Dakar, 17 juil (APS) - Les quotidiens parvenus mercredi à l’APS traitent principalement du décès du secrétaire général du Parti socialiste (PS) Ousmane Tanor Dieng et du report des élections locales initialement prévues en décembre prochain.
Ousmane Tanor Dieng, par ailleurs président du Haut conseil des collectivités territoriales, est décédé lundi en France des suites d’une maladie. Il sera inhumé ce mercredi dans son village natal de Nguéniène, dans le département de Mbour.
Sa dépouille est attendue ce mercredi à partir de 14h30 à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass où un hommage lui sera rendu par le chef de l’Etat Macky Sall, au nom de la nation, selon la présidence sénégalaise.
"Paris-Nguéniène. Le dernier voyage de Tanor", souligne le quotidien Kritik’. Hier à Paris, c’est le Sénégal en miniature qui a pris part à la levée du corps. Larmes, prières et chauds témoignages pour un serviteur modèle de la République", écrit ce journal.
"Honneurs militaires et enterrement à Nguéniène dans la concession familiale", annonce L’Observateur. "Il sera enterré dans la demeure familiale aux côtés de son père", indique Libération.
"Hommage national à un homme de consensus", affiche le Soleil en évoquant les funérailles du défunt président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). "Jour des adieux", affiche de son côté Vox Populi, ajoutant que le président Macky Sall va rendre au défunt "l’hommage de la nation à l’AIBD avant de l’accompagner à sa dernière demeure à Nguéniène."
"L’ultime hommage à O.T.D", note L’As. "L’ultime voyage de Tanor", affiche Le Témoin quotidien, dont les éditorialistes saluent en Ousmane Tanor Dieng un "grand homme" et un "enfant de la République et serviteur de l’Etat".
Selon Walfquotidien, le legs d’Ousmane Tanor Dieng "connaîtra, à n’en pas douter, des fortunes diverses. Sa succession à la tête du HCCT ne devrait pas poser problème, en revanche, les choses risques d’être compliquées pour ce qui est de la direction du PS et de la mairie de Nguénième", relève ce journal.
Tribune, sur un sujet moins triste, annonce qu’un consensus a été trouvé pour un report à juin 2020 des élections locales initialement prévues en décembre prochain.
La commission du dialogue politique mise sur pied dans le cadre du "dialogue national" en a décidé ainsi, "après un +consensus fort+ entre acteurs politiques", rapporte le journal Le Quotidien.
"La malédiction des locales", souligne à ce sujet le quotidien Enquête, selon lequel de 1984 à nos jours, "les élections locales n’ont jamais été tenues à date échue, au Sénégal".
Selon Sud Quotidien, opposition et pouvoir, pour une fois, "donnent leur caution" pour ce report, mais ce consensus fort est toutefois "contesté" par le Parti démocratique sénégalais (PDS) et le Congrès de la renaissance démocratique (CRD).
Le Soleil rapporte que la commission politique du "dialogue national’’ veut ainsi "se donner le temps de produire un travail de qualité, de nature à garantir un cadre politique et des élections apaisées."
Par Mamadou Oumar NDIAYE
FIER D’AVOIR ÉTÉ TON PETIT-FRÈRE, GRAND HOMME !
Tanor était un homme multidimensionnel, attachant, méchamment caricaturé par ses adversaires sous les traits d’un tueur froid alors qu’en réalité, il était profondément fidèle en amitié, sincère, ne promettait jamais ce qu’il ne pourrait pas faire
C’est en 1991 que j’ai connu Ousmane Tanor Dieng. A l’époque, jeune et fougueux journaliste, me voulant sans peur et sans reproche comme le chevalier Bayard, je tirais — avec ma plume ! — sur tout ce qui bougeait. « Tanor », lui, n’était pas encore au faîte de sa puissance mais c’était tout comme puisqu’il était déjà le tout-puissant directeur de cabinet du président Abdou Diouf et amorçait déjà sa montée en puissance. Il avait eu un problème avec une jeune femme qu’il allait épouser plus tard et lorsque je fus informé de cette situation, j’écrivis un article qui fit grand bruit à l’époque. Il fallait être suicidaire pour oser attaquer bille en tête Ousmane Tanor Dieng en ce temps-là ! Et pourtant, c’est ce que j’avais fait, persistant, signant et récidivant. Au cours d’une audience qu’il m’avait accordée dans la même période, le président Abdou Diouf s’en était ému et m’avait fait savoir que son directeur de cabinet souffrait sérieusement des attaques dont il faisait l’objet de ma part. Il me pria donc de lever le pied. Et puis un jour, Diagna Ndiaye, qu’on ne présente plus, m’a appelé et, après avoir parlé de banalités, me demanda de passer le voir le lendemain à 18 heures pour un scoop du tonnerre. Naturellement, à l’heure convenue le jour « J », j’étais présent dans l’appartement qu’il occupait alors en face de la pharmacie de la Nation dont le propriétaire était feu Majmouth Diop, défunt dirigeant du Parti africain de l’Indépendance (PAI). Alors que j’étais en grande conversation avec Diagna qui me faisait languir à propos du scoop promis, on sonna à la porte d’entrée.
Mon hôte se leva, ouvrit la porte et… Ousmane Tanor Dieng fit son entrée ! Je me levais brusquement, décidé à partir. Diagna me supplia de rester, fit les présentations et se mit à expliquer ce qui le liait à l’un et l’autre d’entre nous avant de dire combien il était peiné de voir un petit-frère — moi, en l’occurrence —, s’acharner médiatiquement sur un de ses amis personnels. Ce jour-là, nous nous parlâmes tous trois longuement, ne sentant pas le temps passer puisque nous ne nous sommes quittés qu’aux environs de 21 heures. L’un et l’autre, Tanor et moi, remerciâmes chaleureusement Diagna d’avoir eu l’initiative d’une telle rencontre et chacun de nous lui dit à propos de l’autre : « mais c’est pas possible, moi qui le prenais pour un monstre ! » C’est ainsi que la grande relation d’amitié ou, plus exactement, de fraternité entre Ousmane Tanor Dieng et moi a commencé. On se rencontrait régulièrement soit à son bureau de la présidence de la République soit chez Diagna Ndiaye qui déménagea par la suite pour habiter dans un immeuble situé à deux pas de l’Assemblée nationale et qui appartenait à Saïd Fakhry, industriel du savon et défunt président de la Fédération sénégalaise de football.
Allô, ici le « PC » !
Là, pendant des années, et alors que OTD était devenu entretemps le tout-puissant et redoutable ministre d’Etat, ministre des Affaires et services présidentiels, on tenait des « PC » (postes de commandement !) pour discuter de la situation du pays, échanger des informations, faire de la prospective. Dans une ambiance détendue et sans protocole. En plus de Diagna et moi, « on » désignait aussi le président du groupe parlementaire du Parti socialiste à l’époque, Abdourahim Agne, par ailleurs patron de la Somicoa, et mon confrère et ami Laye Bamba Diallo, alors directeur du « Cafard Libéré » puis patron de « Nouvel Horizon ».
Parfois Habib, fils du président Abdou Diouf, venait nous rejoindre. Au cours de ces discussions informelles, Tanor ôtait quelque peu le masque austère qui terrorisait ses adversaires mais aussi les ministres, hauts fonctionnaires de l’Etat et autres collaborateurs, pour apparaître sous un jour des plus chaleureux. S’il était détendu, et s’il se lâchait un peu, les confidences étaient toutefois rares. Surtout, il ne lâchait aucun secret d’Etat face aux journalistes que nous étions, Laye Bamba et moi. Quand j’allais à Paris, son plus que jeune frère et homme de confiance, Pape Yama Mbaye « PYM », alors consul général adjoint du Sénégal à Paris, se mettait en quatre pour rendre mes séjours agréables. C’était le bon temps. En 1993, le jour de l’élection présidentielle, lorsque le président Abdou Diouf a fini d’accomplir son devoir civique, il nous a retrouvés, Laye Bamba et moi, au Palais pour une interview exclusive qu’il accorda à nous deux seuls, le tout ayant été arrangé par Tanor, bien sûr. Bien évidemment, alors que la guerre de succession — en tout cas la bataille pour le dauphinat — faisait rage au Parti Socialiste, j’ai pris fait et cause pour Tanor contre ses rivaux Djibo Ka et Moustapha Niasse. Mieux, lorsqu’il fût porté à la tête du Parti socialiste à l’issue du fameux « congrès sans débats » de 1996, j’entrepris de l’inviter à Diamaguène pour y présider un meeting que j’avais organisé en son honneur. Un meeting intitulé « La banlieue avec OTD » et qui connut un franc succès car des jeunes venus de tous les coins de ce qui était alors une nébuleuse, voire une terra incognita, y avaient pris part, acclamant chaleureusement l’alors tout-nouveau patron du Ps. Or, en ces années-là, c’est à dire après les fameux événements de février 1988, les dirigeants socialistes étaient en quelque sorte interdits de séjour dans cette partie de la région de Dakar où le « Sopi » régnait en maître. Quelques semaines auparavant, pour fêter le sixième anniversaire du « Témoin », j’avais choisi Tanor pour présider le grand concert de musique que nous avions organisé au théâtre national Sorano. Un concert animé par Youssou Ndour et le Super Etoile avec la participation remarquée de Baba Maal et qui avait constitué l’une des premières sorties officielles de OTD dans ses nouveaux habits de Premier secrétaire du PS. De cette époque jusqu’à la veille de la dernière élection présidentielle, nos relations ne se sont jamais distendues. Bien au contraire !
En effet, c’est même lorsque le Parti socialiste a perdu le pouvoir, entamant une longue et éprouvante traversée du désert, ou, pour prendre une métaphore maritime, alors que les rats quittaient en masse le navire en perdition dont Ousmane Tanor Dieng tenait pourtant solidement le gouvernail au milieu d’une mer déchaînée, c’est durant cette période de vents contraires que je me suis rapproché davantage encore de l’homme qui me donnait toujours du « petit-frère » tandis que je l’appelais « Grand » ou « Tanor ». Je n’ai jamais cessé de le fréquenter alors que, par vagues, des pans entiers de son parti transhumaient vers ce qu’on appelait alors les « prairies bleues ». Dans la même période, d’ailleurs, il m’a rendu une visite fraternelle, en toute simplicité, dans les locaux du « Témoin » alors se trouvant à Gibraltar. Il était venu en compagnie du seul Haj Mansour, un exemple de fidélité et de dignité à un moment où tant de socialistes se reniaient ou vendaient leur âme au diable libéral.
Et Tanor fit la connaissance d’un certain… Macky Sall !
Pour en revenir à Diagna Ndiaye et à OTD, une image restera éternellement gravée dans ma mémoire. C’est celle-où tous les deux étaient assis sur un petit lit de l’hôpital Le Dantec où ils étaient venus rendre visite à mon père, quelques jours avant son décès. Mon père qui leur avait dit ceci : « je vous confie Mamadou et je vous demande de rester toujours unis. » Au Ciel, là-bas, OTD pourra lui dire qu’il a toujours effectivement veillé sur son jeune frère MON… Ousmane Tanor Dieng a toujours honoré de sa présence les cérémonies familiales que j’organisais chez moi. Le hasard a voulu que c’est à l’occasion du baptême d’un de mes enfants qu’il a rencontré pour la première fois l’actuel président de la République. Macky Sall, ministre de l’Intérieur, était venu escorté de ses motards, précédé d’une voiture avec gyrophare etc. Tanor, lui, dirigeait le principal parti de l’opposition.
Prenant la parole ce jour-là, je m’étais réjoui de leur présence en disant que l’un d’eux était mon ami et l’autre mon grand-frère. A la fin du baptême, ils avaient échangé quelques mots avant de partir chacun de son côté. La dernière fois que je l’ai vu, c’était début février dernier. Il m’avait reçu chez lui, à Fann. Nous avions longuement parlé de la situation nationale, évoqué l’élection présidentielle en vue, parlé des enjeux géopolitiques du Sénégal à la lumière des découvertes de pétrole et de gaz, du terrorisme dans la zone sahélo-saharienne, etc. Le président du Haut Conseil des collectivités territoriales m’avait demandé de lui dire franchement ce qui n’allait pas entre le président de la République et moi. Après m’avoir écouté attentivement, il m’avait dit ceci : « il faut que je m’implique pour vous réconcilier. Nous allons vers une rude bataille avec l’opposition et il ne faut surtout pas que tu sois contre nous ! » avait-il dit en rigolant avant d’ajouter : « et puis, je n’oublie pas que c’est chez toi que j’ai rencontré le Président pour la première fois ». Je n’ai malheureusement plus eu le privilège et l’immense bonheur de le revoir jusqu’à son rappel par le Seigneur, à ses côtés, dans ses prairies célestes. Je me demande d’ailleurs quelle avait été sa réaction lorsqu’il avait appris que j’avais voté… Idrissa Seck à la présidentielle. Comme tout le monde, et moi plus encore peut-être puisque j’ai eu l’honneur de l’approcher, je retiendrais les qualités d’homme d’Etat, de républicain et de patriote de Tanor.
Cet Etat, il en avait une profonde connaissance et le maîtrisait à merveille. A un moment donné, il était véritablement le patron de cet Etat, contrôlant tous les services de sécurité et de renseignements du pays, dirigeant les réunions de sécurité, ayant la haute main sur l’administration territoriale, les ambassades, gérant les fonds politiques et secrets, dirigeant le Parti socialiste alors au pouvoir, contrôlant les médias d’Etat, gérant les relations avec les marabouts, les syndicats, les partis, etc. Un jour, il a sorti cette phrase, terrible : « les pouvoirs dont je dispose sont tellement redoutables que, chaque matin quand je prie, je demande à Dieu de m’épargner d’en utiliser le centième seulement ». Un autre jour, il avait lâché : « les emprisonnements de journalistes, c’est fini, du moins tant que nous serons au pouvoir ! ».
Et effectivement, de ce jour jusqu’à la perte du pouvoir par le président Diouf, plus aucun confrère n’a été embastillé. On retiendra aussi la profondeur et la pertinence de ses analyses sur la géopolitique mondiale, particulièrement celle de la région ouest-africaine, sans compter l’importance de son réseau, à l’Internationale socialiste notamment dont il fut pendant longtemps le président de la branche africaine. Mais bon, il s’agissait juste ici d’un modeste hommage de ma part, d’un témoignage sur un homme multidimensionnel, attachant, méchamment caricaturé par ses adversaires sous les traits d’un tueur froid alors qu’en réalité l’homme était doté d’un grand sens de l’humour, était profondément fidèle en amitié, sincère, ne promettait jamais ce qu’il ne pourrait pas faire. Ousmane Tanor Dieng, surtout — et sur ce point, les témoignages sont unanimes — ne disait jamais du mal de l’autre, n’insultait jamais, ne dénigrait jamais. Et pourtant, il était détenteur de secrets redoutables dont la divulgation aurait pu faire sauter ce pays plusieurs fois. Homme d’Etat, il a préféré les emporter dans sa tombe, lui qui était déjà une tombe dans cette vie sur terre. Repose en paix, Grand-Frère, et que la terre de Nguéniène te soit légère.
ALFRED NDIAYE SEUL ABSENT
A trois jours de la finale de la Can 2019 face à l’Algérie, le milieu de terrain, Alfred Ndiaye, est le seul joueur qui n’a pas participé au galop des Lions hier au terrain Annexe du stade du 30 juin de la défense
A trois jours de la finale de la Can 2019 face à l’Algérie, le milieu de terrain, Alfred Ndiaye, est le seul joueur qui n’a pas participé au galop des Lions hier au terrain Annexe du stade du 30 juin de la Défense. Souffrant toujours du genou et absent lors des derniers matchs de l’équipe, il n’était pas présent. Sa participation à la finale reste d’ailleurs incertaine ; même si le staff médical de l’équipe n’a pas encore souhaité se prononcer sur son cas.
Le reste de l’équipe s’est normalement entrainé. A l’image de Ismaïla Sarr, très diminué ces derniers jours. Il en est de même pour le défenseur, Pape Abdou Cissé, qui malgré un bandeau sur le doigt, continue de s’entrainer avec le groupe.
Une séance très relaxe de près d’une heure au cours de laquelle, les Lions n’ont même pas touché au ballon. Juste un footing d’un quart d’heure avant de faire quelques exercices de relaxation. Le tout sous les yeux d’une forte présence des supporters du 12e Gaindé, mais aussi des confrères algériens, égyptiens et européens. Avant la dernière séance prévue jeudi, les Lions vont s’entrainer à la même heure cet après midi avec, toujours, 15 minutes ouvertes à la presse.
Le recours pour la suspension de Koulibaly confirmé
La Fédération sénégalaise de football a finalement introduit un recours en annulation du second carton du défenseur
sénégalais, Kalidou Koulibaly, qui le prive d’une participation à la finale de la Can. Une décision confirmée par une source fédérale qui informe que tout a été décidé finalement dans la soirée du lundi. En guise d’argument, les Fédéraux jugent la décision de l’arbitre éthiopien «discutable puisque la main n’était pas décollée». On croise les doigts dans le camp sénégalais. D’ailleurs, Kalidou Koulibaly s’est entrainé normalement hier.
Par Moussa DRAME
LES VERTUS DU BALLON ROND AU SERVICE DE LA PAIX INTERIEURE
Unis dans le foot, ennemis dans la gouvernance. Lequel des 15 millions de Sénégalais n’a pas jubilé dimanche dernier, au coup de sifflet final de l’arbitre, synonyme de qualification du Sénégal à la finale de football de la Coupe d’Afrique des nations ?
Personne, sommes-nous assurément tentés de répondre tant la fibre patriotique s’est détendue en chacun de nous. La passion du ballon rond se fait déjà reine de l’unité des cœurs et des esprits. Nombreux ont suivi à distance au pays, certains ont fait le déplacement à l’empire des pharaons et bien d’autres ailleurs dans le monde, la fierté de la sénégalité a débordé en chacun de nous, le temps de célébrer cette victoire acquise presqu’à l’arrachée des griffes des « Aigles de Carthage ». Il fallait y croire pour y arriver et c’est fait. Le Sénégal est en finale.
Une réédition, 17 ans après l’aventure de 2002 à Bamako au Mali où les Lions de la « Téranga » s’étaient inclinés face aux « Lions indomptables » du Cameroun. Pourquoi donc ne pas se réjouir de cette splendide qualification historique avec de fortes propensions à se promener sur l’Algérie en finale et brandir enfin le titre continental de football. Ce ballon qui reste rond pour tous a réussi à mettre tout le monde autour de lui, mais au-delà de l’immense joie qui libère le trop plein d’énergie et de stress dans un contexte marqué par des clivages politico-judiciaires, d’aridité économique par endroit, de violences et de souffrances inouïes, il n’y a pas trop à faire avec le trophée, juste nourrir les racines du patriotisme fébrile sous l’emprise des enjeux et jeux politiques.
Autant croire avec l’autre qui pense que le foot est aussi l’opium de la nation, tant mieux donc si à l’unisson notre pays doit exhiber sa bannière au rendez-vous des prestiges et gage de son rayonnement dans le concert des nations. La destination Sénégal va bien se vendre et son expertise va s’exporter en tant qu’industrie lourde de football. De là aussi à deviner la délivrance une fois la finale remportée et la satisfaction générale qui en résultera. Ce sera sans doute une opportunité sans commune mesure de bâtir une union sacrée autour de l’idéal d’une vie paisible en communauté. Ce serait aussi peut-être et en dernier ressort un raccourci pour rappeler avec insistance l’impératif catégorique pour ce Sénégal-là de parler d’une seule et intelligible voix à l’Occident de ce que nous voudrions que ce soit fait de notre pétrole, de notre gaz, de nos forêts, de notre or, de notre zircon, de notre jeunesse et de notre intelligence avec diligence.
2,7 MILLIARDS CFA POUR LE VAINQUEUR DE LA CAN
En avril dernier, le Comité exécutif de la Caf a décidé de revaloriser la prime destinée au futur vainqueur de la Can 2019 qui va empocher 2,7 milliards de francs Cfa.
En avril dernier, le Comité exécutif de la Caf a décidé de revaloriser la prime destinée au futur vainqueur de la Can 2019 qui va empocher 2,7 milliards de francs Cfa. Mais déjà la Fédération sénégalaise de football est sûre d’encaisser 2 milliards Cfa, quel que soit le résultat de la finale de ce vendredi entre Lions et Fennecs.
Bien avant le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations Egypte 2019, le Comité exécutif de la Caf avait tenu en avril dernier une réunion pour débattre des derniers préparatifs de la 32ème édition de la messe du foot continental. Durant cette rencontre, les dirigeants du football africain ont décidé de revaloriser les primes destinées aux équipes participantes à la Can.
Ainsi, la formation qui soulèvera le titre de champion d’Afrique en Egypte cet été empochera 4millions d’euros (2,7 milliards de francs Cfa), soit un milliard Cfa de plus, en comparaison avec ce qu’avait gagné le Cameroun lors de la dernière édition.
Le finaliste malheureux se consolera avec une prime de 1,5 milliard Cfa. Les troisième et quatrième auront, quant à eux, 1,2 milliard Cfa chacun. Pour les quarts de finalistes la Caf a prévu une prime de près de 500 millions Cfa. Et si une équipe se fait éliminer un tour avant les quarts de finale, elle aura droit à 400 millions Cfa.
Si nous nous intéressons au cas du Sénégal qui joue la finale de la Can 2019 ce vendredi contre l’Algérie, il est donc déjà assuré de toucher 2 milliards Cfa. A savoir le 1,5 milliard Cfa en tant que finaliste plus les 500 millions Cfa, représentant sa prime de qualification pour les quarts de finale.
Pour les formations qui finiront à la troisième place de leurs groupes, mais sans pouvoir se qualifier au tour suivant, elles vont gagner une prime de 370 millions Cfa. Rappelons que la Caf avait déjà versé 120 millions Cfa sur le compte des équipes qualifiées à la Can, pour leur permettre de mieux gérer leur préparation.
20 millions Cfa par Lion en cas de victoire finale
Chez les joueurs, pour la prime individuelle, chacun va toucher 20millions Cfa en cas de victoire finale face à l’Algérie. L’information est du vice-président de la Fédération sénégalaise de football, Saër Seck, par ailleurs président de la Ligue de football professionnel. «La prime est de 20millions de francs Cfa pour les joueurs, en dehors de la prime spéciale que le chef de l’Etat pourrait donner», a confié le fédéral.
Pour rester avec les primes individuelles des coéquipiers de Cheikhou Kouyaté, faut rappeler qu’ils ont déjà touché 4 millions pour la qualification en huitièmes de finale, 6 millions pour les quarts, 8 millions pour les demi finales et 10 millions pour la qualifie à la finale. Ce qui fait un total de 28 millions. Si on y ajoute les 11 millions de primes de participation et qualification reçus avant la Can, cela donne un jackpot de 39 millions pour chaque joueur. Notons enfin que les primes du sélectionneur national, Aliou Cissé, sont à chaque fois doublées.
«LAVER L’AFFRONT !»
Le directeur technique national (Dtn), Mayacine Mar, se veut clair : «c’est une finale, il n’y a pas de favori». Selon lui, la finale du vendredi est une belle occasion pour le « Sénégal d’être plus fort pour laver l’affront ».
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye Thiam & Ibrahima Baldé |
Publication 17/07/2019
«Nous avions fait un excellent contenu contre l’Algérie. Il faut reproduire ce même match, mais en ayant plus de chance de marquer des buts et un bon arbitrage. Aucune crainte pour cette rencontre. On est devenu beaucoup plus forts. Nous n’avons pas peur de l’Algérie parce qu’elle nous a gagné. C’est une finale. Il n’y a pas de favori. On ne se pose pas de questions. On va être plus forts pour laver l’affront. Ça va être un match d’hommes.
KK : UN RECOURS DE GRACE ?
Nous allons essayer de suppléer son absence. On a les hommes qu’il faut. Si on a effectivement une possibilité de faire un recours de grâce pour montrer que le carton pris par Kalidou (Koulibaly) est effectivement involontaire, le recours se fera. Il ne s’agit pas d’un recours pour remettre en question le règlement, mais demander une grâce. La finale est une fête. Il faut donner la chance à toutes les deux équipes d’avoir leurs meilleurs joueurs pour offrir un beau spectacle à la finale».
ALIOU CISSE UNE BETE DE TRAVAIL
«Nous avons dit que tous les moyens sont bons pour gagner. Il fallait protéger son groupe, raison pour laquelle Cissé avait demandé qu’il n’y ait pas de conférence de presse lors des publications de liste. On ne peut pas également reprocher à l’équipe d’avoir une vie malsaine. Les garçons sont ensemble. Pas de faits divers. On magnifie notre organisation aujourd’hui au Caire. C’est le résultat du travail de la fédération. Tout comme Aliou Cissé qui ne dort pas. C’est une bête de travail. Il arrive qu’il m’appelle vers 3 heures du matin. Il se met beaucoup de pression. Toutes ces personnes qui tirent sur lui, doivent savoir qu’il travaille beaucoup pour rendre ce peuple sénégalais fier»
BENNACER-SAIVET : UN DUEL DE «MAESTROS»
Créatif, capable de passer, dribbler ou bien parfois de marquer. La bataille du milieu de terrain entre le Sénégal et l’Algérie en finale de CAN 2019, ce vendredi 19 juillet, au stade international du Caire, s’annonce épique.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye Thiam & Ibrahima Baldé |
Publication 17/07/2019
Créatif, capable de passer, dribbler ou bien parfois de marquer. La bataille du milieu de terrain entre le Sénégal et l’Algérie en finale de CAN 2019, ce vendredi 19 juillet, au stade international du Caire, s’annonce épique. Chaque équipe entend écrire une nouvelle page de l’histoire de son football, tout comme ce sera un rendez-vous entre Ismaïla Bennacer et Henri Saivet. Deux joueurs fantastiques depuis le début de la saison, qui apportent leurs touches offensives.
Chacun forme la clé dans le cœur de jeu de son équipe. Si la finale de la 32e édition de la CAN 2019 est un duel de stars entre Sadio Mané et Riyad Mahrez, c’en est une autre pour le milieu de terrain sénégalais et algérien. Très physique, combatif, capable de se projeter rapidement vers l’avant et de trouver les intervalles, les tridents Feghouli – Guédioura – Bennacer pour l’Algérie et Pape Alioune Ndiaye, Gana Gueye et Henri Saivet pour le Sénégal sont en train de réaliser une très bonne compétition. Dans ce milieu de terrain des deux équipes, un sacré défi attend particulièrement deux joueurs, notamment Ismaila Bennacer et Henri Saivet. Deux indispensables dans l’entrejeu. L’un (Bennacer) depuis le début de la compétition, l’autre (Saivet) à l’occasion de la troisième et dernière journée du match de poule. Le milieu de terrain de Empoli (Serie A) est à la hauteur des attentes, avec des prestations XXL depuis le début de la compétition.
Arrivée au Caire avec ses 34 matches à la saison écoulée, Bennacer a des statistiques impressionnantes. Son volume de jeu fait de lui, une des révélations de la Can au poste de milieu-relayeur. Ismaël Bennacer est désigné homme du match à deux reprises, consécutivement, notamment contre le Kenya et le Sénégal en matches de poules. Le joueur de 22 ans passé par Arsenal a été à l’origine du coup franc magistral de Riyad Mahrez dans les dernières minutes de la rencontre en demi-finale contre le Nigéria. Arrivée en 2016 pour la première fois en équipe d’Algérie, le 4 septembre 2016 pour affronter le Lesotho dans le cadre des qualifications de la CAN 2017, Ismaël Bennacer a joué tous les 6 matches de l’Algérie, du début à la fin, en attendant la finale. C’est contre la Tanzanie qu’il a été remplacé à la 57e minute.
BENNACER AU MILAN AC ?
Sa qualité de jeu et de dribble a finalement séduit le Milan AC. Le milieu-relayeur s’apprête à déposer ses baluchons dans la capitale lombarde. Selon la presse italienne, il pourrait signer un contrat de cinq ans, avec à la clé un salaire de 1,5 M€ par saison. La visite médicale devrait se faire après la fin de la CAN 2019, soit la semaine prochaine.
HENRI SAIVET, UNE TRAJECTOIRE IMPREVISIBLE
«C’est intéressant d’avoir un garçon comme Saivet qui excelle sur les coups de pied arrêtés. Mais ce n’est pas seulement sa qualité. C’est un garçon capable de nous apporter beaucoup de propreté, c’est un plus dans le jeu offensif avec des qualités techniques». En parlant ainsi à la sortie du match contre le Kenya, l’entraineur Aliou Cissé semble satisfait de la prestation de son milieu, Henri Saivet. L’ancien joueur de Bordeaux enchaine depuis lors les matches. Il est devenu pratiquement indispensable aux côtés de Pape Alioune Ndiaye (PAN) et d’Idrissa Gana Guèye. Les coups de pieds arrêtés constituent son point fort, en plus d’être généreux dans les efforts. Avec Henri Saivet, le Sénégal transforme son point faible en un atout, notamment sur les balles arrêtées. «Quand les matchs seront serrés, les coups de pieds arrêtés seront importants pour décanter la situation», avait déclaré Aliou Cissé sur le joueur de Bursaspor, en Super Lig. 29 matches sur les jambes à la saison écoulée avec le club turque, Henri Saivet a disputé 5 matches à la CAN, alors qu’il ne s’y attendait certainement pas. Le joueur est arrivé au Caire par le statut de remplaçant, avant de profiter de la défaite face à l’Algérie en match de poules pour s’installer définitivement dans l’entrejeu des Lions. Mais depuis, il semble gagner en confiance.
LE NOUVEAU DG PAPA MADEMBA BITEYE BOTTE EN TOUCHE
Aucun audit n’a été réclamé au niveau de Senelec. Cette précision est du nouveau directeur général de la société Papa Mademba Bitèye. Il s’exprimait hier, mardi 16 juillet lors d’un point de presse
Une certaine presse relatait que le nouveau directeur général de Senelec, Papa Mademba Bitèye, avait réclamé des audits de la société nationale d’électricité du Sénégal pour la gestion de son prédécesseur et actuel ministre du Pétrole et de l’énergie Mouhamadou Makhtar Cissé. Cette information a été démentie par le nouveau Dg lors d’un point de presse tenu hier, mardi 16 juillet.
Aucun audit n’a été réclamé au niveau de Senelec. Cette précision est du nouveau directeur général de la société Papa Mademba Bitèye. Il s’exprimait hier, mardi 16 juillet lors d’un point de presse. « Je viens d’hériter d’une entreprise publique détenue à 100% par l’Etat. Je viens d’hériter également d’une entreprise équilibrée. Je n’ai pas encore fait mes 90 jours à la direction de Senelec . Donc je suis juste en phase de mise à niveau et d’immersion. Vous comprendrez naturellement que pendant cette phase, il ne peut pas y avoir d’audit.
Le ministre de l’Energie et moi sommes synchrones. Cela veut dire même phase, même fréquence et même tension », lance-t-il. Mieux, il rassure : « il n’y a aucun malentendu entre l’ancien directeur et moi. Ses représentants sont au niveau du conseil d’administration de Senelec. Et ce conseil donne son aval sur toutes les décisions qui vont être prises dans l’entreprise ». Interpellé sur les problèmes de factures et de paiements électroniques rencontrés par certains clients ces derniers jours, le remplaçant de Mouhamadou Makhtar Cissé soutient : « ces problèmes ont été circonscrits et dépassés. Senelec a eu à faire beaucoup de communiqués pour informer du nouveau système d’information clientèle qu’elle était en train d’installer. Aujourd’hui, l’ensemble de ces problèmes sont réglés. Les clients qui n’étaient pas encore facturés l’ont été.
Pour les clients qui ont été facturés en retard, un délai supplémentaire leur a été octroyé pour leur permettre d’honorer leurs factures dans de bonnes conditions ». Pour ce qui est des compteurs, il assure qu’ils sont en quantité suffisante. «Nous avons 5 mille compteurs en stock. Nous avons aussi un bateau de 75 mille compteurs qui est en cours de route. Donc il n’y a pas de problème de compteurs au niveau de Senelec. L’ensemble des clients qui veulent avoir des branchements peuvent s’adresser directement aux agences qui devront s’en occuper », a-t-il fait-il.
KHALIFA SALL, DEFINITIVEMENT CONDAMNE
L’ancien député-maire de la ville de Dakar est définitivement condamné à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1,8 milliard de FCFA.
L’ex député-maire de la ville de Dakar vient d’abattre sa dernière carte dans l’affaire de la “Caisse d’avance” de la mairie de Dakar. Les Chambres réunies de la Cour suprême ont rejeté hier, mardi 16 juillet, le rabat d’arrêt introduit par les avocats de Khalifa Ababacar Sall, aux fins d’annuler le rejet par la Chambre criminelle de la Cour suprême du pourvoi en cassation de la décision de la Cour d’appel de Dakar qui l’avait condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme.
L’ancien député-maire de la ville de Dakar est définitivement condamné à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1,8 milliard de FCFA. En effet, en décidant de rejeter le rabat d’arrêt introduit par les conseils de Khalifa Sall, le juge Badio Camara et ses collègues des Chambres réunies de la Cour suprême viennent de sceller définitivement le sort de Khalifa Sall. Les conseils de l’ancien maire de la ville de Dakar voulaient obtenir l’annulation de la décision du président de la Chambre criminelle de la Cour suprême, Amadou Baal. Celui-ci avait rejeté, le jeudi 3 janvier 2019, le pourvoi en cassation introduit contre la décision de la Cour d’appel de Dakar qui l’avait condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme. La Cour, après avoir délibéré conformément à la loi statuant toutes chambres réunies, a rejeté la requête de Khalifa Sall et de Yaya Bodian et les a condamnés aux dépens. Elle confirme ainsi la condamnation en première et en deuxième instance de Khalifa Sall. Par ce dernier acte judiciaire, le leader de la plateforme “Taxawu Senegaal“ a épuisé tous les voies de recours au niveau des juridictions nationales. Ce qui constitue un énième revers pour l’ancien maire de la capitale sénégalaise.
La dernière remonte au 11 juillet dernier, devant la chambre administrative de la Cour suprême dans son recours aux fins d’annulation du décret présidentiel le révoquant de ses fonctions de maire de Dakar. L’ancien ministre socialiste, poursuivi notamment pour escroquerie sur deniers publics portant sur 1,8 milliard de francs CFA, dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de sa mairie, avait introduit plusieurs recours devant cette juridiction. Le Tribunal correctionnel de Dakar l’avait condamné en première instance à cinq ans de prison, le 30 mars 2018. Une peine confirmée en août 2018 par la Cour d’appel de Dakar. Pour rappel, les Conseils de Khalifa Sall avaient déposé le rabat d’arrêt, le 8 février 2019 pour contester l’arrêt pris en cassation pour «erreurs manifestes». Entre autres griefs reprochés à la chambre criminelle de la Cours suprême, l’irrégularité de sa composition pour avoir siégé avec 6 membres.
LA GRACE PRESIDENTIELLE ATTENDUE
Même si certains inconditionnels, à savoir le maire de Mermoz Sacré Cœur, Barthélémy Dias, crient urbi et orbi que l’ancien maire de Dakar n’est pas demandeur d’une quelconque grâce présidentielle, il n’en demeure pas moins que maintenant que la procédure judiciaire est définitivement épuisée au niveau des juridictions nationales, le chef de l’Etat peut accorder sa grâce à l’ex-édile de la ville de Dakar. En tout cas, lors du lancement du dialogue national, le 28 mai dernier, le président Macky Sall s’était montré ouvert à une grâce présidentielle de Khalifa Sall, suite à la recrudescence de la demande formulée par son successeur à la ville de Dakar, Soham Wardini, du représentant du Frn, Mamadou Diop Decroix ou encore d’Oumar Sarr du Pds, entre autres. Comme réponse à ces sollicitations, le chef de l’Etat avait estimé qu’il était préférable de laisser la justice finir son travail. Une grâce présidentielle fortement attendue par certains acteurs dans ce contexte du décès de son ex-patron au Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, dont la dépouille arrivera à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) ce jour. Il en est ainsi de l’ancien ministre sous Me Wade, Karim Wade qui, après avoir fait un témoignage sur le défunt, a espéré la libération de Khalifa Sall pour lui permettre d’assister aux funérailles de son mentor. «En ces moments éprouvants, j’ai une pensée particulière pour mon frère Khalifa Sall dont je mesure la douleur. J’espère qu’il pourra, en homme libre, aller se recueillir devant la dépouille de son compagnon de combat», avait-il plaidé.