Le président de la République, Macky Sall, a demandé mercredi aux joueurs de l’équipe nationale de continuer à "faire vibrer’’ les Sénégalais, dans un message publié sur son compte twitter quelques minutes après la qualification du Sénégal pour les demi-finales aux dépens du Bénin.
Dans un match longtemps indécis, les supporteurs des Lions ont été délivrés par Idrissa Gana Guèye, unique buteur de la victoire du Sénégal à la 69e minute de cette rencontre.
"Bravo pour cette belle victoire chers Lions ! Vous avez encore une fois prouvé à tous votre force et votre détermination pour gagner ce match #CAN2019. Continuez de nous faire vibrer, vous êtes notre fierté ! Dem ba jeex", a réagi le président Sall sur twitter.
Le Sénégal, en battant le Bénin, s’est qualifié ainsi pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019, un stade de la compétition que les Lions n’avaient plus atteint depuis 2006.
Pour les demi-finales, le Sénégal sera opposé à la Tunisie ou Madagascar, dimanche prochain à 16 h GMT.
LA CAN DE DEMBA
AVANCER À LA DURE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Je n’ai vraiment pas aimé ce match qui condense toutes les tares et les inconstances de nos Lions - Se contenter du peu alors qu’on pouvait prétendre au haut des cimes, c’est le propre des sans ambition
Les Lions avancent laborieusement. Et nous, spectateurs victimaires de leurs prestations aléatoires, on est toujours à la limite de la crise des nerfs ou, plus grave encore, de la crise cardiaque.
On dit du foot qu’il est aléatoire, que « tout est possible », il faut cependant admettre que pour les spectateurs que nous sommes, l’aléatoire est juste une question séquentielle : à quel geste raté notre cœur lâchera ?
Je n’ai vraiment pas aimé ce match (c’est mon droit), qui condense toutes les tares, les avatars et les inconstances de nos Lions. Les Écureuils auraient pu marquer à deux reprises au moins ; les Lions aussi. Mais nos attaquants ont décidé d’effacer la précision devant les buts de leur lexique footballistique.
Dans ces moments d’alerte cardiaque maximum, si notre lutin attaquant Mané vendange ses occasions, l’autre lutin du milieu, Gana, bouche les trous et troue les filets adverses. On l’aime ce marathonien multi tâches qui semble avoir trois poumons dans sa cage thoracique, qui est pourtant si modeste.
Une victoire donc à la dure comme depuis le début de la compétition : sans éclats ni maîtrise convaincante. Aux minimalistes adeptes du « seule la victoire est belle », je questionne : pourquoi donc il n’y a eu aucune manifestation de joie dans mon quartier au coup de sifflet final ? Parce que justement il y a de ces victoires qui ne seront jamais belles.
Mais bon, on est en demi-finale depuis, paraît-il, 2006 (?). Se contenter du peu alors qu’on pouvait prétendre au haut des cimes, c’est le propre des sans ambition. Mais bon, nous aurons toujours deux distractions encore pour cet hivernage qui refuse de se manifester: LA CAN-Caire et le Pétrotim Gate.
Contrarié par la combativité des Béninois, le Sénégal, bien emmené par Mané et Gueye, a finalement réussi à vaincre les Ecureuils (1-0) et retrouve les demi-finales de la CAN. Les notes de FF.
Les notes du Sénégal
L'évidence Mané (7)
Suspendu au premier match, en dedans au deuxième, plus convaincant les suivants, Sadio Mané est encore monté en puissance face au Bénin. Parfaitement contenu par Verdon dans un premier temps (7e, 9e), le Lion a ensuite joué de malchance avec deux buts refusés. D'abord pour un hors jeu après une tête victorieuse sur coup-franc (53e). Puis sur un ballon en profondeur de Gueye où il se jouait d'Allagbé, poussait le cuir au fond des filets mais voyait l'arbitre siffler une nouvelle situation de hors jeu, cette fois peu évidente (73e). Toutefois, c'est lui qui - alors que le Bénin se montrait hermétique - se retournait, provoquait et s'arrachait pour décaler Gueye, arrivé comme une bombe pour ouvrir le score (69e). Tranchant dans ses crochets et fougueux dans ses percussions, Mané continue donc son chemin avec les Lions sur la route d'un premier titre continental.
Gomis 4
Gassama 6
Kouyaté 5
Koulibaly 6
Sabaly 5
Ndiaye 6
Gueye 7
Saivet 6
Baldé 3
Mané 7
Niang 4.
Les notes du Bénin
Sessegnon, à bout de souffle (4)
À ce collectif béninois solide et admirablement solidaire, il aura manqué, contre le Sénégal, de la créativité et du réalisme que Sessegnon n'a pas su apporter. Bougé physiquement et poussif dans l'explosivité, l'ancien Parisien de 35 ans a pourtant eu quelques opportunités à se mettre sous la dent. D'abord sur un excellent décalage de Poté où, en position de frappe, il préférait la passe mais la manquait complètement (26e). Puis, en deuxième période lorsque l'Écureuil s'enfermait par des crochets superflus alors que la fenêtre de tir lui était ouverte (66e). S'il a permis par fulgurance de créer des décalages et de sortir les ballons - comme sur ce slalom réussi dans sa propre surface (31e) - Sessegnon a globalement manqué de volume de jeu et de précision pour créer un nouvel exploit avec le Bénin. Il quitte toutefois la CAN après des prestations convaincantes et surtout en ayant marqué l'histoire de son pays, novice à ce niveau de compétition.
Allagbé 5
Baraze 5
Adilehou 5
Verdon 0*
Imorou 5
Adéoti 4
Poté 5
D'Almeida 6
Sessegnon 4
Soukou 6
Mounié 4.
*Aux Étoiles FF, un joueur qui écope d'un carton rouge est sanctionné d'un 0.
Arbitre : M. Ghorbal (ALG), 7.
Note de match : 13/20.
LE SÉNÉGAL MET FIN AU RÊVE DU BÉNIN
Il aura fallu 70 minutes au Sénégal pour faire tomber le Bénin. Et c'est Idrissa Gueye, le milieu d'Everton, qui a surgi pour inscrire l'unique but de la rencontre et envoyer les Lions de la Teranga en demi-finales de la CAN
France Football |
Hanif Ben Berkane |
Publication 10/07/2019
Il aura fallu 70 minutes au Sénégal pour faire tomber le Bénin. Et c'est Idrissa Gueye, le milieu d'Everton, qui a surgi pour inscrire l'unique but de la rencontre et envoyer les Lions de la Teranga en demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations (1-0) ! Mais que ce fut compliqué face à des Béninois qui peuvent être fiers de leur parcours.
Le Bénin, fort de son exploit face au Maroc, rêvait d'en réaliser un nouveau face au Sénégal. Toujours dans le même dispositif, celui d'une équipe solide défensivement jouant à la perfection le hors-jeu, les Béninois ont posé des problèmes aux Sénégalais. Dans une première période assez fermée, chacune des deux équipes avaient son temps fort. Les Écureuils se créaient même la première occasion par l'intermédiaire de Poté. L'attaquant reprenait d'une talonnade un coup franc bien frappé, juste à côté (25e). La réponse sénégalaise ne se faisait pas attendre puisque Saivet (31e) puis Niang (45e) auraient pu ouvrir le score mais la défense béninoise veillait au grain.
Le Sénégal dit merci à ses individualités
Toujours avec la solidarité et l'envie qu'on leur connait, les Écureuils du Bénin ont beaucoup donné dans ce match à l'image de Sessi d'Almeida. Le milieu de terrain formé à Bordeaux n'a pas ménagé ses efforts. Avec un jeu rapide vers l'avant, les hommes de Michel Dussuyer ont même failli surprendre le Sénégal au retour des vestiaires. Sur un magnifique rush solitaire de Soukou, Poté (encore lui) reprenait d'un plat du pied un centre en retrait, mais sa frappe trop molle n'inquiétait pas le gardien (47e). Le gardien sénégalais, justement, n'est pas passé loin d'un but gag. Suite à une passe totalement ratée, il voyait le ballon passer de peu à côté de son propre but (66e) ! Mais comme souvent dans cette Coupe d'Afrique, les Lions de la Teranga peuvent compter sur leurs individualités. Après un une-deux bien senti entre Mané et Gueye, ce dernier venait crucifier Allagbé (1-0, 70e). Par la suite, le Sénégal a eu plusieurs fois l'occasion de doubler la mise mais la maladresse de Ndiaye (74e) et surtout le sauvetage héroïque d'Imorou (76e) permettaient aux hommes emmenés par Sessegnon d'y croire encore. Mais ce sont bien les hommes d'Alliou Cissé qui rejoignent le dernier carré, une première depuis 2006. De son côté, le Bénin peut ressortir la tête haute après un tournoi plein de promesses pour l'avenir.
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DANS LA FERVEUR DES SUPPORTERS SÉNÉGALAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Chants, danses ont rythmé la fan zone sise à la Place de la nation pour pousser les Lions à la victoire
ababacar Sadikh Sall et Youssouph Ba |
Publication 10/07/2019
Chants, danses ont rythmé la fan zone sise à la Place de la nation pour pousser Les lions à la victoire. Reportage
Par Mamadou Abdoulaye SOW
LE STATUT ACTUEL DU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DU GOUVERNEMENT, UNE INCONGRUITÉ TYPIQUEMENT SÉNÉGALAISE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’existence d’un SGG non rattaché à une Primature ou à la Présidence de la République est difficilement explicable, d’autant qu’elle ne correspond pas à une organisation administrative connue dans le passé
Dans sa livraison du lundi 8 juillet 2019, le Soleil publie le décret n° 2019-910 portant répartition des services de l’État entre la Présidence de la République, le Secrétariat général du Gouvernement et les ministères. Selon les commentaires du Soleil, l’un des enseignements à tirer du nouveau décret précité est « la consécration du Secrétariat général du Gouvernement (SGG) comme institution autonome, mais dépendant directement du Chef de l’État ».
D’après le même journal, « le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement est un assistant administratif du Président de la République… ». Considérer le SGG comme l’assistant du Président de la République pose un problème si l’assistant ne se trouve pas dans le même organigramme que l’autorité assistée.Un tel organigramme est inconnu de la science administrative.
Ce choix d’organisation du SGG ne serait-il pas guidé par le souci d’éviter toute critique sur « une macrocéphalie de la Présidence de la République absorbant tout le reliquat organique de l’ex-Primature » ? (Une expression empruntée au journal le Soleil du 8 juillet 2019, p. 2).
L’existence d’un SGG non rattaché à une Primature, si elle existe ou à la Présidence de la République est, en vérité, difficilement explicable, d’autant qu’elle ne correspond pas à une organisation administrative connue dans le passé. Il s’agit donc d’une sorte de curiosité ou d’incongruité de notre organisation administrative.
Quel statut alors pour le SGG après la suppression de la fonction de Premier ministre ?
Considérations d’ordre général
Premièrement, la suppression de l’institution primatorale oblige à modifier les dispositions législatives et règlementaires donnant des compétences au Premier ministre.
Contrairement à son devancier de 1983, le législateur constituant de 2019 n’a pas jugé nécessaire d’insérer une disposition transitoire qui prévoit que « les compétences attribuées au Premier ministre par les dispositions législatives ou réglementaires en vigueur sont exercées par le Président de la République tant que ces dispositions n’auront pas été modifiées ou abrogées » (Cf. article 92 de la loi n° 83-55 du 1er mai 1983 portant révision de la Constitution).
Deuxièmement, la disparition de la fonction de Premier ministre entraine par elle-même la reprise de plusieurs décrets seréférant à cette fonction.
Outre le décret du 08 avril 2019 portant répartition des services de l’État, il y a tous les décrets relatifs aux attributions des ministres et secrétaires d’État, ainsi que le décret n° 2019-760 du 06 avril 2019 nommant le ministre d'État, Secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR). L’article premier de ce décret énonce : « Monsieur Mahammed Boun Abadallah Dionne, Premier Ministre, est nommé, cumulativement avec ses fonctions, Ministre d'État, Secrétaire général de la Présidence de la République ». En toute logique, après la réforme constitutionnelle de 2019, les dispositions de ce décret sont devenues caduques et devraient donc être reprises. Voilà pourquoi, la mention de ce décret parmi les visas du nouveau décret portant répartition des services de l’État n’a pas de sens.
Troisièmement, la suppression de la fonction de Premier ministre entraine l’abrogation pure et simple du décret du 3 décembre 2002 relatif à l’organisation des services du Premier ministre et par conséquent la suppression implicite du Secrétariat général du Gouvernement.
En attendant que les textes soient modifiés pour attribuer les compétences antérieurement dévolues au Premier ministre, soit au Président de la République, soit à une autre autorité, c’est donc sous l’autorité du Président de la République que l’actuel SGG devrait exercer les attributions que lui conférait le décret n° 2002-1152 du 3 décembre 2002 portant organisation des services du Premier ministre.
Brèves remarques sur le nouveau décret portant répartition des services
1°/ L’article 2 du décret devrait être corrigé. Cet article dispose : « Le contrôle des établissements publics énumérés ci-dessous relève des ministères ainsi qu’il suit ». Or, le SGG, qui n’est point et ne saurait être un ministère, est cité en premier lieu.
2°/ Le nouveau décret crée des directions au sein du SGG à la place des services qui existaient avant la disparition du poste de Premier ministre. En particulier, on se demande pourquoi ériger le Service de l’Administration générale et de l’Équipement en direction ? Ces nouvelles créations de structure suivent -elles les mêmes règles que celles édictées par le décret n° 2017-314 du 15 février 2017 fixant les règles de création et d’organisation des structures de l’administration centrale des ministères ?
3°/ Il est décelé une incohérence entre l’organisation administrative et l’organisation budgétaire de la Présidence de la République et du SGG. En effet, dans la loi de finances rectificatives de 2019, il est ouvert au profit de la Haute Autorité chargée de la surveillance maritime, de la Haute Autorité des Aéroports du Sénégal et du projet d’appui UCF-MCA des crédits logés dans le budget du SGG alors que dans le nouveau décret de répartition des services ces trois entités sont considérées comme des administrations rattachées à la Présidence de la République.
4° /L’article d’exécution (l’article 5) désigne deux ministres qui ne sont pas membres du Gouvernement comme responsables de l’application du décret à savoir le ministre d'État, Secrétaire général de la Présidence de la République et le ministre, Secrétaire général du Gouvernement.
Quelle nouvelle conception du Secrétariat général du Gouvernement ?
À notre connaissance, l’institution d’un SGG répondait à une logique déterminée : il s’agissait d’assister le Premier ministre dans sa fonction de chef du Gouvernement. Ainsi, dans le régime antérieur, le SGG était un service du Premier ministre (Cf. article 1er du décret du 3 décembre 2002 portant organisation des services du Premier ministre). Au terme de l’article 3 du même décret, « le Secrétariat général (assistait) directement le Premier ministre dans sa mission d'application de la politique de la Nation déterminée par le Président de la République, de direction et de contrôle de l’action gouvernementale » et « il (concourait), sous l’autorité du Premier ministre, à la coordination du travail des départements ministériels ».
Bien que la nouvelle institution « autonome » qu’est le SGG ne fasse pas encore l’objet de dispositions règlementant son organisation, nous pouvons admettre que sa fonction première est d’assister directement le Président de la République dans sa mission d’application de la politique de la Nation qu’il détermine lui-même et d’assurer sous son autorité la coordination interministérielle. Dans ces conditions, l’existence d’un SGG en dehors des services de la Présidence de la République serait une curiosité du droit administratif sénégalais.
De notre point de vue, le Secrétariat général du Gouvernement devrait figurer dans l’organigramme de la Présidence de la République. À nos yeux, trois options sont possibles comme nouvelle conception du SGG.
Option n° 1 :Transformer le SGG en un Secrétariat du Conseil des ministres rattaché au Secrétariat général de la Présidence de la République
On semble oublier que c’est cette option qui avait été retenue en 1983 à la suite de la promulgation de la loi n° 83-555 du 1er mai 1983 portant révision de la Constitution, qui sert aujourd’hui de référence historique. En effet, en 1983, Abdou Diouf avait choisi la suppression du SGG pour ne retenir qu’un Secrétariat du Conseil des ministres rattaché au Secrétariat de la Présidence de la République (cf. article 18 du décret n° 83-463 du 1er mai 1983 relatif à l'organisation de la Présidence de la République).
Une variante de cette option serait d’avoir un Secrétariat du Conseil des ministres rattaché
directement au chef de l’Etat.
Option n° 2 : Attribuer toutes les missions et tâches précédemment exercées par le SGG au Secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR)
En d’autres mots, il s’agit de supprimer la fonction de Secrétaire général du Gouvernement.
Option n° 3 : Considérer le Secrétariat général du Gouvernement comme un organe administratif placé sous l’autorité directe du Président de la République
Il s’agit ici d’un rattachement direct du SGG à la Présidence de la République en le dotant d’une administration propre.Dans cette formule, rien ne s’oppose à ce que le SGG dispose d'un budget propre dont il est ordonnateur ainsi que de moyens humains et matériels qu’il gère directement, sous réserve de revoir l’organisation et le fonctionnement du SGPR.
Quelle que soit l’option retenue, nous devons garder à l’esprit que la mission première du SGG est la coordination du travail gouvernemental et non la gestion de services administratifs. Dès lors, demander au SGG de travailler en mode « fast-track » ne va pas de pair avec les nombreuses tâches de gestion administrative résultant du rattachement de trente (30) services et administrations (contre près de 70 services et cellules à la Présidence de la République) sans parler de la gestion budgétaire (près de 37 milliards de francs CFA pour l’ensemble des organes du SGG).
Nous estimons que tous les services qui étaient destinés à permettre au Premier ministre d’assurer ses compétences générales ne devraient pas être rattachés au SGG ou à la Présidence de la République. Certains devraient pouvoir être rattachés à des départements ministériels.
Les considérations exposées plus haut conduisent à marquer notre étonnement concernant le maintien dans la loi de finances rectificatives de 2019 de la même section budgétaire qui, dans la classification administrative des dépenses de l’État, identifiait le budget de la Primature (conformément à ladite classification, la section identifie les institutions constitutionnelles et les départements ministériels). C’est ainsi que la section 30 était dédiée au budget des services du Premier ministre. C’est par ignorance que nos députés ont voté en loi de finances rectificatives des autorisations de dépenses au profit du SGG, comme s’il était une institution constitutionnelle ce qui est une violation de la loi organique relative aux lois de finances de 2011 notamment de l’article 12 qui dispose : « Les lois de finances répartissent les crédits budgétaires qu’elles ouvrent entre les différents ministères et institutions constitutionnelles ». Or, le Secrétariat général du Gouvernement n’est pas et ne peut être assimilé à un pouvoir public constitutionnel.
En conclusion, il est souhaitable de procéder à un réexamen d’ensemble de l’organisation actuelle du SGG en vue de le repositionner comme organe permanent de la Présidence de la République chargé principalement de la coordination de l’activité des membres du Gouvernement.
Mamadou Abdoulaye Sow est ancien ministre et Inspecteur principal du Trésor à la retraite
LE CLAN PRÉSIDENTIEL VEUT EN FINIR AVEC ALIOU SALL
Le PDS sollicité par Malick Seck, frère de la première dame, pour une enquête parlementaire sur les permis gaziers - Des membres de l'APR souhaitent exclure le maire de Guédiawaye, qui a dû abandonner ses rêves de briguer la vice-présidence de la BAD
C’est la nuit des longs couteaux dans l’entourage de Macky Sall depuis les révélations de BBC dans le scandale Petrotim. Selon le dernier numéro de la Lettre du Continent, des proches de la première dame et des membres de l’APR, ont profité de cette affaire pour solder leur compte avec Aliou Sall.
L’union sacrée autour du frère cadet du chef de l’État n’est que de façade. Dans les couloirs du palais de l’avenue du Roum, se mène une lutte de pouvoir sans merci. Au centre des appétences : l‘influence d’Aliou Sall que Marième Faye et ses proches sont bien décidés à rogner. À en croire La Lettre du Continent, Malick Seck, jeune frère de la première dame, a fortement incité le PDS, pour que ce dernier réclame une enquête parlementaire sur l'attribution des permis gaziers à Frank Timis. Toujours selon la lettre confidentielle, d’autres membres du clan Faye Sall ont également rencontré plusieurs patrons de presse du pays, afin de discréditer politiquement l’ancien directeur de la Caisse de Dépôts et Consignations (CDC).
En effet, Aliou Sall a longtemps la principale courroie d’accès au président de la République. Une situation qui, à en croire la Lettre du Continent, irrite Marième Faye Sall dont l’autre frère, Mansour Faye nourrit des ambitions de succéder à Macky Sall. La même source nous apprend par ailleurs que la première dame avait joué de son entregent pour faire capoter les plans du maire de Guédiawaye qui espérait notamment figurer dans le dernier gouvernement. Le nom d’Aliou Sall ne fait pas non plus soulever des foules au sein de l’APR dont plusieurs membres ont plaidé pour l’évincement du parti.
Aliou Sall entend contre-attaquer
Plus que jamais affaibli, le frère cadet du chef de l’État a dû renoncer à son ambition de briguer la vice-présidence de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, malgré le soutien de plusieurs pays de la sous-région. Toutefois, Aliou Sall n’entend pas abdiquer. Selon la lettre confidentielle, il entend notamment réunir prochainement les siens, afin de jauger son influence. Parallèlement, il sollicite depuis plusieurs semaines le parquet en vue d'être auditionné dans l'enquête ouverte le 10 juin dernier. S'il ne parvient pas à faire valoir ses arguments devant la justice, l’édile de Guédiawaye pourrait tenter de se défendre auprès de l'opinion dans un livre consacré au secteur pétrolier sénégalais qui doit paraître à l'automne, révèle La Lettre du Continent.
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SÉNÉGAL-BÉNIN
1-0 pour les Lions, désormais dans le dernier carré et fait maintenant et plus que jamais figure de favori ! Mané et ses coéquipiers rencontreront Madagascar ou la Tunisie au prochain tour !
Sénégal-Bénin, en remake de David contre Goliath. Le Sénégal, grand favori, face au petit poucet, qui a (déjà) réalisé l'exploit de se placer parmi les huit meilleures équipes africaines. Les compos.
EXCLUSIF SENEPLUS - Je m’étais toujours demandé comment la mémoire survivait au temps sans trouver de réponse. Qui décide de ce qui reste ? Quelle loterie règle la sélection naturelle des savoirs et des legs ? LE RETOUR À COUBANAO
Le rituel était resté immuable pour le vieux Alfanaw. Il se levait tous les jours aux aurores, enfilait sa petite tenue en cuir, ses petites chaussures à lanières qui dénudaient des orteils massifs et des pieds fissurés. Il nouait ses étuis, d’où dépassaient ses couteaux, autour de sa taille, attachés à sa ceinture. Il mettait sa large besace en bandoulière et disparaissait avant le lever du jour sur les chemins escarpés du village. Personne ne savait où il allait, personne ne le sut jamais, sauf l’un de ses fils qu’il avait initié et qui gardait le secret.
On connaissait, vaguement, sa destination, rien d’autre de plus précis. Là-bas, seulement, savait-on, quelque part, dans la forêt entre Coubanao et Finthiock, il allait, chaque jour, refaire ses stocks de racines, de plantes, d’écorces, qui composaient le trésor médicinal de son cabinet. Le lieu de la quête, périmètre mystérieux, était tenu à l’abri des indiscrétions. Une fois admis dedans, les esprits de la forêt, dans un demi-sommeil, lui livraient leur merveille. Le mystère était resté entier, et au fil des générations, le secret n’avait pas été ébruité, sur cette chasse dans la végétation de Coubanao de laquelle dépendait la santé du village.
Le vieux Alfanaw n’en gardait pas, pourtant un air fier, tapageur, dominateur et réjoui. Il avait beau être une des autorités les plus importantes du village, celui sur qui on comptait le plus, celui qu’on redoutait par craintes mystiques, qu’il restait débonnaire, accessible affectif, généreux. Il lui arrivait de porter un terrible masque de colère mais il réservait cette humeur aux jours noirs et aux circonstances particulières qui embrasaient sa fureur.
Il passait le clair de son temps, dans son antre, une petite pièce, logée au fond de sa case ; une sorte de débarras, à l’abri des regards, qui donnait sur une petite cour, un puits et un manguier au pied duquel étaient dressées des toilettes de fortunes, cachées par une clôture, faite de poutres et de larges feuilles de palmier asséchées.
La pièce en terre cuite mélangée à un peu de ciment, abritait une petite natte en cuir, sur laquelle reposaient divers petits objets, fétiches, bouteilles remplies d’eau et d’écorces. Accrochés au mur, on pouvait bien distinguer, ses tenues, son fusil de chasse et les petits trous creusés par les bestioles qui y avaient aussi tissé des géantes toiles. Il y faisait sombre et frais. On respirait l’odeur végétale des racines mêlée à l’humidité des émanations de la terre mouillée, assis entre deux bancs en bois qui accueillaient le visiteur. A droite de la pièce, se tenait l’arsenal du chasseur, plusieurs couteaux, de tailles variables, dont on pouvait apercevoir les lames argentées qui réfléchissaient dans la pénombre. A gauche, se dressait un type de grenier, qui empilait le fruit des quêtes successives, des bouteilles en plastiques usagers, et quelques racines savamment rangées.
Le vieux Alfanaw s’asseyait, à califourchon sur sa natte, en mâchant du tabac, dans son caftan modeste. Il était vigoureux, chauve, robuste. Il passait le long de ses journées, à accueillir les malades, à distiller ses soins, à leur faire prendre des bains de substances précieuses qu’il préparait méticuleusement. Les visites commençaient dès le matin à son retour de la forêt, et s’enchainaient toute la journée. Les patients et leurs accompagnateurs, attendaient sur un tronc affalé d’environ cinq mètres qui garnissait la cour. Les jours d’affluence, la famille s’y mettait pour accueillir, les malades et organiser le trafic.
Enfant, j’avais été conduit chez le vieux Karkar, après un malaise, que l’on découvrira plus tard, vagal. Il m’avait alors serré contre lui, d’un geste affectif, et avait rassuré mes parents. Il entretenait une relation spéciale avec mon père qu’il avait accueilli au village avec déférence. Depuis, mon père le lui rendait. Une belle amitié naquit entre eux. Pour me protéger du mauvais sort, il m’avait donné à boire un liquide imbuvable, noirâtre, qui me rappelait la texture désagréable de la nivaquine. Il m’avait aussi donné un bain de protection contre le mauvais œil, un mélange fétide que je renâclais à mettre sur mon corps. Si mes parents furent satisfaits des soins, touchés par tant de prévenance, moi je fus fasciné par l’antre du vieux Alfanaw, dont je ne ratais aucun détail. J’avais gravé, dès mon enfance, cette image dans ma mémoire. Dans ce lieu secret, silencieux, sombre, l’âge du temps s’arrête, se fige ; il avait sa propre odeur, et son propre rythme, ses couleurs et ses nuances, sans doute ses vérités.
Avec les yeux de l’enfance, je regardais tout, chaque détail, jusque dans la manière du vieux Alfanaw de se déplacer, avec un mélange de grâce, de force et de lourdeur. La grande dextérité de ses mains vives, qui taillaient les racines, les branches, jusqu’à la petite voix basse et les petits postillons exhalant la poudre du tabac dont j’étais imbibé après ses prières : j’avais tout saisi, comme la geste d’un secret millénaire que je voulais connaître.
En refoulant Coubanao, je partis le voir. Le vieux Alfanaw avait encore vieilli. Le tabac épousait le contour de ses lèvres tombantes. Il était édenté. Il ne voyait quasiment plus rien à cause d’une cécité doublée de cataracte, et ne se souvenait plus de grand-chose. La vigueur de ses muscles avait laissé la place à de la chair flasque qui pendouillait des deux côtés de ses ligaments.
Il passait sa journée dans sa pièce, plus personne ou presque n’y venait. Il n’y avait plus d’attroupement et même sa maison s’était vidée. Ses jeunes fils étaient partis à la ville, seuls lui restaient quelques petits fils et quelques femmes, à son chevet. L’antre lui, n’avait pas beaucoup changé, tout était resté intact ou presque dans la pièce. A côté de la natte, il y avait désormais un lit en bois, sur lequel il passait le clair de son temps. Les murs grimaçaient un peu plus, mais la terre cuite avait tenue le choc de l’âge.
Le vieux Alfanaw ne se souvenait plus de moi. Au bout d’un effort surhumain, il se leva, me prit les mains, et pria. Son postillon fut cette fois sans souffle et son fils, le seul qui était resté dans la demeure, et à qui était destiné la relève, lui hurla à l’oreille : c’est le fils du principal. Une fois, deux fois, miracle ! « le fils de Kassama » ?, se souvint-il. Oui lui-même, il a grandi tu as vu, il vient te saluer, détailla son aîné ! Son fils avait réenclenché sa mémoire. Il serra mes mains tendrement, et de sa voix à peine audible, qui me traduisit son fils, il loua mon père, me remercia d’être venu, et initia une prière pour moi.
Touché, je sortis. L’après-midi était brulante, tout autour des trois cases qui formaient la concession, le village s’assoupissait, à l’abri, sous les arbres. Les collégiens repartaient à l’école après la pause de midi ; et la route argileuse filtrait son trafic de voitures vers Ziguinchor ou de l’autre côté des Kalounayes. Je m’étais toujours demandé comment la mémoire survivait au temps sans trouver de réponse. Qui décide de ce qui reste ? Quelle loterie règle la sélection naturelle des savoirs et des legs ? C’était bien trop précieux pour être laissé au hasard. Mais à Coubanao, chaque lieu, chaque souvenir, renaissait en moi. Ils déroulaient le long fil d’un lien. La mémoire seule ne suffisait à rien. Mais sans elle, rien n’est possible. Elle n’est pas une matière inerte. Elle vit, s’épanouit, s’étend. Son mouvement conditionne sa vitalité. La mémoire, c’est la gratitude du temps qui passe qui sème ses graines de trésor. Cette gratitude elle-même engendre de l’empathie, terreau de la transmission. J’avais beau n’avoir passé que trois années à Coubanao, le village est resté comme mon berceau. Je sais d’où me vient cette passion que j’ai pour la dette, pour la reconnaissance et qui vire parfois à l’obsession : le don de valeur et d’émotion est inestimable, il ne s’acquitte pas, il s’entretient par le retour constant. C’est une forge d’humilité.
LES BIZZARERIES DE LA DIC CONCERNANT L'AFFAIRE PETROTIM
Des experts en Droit dénoncent une procédure «viciée» et n’en attendent pas grand-chose au finish. Ils voient dans cette enquête, un simple écran de fumée, avec pour objectif de calmer l’angoisse existentialiste des Sénégalais
La machine judiciaire enclenchée par le procureur de la République, à travers l’appel à témoins, sur le présumé scandale sur le contrat de Petro-Tim, continue de tourner. Et aujourd’hui, c’est Aliou Sall, principal mis en cause dans l’affaire Petro-Tim, qui fera face aux enquêteurs de la Division des investigations criminelles (Dic). Mais, des experts en Droit qui dénoncent une procédure d’enquête «viciée», n’attendent pas grand-chose au finish. Ils voient dans cette enquête, un simple écran de fumée, avec pour objectif de calmer l’angoisse existentialiste des Sénégalais.
Aliou Sall est un homme qui a la «baraka». Il n’y a pas beaucoup de difficultés dans ses affaires. Même dans ses «travers et écarts», le frère du chef de l’Etat s’en sort avec facilité. Placé au cœur d’un tsunami politico-médiatique dans le scandale présumé autour de 250 milliards FCfa sur l’affaire Petro Tim, le maire de Guédiawaye part pour passer allègrement entre les mailles de la justice. La procédure enclenchée par le Procureur de la République ne va pas dans le sens de lui créer des soucis. D’un accusé gênant pour la République, pointé du doigt par la classe politique et des organisations de la société civile, Aliou Sall passe d’être réduit à un simple de témoin dans le cadre de l’enquête judiciaire. C’est ce qui ressort des termes de la convocation qu’il a reçu, hier, pour se présenter devant les enquêteurs de la Division des investigations criminelles. «Une bizarrerie», résument des professionnels du Droit. Mieux, certains d’entre eux soupçonnent «un agenda caché» et restent convaincus que l’enquête ouverte par le Procureur est une stratégie planifiée pour faire baisser la tension dans la rue. D’autant plus qu’un mouvement de protestation regroupé autour de la plateforme «Aar li nu bokk» a déjà institué une série de manifestations tous les vendredis à la Place de la Nation (ex-Obélisque). Une pression qui a produit ses premiers effets avec la démission de Aliou Sall de la direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) et le limogeage du ministre-conseiller en Com’ du président, El Hadji Hamidou Kassé.
«Aliou Sall ne court aucun risque». Mais, compte tenu des derniers actes posés dans la gestion de cette affaire qui a éclaboussé le régime de Macky Sall et écorné l’image du Sénégal, l’on risque de vivre une déception. Aliou Sall qui doit faire face aux enquêteurs n’a rien à craindre. Il peut garder confiance. Sa présomption d’innocence sera respectée de bout en bout par les enquêteurs. «En tant que témoin, Aliou Sall ne court aucun risque, parce qu’il n’est pas poursuivi.» C’est la conviction de ce spécialiste du Droit qui fait remarquer que «Aliou Sall n’est pas visé par des charges». Devant les enquêteurs aujourd’hui, signale notre source, le frère du Président Macky Sall «viendra dire sa part de vérité, comme ceux qui l’ont précédé à la Dic ont déjà fait». Il ne risque aucunement l’arrestation. Ce que confirme Me Assane Dioma Ndiaye qui souligne qu’il n’y aura aucun aspect décisif sur l’enquête de Aliou Sall à la Dic. Puisqu’il a le droit de ne pas s’auto-incriminer. «Je vois mal Aliou Sall donner des informations qui le chargent. Il peut tout au moins donner des informations qui vont le disculper», remarque Me Assane Dioma Ndiaye.
Enquête, simple écran de fumée. L’enquête ouverte par le Procureur pose d’énormes problèmes. C’est un flou total autour de la démarche du Procureur, soutiennent des experts en Droit. Qui restent convaincus que «la procédure d’enquête sur le présumé scandale autour le pétrole a été mal enclenchée». Le Procureur l’a-t-il fait sciemment ou non ? En tout cas, les juristes s’interrogent sur les vraies intensions du Procureur. «Quand on ouvre une enquête, on doit le faire sur des charges précises. On n’est pas toujours tenu de viser une personne, mais on peut mener une enquête contre X. On ne peut pas ne pas viser des charges. On doit dire aux gens ce que l’on cherche. Comme ça, ceux qui viendront témoigner, le feront sur ce qui est visé», indique dans l’anonymat un spécialiste du Droit. Son collègue Me Assane Dioma Ndiaye de noter : «Quand une procédure est ouverte, au moins, il faut définir l’objet de la procédure, dire l’objet de l’enquête. Mais, dans cette affaire, c’est la grande inconnue», se désole l’avocat. Les experts en Droit parlent d’une enquête fourre-tout. Une enquête générale dans laquelle personne ne sait ce que vise le procureur de la République. «C’est une enquête générale. Une mission de recherche de faits. C’est comme si le Procureur cherche un dossier. Ce n’est pas comme cela que ça se passe dans notre système juridique. En Général, le Procureur fait enquêter sur des infractions. Il cherche les auteurs, les complices, les preuves. Généralement, le Procureur n’ouvre pas une enquête pour aller à la pêche, comme c’est le cas», constatent des experts en Droit. Qui signalent que «le Procureur cherche ce que les gens (témoins) vont amener. Ce n’est pas comme ça que l’on enquête. On ne sait pas sur quelle infraction l’enquête est menée. Est-ce que c’est sur la corruption, la concussion, l’enrichissement illicite, l’atteinte aux intérêts de l’Etat, entre autres ?», confie une source judiciaire. La procédure de l’enquête, selon Me Assane Dioma Ndiaye, est biaisée depuis le départ par le procureur de la République. Qui informe qu’avec le rapport de l’Ofnac saisi pour des suspicions de corruption dans l’affaire Petro-Tim, et celui de l’Inspection générale d’Etat (Ige), l’occasion était belle de transmettre le dossier au juge d’instruction. Et à charge pour ce dernier de mettre en œuvre une délégation judiciaire, en demandant à la Police ou la Gendarmerie d’enquêter sur des points précis. Cela aurait permis de circonscrire l’enquête. «Il y a deux choses dans cette enquête sur le présumé scandale autour du pétrole : la manière dont les permis ont été délivrés et l’aspect de suspicion de corruption, de concussion. On avait les moyens d’avoir une enquête très ciblée», apprend Me Assane Dioma Ndiaye.
Inquiétudes sur la suite de l’enquête. D’après des experts en Droit, la présente enquête ouverte sur le présumé scandale sur le pétrole, n’a pas de fortes chances d’aboutir sur quelque chose de solide. Elle risque d’être un écran de fumée. Car, indiquent des experts en Droits, c’est comme un jeu de ping-pong. «Je ne vois pas ce que cette enquête pourra apporter. D’autant plus que les personnes qui témoignent ne prêtent pas serment. C’est inédit ce à quoi on tend vers, même si ça peut avoir une vertu politique, c’est-à-dire, calmer l’angoisse existentialiste des Sénégalais. Mais du point de vue de l’efficacité juridique, on ne voit pas la productivité de cette enquête», se désole Me Assane Dioma Ndiaye. Par ailleurs, dit-il, «même à supposer que l’enquête réussisse à établir un certain nombre d’éléments, le dossier retournera au Procureur. Et là, le Procureur, pour une affaire de cette nature, sera obligé de saisir encore un juge d’instruction», souligne l’avocat. Qui note que l’Etat aurait dû emprunter le chemin le plus court qui est toujours le meilleur. Il dénonce, cependant, le danger de la procédure d’enquête enclenchée par le Procureur. «Ce n’est pas une procédure où on entend des suspects. On entend des témoins. Or, le témoin n’est pas protégé du point de vue des droits de la défense. Ce témoin peut se révéler être, demain, un suspect ou un inculpé. Si on l’inculpe sur la base de ses déclarations, la procédure sera viciée parce qu’on n’aura pas respecté ses droits. Voilà le piège dans lequel on peut tomber et qui peut vicier la procédure», avise Me Assane Dioma Ndiaye. A ce sujet, dit-il, l’enquête pourra ne pas être productive au finish.