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12 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, ousseynou bèye
MOMAR, POURQUOI TANT DE FAUSSE CANDEUR ?
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est au nom d’un panafricanisme chloroformé, qui fait fi de ces antagonismes réels que tu voudrais nous embarquer dans une solidarité automatique avec « l’Africain » Aliou Sall
Ousseynou Bèye de SenePlus |
Publication 03/07/2019
Pour donner suite à notre réaction à une lettre ouverte qu’il avait adressée à « un frère panafricaniste », El Hadj Momar Samb, secrétaire général du RTA/S, a commis une longueRéponse à Ousseynou Bèye « dans le seul but de participer à la clarification du débat sur une question d’actualité ». La question d’actualité, c’est celle du pétrole qui pollue ces derniers temps l’atmosphère, doublée de ce qu’il appelle « une soi-disant lutte contre la corruption. »
Clarification obligeant, nous allons devoir, à notre corps défendant, reprendre la plume, en espérant que ce sera pour la dernière fois. Et nous risquons d’être aussi long que notre ami.
Mais, Momar, si tu veux bien, on va d’abord évacuer la question « qui n’apparaît nulle part dans (ton) propos » (« la défense d’Aliou Sall ») et celle qui n’en serait pas « la raison essentielle » (le panafricanisme). Et là, je vais être obligé de te reprendre (à nouveau) lorsque tu affirmes : «… L’affaire est annoncée (par BBC) le vendredi et dès le lendemain la machine est mise en branle pour mobiliser les Africains contre un autre Africain, sans douter le moins du monde, sans mettre en branle notre réflexe panafricaniste. C’est tout de même curieux !... »
Tout ton raisonnement s’articule ainsi : prenons la défense de notre compatriote, « l’Africain » (qui s’appelle ici Aliou Sall), face à l’assaut de l’ennemi étranger (en l’occurrence BBC), et cela, par « réflexe panafricaniste » ! (je reprends tes mots). C’est clair, Momar, pour toi il faut défendre Aliou Sall, au nom du panafricanisme.
Fallait-il laisser passer cet empressement à défendre un accusé (qui, je te le concède volontiers, doit bénéficier de la présomption d’innocence), sans chercher à savoir s’il est ou non coupable ? Fallait-il passer l’éponge sur cette vision étriquée du « panafricanisme » qui, encore une fois, met tous les originaires du continent… dans un même sac ? Non, Momar, ce n’est pas ton modeste serviteur qui « érige deux camps » parmi les Africains ou les panafricanistes. Cette lourde réalité-là, c’est le résultat de l’Histoire. Les Africains, pas plus que les Européens, les Asiatiques ou les Américains ne forment un bloc monolithique. Tu le sais bien : les clivages au sein des communautés, des sociétés, est un effet de leur cheminement historique, à travers les conquêtes, l’esclavage, les colonisations, les guerres civiles pour le pouvoir, etc.
Les envahisseurs étrangers se sont toujours appuyés sur leurs suppôts internes. Je suis désolé : Patrice Lumbuma et Maurice Mpolo n’étaient pas du même camp que Désiré Mobutu et Moïse Tschombé ; et il existe bel et bien un panafricanisme « Antaiste » qui montre la voie de la libération, de l’unité et du développement de l’Afrique, et un autre, « Senghorien » qui se soucie avant tout de « Pardonner à la France…» ! Il en est ainsi, que tu le veuilles ou non, et cela n’a rien à voir avec une simple vue de l’esprit d’un militant que tu crédites aimablement d’une certaine expérience syndicale et politique.
Le propos est donc clair : c’est au nom d’un panafricanisme chloroformé, qui fait fi de ces antagonismes réels que tu voudrais nous embarquer dans une solidarité… automatique avec « lecompatriote », « l’Africain ». Telle est la trame de ton propos, et face à cette entreprise d’embrigadement forcé, nous nous insurgeons pour dire : Non !
Le cadre du débat étant bien rétabli, venons-en à tes questions « éclatées ».
1ere question : « En quoi le rachat des actions de Timis par Cosmos, ensuite par BP a-t-il pu faire perdre de l'argent au Sénégal ? »
Mais, pourquoi, à ton tour, ne commences-tu pas par le commencement ? Ces actions en question auraient-elles appartenu de tout temps au revendeur Timis ? Leurs conditions d’acquisition par ce dernier ne seraient-elles pas un sujet intéressant de discussion ? A moins qu’il ne s’agisse là d’une question sur laquelle on voudrait « fermer les yeux » ? Et pourtant nous sommes ici au cœur du problème qui nous préoccupe, à savoir si cette transaction est oui ou non un bradage des intérêts du peuple sénégalais ! Ce qui choque, c’est bel et bien le modus operandi savamment et illégalement mis en place par M Frank Timis (qui serait un délinquant, un repris de justice) qui a bien spolié l’Etat sénégalais de ses ressources. Faut-il te rafraichir la mémoire sur ce stratagème consistant à mettre dans sa poche le fils de… ou le frère de… ? Le procédé, déjà utilisé ailleurs en Afrique, comme chacun sait, est toujours d’une redoutable efficacité.
Sans doute vas-tu me reprocher d’être « hors sujet » mais ne trouves-tu pas intéressant que l’on se mette à parler au même moment de Plan Gabon Emergent, Plan Congo Emergent,… Plan Sénégal Emergent ? La leçon à en tirer : les politiques et décisions qui engagent l’Afrique sont hélas, souvent prises ailleurs qu’en Afrique, avec des perspectives diamétralement opposées aux intérêts de notre continent.
Imagine un instant, que le (re)vendeur ait été non pas Timis, mais l’Etat sénégalais, agissant au nom et pour le compte du peuple sénégalais : où seraient alors passés les gains générés ? Certainement pas dans les poches de Frank Timis et de ses complices… sénégalais !
Puisque tu en parles, tu dois savoir que l’homme d’affaires roumain a récolté un bon paquet de 250 millions de dollars (soit près de 140 milliards de francs CFA) dans cette affaire, et cela rien que pour les 30 pour cent d’actions qui lui revenaient encore et sans compter les royalties étalées sur plusieurs décennies. Nous apprenons tout cela, non pas grâce à un gouvernement soucieux du principe de redevabilité vis-à-vis de ses mandants, notamment via son site officiel mais bien par les récents aveux du groupe BP, après le tollé suscité par le documentaire de… BBC ! Au grand dam, il faut bien le dire, de M. Aliou Sall et de ses sympathisants !
2eme question : « En quoi de supposées redevances lors de la cession de parts entre les acheteurs Cosmos, BP et le cédant Timis auraient-elles fait perdre de l'argent au Sénégal ? »
Question surréaliste, mais il faudra bien y répondre, clarification oblige.
Avant de passer aux aspects financiers - car tout n’est quand même pas une affaire d’argent dans le sujet qui nous occupe – permets moi une remarque préjudicielle : pourquoi devrions-nous accepter sagement que des négociants venus de nulle part se relaient nos biens jusqu’à ce que le dernier offrant vienne nous soumettre à son diktat ? Faut-il sous le fallacieux prétexte que nous ne perdrions pas de l’argent laisser piétiner notre souveraineté nationale ? Cette assertion selon laquelle on n’y perdrait pas de l’argent est du reste fausse, et nous allons essayer de le démontrer.
D’abord, il ne s’agit pas de «supposées redevances », mais bien, selon les dernières révélations de La Lettre du Continent, de royalties en espèces sonnantes et trébuchantes, indexées sur le prix du pétrole, sur quelques décennie. Il est vrai que ce n’est pas dans ta besace, Momar, qu’elles vont trébucher, ces pièces sonnantes, mais les intéressés, eux, pas naïfs pour un sou, ne douteront pas de la réalité palpitante de ces redevances.
Tu le sais : à l’occasion de cette transaction l’Etat sénégalais a dû renoncer à son droit de préemption. Droit qui lui aurait permis de s’imposer comme acquéreur… de ses propres biens, pour pouvoir ensuite en disposer selon ses intérêts. J’ose espérer que tu conviendras bien avec moi que c’est là bien évidemment une très, très grosse perte pour le Sénégal ?
Et tu dois aussi savoir que l’Etat sénégalais aurait dû au moins encaisser ses impôts et taxes, comme dans toute transaction faite dans la transparence. Ce qu’il s’est interdit de faire... Pourquoi ? Et qu’on ne vienne pas nous dire que ces opérations seraient exemptes d’impôts parce que réalisées dans la phase d’exploration ! Qu’est-ce-que Timis a exploré ? Nous avons affaire à un spéculateur, expert en la matière, qui s’est enrichi, certes en courant des risques (bien calculés), mais qui n’a pas foré le plus petit trou, comme dirait Mody Niang, le redoutable chroniqueur.
Pourtant le chef de l’Etat, dépositaire du mandat populaire, maître de la décision, a été prévenu par les inspecteurs de l’IGE, dans leur fameux rapport, rédigé… sept ans auparavant, n’est-ce-pas, Momar ? Ce rapport qui aurait fait… sept longues années, sans finir de parcourir les couloirs de la présidence de la République en vue d’atterrir auprès de son auguste destinataire. Et dire que la trouvaille du « Fast-track » a été justifiée par le fait que les courriers officiels mettaient huit longues journées pour traverser l’Avenue Léopold Sédar Senghor ! Cette lenteur administrative a précisément servi d’alibi pour supprimer la Primature.
3eme question : « En quoi les salaires et primes d'un compatriote quand il travaillait pour Timis auraient-ils fait perdre de l'argent au Sénégal ? »
On pourrait se demander ce que viennent faire dans cette « polémique » les salaires et primes d’un « compatriote » « qu’on ne défend pas » et qui, sous ta plume, perd jusqu’à son identité. Le pauvre !
Mais parlons-en donc : crois-tu, encore une fois, camarade, que tout s’apprécie en termes d’argent ? Ce compatriote sans nom, aurait-il seulement dû toucher le plus petit franc CFA dans cette affaire, quand on sait qu’il était un fonctionnaire de l’Etat, payé par celui-ci pour défendre ses intérêts ? Etait-il en mesure de s’acquitter de cette tâche régalienne dans ces conditions ? Aurait-il même été dans cette situation privilégiée s’il n’avait pas été le frère de… ?
Avant de passer au point suivant, nous sommes en droit de nous demander si Momar a cherché à savoir si le quidam en question est passé aux guichets du Trésor public pour y laisser les taxes sur salaires qui revenaient à l’Etat sénégalais ? Le cas non échéant, voilà ce que l’Etat du Sénégal aurait perdu encore dans l’affaire.
Il y a tout de même lieu, nous semble-t-il, de se demander encore : comment se fait-il que ces questions de toute évidence n’aient pas effleuré l’esprit de Momar ? Ce n’est pas bizarre, tout ça ? Veux-tu alors, à ton tour, constater ma grande affliction devant tant de … candeur ? Mais comme il ne s’agit que d’ « une soi-disant corruption »… Sans vouloir défendre qui que ce soit…
4eme question que Momar n’a pas posée mais que lui nous rajoutons volontiers à sa liste d’interrogations : Au cas où le virement de 250.000 dollars à la société de M. Aliou Sall était avéré, alors que cette somme serait censée couvrir des impôts et taxes sur quelque transaction, en quoi le Sénégal aurait-il perdu de l’argent ?
Je te laisse répondre à cette dernière question que tu n’as pas posée.
Nous espérons seulement, là encore, ne pas être encore hors-sujet, au risque de voir la plume du maître biffer rageusement notre copie. Et si malgré tout nous étions au cœur des véritables interrogations ?
Ah ! Oui, Momar nous indique même par où nous aurions dû commencer notre propos pour lui porter la contradiction, lorsque nous lui manifestons notre accord sur sa mise en garde (« éviter d’être les tirailleurs de BBC »). Pour notre part, ce qui ne nous rassure pas, c’est que tu prennes quand même quelques libertés dans les citations que tu fais, en les coupant de manière à les tronquer ; car nous n’avons pas manqué de préciser : « … Pour autant, devrons-nous être les complices de cette reconquête silencieuse et sournoise du néocolonialisme ? Nous faire les porte-voix d’un nationalisme de mauvais aloi ? ». L’envahisseur étranger (le colonisateur, le néo-colonisateur) s’est toujours servi d’un « cheval de Troie » pour accomplir son œuvre de domination. Voilà pourquoi ton pathétique appel à l’union nationale face au péril étranger ne pourrait être pertinent que dans la mesure où le grain serait séparé de l’ivraie.
Et nous refusons de fermer les yeux sur cette entreprise de reconquête néocoloniale qui se mène au grand galop sous nos cieux, au vu et au su de tout le monde. Et cet accaparement de nos ressources nationales n’est qu’une étape (décisive cependant, si l’on n’y prend garde) de cette vaste entreprise. Oui, Momar, nous sommes en danger ! Nous en sommes bien conscient. Par contre, nous sommes plutôt inquiet quand nous constatons que des gens aussi intelligents et expérimentés que toi, ne voient ce danger se former qu’avec… la vidéo de BBC ! Le danger est autrement plus réel que dans cette coïncidence de dates anecdotique entre la sortie de cette vidéo et la tenue des assises du Dialogue National. Car tu ne peux ignorer que cette sortie aurait pu intervenir avant la dernière élection présidentielle de mars 2019. Le ver était déjà dans le fruit.
Pourquoi une telle cécité ?
En un mot : dénoncer la campagne de BBC ne devrait pas dispenser le patriote conséquent de combattre Frank Timis et ses complices, ainsi que tous leurs acolytes, sans distinction.
Au juste, tu as oublié de répondre à « mes questions simples » : « y a-t-il ou non scandale sur le pétrole présentement dans notre pays ? Tout au moins, y a-t-il ou non des raisons de s’inquiéter à ce propos ? Ou tout simplement encore, y a-t-il, oui ou non de quoi se poser des questions ? ». Tu t’es contenté de les « éclater » - avec l’aide de ton expert, DG d’une société de la place, que tu as bien voulu appeler à la rescousse... Un simple oubli. J’en suis persuadé.
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 3 juillet 2019.
"Au titre des mesures individuelles le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Salif DIEDHIOU, Docteur en histoire des sciences et des techniques, matricule de solde n°516 899/B, est nommé Directeur de l’Ecole nationale des Arts au ministère de la Culture et de la Communication, poste vacant ;
Monsieur Babou SARR, Ingénieur des Télécommunications, matricule de solde n°518 999/C, est nommé Inspecteur technique (IT) au ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Madame Marième Thiam NDOUR, appelée à d’autres fonctions ;
Madame Marième Thiam NDOUR, Ingénieur des Télécommunications, matricule de solde n°601 850/D, est nommée Inspecteur des Affaires administratives et financières (IAAF) au ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, poste vacant.
Monsieur Abdoulaye DIA, Ingénieur électromécanicien, matricule de solde n°722 592/I, Directeur de Cabinet du Ministre du Pétrole et des Energies, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds spécial de Soutien au Secteur de l’Energie, en remplacement de Madame Aminata BA.
Monsieur Alassane Bineta SAMB, titulaire d’un diplôme d’Etudes supérieures spécialisées (DESS) en Marketing et Communication, est nommé Directeur de la Sensibilisation et du Partenariat institutionnel au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
Monsieur Papa Sambaré NDIAYE, Administrateur civil, matricule de solde n°624 557/A, précédemment Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Waly FAYE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Waly Faye, Conseiller en planification, matricule de solde n°605 265/J, précédemment Directeur de L’Administration générale et de l’Equipement du Ministère de l’Education nationale, est nommé Directeur de L’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, en remplacement de Monsieur Mamadou Dioukhané.
Monsieur Bassirou Samba NIASSE, Inspecteur principal des Impôts et Domaines, matricule de solde n°600 000/D, précédemment Secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, est nommé Directeur général des Impôts et des Domaines, en remplacement de Monsieur Cheikh Ahmed Tidiane BA, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Abdoulaye LO, Economiste, matricule de solde n°615 665/E, est nommé Directeur de l’Equité territoriale à la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Equité au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
Madame Fatou DIAGNE, Professeur d’Enseignement moyen principal, matricule de solde n°518 757/C, est nommé Directeur de l’Equité sociale à la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Equité au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
Madame Mama NDIAYE, Economiste est nommée Secrétaire permanent du Comité National des Hydrocarbures, en remplacement de Monsieur Pape Alassane DEME appelé à d’autres fonctions."
L'ÉTAT VEUT PROTÉGER LE POUVOIR D'ACHAT DES CONSOMMATEURS
Le président invite le gouvernement à prendre toutes les dispositions afin de réguler et de garantir la stabilité des prix, en veillant à l’application rigoureuse de la réglementation en la matière - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 3 juillet 2019.
"Le Président de la République, son Excellence Monsieur Macky SALL a présidé ce mercredi 03 juillet 2019, le Conseil des ministres.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’État a rappelé la nécessité de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs dans un contexte de conjoncture économique globale.
A cet effet, il a invité le Gouvernement à prendre toutes les dispositions idoines afin de réguler et de garantir la stabilité des prix, en veillant à l’application rigoureuse de la législation et de la réglementation en la matière.
Revenant sur la gouvernance stratégique du contenu local dans l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, le Président de la République a magnifié le dialogue constructif de toutes les forces vives de la Nation à l’occasion de la journée de concertation organisée sur la question.
A ce titre, il a invité les opérateurs économiques et l’ensemble des acteurs du secteur industriel et productif à s’approprier de toutes les opportunités liées à la montée en puissance de l’économie du pétrole et du gaz au Sénégal, créatrice de richesses et d’emplois.
Abordant la question de l’évaluation du projet de transition de l’analogique au numérique et de la consolidation dynamique du Sénégal numérique, le Chef de l’Etat a réaffirmé la place prioritaire du numérique dans la modernisation et l’émergence du Sénégal.
A cet égard, il a invité les acteurs du secteur, sous l’impulsion fondamentale de l’Etat, à assurer une meilleure synergie autour de la mise en œuvre de la stratégie « Sénégal Numérique 2025 », soutenue par une politique de cyber sécurité résiliente, et garantissant la souveraineté numérique vitale du Sénégal.
En ce qui concerne la transition de l’analogique au numérique, le Président de la République a rappelé au Gouvernement la nécessité de procéder à l’évaluation systématique du contrat de concession relatif au projet Télévision numérique Terrestre (TNT), et a invité le Ministre de la Communication et le Ministre des Finances à prendre les dispositions utiles pour accélérer le démarrage des activités de Télédiffusion au Sénégal (TDS SA).
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a adressé un message d’encouragement à l’équipe nationale de football du Sénégal pour sa qualification aux huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations et a invité les Lions et leur encadrement à engager une nouvelle dynamique de victoires à cette étape cruciale de la compétition.
Sur l’agenda international, le Président de la République a pris part au Sommet des dirigeants du G20 qui s’est tenu à Osaka au Japon du 28 au 29 juin 2019.
En sa qualité de Président du Comité d’Orientation du NEPAD, il a eu à souligner l’importance de s’atteler à la mise en œuvre de politiques macroéconomiques pertinentes, prudentes et coordonnées afin de stabiliser davantage la croissance mondiale et d’accélérer les réformes structurelles pour accroître le potentiel de la croissance.
En outre, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération internationale afin de résoudre les tensions commerciales et de permettre au G20 et aux institutions multilatérales de contribuer pleinement aux efforts visant à stimuler le potentiel de croissance de l’économie mondiale.
Clôturant sa communication, le Président de la République a informé le Conseil de son agenda et du suivi de la coopération et des partenariats.
Au titre des communications :
Le Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur sa participation au forum sur la coopération en Chine.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural a fait le point sur la pluviométrie et la campagne agricole.
Le Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants a fait une communication sur l’état d’exécution du projet de retrait des enfants de la rue.
Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a informé de la réception du super calculateur, et du lancement des travaux de construction de l’Université » Elhadji Ibrahima Niass ».
Le Ministre des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du Territoire a fait le point sur la situation de l’état-civil au Sénégal, et l’offre de l’Union européenne pour le financement de la mise en place de centres d’état- civil.
Le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises a fait une communication sur la Protection des droits des consommateurs et la cartographie des grandes surfaces.
Le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a rendu compte de la réunion inter-Etats sur Dakar-Bamako- Ferroviaire (DBF).
Le Ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications a fait une communication sur l’état d’exécution du projet du Parc de Technologie numérique (PTN) de Diamniadio.
Au titre des mesures individuelles le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Salif DIEDHIOU, Docteur en histoire des sciences et des techniques, matricule de solde n°516 899/B, est nommé Directeur de l’Ecole nationale des Arts au ministère de la Culture et de la Communication, poste vacant ;
Monsieur Babou SARR, Ingénieur des Télécommunications, matricule de solde n°518 999/C, est nommé Inspecteur technique (IT) au ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, en remplacement de Madame Marième Thiam NDOUR, appelée à d’autres fonctions ;
Madame Marième Thiam NDOUR, Ingénieur des Télécommunications, matricule de solde n°601 850/D, est nommée Inspecteur des Affaires administratives et financières (IAAF) au ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, poste vacant.
Monsieur Abdoulaye DIA, Ingénieur électromécanicien, matricule de solde n°722 592/I, Directeur de Cabinet du Ministre du Pétrole et des Energies, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds spécial de Soutien au Secteur de l’Energie, en remplacement de Madame Aminata BA.
Monsieur Alassane Bineta SAMB, titulaire d’un diplôme d’Etudes supérieures spécialisées (DESS) en Marketing et Communication, est nommé Directeur de la Sensibilisation et du Partenariat institutionnel au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
Monsieur Papa Sambaré NDIAYE, Administrateur civil, matricule de solde n°624 557/A, précédemment Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Waly FAYE, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Waly Faye, Conseiller en planification, matricule de solde n°605 265/J, précédemment Directeur de L’Administration générale et de l’Equipement du Ministère de l’Education nationale, est nommé Directeur de L’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Eau et de l’Assainissement, en remplacement de Monsieur Mamadou Dioukhané.
Monsieur Bassirou Samba NIASSE, Inspecteur principal des Impôts et Domaines, matricule de solde n°600 000/D, précédemment Secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, est nommé Directeur général des Impôts et des Domaines, en remplacement de Monsieur Cheikh Ahmed Tidiane BA, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Abdoulaye LO, Economiste, matricule de solde n°615 665/E, est nommé Directeur de l’Equité territoriale à la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Equité au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
Madame Fatou DIAGNE, Professeur d’Enseignement moyen principal, matricule de solde n°518 757/C, est nommé Directeur de l’Equité sociale à la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Equité au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
Madame Mama NDIAYE, Economiste est nommée Secrétaire permanent du Comité National des Hydrocarbures, en remplacement de Monsieur Pape Alassane DEME appelé à d’autres fonctions."
PAR Michel Santi
FCFA OU L'IMPÉRIALISME À LA FRANÇAISE
Le CFA a présidé au pillage en règle de l'Afrique : de fait, sous une apparence légale, la France a freiné le développement de quasiment tout un continent - évidemment à son plus grand avantage
Franc CFA: A eux seuls, ces mots symbolisent l'expérience macro économique le plus synonyme d'asservissement de toute l'Histoire de l'Humanité. Le CFA a en effet présidé au pillage en règle de l'Afrique : de fait, sous une apparence légale, la France a freiné le développement de quasiment tout un continent - évidemment à son plus grand avantage.
Instrument idéal de mise sous tutelle
Réunissant sous sa houlette le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la Guinée Equatoriale, le Congo, le Centrafrique, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Niger, le Togo, le Mali et le Sénégal regroupés en deux unions monétaires faisant respectivement usage de deux monnaies distinctes appelées « CFA » et reliées à l'euro selon une parité fixe, ce système est toujours sous l'emprise de la République Française qui poursuit - sous des formes plus insidieuses - la colonisation de près de 170 millions de citoyens africains.
Car le franc CFA reste l'instrument idéal pour maintenir sous tutelle ces nations par l'ancien colonisateur qui a, de manière historique et chronique, imposé à cette monnaie une valorisation artificiellement haute (vis-à-vis du Franc Français puis de l'Euro) dans le seul but de rendre plus attractives les exportations françaises en direction du réseau CFA, et afin que les exportations de ces pays africains vers le reste du monde soient plus chères, confortant ainsi leur entière dépendance à l'endroit de Paris.
Faire régner la peur, voire le chaos pour arriver à ses fins
Sous un vernis de paternalisme et d'octroi de protection assurés à des nations réputées incapables de se gérer elles-mêmes, le CFA a, en réalité, donné un blanc-seing à la France qui a pu à loisir se procurer toutes sortes de marchandises africaines quasi gratuitement... puisque c'est elle qui contrôle la monnaie de ces pays produisant ces biens et ces produits.
Pour défendre ses intérêts vitaux et pécuniaires intimement liés au CFA, la France n'a jamais lésiné sur les moyens ni reculé à faire régner la peur, voire le chaos. La fameuse et tristement célèbre « coopération » masque désormais difficilement la déstabilisation politique et économique, quand ce ne fut pas littéralement la violence, orchestrées par la France afin de maintenir le CFA, et dissuader toute velléité de s'en défaire.
Les entreprises nationales hexagonales purent ainsi rapatrier tous leurs profits générés dans ces nations africaines en lieu et place d'y réinvestir, ce qui a donné lieu à une privatisation en bonne et due forme des ressources de ces pays par la courroie de transmission de l'obligation faite à leurs banques centrales de déposer en France une partie substantielle de leurs réserves monétaires.
La soumission à la politique de la BCE, une aberration
Ce privilège exorbitant conféré à la France a donc confisqué tout pouvoir de politique monétaire autonome aux nations membres du CFA qui n'ont en fait jamais - et pas même le jour de leur indépendance - recouvré leur souveraineté ! Il est en effet aberrant que ces pays - qui ont des cycles économiques absolument pas corrélés ni semblables à ceux de l'Union Européenne - soient soumis à la politique des taux d'intérêt de la Banque Centrale Européenne, quand leurs préoccupations et priorités ne sont strictement pas la discipline fiscale et budgétaire qu'ils doivent respecter du fait de l'indexation du CFA à l'euro, mais bien l'amélioration de leurs capacités de production, le développement de leurs infrastructures et la mise au travail de leurs jeunes. Combien de temps encore quatorze nations d'Afrique (en comptant les Comores affiliées au CFA) imploreront-elles la France, seule aux manettes de leur destinée économique et financière ?
Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d'Art Trading & Finance.
La phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations 2019 de football s’est achevée ce 2 juillet. Les 36 premiers matches de la compétition ont été pauvres en but et de qualité très inégale, malgré le bon état des pelouses et quelques surprises
La première Coupe d’Afrique des nations à 24 équipes de l’histoire n’a pour le moment pas révolutionné le foot africain. Cette nouvelle formule n’a en tout cas pas tiré le premier tour de la compétition vers le haut.
Faible moyenne de buts
Premier constat, le début de cette CAN 2019 a été faible en buts : 68 en 36 rencontres. La moyenne de buts inscrits par match, 1,88, est plus proche de celle de la CAN 2015 (1,87) que celle de la CAN 2017 (2,16).
Aucun buteur ne s’est d’ailleurs détaché, onze joueurs ayant marqué deux fois durant la phase de groupes.
De bonnes pelouses, mais…
Comment expliquer ce recul ? Pas par la mauvaise qualité des pelouses. Rarement les terrains ont été si bons durant la Coupe d’Afrique des nations. Ni par les lieux d’entraînement, également irréprochables. Reste à savoir si toutes ces infrastructures tiendront encore deux semaines.
L’ennemi numéro un du beau football a évidemment été la chaleur. Le mercure était généralement compris entre 30 et 38 degrés. Cela s’est surtout senti lors des matches programmés à 16h30. Le soleil de plomb a pesé sur les joueurs et leurs prestations. Jouer à cet horaire était difficilement évitable, pour des considérations de télédiffusion. Mais ce n’était pas bon pour le spectacle. Heureusement pour la suite de la CAN 2019, il n’y aura plus de coup d’envoi avant 18h.
Des calculs d’épicier
La formule à 24 équipes, qui n’élimine que huit équipes à l’issue du premier tour, a par ailleurs favorisé le cynisme et a freiné la prise de risques. Puisqu’on est quasiment certain d’aller en huitièmes de finale avec quatre points (sur neuf possibles), pourquoi attaquer et prendre des risques pour gagner ? Certaines nations ont même franchi le cap avec trois petits points.
Résultat : la deuxième journée de la phase de groupes a parfois été d’un grand ennui, avec cinq matches nuls et 16 buts marqués en 12 rencontres.
Des stars en rodage
La CAN 2019 n’a par ailleurs pas été boostée par les stars du ballon rond, jusqu’à présent. Mohamed Salah a scoré à deux reprises certes, mais il n’a pas été l’Egyptien le plus en vue et on a davantage parler de lui pour son soutien à Amr Warda. Le Sénégalais Sadio Mané était suspendu durant le premier match, décevant durant le deuxième et s’est rattrapé en partie lors du troisième.
Le Guinéen Naby Keita et le Nigérian John Obi Mikel n’étaient pas en état de jouer. En Egypte, le Marocain Hakim Ziyech et l’Ivoirien Nicolas Pépé n’ont pas encore confirmé leur incroyable saison en clubs.
Jusqu’à présent, ce sont plutôt des éléments moins connus du grand public qui se sont illustrés durant cette CAN 2019, à l’image de l’Egyptien Mahmoud Hassan Trezeguet, le Marocain Nordin Amrabat, le Camerounais André-Frank Zambo Anguissa ou le Ghanéen Wakaso Mubarak.
Des surprises
Les fans de football africain ont en revanche eu le droit à quelques grosses surprises durant ce premier tour. Pas parmi les éliminés, puisqu’aucune nation majeure n’est passée à la trappe. Mais parmi les qualifiés, oui.
Madagascar a été l’attraction de ce premier tour, en battant le Burundi et le Nigeria, après avoir fait match nul face à la Guinée. Parmi les outsiders, les Algériens, auteurs d’un sans-faute, ont clairement tiré leur épingle du jeu. Les Maliens, à un degré moindre, aussi.
Niveau déceptions, la Tunisie et la RD Congo sont passées de justesse. Mais un nouveau tournoi commence et certaines équipes comme la RDC justement sont montées en puissance au fur et à mesure de cette CAN 2019.
COMMENT LE POUVOIR FAIT LES AFFAIRES DE SONKO
Tenter de gagner en s’accrochant au maillot de son adversaire. Sonko n’est pas Lance Armstrong, mais le leader des Patriotes, a fait de cette philosophie, une stratégie de bataille politique contre le régime de Macky
En politique, Ousmane Sonko a adopté une stratégie payante. Une confrontation directe avec le régime de Macky Sall, dont il a réussi à faire du chef son alter ego, soulevant l’ire des hauts responsables du parti présidentiel. Renforçant du coup, son aura de jeune loup politique aux dents longues et acérées.
Dans le cyclisme, c’est ce qu’on appelle avoir de la laine sous les ongles. Tenter de gagner en s’accrochant au maillot de son adversaire, se servant de cet appui pour se propulser en avant. Ousmane Sonko n’est pas Lance Armstrong, mais le leader des Patriotes, a fait de cette philosophie des champions, une stratégie de bataille politique contre le régime de Macky Sall qu’il ne lâche pas d’une semelle. Troisième lors de la course présidentielle de 2019, le boss de Pasteef tient à avoir les clés du Palais pour 2024. Un objectif qui passera forcément par une adhésion massive des Sénégalais à sa cause. Une tâche ardue que le régime en place depuis 2012 est pourtant en train de lui faciliter. Par sa volonté farouche de le snober, de l’humilier, le pouvoir de Macky Sall pose des actes qui se retournent toujours contre lui, en la faveur du chantre de l’antisystème. De Ousmane Sonko, l’empêcheur de tourner en rond.
Une forme de publicité
Le dernier acte en date a eu lieu le dimanche 30 juin 2019. L’Assemblée nationale convoque une plénière pour le vote du projet de Loi de finances rectificative (Lfr) 2019. Le tour de parole de Ousmane Sonko est annoncé par le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Sans perdre de temps, le député s’extirpe de sa chaise et se dirige, le pas mesuré, vers le présidium niché devant le Perchoir. L’instant d’après, main dans la main, tous les députés de la majorité présidentielle quittent l’Hémicycle. En conformité au mot d’ordre décidé quelques minutes plus tôt : «Ne pas assister au temps de parole de Sonko.» Pendant ce temps, le chef de file de Pastef/les Patriotes affiche un sourire narquois. Et lance ses piques aux boudeurs. «On me facilite la tâche, car je ne suis pas venu à l’Assemblée pour m’adresser à une majorité mécanique transparente, qui ne connaît pas les enjeux». Qu’à cela ne tienne ! Ousmane Sonko devra revivre le même scénario à l’Hémicycle. Puisque la majorité parlementaire a pris l’option de ne plus assister au temps de parole du député. La raison est toute simple. Aymérou Gningue, président du Groupe parlementaire Benno bokk yakaar (Bby) : «Cette attitude va continuer, tant que Sonko ne change pas de comportement.» Seulement, dans sa tentative «d’humilier» le leader des Patriotes, en boudant son discours, les députés de Benno participent implicitement à lui donner plus de crédit et de visibilité. Ousmane le sait, d’ailleurs et «exploite cette attitude du pouvoir à fond», analyse le politologue Moussa Diaw. C’est pourquoi, l’homme entretient davantage sa posture de tireur attitré du «Macky». «Par rapport aux autres leaders de l’opposition, Sonko apparaît comme un incisif, qui interroge la majorité sur les questions qui fâchent. De cela, il constitue leur cible. Et la réaction de la majorité contribue à renforcer sa position dans l’espace politique et à lui faire une forme de publicité», explique l’enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Ugb. Pr. Diaw croit fermement que le pouvoir a tort de répondre, coup par coup, aux attaques de Sonko. Contribuant involontairement à renforcer son image et sa position dans la sphère politique sénégalaise.
«Le pouvoir devrait se calmer, sinon…»
Dépeint comme un chantre de l’antisystème, Ousmane Sonko s’attaque à tout ce qui touche le régime. Mais pas aveuglément. Ses sorties au vitriol contre le Président Sall répondent à une tactique de guerre contre un régime qui réplique du tic au tac. Sans en mesurer les conséquences. Ibou Sané, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Ugb : «Le pouvoir montre à Sonko que plus, il le dénonce et le méprise, plus il lui fait la guerre et le méprise aussi. Alors que le pouvoir devrait se calmer et laisser l’opinion en juger. Sinon, il risque de fabriquer un opposant.» L’ex-inspecteur des impôts et domaines a gagné en aura et est devenu, au fil du temps, l’un des politiciens les plus populaires du pays. Par la force du… Macky. Il truste même le haut classement des leaders de l’opposition. Lors de la dernière Présidentielle, le candidat antisystème est arrivé en troisième position, avec 15,67%, derrière l’ancien Premier ministre et patron du Rewmi, Idrissa Seck (20,51%). Ses résultats ne sont pas fortuits. Et expliquent, en gros, la percée du leader des Patriotes. Avant et pendant la campagne électorale, le pouvoir a contribué à «vendre» le programme présidentiel du candidat révolutionnaire et antisystème, «Sonko Président». Moussa Diaw : «Lors de la campagne présidentielle, les répliques coup par coup aux attaques de Sonko, ont participé à faire de lui un candidat très médiatisé et présent dans l’espace politique. Son image s’est renforcée au niveau de l’opinion et il a cristallisé toute l’attention des citoyens.»
Et il y a peu, sa radiation de la Fonction publique par Décret N°2016-1239 du Président Macky Sall, pour «manquement au droit de réserve», à la Direction générale des Impôts et Domaines, structure dans laquelle il a occupé le poste de Premier Secrétaire général du syndicat, d’avril 2005 à juin 2012, avait déjà tracé les contours de son avenir politique. Cet épisode, largement relayé et entretenu par le pouvoir, a permis de révéler l’homme au grand public. De simple «coupable», Sonko est passé à une victime à qui, le Premier des Sénégalais, usant de ses pouvoirs de faire et de refaire des destins, a voulu détruire. Avant cette page sombre qui marqua la vie de Sonko, deux ans auparavant, Ousmane avait créé le parti Pastef/les Patriotes, en janvier 2014. Sa formation politique ira seule aux Législatives de 2017, en glanant un siège à l’Assemblée nationale. Où depuis son installation, son discours est bu avec délicatesse et ses positions dépréciées par une majorité parlementaire. Toujours aux aguets. Toujours prompte à vouer aux gémonies les «tromperies» du député non inscrit. Pour autant, Ousmane Sonko n’est ni ébranlé ni embrouillé. Il continue, chiffres à l’appui, à relever les mille anomalies fiscales et budgétaires du régime en place, à l’occasion des plénières.
«La grande contribution de la majorité»
Un des premiers, après Me Wade, à mettre à nu de présumés scandales sur le pétrole et le gaz du Sénégal, il publie le 31 janvier 2018, son livre intitulé : «Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation». Un ouvrage dans lequel, il accuse, les preuves détaillées, le président de la République, Macky Sall et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du Sénégal. Outre, il y dénonce une mise en l’encan de l’économie sénégalaise au profit de puissances étrangères et de gens pauvres comme Job avant 2012, qui se sont retrouvés bizarrement riches comme Crésus, aujourd’hui. L’œuvre va soulever un tollé national, indisposant au plus haut sommet, dans les rangs de la majorité. Laquelle va tenter, par tous les subterfuges, de déchirer le livre. «Qu’ils répondent à mes accusations sur le fond, plutôt que d’user d’arguments politiciens. Ils refusent de débattre et je ne suis poursuivi devant aucun tribunal. Je laisse les Sénégalais en tirer leurs propres conclusions», avait invité Sonko. Le Macky tentera de déminer, via ses lieutenants. Les sorties pullulent, les accusations contre l’ennemi numéro 1 du pouvoir volent comme des pierres. Quelques mois plus tard, Sonko enfonce le clou. Avec la publication, le 16 septembre 2018, de son Livre programme dénommé «Solutions». Où il livre un diagnostic sans complaisance des problèmes socio-économiques du pays au bord du gouffre Sall ; et décline, en même temps, des propositions pour y remédier. Dans la foulée, Sonko annonce sa candidature à la Présidentielle de 2019. Et invite les experts et spécialistes à une conférence publique, en défiant tous les défenseurs du pouvoir. Mais, les répondeurs automatiques du régime vont, encore une fois, refuser d’afficher leur silhouette à la rencontre, ils ont préféré inonder les médias pour contre-attaquer le pourfendeur de leur mentor. Là aussi, le régime va contribuer à donner du buzz à l’enfant de la Capitale du Rail (il est né le 15 juillet 1974, à Thiès). Ibou Sané, politologue : «La majorité a grandement contribué à donner une visibilité à Sonko, en s’intéressant de très près à tout ce qu’il fait et dit. Même si ce dernier a une stratégie de communication, qui consiste à déstabiliser le pouvoir. Pour qui, plus il laisse l’espace politique à Sonko, plus celui-ci va embrigader des gens dans son mouvement. Malheureusement, le pouvoir tend à le suivre dans cette démarche, au point de lui laisser la possibilité de paraître aux yeux de l’opinion publique, comme quelqu’un qui fait la politique autrement.» Comme l’une des alternatives au régime de Macky Sall.
SUR LES TRACES DE KARIM XRUM XAM
Abdoul Karim Guèye est un activiste devenu célèbre grâce à ses multiples arrestations. De 2012 à aujourd’hui, le rappeur a fait l’objet de plusieurs séjours carcéraux
Abdoul Karim Guèye alias Xrum Xax est un activiste devenu célèbre grâce à ses multiples arrestations. De 2012 à aujourd’hui, le rappeur a fait l’objet de plusieurs séjours carcéraux. Une situation qui s’explique par le fait que le quadra est sur tous les fronts. Même si son discours est, selon certains, sans consistance.
Vendredi 28 juin, Karim Xrum Xax a remis ça. Il a été encore arrêté par la police à la Place de la Nation (ex-place de l’Obélisque), lors de la manifestation interdite du mouvement «Aar li gnu Bokk». Et, c’est la énième fois. Abdoul Karim Guèye, à l’état civil, cet artiste-rappeur converti en activiste, s’illustre par ses multiples arrestations. «J’ai été arrêté plusieurs fois. J’ai vécu 9 garde à vue, dont 4 déferrement devant le Procureur». Karim Xrum Xax résume ainsi ses frictions avec la Justice depuis qu’il est dans l’activisme. Comme si c’est ce qu’il cherchait dans chaque manifestation. L’homme trouve toujours le moyen de se faire interpeller.
La première arrestation de Karim Xrum Xax remonte à 2012. Lors des manifestations post électorales de 2012, des jeunes de Colobane avaient été arrêtés. A la suite du régime de Me Abdoulaye Wade, Xrum Xax espérait que ces jeunes allaient être libérés. En vain. Les jours passent et ces jeunes continuent de croupir en prison. Alors, Karim décide d’engager le combat pour leur libération. Il initie une première manifestation pour les défendre. La suite est connue : Karim et ses amis vont payer de leur liberté. «Nous avons été déférés et avons passé une semaine à Rebeuss», explique-t-il.
Un discours qui manque de relief
Xrum Xax va vivre une deuxième arrestation qui s’est soldée par une garde à vue. C’était lorsqu’il avait décidé d’organiser une manifestation contre les homosexuels de Kaolack. Dans la capitale du Saloum, Xrum Xax fait d’une pierre deux coups. En plus du dossier des homosexuels, il a eu connaissance du dossier de Imam Alioune Badara Ndao, accusé alors de terrorisme. Convaincu de l’innocence de l’accusé, Xrum Xax décide de porter ce combat. Il initie ses actions pour sa défense. Et, pour la troisième fois, Karim est arrêté et conduit à la prison de Rebeuss où il séjourne pendant une semaine.
En février 2019, Xrum Xax est de nouveau arrêté. Le rappeur a été interpellé au niveau de la place de l’indépendance, alors qu’il enregistrait une vidéo pour demander aux populations de manifester contre la sortie de l’ancien Premier ministre, Mahamad Boun Abdallah Dionne annonçant son candidat, Macky Sall, vainqueur de la Présidentielle 2019. Il est placé en garde à vue, avant d’être déféré au Parquet et jugé. Au mois de juin dernier, le rappeur fait l’objet d’une nouvelle arrestation. Il voulait manifester contre l’affaire Petrotim.
Qui trop embrasse. Les séries d’arrestations de Xrum Xax se justifient, en grande partie, par le fait que l’homme s’intéresse à tout. L’homme est sur tous les fronts. Il s’est lancé dans plusieurs combats. Il a initié la contre-marche de Dakar pour dénoncer la présence des chefs d’Etat africains à Paris suite aux évènements de Charlie hebdo ; un combat contre Auchan… C’est lui qui avait fait arrêter le Sabar du chanteur Pape Diouf, lorsque ce dernier avait invité Diaba Sora à Dakar. Et, aujourd’hui, il est dans le combat contre les supposées prévarications dans la gestion des ressources naturelles (Pétrole et Gaz) aux côtés du mouvement «Aar li nu bokk».
Karim Xrum Xax est dans tout. Ce qui ne fait pas forcément de lui un bon activiste. Karim a, certes, son petit public, des gens qui disent de lui qu’il est «véridique», mais le garçon manque de credo. On ne comprend pas où il veut aller. Pour les spécialistes, la stratégie de Xrum Xax ne peut pas fonctionner toute seule, parce qu’il n’a pas de contre-proposition derrière. Cet activiste sous le couvert de l’anonymat soutient que Karim Xrum Xax n’est pas quelqu’un qui va être très efficace dans son combat d’activiste. Même si, précise notre interlocuteur, il n’existe pas un guide du bon activiste et que chacun cherche à atteindre ses objectifs. «En activisme, la question du choix stratégique revient à chacun. D’ailleurs, les gens ne sont même pas d’accord pour dire qui est activiste et qui ne l’est pas», souligne-t-on. «En plus, techniquement, Karim ne semble pas avoir de connaissance. La preuve, son discours manque terriblement de relief, de consistance. On a l’impression même qu’il ne maîtrise pas ses sujets.» C’est comme si, le leader du mouvement «Nitou deug» se fond dans la masse et hurle comme tout le monde, sans avoir grand-chose à dire.
«Karim est un révolté, il est pour le moins dispersé»
Mamadou Oumar Ndiaye est son boss à la radio Top FM. Il décrit Karim comme un électron libre, un défenseur des causes perdues. «Karim est apparu comme un justicier. Il a été de toutes les manifestations, il est pour le moins dispersé. Il combat toutes les causes, même les plus impopulaires, les plus improbables. Ça c’est Karim, on ne peut pas le changer, c’est un révolté qui proteste contre tout ce qui bouge.»
Karim Xrum Xax excellerait plutôt dans l’invective. «C’est son jeu favori», souffle un pourfendeur. L’homme s’attaque presque à tout le monde. Il n’épargne personne. Et, quand il décide de s’attaquer à une personne, il n’y met pas de forme. Il utilise de gros mots qui font souvent très mal. Il avait accusé le journaliste Cheikh Yérim Seck, une de ses victimes, de n’avoir pas posé les bonnes questions au Président Macky Sall, le 31 décembre 2018, lorsque le chef de l’Etat recevait les journalistes au Palais, après son discours à la Nation. Il a également accusé Cheikh Yérim Seck d’être le rédacteur de l’ouvrage du Président Macky Sall. Joint au téléphone, le journaliste n’a pas souhaité parler de Karim.
Un autre journaliste victime des attaques de Karim Xrum Xax, c’est le Directeur général de la Rfm. Le petit frère du Président Macky Sall, non plus, n’a pas été épargné. Aliou Sall a reçu sa dose d’insultes de Karim Xrum Xax qui le traite de comédien. L’activiste s’est aussi attaqué à l’Imam Kanté à qu’il reproche d’avoir quitté le mouvement «Aar Li Nu Bokk». Karim ferait tout cela à la recherche du buzz ? Une de ses victimes se confie en messe basse. «Karim s’attaque juste au plus célèbre pour chercher à devenir célèbre. Il ne mérite pas qu’on s’attarde sur lui», minimise-t-il. Le constat est qu’aucune des victimes de Karim Xrum Xax n’a jugé opportun de lui apporter une quelconque réplique. Est-ce par peur de se faire attaquer à nouveau ou un simple mépris ? Contactés par L’Observateur, ils ont tous décidé de ne pas parler du rappeur-activiste. Qui, lui, se défend : «Je n’ai pas besoin d’un quelconque buzz, je suis déjà connu. Je me bats pour des principes. Notre conception, c’est de défendre certaines valeurs.» Quitte en à trahir d’autres.
Xrum Xax, le pieux ? Guy Marius Sagna, lui, a une autre vision de l’homme. Il voit en Krum Xax un patriote, un panafricaniste, un anti-impérialiste. Le leader de «France dégage» est très proche de Karim. Leur compagnonnage remonte à 2014. Les deux hommes se sont connus sur le terrain de la contestation. «Nous sommes ensemble sur le terrain à dire non aux accords de partenariat économique, à dire non au Franc Cfa, à dire non aux importations de poulets, à dire ‘’Auchan dégage, France dégage’’, à dire non à tout ce que nous considérons comme oppression des peuples africains et particulièrement sénégalais. Nous sommes des frères, nous partageons la famille anti-impérialisme», témoigne Guy Marius Sagna. Même s’il note une différence entre eux, Guy Marius dit partager avec Xrum Xax des traits de caractère qui ont pour noms le courage, l’engagement, la détermination. «Il y a des choses sur lesquelles nous ne sommes pas totalement en phase, mais pour l’essentiel, nous nous comprenons. C’est un homme courageux, prêt à tout. Nous avons des traits de caractère commun, c’est-à-dire que nous n’avons aucune crainte, aucune peur face à l’oppression, nous sommes prêts à aller en prison». Aussi, Guy Marius Sagna de révéler sur la spiritualité de son compagnon de lutte. A l’en croire, Karim est un musulman convaincu, un fervent talibé de Baye Niasse. «C’est un homme extrêmement pieux. Il peut nous laisser en pleine réunion pour aller prier à la Mosquée la plus proche. Il répond toujours à l’appel du Muezzin».
«20 ans de carrière, 2 albums et 4 singles»
Rappeur. Xrum Xax avait pourtant bien tracé sa vie. Il avait opté pour la musique, notamment le Rap. Se définissant artiste-rappeur, Karim Xrum Xax a intégré le mouvement Hip Hop très tôt. Il était encore mineur. «J’ai commencé le rap à l’âge de 17 ans», révèle-t-il. Mais sa vie d’artiste-rappeur ne semble pas avoir trop décollé. Xrum Xax n’a pas beaucoup produit en vingt ans de carrière musicale. Xrum Xax n’a signé que deux albums et quatre singles officiels. «Nous avons produit plus de sept singles, mais seuls quatre sont officiels», informe-t-il. Des limites constatées dans le Hip-Hop, il faut trouver d’autres canaux pour combler ce gap. Ce choix est vite fait. Xrum Xax trouve refuge dans l’animation. Il intègre la radio Top-Fm de Dakar, sans sortir de son domaine de prédilection qui est le rap. Karim Xrum Xax anime une émission Hip-Hop à la radio Top-Fm et y anime une émission hebdomadaire, les mardis de 22h à 1 h matin.
Mais, c’est par le pire des hasards que Xrum Xax a intégré la chaîne radio où il boucle aujourd’hui au moins dix ans. Mamadou Oumar Ndiaye, patron de la boîte, revient sur cet épisode : «Karim était invité dans une émission de Rap à Top-Fm animée à l’époque par une dame du nom de Kia. Ensuite, il y a un animateur de Rap du nom de Lamaye Sène. On a eu l’idée de leur demander d’animer ensemble une émission de Rap qui passait les mardis soir appelée «Style mbed (le style de la rue)». C’était une émission libre où on invitait des rappeurs qui retraçaient leur itinéraire et on ouvrait le téléphone. «Il y avait une totale liberté de ton. Souvent, il y avait même des insultes à l’antenne. Et, c’est cette émission qui a propulsé Karim Xrum Xax», renseigne Mamadou Oumar Ndiaye.
Mais, un malentendu va émailler l’émission. Des problèmes sont survenus entre Karim Xrum Xax et Lamaye Sène. Lequel a fini par se retirer, laissant Karim qui continue à animer l’émission. «Il en a profité pour mener certains combats très courageux». Il se servait de son antenne pour «conscientiser» les citoyens. «A la radio, je faisais des appels à la citoyenneté, au droit de vote, à la démocratie, au patriotisme etc», révèle Xrum Xax avec fierté. Seulement, Karim n’est pas un employé assidu. Il travaille selon son rythme. «Karim vient quand il veut, il part quand il veut. Il peut venir faire son émission cette semaine et rester un mois sans venir, après il dira qu’il avait voyagé ou bien qu’il avait des manifestations à l’intérieur du pays. J’avais pensé donner l’émission à quelqu’un de plus assidu, mais comme c’est une icône de la maison, quelque part, on ne peut pas le chasser, on est obligé de s’en accommoder», déclare Mamadou Oumar Ndiaye.
Y en a marre. Comme beaucoup d’artistes rappeurs sénégalais, Karim Xrum Xax a milité dans le mouvement «Y en a marre». Il a combattu aux côtés de la bande à Fadel Barro, Fou Malade, Thiat, Kilifieu etc. Mais, le compagnonnage n’a duré que le temps d’une rose. Xrum Xax s’est séparé d’eux. Le divorce est consommé au lendemain des élections de 2012. Après la chute du régime de Me Abdoulaye Wade, un des combats phares du mouvement Y en a marre. Et, Karim brandit un problème de vision pour justifier cette séparation. «Avec Y en a marre, on n’avait plus les mêmes idéaux, alors j’ai quitté le mouvement. Nous ne sommes pas un mouvement qui accepte les financements des Ong qui ont des agendas à imposer», explique-t-il sans entrer dans les détails. Du côté des membres de Y en a marre, on ne souhaite pas parler de Karim Xrum Xax, encore moins de son départ de leur mouvement. Toutefois, dans une de ses vidéos diffusées sur le net, Karim Xrum Xax accusait les membres du mouvement Y en a marre de «corrompus». Karim n’a pas de problème avec les membres du mouvement Y en a marre seulement. Dans le milieu du Hip-Hop, il a eu à sortir un morceau pour s’attaquer à ses collègues rappeurs, dont certains lui en ont voulu à mort. C’était le fameux son intitulé : Bic rouge. «Karim est contre tout le monde, y compris ses collègues rappeurs», affirme son patron Mamadou Oumar Ndiaye.
Son Bad buzz. La vie de Xrum Xax, c’est également la récente histoire de mœurs dans laquelle le rappeur a été cité. Le leader du mouvement «Nitou Deug» a été récemment victime d’un bad buzz. Tout est parti d’une accusation de son ex-épouse. La dame du nom de Maïmouna Senghor a publiquement accusé Karim Xrum Xax d’être un imposteur, un chasseur de «femmes riches». Selon la dame, l’artiste-rappeur passe tout son temps à chercher des femmes qui ont une bonne situation financière, leur propose le mariage dans le seul but de leur soutirer de l’argent. Une rocambolesque histoire de mœurs que Karim refuse de commenter. «Je ne souhaite pas parler de cette affaire», freine-t-il net.
"IL NE SERT À RIEN D'ALLER À CES ÉLECTIONS QUI NE REFLÈTENT PAS LA RÉALITÉ"
La rencontre des acteurs politiques d’hier a permis de se pencher sur la chronologie des points à discuter par ordre de priorité lors du dialogue. Et la question des Locales semble être essentielle, à en croire Déthié Faye
«Les termes de référence ont été finalisés, les objectifs spécifiques validés.» La rencontre des acteurs politiques d’hier a permis de se pencher sur la chronologie des points à discuter par ordre de priorité lors du dialogue. Et la question des Locales semble être essentielle pour les partis politiques. «Nous sommes obligés de voir si on ne devrait pas échanger en priorité sur les questions liées aux élections locales», soutient Déthié Faye. En effet, les principes de base, à en croire le plénipotentiaire du pôle des non-alignés, devraient, entre autres, être la révision exceptionnelle des listes, un code électoral consensuel. Certains se demandent d’ailleurs s’il ne faut pas commencer par l’évaluation du processus électoral, l’audit du fichier ou encore l’examen des questions liées à l’organisation des élections. Pour lui, il ne sert à rien d’aller à «des élections qui ne reflètent pas la réalité». M. Faye d’ajouter dans ce sens : «Quand nous discuterons, nous poserons les conditions qu’il faut pour aller à des élections transparentes. L’intérêt du dialogue politique, c’est de parvenir enfin à un processus électoral qui découle d’un consensus fort.»
Sur la question de la caution qui devrait être fixée aujourd’hui comme annoncé par Aly Ngouille Ndiaye lors de sa rencontre avec les partis politiques, lundi, Déthié Faye se veut clair. «Le ministre de l’Intérieur ne peut que respecter les dispositions actuelles de la loi et du code électoral. Mais si nous arrivons à un consensus, elle va impacter la décision du ministre», a-t-il dit.
MACKY PRÉFÈRE UNE RÉFORME DU FCFA
Le Sénégal, comme beaucoup de ses pairs de la zone Franc, ne voit pas d’un bon œil une monnaie unique qui serait arrimée à la monnaie nigériane, le Naira
Au-delà des sourires de façade, les dirigeants de la zone Uemoa vont s’engager vers l’instauration de la monnaie unique de la Cedeao, l’Eco, à reculons. Des confidences du Président Macky Sall, recueillies auprès de certains de ses proches, indiquent nettement que le dirigeant sénégalais, comme certains de ses pairs, ne voudrait pas trop vite brûler les étapes et s’engager dans une aventure aux conséquences non maîtrisées.
Les personnes qui ne cachaient pas leur scepticisme de voir la future monnaie de l’Afrique de l’Ouest, l’Eco, prendre son envol pourraient finir par avoir raison. Il semblerait que même certains des plus importants acteurs de cette mise en œuvre n’y croient pas beaucoup. Le Quotidien a appris de personnes très proches du chef de l’Etat sénégalais que le Président Macky Sall est l’un de ceux qui pensent que, dans ce domaine, il urge de se hâter lentement. Le Sénégal, comme beaucoup de ses pairs de la zone Franc, ne voit pas d’un bon œil une monnaie qui serait arrimée à la monnaie nigériane, le naira.
Le chef de l’Etat sénégalais a confié à des proches que les dirigeants de la zone Cfa de l’Afrique de l’Ouest ne se sentaient pas enclins à abandonner une monnaie forte, garante de la stabilité économique et sociale de ses pays membres, pour se lancer dans l’aventure d’une monnaie à l’avenir incertain. Indiquant à ses confidents que certains de ses pairs comme Alassane Dramane Ouattara pensaient comme lui, le dirigeant sénégalais a souligné qu’ils étaient disposés à une réforme de la zone Cfa, et même à abandonner l’appellation, pour pouvoir attirer d’autres pays, tels que la Guinée ou même le Ghana, s’ils souhaitaient venir dans la zone ainsi réaménagée.
Macky Sall a indiqué que la monnaie Cfa de l’Uemoa a assis sa crédibilité sur une forte discipline financière et budgétaire que se sont imposés les Etats membres. Aucun desdits pays n’était disposé à y renoncer pour accrocher son économie à la monnaie du Nigeria, dont les cours risqueraient de dépendre des humeurs de certains dirigeants politiques à Abuja, la capitale politique du pays.
C’est lors de son dernier sommet, tenu à Abuja, que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé que la future monnaie unique de la zone, dénommée l’Eco, entrera en vigueur en 2020. Cette décision découlait de la proposition issue de la rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays de la zone, lors de leur rencontre les 17 et 18 juin dernier à Abidjan. En passant, il faut noter que Macky Sall n’avait pas pris part à la rencontre de la Cedeao à Abuja.
L’enthousiasme passé, beaucoup des dirigeants, à tête reposée, ont commencé à mesurer les
effets et les conséquences de leurs décisions. Et pour le cas du Sénégal, il faut déclarer que même les plus ardents pourfendeurs du Franc Cfa ont considéré que les dirigeants de la Cedeao brûlaient les étapes et risquaient de s’engager vers une voie sans issue. C’est peut-être également cela que Macky Sall a voulu prendre en compte.
"JULES BOCANDÉ, MON TUTEUR EN FRANCE"
L’ancien attaquant des Eléphants de Côte d’Ivoire, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, a indiqué à l’APS que l’Egypte et plus précisément sa capitale, Le Caire, lui rappelle à la fois des "bons et douloureux souvenirs".
Le Caire, 3 juil (APS) - L’ancien attaquant des Eléphants de Côte d’Ivoire, Abdoulaye Traoré dit Ben Badi, a indiqué à l’APS que l’Egypte et plus précisément sa capitale, Le Caire, lui rappelle à la fois des "bons et douloureux souvenirs".
"De très bons souvenirs parce que nous avions réalisé une belle performance avec la 3-ème place à la CAN 1986", s’est souvenu l’ancien attaquant des Eléphants, buteur contre les Lions du Sénégal lors du 3-ème match du groupe A.
Il y a aussi qu’en évoquant cette compétition, "je pense à mon grand frère et ami, feu Jules Bocandé qui m’avait accueilli et chouchouté à mon arrivée à Metz, en France", a indiqué Ben Badi, trouvé au Al Salam stadium du Caire.
Ben Badi se dit convaincu que le Sénégal aurait pu remporter facilement cette Coupe d’Afrique des nations de 1986 tellement "son groupe de performance était de grande qualité et équilibré".
"Il avait manqué certainement de la chance et peut-être de l’expérience, mais du talent, il y en avait partout sur toutes les lignes", a-t-il dit au sujet de cette génération portée par feu Jules Bocandé, devenu quelques mois plus tard après la CAN, meilleur buteur en France.
"Lui, en plus d’être un grand footballeur, c’était un Monsieur qui sait [être] à la disposition de son prochain", a-t-il rappelé, soulignant que le "grand frère" l’avait "hébergé et chouchouté".
"Ce n’est pas comme maintenant où il y a plein d’Africains en France. A cette époque, il s’est mis à ma disposition en devenant mon tuteur et en m’aidant à m’intégrer", a dit Ben Badi.
En plus de Jules Bocandé, cette équipe du Sénégal que la Côte d’Ivoire avait battue (0-1) et éliminée, "comptait sur des joueurs exceptionnels, Sarr (Boubacar), Youm (Thierno), Sène (Oumar Guèye), sans compter Mendy (Roger)", a décompté Traoré.
"C’était la meilleure de toutes les générations du Sénégal", a-t-il estimé, soulignant que la Côte d’Ivoire et l’Egypte avaient aussi de très grands joueurs.
"A l’époque, il fallait être bon et être prêt sur le plan mental pour se qualifier à une phase finale de CAN", a indiqué Ben Badi, estimant que le niveau était largement plus élevé que les actuelles éditions des coupes d’Afrique des nations.
"Ces jeunes sont arrivés et on peut dire qu’ils ont beaucoup de chance", a poursuivi l’ancien attaquant ivoirien, qui présente cette 32-ème édition comme une compétition très ouverte.
Beaucoup d’équipes sont prétendantes au titre, a-t-il analysé, soulignant qu’on peut s’attendre à tout avec la qualité des pelouses.
Après avoir joué dans son pays au Stella et ensuite à l’ASEC d’Abidjan, Abdoulaye Traoré a été transféré au FC Metz où il a joué entre 1985 et 1987.
Il n’a pas connu un grand succès chez les Grenats qu’il a quittés pour le championnat portugais.