Le véhicule présidentiel a pris feu, mercredi, à Nguéniène. Mais le gouvernement ne compte pas se contenter de la thèse du «dos d’âne». Une enquête a été ouverte dans ce sens et aucune piste n’est écartée.
Le fait est si grave qu’il a fait le tour du monde des réseaux sociaux en quelques minutes. Il est aussi si rare qu’il intrigue les plus hautes sphères de l’Etat quine s’expliquent pas qu’un véhicule présidentiel prenne feu de cette façon. Et dans de telles circonstances. Beaucoup de thèse sont été avancées sur l’incident ou l’incendie qui a mis en danger les Présidents sénégalais et malien qui étaient à bord de cette limousine. L’on a même«accusé» un dos d’âne pour expliquer l’origine de la fumée qui s’échappait du capot. En tous les cas, la sécurité présidentielle étant en cause, Le Quotidien a appris qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cette catastrophe évitée de justesse. Le dossier est entre les mains de la police judiciaire qui, confie-ton, «n’écarte aucune piste». Au delà de Macky Sall, c’est quand même un Président étranger qui l’a échappé belle. Et la sécurité de façon générale qui interpelle l’Etat du Sénégal.
Macky Sall et Ibrahima Boubacar Keïta étaient attendu par une foule nombreuse pour la prière mortuaire et l’inhumation du Secrétaire général du Parti socialiste décédé lundi, à Paris. Ce, après l’hommage national rendu au défunt président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) à l’Aéroport international Blaise Diagne. L’ampleur de la fumée ne pouvait présager, visiblement, que les passagers s’en sortiraient sans dégâts. Au point que certains croyaient dur comme fer que Macky Sall et son hôte malien n’étaient pas dans cette rutilante limousine. Et pourtant si.
Il a fallu que les services de sécurité les y extirpent devant des curieux qui n’en revenaient pas, et qui immortalisent la scène. Le Président Sall tient à ce que la lumière soit faite dans cette affaire parce que, souligne-t-on, il s’agit de l’image du Sénégal qui est enjeu. Mais aussi de la gestion de la sécurité du chef de l’Etat.
«SI ON NE FAIT RIEN, ILS VONT ÉTOUFFER L’AFFAIRE COMME ILS ONT VOULU ÉTOUFFER LE RAPPORT DE L’IGE»
Le député de «Tekki», Mamadou Lamine Diallo, ne croit pas à la sincérité de l’enquête ouverte par le Procureur dans l’affaire du «scandale à 10 milliards de dollars»
Mamadou Lamine Diallo - qui s’exprimait, hier, après son audition à la Division des investigations criminelles (DIC) - a déclaré : «En ce qui concerne cette affaire du gaz, j’ai accepté de venir, ici, répondre à la convocation de la DIC. Je n’ai pas attendu l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale, puisque nous sommes hors session. Je ne l’ai pas demandé. Je pense qu’il était important de venir, de marquer que nous sommes dans cette bataille pour la vérité». Et de poursuivre : «Nous y sommes engagés et nous avons réitéré ce que nous avons déjà dit publiquement.
Dans cette affaire-là, il y a une violation de la loi pétrolière par les autorités gouvernementales, en particulier le Président Macky Sall qui a signé le décret de juin 2019 qui donnait le bloc a Petro Tim et Petro Asia qui, manifestement, n’en avait pas les capacités financières et techniques». Selon lui, Petro Asia ne peut pas être la mère de Petro Tim. «Cela est impossible et montre bien qu’il y a là un faux intentionnel qui est à la base de ce scandale qui a été révélé et mis sur la table par la BBC. Je pense que c’est une bataille du peuple sénégalais à qui appartiennent ces ressources naturelles. C’est une bataille de tout le monde et en ce qui me concerne, étant député représentant la Nation, je mène cette bataille-là», a tonné M. Diallo.
Sur sa lancée, Mamadou Lamine Diallo dira : «C’est une bataille. Si on ne fait rien, ils vont étouffer l’affaire comme ils ont voulu étouffer le rapport de l’Inspection générale d’Etat. Il va falloir se battre, manifester, utiliser tous les moyens juridiques à notre disposition pour la vérité. Nous n’avons pas confiance. Je ne crois pas aux enquêtes parlementaires. C’est une bataille du peuple. C’est le peuple qui doit se battre pour que la vérité éclate».
A l’en croire, il a dit aux enquêteurs qu’on s’est basé sur du faux intentionnel. Et c’est ça, d’après lui, «qui est à la base de tout ce qu’on a vu et qui s’est terminé en scandale». «Aujourd’hui, le fait qu’ils aient convoqué un député, même si c’est hors session, ouvre la voie à la possibilité, à mon avis, d’entendre le ministre Aly Ngouille Ndiaye qui est à la base de ce faux, le ministre Maïmouna Ndoye Seck. Je crois qu’aujourd’hui, rien ne s’oppose à ce que ses anciens ministres de l’Energie soient entendus par la DIC comme moi-même. Ils peuvent aller plus loin et aller voir le président de la République et lui demander son témoignage».
LES CLÉS DE SÉNÉGAL-ALGÉRIE
Trident offensif sénégalais amorphe depuis les huitièmes, inefficacité de Bounedjah, l'absence de Koulibaly... Tout sur les compartiments de jeu qui pourraient faire basculer cette finale de la CAN2019 d'un côté comme de l'autre
So Foot |
MAXIME RENAUDET |
Publication 19/07/2019
Avec cinq buts lors de la phase de poules, le Sénégal avait été séduisant offensivement. Mais depuis les huitièmes, les joueurs d’Aliou Cissé se sont à chaque fois qualifiés sur le score de 1-0. Si Sadio Mané est irréprochable, ses compères d’attaque ne semblent pas avoir totalement pris leurs marques. Titularisé lors des six matchs du Sénégal, M’Baye Niang n’a par exemple inscrit aucun but lors du tournoi. Mané et Niang étant toutefois ineffaçables du onze type, il ne reste donc plus qu’un ticket pour trois dans le trident offensif sénégalais. En regardant de près la première mi-temps de l’Algérie face à la Côte d’Ivoire en quarts de finale, c’est bien là que cette finale pourrait se jouer. Aligné à droite lors du match de poule contre l’Algérie en poules, et peu convaincant malgré un but contre la Tanzanie, Keita Baldé devrait commencer sur le banc, laissant sa place à Krépin Diatta, ou à Ismaïla Sarr. Aliou Cissé a le choix, mais il devra faire le bon, car Ramy Bensebaini est dans la forme de sa vie.
L'entrejeu algérien
Équipe la plus frisson de cette CAN 2019, l’Algérie le doit avant tout à un entrejeu plein de maîtrise. En pointe basse, Adlène Guedioura apporte de nombreuses satisfactions puisqu'il compense parfaitement les envolées offensives de Sofiane Feghouli ou Ismaël Bennacer. Complémentaires, les deux milieux relayeurs ont eux aussi parfaitement intégré les recommandations de leur sélectionneur. Plus complet que Feghouli, Bennacer est une des surprises de cette CAN 2019 tant le futur joueur de l'AC Milan est précieux à la récupération du ballon, mais aussi dans l’animation offensive. Pour Feghouli, cette CAN est une vraie bouffée d’air frais, car il a étalé sa classe et a montré qu'il était le véritable métronome de cette équipe. Avec Riyad Mahrez à ses côtés, l’ancien joueur de Grenoble a enfin pris toute l'envergure que le peuple algérien attendait de lui.
L'absence de Kalidou Koulibaly
Averti deux fois en trois matchs, le colosse Koulibaly sera le grand absent de cette finale. Taulier de la défense du Napoli depuis plusieurs saisons, l’ancien Messin manquera la rencontre à cause d’un carton jaune sévère récolté en demi-finale contre la Tunisie. Entre-temps, la Fédération sénégalaise de football a déposé un recours devant la CAF afin de faire annuler la décision. Mais sans surprise, l’instance n’a pas donné raison aux Lions de la Téranga. En l’absence de Koulibaly, Aliou Cissé optera pour une paire Kouyaté-Sané, charnière inédite qui devra vite se régler pour éviter une déconvenue défensive trop précoce.
L'inefficacité de Bounedjah
Buteur lors du premier match des Fennecs dans cette CAN, Baghdad Bounedjah n’a, depuis, plus trouvé le chemin des filets. Entouré dumagnifique Youcef Belaïli et du sublime Mahrez, l’attaquant d’Al Saad s’est révélé comme une des belles surprises de cette compétition. Mais depuis son penalty manqué contre la Côte d’Ivoire, il ne fait plus tout à fait l’unanimité. Maladroit et pas toujours aussi précieux qu’il ne le faudrait sur coup de pied arrêté, l’avant-centre algérien garde malgré tout la confiance de Djamel Belmadi. D'ailleurs, ce dernier ne l’a remplacé que deux fois depuis le début des huitièmes, à la 83e contre la Guinée et à la 78e contre les Éléphants. Pourtant, sur le banc, les solutions ne manquent pas puisque Islam Slimani, dont le profil est presque similaire à celui de Bounedjah, et Andy Delort, que les supporters algériens aimeraient voir davantage, sont deux options plus que viables pour mettre en difficulté le Sénégal ce vendredi.
Les coups de pied de réparation
Avec l’intronisation de la VAR, les penaltys ont été légion lors de cette Coupe d'Afrique des nations. Côté sénégalais, l’exercice s’est avéré périlleux puisque Sadio Mané en a raté deux sur trois et Henri Saivet, qui s’y est collé contre la Tunisie en demi-finales, a lui aussi échoué. Côté algérien, c’est Bounedjah qui est l’artificier en chef, mais l’attaquant n’a pas non plus été en totale réussite. Car après avoir marqué dans cet exercice contre le Kenya, il s’est loupé en quarts contre la Côte d’Ivoire alors que son penalty (qu'il avait lui-même obtenu), envoyé sur la barre, aurait pu permettre à l’Algérie de faire le break. L’exercice du penalty apparaît également important, car c’est lui qui a permis au Nigeria de revenir au score contre l’Algérie en demi-finales. Il s’est également illustré dans l’autre rencontre puisque avant le loupé de Saivet, c’est le Tunisien Ferjani Sassi qui a manqué le sien. Si les deux finalistes sont parvenus à les éviter in extremis en demi-finales, les tirs au but pourraient bien décider de l'issue de cette CAN 2019.
L’OEUVRE DE L’ARTISAN DU DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN REVISITEE
Un geste matérialisé par la remise par le vénéré guide religieux du Fogny du saint Coran à sa sainteté le Pape Paul VI le 16 juillet 1969 au Vatican.
Il y a 50 ans, le fondateur de la «Ummah islamique Aïnou Salam» Cheikh Ousmane Sountou Badji et le Vatican jetaient, avec la bénédiction de sa Majesté le roi Hassan II du Maroc, les germes du dialogue islamo-chrétien aujourd’hui en vogue sous nos cieux. Un geste matérialisé par la remise par le vénéré guide religieux du Fogny du saint Coran à sa sainteté le Pape Paul VI le 16 juillet 1969 au Vatican. Et un geste dont la dimension et les contours ont été revisités à l’occasion de la ziarra annuelle de la Ummah islamique Aïnou Salam, célébrée le mercredi 16 juillet 2019 à Sindian.
L’histoire n’a pas pris une ride. Parti de Sindian, Cheikh Ousmane Sountou Badji avait pris son vol à Dakar qui l’a conduit au Maroc auprès du roi Hassan II. Sur place, il lui remettra officiellement un exemplaire du saint Coran édité en or et qu’il cédera par la suite, le 16 juillet 1969, au Pape Paul VI au Vatican. Ainsi à travers ce geste, la Ummah islamique Ainou Salam et le Vatican venaient, selon les proches du vénéré guide, de matérialiser un vœu cher du Pape Jean 23 qui était de voir le rapprochement de nos religions par un dialogue islamo-chrétien. Une démarche du Cheikh Ousmane Sountou Badji dont l’objectif était, entre autres, estiment ses proches, de combattre l’ignorance mutuelle et les préjugés qui régissent les relations entre musulmans et chrétiens, le fanatisme et l’obscurantisme souvent associés au monde musulman, la recherche d’une communication positive entre les deux communautés qui devraient faire du dialogue interreligieux une étape primordiale pour la découverte de l’autre. Après qu’il a remis le saint Coran au Pape Paul VI solennellement au nom de la Ummah islamique, Sountou Badji demanda au souverain pontife de lui accorder la permission d’évoquer le nom de Dieu comme s’il était dans une mosquée. Volontiers le Pape avait accepté. C’était le 16 juillet 1969 au Vatican.
Le guide Cheikh Ousmane Sountou Badji et le Pape Paul VI s’accordent l’idée d’une prière commune retenue entre chrétiens et musulmans, la construction d’une mosquée à Rome, l’implantation des missions diplomatiques des pays musulmans auprès du Saint Siège, l’ouverture d’une ambassade du Royaume chérifien au Vatican toujours sur demande de Cheikh Ousmane Sountou Badji.
La ziarra annuelle de ce guide religieux, tenue ce mercredi à Sindian et qui a mobilisé cette année encore des milliers de fidèles venus de toutes les régions du Sénégal, de la sous région et du continent européen, a coïncidé avec cette rencontre historique entre Cheikh Sountou Badji et le Pape Paul VI. «Cet événement témoigne de l’ampleur de cet anniversaire, de la dimension et de l’œuvre de Cheikh Ousmane Sountou Badji, précurseur de l’islam dans le Fogny et dans la Casamance et grand artisan du dialogue islamo-chrétien devenu une réalité dans notre pays en général et en Casamance en particulier, région qui abrite des cimetières mixtes de musulmans et chrétiens», soutient Ansou Sané, directeur général de l’Anrac.
Plus de 3 ans après la disparition du guide religieux, les témoignages sont unanimes. Al Ousseynou Gassama, natif de Sindian, inspecteur de l’éducation à la retraite, décrit un«homme hors du commun».«Le Cheikh n’a jamais
contraint quelqu’un, n’a jamais eu un discours violent. Il a toujours prôné le dialogue et surtout le dialogue entre les hommes, entre les cultures», a-t-il soutenu. M. Gassama rappelle qu’il a réussi à assainir la pratique islamique dans cette localité où la foi se mêlait aux rites traditionnels. «Il a ainsi permis aux jeunes d’apprendre et de maîtriser le Coran, puis de le vulgariser. Et ce n’est pas étonnant que 50 ans après on puisse célébrer la remise de ce Coran au Vatican», note-t-il.
LE SENEGAL AVEC LA GUINEE BISSAU, LE CONGO ET ESWATINI
En marge de sa 31e Assemblée générale, la CAF a effectué le tirage au sort des éliminatoires de la CAN «Cameroun 2021», hier, au Caire (Egypte).
LE CAIRE, Egypte – Et le Sénégal qui dispute la finale de la 32e édition contre l’Algérie, ce soir à 21 heures (19h GMT) est logé dansla poule I, en compagnie de la Guinée Bissau, du Congo et de l’Eswatini (anciennement Swaziland).
A l’image de plusieurs groupes, le derby ouest-africain qui va l’opposer au voisin bissau-guinéen constituera la grande attraction, à l’occasion de la double confrontation. «Ce tirage me semble abordable. En tant que pays classé premier en Afrique, dans le ranking FIFA, il serait difficile de tomber plus mal. Donc, il peut y avoir pire comme tirage», estime Me Augustin Senghor. Toutefois, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) prévient : «Maintenant, les autres équipes qu’on considérait comme faibles, sont en train de monter en puissance. D’abord, on a eu de bonnes surprises lors des éliminatoires.
Des équipes comme le Burkina n’étaient pas de la fête. Mais aussi cetteCAN a montré que l’écart entre les grandes et les petites nations est en train de se rétrécir. Il faudra être vigilent et éviter de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué». «Il faut prendre toutes ces équipes au sérieux. Il y a des équipes qui sont en train d’émerger. Il y aura aussi cette connotation assez locale avec nos voisins de la Guinée-Bissau. C’est ça la particularité de ce groupe, avec le derby sous-régional entre voisins et frères», poursuit-il en soutenant que «dans l’ensemble, nous (le Sénégal) avons les moyens de passer dans cette poule». Au motif que «notre classement mondial et continental nous le permet». A retenir que 12 groupes ont été constitués et que les deux premières sont qualifiés à «Cameroun 2021».
Groupe A : Mali, Guinée, Namibie, Vainqueur de Liberia-Tchad
Groupe B : Burkina Faso, Ouganda Malawi, Vainqueur de Soudan du Sud-Seychelles
Groupe C : Ghana, Afrique du Sud, Soudan, Vainqueur de Maurice-Sao Tomé-et-Principe
Groupe D : RDC, Gabon, Angola, Vainqueur de Djibouti-Gambie
Groupe E : Maroc, Mauritanie, Centrafricaine, Burundi
Groupe F : Cameroun, Cap-Vert, Mozambique, Rwanda
Groupe G : Egypte, Kenya, Togo, Comores
Groupe H : Algérie, Zambie, Zimbabwe, Botswana Groupe I : Sénégal, Congo, Guinée-Bissau, Eswatini Groupe J : Tunisie, Libye, Tanzanie, Guinée Equatoriale
Groupe K : Côte d’Ivoire, Niger, Madagascar, Ethiopie
Groupe L : Nigeria, Bénin, Sierra Leone, Lesotho
SIDIKI KABA EVOQUE LA MISE EN PREMIER PLACE PROCHAINE DE LA LEGION DES MOBILITES
La mise en place prochaine d’une Légion des mobilités devrait contribuer à «faire reculer le sentiment d’insécurité», a indiqué jeudi à Dakar, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba.
La mise en place prochaine d’une Légion des mobilités devrait contribuer à «faire reculer le sentiment d’insécurité», a indiqué jeudi à Dakar, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba. «Au plan organisationnel, la prochaine mise en place d’une Légion des mobilités qui comprendra un groupement de surveillance des autoroutes, un groupement de surveillance des routes nationales ainsi que le groupement de sécurité du Train express régional (Ter),contribuera à faire reculer le sentiment d’insécurité», a-t-il déclaré à l’Aps. Me Kaba présidait la cérémonie de remise d’épaulettes de sous-lieutenant aux aspirants du cours de formation de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale, promotion «colonel Foulah Baldé», la11e depuis la création de cette école en 2007.
Le ministre des Forces armées a souligné «la volonté du Haut commandement de la gendarmerie de réduire les accidents graves à travers une amélioration des capacités d’intervention de la Gendarmerie nationale sur les routes (...)». Selon lui, cela s’est traduit par l’élaboration du plan Reagir (Réduire les accidents graves et intervenir sur les routes), lequel «comporte des mesures d’anticipation, de prévention et de réaction pour une grande sécurité sur les axes routiers». Le ministre des Forces armées a par ailleurs signalé que le Sénégal «a adopté une stratégie globale pour améliorer la réponse sécuritaire» aux défis «complexes et multiformes, nationaux et transnationaux», auxquels les pays de la sous-région ouest-africaine se trouvent confrontés, en dépit d’une «embellie économique rassurante et des efforts d’intégration louables (...)».
Dans ce cadre, Me Sidiki Kaba a évoqué «la mise en place au niveau national de structures interministérielles pour, d’une part, accroître la coordination entre ces différentes forces de défense et de sécurité et d’autre part, disposer d’un outil de formation stratégique adapté». La création du Cadre d’intervention et de coordination interministériel des opérations de lutte antiterroriste (Cico) et de l’Ecole nationale de cyber sécurité à vocation régionale (Encvr) entre dans ce registre, a-t-il dit.
S’adressant aux nouveaux sortants de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale, il a déclaré : «Engagez-vous sans compter dans vos missions de service de la République, montrez-vous dignes de l’histoire de la Gendarmerie nationale et de vos aînés.» L’excellence et l’effort «doivent rester vos viatiques. Vous serez déployés dans des contrées reculées dans lesquelles se trouvent vos concitoyens. Vous devez vivre à leur rythme, les écouter, les comprendre», a-t-il ajouté. «Vous devez incarner le visage de l’Etat, le visage rassurant de la sécurité partout et surtout dans les endroits où l’autorité semble méconnue ou contestée. Il vous faudra pour cela développer le partenariat de sécurité en travaillant avec les élus et autres Forces de défense et de sécurité.»
SUBVENTION DE LA CAF AUX FÉDÉRATIONS
La subvention annuelle que la CAF (Confédération africaine de football) alloue aux Fédérations nationales, va passer de 100 000 dollars (65 millions de francs CFA) à 200 000 dollars américains (100 millions de francs CFA)
. La révélation a été faite par le président Ahmad Ahmad, hier, lors de la cérémonie d’ouverture de la 31e Assemblée générale de l’instance.
Le dirigeant malgache a également annoncé l’augmentation des indemnités allouées aux officiels arbitres, que «la CAF assure la responsabilité de payer». Ces annonces sont contenues dans les réformes envisagées par l’instance du football continental, résolument engagée à «gérer le quotidien de sa gouvernance». Parmi les mesures préconisées, figure l’ouverture de Bureaux décentralisés des organes de la CAF. Toutefois, le président Ahmad signale que «ces réformes seront un vain mot, si le statut juridique de la CAF n’est pas réglé».
En effet, l’Etat égyptien n’a pas encore l’accord de siège qui permet au personnel étranger d’avoir un visa de travail. Selon lui, c’est cette absence de statut juridique de la CAF, qui lui a valu sa mésaventure à Paris, avec sa mise en examen par la justice française.
L’UNESCO ET LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO SIGNENT UN MEMORANDUM D’ACCORD
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ont signé un mémorandum d’accord.
Bassirou MBAYE et Abdoulaye Oumarou AMADOU |
Publication 19/07/2019
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ont signé un mémorandum d’accord. Cette signature vise à encourager la coopération entre les deux organisations afin de renforcer les capacités et la connaissance des acteurs judiciaires sur le cadre juridique régissant la liberté d’expression et de la presse. Aussi la collaboration de ces deux instances vise à mettre fin à l’impunité des auteurs de crimes contre les journalistes.
C’est un engagement inédit :renforcer la protection de la liberté d’expression, la liberté de la presse et la sécurité des journalistes en Afrique de l’Ouest préoccupe plus que jamais l’Unesco et la Cedeao. En effet, la Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture(Unesco), Mme Audrey Azoulay, et le Président de la Cour de justice de la Cedeao, M. Edward A sante, ont signé un mémorandum d’accord «pour encourager l’engagement et la coopération entre les deux organisations en vue de renforcer les capacités et la connaissance des acteurs judiciaires sur le cadre juridique régissant la liberté d’expression et celle de la presse».
Dans ce sens, la Directrice générale déclare que la liberté d’expression et ses corollaires sont au cœur du mandat de
l’Unesco. A l’en croire, cet accord officialise la coopération existante depuis 2016 entre les organisations et facilite le développement d’activités conjointes visant le pouvoir judiciaire et la Société civile en Afrique, tels des séminaires, des ateliers de formation et des cours en ligne ouverts et massifs (Mooc) sur les questions de liberté d’expression. Pour sa part, M. Edward Assante soutient que «ce mémorandum est un élément important de la coopération entre les deux parties pour protéger et renforcer la liberté d’expression et celle de la presse en Afrique».Le juge Asante se réjouit de son travail futur avec l’Unesco et les juges et avocats africains qui bénéficieront de la coopération entre les instances.
Pour rappel, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture «a organisé une série de cours en ligne en anglais et en français, ainsi que des ateliers sur le terrain à l’intention des juges, des procureurs, des avocats et de la Société civile. Des cours qui, selon le communiqué de l’Unesco, contribuent à renforcer les normes internationales et régionales en matière de liberté d’expression». Et d’ailleurs, informe le document, les cours ont déjà touché environ 1 800 officiers de justice et représentants de la Société civile en Afrique et ont permis de dispenser une formation essentielle pour défendre la liberté d’expression et mettre fin à l’impunité des auteurs de crimes contre les journalistes.
«Cet accord avec la Cour de la Cedeao fait suite à un protocole d’accord similaire signé en août 2018 par l’Unesco et la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui vise également à renforcer les capacités du pouvoir judiciaire en Afrique en matière de liberté d’expression», précise le communiqué.
A UN PAS DE L’APOTHEOSE !
Ça y est ! La grande finale de cette 32ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) mettra les deux meilleures sélections qui ont pu se hisser au niveau que rêvaient les 22 autres éliminées.
Lamine Mandiang DIEDHIOU, envoyé spécial en Egypte |
Publication 19/07/2019
La dernière marche est la plus belle mais aussi la plus difficile à gravir. Après 51 matches de cette première CAN à 24 équipes, deux finalistes se sont dégagés : le Sénégal et l’Algérie dans une affiche portant des parfums du premier tour de cette édition qui avait vu les « Fennecs » l’emporter (1-0). Les « Lions » devront l’emporter pour décrocher le premier trophée continental du Sénégal et faire chavirer un peuple qui attend ce sacre depuis une éternité.
Ça y est ! La grande finale de cette 32ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) mettra les deux meilleures sélections qui ont pu se hisser au niveau que rêvaient les 22 autres éliminées. C’est un rendez-vous crucial qui attend la bande à Sadio Mané ce vendredi au stade international du Caire. Les yeux du monde entier seront braqués sur la capitale égyptienne dans un duel entre les « Lions » et les « Fennecs ». Raillé pour son absence de palmarès malgré un gros potentiel, le pays de plus de 15 millions d’habitants tient enfin une seconde chance d’inscrire son nom à la liste des grands d’Afrique, après son unique finale perdue en 2002.
L’enjeu est énorme mais loin d’être impossible pour l’équipe d’Aliou Cissé qui n’a d’objectif que le trophée. Les « Lions » n’auront qu’à vaincre le signe indien face à un adversaire qui ne lui a encore jamais réussi en CAN. Comme on se retrouve ! On peut tenter dire cela puisque les deux équipes vont se croiser pour la quatrième fois consécutive à la CAN dont la dernière s’est soldée par une victoire des « Fennecs » (1-0) au premier tour de cette 32ème édition.
L’heure de la revanche a sonné pour le Sénégal qui rêve de décrocher sa première étoile comme l’exprime Sadio Mané. « Je n’aime pas trouver des excuses mais tout le monde a constaté ce qui s’est passé dans ce match. On est conscient qu’ils (Algériens) nous ont battus. On aimerait bien remporter ce match. Maintenant, on est toutes les deux en finale. J’estime que ce n’est pas une revanche mais plutôt une motivation de plus pour aller les battre. Et nous allons les battre.» Voilà qui a de quoi motiver les Sénégalais qui en cas de succès décrocheront le tout premier sacre continental de l’histoire d’un pays dont son palmarès se résume à des victoires en coupes d’Afrique de Beach soccer et aux Jeux Africains 2015.
Pour être champions d’Afrique, les hommes d’Aliou Cissé vont devoir remporter les défis physique, tactique et mental que vont leur imposer les Algériens. Comme elle l’a montré depuis le début de ce tournoi, l’Algérie reste une formation dangereuse jusqu’à la fin mais le Sénégal aura montré de solides garanties défensives en présentant la meilleure défense de cette CAN (un seul but encaissé).
L’équipe d’Aliou Cissé devra cependant faire avec l’absence de Kalidou Koulibaly, suspendu pour cette finale. Aliou Cissé devra t r o u ve r les ressources néc e s s a i r e s pour contrecarrer les Algériens et être en haut de l’affiche au coup de sifflet final. Le vainqueur de l’édition 2019 empochera 4,5 millions de dollars (soit 2,6 milliards de francs CFA), deux millions de plus que le c h a m p i o n d’Afrique 2017 au Gabon.
«LES CRITERES EVALUATIFS DU BAC UEMOA, LA REDUCTION DU NOMBRE DE CORRECTEURS, ENTRE AUTRES DIFFICULTES, ONT PENALISE LES ELEVES»
Si on a tendance à blâmer les élèves pour leur faible niveau, et les enseignants pour leurs longues grèves à répétition, pour cette année, le problème serait systémique, selon le syndicaliste enseignant Tamsir Bakhoum du Saemss
Le constat de la baisse de niveau des candidats au baccalauréat est unanime. Et c’est encore pire cette année où seuls 14,94 % des candidats ont obtenu leur premier diplôme universitaire dès le premier tour. Si on a tendance à blâmer les élèves pour leur faible niveau, et les enseignants pour leurs longues grèves a répétition, pour cette année, le problème serait systémique, selon le syndicaliste enseignant Tamsir Bakhoum du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss). Il convoque l’expérimentation du Bac Uemoa, la diminution du nombre des correcteurs, le problème dans la conception des sujets, entre autres problèmes qui, selon lui, devraient amener l’Etat à organiser une réforme profonde du système pour une éducation de qualité.
Le Témoin : A l’issue du premier tour du baccalauréat de cette année, seuls 14,94 % des candidats ont obtenu leur sésame d’office. Pourtant, l’année scolaire a été stable. Comment expliquez-vous cette débâcle ?
Tamsir BAKHOUM - Le baccalauréat s’est déroulé dans de bonnes conditions. Mais à la suite des proclamations des résultats, le constat est unanime. Seuls 14,94 % sur les 155 551 candidats inscrits sont admis d’office. Soit 22 492 candidats. Pour l’admissibilité, il y avait 40 761 candidats. Si tous les candidats passaient au premier tour, on aurait plus de 63 000 candidats admis. Ce qui aurait fait moins de 40 % de nouveaux bacheliers. En 2016, nous avions un taux de réussite de 36, 5 %, en 2017, on était à 44,97 %, en 2018 qui était une année perturbée, on était à 46,09 %. Ce qui fait que, cette année, si tout le monde passe, on ne sera pas à 45 %. Nous tournerions autour du même taux que 2017 ou 2018. Voire moins. Or tous les admissibles ne peuvent pas passer. Puisque tout le monde ne passera pas, les résultats de cette année sont partis pour être au mieux, au niveau de ceux des années passées voire pire. Cette année, on ne pourra pas dépasser la barre des 45 %. Ce qui fait que, l’année ayant été stable et les enseignants ayant tenu les classes d’octobre à juillet, personne ne pourra convoquer l’argument de la grève des enseignants pour expliquer les mauvais résultats. Si nous prenons en référence les différents candidats qui sont passés, on peut nettement comprendre que l’échec n’était pas dû à la grève des enseignants.
Justement, on a tendance à blâmer les élèves pour leur faible niveau, et les enseignants pour leurs longues grèves répétitives. Donc où se situe le problème ?
Mais c’est un problème systémique. Pour dire que ce n’est pas une question de grèves, mais c’est le système éducatif sénégalais qui a des problèmes. Par rapport au contenu des programmes, ils sont archaïques. On ne peut pas continuer à être en déphasage dans nos programmes avec les réalités socio-culturelles du Sénégal. Je pense que cette question, entre autres, devrait être abordée par l’Etat pour que des réformes profondes puissent être apportées au niveau des programmes. Des programmes qu’il faudrait aussi aussi alléger. Nous avons aujourd’hui des élèves qui ont réussi dans les concours et qui sont dans d’autres écoles du monde comme en Chine ou au Canada. Là-bas, les élèves sont bien encadrés pour être dans des filières bien définies dès la classe de première. Mais au Sénégal, l’élève fait tout. On ne sait pas s’il est littéraire ou scientifique. On ne peut pas vouloir former un ingénieur et lui dire qu’il faut apprendre l’histoire, la géographie, l’espagnol… Vous le bourrez en termes d’enseignements-apprentissages de telle sorte qu’il n’a plus la capacité de réflexion. Je pense qu’il faut aller dans le sens de réformer, d’une façon radicale, le système éducatif, alléger les programmes avec des contenus beaucoup plus stricts en termes de formation qui pourraient orienter l’élève dès le bas âge vers une filière professionalisante pour lui permettre d’avoir des compétences.
Dans ce naufrage collectif, certains lycées, à l’image de celui d’excellence de Diourbel, se sont démarqués du lot avec des résultats vraiment satisfaisants
C’est normal. Si vous prenez le lycée d’excellence de Diourbel, on y trouve des élèves qui sont recrutés dans les différents collèges ou lycée du Sénégal avec une sélection très rude. Ce sont les plus doués de l’école qui sont amenés, encadrés, nourris, logés. Si on prend le lycée Mariama Bâ de Gorée, ce sont les meilleures jeunes filles du Sénégal. De même que le prytanée Charles Ntchororé de Saint Louis. Quand on parle de système, il faut aller dans le sens de mieux outiller les lycées qui font 99 % de réussite dans la banlieue et certaines régions dans les profondeurs du Sénégal, qui ont plus de 70 élèves dans une seule classe. Alors que dans les autres lycées qu’on prend comme des références, c’est maximum 25 élèves par salle de classe. Ce qui fait que le ratio encadrement professeurs-élèves est excessif. Hors ces exceptions, nous sommes dans une situation catastrophique d’encadrement des enseignements apprentissages !
Pourtant des enseignants disent que, cette année, les enseignements-apprentissages se sont très bien déroulés. Quelles sont donc les raisons de ce taux d’échec surprenant au Bac ?
C’est vrai que les enseignements-apprentissages se sont très bien déroulés. Mais nous avons observé, cette année, que les élèves ont été évalués avec les critères du bac Uemoa que les autorités sont en train d’expérimenter. Quand vous prenez certaines disciplines comme l’histoire et la géographie, ils ont exigé l’évaluation avec les critères de Bac Uemoa. Et là, ce sont d’autres critères qui s’appliquent, différents des critères évaluatifs sur lesquels les enseignants ont travaillé avec les élèves dans les lycées. C’était perdu d’avance. Je pense que si nous devons aller vers le changement pour expérimenter, il fallait le faire dans tout le pays, mais pas seulement à Dakar.
Donc on peut dire que les élèves ont été sacrifiés avec ces nouveaux critères évaluatifs du Bac Uemoa ?
Je n’irai pas à dire que les élèves ont été sacrifiés. Les enseignants sont des responsables. Ils ont fait leur travail correctement. Je pense que les élèves n’ont pas été mis dans des conditions idoines qui allaient leur permettre de réussir avec brio le bac de cette année. Il faut dire que si les résultats sont meilleurs dans les filières scientifiques, dans les filières littéraires, il y a eu un très grand nombre d’échecs. Cela dit, tout le monde sait que, dans la politique du président de la République, l’Etat est dans une dynamique de favoriser les scientifiques au détriment des littéraires. Est-ce que ce n’est pas une politique de tuer cette filière littéraire qui reste pourtant une filière intéressante ? On ne saurait le dire. Mais tout ce que l’on peut dire en termes d’enseignements par rapport aux résultats de cette année, c’est que l’Etat devrait informer les enseignants sur les vrais critères qui seront désormais retenus pour l’évaluation finale au baccalauréat. Il faut que l’Etat nous dise clairement si oui ou non les gens vont continuer à évaluer avec les critères du bac Uemoa pour que cela soit un bac Uemoa. Si c’est oui, alors il faut que, avant la rentrée, le ministère prenne ses responsabilités en rapport avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour dire aux Inspections d’Académie (Ia) et aux Inspections de l’Education et de la Formation (Ief) de demander aux enseignants de se préparer et de préparer les élèves à ces nouvelles évaluations. Les gens ne peuvent pas continuer à enseigner et évaluer les élèves avec l’ancien système pour qu’à chaque fois, au bac, on vienne nous dire que les critères de l’Uemoa doivent être respectés dans la correction.
Dans une sortie, votre leader syndical, Saourou Sène, soutient que l’Etat a surchargé les correcteurs en réduisant le nombre de correcteurs par discipline. Qu’en est-il exactement ?
C’est vrai ! Par rapport au bac de cette année, nous avons constaté que l’Etat est dans une dynamique d’expérimenter la réduction du nombre de correcteurs alors qu’on a une augmentation des candidats. Le bac s’est déroulé du 01er au 12 juillet (12 jours) avec un correcteur par discipline, dans la plus grande partie des jurys. Nous avons observé que l’Etat a envoyé un correcteur par discipline. Ce qui fait qu’ils ont corrigé sous la pression. Si certains correcteurs ne comprennent pas qu’il ne faut pas dépasser plus de 50 copies par jour, il y en a qui vont tenter, parce qu’ils ont 400 copies à terminer pour trois jours, à corriger 80 copies par jour. Même une machine serait bourrée dans ces conditions ! Ce qui fait qu’il y a une pléthore de problèmes. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de revoir cette politique expérimentale qui consisterait à réduire, d’une façon drastique, le nombre de correcteurs convoqués au Bac. On ne sait pas si c’est un problème de budget ou pas. Mais, en tous cas, cela ne pourra pas prospérer lorsque l’Etat voudra en faire une règle pour convoquer trop peu de correcteurs dans les années à venir.
Le directeur de l’Office du Bac, M. Sossé Ndiaye, a reconnu quelques dysfonctionnements dans l’organisation du Bac comme le mélange de sujets. Est-ce la seule difficulté notée dans l’organisation de cet examen de fin de cycle secondaire ?
Non. Dans la conception des sujets aussi, nous avons dit qu’il y a eu des difficultés surtout dans certaines disciplines comme le français. Le bac L était parti pour être un bac catastrophique. Même les correcteurs n’arrivaient pas à s’entendre sur les sujets. On peut aussi parler de certaines matières scientifiques. Nous avons vu que la notion de primitivité qui a été évaluée au niveau de la Terminale L est dans le programme, mais souvent ces questions ne sont pas très bien traitées en Terminale L. Et cela fait l’objet d’évaluation. Certains disent que cette question allait être évaluée en Série S. Il y a beaucoup de choses qui font que les résultats étaient partis pour être catastrophiques. Je pense que l’Inspection générale de l’Education nationale (Igen) devrait être interpelée pour pouvoir permettre les enseignants craie en main, c’est-à-dire ceux-là qui tiennent des classes, à participer à la proposition des sujets pour que, avant, les inspecteurs puissent choisir les épreuves dans la commission en tenant compte de certains critères.
Au vu de tous ces couacs, failles et autres difficultés rencontrés dans l’organisation du Bac 2019, que faire maintenant pour, au-delà de l’examen, avoir un système qui valorise et favorise l’excellence dans tout le pays ?
Si nous voulons avoir un système qui valorise et qui favorise l’excellence, nous devons, avec l’Etat, aller dans le sens de désengorger les lycées, les classes de terminale, de seconde et de première pour mettre les élèves dans les conditions idoines d’enseignements-apprentissages qui pourraient leur permettre de recevoir des enseignements-apprentissages de qualité. Les classes de 50 élèves, c’est déjà quelque chose d’extraordinaire. Mais aujourd’hui, on a des classes de plus de 60 élèves. Ce qui pose des problèmes dans l’encadrement. Une classe normale, telle que les classes sont construites, ne peut pas contenir plus de 20 tables bancs pour ne pas dire plus de 40 élèves. Si nous allons jusqu’à avoir des classes de 75 à 80 élèves, cela ne favorise évidemment pas l’excellence vu les conditions dans lesquelles étudient les élèves. Il y a aussi la question du recrutement des professeurs. Aujourd’hui avec les réductions d’horaires, les professeurs sont tenus de tenir plus de 5 classes avec tout le travail qu’il faut faire, préparer des fiches pédagogiques, aller en cellule, venir faire l’évaluation. Par rapport à cela, il faut que l’Etat mette en place une véritable politique de recrutement d’enseignants pour alléger le travail de ceux-là qui tiennent les classes d’examen. Les collègues sont plus que chargés. On fait même une diminution d’horaires. En français, l’élève doit faire 6 heures de cours par semaine. Mais, comme on n’a pas assez de classes et de professeurs, on diminue une heure de l’emploi du temps de l’élève qui ne fait que 5 heures. L’élève perd 40 heures dans l’année. Pareil en mathématiques.
En tant que syndicaliste, avez-vous posé le problème sur la table des négociations avec le gouvernement ?
Nous, du Syndicat autonome de l’Enseignement moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), avons posé cette question sur la table du gouvernement. Mais est-ce que l’Etat a la volonté de faire de l’école sénégalaise une école de qualité ? En tous les cas, rien n’est clair dans sa politique. Mais une chose est sûre. L’Etat est tenu d’apporter des réformes profondes sur, non seulement les contenus des programmes, mais aussi recruter massivement des professeurs, des inspecteurs d’encadrement pour la formation continue, aller vers la construction des établissements moyens et secondaires pour désengorger les lycées et collèges et avoir des effectifs normaux qui favoriseraient l’excellence…