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4 août 2025
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LE CALVAIRE DE MARIAM, 16 ANS ET ESCLAVE SEXUELLE EN LIBYE
Violée et séquestrée dans une maison de Tripoli, la jeune ivoirienne nous parlera pendant plusieurs jours et nous racontera son quotidien, ses viols à répétition, sa grossesse, ses rêves d'Europe
InfoMigrants |
Charlotte Boitiaux Leslie Carretero |
Publication 12/07/2019
Pendant plusieurs semaines, cet hiver, la rédaction d'InfoMigrants a pu parler avec Mariam, une mineure Ivoirienne de 16 ans, vendue à un Libyen. Violée et séquestrée dans une maison de Tripoli, la jeune fille nous parlera pendant plusieurs jours et nous racontera son quotidien, ses viols à répétition, sa grossesse, ses rêves d'Europe... Voici son histoire.
Un témoignage animé à écouter de préférence avec le son.
MACKY SALL VA SABRER 15 AGENCES NATIONALES
Le président Macky Sall va appliquer dans les prochains jours une recommandation phare du Fonds monétaire international (Fmi) à savoir la suppression de plusieurs agences nationales.
La mesure est imminente. Le président Macky Sall va dissoudre ou fusionner une quinzaine d’agences nationales parmi les 31 pour se conformer ainsi aux recommandations du Fonds monétaire international (Fmi) et de l’Inspection générale d’Etat (IGE). D’après des sources de « L’As», il a déjà validé la liste.
Le président Macky Sall va appliquer dans les prochains jours une recommandation phare du Fonds monétaire international (Fmi) à savoir la suppression de plusieurs agences nationales. En effet, l’institution de Bretton Woods, dans un souci de rationalisation des dépenses et d’éviter des lourdeurs administratives, a toujours dénoncé le chevauchement entre certaines agences nationales et des Directions de départements ministériels. En 2013, un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) avait confirmé ce fait et recommandé la suppression de plusieurs agences. Seulement, compte tenu des enjeux politiques, notamment le plan social, la mesure a toujours été renvoyée aux calendres grecs. Mais visiblement, cette fois-ci, le président Macky Sall qui a les coudées franches, va passer à l’acte. D’après des sources de «L’As», il a reçu et validé la liste. Le constat est qu’il y a trop de doublons avec des directions des ministères, mais aussi que les salaires au niveau des agences sonttrop élevés. Ce qui augmente le niveau des dépenses publiques.
Ainsi, le chef de l’Etat envisage de dissoudre certaines agences et de fusionner d’autres. Selon nos informations, sur les 31 agences nationales existantes, quinze (15) vont être dissoutes ou fusionnées. Illustrant leurs propos, nos informateurs donnentl’exemple de la Direction des petites et moyennes entreprises au ministère du Commerce etl’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme). Le même constat estfait au ministère de la Jeunesse où la Direction de la jeunesse recoupe les missions de l’Agence nationale de la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej). Idem pour le Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices) et l’Asepex que dirige le progressiste Dr Malick Diop. Il en est de même pour l’Agence nationale de la maison des outils (Anamo) que pilote Maodo Malick Mbaye qui s’active dans la formation des jeunes aux métiers partageant presque la même mission que le Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique.
La Direction de l’Artisanat logée au ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle dispose pratiquement la même lettre de mission que l’Agence pour la promotion et de développement de l’artisanat (Apda). Idem pour l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) qui reste une copie conforme de la Direction de l’Aménagement du territoire du ministère des Collectivités territoriales. Ainsi donc, d’après nos interlocuteurs, certaines vont devenir des établissements publics à caractère commercial alors d’autres vont simplement être diluées dans les direction nationales déjà existantes.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfournaux
LA FACE CACHÉE DES OPPOSANTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Dialogue national n’a pour but ultime que de mener à une large alliance libérale ancrée à l’APR, avec pour résultat le bradage du PDS - L‘alliance qui se prépare cherche à se créer un seul ennemi : le diabolique Sonko
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 12/07/2019
C’est officiellement fait par un décret du 5 juillet 2019 : après le lancement du Dialogue national en date du 28 mai, le nombre de représentants de l’opposition au sein du Comité de pilotage est enfin connu. Ils seront 7, durant 3 mois, à prendre place à la table des différentes Commissions thématiques en vue de remettre un énième rapport au président de la République. Avec les non-alignés, sorte de deuxième pôle d’opposition, ils seront au total 12. Curieusement, ce chiffre correspond à celui des douze apôtres à qui s’était adressé Jésus Christ : « Je vous le dis : l’un de vous, qui mange avec moi, va me livrer ».
Simple coïncidence ou signe indien ? A l’occasion d’une interview, une révélation passée inaperçue de Madame Nafi Diallo, porte-parole adjointe du PDS, me questionne. Sans livrer les identités, elle y évoque des visiteurs nocturnes d’opposants au « Palais de Roume », avec, pour enjeu, l’entrée de ministres dans un prochain gouvernement d’union nationale. Et si, parmi les 12, ou du moins au sein des 7 opposants du Comité de pilotage, s’étaient glissés un ou plusieurs agents doubles, ou des seconds couteaux ? Et si le mensonge si caractéristique dans l’affaire Aliou Sall n’était pas le seul apanage de la majorité ?
Tout Palais présidentiel renferme bien des secrets du pouvoir. Pourquoi ne pas croire par conjecture à des tractations secrètes conduites au Palais de la République du Sénégal entre Macky Sall et certains pontes de l’opposition, en particulier des anciens frères libéraux ? Il me faut dépasser l’hypothèse d’école, et en avoir le cœur net. Après plusieurs appels téléphoniques passés auprès de certaines sources dignes de confiance, trois noms ont été dénichés : Oumar Sarr, Mamadou Diop Decroix et Me Amadou Sall.
Selon un récit circonstancié, ce serait Oumar Sarr, le Secrétaire général adjoint du PDS, qui serait à l’initiative de manœuvres souterraines pour un rapprochement entre la majorité et l’opposition. C’est lui-même, en pleine campagne présidentielle, donc avant le 24 février 2019, mais surtout en plein boycottage des élections par son parti, qui aurait été reçu en personne par le président Macky Sall. C’est à peine croyable ! Le numéro 2 du premier parti de l’opposition parlementaire s’est converti en une sorte de Janus du PDS, dieu introducteur et garantissant le passage des portes entre l’opposition et la majorité. C’est en effet par son entremise, et ce après les élections présidentielles, que Mamadou Diop Decroix et un peu plus tard Me Amadou Sall auraient obtenu une audience auprès du locataire du Palais de Dakar.
Ces agissements d’opposants de premier plan s’inscrivent dans des pratiques séculaires de la classe politique sénégalaise, telles que la transhumance ou le wax waxeet. Par-dessus tout, les 3 rencontres nocturnes viennent corroborer un scénario politique inédit qui égale le scandale Aliou Sall. Car en l’espèce, tout se fait en catimini, loin de la base, loin des militants, en toute illégalité par rapport aux statuts du PDS, et sans l’attache de Me Abdoulaye Wade.
Les trois protagonistes des réunions nocturnes ont un mobile politique : faire partie d’un possible gouvernement d’union nationale qui se profilerait vers la fin du 2ème semestre. Eloignés des fastes du pouvoir depuis 7 ans, c’est assurément long ! A plus forte raison, lorsque l’un de leur frère libéral gouverne, rien ne les sépare politiquement, le sacrifice de « l’agneau Wade » les conduit vers une impasse ! Et puis, tout autour d’eux, ce n’est qu’un champ de ruine politique : l’unité de façade du C25 a sombré dans l’oubli, et l’opposant Sonko les indispose. Tout a été minutieusement préparé. Le Dialogue national, sans raison d’être et qui selon l’article 1er du décret n° 2019-1106 n’accorde qu’une fonction consultative, n’a pour but ultime que de mener à une large alliance libérale ancrée à l’APR, avec pour résultat le bradage du PDS.
Pensez-vous que Famara Ibrahima Sagna est tombé du ciel sénégalais comme ça ? Il a été choisi car il avait à son actif un dialogue réussi ayant débouché en 1991 sur l’entrée au gouvernement de l’opposant Me Abdoulaye Wade. Subséquemment, il a une légitimité renforcée pour conduire vers un élargissement gouvernemental. Une autre curiosité que je voudrais brièvement partager avec vous. La proposition de Serigne Modou Kara Mbacké de faire d’Idrissa Seck le Vice-président de Macky Sall, doit-elle être perçue comme un simple ballon d’essai ? Vice-président, c’est plus tentant que 1er Ministre ! Cela tombe bien, la suppression du poste de 1er ministre n’a fait l’objet d’aucune concertation, et est passée en force du fait majoritaire alors que, quelques jours après, le président chantait les louanges du démarrage de son Dialogue national ! Drôle de coïncidence ! Mamadou Diop Decroix, qui a rallié Idrissa Seck, n’aurait-il pas obtenu ce poste pour son champion lors de sa rencontre avec le président Macky Sall ? Ou à minima le poste de chef de l’opposition. Soyons attentifs aux propositions à venir de la Commission politique du Comité de Pilotage.
Pour faire mordre à l’hameçon, les opposants manœuvriers ont essayé la méthode douce auprès des Wade. Les uns ont brandi l’espoir d’une amnistie (élargie à 2019 pour y embarquer tous les recalés de la bonne gouvernance sous Macky Sall), les autres ont vendu le Dialogue national avec le renfort de superlatifs à l’africaine. Face au refus du PDS et au maintien de la demande de révision du procès de Karim Wade, Oumar Sarr a dévoilé au grand jour sa face cachée en se rendant au démarrage de la journée du Dialogue national. Un autre candidat n’a pas attendu la fin du Dialogue national ! El Hadji Issa Sall se sent pousser des ailes malgré ses 4,07 % et, dans le contexte des négociations secrètes, se met à décliner tout haut ses ambitions de rejoindre le gouvernement de Macky Sall ! Ils ne se cachent même plus !
Quel est le scénario possible pour arriver à leurs fins ? Le score à la dernière élection présidentielle de Madické Niang de 1,48 % ne plaide pas en faveur d’une démission du PDS. Et leur deal est de livrer ce parti comme le fit le PS ! Ils ont deux cibles. La première, c’est Me Abdoulaye Wade, une icône de la scène politique sénégalaise, comme le fût Habib Bourguiba, l’homme de l’indépendance de la Tunisie, déposé par Ben Ali pour sénilité. La récente sortie du lieutenant d’Oumar Sarr, Abdoulaye Ba Nguer, nous éclaire en ce sens : « C’est dégradant d’envoyer Me Abdoulaye Wade au charbon, qui se trouve en retraite politique au regard de son âge très avancé ». Le secrétaire général, Me Abdoulaye Wade, sera ravi d’apprendre qu’un de ses cadres l’a mis d’office en retraite ! Pour diriger de façon officieuse le PDS, sous le régime d’un coup d’état à la Bourguiba, le secrétaire général adjoint, Oumar Sarr, peut compter sur les services du nouveau porte-parole du PDS, Me Amadou Sall, après avoir réussi à écarter de ce poste stratégique Babacar Gaye.
Leur deuxième cible est bien entendu Karim Wade. Il faut tirer avantage de son éloignement forcé et le discréditer en regénérant la machine à fantasmes ! Ils se comportent à son égard comme s’ils étaient du côté de la majorité ! D’ailleurs, ne le sont-ils déjà pas ? Reprenons les propos d’Abdoulaye Ba Nguer pour nous en convaincre : « Il appartient à Karim Wade, ministre de l’énergie de l’époque, de se prononcer (sur l’affaire Aliou Sall), d’autant plus qu’il doit être à l’aise sur cette affaire dans la mesure où la procédure était inachevée à l’arrivée de Macky Sall ». Quelle différence, hormis la nuance narquoise, avec la sortie du grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, soutien de Macky Sall qui veut impliquer la famille Wade ? Peut-être serait-il plus recommandé de s’interroger de façon plus générale sur le vrai mutisme de tous ces opposants dans l’affaire Aliou Sall. Eux qui n’ont pas reconnu l’élection du président Macky Sall, eux qui l’ont injurié pendant toute la campagne, ont-ils aujourd’hui les mains liées avec le Dialogue national et leur deal ? La bande de trois est en train d’anesthésier l’opposition tout entière.
Il me paraît indiscutable que le PDS est au cœur d’une « guerre civile » entre responsables, voire à l’aube d’une bataille décisive comparable à celle de Pharsale ayant opposé César à Pompée. Chaque camp affûte ses armes ! Sans le moindre parti pris, j’ai décidé de vous rapporter ces réunions nocturnes car j’ai l’intime conviction que l’opposition sénégalaise est en grand danger, à fortiori le PDS et in fine Me Abdoulaye Wade. La recomposition politique sénégalaise dont ces brutus vertueux pourraient se prévaloir, est une mystification. Ils ne visent à aucun moment le bien commun du parti, mais leurs intérêts personnels. Ils marchent sur les traces du PS et de l’AFP, en contrepartie de postes dorés. L‘alliance mégalomaniaque qui se prépare, après l’élimination des 2 K, cherche à se créer un seul ennemi : le diabolique Ousmane Sonko. Ils espèrent que, après l’avoir vilipendé, ce dernier ne brise pas le plafond de verre ! Et si par malheur cela devait arriver, ils l’arrêteront comme le prédisait Me Abdoulaye Wade.
Le crime était presque parfait ! Les opposants manœuvriers savent qu’en dehors du PDS, leur destin est scellé, leur disgrâce inéluctable. Quel est l’ancien Wadiste qui a construit un parti fort ? Le PDS n’est pas en crise, ce parti est à l’aube d’une mutation nécessaire en vue de se préparer à une nouvelle alternance. Macky Sall achève son dernier mandat. Mais sûrement, certains responsables du PDS n’y croient pas trop. Comme l’atteste une autre affaire concernant Oumar Sarr. Me Abdoulaye Wade avait fini par suivre l’avis insistant de son adjoint, Oumar Sarr, de congédier sur-le-champ Madické Niang. Ce dernier avait devancé une procédure de déchéance de son statut de député. Il fut remplacé par Abdul Aziz Diop, proche d’Oumar Sarr, comme par hasard ! Contrairement aux instructions du PDS, et en rupture avec l’opposition, le nouveau député Aziz Diop vote constamment en faveur de l’APR ! Cela fait beaucoup de faisceaux d’indices qui confirment la thèse d’une mise en vente du PDS. L’ultime combat de Me Abdoulaye Wade, avant sa vraie retraite politique, n’est-il pas de sauvegarder les intérêts de ce parti historique contre les ennemis de l’intérieur ? Voire les intérêts de toute l’opposition, lui l’opposant emblématique.
Le père et la fille Tarraf, qui font l’objet de plusieurs poursuites par la justice, n’hésitent pourtant pas à mener grand train, malgré les nombreuses casseroles qu’ils traînent.
Le père et la fille Tarraf, qui font l’objet de plusieurs poursuites par la justice, n’hésitent pourtant pas à mener grand train, malgré les nombreuses casseroles qu’ils traînent. Ils ont, semble-til, grandement bénéficié des failles du système bancaire, au point de ressusciter un mort pour garantir leur prêt de 20 milliards.
L’affaire Tarraf, dont Le Quotidien avait fait mention, notamment dans son édition du mercredi 19 juin dernier, n’en finit pas de faire de vagues. Le système bancaire en est également secoué. Le Quotidien a appris que, conséquence de leurs déboires avec la justice, la Banque islamique du Sénégal (Bis) a retiré à Mademoiselle Allia Tarraf sa qualité de membre du Conseil d’administration. Cet épisode n’est que l’un de ceux qui secouent le tandem père et fille Tarraf. On sait que parmi les inculpations pour lesquelles ils sont poursuivis, le chef de blanchiment d’argent est l’un de ceux mis en avant. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement aux sommes d’argent qui ont permis à Saïd et Allia d’acquérir leurs parts d’actions au sein de la Bis pour la fille, ainsi que pour la Dar Al Maal AlIslami (Dmi). La Dmi est basée à Djeddah, en Arabie Saoudite, et est membre du tour de table de la Bis. Dans une publication au journal Le Soleil, Saïd Tarraf déclarait en décembre 2014 avoir perdu des certificats nominatifs de la Dmi trust.
Milliards de transferts pour une salariée
Quand on sait que, employée dans les sociétés de la famille, Allia Tarraf n’a que son salaire, on se pose la question de savoir d’où lui vient la capacité financière, à partir de ses ressources propres, pour posséder des actions dans une banque de l’envergure de la Bis, tout en menant un train de vie qui lui permette de disposer de nombreuses propriétés au Sénégal, en France, aux Etats-Unis ainsi que dans d’autres pays d’Orient. Cette nébuleuse jette encore une lumière inquiétante pour la justice sénégalaise sur les énormes transferts d’argent que Allia Tarraf a opérés dans des comptes ouverts à la banque Crédit international. Cela, soit directement, soit par personnes interposées.
Saisie conservatoire
Des documents détenus par la justice ainsi que les parties civiles ont pu tracer d’importants virements d’argent opérés notamment par Allia Tarraf, ou par des personnes à son service, pour le compte des entreprises du groupe Tarraf, comme Sen biscuits ou Cosepral. Les montants ainsi transférés ont été estimés à environ 12 milliards de francs Cfa, placés dans les livres d’entreprises qui, officiellement, se trouveraient en cessation de paiement. Par des tours de passe-passe, lesdits comptes étaient vidés et les montants transférés en des lieux que seuls Saïd et sa fille connaissent. Car en matière d’écritures comptables, le juge d’instruction a trouvé assez d’éléments pour inculper le père et la fille de faux et usage de faux, en plus d’autres délits comme le blanchiment d’argent, l’abus de blanc-seing, et autres association des malfaiteurs.
D’ailleurs à ce niveau, la partie civile n’a toujours pas compris pourquoi, avec le nombre de chefs d’inculpation qu’ils traînent, Allia et Saïd Tarraf ne se soient toujours pas retrouvés en détention préventive. Mieux, ils ont même la possibilité de voyager et en passant par le salon d’honneur de l’aéroport de Diass, sans que leurs déplacements à l’étranger ne soient contrôlés et règlementés. La preuve, comme relevé par Le Quotidien cité plus haut, Saïd Tarraf a pu effectuer un voyage au Liban, alors qu’il avait déclaré au juge se rendre en France pour raisons médicales. Pour les parties civiles, les comptes des entreprises Tarraf au Crédit international servaient quelque part de caisse de blanchiment d’argent. Pour exemple, le logiciel de comptabilité de la société Sen biscuits indiquait que Allia Tarraf a versé dans ce compte, à partir de son compte personnel à Ecobank, 1 milliard de Cfa, rien qu’en 2016. Par ailleurs, ce compte semble être un fourretout, avec des entités physiques et morales qui y versent des dizaines de millions. Le 25 octobre 2016, quelques jours après la vente d’un terrain de la Sci Al Salam appartenant aux frères Tarraf sans que ces derniers n’aient été consultés ni mis au courant de la vente, 300 millions ont été transférés sur ce fameux compte Sen biscuits. Il n’y a pourtant aucun lien entre la société immobilière Al Salam et la société industrielle Sen biscuits, bien que tous les deux appartiennent au groupe Tarraf. Pour permettre aux familles de préserver leurs intérêts, Me Boucounta Diallo, l’avocat des parties civiles, avait introduit auprès du Parquet une demande de saisie conservatoire des biens de Saïd et Allia Tarraf. Le procureur aurait, semble-t-il, hésité à l’agréer et dans ce cas, les parties civiles espèrent que le juge aura un regard plus favorable pour leurs demandes.
20 milliards de la Sgbs avec la caution d’un mort
En plus de toutes ces institutions financières, Saïd Tarraf a été pris la main dans le sac pour une opération de 20 milliards de francs Cfa passée avec la Société générale de banques au Sénégal (Sgbs). Avec de fausses signatures, il a hypothéqué le patrimoine foncier de ses frères Adel et Fouad Tarraf pour garantir une dette contractée auprès de la Sgbs. Quand le groupe Tarraf et la Sgbs ont cherché un accord pour éponger la fameuse dette de 20 milliards, Saïd a «ressuscité» son frère Fouad Tarraf, décédé en janvier 2012, pour lui faire constituer des avocats pour valider l’accord. C’est ainsi qu’en octobre 2017, les deux parties, le groupe Tarraf et la Sgbs ont signé un accord de conciliation au bas duquel on voit des avocats signer «pour le compte de Fouad Tarraf et Adel Tarraf».
Or, selon leurs défenseurs, non seulement Fouad ne pouvait pas se constituer, étant décédé près de 6 ans auparavant. Quant à Adel Tarraf, il n’était même pas informé de la manœuvre de spoliation qui le frappait en ce moment et n’avait constitué aucun avocat. Ce qui choque pourtant le plus les parties civiles, c’est de voir que la Sgbs avait laissé passer la chose, alors que sa direction avait en sa possession le certificat de décès de Fouad. Malgré cela, elle a laissé le compte de ce dernier continuer à fonctionner et à faire des mouvements de débits et de crédits. On se demande avec quelle signature et au bénéfice de qui, puisque ses héritiers ont déclaré n’être au courant de rien.
«ON CONNAIT LE SENEGAL ; ON LE CONNAIT MEME TRES BIEN»
Ce sont des retrouvailles assez particulières que vont vivre Sénégalais et Tunisiens ce dimanche en demi finale de la Can.
Ce sont des retrouvailles assez particulières que vont vivre Sénégalais et Tunisiens ce dimanche en demi finale de la Can. En effet, les yeux seront rivés sur le sélectionneur des Aigles de Carthage, Alain Giresse, qui a eu à coacher la bande à Sadio Mané.
Sénégal-Tunisie, c’est l’une des affiches des demi-finales de la Can. Une affiche prévue ce dimanche et qui aura un parfum de retrouvailles entre Lions et Aigles. Mais aussi entre certains joueurs sénégalais et leur coach, Alain Giresse, qui a été le patron de la Tanière de entre 2013 et 2015. Accroché hier soir par Canal+, à la fin de son match gagné face à Madagascar, le technicien français dit ne pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. Par rapport à son adversaire, il dit vouloir se baser sur son passé de sélectionneur des Lions du Sénégal pour contrecarrer les plans de son collègue d’en face Aliou Cissé.
«On ne veut pas s’arrêter là. On connait notre adversaire le Sénégal. Je le connais même très bien, évidemment. Maintenant on va tout faire pour continuer l’aventure. On sait que ça ne sera pas facile. Mais en tout cas quand on a gouté à cette Can comme on est en train de savourer les moments que l’on vit, on a envie qu’ils se prolongent encore. En tout cas, on sait qu’on est là pour deux matchs», a-t-il argumenté.
Sur la valeur de l’Equipe sénégalaise, Giresse est élogieux. «C’est une grande équipe, complète dans toutes ses lignes avec beaucoup de possibilités et un effectif assez large. Donc ce ne sera pas facile pour nous», a-t-il ajouté.
Des relations difficiles avec la presse sénégalaise
Faut noter que les relations entre Alain Giresse et les Sénégalais n’ont du tout été un fleuve tranquille. Invité de Rmc,
le 29 janvier 2015, il n’avait pas raté la presse sénégalaise qui demandait sa démission. «Je condamne le comportement de la presse. On a dépassé les limites de la correction. C’était d’une violence verbale et presque physique assez inouïe. Ils se sont presque jetés sur moi à la fin de la conférence de presse. C’était une chasse à l’homme. Comme si la défaite tombait bien, pour pouvoir enfin se jeter sur moi et m’anéantir. Nos relations étaient plus que distendues, et j’avais mis en place une organisation professionnelle, avec des entraîneurs à huis clos. Et ça, ça ne convient pas là-bas. L’Equipe nationale, pour eux, doit être au service de la presse. Toute cette organisation les dérangeait.
Et j’en étais le principal instigateur», avait-il dénoncé. Avant de poursuivre : «A mon arrivée, l’équipe était 80e, là elle est 35e au classement Fifa. On a perdu 3 matchs sur 19, et pas contre de petites nations. A leurs yeux, ce bilan n’existe pas. Ils ont une haute idée de leur football, qui n’a jamais rien gagné !» Comme quoi, les retrouvailles ne seront pas seulement sur le terrain mais aussi en salle de conférence. Ambiance !
LES CŒURS DE CIBLE DE LA CORRUPTION
L’Exécutif peut se préoccuper de la perception des Sénégalais sur leur degré de corruption, 23 % ‘‘discréditent’’ le président de la République ainsi que le Premier ministre, de ce score, alors qu’ils étaient 22 % à le penser, quatre ans plus tôt
La plus grande enquête sur les citoyens concernant la corruption en Afrique a rendu publiques ses conclusions, hier. Une enquête d’Afrobarometer en collaboration avec Transparency International qui a duré deux ans et qui n’a pas épargné polices, fonctionnaires des Etats, députés, chefs d’Etat et Premiers ministres, justices, services sociaux de base, leaders religieux...au Sénégal et en Afrique.
Les députés du Sénégal n’ont pas à rougir, si l'on considère leur classement par rapport à ceux de la République démocratique du Congo (Rdc) où 79 Congolais sur 100 perçoivent la corruption comme un phénomène réel qui touche leurs représentants. La 10e édition du Baromètre global de corruption (Cbg, sigle anglais) de Transparency International et Afrobarometer a encore épinglé les agissements nébuleux de pouvoirs publics de 35 pays du continent noir, avec plus de 47 000 personnes interrogées. A la question de savoir si ‘‘tous les parlementaires, ou une grande majorité d’eux, sont-ils corrompus ?’’, seuls 24 % des Sénégalais ont estimé que leurs représentants à l’Hémicycle le sont effectivement.
Par contre, ces élus peuvent s’inquiéter de cette statistique qui marque un statu quo, puisqu’elle est la même qu’il y a quatre ans. Les juges et magistrats sont également logés à la même enseigne, avec le même score sur la même durée. Par contre, l’Exécutif peut se préoccuper de la perception des Sénégalais sur leur degré de corruption : 23 % ‘‘discréditent’’ le président de la République ainsi que le Premier ministre, de ce score, alors qu’ils étaient 22 % à le penser, quatre ans plus tôt. Les fonctionnaires de l’Etat sénégalais sont les plus mal lotis, puisqu’ils obtiennent deux points malus, passant de 24 à 26 %. Les leaders religieux ne sont pas en reste, puisqu’ils acquièrent un point dans le mauvais sens (8 % en 2019) et partagent ce palmarès avec les leaders traditionnels (9 % contre 8). Charité bien ordonnée commençant par soi-même, les organisations non gouvernementales (Ong) sont incluses dans l’étude et affichent 12 % en 2019 sans référence antérieure.
L’éclaircie, dans cette grisaille de scores peu glorieux, est détenue par le privé, les dirigeants d’entreprises notamment, qui, au Sénégal, ont gagné 10 points sur la perception de la corruption dans leur secteur, passant de 38 à 28 %. Un énorme bond en avant qui n’enlève en rien celui de la police, ayant fait les choux gras de la presse, il y a quelques années, avec le rapport de l’Ofnac qui l’a épinglée comme l’un des corps les plus corrompus. Elle a amélioré ses statistiques avec deux points bonus, si l’on considère les deux années de référence (29 % en 2019 contre 31 % en 2014). L’étude globale a été faite entre septembre 2016 et septembre 2018, avec une marge d’erreur de -/+3 et une fiabilité de 95 %. Au Sénégal, elle s’est déroulée entre le 2 et le 19 décembre 2017, impliquant 1 200 personnes interrogées par le Carrefour d’études et de recherche-action pour la démocratie et le développement (Ceradd).
Les Africains pauvres (36 %), deux fois plus enclins à payer des pots-de-vin
Les résultats globaux de l’étude donnent certaines informations intéressantes sur le phénomène de corruption. ‘‘Sans surprise, les enquêtes révèlent que les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles de verser un pot-de-vin-et plus susceptibles d'être victimes d’un comportement corrompu de la part des bureaucrates –que les plus riches’’, conclut le document. En effet, 36% des Africains pauvres soudoient pour avoir accès aux services de base, contre 19% d’Africains riches. Les jeunes sont également plus enclins à ‘‘corrompre’’ que les vieux. Une personne sur quatre qui a accès au service public est obligée de mettre indûment la main à la poche. Globalement, les Africains perçoivent la police (47 %), les fonctionnaires du gouvernement (39%) et les parlementaires (36%) comme les corps les plus corrompus. Au Sénégal, l’étude de cette perception de la corruption n’épingle pas seulement les institutions. Les usagers des services publics et le service public lui-même confirment que le phénomène n’est pas unidirectionnel.
Les statistiques révèlent que 15%des usagers sénégalais du service public ont avoué avoir payé des pots-de-vin sur les douze derniers mois, alors que 43% pensent que la corruption a augmenté sur cette durée. A cette question qui leur a été adressée (‘‘Le niveau de corruption a-t-il changé ces douze derniers mois ?’’) 6% d’entre eux ont estimé que ça a augmenté dans l’école publique, contre 3% en 2014; 7% ont pensé pareil des hôpitaux, dispensaires et centres de santé, contre 3 % auparavant. Une perception qui interpelle d’autant plus qu’en 2019, 53% des Sénégalais interrogés sont d’avis que le gouvernement fait un mauvais travail dans la lutte contre la corruption, alors que 32% pensent que le gouvernement fait un bon travail. Quinze pour cent ont donné leur langue au chat. Par contre, 52% pensent que les gens ordinaires peuvent faire la différence dans la lutte contre la corruption. Le phénomène devrait persister globalement, puisque l’étude avance que trois Africains sur quatre refusent de dénoncer le phénomène par peur de représailles. La Rdc (80%), le Liberia (53%) et la Sierra-Leone (52%) constituent le tri o de tête d’un podium continental très peu élogieux, tandis que l’île Maurice, le Botswana et le Cap-Vert affichent des scores honorables (5%, 7% et 8% respectivement).
Externalités négatives
‘‘En plus de son caractère endogène, le rapport dénonce également les externalités de la corruption. Les acteurs non africains jouent un rôle important, en alimentant la corruption en Afrique via une corruption extérieure et le blanchiment d’argent. ‘‘Les leaders politiques font des affaires avec des intérêts étrangers pour la promotion de leur intérêt personnel, au détriment des citoyens qu’ils sont censés servir’’, dénonce le document. Il épingle ainsi plusieurs pays qui exportent de grandes quantités de biens et services, et qui refusent d’enquêter ou de punir leurs compagnies qui se livrent à la corruption. Le Brésil, l’Espagne, la France, la Belgique, les Usa, les Pays-Bas, l’Italie, la Chine, l’Australie, le Royaume-Uni, le Portugal figurent dans la liste des pays qui concourent à la pratique. ‘‘La corruption dans le secteur public ne vient pas du néant. Quand les ressources qui servent à financer les services sociaux de base comme la santé et l’éducation quittent le pays par millions, ce sont les citoyens ordinaires qui en souffrent le plus’’, avance l’Argentine Delia Fereiro Rubio, la présidente de Transparency International. La compagnie suisse Glencore, en République démocratique du Congo, et le milliardaire israélien Dan Gertler, tous deux sanctionnés par le gouvernement américain, l’an dernier, pour avoir procédé à des paiements douteux à Joseph Kabila, illustrent cet aspect extérieur du phénomène. Les officiels et banquiers d’investissement mozambicains, impliqués dans un schéma de fraude et de blanchiment sur 200 millions Usd ; l’enquête engagée par l’Espagne contre la société nationale Defex pour corruption et blanchiment en Angola et au Cameroun ; les révélations du “West Africa Leak’’ en 2018 sur la corruption, le blanchiment exposant les ‘‘bras longs’’ ouest africains... sont autant de preuves que la corruption alimente un système de prédation des ressources publiques.
SENEGAL, UN COLLECTIF DESORMAIS EN PLACE
Demi-finaliste de la Can2019, le Sénégal, qui revient dans le dernier carré de la compétition majeure africaine, est la personnification d’un groupe qui vit bien, où l’esprit collectif prédomine.
Abu Bekry KANE (ENVOYÉ SPÉCIAL AU CAIRE) |
Publication 12/07/2019
Il y a peu, en Russie, lors de la Coupe du monde, Aliou Cissé avait une équipe, mais pas un groupe. Pour la deuxième présence du Sénégal en Coupe du monde de football, l’esprit n’était point collectif, mais individualiste, chaque joueur voulant évidemment jouer.
De la première victoire contre la Pologne, la Tanière n’avait pas puisé une force de solidarité pour se projeter à écrire une belle histoire, mais avait plutôt connu une pourriture de l’intérieur, chaque étoile pâle cherchant à briller. De la question du capitanat en passant par celle des remplaçants qui refusaient un tel statut, de la question des appelés de dernière minute qui n’avaient pu se fondre dans un moule de groupe, Aliou Cissé avait simplement perdu son vestiaire. Et sa voix autoritaire !
Pour cette fois, la faiblesse de Russie s’est muée en réussite collective. Certainement que les faits de jeu, les blessures et surtout la défaite algérienne ont contribué à cimenter le banc sénégalais. Après la surprise de la défaite face à l’Algérie, les Lions ont fait bande commune. A preuve, la sortie inattendue de Kalidou Koulibaly, qui s’en est pris vertement à la presse, coupable, à ses yeux, de vouloir diviser le groupe. Un article, de Dakar, avait fait cas d’un traitement de faveur à l’endroit de Sadio Mané. Silencieux, évacuant cette “attaque’’ non fondée, l’enfant de Bambaly qui charrie depuis les représentants des médias avait dû compter sur la plaidoirie de groupe de son défenseur de hâbleur. “Je n’ai rien contre la presse. Je veux juste qu’on nous laisse tranquille. Vous voyez, quand on est tranquille, on joue bien et on gagne’’, s’est d’ailleurs expliqué pour s’excuser le défenseur central sénégalais. Un coup de griffe d’un Lion blessé de voir sa Tanière en proie à des attaques non fondées qui traduit allègrement l’esprit de groupe retrouvé. Ils sont d’ailleurs légion, les joueurs d’Aliou Cissé à toujours faire référence au collectif, fruit d’une concurrence saine enfin imposée par le coach des Lions qui avait annoncé la couleur en “excluant’’ de cette Can certains cadors qui l’avaient joué solo à l’été russe de 2018. Lamine Gassama, remplaçant en début de Can, puis titulaire à force de persévérance, l’explique aisément : “Il y a un bon état d’esprit dans le groupe. Tout le monde bosse bien pour pouvoir avoir du temps de jeu. On est 23 joueurs concentrés et qui peuvent jouer à tout moment. Donc, c’est une bonne chose d’avoir un groupe concerné.’’
Une réponse positive d’un joueur à son entraîneur qui répète depuis le début de la compétition être venu en Egypte “avec 23 joueurs’’ et pour qui la seule chose importante ‘est le collectif’’.
DE JEUNES ARTISTES A LA DECOUVERTE DE LA CARICATURE
Le célèbre caricaturiste israélien Michel Kichka est à Dakar, depuis le début de cette semaine. Hier, il était l’invité des Ateliers du Sahel du peintre Kalidou Kassé.
“Je suis surpris par le talent de ces jeunes. Chacun travaille et ils ont fait des choses intéressantes’’, s’émeut l’artiste et caricaturiste israélien Michel Kichka, invité à Dakar depuis quelques jours par l’ambassade d’Israël à Dakar. Il était l’hôte, hier, du peintre du Sahel, Kalidou Kassé. Ce dernier avait également invité de jeunes artistes talentueux et plasticiens confirmés comme Ousmane Sow, Thia, Seny Gadiaga, Camara Guèye, etc., pour qu’ils échangent autour de la caricature. “Nous avons pensé que c’est une grande opportunité d’avoir cet échange, ici au Sénégal, avec Kalidou Kassé qui est une icône de la culture sénégalaise et Kichka qui est très connu en Israël, dans le Cartooning for Peace et à travers le monde. C’est une rencontre multiculturelle très importante et un signe non moins considérable de la liberté d’expression. Cet échange contribue beaucoup dans nos relations et nos échanges avec le peuple en général’’, s’est réjoui l’ambassadeur d’Israël au Sénégal, Roi Rosenblit.
Les échanges, hier, étaient plus pratiques que verbaux. En effet, un thème était proposé aux différents participants, “Niit niaar la’’ (identités multiples). Il était plus destiné à ceux qui ne savaient pas, en venant, quoi dessiner exactement. Le sujet soumis n’était donc qu’indicatif. Il n’empêche que beaucoup ont travaillé autour de ce dernier et ont réussi à proposer des merveilles qui ont ému et surpris à la fois l’enseignant aux Beaux-Arts de Jérusalem. “L’expérience d’aujourd’hui est bénéfique. J’ai vu qu’après ce workshop, il y a de très belles créations. Michel m’a même dit qu’il est surpris par la qualité du travail et la créativité de ces jeunes. Il fallait donc juste allumer la flamme chez ces jeunes et leur faire comprendre qu’ils peuvent explorer ce medium pour vous exprimer. La caricature est importante, mais aussi sensible. Quand on dit que la caricature peut unir le monde, elle peut aussi désunir le monde, parce qu’il suffit d’un trait pour enflammer le monde. Mais aussi, il suffit d’un trait pour rétablir la paix dans le monde’’, a dit Kalidou Kassé. D’où l’importance de la présence de M. Kichka qui a fait bien de pays à travers le monde et qui a côtoyé des caricaturistes.
Sa casquette de professeur a également été bien utile dans ce contexte. Il a su comment échanger avec ceux qui découvraient la caricature pour la première fois, mais qui avaient tout de même des prédispositions dans le domaine. Une véritable chance pour eux, car comme l’a souligné Kalidou Kassé, “la caricature n’est pas très bien développée au Sénégal, parce qu’il n’y a que quelques caricaturistes qu’on voit dans les médias, les journaux’’. Il était question donc, au cours du workshop d’hier, “de dire aux jeunes artistes ou simplement aux artistes qu’il y a de nouveaux médias qui leur permettront de vivre de leur art, d’une part, et, d’autre part, d’explorer d’autres formes d’expression’’, fait savoir Kalidou Kassé.
En 3 heures, les deux artistes ont tenté de faire comprendre à leurs jeunes collègues combien la professionnalisation est importante dans ce métier. “La meilleure manière d’accompagner ces jeunes dans leur passion est de les inviter régulièrement dans ces formes d’atelier pour les valoriser et leur donner les outils, partager avec eux. Et au-delà de tout cela, je leur ai dit qu’il leur faut être professionnel dans ce qu’ils font. Il leur faut avoir le bon réflexe, c’est-à-dire maitriser le trait, la couleur, le volume, l’anatomie, la perspective, etc. Quand j’ai vu les travaux de Michel, c’est très dynamique. Il y a beaucoup de vibrations dans son travail. On sent qu’il a la maitrise du trait’’, déclare sur un ton enthousiaste le “Pinceau du Sahel’’. En outre, il compte faire une restitution des travaux des jeunes invités à travers une exposition. Une belle manière de leur offrir de la visibilité.
MME AÏDA NDIONGUE SOUFFRE TOUJOURS DE LA CONFISCATION DE SES BIENS ET AVOIRS
Cela fait presque deux ans que la Cour d’appel de Dakar avait blanchi Mme Aïda Ndiongue avant d’ordonner à l’Etat de lui restituer ses biens et avoirs estimés à une dizaine de milliards cfa.
Pour l’opinion, la femme politique et businesswoman devait certainement baigner dans l’opulence. Erreur ! Depuis lors, aucun franc n’a été restitué à l’ex-sénatrice qui souffre actuellement d’un sentiment d’injustice morale et financière.
Avocats, parents, amis et sympathisants prennent l’opinion à témoin. Le mal d’un sentiment d’injustice morale et financière est profond chez Mme Aida Ndiongue. Pour cause, depuis l’ordonnance de non-lieu rendue par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) suivie d’une décision de la Cour d’appel demandant la restitution de ses biens et avoirs, Mme Aida Ndiongue peine à retrouver son patrimoine. Un des avocats de la défense se désole : « Dans cette affaire, les avocats ont déjà fait leur travail jusqu’à ce que toutes les procédures aboutissent à des ordonnances de non-lieu. Mieux, la Justice avait ordonné à l’Etat de restituer tous les biens et avoirs de notre cliente. Et comme l’Etat est incarné par le président de la République, c’est lui qui doit pousser ce même Etat à appliquer cette décision de justice » indique-t-il avec un sentiment de désolation. Renvoyée « arbitrairement » devant les cours et tribunaux, l’ex-sénatrice Mme Aida Ndiongue avait gagné l’ultime bataille de la guerre judiciaire qu’elle menait avec ses avocats contre l’Etat. Devant le Tribunal de Grande instance comme devant la Cour d’appel, elle avait été relaxée.
Mieux, ces deux juridictions avaient ordonné la restitution de ses biens et avoirs en se basant sur le fait que l’Etat n’avait subi aucun préjudice. Quant à la Cour Suprême, plus haute juridiction de notre pays, elle avait demandé à l’Etat de restituer les biens en espèces et en nature faisant l’objet d’une saisie et estimés à une dizaine de milliards CFA.
Pour laver cet « affront », l’Etat était revenu à la charge pour tenter de faire basculer Mme Aida Ndiongue dans la mare de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Après plusieurs mois d’enquêtes et d’investigations, le Procureur spécial de cette redoutable Cour avait estimé que les charges retenues contre Mme Aida Ndiongue étaient trop faibles et légères pour mériter des poursuites. Joignant le geste à la parole, le juge d’instruction avait freiné l’action publique par une ordonnance de non-lieu ! A l’époque, les avocats de Mme Aida Ndiongue et les organisations des droits de l’homme avaient salué le courage et l’indépendance des magistrats de la Crei dans ce dossier. Malheureusement, depuis lors, Mme Aida Ndiongue souffre et court toujours derrière ses biens.
MME AMINATA TOURE A INSTALLE LE DIRECTOIRE DE L’OBSERVATOIRE CE JEUDI
Mimi Touré a installé ce jeudi 11 juillet 2019 les membres du Conseil Scientifique de l’Observatoire du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE).
Mme Aminata Touré veut donner un nouveau souffle au Conseil économique Social et Environnemental (CESE) en permettant à l’Institution de coller aux populations. Elle a émis le vœu ce jeudi lors de l’installation du directoire de l’observatoire du Conseil. Entourée du Dr Anta Sané, nommée ce mercredi 10 juillet 2019 Secrétaire générale par décret présidentiel, de M. Serigne Lahbib Ndiaye, directeur de l’Observatoire du CESE, de M. Souleymane Astou Diagne, nouveau secrétaire permanent et des autres directeurs, elle a invité l’observatoire à être le centre de réflexion du Conseil Economique Social et Environnemental. « Nous devons aujourd’hui avoir une approche beaucoup plus scientifique puisque tout ce qui sort du Conseil doit être une production de qualité. Et la tache revient donc à l’Observatoire de donner une répulsion» soutient la Présidente du Conseil économique Social et Environnemental.
Une modification du règlement intérieur en gestation…
Par ailleurs, Mme Aminata Touré a rappelé aux membres de l’observatoire que seules quatre (4) sessions notamment deux ordinaires et deux extraordinaires sont organisées annuellement dans le Conseil. Ce qui ne permet pas d’avoir, selon elle, des résultats probants. C’est pourquoi, informe Mme Aminata Touré, elle a introduit une modification du règlement intérieur du Conseil économique Social et Environnemental. « La notion d’intersession avec l’objectif de pouvoir organiser de manière permanente des forums qui permettront aux populations de s’approprier cette institution», révèle Mme Touré. Poursuivant, la Présidente du Conseil économique Social et Environnemental rappelle qu’une cinquantaine d’avis ont été émis par le Conseil depuis sa création. Mais, malheureusement, selon elle, le Conseil n’a pas fait le travail de communication nécessaire pour faire porter ses avis aux populations. « C’est la raison pour laquelle d’ailleurs que beaucoup de sénégalais pensent que le Conseil économique social et environnemental est une sinécure », soutient-elle. Elle a engagé l’Observatoire du CESE à aller à la rencontre des populations pour engager la bataille de l’émergence…