «Lions» avaient fini de surclasser la Namibie (5-0). Lors des éliminatoires de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, les deux équipes s’affrontent à nouveau dans une série de matches. Un cas rarissime. Puisque Pharaons et Fennecs sont obligés de s’affronter à trois reprises (aller-retour-appui). Les deux équipes (groupe C de la zone Afrique) avaient terminé à égalité de points (13) et avec la même différence de buts (+5), rappelle-ton.
Dans un contexte tendu, l’Algérie n’ayant plus participé à une Coupe du monde depuis 1986, l’Egypte depuis 1990, le bus des Fennecs sera victime d’un "caillassage" par des supporters des Pharaons à l’aéroport entrainant trois blessés du côté des joueurs algériens. Le président égyptien d’alors, Hosni Moubarak et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika se câblent au téléphone. Les médias s’en mêlent et attisent le feu. Le quotidien gouvernement Al-Ahram, parle d’une «crise montée de toutes pièces». Pendant ce temps, à Alger, le journal El-Watan chauffe à blanc les supporters et qualifie l’incident «de guet-apens». Dans ce contexte, la Fifa renvoie les deux équipes au stade d’Omdurman, en banlieue de Khartoum pour un match d’appui. Le défenseur Antar Yahia va permettre à l’Algérie de prendre sa revanche 20 ans après une défaite sur le même score devant l’Egypte, qui lui avait barré la route du Mondial-1990. Voici autant de faits qui expliqueraient la préférence des supporters. Sans occulter l’étiquette de «violence» qui leur colle à la peau. Ici et ailleurs. Pourvu juste que les «Lions» puissent en tirer bénéfice.
Par Pape DIOUF
«LA VALEUR EST AUSSI EN AFRIQUE»
Oubliées les critiques acerbes qui ont rythmé chaque pas ou initiative du sélectionneur national, Aliou Cissé, depuis quatre ans. Les observateurs hier les plus virulents sont devenus les premiers laudateurs.
Qui l’emportera du Sénégal ou de l’Algérie ce vendredi 19 juillet en finale de la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) ? Au pays des Lions de la Teranga, le doute n’est plus de mise. La mobilisation est générale et unanime autour d’une victoire qui ne peut en aucun cas leur échapper. Oubliées les critiques acerbes qui ont rythmé chaque pas ou initiative du sélectionneur national, Aliou Cissé, depuis quatre ans. Les observateurs hier les plus virulents sont devenus les premiers laudateurs.
Edgar Faure, homme politique français de la IVe et Ve République, avait pour coutume de dire que « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Aliou Cissé est défini, depuis la demi-finale gagnée contre la Tunisie, comme un tacticien hors pair, un fédérateur avisé de talents réels mais disparates. Même les ralliements tardifs évoquent une maîtrise d’ensemble, une véritable souveraineté dans le jeu collectif, quitte à forcer un peu les termes.
Les prestations des Lions ont beau manquer d’éclat, et leurs adversaires de brio (Ouganda, Bénin et même Tunisie), rien n’arrête plus les censeurs d’autrefois, devenus dithyrambiques à souhait. L’Algérie, sans doute la formation la plus convaincante depuis le début du tournoi, ne paraît pas un obstacle insurmontable, ni de taille à contrecarrer l’ambition de la sélection sénégalaise. Les effets de la fatigue – que les deux équipes ressentiront de la même manière – seront compensés par l’impérieux besoin de victoire du Sénégal. Le pays est à cran.
Dans un contexte autrement plus dramatique, Edgar Faure, encore lui, avait dit : « L’Algérie est un problème de la quatrième dimension qui ne peut être résolu que par un personnage de la quatrième dimension. » Aliou Cissé serat-il ce personnage pour le Sénégal ? Tout le pays l’espère. Surtout à un moment où l’ère des « sorciers blancs » semble peu à peu toucher à sa fin. Il est réconfortant que, pour sa 32e édition, la finale de la CAN mette en opposition un entraîneur africain (Djamel Belmadi) à un autre entraîneur africain (Aliou Cissé), prouvant que la valeur est aussi en Afrique. Les fédérations africaines ont en général massivement fait appel à des entraîneurs étrangers, principalement des Européens. Si parmi ceux-ci, certains ont activement participé au développement technique du football continental, d’autres se sont ingéniés à en dénaturer l’essence, les vertus cardinales. Un continent dans la soumission Un sujet d’agacement qui s’ajoute à d’autres…
Beaucoup, en effet, se sont demandé pourquoi la Confédération africaine de football (CAF) a fait appel à un Hollandais – donc à un Européen – pour légiférer à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) sur les actions litigieuses lors du match entre l’Algérie et le Nigeria ? Imagine-t-on une demi-finale de l’Euro confiée aux décisions d’un arbitre africain dans des conditions identiques ? Il y a décidément quelque chose qui ne tourne pas rond sur le continent, un continent qui ne se complaît et ne se reconnaît que dans la soumission. La VAR n’est sans doute pas une pratique africaine, mais alors pourquoi avoir recours à elle ?
D’autant que ce recours partiel (à partir des quarts) a plus posé de problèmes qu’il en a résolus. Et puis, et puis. Même si des ponts aériens sont en train de s’organiser entre les pays des deux finalistes et Le Caire, on déplorera une fois encore l’absence de public durant cette CAN (les matchs de l’Egypte exceptés). Certes, la situation n’est pas nouvelle, mais il n’empêche : n’y a-t-il pas lieu que la CAF dépêche une commission pour tenter de remédier à cette désaffection qui rend la compétition incolore ? Les problèmes économiques et sociaux que connaît l’Afrique ne sont sans doute pas étrangers à cet état de fait. Mais a-t-on cherché des solutions ?
Plutôt que de se lancer dans des dépenses aussi inutiles que somptuaires (grands hôtels, limousines, classes supérieures dans les avions), la CAF ferait mieux de prévoir des subventions et des aides destinées au public populaire dans les pays organisateurs. Aux écoliers. Aux nécessiteux. Aux apprentis footballeurs. Aux femmes. Ce n’est pas là forcément la panacée, mais cela ne coûte rien de procéder à des essais.
«AUCUNE PRESSION QUI NOUS TETANISE»
«Aucune pression qui nous tétanise », a fait savoir Aliou Cissé au micro de nos confrères de TV5 Monde. L’entraineur des Lions entend aborder la finale avec beaucoup de sérénité et de calme.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye Thiam & Ibrahima Baldé |
Publication 18/07/2019
«C’est un rêve qui date depuis plus de 20 ans. En 2002, j’étais le capitaine, tout prêt du trophée. J’avais loupé le pénalty. Dieu fait que nous sommes encore en finale. J’espère que ce sera la bonne. C’est un match décisif. C’est à nous de l’aborder avec beaucoup de sérénité et de calme. Aucune pression qui nous tétanise».
PAS DE FOCUS SUR LES PENALTIES RATES
«Nous ne faisons pas focus sur les penalties ratés. C’est à nous de se préparer pour jouer ce match. S’il faut aller aux tirs au but pour gagner on le fera en essayant de marquer tous nos penalties. Peut-être que ce sera Sadio Mané pour tirer les penalties ou bien même Henri Saivet (le premier a déjà raté deux penalties, le deuxième a raté un, Ndlr). Les plus grands joueurs au monde ratent des penalties. Ce n’est pas pour autant qu’il faut tout remettre en cause».
SADIO (MANE) ARRIVE A MATURITE
«La maturité a changé avec l’accumulation de l’expérience et du vécu, avec Liverpool et la Coupe du monde. Il a fait des Can. L’expérience ne s’achète pas. Sadio (Mané) arrive à maturité. Il aborde forcement les matches avec beaucoup plus de tranquillité. Il nous apporte énormément. Il est en train de réussir sa CAN».
«JE SUIS SATISFAIT DU TRAVAIL DE MBAYE NIANG»
«Mbaye (Niang) n’a pas marqué de buts mais, il fait un travail exceptionnel sur le fond de l’attaque. Il permet de libérer Ismaila Sarr et Sadio Mané. Je suis satisfait de son travail. S’il me marque deux buts en finale, ce sera encore mieux. Dans le système que nous sommes en train de jouer, son rôle est primordial».
DJAMEL BELMADI EST EN TRAIN DE FAIRE UN TRES BON BOULOT
«C’est un plaisir de rencontrer Djamel (Belmadi). Il est en train de faire un très bon boulot avec les Fennecs. A mon actif, je suis à ma deuxième Can (2017, 2019) et une Coupe du monde (2018). Nous sommes en finale contre une belle équipe algérienne. J’espère que le football africain gagnera».
LES «LIONS» AU GRAND COMPLET
Sous les yeux du ministre des Sports, Matar Bâ et du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, les 22 «Lions» du Sénégal ont effectué leur avant dernier entrainement hier
Sous les yeux du ministre des Sports, Matar Bâ et du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, les 22 «Lions» du Sénégal ont effectué leur avant dernier entrainement hier, mercredi 17 juillet, au terrain annexe du 30 juin, avant la finale contre l’Algérie prévue ce vendredi 19 juillet, à 19 heures.
Préservés pratiquement la veille pour avoir misé sur la récupération et la recherche de la fraîcheur en arrivant avec des Baskets, les Lions ont rechaussé leurs crampons lors la séance à laquelle la presse et les supporters n’avaient droit que 15 minutes. Le milieu de terrain, Alfred Ndiaye, blessé au genou, a rejoint le groupe de performance. La séance a démarré par un petit échange entre le staff et les Lions. Cinq (5) minutes de discussions pour remettre le compteur à zéro.
Oublier cette demi-finale obtenue à l’arrachée et, revoir, comme chaque match, comment venir à bout d’une équipe algérienne qui n’a enregistré la moindre défaite depuis le début du tournoi. «Le plus difficile commence», avait souligné Aliou Cissé en conférence de presse d’après match. «Ce ne sera pas une revanche. Le match de poules est oublié. Ce sera une autre rencontre vendredi. Notre objectif est de gagner cette finale. Mon équipe est prête à relever le défi », avait également confié le capitaine Cheikhou Kouayaté.
Le ton étant donné, l’objectif est clair pour les joueurs, le staff et les Fédéraux. Ils ont compris que la concentration doit être de mise pour tenter d’atteindre le graal. Ils ont rendez-vous avec l’histoire. Après un échauffement, le groupe a fait un petit atelier, quelques petites courses, histoire de se mettre en jambe, avant que la presse ne prenne congé, pour une séance qui durera certainement plus d’une heure. Aliou Cissé devra trouver la recette vendredi prochain contre les Fennecs qui avaient battu ses poulains lors de la deuxième journée du groupe C.
POUVONS-NOUS FAIRE CONFIANCE À UNE DIASPORA SANS CONSCIENCE HISTORIQUE ?
Le terme "diaspora africaine" en France est un signifiant tout à fait vide - Il n’y a pas de ‘diaspora’ la où l’on ne sait pas faire corps, la où une meute d’individus atomisés ne songent qu’à leur carrière
L'autre jour, pendant que l'Elysée d'Emmanuel Macron se confectionnait une diaspora africaine à son image, quelques centaines de migrants - pour l'essentiel des Nègres - subissaient, au Panthéon, la brutalité des forces de police (tabassages en règle, gaz lacrymogènes, violences corporelles en tous genres).
Au sujet de ces deux scenes en apparence antithétiques (mais en réalite deux noeuds d’une même trame), nous avons publié sur cette page un billet sec, sans concession.
Le billet mettait le doigt sur la sorte de néo-machiavellisme qui caractérise la politique macronienne en Afrique, alors que du Cap à Alger, parmi les nouvelles générations, le mot d'ordre est la "décolonisation"... Il dénonçait le double langage par lequel on veut faire croire que le passé a été soldé alors que les termes du différend n’ont fait l’objet d’aucun regard introspectif.
Le billet en question a fait l'objet de tres nombreux commentaires (y compris dans certains milieux officiels) et a été très largement diffusé et traduit en d'autres langues, ce pourquoi nous vous remercions.
Il a aussi donné lieu à quelques critiques - pour la plupart hors-sujet - et des demandes de clarifications qu'il convient, en l’occasion, d'apporter.
Au-dela de la brutalisation des corps nègres (une technique historique de racisation tout a fait typique du régime colonial et du régime de la plantation), l'on mettait radicalement en cause l'instrumentalisation, par le gouvernement de M. Macron, de ce qui dans le discours officiel francais tient lieu de "diaspora africaine".
En l’espèce, où sont les Africains du Maghreb ?
Une communauté diasporique consciente d'elle-même n'est jamais le produit d'un Etat ou d'un gouvernement. Elle est toujours le produit des luttes menées historiquement par ces peuples dispersés, soit pour leur reconnaissance en tant que membres à part entière de leur pays d'accueil, soit en vue d'infléchir la nature des rapports entre ce pays d'accueil et les pays ou continent d'origine.
Ce n'est pas le rôle de l'Etat d'inventer la diaspora. Celle-ci s'invente elle-même par la lutte et se dote elle-même de son projet et de ses institutions.
Elle produit sa propre expertise, se met en scène elle-même a travers des événements qu'elle organise de facon autonome. Elle n'est pas l'appendice informel de la politique étrangère d'une puissance qui, pour nous autres Africains, est une puissance étrangère, c'est-a-dire soucieuse de ses intérêts d'abord, et toujours en quête des moyens les plus cyniques pour nous spolier.
Pour le moment et compris dans ce sens, le terme "diaspora africaine" en France est un signifiant tout à fait vide.
Il n’y a pas de ‘diaspora’ la où l’on ne sait pas faire corps, la où une meute d’individus atomisés ne songent qu’à leur carrière lorsqu’ils ne passent pas leur temps à courir chacun.e derrière le coche, sans but autre que la jouissance personnelle.
Viendrait-elle à se constituer de manière autonome, une telle diaspora manquera de légitimite aux yeux des Africains si sa fonction premère est de servir de masque à la reproduction de cet interminable scandale qu'est la relation entre la France et l'Afrique.
Elle n'aura de légitimite à nos yeux que si elle joue, dans ce pays qu'elle a choisi, une fonction tribunitienne.
Car, qu'est-ce que c'est que cette "diaspora" qui, dépourvue de conscience historique, se contente de courir après des prébendes, se prêtant dès lors et si facilement à la subornation ?
Qu'est-ce que c'est que cette "diaspora" que des experts en com 'manufacturent' au pied levé, à la manière d'un racolage ?
Qui répresente-t-elle ?
Qui l'a mandaté ?
Au nom de qui s'exprime-t-elle ? A qui rend-elle compte ?
A l'Afrique ou à la France ?
Ces questions sont loin d'être futiles à l'heure ou le paternalisme colonial tente de se revêtir de faux atours afin de payer au prix faible le coût exorbitant de ses forfaits (le Franc CFA, la Francophonie, les innombrables bases militaires, le soutien à des regimes corrompus, les capitations, l'augmentation discriminatoire des frais des étudiants africains dans les universités, la brutalisation des migrants et, pour couronner le tout, de graves soupçons de complicité dans le génocide des Tutsi au Rwanda).
Beaucoup d'entre nous ont librement choisi de vivre et de travailler en Afrique.
Convaincus (comme ne cesse de le répéter le president du Ghana) que le destin de l'Afrique est entre nos mains, nous nous efforcons patiemment, à travers des institutions, réseaux et plateformes de tous genres, de construire quelque chose ici, qui réponde en priorite aux intérêts de nos peuples.
Après tout ce que nous avons déjà donné, ou qui nous a été pris, va-t-on, à partir de maintenant, nous demander au nom du 'partenariat' (!) d'embrasser une pseudo-diaspora sans conscience d'elle-même, une "diaspora-selfie" dont la fonction est de servir de "supplétif" aux intérêts francais en Afrique - et donc une diaspora aux antipodes de ce pourquoi ceux qui nous ont précédé se sont battus, à savoir l’autodétermination de notre continent ?
L'heure est venue de poser ces questions et de les débattre en public.
SADIO MANÉ POUSSE UN COUP GUEULE SUR LE BALLON D'OR
"Je pense que ce n’est pas normal que la CAN ne soit pas considérée au même titre que la Copa America ou l’Euro. C’est un cri du cœur que nous devons tous faire. C’est quelque chose de vraiment dommage. Avec tout le respect, il faut que ça cesse"
Récent vainqueur de la Ligue des champions avec Liverpool, Sadio Mané se positionne comme un prétendant crédible au Ballon d'Or. Une place qu'il pourrait renforcer s'il venait à gagner la Coupe d'Afrique des nations avec le Sénégal, vendredi (21h), face à l'Algérie. Néanmoins, le joueur de 27 ans a tenu à pousser un véritable coup de gueule au micro de la BBC, estimant que la CAN n'avait pas autant d'impact que les autres compétitions internationales sur les votes du Ballon d'Or.
"Je pense que ce n’est pas normal que la CAN ne soit pas considérée au même titre que la Copa America ou l’Euro. C’est un cri du cœur que nous devons tous faire. C’est quelque chose de vraiment dommage. Avec tout le respect, il faut que ça cesse", a déclaré Mané, un brin agacé.
Toutefois, l'attaquant des Reds, qui avait terminé co-meilleur buteur de Premier League la saison dernière (22 buts), et qui est encore en course pour devenir meilleur buteur de cette CAN 2019 (3 buts contre 4 pour Ighalo), dispose de nombreux atouts pour remporter le trophée.