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12 août 2025
COMMENT LE TEMOIN AVAIT POUSSÉ LES «LIONS» À LA FINALE
La révélation par le journal d’une sortie nocturne de joueurs agrémentée de bagarres dans la boite de nuit « Byblos », à Bamako, avait mis le feu dans la Tanière
2002. Bamako. Après des éliminatoires poussifs au début, le Sénégal se présente au pays des Dogons et des Bambaras avec une équipe séduisante à plus d’un titre. Une équipe conduite par son maître à jouer, l’inégalable El Hadj Ousseynou Diouf. Bruno Metsu est à la tête du staff technique. Il a pris le relais de l’Allemand Peter Schnittger aux commandes de la sélection de 1995 à 2000. Le peuple, en parfaite symbiose avec cette génération de SENEF (Sénégalais évoluant en France) se mit à nouveau à rêver d’un titre continental après les désillusions de Caire 86 et Nigeria-Ghana 2000. Il faut dire que le rêve était permis.
Peter Schnittger avait remis sur les rails le Sénégal en s’appuyant sur la méthode et la rigueur allemandes. Et la génération des El Hadj Ousseynou Diouf, Khalilou Fadiga, Henri Camara, entre autres, était pétrie de talents. Pourquoi pas alors un sacre dans la plus prestigieuse des compétitions africaines qui nous snobe et nous fuit comme la guigne depuis notre indépendance en 1960 ? La mobilisation est totale. De la vendeuse de cacahuètes au populiste chef d’État, Abdoulaye Wade, tout le monde y va de sa contribution. C’est l’union sacrée autour des «Lions». Des «Lions» malheureusement insouciants et «gâtés».
En tout pas suffisamment conscients de la lourdeur de la mission pesant sur leurs épaules. Après leur première rencontre où ils disposent des Pharaons d’Égypte sur le score étriqué de 1 but à 0, Bruno Metsu et une bonne partie de sa bande s’en vont fêter l’événement au Byblos, l’une des boîtes de nuit les plus chaudes de la capitale malienne, foulant aux pieds les règles les plus élémentaires de la haute compétition. Laquelle, comme tout le monde le sait, nécessite concentration et rigueur. Alors que la soirée bat son plein dans une ambiance électrique, un incident éclate, provoqué par Lamine Diatta, un des « Lions » fêtards et héros de la soirée pour avoir inscrit le but victorieux contre l’Égypte. Khalilou Fadiga arrive à la rescousse et s’empare du problème. Votre serviteur, seul journaliste sénégalais présent sur les lieux avec Papis Diaw, à l’époque à Wal Fadjri, essaie de jouer aux bons offices sans succès.
Fadiga ne veut rien entendre et tient à en découdre avec des mastodontes maliens. Interpellé par nos soins, Bruno Metsu, qui avait manifestement d’autres chats à fouetter, nous répond avec désinvolture que ses «Lions’’ « sont grands, majeurs et vaccinés. S’ils se battent, c’est leur problème ! ». Nous prenons acte devant lui et l’entraîneur français commence subitement à mesurer l’irresponsabilité de ses propos. Il se lève finalement de son pouf et s’en va parler à Jules François Bocandé qui va aux nouvelles à l’entrée de la boite où la tension était montée d’un cran.
Notre confrère de Wal Fadjri, Papis Diaw, lui, reste dans son box et continue de vaquer à ses occupations. Comme au « Témoin », nous considérions que nous étions les yeux et les oreilles des quelque 12 millions de Sénégalais restés au pays, nous nous sommes fait un devoir de relater l’incident dans nos réputées et redoutables «bulles» de la page 2. Nous avons relaté l’incident du « Byblos » sans une once d’exagération. Ce conformément à notre credo de toujours consistant à informer juste et vrai. Et nous savons si bien le faire ! Aussitôt notre journal sorti, l’affaire fait grand bruit et la clameur monte au pays. Les populations sont scandalisées.
A Bamako, les « Lions », en guise de représailles, décident de boycotter la presse sénégalaise. Aux entraînements de nos propres « Lions », nous sommes personae non gratae. Le destin a parfois de ses cruautés… Fadiga demande des explications à votre serviteur avec lequel il a failli en venir aux mains. Joseph Ndong, le ministre des Sports de l’époque, accompagné de son staff et des membres de la fédération sénégalaise de football, convoque la presse nationale et internationale à la Maison de la presse mise en place par l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), à la cité du Niger, dans la capitale malienne.
Le but, remonter les bretelles aux impertinents journalistes sénégalais qui ont eu l’outrecuidance de dire du mal de nos si valeureux « Lions » au palmarès continental pourtant vierge ! Le ministre ne se gêne pas et nous traite de tous les noms oiseaux. Après sa logorrhée, Joseph Ndong veut prendre congé sans autre forme de procès. Et sans avoir donné la parole à quiconque. C’était mal nous connaître au « Témoin ». Nos comptes, nous les soldons toujours ! La réplique est cinglante. Et notre excellent confrère Pape Samba Diarra, aujourd’hui Directeur de publication de L’Observateur et journaliste au desk sport de Wal Fadjri à l’époque, avait brillamment rapporté cet épisode dans un papier de référence dont il a seul le secret avec comme manchette : «Confrontation dans la Tanière».
La queue basse et dans ses petits souliers, Joseph Ndong quitte la Maison de presse de l’ANPS. Son mauvais quart d’heure lui restera en travers de la gorge malgré les bons offices de son DAGE de l’époque, l’ancien ministre Mbagnick Ndiaye. Les journalistes sénégalais présents sur les lieux restent fiers et nous attribuent le sobriquet flatteur à l’époque de «Borom ndeund yi». Il faut dire que pour cette CAN 2002, marquant l’âge d’or de la sélection nationale, Le Témoin, à l’époque hebdomadaire, avait mis les petits plats dans les grands et dépêché trois envoyés spéciaux ; Abdoulaye Penda Ndiaye, Sophie Bâ et votre serviteur. Quelques jours plus tard, France Football, la bible du football, reprend intégralement notre papier. Les « Lions », qui n’avaient jamais pris connaissance du contenu de l’article — le Net n’existait pas à l’époque— le découvrent et se rendent compte de la véracité des faits rapportés par Le Témoin. Grand seigneur, Khalilou Fadiga vient nous présenter ses excuses et demande, dans la foulée, à Metsu et Bocandé d’en faire de même. Ces derniers s’exécutent sous l’insistance de Fadiga non sans nous faire remarquer sous forme de reproche que toute vérité n’est pas bonne à dire.
L’ANPS dont le président Mamadou Koumé a compris le bien-fondé de la démarche du Témoin, décide de subventionner nos sorties nocturnes pour inciter les « Lions » à la retenue. Une traque aux « Lions » fêtards est lancée à Bamako et elle porte ses fruits. Pour ne pas rencontrer les impertinents journalistes du « Témoin », les joueurs de l’équipe nationale restent en cage et se concentrent sur la compétition. Ils se qualifient ainsi, pour la première fois de l’histoire de notre pays, en finale de Coupe d’Afrique des Nations où ils s’inclinent devant le Cameroun, après un score nul et vierge à la fin du temps réglementaire et des prolongations puis une fatidique série des tirs au but (2-3). C’était il y a dix sept ans mais « Le Témoin » n’a pas pris une ride…
«ON A CERTES UNE GRANDE ÉQUIPE MAIS ELLE N’EST PAS LA MEILLEURE DU TOURNOI»
Assez discret depuis le début du tournoi, Agustin Senghor a tiré un bilan satisfaisant du premier tour des « Lions » dans cette CAN 2019 ponctué par un bilan de deux succès contre une défaite
Lamine Mandiang DIEDHIOU, envoyé spécial en Egypte |
Publication 03/07/2019
Le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a également abordé la pression qui entourait l’équipe et l’arbitrage parfois décrié.
Bilan premier tour
« Je pense que le bilan sur le plan comptable est satisfaisant. L’objectif était de se qualifier et bien se qualifier. On savait tous que les deux favoris du groupe c’était le Sénégal et l’Algérie. Donc, on peut dire que le travail a été fait en gagnant largement face aux outsiders du groupe. On a trébuché une fois contre l’Algérie et cela peut paraître logique. Les équipes se tiennent de près, mais l’essentiel était de passer au second tour. Ce sera une autre compétition et l’expérience récente nous a montrés que terminer premier dans un groupe ne signifie absolument rien. Il faut entrer dans la deuxième phase de la compétition avec des matches à élimination directe. Il faut avoir une approche différente qui nous permettra d’assurer l’essentiel à chaque match pour aller le plus loin possible ».
Pression de la qualification
« C’est vrai qu’après la défaite contre l’Algérie, il y avait forcément une pression. Mais aujourd’hui, nous (dirigeants et joueurs) avons une meilleure maîtrise de cette pression. Au lendemain de cette défaite, on a rencontré les joueurs eux-mêmes ont pris conscience de l’enjeu. Sadio Mané nous a fait savoir que si le Sénégal ne peut pas battre certains adversaires pour se qualifier, cela signifie que le Sénégal a une réputation surfaite. Cette pression existait parce qu’il fallait impérativement continuer notre route et espérer atteindre l’objectif. Hier (lundi), les joueurs ont pris leur temps tout en sachant qu’ils allaient faire la différence. On a besoin de cette pression très tôt dans la compétition pour mieux aborder les matches qui vont venir. Je pense que ce n’est pas le Sénégal qui a été surestimé, mais c’est l’Algérie qui a été sous-estimée. Elle a montré de belles choses sur le plan collectif et individuel. On a certes une grande équipe, mais elle n’est pas la meilleure du tournoi. Si on arrive à régler les blessures qui touchent vraiment le groupe, nous espérons aller loin ».
Arbitrage
« On a subi cela lors du premier match. On a constaté les erreurs d’arbitrage et on l’a déploré là où il fallait le faire. Il faut reconnaître que très souvent en Afrique, on a des soucis avec l’arbitrage surtout ces derniers temps. Il faut juste que la CAF prenne le problème à bras le corps. Est-ce trop de pression sur les épaules des arbitres ? Est-ce qu’on ne laisse pas les dirigeants en club ou sélection attaquer ou tirer sur les arbitres ? Par exemple, on accuse un arbitre d’être pro tel ou autre. Et ce dernier veut tout faire pour démontrer le contraire. Il y a du travail à faire. Je pense que sur le match d’hier (lundi) l’arbitre égyptien s’est bien acquitté de sa mission. On ne peut pas avoir un arbitrage parfait et on ne peut pas contester toutes les décisions arbitrales ».
LES MISES EN GARDE DE MACKY SALL
Dans un contexte pollué par l’enquête de la Bbc sur les contrats pétroliers, le chef de l’Etat a alterné mises en garde et engagements hier lors de la rencontre sur le Contenu Local
Le Sénégal souhaite profiter pleinement des retombées issues du pétrole et du gaz. Mais cela va passer par la défense et la protection des intérêts du Sénégal dans leur exploitation future. Ainsi, le Président Macky Sall met en garde tous ceux qui pourraient porter atteinte aux intérêts du pays. Très en verve, il estime que personne ne peut connaître tout du pétrole qui est l’un des secteurs les plus complexes au monde.
C’est une véritable profession de foi pétrolière que Macky Sall a faite hier. Dans un contexte pollué par l’enquête de la Bbc sur les contrats pétroliers, le chef de l’Etat a alterné mises en garde et engagements hier lors de la rencontre sur le Contenu Local. Pour éviter toute erreur, il compte s’inspirer de tout ce qui se fait de bien en matière de gestion des ressources naturelles comme le gaz et le pétrole. C’est dans ce cadre qu’il a envoyé différentes missions dans plusieurs pays producteurs de pétrole et dotés d’une expérience avérée dans ce domaine. «J’ai fait travailler notre administration avec la Banque Mondiale pour nous inspirer des meilleures pratiques en matière de gestion des hydrocarbures, notamment en Norvège, en France, en Grande Bretagne, au Ghana, en Algérie», a lancé le Président Macky Sall devant les participants. «Pour les négociations des contrats avec nos partenaires investisseurs, j’ai toujours tenu à ce que le gouvernement soit assisté d'avocats et de juristes spécialisés dans ces contrats complexes.
. Je suis trop conscient de l'importance de ces actes qui engagent le présent et l'avenir de notre nation, pour laisser le moindre hasard porter atteinte à ses intérêts vitaux. Ce n'est pas seulement une question de patriotisme que chaque citoyen peut réclamer à juste titre, c'est aussi pour moi une obligation en tant que responsable suprême de l'Etat. Ma volonté, non pas par la parole, mais à travers des actes déjà posés, et d'autres à venir, est de mettre notre pays à l'abri de convulsions symptomatiques de l'exploitation du pétrole et du gaz dans certains pays développés ou en développement», clame Macky Sall. S’il a pris toutes ces précautions, dit-il, c’est parce qu’il veut un Sénégal prospère dans la paix et dans la sécurité. «Je veux un Sénégal prospère où le droit des investisseurs, tout comme celui des nationaux sont restés. Ce pays ne sera pas un no man’s land. Je veux un Sénégal prospère où les ressources naturelles qui sont une propriété du peuple en vertu de la Constitution votée en 2016 profitent à toutes les composantes de la Nation», a déclaré avec force le président de la République.
«LA DECENCE COMMANDE DE FAIRE PREUVE D’HUMILITE»
Depuis la découverte du pétrole et du gaz, peste le chef de l’Etat, nombreux sont les Sénégalais qui parlent de ces questions sans en avoir la moindre connaissance. Ce qui lui déplait fortement. «Je tiens à rappeler que le secteur du pétrole est l’un des plus complexes au monde. En abordant tout ce qui a trait à l’exploitation, au développement, à l’exploration et à la gestion des ressources pétrolières et gazières, le bon sens requiert la prudence et la décence commande de faire preuve d’humilité. Soyons réalistes, il n’y a pas un spécialiste qui peut, dans ce domaine, de façon sérieuse et honnête, réclamer la maîtrise de toutes les chaînes de valeur et des corps de métier émanant de ce secteur si stratégique. Ce serait de la pure prétention», martèle Macky Sall. Pour étayer ces propos, il cite son propre exemple. «A titre d’illustration, bien qu’étant ingénieur géologue de profession, ayant exercé dans le métier à Petrosen pendant une dizaine d’années, devenu Directeur Général de cette société pendant quelques temps et ministre du secteur, je ne connais qu’un bout de cette longue et complexe chaîne aux ramifications multiples.
C’est pourquoi, j’ai voulu par différentes axes d’initiatives prendre des mesures de sauvegarde pour défendre et protéger les intérêts du Sénégal», souligne-t-il. En guise de réponse à ceux qui commentent l’enquête de la BBC, le président de la République lance : «le pétrole, c’est comme le cinéma, il crée beaucoup de fantasmes».
LA LOI SUR LA MODERNISATION DES “DAARAS’’ COMME PANACEE
Human Right Watch (Hrw) et la Plateforme pour la protection et la promotion des droits humains (Ppdh) ont présenté, hier, leur rapport sur la situation des enfants talibés publié en juin dernier.
Intitulé “Abus incontrôlés dans les écoles coraniques’’, le document estime “à plus de 100 000 le nombre d’enfants talibés au Sénégal qui sont forcés par leurs maîtres coraniques – ou “marabouts” – à mendier chaque jour pour ramener de l’argent, de la nourriture, du riz ou du sucre. Un grand nombre de ces maîtres coraniques fixent un quota de mendicité qu’ils font respecter en recourant à des passages à tabac souvent sévères’’. C’est pourquoi hier, les deux organisations ont insisté sur l’urgence du Sénégal à accélérer le processus d’adoption du projet de loi portant statut des “daaras’’. Car, selon le rapport, “les enfants talibés sont laissés à eux-mêmes et endurent une souffrance sans précédent’’. La preuve, avance Mamadou Wade, Président de la Ppdh, “au Sénégal, il existe des enfants qu’on enchaine avec des cadenas et qu’on enferme’’. “Ça, c’est la réalité. Celui qui ne veut pas voir ça est complice de ceux qui le font’’, a martelé M. Wade outré par les violences sexuelles dont sont victimes les talibés. “Comment voulez-vous qu’on n’abuse pas sexuellement des enfants que personne ne contrôle ? On leur demande d’aller rapporter de l’argent. Ils sont dans la rue et y passent souvent la nuit, lorsqu’ils n’ont pas l’argent. Alors personne ne doit s’étonner qu’ils soient victimes des prédateurs sexuels’’, martèle-t-il.
Niokhobaye Diouf : “Rien de nouveau’’
Et de plaider vivement pour le vote du projet de loi adopté en juin 2018 en Conseil des ministres. Car lequel projet a cinq décrets d’application dont l’un fixe le statut du maitre coranique. Le directeur de la Protection de l’enfance a réagi à cette publication conjointe de Hwr et de la Ppdh. Niokhobaye Diouf révèle que le rapport ne révèle rien de nouveau. “Il date de 2017-2018 et ce sont des cas révélés par le système que l’Etat avait mis en place. Il s’agit notamment des systèmes départementaux de protection de l’enfant, des comités communaux, de quartier et de village. Nous avons mis en place un dispositif de veille et d’alerte. Cette alerte n’a fait que dire ce que le système a révélé et a déjà pris en charge’’, précise M. Diouf. Sur le retard de l’adoption du projet de code, le directeur a écarté la responsabilité de l’Etat, en évoquant la recherche de consensus. A ce propos, il a expliqué qu’il y avait une première mouture qui a été revue. “Un consensus a été trouvé avec l’ensemble des acteurs. Le conseil a déjà adopté et maintenant, il ne reste que la circularisassions au niveau de l’Assemblée nationale’’, dit-il. Et d’ajouter qu’ils sont dans une phase terminale pour que le code puisse être voté dans les meilleurs délais.
QUAND LA «SENEGALITE » DIVISE LES ACTEURS
D’ un côté, un privé national prêt à aller à l’assaut du marché. De l'autre, des multinationales en charge de l'exploitation du pétrole et du gaz qui se la jouent diplomates
Comme une belle nana aux formes généreuses état tirantes, le pétrole sénégalais fait l'objet de toutes les convoitises. Majors, secteurs privés et pouvoirs publics ont décliné, hier à Diamniadio, leurs beaux atours, chacun pour charmer le président de la République, en vue de profiter, au maximum, des ressources pétrolières et gazières.
D’ un côté, un privé national prêt à aller à l’assaut du marché. De l'autre, des multinationales en charge de l'exploitation du pétrole et du gaz qui se la jouent diplomates. L’enjeu est de taille. Il s’agit, en effet, du contrôle des retombées de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, objet de toutes les convoitises. Hier, à Diamniadio, les discussions se sont certes déroulées dans la sérénité. Mais chaque partie a essayé de défendre sans concession ses intérêts. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour ce qui est de l’application de la loi sur le contenu local, les choses ne sont pas aussi simples. Déjà, des écueils juridiques se dressent sur le chemin de l’Etat et du président de la République. Qu’est ce qu’une entreprise sénégalaise ? Voilà une bien embarrassante interrogation qui revient dans la plupart des concertations. Pour le moment, c’est le grand flou. Et l’Etat ne tranche pas. Les acteurs nationaux ont renouvelé, hier, leur requête.
Patron du Conseil national du patronat, Baïdy Agne déclare : “Nous comptons sur vous, Monsieur le Président, pour avoir une définition claire. Je le dis humblement, c’est pour qu’on puisse tirer le plus de valeur ajoutée au bénéfice des Sénégalais. Je comprends la difficulté de la chose, à cause notamment des normes communautaires... Je ne sais pas si mon ami Gérard Senac est là. Mais quand on voit l’exposé de Bp, on ne voit que lui. Nous aurions souhaité qu’il y ait également des Sénégalais. Nous espérons que les décrets vont préciser que, par entreprise sénégalaise, il ne faudrait pas seulement entendre une entreprise de droit sénégalais.’’ S’il y a une chose qui est claire, c’est la définition du contenu local. Il s’agit, en fait, de “l’ensemble des initiatives visant à promouvoir les biens et services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et du capital nationaux dans toute la chaine de valeur de l’industrie pétrolière et gazière’’.
Cette loi suscite beaucoup d’espoir. Mais, pour le moment, elle ne semble pas donner les fruits escomptés. Certains marchés circulent librement au nez et à la barbe des Sénégalais. Membre du Cnes et secrétaire général de l’Association des pétroliers du Sénégal, Mahammed Seck s’en désole. “Au moment où nous parlons, des choses sont en train de se passer sans les entreprises sénégalaises. Les compagnies sont, en effet, en train d’utiliser du carburant que nous sommes en mesure de leur fournir. Nous demandons, conformément à l’esprit de la loi, que des quotas soient réservés aux Sénégalais. A ce jour, je n’ai vu aucune entreprise sénégalaise fournir une goutte’’, se plaint-il. Mais il ne faudrait surtout pas tout attendre de l’Etat, semble mettre en garde le président de la République qui devra constamment jouer aux équilibres entre la nécessité de soutenir ses administrés sénégalais et le besoin de mettre à l’aise les investisseurs qui ont mis leurs sous. Malgré les bonnes dispositions de l’Etat de les accompagner, le privé national devra y mettre du sien, pour tirer pleinement profit du contenu local. Selon le président Sall, le secteur privé devra se regrouper pour constituer des entités fortes, en vue de gagner des parts de marché importantes. “C’est valable pour tous les secteurs d’activité, souligne-t-il. C’est ce qui se fait partout.
Ailleurs, on a parfois, par exemple, des cabinets de 500 avocats, avec toutes les compétences nécessaires. Mais ici, chaque individu est un cabinet ; chaque individu est une société. On a beau vouloir aider, mais dans ces conditions c’est difficile. Il faut donc cet effort national sur nous-mêmes. Constituez des blocs, parce que le secteur est trop exigeant’’. D’après le président Macky Sall, il n’y a pas de place pour l’erreur, dans le milieu des hydrocarbures. Il ajoute : “Pas de place pour l’amateurisme, pour faire des opérations aussi sérieuses. Il faudra donc se mettre à niveau et profiter au maximum des opportunités.’’ Macky Sall se veut également rassurant pour les opérateurs. “Je voulais rassurer les entreprises étrangères et les compagnies pétrolières qui sont les acteurs de premier plan. Il faut intégrer le fait que, comme partout dans le monde, c’est un secteur hautement capitalistique avec des risques énormes. On ne peut pas développer ce secteur, au Sénégal, sans ces compagnies’’.
En ce qui concerne le débat sur le critère pour définir l’entreprise nationale, Macky Sall enjoint d’éviter la dichotomie compagnie nationale compagnie étrangère. “Mon rôle premier, affirme-t-il, est d’aider les nationaux. Mais pour les aider dans un secteur comme celui-là, il faut qu’il y ait une synergie. Il faut que les gens travaillent ensemble. Le secteur privé national ne doit pas avoir le complexe de travailler avec les entreprises étrangères’’. Une tâche qui s’annonce bien ardue.
DÉTERMINATION DE LA NATIONALITÉ : Les éclairages de Me Bassirou Baldé
“C’est malheureux que la loi sur le contenu local ne définisse pas l’entreprise sénégalaise. D’abord, il faut distinguer l’entreprise sénégalaise et celle de droit sénégalais. Ce dernier désigne toute entreprise immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier au Sénégal. Pour ce qui est des entreprises ou sociétés de nationalité sénégalaise, le problème que nous avons, c’est que les dispositions qui permettaient d’apporter une réponse ont été abrogées, depuis 1998, suite à l’adoption de l’acte uniforme de l’Ohada sur les sociétés. Il s’agit de la loi 85-40 du 29 juillet 1985, consacrée à la quatrième partie du Cocc et relative aux sociétés commerciales. Cette loi considérait que : “Est de nationalité sénégalaise les entreprises où les actions ou parts sociales sont détenues à plus de 50 % par des nationaux.” Malheureusement, elle a été abrogée et ainsi un vide a été créé. Aujourd’hui, par rapport au droit commun, on n’a pas de texte qui permet de déterminer les entreprises de nationalité sénégalaise. Nonobstant ce vide, nous avons des textes qui permettent de faire une interprétation analogique. C’est notamment le cas du Code de la marine marchande. Ce code a donné des critères de détermination et ce sont les mêmes critères, qui étaient prévus dans le Cocc, qui ont été repris. Il faut 51 % des actions ou parts sociales. La nouveauté, avec le Code de la marine marchande, c’est que les 51 % peuvent être détenus par des nationaux ou des ressortissants de l’Uemoa. Il en est de même avec le Code de l’aviation civile, pour ce qui concerne les aéronefs. A mon avis, ces dispositions doivent pouvoir s’appliquer en l’espèce.
AND GUEUSSEUM REPREND LA LUTTE
L’Alliance des syndicats autonomes de la santé / And Gueusseum reprend du service. Elle compte suspendre sa période de trêve pour dénoncer le “népotisme, la médicalisation et la conspiration’’ qui prévalent dans le secteur de la santé.
L’Alliance des syndicats autonomes de la santé / And Gueusseum reprend du service. Elle compte suspendre sa période de trêve pour dénoncer le “népotisme, la médicalisation et la conspiration’’ qui prévalent dans le secteur de la santé.
Des nominations et affectations arbitraires, un ministre fermé à toute demande de rencontre… Autant de travers dénoncés hier par l’Alliance des syndicats autonomes de la santé / And Gueusseum, en conférence de presse. Après son retrait de la scène médiatique, depuis l’appel au calme du président de la République, ses membres reprennent la lutte syndicale pour, disent-ils, rappeler à l’autorité suprême ses engagements (du 11 janvier 2019), mais aussi et surtout déplorer la gestion du ministre Abdoulaye Diouf Sarr. L’autorité suprême avait promis d’apporter des réponses à leurs revendications financières dont le régime indemnitaire, courant avril.
En outre, le secteur de la santé souffre d’un manque crucial de médecins spécialistes, fortement ressenti dans les régions. Pourtant, selon la centrale syndicale, près de 87 % des médecins occupent des postes administratifs, au lieu de pratiquer la profession. “Les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Aujourd’hui, tous les médecins sont des directeurs d’établissement de santé. Pourtant, il y a des gens formés pour occuper ces postes administratifs, mais qui chôment. Un médecin doit pratiquer ce qu’il a le mieux appris. C’est sur ce terrain qu’on a besoin de lui’’, lance Mballo Dia Thiam, Président de l’alliance. Selon lui, seulement 13 % des cadres administratifs se trouvent à ces postes qui leur sont pourtant dédiés. Il semblerait également que la médicalisation du système administratif soit l’effet de nominations arbitraires du ministre de la Santé qui sera tenu responsable de tout réchauffement du climat social. “Aucune rationalité, ni aucune logique ne sous tendent les récentes nominations de directeurs d’établissement public de santé, sinon le népotisme et le clanisme’’, ajoute-t-il.
Un combat sur plusieurs fronts
Dans le district de Linguère et de Diouloulou, des contractuels et des agents communautaires seraient victimes d’affectations arbitraires, selon une même décision. Une ordonnance portant signature du préfet qui n’a aucun pouvoir d’affectation. En effet, selon les règles de redéploiement, ces deux groupes de travailleurs de la santé sont régis par des textes différents et la procédure doit être planifiée et non brutale. Comme ce qui se passe à Linguère où une infirmière contractuelle est, selon l’alliance, “victime de violences morales et verbales de la part du médecin chef de district, Dr Ndoye’’. Pour cause, elle refuse son affectation. Par ailleurs, d’un point de vue économique, And Gueusseum déplore les salaires de misère versés aux agents de santé communautaire, en contrepartie d’un travail pénible et source de bien de revenus. “Pendant que ceux qui sont à la tête des comités départementaux de santé amassent des millions, ces derniers se retrouvent avec 25 000 ou 15 000 F comme salaire.
Pourtant, ce sont eux qui font le boulot. C’est injuste’’, se désole M. Thiam. Les syndicalistes ou encore “sentinelles du système’’ invitent l’Etat à réagir, face au poids de la dette engrangée par la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna). Ils demandent également “l’ancrage effectif de l’hôpital Abass Ndao de Dakar dans le parc hospitalier’’, la formation des techniciens supérieurs en santé, ainsi que l’érection du centre Talibou Dabo en établissement public de santé non hospitalier, surtout que son directeur a été récemment nommé par décret au lieu d’un arrêté. Face à tout ce qui précède, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé entend reprendre la lutte jusqu’au respect des accords signés. “Nous ne sommes pas des va-t’en guerre. Nous espérons une réaction du président de la République et invitons le ministre Abdoulaye Diouf Sarr à revoir ses agissements’’, conclut son président
Par Pape SAMB
MOI, FILS OU FILLE DE PRÉSIDENT
Fils, filles ou frères de chef d'État, même s’ils n’ont pas pu accéder au poste de leur père, ils ont néanmoins occupé, malgré eux, la scène médiatique ou judiciaire
) Il commence sa carrière politique comme député au sein du Parlement togolais pour la circonscription de Blitta, sous l'étiquette du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT). Il est ensuite nommé ministre des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications du gouvernement de Koffi Sama le 29 juillet 2003. Sa nomination en tant que président de la République était déjà prévue, en raison du mauvais état de santé de son père. En décembre 2002, Gnassingbé Eyadema avait fait amender la Constitution du pays, avec entre autres mesures, l’abaissement de l'âge nécessaire pour être président, de 45 à 35 ans, âge qu'avait son fils à cette époque. Ceci aurait permis à Faure Gnassingbé de se présenter à l’élection présidentielle de 2003 au cas où Eyadema ne pourrait se présenter. À la suite du décès de son père, le 5 février 2005, et d'un coup d'État constitutionnel soutenu par l'armée, Faure Gnassingbé devient président après avoir été élu président de l'Assemblée nationale.
Joseph Kabila (République Démocratique du Congo)
Fils du président Laurent-Désiré Kabila, tombeur de Mobutu Sese Seko, il succède à son père après son assassinat, le 16 janvier 2001, au cours de la deuxième guerre du Congo. En 2006, il est élu au second tour de l'élection présidentielle. Il est réélu en 2011 tandis que son principal adversaire, Étienne Tshisekedi, conteste les résultats. En 2016, alors qu'il ne peut se représenter pour un troisième mandat, il ajourne sine die l'élection présidentielle qui devait avoir lieu, provoquant une crise politique. Le 25 janvier 2019, Félix Tshisekedi (fils d’Étienne Tshisekedi) lui succède durant la première alternance pacifique dans l'histoire du pays. Les conditions dans lesquelles se déroule cette alternance sont cependant très controversées en raison de forts soupçons de fraude électorale et de “deal” pesant sur l'élection présidentielle de 2018. Il est suspecté de vouloir continuer à diriger le pays dans l'ombre.
Ali Bongo Ondimba (Gabon)
Fils du président Omar Bongo, Ali Bongo Ondimba est ministre de la Défense de 1999 à 2009. Il est élu chef de l’État en 2009, puis réélu en 2016. Ces deux élections sont contestées par ses opposants. Mais, le 24 septembre 2016, Ali Bongo est proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle, présidée par sa belle-mère, Marie-Madeleine Mborantsuo, avec 50,66 % des voix, suivi de Jean Ping avec 47,24 % des suffrages. Le 24 octobre 2018, alors que sont dévoilés les résultats officiels des élections législatives de 2018, largement remportées par le parti au pouvoir, Ali Bongo est hospitalisé à Riyad, en Arabie saoudite, officiellement pour une “fatigue sévère” due à du surmenage. De nombreux journaux de la presse internationale avancent qu'il a été victime d'un accident vasculaire cérébral (Avc) ou d'un œdème cérébral. Le 7 janvier 2019, une unité de soldats mutinés, prétextant l'état de santé d'Ali Bongo, en convalescence après un accident vasculaire cérébral, prend brièvement le contrôle de Radio Gabon et transmet un appel au soulèvement, dans une apparente tentative de coup d'État. Cette insurrection échoue le même jour ; sur cinq mutins, deux sont tués et les autres arrêtés. Le 15 janvier 2019, Ali Bongo assiste à l'investiture des nouveaux ministres, en fauteuil roulant. Le 25 mars, il retourne au Gabon.
Bachar el-Assad (Syrie)
Bachar el-Assad est un homme d'État syrien. Il est président de la République arabe syrienne depuis le 17 juillet 2000, date à laquelle il a succédé à son père, Hafez el-Assad. À la mort du président Hafez elAssad, le Parlement amende la Constitution pour abaisser l'âge minimum pour la candidature à la présidentielle, qui passe de 40 à 34 ans. Bachar el-Assad est promu deux jours plus tard Général en chef des forces armées syriennes par le viceprésident Khaddam, qui assure alors l'intérim à la tête du pays. Le Parlement le propose comme président de la République le 25 juin 2000. Il promet de mettre en œuvre des réformes économiques et politiques en Syrie, et est élu président de la République par un référendum qui s'est tenu le 10 juillet 2000.
Jean-Claude Duvalier (Haïti)
Jean-Claude Duvalier, dit “Baby Doc” ou “Bébé Doc”, est reconnu président de la République d'Haïti de 1971 à 1986, après la mort de son père, le Dr François Duvalier, surnommé “Papa Doc”, car il était médecin et homme politique haïtien devenu président de la République d'Haïti de 1957 à 1964, et président à vie de 1964 à sa mort en 1971. Jean-Claude Duvalier est reconnu président de Haïti de 1971 à jusqu'à son renversement en 1986. Son règne fut marqué par la corruption et l'utilisation de milices privées, les “tontons macoutes”, de triste réputation. Jean-Claude Duvalier maintient un train de vie fastueux, incluant un mariage ayant coûté, en 1980, deux millions de dollars américains, et accumule des millions de dollars en s'impliquant dans le trafic de drogue ainsi que d'organes ou de corps d'Haïtiens morts. Les relations entre Haïti et les États-Unis s'améliorent sous la présidence de Duvalier-fils, pour plus tard se détériorer sous l'Administration Jimmy Carter, puis pour seulement s'améliorer sous Ronald Reagan, notamment à cause de l'anticommunisme de la famille Duvalier. Mais en 1986, Jean-Claude Duvalier est lâché par les États-Unis, alors que le mécontentement populaire contre son régime s'accroît. Confronté à la révolte, Jean-Claude Duvalier est contraint de quitter son pays et se réfugie en France. Le 16 janvier 2011, il revient à Haïti, après 25 ans d'exil, en déclarant qu'il revient “pour aider le peuple haïtien”. Le jour suivant, il est arrêté par la police haïtienne, faisant face à de possibles accusations de détournement de fonds. Le 18 janvier, Jean-Claude Duvalier est accusé de corruption. Il lui est interdit de quitter le pays en attendant son procès à Portau-Prince. Après trois refus de comparaître, il se présente pour la première fois devant la cour d'appel de Port-au-Prince, le 28 février 2013. Puis, en février 2014, la cour d'appel de Port-au-Prince a finalement décidé que Jean-Claude Duvalier pouvait être jugé pour “crimes contre l'humanité”, estimant les faits “imprescriptibles”. Mais en octobre de la même année, Jean-Claude Duvalier meurt d'une crise cardiaque sans avoir pu être jugé.
MOI, FILS OU FILLE DE PRÉSIDENT
Fils, filles ou frères de présidents de la République, même s’ils n’ont pas pu accéder au poste de leur père, ils ont néanmoins occupé, malgré eux, la scène médiatique ou judiciaire.
Karim Wade (Sénégal)
Karim Wade est le fils d’Abdoulaye Wade, ancien président de la République. Dans le cadre de son DESS, il a effectué son stage de 6 mois à Paris, à la Société de banque suisse qui lui propose dans la foulée un poste de cadre au département Fusion-Acquisition, qu'il occupe pendant un an, avant d'être recruté à Londres par la banque d'affaires UBS Warburg, une filiale de l'UBS (en 1998 la Société de banque suisse fusionne avec l'Union de banques suisses pour former l'UBS). Ses activités se situent dans le secteur des mines, dans le conseil à plusieurs gouvernements africains, mais aussi en relation avec des sociétés multinationales telles que De Beers (diamants), anglo-américain (mines) ou Texaco (pétrole).Après l’accession de son père à la magistrature suprême, il effectue de fréquentes navettes entre Londres et Dakar, puis décide, en 2002, de s'installer au Sénégal pour travailler dans l'Administration de son père. Jusque-là chargé de dossiers plutôt techniques, Karim Wade franchit une étape, lorsqu'en juin 2004, il est nommé président de l'Agence Nationale de l'Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI), avec pour mission de préparer et d'organiser le onzième sommet de l'OCI devant se tenir les 13 et 14 mars 2008 à Dakar. Il est nommé conseiller personnel du président de la République, chargé de la mise en œuvre de grands projets, avant de gravir les échelons, les uns après les autres. Au plus fort de son hégémonie, le ministre d’Etat Karim Wade a eu à cumuler les ministères des Infrastructures, de la Coopération internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports aériens et de l’Énergie. Ce super-ministère lui a valu le surnom de “ministre du ciel et de la terre”. Candidat malheureux à l'élection municipale de Dakar en 2009, accusé par l’opposition et la clameur publique d’être le principal bénéficiaire d’un “projet de dévolution monarchique du pouvoir”, Karim Wade est revenu de son propre gré au Sénégal pour se mettre à la disposition de la justice de son pays. Jugé par une cour spéciale, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), il est incarcéré à partir de 2014 pour “enrichissement illicite et détournements de fonds” et gracié en 2016 par le président de la République, Macky Sall, tout en restant condamné à payer une amende de 138 milliards de francs CFA. Aussitôt élargi de prison, Karim Wade est conduit à l’aéroport, pour être exilé à Doha, à bord du jet privé du procureur général de Qatar. Maintenant, aussi surréaliste que cela puisse paraître, Karim Wade a eu droit à un plaidoyer de “l’avocat de la défense” Macky Sall, alors Premier ministre du président Abdoulaye Wade : “On ne peut pas refuser à Karim Wade qui est un Sénégalais comme n’importe lequel des Sénégalais, ce n’est pas par ce qu’il est de teint clair qu’il n’est pas Sénégalais. C’est Karim Meïssa Wade, il s’appelle, fils de son père. Pour quoi il n’aurait pas droit à assumer une fonction publique au Sénégal. Dans un passé très récent, le président Senghor avait son neveu dans le gouvernement, ça n’a pas choqué. Adrien Senghor était son fils, il a fait un travail, il n’y a pas eu de problème. Le président Diouf avait son propre jeune frère dans le gouvernement. Nous n’avons jamais remis en cause ce principe, ce n’est pas parce qu’on est jeune frère du président de la République ou on est fils d’un président qu’on ne peut pas travailler dans son entourage. C’est un faux problème.
Aliou Sall (Sénégal)
Frère cadet du président Macky Sall, Aliou Sall, ancien journaliste pigiste qui noircissait les colonnes du canard WAL FADJRI où il touchait tout juste 50 F CFA la ligne, d’après les révélations de feu-Sidy Lamine Niasse, et qui a eu à travailler après au Bureau économique de l’ambassade du Sénégal en Chine, sous le magistère du président Abdoulaye Wade est, aujourd’hui que son grand frère est devenu le chef de l’Etat du Sénégal, l’un des plus grands cumulards du pays à côté de Mamadou Racine Sy. Aliou Sall est le maire de Guédiawaye, président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qui est l’actionnaire principal du pavillon aérien sénégalais Air Sénégal, administrateur à la Banque de Dakar (BDK), directeur général de Sahel Aviation. Ouf ! Excusez du peu. Aliou Sall, inconnu au bataillon avant que Macky Sall ne soit devenu chef de l’Etat du Sénégal, est un personnage très controversé, aujourd’hui très encombrant pour son grand frère de président de la République, car empêtré dans plusieurs affaires scabreuses. En février 2016, réagissant aux accusations de Birahim Seck du Forum Civil le soupçonnant de blanchiment d’argent avec la constitution de la Banque de Dakar (BDK), coïncidant “miraculeusement” avec la découverte d’hydrocarbures au Sénégal, Aliou Sall avait pété un câble : “Quand Birahim Seck dit que la Banque de Dakar (BDK) appartient à Timis Corporation, il a menti. Il ne peut apporter de preuves sur ses allégations. Ce sont des mensonges. C’est lâche”. Les accusations portées contre Aliou Sall dans l’affaire PETROTIM dans le cadre de contrats de recherche de partage de production entre l’Etat et PETROTIM pour les blocs Cayar off-shore profond et Saint-Louis off-shore profond sont très graves : corruption, concussion, conflit d’intérêt, délit d’initié. Après avoir plastronné et crié sur tous les toits qu’il allait déposer une plainte contre la journaliste Mayeni Jones, auteure du fameux reportage et son employeur, BBC, Aliou Sall s’est par la suite dégonflé comme un ballon de baudruche percé, en décidant finalement de faire un recours non juridictionnel par voie de requête auprès du médiateur de la chaine britannique.
Alaa Moubarak (Egypte)
Le “golden boy” et sémillant Alaa Moubarak est un homme d’affaires égyptien et l’aîné des deux fils du président égyptien déchu, Hosni Moubarak, et de sa femme, Suzanne Moubarak. Il se tient “sous le radar”, contrairement à son plus jeune frère, Gamal, et ne tente pas la politique, préférant les affaires. Alaa Moubarak est condamné à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d'euros de fonds publics alloués à l'entretien des palais présidentiels. Alaa Moubarak est cité dans l'affaire des Panama Papers en avril 2016. Le 15 septembre 2018, il est arrêté en compagnie de son frère Gamal Moubarak et cinq autres personnes. Ils sont accusés de “manipulations boursières” effectuées lors de transactions de titres de la banque Al Watany Bank of Egypt. En effet, ils auraient réalisé, lors de ces transactions, des profits illégaux de 500 millions de livres égyptiennes (25 millions de dollars). Le 20 septembre, un tribunal égyptien a ordonné sa libération conditionnelle contre le payement d'une caution de 100000 livres égyptiennes
«IL EST TEMPS QUE LES SYNDICATS REPRENNENT L’INITIATIVE FACE AUX PREDATEURS DE LA REPUBLIQUE»
Selon le député Mamadou Lamine Diallo, «Macky Sall s’attaque aux travailleurs», à travers cette la loi des finances rectificative, et «laisse Franck Timis empocher 150 milliards».
Le vote de la loi des finances rectificative est au cœur de la question économique de la semaine du leader du Mouvement «Tekki». Selon le député Mamadou Lamine Diallo, «Macky Sall s’attaque aux travailleurs», à travers cette la loi des finances rectificative, et «laisse Franck Timis empocher 150 milliards». «C’est parti. L’Assemblée de BBY a donné le feu vert pour les mesures d’ajustement structurel des finances publiques. Ce que Macky ne dira jamais en public, c’est qu’il est à la recherche de plus de 1000 milliards d’arriérés intérieurs.
Le paiement de la dette extérieure est menacé, c’est la raison pour laquelle en échange de 245 milliards d’aides budgétaires de la part de la Banque mondiale, l’AFD et la BAD, Macky Sall augmente les taxes et coupe les dépenses», souligne-t-il. Avant de poursuivre : «Résultat des courses : ce sera le chômage et la hausse du coût de la vie. Les prix vont augmenter. Le peuple travailleur ne doit pas l’accepter. Il n’est pas responsable des errements du PSE et des mauvais choix économiques de Macky Sall».
Pour Mamadou Lamine Diallo, «il est temps que les syndicats, souvent signataires des Assises nationales, reprennent l’initiative face à l’Association des prédateurs de la République, Aakimo petrolu rewmi (APR)». Sur le dossier des ressources naturelles, le chef de file de «Tekki» trouve «bizarre» que «Kosmos reçoit de BP pour ses 30%, 97,2 milliards en cash, bien moins que Timis». «C’est un jeune patriote sénégalais de la finance qui a attiré mon attention. Ainsi, pour 30% des parts de Kosmos dans les blocs gaziers de St-Louis et de Cayar, BP a payé cash 162 millions de dollars en octobre 2017, 97,2 milliards environ. Or, pour l’acquisition des 30% de Timis Corporation, BBC a annoncé un paiement cash de 250 millions de dollars en 2017 de la part de BP, soit 150 milliards environ. Ce que ne veut pas reconnaître clairement le gouvernement. Alors pourquoi cette différence de 88 millions de dollars, 52,8 milliards? Environ 30% ?
A qui cela profite ?», soutient Mamadou Lamine Diallo. En attendant, il estime que «cet argent reçu par Timis Corporation doit être taxé, il dégage une plus - value nette et le ministère des Finances ne peut plus arguer de la phase exploration pour ne plus agir». «Timis sort de l’affaire et laisse BP à 60%, Kosmos 30% et Petrosen 10%. En attendant, il devient clair que Macky Sall défend Franck Timis. On ne peut pas mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence en défendant les intérêts de Franck Timis. M le Président, on ne vous demande pas d’être ‘spécialiste’ du pétrole, mais de défendre les intérêts du Sénégal face à Franck Timis, conformément à votre serment inscrit dans la Constitution», conclut-t-il.
KARA PROPOSE À MACKY DE FAIRE DE IDY UN VICE-PRÉSIDENT
De l’avis du guide du PVD, «une alliance entre ces deux leaders politiques, entraînera inéluctablement une stabilité sociale. Tous les deux ont une expérience qui peut être bénéfique à l'émergence du pays»
«Je ne saurais reconnaître les défauts d'une personne qui rend grâce à Cheikh Ahmadou Bamba, comme je le fais. Je considère aussi cette même personne comme le meilleur de ses semblables. J'accorde plus d'estime à un homme qui rend grâce au sauveur de l'humanité qu'à celui qui s'abstient de le faire.
Celui qui extériorise cette reconnaissance ne peut bénéficier que de plus de considération de ma part que celui qui le fait discrètement», indique le leader de «Hizbul Haqq». Cheikh Ahmadou Kara Mbacké ajoute : «L'affection que je porte au Président Macky Sall (président de la République du Sénégal) et à Idrissa Seck (président du parti Rewmi) est essentiellement basée sur le fait qu'ils ont tous les deux manifesté publiquement leur attachement à Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul. Pour cette raison, je souhaite qu'ils s'associent pour travailler ensemble, Macky Sall en qualité de président de la République, et Idrissa Seck en qualité de Vice-président».
De l’avis du guide du PVD, «une alliance entre ces deux leaders politiques, entraînera inéluctablement une stabilité sociale. Tous les deux ont une expérience qui peut être bénéfique à l'émergence du pays». «Au cas où le président de la République, Macky Sall, accepterait cette proposition», Cheikh Ahmadou Kara Mbacké estime qu’«il est certain que la majeure partie des acteurs politiques qui œuvrent pour l'intérêt général apprécieront positivement sa décision».
ALIOUNE SARR ANNONCE UN PLAN MARSHALL CONTRE LE BRADAGE FONCIER
Le phénomène n’épargne pas les abords immédiats du lac Rose
Dans le cadre de la série de visites de prise de contact avec les acteurs du secteur, le ministre du Tourisme et des Transports aériens s’est rendu, ce lundi après-midi, au lac Rose, site touristique en bordure de mer dans la commune de Tivaouane Peul Niague département de Rufisque. L’occasion pour Alioune Sarr d'appeler populations et autorités locales à faire preuve de civisme et de responsabilité pour préserver l’environnement autour du lac Rose. La boulimie foncière n’épargne pas les abords immédiats du lac Rose. Des constructions anarchiques accentuées par l’abattage des filaos et l’écrêtage des dunes qui, selon Amadou Bocoum, président du syndicat d’initiative, constituent des facteurs favorisant l’avancée de la mer et empêchent toutes activités touristiques dans les abords du lac Rose.
Pour le ministre Alioune Sarr, il faut un plan Marshall en collaboration avec le département de l’environnement pour stopper les constructions anarchiques entre la mer et les abords immédiats du lac Rose. «Nous ne devons pas privilégier les constructions au détriment de l’environnement. Nous devons préserver les atouts exceptionnels du lac. Si nous ne faisons pas attention à ce bijou qui est le lac Rose nous laisserons une mauvaise trace pour l’histoire», a alerté le ministre.
Au terme d’une tournée au village artisanal et dans le village de Benoba, il a invité populations riveraines et autorités locales à faire face aux défis du développement. Une démarche inclusive qui, soutien-t-il, permettra à la tutelle d’assoir la stratégie du gouvernement pour la promotion du tourisme. «Nous allons voir comment faire pour amplifier le niveau de reboisement autour du lac pour éviter que des constructions sauvages remettent en cause l’éco système que nous avons ici. Il ne faut pas que les gens se fassent d’illusion. Si ces filaos disparaissent les populations ne resteront pas longtemps ici», prévient Alioune Sarr qui annonce un comité local de développement, ce mardi, pour faire ressortir les atouts du lac.
Dans cette perspective de valorisation de l’offre touristique et de la promotion de la destination Sénégal il a demandé à exploiter la synergie entre le tourisme et le transport aérien avec l’avènement d’Air Sénégal Sa. Une approche, prônée par les responsables de la Sapco, qui, au niveau des six pôles touristiques, compte sur la modernisation et l’aménagement paysagé des sites touristiques qui soit attractif. Dans le même registre, le ministre a décrié l’absence de connexion wifi sur ce site qui pourtant accueille des milliers de visiteurs étrangers dans l’année. «Une bonne intelligence commerciale serait de mettre ici une plateforme internet haut débit. Il nous faut une promotion de la destination du Sénégal en utilisant le digital pour être en contact direct avec les tours opérateurs», a conclu Alioune Sarr qui promet de s’en ouvrir aux opérateurs téléphoniques.