SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
4 août 2025
LES CŒURS DE CIBLE DE LA CORRUPTION
L’Exécutif peut se préoccuper de la perception des Sénégalais sur leur degré de corruption, 23 % ‘‘discréditent’’ le président de la République ainsi que le Premier ministre, de ce score, alors qu’ils étaient 22 % à le penser, quatre ans plus tôt
La plus grande enquête sur les citoyens concernant la corruption en Afrique a rendu publiques ses conclusions, hier. Une enquête d’Afrobarometer en collaboration avec Transparency International qui a duré deux ans et qui n’a pas épargné polices, fonctionnaires des Etats, députés, chefs d’Etat et Premiers ministres, justices, services sociaux de base, leaders religieux...au Sénégal et en Afrique.
Les députés du Sénégal n’ont pas à rougir, si l'on considère leur classement par rapport à ceux de la République démocratique du Congo (Rdc) où 79 Congolais sur 100 perçoivent la corruption comme un phénomène réel qui touche leurs représentants. La 10e édition du Baromètre global de corruption (Cbg, sigle anglais) de Transparency International et Afrobarometer a encore épinglé les agissements nébuleux de pouvoirs publics de 35 pays du continent noir, avec plus de 47 000 personnes interrogées. A la question de savoir si ‘‘tous les parlementaires, ou une grande majorité d’eux, sont-ils corrompus ?’’, seuls 24 % des Sénégalais ont estimé que leurs représentants à l’Hémicycle le sont effectivement.
Par contre, ces élus peuvent s’inquiéter de cette statistique qui marque un statu quo, puisqu’elle est la même qu’il y a quatre ans. Les juges et magistrats sont également logés à la même enseigne, avec le même score sur la même durée. Par contre, l’Exécutif peut se préoccuper de la perception des Sénégalais sur leur degré de corruption : 23 % ‘‘discréditent’’ le président de la République ainsi que le Premier ministre, de ce score, alors qu’ils étaient 22 % à le penser, quatre ans plus tôt. Les fonctionnaires de l’Etat sénégalais sont les plus mal lotis, puisqu’ils obtiennent deux points malus, passant de 24 à 26 %. Les leaders religieux ne sont pas en reste, puisqu’ils acquièrent un point dans le mauvais sens (8 % en 2019) et partagent ce palmarès avec les leaders traditionnels (9 % contre 8). Charité bien ordonnée commençant par soi-même, les organisations non gouvernementales (Ong) sont incluses dans l’étude et affichent 12 % en 2019 sans référence antérieure.
L’éclaircie, dans cette grisaille de scores peu glorieux, est détenue par le privé, les dirigeants d’entreprises notamment, qui, au Sénégal, ont gagné 10 points sur la perception de la corruption dans leur secteur, passant de 38 à 28 %. Un énorme bond en avant qui n’enlève en rien celui de la police, ayant fait les choux gras de la presse, il y a quelques années, avec le rapport de l’Ofnac qui l’a épinglée comme l’un des corps les plus corrompus. Elle a amélioré ses statistiques avec deux points bonus, si l’on considère les deux années de référence (29 % en 2019 contre 31 % en 2014). L’étude globale a été faite entre septembre 2016 et septembre 2018, avec une marge d’erreur de -/+3 et une fiabilité de 95 %. Au Sénégal, elle s’est déroulée entre le 2 et le 19 décembre 2017, impliquant 1 200 personnes interrogées par le Carrefour d’études et de recherche-action pour la démocratie et le développement (Ceradd).
Les Africains pauvres (36 %), deux fois plus enclins à payer des pots-de-vin
Les résultats globaux de l’étude donnent certaines informations intéressantes sur le phénomène de corruption. ‘‘Sans surprise, les enquêtes révèlent que les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles de verser un pot-de-vin-et plus susceptibles d'être victimes d’un comportement corrompu de la part des bureaucrates –que les plus riches’’, conclut le document. En effet, 36% des Africains pauvres soudoient pour avoir accès aux services de base, contre 19% d’Africains riches. Les jeunes sont également plus enclins à ‘‘corrompre’’ que les vieux. Une personne sur quatre qui a accès au service public est obligée de mettre indûment la main à la poche. Globalement, les Africains perçoivent la police (47 %), les fonctionnaires du gouvernement (39%) et les parlementaires (36%) comme les corps les plus corrompus. Au Sénégal, l’étude de cette perception de la corruption n’épingle pas seulement les institutions. Les usagers des services publics et le service public lui-même confirment que le phénomène n’est pas unidirectionnel.
Les statistiques révèlent que 15%des usagers sénégalais du service public ont avoué avoir payé des pots-de-vin sur les douze derniers mois, alors que 43% pensent que la corruption a augmenté sur cette durée. A cette question qui leur a été adressée (‘‘Le niveau de corruption a-t-il changé ces douze derniers mois ?’’) 6% d’entre eux ont estimé que ça a augmenté dans l’école publique, contre 3% en 2014; 7% ont pensé pareil des hôpitaux, dispensaires et centres de santé, contre 3 % auparavant. Une perception qui interpelle d’autant plus qu’en 2019, 53% des Sénégalais interrogés sont d’avis que le gouvernement fait un mauvais travail dans la lutte contre la corruption, alors que 32% pensent que le gouvernement fait un bon travail. Quinze pour cent ont donné leur langue au chat. Par contre, 52% pensent que les gens ordinaires peuvent faire la différence dans la lutte contre la corruption. Le phénomène devrait persister globalement, puisque l’étude avance que trois Africains sur quatre refusent de dénoncer le phénomène par peur de représailles. La Rdc (80%), le Liberia (53%) et la Sierra-Leone (52%) constituent le tri o de tête d’un podium continental très peu élogieux, tandis que l’île Maurice, le Botswana et le Cap-Vert affichent des scores honorables (5%, 7% et 8% respectivement).
Externalités négatives
‘‘En plus de son caractère endogène, le rapport dénonce également les externalités de la corruption. Les acteurs non africains jouent un rôle important, en alimentant la corruption en Afrique via une corruption extérieure et le blanchiment d’argent. ‘‘Les leaders politiques font des affaires avec des intérêts étrangers pour la promotion de leur intérêt personnel, au détriment des citoyens qu’ils sont censés servir’’, dénonce le document. Il épingle ainsi plusieurs pays qui exportent de grandes quantités de biens et services, et qui refusent d’enquêter ou de punir leurs compagnies qui se livrent à la corruption. Le Brésil, l’Espagne, la France, la Belgique, les Usa, les Pays-Bas, l’Italie, la Chine, l’Australie, le Royaume-Uni, le Portugal figurent dans la liste des pays qui concourent à la pratique. ‘‘La corruption dans le secteur public ne vient pas du néant. Quand les ressources qui servent à financer les services sociaux de base comme la santé et l’éducation quittent le pays par millions, ce sont les citoyens ordinaires qui en souffrent le plus’’, avance l’Argentine Delia Fereiro Rubio, la présidente de Transparency International. La compagnie suisse Glencore, en République démocratique du Congo, et le milliardaire israélien Dan Gertler, tous deux sanctionnés par le gouvernement américain, l’an dernier, pour avoir procédé à des paiements douteux à Joseph Kabila, illustrent cet aspect extérieur du phénomène. Les officiels et banquiers d’investissement mozambicains, impliqués dans un schéma de fraude et de blanchiment sur 200 millions Usd ; l’enquête engagée par l’Espagne contre la société nationale Defex pour corruption et blanchiment en Angola et au Cameroun ; les révélations du “West Africa Leak’’ en 2018 sur la corruption, le blanchiment exposant les ‘‘bras longs’’ ouest africains... sont autant de preuves que la corruption alimente un système de prédation des ressources publiques.
SENEGAL, UN COLLECTIF DESORMAIS EN PLACE
Demi-finaliste de la Can2019, le Sénégal, qui revient dans le dernier carré de la compétition majeure africaine, est la personnification d’un groupe qui vit bien, où l’esprit collectif prédomine.
Abu Bekry KANE (ENVOYÉ SPÉCIAL AU CAIRE) |
Publication 12/07/2019
Il y a peu, en Russie, lors de la Coupe du monde, Aliou Cissé avait une équipe, mais pas un groupe. Pour la deuxième présence du Sénégal en Coupe du monde de football, l’esprit n’était point collectif, mais individualiste, chaque joueur voulant évidemment jouer.
De la première victoire contre la Pologne, la Tanière n’avait pas puisé une force de solidarité pour se projeter à écrire une belle histoire, mais avait plutôt connu une pourriture de l’intérieur, chaque étoile pâle cherchant à briller. De la question du capitanat en passant par celle des remplaçants qui refusaient un tel statut, de la question des appelés de dernière minute qui n’avaient pu se fondre dans un moule de groupe, Aliou Cissé avait simplement perdu son vestiaire. Et sa voix autoritaire !
Pour cette fois, la faiblesse de Russie s’est muée en réussite collective. Certainement que les faits de jeu, les blessures et surtout la défaite algérienne ont contribué à cimenter le banc sénégalais. Après la surprise de la défaite face à l’Algérie, les Lions ont fait bande commune. A preuve, la sortie inattendue de Kalidou Koulibaly, qui s’en est pris vertement à la presse, coupable, à ses yeux, de vouloir diviser le groupe. Un article, de Dakar, avait fait cas d’un traitement de faveur à l’endroit de Sadio Mané. Silencieux, évacuant cette “attaque’’ non fondée, l’enfant de Bambaly qui charrie depuis les représentants des médias avait dû compter sur la plaidoirie de groupe de son défenseur de hâbleur. “Je n’ai rien contre la presse. Je veux juste qu’on nous laisse tranquille. Vous voyez, quand on est tranquille, on joue bien et on gagne’’, s’est d’ailleurs expliqué pour s’excuser le défenseur central sénégalais. Un coup de griffe d’un Lion blessé de voir sa Tanière en proie à des attaques non fondées qui traduit allègrement l’esprit de groupe retrouvé. Ils sont d’ailleurs légion, les joueurs d’Aliou Cissé à toujours faire référence au collectif, fruit d’une concurrence saine enfin imposée par le coach des Lions qui avait annoncé la couleur en “excluant’’ de cette Can certains cadors qui l’avaient joué solo à l’été russe de 2018. Lamine Gassama, remplaçant en début de Can, puis titulaire à force de persévérance, l’explique aisément : “Il y a un bon état d’esprit dans le groupe. Tout le monde bosse bien pour pouvoir avoir du temps de jeu. On est 23 joueurs concentrés et qui peuvent jouer à tout moment. Donc, c’est une bonne chose d’avoir un groupe concerné.’’
Une réponse positive d’un joueur à son entraîneur qui répète depuis le début de la compétition être venu en Egypte “avec 23 joueurs’’ et pour qui la seule chose importante ‘est le collectif’’.
DE JEUNES ARTISTES A LA DECOUVERTE DE LA CARICATURE
Le célèbre caricaturiste israélien Michel Kichka est à Dakar, depuis le début de cette semaine. Hier, il était l’invité des Ateliers du Sahel du peintre Kalidou Kassé.
“Je suis surpris par le talent de ces jeunes. Chacun travaille et ils ont fait des choses intéressantes’’, s’émeut l’artiste et caricaturiste israélien Michel Kichka, invité à Dakar depuis quelques jours par l’ambassade d’Israël à Dakar. Il était l’hôte, hier, du peintre du Sahel, Kalidou Kassé. Ce dernier avait également invité de jeunes artistes talentueux et plasticiens confirmés comme Ousmane Sow, Thia, Seny Gadiaga, Camara Guèye, etc., pour qu’ils échangent autour de la caricature. “Nous avons pensé que c’est une grande opportunité d’avoir cet échange, ici au Sénégal, avec Kalidou Kassé qui est une icône de la culture sénégalaise et Kichka qui est très connu en Israël, dans le Cartooning for Peace et à travers le monde. C’est une rencontre multiculturelle très importante et un signe non moins considérable de la liberté d’expression. Cet échange contribue beaucoup dans nos relations et nos échanges avec le peuple en général’’, s’est réjoui l’ambassadeur d’Israël au Sénégal, Roi Rosenblit.
Les échanges, hier, étaient plus pratiques que verbaux. En effet, un thème était proposé aux différents participants, “Niit niaar la’’ (identités multiples). Il était plus destiné à ceux qui ne savaient pas, en venant, quoi dessiner exactement. Le sujet soumis n’était donc qu’indicatif. Il n’empêche que beaucoup ont travaillé autour de ce dernier et ont réussi à proposer des merveilles qui ont ému et surpris à la fois l’enseignant aux Beaux-Arts de Jérusalem. “L’expérience d’aujourd’hui est bénéfique. J’ai vu qu’après ce workshop, il y a de très belles créations. Michel m’a même dit qu’il est surpris par la qualité du travail et la créativité de ces jeunes. Il fallait donc juste allumer la flamme chez ces jeunes et leur faire comprendre qu’ils peuvent explorer ce medium pour vous exprimer. La caricature est importante, mais aussi sensible. Quand on dit que la caricature peut unir le monde, elle peut aussi désunir le monde, parce qu’il suffit d’un trait pour enflammer le monde. Mais aussi, il suffit d’un trait pour rétablir la paix dans le monde’’, a dit Kalidou Kassé. D’où l’importance de la présence de M. Kichka qui a fait bien de pays à travers le monde et qui a côtoyé des caricaturistes.
Sa casquette de professeur a également été bien utile dans ce contexte. Il a su comment échanger avec ceux qui découvraient la caricature pour la première fois, mais qui avaient tout de même des prédispositions dans le domaine. Une véritable chance pour eux, car comme l’a souligné Kalidou Kassé, “la caricature n’est pas très bien développée au Sénégal, parce qu’il n’y a que quelques caricaturistes qu’on voit dans les médias, les journaux’’. Il était question donc, au cours du workshop d’hier, “de dire aux jeunes artistes ou simplement aux artistes qu’il y a de nouveaux médias qui leur permettront de vivre de leur art, d’une part, et, d’autre part, d’explorer d’autres formes d’expression’’, fait savoir Kalidou Kassé.
En 3 heures, les deux artistes ont tenté de faire comprendre à leurs jeunes collègues combien la professionnalisation est importante dans ce métier. “La meilleure manière d’accompagner ces jeunes dans leur passion est de les inviter régulièrement dans ces formes d’atelier pour les valoriser et leur donner les outils, partager avec eux. Et au-delà de tout cela, je leur ai dit qu’il leur faut être professionnel dans ce qu’ils font. Il leur faut avoir le bon réflexe, c’est-à-dire maitriser le trait, la couleur, le volume, l’anatomie, la perspective, etc. Quand j’ai vu les travaux de Michel, c’est très dynamique. Il y a beaucoup de vibrations dans son travail. On sent qu’il a la maitrise du trait’’, déclare sur un ton enthousiaste le “Pinceau du Sahel’’. En outre, il compte faire une restitution des travaux des jeunes invités à travers une exposition. Une belle manière de leur offrir de la visibilité.
MME AÏDA NDIONGUE SOUFFRE TOUJOURS DE LA CONFISCATION DE SES BIENS ET AVOIRS
Cela fait presque deux ans que la Cour d’appel de Dakar avait blanchi Mme Aïda Ndiongue avant d’ordonner à l’Etat de lui restituer ses biens et avoirs estimés à une dizaine de milliards cfa.
Pour l’opinion, la femme politique et businesswoman devait certainement baigner dans l’opulence. Erreur ! Depuis lors, aucun franc n’a été restitué à l’ex-sénatrice qui souffre actuellement d’un sentiment d’injustice morale et financière.
Avocats, parents, amis et sympathisants prennent l’opinion à témoin. Le mal d’un sentiment d’injustice morale et financière est profond chez Mme Aida Ndiongue. Pour cause, depuis l’ordonnance de non-lieu rendue par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) suivie d’une décision de la Cour d’appel demandant la restitution de ses biens et avoirs, Mme Aida Ndiongue peine à retrouver son patrimoine. Un des avocats de la défense se désole : « Dans cette affaire, les avocats ont déjà fait leur travail jusqu’à ce que toutes les procédures aboutissent à des ordonnances de non-lieu. Mieux, la Justice avait ordonné à l’Etat de restituer tous les biens et avoirs de notre cliente. Et comme l’Etat est incarné par le président de la République, c’est lui qui doit pousser ce même Etat à appliquer cette décision de justice » indique-t-il avec un sentiment de désolation. Renvoyée « arbitrairement » devant les cours et tribunaux, l’ex-sénatrice Mme Aida Ndiongue avait gagné l’ultime bataille de la guerre judiciaire qu’elle menait avec ses avocats contre l’Etat. Devant le Tribunal de Grande instance comme devant la Cour d’appel, elle avait été relaxée.
Mieux, ces deux juridictions avaient ordonné la restitution de ses biens et avoirs en se basant sur le fait que l’Etat n’avait subi aucun préjudice. Quant à la Cour Suprême, plus haute juridiction de notre pays, elle avait demandé à l’Etat de restituer les biens en espèces et en nature faisant l’objet d’une saisie et estimés à une dizaine de milliards CFA.
Pour laver cet « affront », l’Etat était revenu à la charge pour tenter de faire basculer Mme Aida Ndiongue dans la mare de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Après plusieurs mois d’enquêtes et d’investigations, le Procureur spécial de cette redoutable Cour avait estimé que les charges retenues contre Mme Aida Ndiongue étaient trop faibles et légères pour mériter des poursuites. Joignant le geste à la parole, le juge d’instruction avait freiné l’action publique par une ordonnance de non-lieu ! A l’époque, les avocats de Mme Aida Ndiongue et les organisations des droits de l’homme avaient salué le courage et l’indépendance des magistrats de la Crei dans ce dossier. Malheureusement, depuis lors, Mme Aida Ndiongue souffre et court toujours derrière ses biens.
MME AMINATA TOURE A INSTALLE LE DIRECTOIRE DE L’OBSERVATOIRE CE JEUDI
Mimi Touré a installé ce jeudi 11 juillet 2019 les membres du Conseil Scientifique de l’Observatoire du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE).
Mme Aminata Touré veut donner un nouveau souffle au Conseil économique Social et Environnemental (CESE) en permettant à l’Institution de coller aux populations. Elle a émis le vœu ce jeudi lors de l’installation du directoire de l’observatoire du Conseil. Entourée du Dr Anta Sané, nommée ce mercredi 10 juillet 2019 Secrétaire générale par décret présidentiel, de M. Serigne Lahbib Ndiaye, directeur de l’Observatoire du CESE, de M. Souleymane Astou Diagne, nouveau secrétaire permanent et des autres directeurs, elle a invité l’observatoire à être le centre de réflexion du Conseil Economique Social et Environnemental. « Nous devons aujourd’hui avoir une approche beaucoup plus scientifique puisque tout ce qui sort du Conseil doit être une production de qualité. Et la tache revient donc à l’Observatoire de donner une répulsion» soutient la Présidente du Conseil économique Social et Environnemental.
Une modification du règlement intérieur en gestation…
Par ailleurs, Mme Aminata Touré a rappelé aux membres de l’observatoire que seules quatre (4) sessions notamment deux ordinaires et deux extraordinaires sont organisées annuellement dans le Conseil. Ce qui ne permet pas d’avoir, selon elle, des résultats probants. C’est pourquoi, informe Mme Aminata Touré, elle a introduit une modification du règlement intérieur du Conseil économique Social et Environnemental. « La notion d’intersession avec l’objectif de pouvoir organiser de manière permanente des forums qui permettront aux populations de s’approprier cette institution», révèle Mme Touré. Poursuivant, la Présidente du Conseil économique Social et Environnemental rappelle qu’une cinquantaine d’avis ont été émis par le Conseil depuis sa création. Mais, malheureusement, selon elle, le Conseil n’a pas fait le travail de communication nécessaire pour faire porter ses avis aux populations. « C’est la raison pour laquelle d’ailleurs que beaucoup de sénégalais pensent que le Conseil économique social et environnemental est une sinécure », soutient-elle. Elle a engagé l’Observatoire du CESE à aller à la rencontre des populations pour engager la bataille de l’émergence…
COMMENT MACKY A ÉTÉ RATTRAPÉ PAR L’ÉCONOMIE
"Le président avait délibérément choisi de bloquer les prix pour s’assurer de toutes les conditions pouvant lui permettre de réussir sa réélection. Une fois l’élection gagnée, il faut augmenter les prix pour rembourser les subventions"
Le samedi 29 juin dernier, le prix de l’essence Super est passé de 695 FCFA à 775 FCFA le litre, soit 80 FCFA de plus. Quant au gasoil, il est passé de 595 FCFA à 655 FCFA, soit 60 FCFA de plus. Le prix du ciment a déjà augmenté tandis que des hausses sont annoncées sur l’électricité, le prix du transport, le pain… La théorie de l’économiste américain et ancien conseil du président Reagan, Niskanein selon laquelle un chef de l’Etat en quête d’un nouveau mandat a tendance à bloquer les prix pour s’assurer de sa réélection avant de tout faire repartir à la hausse une fois réélu, cette théorie est en train de se vérifier au Sénégal. Au vu des hausses annoncées les semaines à venir sur les hydrocarbures principalement mais aussi sur certains produits de consommation courante, on peut soutenir sans risque que le président Macky Sall a appliqué la théorie ou loi Niskanein. Si certains économistes évoquent cette loi, d’autres convoquent la situation économique internationale sur fond de tension entre les Etats=Unis et l’Iran et aussi de guerre commerciale entre les mêmes Etats-Unis et la Chine. Cela dit, globalement, le consensus sur le rétablissement de la vérité des prix est accepté puisqu’il est gage de stabilité budgétaire. Mais si la vérité des prix ne signifie pas forcément hausse généralisée des prix, il reste que les consommateurs devraient apprendre à adopter des comportements rationnels d’achat de biens de consommation.
Macky Sall a-t-il caché la vérité aux Sénégalais sur la situation économique juste pour s’assurer une réélection en février 2019 ? La question, formulée de cette manière, n’est pas bien posée selon nos interlocuteurs, les enseignants à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université de Dakar les Dr Idrissa Diandy et Cheikh Ahmadou Bamba Diagne et l’économiste Kadialy Gassama. Des interlocuteurs qui font chorus pour dire qu’effectivement, le rétablissement de la vérité des prix va provoquer une hausse des prix de l’énergie notamment l’essence et le gas-oil, mais aussi des biens de consommation dépendant fortement de l’énergie comme l’électricité, le ciment, le pain.
Du fait du renchérissement du prix du fret, certaines denrées importées comme le riz seront également affectées. Le directeur scientifique du Laboratoire de recherches économiques et monétaires de l’Université de Dakar, Pr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne estime que « la situation actuelle de notre économie était prévisible. Une année avant l’élection présidentielle de 2019, le président de la République, malgré les tensions financières existantes depuis 2016 au Sénégal et dans le monde, avait délibérément choisi de bloquer les prix pour s’assurer de toutes les conditions pouvant lui permettre de réussir sa réélection. Alors, une fois l’élection gagnée, il faut augmenter les prix pour rembourser les subventions. C’est la loi Niskanein ». Cette approche est jugée normale par ce brillant jeune chercheur. « C’est tout à normal que Macky Sall puisse se comporter ainsi parce qu’il n’est plus préoccupé par un autre mandat. Le président de la République n’est plus candidat, il ne cherche plus à charmer son peuple. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Parce qu’il savait très bien que baisser les prix de l’électricité, de l’essence et du gas-oil, maitriser le prix du riz ne sont pas des mesures viables à court terme ».
Poursuivant, Dr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne de la Faseg de Dakar estime que « l’Etat ne peut plus continuer à supporter les subventions, mais nous ne pouvons pas parler d’une hausse généralisée des prix d’autant qu’on peut assister à une fluctuation à la baisse du baril du pétrole, ce qui pourrait remettre en cause toute la dynamique haussière des biens de consommation ». Le directeur scientifique du laboratoire de recherches économiques et monétaires n’écarte pas non plus l’impact de la crise économique mondiale provoquée par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats. Une situation qui impacte gravement les économies importatrices de biens de consommation comme celle du Sénégal. Le Dr Idrissa Diandy de la Faseg n’est pas loin de soutenir la position de son collègue.
Tension inflationniste mondiale
« L’économie t subit partout le cycle politique en cours. A la veille de chaque élection, il y a la prise de décisions irrationnelles comme le blocage des prix. Une fois le président de la République réélu, il va revenir à la vérité des prix. Macky Sall ne fait pas exception dans ce domaine. Il faut noter que, malgré la hausse du baril au mois de mars 2019, l’Etat a maintenu les prix de l’électricité, du diesel et de l’essence. En outre, si l’Etat a une bonne marge pour augmenter les prix des hydrocarbures, c’est qu’il n’avait pas en son temps répercuté la baisse du baril au niveau des pompes » explique le Dr Diandy. Ce dernier n’écarte pas l’impact de la conjoncture internationale marquée par la tension créée par les Etats-Unis qui mènent une guerre commerciale contre la Chine, la situation politique en Iran et en Libye. Sans compter la situation au Venezuela. C’est justement à ce niveau que l’économiste Kadialy Gassama pense que toutes les difficultés actuelles du Sénégal résultent de la tension inflationniste mondiale installée par le président américain Donald Trump. Ce dernier prône le protectionnisme à la place du multilatéralisme. « Donald Trump a remis en cause toutes les règles qui régissaient le commerce international à travers l’OMC. C’est désormais la loi du plus fort matérialisée par la guerre commerciale en cours entre les Etats-Unis et la Chine sur fond de hausses des tarifs douaniers qui entraînent l’inflation mondiale. Nous espérons que les grands dirigeants du monde, qui se sont réunis au Japon dans le cadre du G20 et continuent de faire pression, pourront faire fléchir Donald Trump » souligne Kadialy Gassama.
Aller vers la vérité des prix, un processus incontournable
Sur la question de l’ajustement des prix, synonyme de vérité des prix, tous nos interlocuteurs estiment qu’il est incontournable si le Sénégal veut éviter d’aller droit au mur. « L’impact sur le Sénégal de la hausse des prix de biens importés nécessite un ajustement des prix pour éviter que le déficit budgétaire atteigne des sommets historiques. Le Sénégal ne peut plus faire face à un baril qui est passé de 40 à 70 dollars. L’Etat ne peut plus tenir d’autant que la hausse sur la facture énergétique a des conséquences sur l’électricité, la boulangerie, la cimenterie et sur tous les biens importés par les commerçants. Le Sénégal, tout comme l’ensemble des pays africains, est vulnérable aux variations du marché international. Nous sommes obligés de subir parce que les solutions ne se trouvent pas au niveau de nos Etats, mais par une approche régionale et africaine en renforçant notre unité économique et monétaire » indique l’économiste Kadialy Gassama. Selon cet éminent membre du Parti socialiste, « il faut aller vers la vérité des prix sinon nous allons droit au mur. La hausse des prix diminue le pouvoir d’achat des populations. L’Etat doit alors accompagner les populations par rapport à cette nouvelle situation en mettant en place des politiques d’austérité hardies comme la réduction des dépenses publiques notamment le train de vie de l’Etat ».
Le Dr Cheikh Ahmadou Bamba Diagne pense lui aussi que l’Etat ne peut plus continuer à supporter les subventions. « A mon niveau, je ne parle pas de hausse généralisée des prix, mais une application de la vérité des prix qui peuvent connaître une tendance baissière ou haussière en fonction de la fluctuation du prix du baril du pétrole » souligne le directeur scientifique du Laboratoire de recherches économiques et monétaires à l’Ucad. Le Dr Idrissa Diandy écarte toute idée de souffrance du peuple. « Je préfère l’application de la vérité des prix pour parvenir à une stabilité budgétaire. Les populations devront apprendre à s’ajuster en développant des comportements rationnels dans leurs manières d’achat des biens de consommation. C’est plutôt les investisseurs qui vont subir le plus les contrecoups des effets induits de la situation inflationniste des biens de service. Nous osons cependant espérer que la situation est conjoncturelle et qu’une accalmie pourrait être trouvée sur le contentieux développé par les Etats-Unis contre la Chine et l’Iran. Cela pourrait permettre de revenir à des situations normalisées » conclut, sur une note résolument optimiste, l’enseignant de la FASEG.
«ALIOU SALL NE DEVAIT PAS ÊTRE ENTENDU COMME TÉMOIN, MAIS COMME ACCUSÉ»
On ne peut pas faire de commentaire sur son impression ou son état d’esprit.
Aliou Sall a été entendu mercredi par la Dic. Seulement, Cheikh Tidiane Dièye estime que le frère du Président ne devait pas être auditionné comme témoin, mais comme accusé. Ce responsable de la Plateforme Aar li ñu bokk confirme leur manifestation d’aujourd’hui à Guédiawaye.
Quel commentaire faites vous de l’audition de Aliou Sall mercredi par la Dic ?
On ne peut pas faire de commentaire sur son impression ou son état d’esprit. Il a été convoqué par la Division des investigations criminelles. Nous prenons acte et cela est un pas de plus dans la marche vers la vérité. Nous ne savons pas ce qui a été dit et ce qui a été fait à l’intérieur de ces salles. Nous restons toujours sur notre demande pour que la lumière soit faite. Nous pensons simplement que l’acte a été posé pour concourir à la transparence et à la reddition des comptes pour que ceux qui sont cités dans cette affaire puissent rendre compte au Peuple sénégalais. Seulement, nous tenons à préciser que la démarche du procureur n’est pas appropriée puisqu’il (Aliou Sall) a été, à mon avis, convoqué en tant que témoin. Alors que dans cette affaire, il n’est pas témoin, il est accusé, même s’il bénéficie de la présomption d’innocence. Donc, en aucun cas il ne devrait être convoqué comme simple témoin. Et cette démarche participe de la diversion. Mais nous attendons de voir l’aboutissement de tout cela.
Une marche est prévue ce vendredi à Guédiawaye pour la transparence dans la gestion des affaires publiques. Est-ce que Aar li ñu bokk va y participer ?
C’est Aar li ñu bokk même qui organise cette marche dans le cadre de la décentralisation de ses activités qui se faisaient sur les Allées du Centenaire. La première sortie est prévue à Guédiawaye. Maintenant, l’organisation pratique sur le terrain est confiée à Aar li ñu bokk-Guédiawaye parce que c’est un démembrement de le Plateforme Aar li ñu bokk.
Ne serait-il pas une provocation d’organiser une marche dans le fief de Aliou Sall ?
Non ! Absolument pas ! Ce n’est pas une provocation. On l’a déjà fait aux Allées du Centenaire. Donc, on peut le faire à Guédiawaye qui est un département et partout sur le territoire sénégalais. Et puis, Guédiawaye est à la fois proche et pratique, mais également il y a des citoyens qui sont dans ce département-là et qui ont constitué une Plateforme Aar li ñu bokk comme il y en a à Thiès, à Ziguinchor, à Saint-Louis et ailleurs. Les gens se mobilisent partout pour s’engager dans le combat pour la transparence dans la gestion des affaires publiques. C’est juste que nous ayons décidé de temps en temps de sortir pour appuyer ces mouvements Aar li ñu bokk et puis d’organiser des manifestations à caractère national dans les autres localités. C’est en quelque sorte pour donner la parole à tout le monde parce que les citoyens sont partout.
KALIDOU KOULIBALY, L’ASSURANCE TOUT RISQUE
La défense sénégalaise porte un nom : Kalidou. Quand il s’agit de défendre, gérer le bloc équipe, anticiper, relancer ou parfois même haranguer ses propres coéquipiers,
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye Thiam & Ibrahima Baldé |
Publication 12/07/2019
il faut l’appeler Koulibaly. Kalidou Koulibaly (KK) est l’assurance du Sénégal dans cette CAN 2019. Bien dans ses crampons, le défenseur napolitain est le symbole d’une équipe qui n’a encaissé qu’un seul but en 5 matches et c’était contre l’Algérie.
LA PROUESSE DE CISSE
On aura dit que Aliou Cissé a réussi une véritable prouesse de faire venir le défenseur napolitain en sélection sénégalaise. Né le 20 juin 1991 à Saint-Dié-desVosges (France), Kalidou Koulibaly a fait ses débuts dans les équipes nationales de France de petites catégories. En 2011, il participe au Tournoi de Toulon avec les Bleuets en disputant 3 des 5 rencontres avec la France. Il est convoqué dans la foulée à rejoindre le groupe pour la Coupe du monde des moins de 20 ans en Colombie, après la blessure de Johan Martial. Comme arrière gauche, Kalidou Koulibaly disputera 6 des 7 matches de l’équipe de France qui terminera quatrième dans ce mondial 2011. Dans cette phase d’une carrière promise à un grand défenseur, Koulibaly dépose ses baluchons au Racing Club Genk (Belgique) après deux saisons à Metz (2010- 2012). Il fera le même nombre d’années dans ce club belge pour se faire repérer par Rafael Benitez, coach du Naples d’alors. Sur insistance du coach espagnol, le défenseur rejoint Naples à la saison 2014- 2015 pour jouer 27 matches en une saison. A la fin de cette saison satisfaisante, il répond à la convocation de l’entraineur, le 20 août 2015, Aliou Cissé pour le match contre la Namibie comptant pour les éliminatoires de la CAN 2017 au Gabon. C’est le 5 septembre de cette même année que le défenseur débuta sous le maillot des Lions, à l’occasion d’un match amical contre l’Afrique du Sud. C’est le début d’une belle histoire entre la sélection sénégalaise et lui. Du moins, jusqu’à présent. Car, le défenseur s'impose rapidement en tant que titulaire dans la charnière centrale sénégalaise. La paire de l’axe centrale, c’est lui et un autre, soit Kara Mbodj, Salif Sané ou Cheikhou Kouyaté. C’est un titulaire indiscutable.
A SES GRANDS JOURS
Dans cette Can 2019 en cours, où le Sénégal est en demi-finale, Kalidou Koulibaly a fait le carton plein des matchs jusqu’ici disputés par les Lions. C’est le joueur le plus utilisé par Aliou Cissé. Alors que ses coéquipiers enchainaient des blessures ou autres, Kalidou Koulibaly a répondu présent aux 5 matches du Sénégal. 450 minutes dans les jambes. Un seul avertissement. C’était en huitième de finale contre l’Ouganda. Il va éventuellement débuter le match de la demi-finale prévue ce dimanche contre la Tunisie. Koulibaly symbolise la belle prestation de la muraille défensive des Lions dans cette CAN. Ses qualités défensives exceptionnelles font courir d’ailleurs les grands d’Europe. Son dossier est toujours d’actualité dans le marché des transferts. Considéré comme un des meilleurs défenseurs centraux, KK est en train de le confirmer dans cette CAN 2019 en Egypte. En phase de poules, l’homme a participé nettement aux deux victoires des Lions (Tanzanie et Kenya) et par ailleurs sauvé les meubles lors de l’unique défaite du Sénégal contre les Fennecs. Il a enregistré d’excellentes notes en gagnant particulièrement ses duels. La particularité de Koulibaly dans cette compétition est sa capacité à jouer en profondeur sur les côtés. Disposant d’un bon pied pour la relance, il trouve facilement Mané, Diao Baldé, Ismaila Sarr ou parfois même les latéraux. Propre dans ses interventions, il facilite le travail à ses coéquipiers de la défense. Imperméable, KK s’affirme match après match comme l’un des meilleurs défenseurs de cette compétition. Contre l’Ouganda en huitièmes de finale et le Bénin en quarts, il est resté solide derrière pour assurer au Sénégal une place dans le carré d’as, 13 ans après.
MARADONA L’ENCENSE
Impérial, on ne s’attendait pas moins pour KK dans cette Can inédite à 24 équipes. Solide physiquement, Kalidou Koulibaly a fait 35 matches avec Naples, enchaînant championnat, Ligues des champions et Europa League. L’emblématique capitaine de l’Argentine, Diego Maradona, est impressionné par les qualités exceptionnelles. « Koulibaly est un phénomène », dira Maradona. En d’autres termes, il est toujours au bon endroit au bon moment. Une bonne détente et un bon timing. Ce qui a voulu certainement à Didier Deschamps cette boulette en février 2016, avant la liste définitive des joueurs devant participer à l’Euro 2016. Deschamps dit superviser l’international sénégalais, alors qu’il avait déjà évolué avec le Sénégal en match officiel. KK, l’assurance en défense et fougueux dans ses percussions. Il continue son chemin avec les Lions sur la route d'un premier titre continental.
ENTRE RETROUVAILLES ET REVANCHE
Les Lions vont donc affronter les Aigles du Carthage d’Alain Giresse, leur ancien sélectionneur. Des retrouvailles aux allures de revanche entre deux sélections qui visent le sacre continental.
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye Thiam & Ibrahima Baldé |
Publication 12/07/2019
Sénégal–Tunisie et Algérie–Nigeria ! Ce sont les deux affiches des demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations de football qui se déroule présentement en Egypte.
Le Sénégal va affronter la Tunisie en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations, ce dimanche 14 juillet, à partir de 16 heures, GMT au stade du 30 juin au Caire. Une demie aux allures d’une double revanche. D’abord pour les «Aigles » du Carthage qui ont été sèchement battus par les Lions lors de la dernière CAN au Gabon. Sadio Mané (sur penalty à la 10ème) et Kara Mbodji (30ème min) avaient plié la rencontre dès la première mi-temps. Ce dimanche, ce sera la sixième fois que la Tunisie et le Sénégal vont s’affronter dans une phase finale de Coupe d’Afrique des nations. Tout est parti de Tunis 1965, dont on ne retiendrait que cette fameuse phrase du doyen de la presse sportive sénégalaise, Alassane Ndiaye «Alou», «le Sénégal a été éliminé par la subtilité de l’algèbre». Les deux équipes s’étaient quittées sur un score nul et vierge. On attendra 37 ans, lors de la CAN malienne en 2002 pour que le sort loge Aigles et Lions dans la même poule. Alors qualifiés après deux victoires d’affilée, devant l’Egypte et la Zambie, Feu Bruno Metsu envoie des «coiffeurs» tenir en échec les Tunisiens. Mais deux années après, les Lions vont se perdre dans un épais brouillard de Radès en quart de finale de la CAN organisée en Tunsie. Dioufy et Cie s’inclinent (1-0). En 2008, à Tamale, au Ghana, les deux sélections vont à nouveau se neutraliser (2-2). Mais au total, il faut retenir que la Tunisie et le Sénégal se sont confrontés 17 fois toutes compétitions confondues. Les «Aigles» de Carthage mènent sept victoires contre quatre pour les «Lions» ; pour six matches nuls.
REVOILÀ, ALAIN GIRESSE !
En plus du ticket pour la finale de la 32ème édition de la Coupe d’Afrique des nations, les spectateurs vont assister à un autre match dans le match. Il s’agit d’une retrouvaille aux allures de revanche avec Alain Giresse. En effet, le technicien français qui a quitté le banc des Lions suite à une déconvenue lors de la CAN de 2015 en Guinée Equatoriale, voudrait bien prendre sa revanche sur le Sénégal. Après une victoire devant le Ghana à Mongomo, village natal du président de la République de la Guinée-Equatoriale, Alain Giresse avait chamboulé la moitié de son effectif pour affronter les Bafana Bafana d’Afrique du Sud qui vont finalement le contraindre à un match nul (1-1). Un ressort se casse dès cet instant avant d’affronter les Fennecs d’Algérie à Malabo, qui s’imposent (2-0). L’idylle entre les Lions et l’ancien meneur de jeu des Bleus s’achève dans la douleur, par notamment des échanges aigres doux avec des journalistes. Giresse quitte le Sénégal avec un goût d’inachevé, rate son retour avec les Aigles du Mali avant d’atterrir avec ceux de Carthage. Demain samedi, il fera face à la presse sénégalaise avec laquelle il n’a pas que des amis et dimanche, son équipe et lui, vont tenter de freiner l’envol des Lions.
Historique Sénégal/Tunisie
Sénégal/Tunisie 1-1 (21 avril 1963)
Sénégal/Tunisie 0-0 (Can 1965)
Sénégal/Tunisie 0-2 (5 avril 1980)
Tunisie/Sénégal 1-0 (Éliminatoires Can 82)
Sénégal/Tunisie 0-0 (Éliminatoires Can 82)
Sénégal/Tunisie 1-0 (Jeux africains 87)
Sénégal/Tunisie 3-0 (Éliminatoires Can 1990)
Tunisie/Sénégal 0-1 (Éliminatoires Can 90)
Sénégal/Tunisie 0-0 (Éliminatoires Can 1996)
Tunisie/Sénégal 4-0 (Éliminatoires Can 1996)
Tunisie/Sénégal 2-0 (Amical, 26 mai 1996)
Tunisie/Sénégal 4-1 (Amical, 11 juin 2000)
Tunisie/Sénégal 0-0 (Can 2002)
Tunisie/Sénégal 1-0 (Amical, 30 avril 2003)
Tunisie/Sénégal 1-0 (Can 2004)
Tunisie/Sénégal 2-2 (Can 2008)
Sénégal/Tunisie 2-0 (Can 2017)
Sénégal /Tunisie (Can 2019)
LES PROFESSIONNELS DU SECTEUR INVESTISSENT LE FOUTA
«Beaucoup de producteurs ont pris conscience de l’intérêt que suscite le manioc, il s’agit de rendre opérationnelles leurs différentes ambitions pour booster la filière en vue d’atteindre un million de tonnes de manioc par an au Sénégal»
Les membres de l’interprofessionnelle du manioc se sont retrouvés hier, jeudi, en présence des autorités administratives, locales et maraboutiques de la région sous la conduite de Assane Ndiaye, le responsable de l’Interprofessionnelle manioc au Sénégal, pour une meilleure stratégie de croissance de la filière.
«Beaucoup de producteurs ont pris conscience de l’intérêt que suscite le manioc, il s’agit de rendre opérationnelles leurs différentes ambitions pour booster la filière en vue d’atteindre un million de tonnes de manioc par an au Sénégal», a déclaré le responsable de l’Interprofessionnelle manioc. Comparé aux traditionnelles cultures de la région que sont le maïs, le mil ou le sorgho, le manioc n’est peut-être pas la première culture au Sénégal au regard du nombre de producteurs qui s’activent dans ce secteur. Mais du fait de la vaste campagne d’information et de sensibilisation effectuée sur la filière, on note aujourd’hui un réel engouement autour de la production. « Un projet de vulgarisation de la culture du manioc de 50 hectares de terre, avec l’objectif d’assurer une amélioration des revenus des femmes agricultrices de la région, a fini de positionner la culture du manioc dans l’exploitation des agriculteurs », explique la coordinatrice régionale, Nafy Mall.
Précisant que « beaucoup d’agriculteurs ont fini de comprendre que la culture du manioc était l’une des rares cultures de base à pouvoir être exploitée sur des surfaces assez réduites, souvent dans des zones marginales à sols pauvres et aux précipitations aléatoires, sans exigence de mécanisation ni achat d’intrants». « La culture du manioc procure des revenus importants aux producteurs, il s’agit de travailler dans la transformation des matières premières de cette tubercule à cause des vertus et matières idéales qu’elle possède et encore des qualités nutritionnelles dont elle dispose pour un grand nombre de produits alimentaires», conclura-t-elle.