Imam Massamba Diop menace de dévoiler les noms des homosexuels
Le président exécutif de l’Ong Jamra menace de dévoiler les noms de grands homosexuels au Sénégal. Imam Massamba Diop a brandi cette menace hier lors de la prière du vendredi. Le guide religieux appelle l’Etat à prendre ses responsabilités. D’après le site Senego, Imam Diop a dénoncé l’autorisation par le ministre de l’Intérieur d’une dizaine d’associations d’homosexuels au Sénégal, alors que l’article 319 du Code pénal interdit les actes contre-nature. Ce qui est une curieuse contradiction, selon le président de l’Ong Jamra. A l’en croire, c’est inacceptable que l’Etat du Sénégal donne des récépissés à ces associations. Par ailleurs, Imam Massamba Diop a démonté les explications de Waly Seck suite à la polémique sur son tee-shirt aux couleurs gays. Il a apporté son soutien à l’imam Kanté menacé de poursuite par le jeune chanteur à l’accoutrement controversé.
Absence de Marième Badiane
Apparemment Marième Badiane n’est pas contente de son remplacement à la tête de la structure des femmes de l’Alliance pour la République (APR). En tout cas, elle n’a pas assisté, hier, à la première réunion organisée par son successeur, Ndèye Saly Diop Dieng. Cette dernière a réuni les femmes élues ou nommées du parti au pouvoir. Lors de la cérémonie, il n’y avait pas l’ombre de l’ancienne professeur d’anglais à l’université Cheikh Anta Diop. Même les femmes proches d’elle, comme Adji Mergane Kanouté, n’ont pas fait le déplacement. Cependant la réunion a vu la participation de beaucoup de femmes responsables, notamment la présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE), Aminata Touré, Awa Niang, Néné Fatoumata Tall, Thérèse Faye Diouf, Sokhna Nata Samb Mbacke etc. Malgré tout, un cadeau a été remis à la représentante de l’ancienne présidente, Ya Sayda.
Ambiance de fête
Ne quittons pas les femmes de l’Alliance pour la République (APR) pour dire qu’une ambiance carnavalesque a régné hier, lors de la rencontre entre les élues et nommées avec la nouvelle présidente nationale des femmes de l’APR. Pour cette première réunion, la ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la protection de la Petite Enfance n’a pas lésiné sur les moyens pour que cette réunion se déroule dans de bonnes conditions. Aussi bien Mariéme Badiane que Ndèye Saly Diop Dieng, chacune avait ses griottes. A Chaque fois que l’on prononçait le nom de l’une ou de l’autre, leurs griottes sifflaient et applaudissaient à n’en plus finir. Les gros bras aussi n’étaient pas en reste car pour accéder à la salle, il fallait montrer patte blanche. Et même à l’intérieur de la salle, ils étaient nombreux à se poster aux coins. Sûrement, elles craignaient que les femmes de Pikine surgissent pour gâcher la rencontre !
Diary Sow 1ere du concours général
Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a donné les résultats du Concours général dont la cérémonie de remise des prix est prévue pour le 25 juillet 2019, en présence du chef de l’Etat. Selon le classement des lauréats, c’est l’élève en classe de Terminale S1 du lycée scientifique de Diourbel, Diary Sow, qui est sortie première. Elle a eu le 1er prix en Géographie, le 3e prix en Philosophie et le 3e prix en Mathématiques. Pour la deuxième place, on retrouve trois élèves qui sont ex-æquo. Il s’agit de Baba Sow en classe de Terminale S3 au lycée Limamou Laye de Guédiawaye. Il a gagné le 1e prix en construction métallique et 1er accessit en Mathématiques. Mame Coumba Diédhiou élève en classe de 1er S1, à la Maison d’Education Mariama Ba, qui obtient le 1er prix en latin et 1er accessit en Grec. Et enfin, Daniel Andro S. Diémé, il obtient le 1er prix en Anglais et le 1er accessit en Histoire.
Les filles raflent la mise
Restons avec les résultats du Concours Général pour dire que les filles ont damé le pion aux garçons pour les épreuves en classe de première. Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, renseigne que les épreuves ont porté sur 17 disciplines en classe de 1ère et 15 en classe de Terminale. En effet, sur les 121 distinctions, il y a eu 66 prix et 65 accessits qui sont décernés à 107 lauréats. Parmi les lauréats, il y a 54 filles (soit 50, 46%). En classe de 1ère, 32 filles ont été distinguées sur 63 lauréats (soit 50,79%). Mais en classe de Terminale, elles ont eu 21 distinctions sur 58 lauréats. Le ministre de l’Education relève que des élèves des séries scientifiques, particulièrement en S1, ont encore cette année remporté la plupart des distinctions, y compris dans les disciplines des séries littéraires, aussi bien en Première qu’en Terminale.
Le Concours général en chiffres
Le ministre de l’Education renseigne qu’au total 2 731 candidats ont composé. En classe de 1ère il y a eu 1486 candidats dont 825 filles. Pour les Terminales, ce sont 1245 candidats dont 664 filles. Mamadou Talla s’est félicité de la performance notée dans certains groupes scolaires, outre ceux traditionnels. Il cite le lycée Demba Diop de Mbour, le lycée de Thiologne, le lycée Malick Sall, le lycée de Thiaroye, le collège Mikado et le lycée Aimé Césaire. Pour cette présente édition, feu Mame Rose Dieng, une brillante scientifique lauréate du Concours Général de 1972, est la marraine. Le thème choisit est: « L’excellence moteur de l’émergence : Quel défis pour l’école sénégalaise ? » Le discours d’usage sera prononcé par Cheikh Ameth Tidiane Sow, professeur de Philosophie, au lycée Limamou Laye.
Bigot tresse des lauriers à Diagna Ndiaye
Le patron du Comité national olympique n’a certes pas pris part au diner d’adieux offert par l’ambassade France à Christophe Bigot, en fin de mission dans notre pays. Mais d’après nos sources, l’ambassadeur de France n’a pas tari d’éloges à l’endroit du Diagna Ndiaye et surtout pour son implication pour la réussite des Jeux Olympiques pour la jeunesse, prévues à Dakar en 2022.
Un festival pour rendre hommage à feu Bruno Diatta
Un hommage à feu Bruno Diatta a été organisé hier, au cours d’une rencontre culturelle, lors de la 11e édition du Festival International des Arts et Savoirs Traditionnels africains, au Centre Culturel Douta Seck. Selon l’initiateur de cet événement, Makhtar Ndiaye, le défunt chef du protocole du Palais de la République qui a eu à travailler avec quatre présidents a été un exemple d’efficacité et de discrétion, mais aussi il avait la capacité de prendre en charge les difficultés entières de toute une République sans que personne n’en sache rien. «Il disait: je suis une tombe, je sais tout mais je ne dis rien. C’est un personnage à donner en exemple au peuple sénégalais afin de montrer qu’il y a des hommes dans ce pays qui ont énormément donné à leur Nation dans la discrétion la plus totale tout en étant ferme et rigoureux dans le travail», a dit Makhtar Ndiaye, manager général de l’Alliance Culturelle Africaine (ACA) et initiateur du festival qui a regroupé plusieurs cultures dont les Soninkés, les Peulhs et les Diolas.
Macky Sall de retour à Dakar
Le président Macky Sall est arrivé en Côte d’Ivoire hier, où il participe à la 21e session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Le chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de l’UEMOA a salué le travail remarquable et les résultats obtenus par la commission de haut niveau sur le chantier Paix et Sécurité, sous l’autorité du président Macky Sall. Alassane Ouattara a saisi l’occasion pour adresser au nom des ses homologues chefs d’Etat leurs félicitations au président Macky Sall pour sa réélection. Macky Sall est rentré hier soir.
Abdoul Mbaye absent des rassemblements «Aar li nu bokk»
Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) a raté les deux derniers rassemblements de la plateforme «Aar li nu bokk». En fait, il a fait une note pour expliquer son absence. Il informe qu’il ne pourrait être au rassemblement de Guédiawaye parce qu’il a un empêchement de quelques jours. Toutefois, Abdoul Mbaye réaffirme son engagement à la lutte et dit rester aux côtés de la plateforme pour défendre les droits à la vérité, à la justice et à la réparation de tous les torts moraux et financiers causés au peuple du Sénégal par cette affaire Sall-Timis.
Climat de suspicion au ministère de l’Agriculture
Une atmosphère de suspicion règne au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural. Des sources saisies par «L’As» révèlent une tentative de sabotage de la dynamique impulsée par le nouveau ministre de l’Agriculture, Pr Moussa Baldé. On soupçonne des responsables fidèles à l’ancien ministre d’Agriculture, Pape Abdoulaye Seck, de vouloir gripper la machine. D’après nos informateurs, des personnes instrumentalisées font croire qu’il y a des manquements dans la distribution des semences et engrais de mauvaise qualité. Ce qui est faux, selon nos sources. A les en croire, ils ont fini d’identifier ces personnes tapies dans l’ombre et leur demandent d’arrêter avant que leurs noms ne soient révélés au grand jour. Seulement, indiquent nos sources, c’est peine perdue. Car malgré leurs manœuvres, le ministre Moussa Baldé et son l’équipe vont porter au plus haut niveau l’agriculture au grand bénéfice des agriculteurs.
Coup dur pour les fennecs de l’Algérie
L’équipe de football du Nigéria qui doit affronter l’Algérie en demi-finales de la coupe d’Afrique a-t-elle de la baraka ? En tout cas, tout porte à le croire. L’un des meilleurs latéraux de la Can, Atal, qui est blessé, ne jouera pas les demi-finales. Un couloir qui servira de porte d’entrée à l’attaque nigériane. C’est un coup dur pour les Fennecs.
Acte III de la décentralisation
La caravane du ministère des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement du Territoriale était hier, à Saint-Louis. Oumar Guèye y a présidé un Comité régional de Développement(CRD) spécial consacré à l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation dans la région de Saint-Louis. D’après le ministre, pour des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement, il faut à la base une ressource humaine de qualité et des élus locaux bien formés. A l’en croire, la formation constitue un point important pour son département. Selon Oumar Guèye, actuellement, c’est la gestion axée sur les résultats (GAR) qui est préconisée pour les collectivités territoriales. S’agissant de l’évaluation, le ministre estime que les populations apprécient positivement l’Acte 3 de la décentralisation.
Meurtre aux Etats-Unis
La famille Sy est dans la tourmente. Elle a perdu de vue son fils Yaya Mamadou Gamo Sy, originaire de Ourossogui depuis 05 juillet. C’est ainsi qu’elle a saisi la police américaine qui a ouvert une enquête. Les flics ont privilégié la piste d’une fille et de son ami Halen Braden qui auraient voulu voler son argent. Selon emedias qui donne l’information, c’est seulement le 9 juillet que des enquêteurs se sont rendus au domicile de Braden où ils ont découvert des coussins d’un canapé tacheté de sang. Fouillant la maison, les policiers ont trouvé un chiffon de nettoyage, une bouteille d’eau de javel et des taches de sang supplémentaires dans le salon. Mais jusque-là le corps de Mamadou Yaya Sy n’est pas retrouvé par les enquêteurs. Il faut rappeler que le jeune homme est parti aux États-Unis à l’âge de 13 ans.
Un ancien militaire tue son ami
C’est la tristesse et la consternation au quartier Makatal Moukaram, sis à Fass Mbao. Un drame vient de s’y produire. Un ancien militaire a mortellement poignardé son ami, répondant au nom de Gora Goudiaby. Le corps sans vie a été acheminé dans un hôpital de la place pour les besoins de l’autopsie. Le mobile du crime reste jusque-là inconnu, mais le présumé meurtrier est présentement placé en garde-à-vue.
L’organisation régionale, dont les huit États membres ont tous pour monnaie le FCFA, plaide pour les critères de convergence économique nécessaires à la mise en place de cette monnaie soient atteint dès la fin de cette année. Sur l’éco, future monnaie ouest-africaine, le président en exercice de l’UEMOA, Alassane Ouattara, a donné quelques précisions.
L’éco sera-t-il le nouveau nom du franc CFA ? Oui, en tout cas dans un premier temps, puisque la monnaie unique ouest-africaine conservera son taux fixe par rapport à l’euro, a expliqué Alassane Ouattara. « Aujourd'hui, le taux de change de l'euro par rapport au franc CFA est de 655,9. Et bien sûr, si les chefs d'État décidaient l'année prochaine de changer le franc CFA en éco parce que nous avons respecté tous les critères de convergence, ce taux ne changerait pas dans l'immédiat. »
À terme, une fois que l’éco dépassera les frontières de l’UEMOA et intégrera des pays qui n’ont pas le franc pour monnaie, cette question d’un taux flexible pourra être remise sur la table des débats. Mais pour Alassane Ouattara la parité fixe a plusieurs avantages. « Nous considérons que ce taux de change fixe vis-à-vis de l'euro a bien servi nos économies, maîtrise l'inflation, nous permet d'avoir des taux de croissance les plus élevés du continent. Il n'y a rien de pire pour les populations que l'inflation. Je suis très fier de dire que la Côte d'Ivoire depuis sept ans n'a jamais dépassé un taux d'inflation de 1 à 2% par an, et il faut que cela soit maintenu. »
Pour l’instant, l’heure est au respect des critères de convergences. Notamment le déficit à 3% du PIB. L’UEMOA est à quatre aujourd’hui. Objectif pour les États membres : descendre à 3% d’ici la fin de l’année pour que l’éco puisse entrer en vigueur l’an prochain.
■ Les chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) veulent un sommet extraordinaire de la Cédéao le 14 septembre à Ouagadougou pour discuter des problèmes sécuritaires que rencontrent les pays membres et qui affectent les économies de la sous-région.
par Achille Mbembe
QUAND EST-CE QUE LES VIES NÈGRES COMPTERONT ENFIN ?
Nul ne nous libèrera à notre place ou malgré nous. Les vies des nôtres dispersés dans les quatre coins du monde ne compteront véritablement que le jour où l'Afrique sera debout sur ses propres jambes
SenePlus publie ci-dessous, ce texte de l'historien camerounais Achille Mbembe, recueillis sur sa page Facebook, en réaction à la dispersion des sans-papiers du Panthéon ce vendredi 12 juillet par les autorités françaises.
C'est comme si chaque fois que l'on ouvre les yeux, il y a des personnes humaines d'origine africaine quelque part dans notre monde en train d'être brutalisés par une autorité ou une autre. Et cela fait très longtemps que ça dure. Ça dure depuis tant de temps que cela n'étonne plus personne. Les Nègres, on s'attend à ce qu'ils soient brutalisés, et c'est le contraire qui est anormal.
Il y a quelques semaines, un camp de prisonniers (car c'est de cela qu'il s'agit) en majorité africains a été littéralement bombardé en Lybie. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été tués. Pas un seul mot de nos chefs d'Etat. Pas un seul mot des représentants des peuples africains. Pas un seul mot des organisations continentales, encore moins de nos intellectuels, artistes, footballeurs, hommes et femmes d'Eglise ou entrepreneurs. Après deux jours, la nouvelle a disparu des grands médias occidentaux. Et tout a recommencé comme si rien n'avait jamais eu lieu. De telles vies comptent-elles seulement ?
La Lybie est un pays ou existent des marchés d'esclaves africains en plein XXIe siècle. Tout le monde le sait. Elle est un pays ravagé par le racisme anti-nègre qui menace de plus en plus la plupart des Etats maghrébins. Tout le monde le sait. Tout le monde le sait par ailleurs, certaines puissances européennes revendiquant le statut d'"amies des Africains" procurent des armes sophistiquées à l'une ou l'autre des milices qui se disputent le pouvoir à Tripoli. L'Europe, qui a joué un role déterminant dans la destruction de la Lybie, leur procure d'énormes sommes d'argent. L'objectif est d'empecher la migration des Nègres en Europe.
En réalite, il s'agit de subsides à la chasse de captifs nègres que l'on entasse dans des prisons qui ne disent pas leur nom, et que l'on revend à l'encan sur les marchés locaux. Un commerce ignominieux est en cours dont les corps d'ébene servent une fois de plus de monnaie. Ceci, l'Europe prétend ne pas le voir, tout comme elle s'echine à rendre invisible la saignée en cours en Méditerrannée. Au sujet de ce scandale, nos chefs d'Etat n'ont aucun mot à dire. Nos intellectuels, nos artistes, nos footballeurs, nos hommes et femmes d'Eglise et nos entrepreneurs non plus.
Hier, le president Emmanuel Macron a reuni à l'Elysée des individus choisis au hasard par son gouvernement. Ces individus de son choix sont supposés représenter "la diaspora africaine" en France. Le président Macron, nous dit-on, est un grand intellectuel. Il serait un disciple de Paul Ricoeur et aurait suivi des seminaires avec Etienne Balibar. Mais quand il s'agit de l'Afrique, il évite soigneusement de discuter avec des intellectuels africains critiques. Ils risquent de lui poser toutes les questions qui gènent, de lui opposer des arguments sérieux auxquels il n'a aucune réponse plausible. Ils risquent de remettre publiquement en question les trois piliers de la politique francaise - le militarisme, le mercantilisme et le paternalisme. Et, naturellement, le soutien sans condition à des régimes corrompus qui militent activement contre les intérets bien compris du continent.
Le president Macron leur préfère des gens choisis par ses diverses cellules de communication et autres conseils présidentiels - de pauvres étudiants d'une pauvre université qui ne savent pas comment formuler des questions pertinentes et qu'il se fait fort de ridiculiser ; des quidam qui n'ont étudié aucun dossier en profondeur et se contentent de généralités ; des Nègres de pacotille trop heureux de servir le Maitre lorsqu'il ne s'agit pas d'opportunistes peu scrupuleux en quête de prébendes.
Tout heureux de se retrouver sous les lambris, hier ils lui ont en effet pose des questions de complaisance et ont soigneusement évité de traiter des vrais dilemmes - ceux qui font des rapports entre la France et l"Afrique le paradigme même du scandale néocolonial.
Ce soir, cette comédie s'est révélée être ce qu'elle a toujours été. Des centaines d'Africains sans papiers ont occupé le Pantheon pour exposer aux yeux du monde le traitement qu'ils subissent en France. La réponse ne s'est pas fait attendre. Ils ont été "évacués" sans ménagement, à la manière exacte dont ils sont traités dans leurs pays respectifs par leurs propres gouvernements. Quant prendra fin ce scandale ? Quand apprendrons-nous à gagner de nouveau ? Quand est-ce que les vies nègres compteront enfin ?
Tant que l'Afrique ne deviendra pas son centre propre, tant qu'elle ne se reconstituera pas en tant que vaste espace de circulation, tant qu'aucun Africain ne sera traité comme étranger en Afrique même, la brutalisation des corps nègres se poursuivra.
Pour le reste, le salut ne viendra pas de la France. Il n'y a strictement rien à attendre d'elle que nous ne puissions nous offrir à nous-mêmes. Le salut ne viendra pas non plus des diasporas. Il viendra d'abord de l'Afrique elle-même.
Il faut donc réapprendre à faire corps et reprendre la lutte. Il faut l'intensifier là où elle est deja en cours. Il faut puiser dans la mémoire, la créativite et les énergies souterraines de nos peuples pour aller de l'avant.
Nul ne nous libèrera à notre place ou malgré nous. Les vies des nôtres dispersés dans les quatre coins du monde ne compteront véritablement que le jour où l'Afrique sera debout sur ses propres jambes.
Et c'est à travailler, à reconquerir cette initiative historique que nous sommes appelés. Tout le reste n'est que diversion.
"CE QUI SE DIT AU SEIN DE LA ZLEC RELÈVE SIMPLEMENT DE LA PROPAGANDE"
La Zone de libre-échange continentale africaine est un « pari risqué » pour les pays signataires de l’accord puisque « de nombreux préalables n’ont pas été posés », selon l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), dont l’objectif final est de booster l’économie africaine en s’appuyant essentiellement sur l’industrialisation et la libéralisation, est un « pari risqué » pour les pays signataires de l’accord puisque « de nombreux préalables n’ont pas été posés », a soutenu l’économiste sénégalais, Ndongo Samba Sylla, dans un entretien exclusif avec l’Agence de presse africaine (APANEWS).
« Les pays africains auraient dû passer en revue la théorie économique, regarder les faits historiques et situer tout cela par rapport aux caractéristiques du continent », a déclaré M. Sylla, par ailleurs chargé de programme et de recherche au bureau Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxembourg.
M. Sylla a regretté que les pays africains se soient lancés dans le libre-échange sans avoir une monnaie de commerce alors qu’une unité de compte (différente de la monnaie unique) aurait servi dans les transactions pour se libérer de la dépendance vis-à-vis du dollar.
Convaincu que les barrières tarifaires et non tarifaires ne constituent pas le principal obstacle au commerce intra-africain, cet économiste a plutôt pointé du doigt le déficit d’intégration dans le domaine infrastructurel.
D’après une étude du Fonds monétaire international (FMI), le développement des infrastructures en Afrique a quatre fois plus d’impact que le démantèlement des barrières commerciales.
Ndongo Samba Sylla, tout en qualifiant la ZLECA de projet « afro-libéral », a relevé qu’avec cette zone de libre-échange dont la phase opérationnelle a été lancée le 7 juillet 2019 à Niamey (Niger) lors du 12ème sommet extraordinaire de l'Union africaine, les pays africains vont dissoudre leurs instruments de politique économique au profit des « forces aveugles du marché ».
Selon lui, « la conséquence » réside dans le fait « qu’on se retrouvera avec des Etats dénationalisés au plan économique, incapables d’utiliser les tarifs douaniers pour protéger certains secteurs et dépourvus de politique monétaire autonome parce qu’étant dans une zone monétaire où ils ne décident de rien ».
Autant de considérations qui poussent M. Sylla à soutenir que « ce qui se dit au sein de la Zone de libre-échange continentale relève simplement de la propagande ». Partant de là, le co-auteur de l’ouvrage « L'arme invisible de la Françafrique. Une histoire du franc CFA », a dit craindre que la ZLECA ne renforce davantage la présence des multinationales sur le continent africain « car elles contrôlent déjà les secteurs clés ».
Dans son argumentaire, le Chargé de programme et de recherche au bureau Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxembourg a souligné que « ce sont les pays déjà industrialisés qui font du libre-échange ».
En effet, a-t-il rappelé, « tous les pays qui se sont développés, l’ont été grâce au protectionnisme. Ce n’est qu’après leur industrialisation, qu’ils se sont mis à vanter les mérites du libre-échange. Et même après cela, ils continuent à dresser des barrières protectionnistes pour certains secteurs clés ».
Par ailleurs, Ndongo Samba Sylla a battu en brèche le discours des chefs d’Etat africains pour qui, la ZLECA est la matérialisation de la vision panafricaniste de l’unité africaine. A son avis, il s’agit là d' « une distorsion majeure ».
« L’idée de base du panafricanisme, c’est que l’intégration politique est le point de départ de l’intégration économique. Quant aux afro-libéraux, ils disent +intégrons-nous à travers les marchés et l’unité politique viendra après + », a-t-il précisé.
En outre, M. Sylla a indiqué que les pères fondateurs de l’Union Africaine (UA) misaient sur « l’unité politique avant celle économique ». Toutefois, cette approche suppose, d’après lui, qu’on ait « une armée continentale ou au minimum régionale, un ministère des Affaires étrangères commun, une politique commune de vente des matières premières. Ces mesures élimineraient la concurrence entre les Etats et favoriseraient l’industrialisation à l’échelle continentale ».
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) a été symboliquement lancée le 7 juillet dernier à Niamey (Niger) par les chefs d’Etat de l’Union Africaine. Pour l’heure, l’Érythrée est le seul pays du continent à n’avoir pas signé l’accord portant sur sa création.
PAR Tierno Monénembo
CAN 2019, UNE DÉFAITE DU SYLI À 62 MILLIARDS DE FRANCS GUINÉENS
La Guinée, qui est l'un des pays les plus corrompus du monde, a fait de la pêche, du football et des mines des zones de non-droit où tous les coups sont permis, où l'odeur de l'argent facile attire tous les malfrats du monde
Un petit tour et puis s'en va ! Le séjour égyptien du Syli national, la sélection guinéenne, fut bref et terne. À aucun moment, le pachyderme (syli signifie éléphant en langue nationale soussou) n'a réussi à coller à l'événement. Repêché in extremis, au terme du premier round, la team de Naby Keïta a été rapidement stoppée par la redoutable machine algérienne. Un match nul, une petite victoire, deux défaites ! Un maigre bilan, mais un coût pharaonique. Normal, me direz-vous, on est au pays des pyramides ! Plus de 60 milliards de francs guinéens, soit entre 6 et 7 millions d'euros selon notre confrère, Guinéenews !
Une défaite prématurée et beaucoup de questions
Près de 3 millions d'euros rien que pour le transport opéré sur la base d'un contrat signé de gré à gré avec l'agence de voyages SMC Négoce. Il ne s'agit là que des dépenses effectuées à la date du 25 juin. Il faudra y ajouter le séjour des joueurs, du staff technique, des officiels et des 500 supporteurs (choisis sur quels critères ?), le billet retour, l'achat des équipements sportifs et sanitaires et bien d'autres petites bricoles aux frais du contribuable dans un pays où le salaire moyen avoisine les 56 dollars et où près de 40 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Il est vrai que le football n'est plus une simple question de crocs-en-jambe et de coups de pied en l'air. C'est devenu un fait de société, que dis-je, l'indicateur majeur de notre civilisation ludique, jouisseuse et mondialisée. C'est aussi et surtout la machine à tout faire : le fric, le pouvoir, les dieux du stade et les croisés du ballon rond. Une aubaine pour les affairistes et les politicards ! Dans certains pays, il est devenu un sujet sensible au même titre que le sexe, la politique ou la religion. Il est normal, voire vital pour nos États, de veiller sur nos équipes, surtout à la CAN – le seul espace où Noirs, Malgaches et Arabo-Berbères se sentent pleinement africains –, mais alors avec l'art et la manière. Le président malgache, par exemple, a attendu que sa prodigieuse jeune équipe atteigne les quarts de finale pour mettre la main à la poche. Deux avions affrétés, 800 supporteurs invités : les anciens footballeurs, des gamins issus de quartiers défavorisés, des citoyens méritants. Non, nos dirigeants ne sont pas des saints, mais enfin, pour peu qu'ils y mettent la forme, cela suffit à notre joie.
« Il y a eu des manquements »
La Guinée, qui est l'un des pays les plus corrompus du monde, a fait de la pêche, du football et des mines des zones de non-droit où tous les coups sont permis, où l'odeur de l'argent facile attire tous les malfrats du monde. Les 60 milliards évoqués ici ne sont que le nuage d'une fumée qui vient de lui. Il faudrait des yeux de lynx et une patience de Grisélidis pour en percevoir les braises ardentes. Songez qu'après l'affront subi devant l'Algérie, le staff du Syli (17 personnes au moins !) s'est enfui dès potron-minet sans prévenir ni le président de la Féguifoot ni même l'entraîneur qui l'a embauché. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Antonio Souaré, le président de ladite fédération : « Le staff technique a disparu au petit matin après la défaite… Il y a eu des manquements. Jamais il n'y a eu autant d'investissements dans le football guinéen. J'ai dit à l'entraîneur qu'il y a des informations qui circulent et qu'il faut qu'il nous dise la vérité. Nous lui avons dit qu'il n'a plus la main sur l'équipe. » Pauvre Syli national que l'on accuse de tous les maux, et celui de manque de patriotisme !
De toute façon, les dirigeants du football guinéen n'ont ni à s'étonner ni à se plaindre. Ce sont eux qui ont recruté l'entraîneur Paul Put. Un homme déjà condamné à deux ans de prison par la justice belge pour corruption et trucage de matches, radié à vie par la fédération belge de football et congédié comme entraîneur de Jordanie. C'est celui-là et personne d'autre que l'on a placé à la tête du Syli national avec les résultats que l'on sait !
Pour moins que ça, le président de la fédération et l'entraîneur ont démissionné après la défaite de l'Égypte devant l'Afrique du Sud. Vous avez raison, messieurs les Égyptiens : en cuisine comme au football, on ne change pas une équipe qui perd. On change le chef, surtout quand, à tous les coups, j'allais dire à tous les matches, il gagne des mille et des cents.
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MACRON VEUT-IL VRAIMENT CHANGER LES PRISMES ET LES PARADIGMES AVEC L'AFRIQUE ?
Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'Institut de prospectives et de sécurité en Europe, analyse le débat "sans tabou" à l'Élysée le 11 juillet en présence du président ghanéen et de nombreux invités, sur les diasporas africaines
France 24 reçoit Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'Institut de prospectives et de sécurité en Europe, pour analyser le débat "sans tabou" à l'Élysée le 11 juillet en présence du président ghanéen et de nombreux invités, sur les diasporas africaines