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15 août 2025
ABDOU LATIF COULIBALY MONTE AU FRONT
Pour sa première sortie en sa qualité de porte parole du président de la République, l'ancien ministre de la Culture s’est mis dans la peau du fervent défenseur d'Aliou Sall
Pour sa première sortie en sa qualité de porte parole du président de la République, Abdou Latif Coulibaly s’est mis dans la peau du fervent défenseur du frère du locataire du Palais. En effet sur les ondes de la radio Rfm, il a vertement attaqué les détracteurs du désormais ex directeur général de la Cdc, Aliou Sall qui pour laver son honneur a juré la main sur le Coran.
«Je me pose la question de savoir: est-ce qu’un seul des accusateurs de Aliou Sall a le courage de mettre sa main sur la Coran, ou sur la bible, pour dire ‘‘ce que je dis sur Aliou Sall je le jure sur Dieu que c’est vrai’’. Je ne crois pas qu’ils aient le courage », a-t-il déclaré sur la Rfm sans manquer de tresser des lauriers au maire de Guédiawaye.
«Je retiens le courage de l’homme et sa détermination à expliquer son innocence de la façon la plus claire. Et également de balayer les accusations portées contre lui. Quand vous êtes un homme de foi, il faut avoir le courage et la détermination et être sûr de vous pour prendre votre main et de jurer le Coran, sur la bible ou sur la Tora», a déclaré Abdou Latif Coulibaly sur les ondes de la radio Rfm.
TOTAL MIS EN DEMEURE POUR SES ACTIVITÉS EN OUGANDA
Le géant pétrolier français veut exploiter 400 puits de pétrole sur six champs dans un parc national protégé et construire le plus grand oléoduc du monde
Les populations locales sont expulsées dans des conditions dénoncées par les ONG. Celles-ci envisagent de porter plainte au nom du devoir de vigilance.
Total mis en demeure, acte II. Après l'avoir été par plus d'une dizaine de collectivités territoriales françaises la semaine passée pour son inaction climatique, le géant du fossile est de nouveau mis en demeure par six associations pour ses activités, cette fois-ci, en Ouganda. Total y travaille sur un vaste projet d'extraction de pétrole – 400 puits sur six champs situés dans un parc national protégé – et le plus grand oléoduc “chauffé” du monde – 1 445 kilomètres pour apporter le pétrole jusqu’à l’océan Indien via la Tanzanie.
La prochaine étape pourrait bien être le tribunal. L’Ouganda n’a estimé que récemment, en 2006, ses réserves pétrolières. Celles-ci s’élèvent à 1,7 milliard de barils au moins, ce qui pourrait classer le pays aux alentours de la 30e place des producteurs mondiaux. Ces réserves se trouvent cependant dans le parc national de Murchison Falls, grand de 4 000 km2. Interrogé récemment sur le risque environnemental d’opérer dans cette réserve, le groupe assure pouvoir laisser à son départ “un environnement dans un meilleur état que celui qu’il a trouvé”. “Les opérations couvriront moins de 0,1 % de la superficie du parc”, ajoutait Total. Mais six associations sont loin de partager l’optimisme de la firme. Les ONG françaises Survie et Les Amis de la Terre, ainsi que quatre associations ougandaises (AFIEGO, CRED, NAPE/Amis de la Terre Ouganda et NAVODA), ont envoyé lundi une mise en demeure au siège de Total, à La Défense. Elles reprochent au géant pétrolier de ne pas respecter les dispositions de la loi sur le devoir de vigilance des entreprises, adoptée par la France en 2017.
Selon cette loi, les grandes multinationales sont tenues de publier chaque année, dans leur rapport annuel, un plan de vigilance cartographiant les risques aussi bien sur les droits humains que sur l’environnement que font peser les activités de leurs filiales et même de leurs sous-traitants. Ce plan de vigilance doit être suffisamment précis. Et surtout, il doit être accompagné d’actions destinées à empêcher, prévenir, ou endiguer ces risques. C’est là que le bât blesse. Selon les ONG présentes mardi 25 juin à une conférence de presse à Paris, le plan de vigilance de Total publié au printemps 2019, au moment de la parution de son rapport annuel 2018, est incomplet et flou. Or les ONG ont relevé, en Ouganda, des “violations ou graves risques de violations des droits humains” de la part de la filiale à 100 % de Total sur place (immatriculée aux Pays-Bas…) et de deux sociétés sous-traitantes.
Dans un accord avec le gouvernement, Total s’est en effet engagé à racheter les terres des paysans expulsés pour laisser place aux champs pétroliers puis, dans un avenir proche, au parcours de l’oléoduc. Mais sur place, les paysans sont expulsés avant même de recevoir une compensation, avec interdiction de revenir à leurs champs. Cette situation entraîne une impossibilité de subvenir aux besoins de leur famille, une déscolarisation, voire des problèmes de famine. Selon Me Julie Gonidec, avocate de Survie, la mise en demeure a deux buts : obliger Total à compléter son plan de vigilance, et obtenir la mise en œuvre effective de ce plan. Total a trois mois pour répondre aux ONG et agir en conséquence. Dans le cas contraire, le juge des référés du TGI de Nanterre sera saisi. “On espère vivement que les juges se saisissent de cet instrument juridique”, a commenté Me Gonidec. Une telle saisie serait en effet une première, puisque la loi de 2017 ne la rendait possible qu’à partir des plans de vigilance publiés en 2019.
Juliette Renaud, des Amis de la Terre, l’une des ONG à avoir le plus bataillé pour obtenir la loi de 2017, regrette que “la charge de la preuve continue de peser sur les victimes”. Les ONG ont cependant de solides arguments à faire valoir dans ce cas d’espèce. Présent mardi à la conférence de presse, Dickens Kamugisha, avocat, directeur exécutif de l’association AFIEGO, a détaillé : six millions de personnes vivent de cette région de pêche et d’agriculture ; dans son étude d’impact, Total estime que 50 000 personnes doivent être déplacées. “Mais les gens doivent accepter les compensations proposées car un système de “cut off date” risque sinon de leur faire tout perdre”, a ajouté Dickens Kamugisha.
Les ONG ont précisé avoir des témoignages concrets dans leur dossier, mais ne pas pouvoir les rendre publics pour des raisons de sécurité. Celles-ci ont en effet beaucoup de mal à travailler sur place. Un “poste de police pétrolière” (des policiers ougandais qui ne semblent être qu’au service de l’industrie pétrolière) a été mis en place à l’entrée du futur site, juste en face des bureaux du sous-traitant de Total chargé de procéder au rachat des terres. Ce poste sert de filtre en intimidant ONG et habitants sur place. Les premières peuvent difficilement travailler, les seconds n’osent pas parler. Ailleurs dans le pays, le travail des ONG est également mis à mal. Dickens Kamugisha a raconté des attaques de bureaux la nuit par la police gouvernementale, le vol d’ordinateurs, etc. “Nos partenaires menacés d'arrestation, c’est une situation très difficile”, a résumé Juliette Renaud. Les ONG ont bien tenté de se tourner vers la justice ougandaise, sans plus de succès.
La Constitution de 2015 oblige certes à compenser les terres saisies avant les expulsions, mais ce n’est pas le cas ici. “Nous avons fait un recours en 2014 devant la Cour suprême d'Ouganda mais l'affaire toujours pas audiencée et en attendant les gens n'ont rien”, a expliqué Dickens Kamugisha. Quant au dialogue avec Total, il est lui aussi plus que limité. “On a essayé de dialoguer, d'avoir des réunions, avant l'approbation de l'étude d'impact, mais ils nous ont ignorés, tout comme le gouvernement”, a déploré l’avocat ougandais. Les ONG ont obtenu la publication du premier “plan de réinstallation” (resettlement action plans, RAP), mais pas les suivants. Or ce premier plan montre que “les taux d’indemnisation des cultures sont sous-évalués par rapport à leur valeur réelle”, selon le dossier des ONG. Les risques pour les droits humains pourraient également concerner le voisin de République démocratique du Congo. La région qui jouxte l’Ouganda est particulièrement instable politiquement. Or le projet prévoit de mettre en place des forages horizontaux sous le lac Albert, qui est partagé par les deux pays, pouvant donc donner le sentiment que les Ougandais prennent le pétrole congolais. Le lac Albert est également concerné par les risques environnementaux qui pèsent sur le projet. Total insiste sur le fait que le premier puits est à 15 km du lac, mais de l’eau va être pompée et donc devoir être transportée. En outre, le projet nécessite le passage, sous le Nil, d’un oléoduc. En cas d’accident, c’est tout l’est de l’Afrique qui pourrait être affecté.
Enfin, le parc national de Murchison Falls compte des espèces protégées et est classé en zone humide d’importance internationale, importante pour la conservation des oiseaux, connue pour abriter des espèces rares, vulnérables et menacées. Le parc dans son ensemble abrite plus de 500 espèces d’animaux – différentes antilopes, lions, éléphants, hippopotames, phacochères – dont certaines menacées, comme la girafe de Rothschild. À cette heure, on ne sait même pas combien l’exploitation pétrolière est susceptible de rapporter à l’Ouganda, dont le PIB s’élevait en 2018 à 28,36 milliards de dollars (730 dollars par habitants) – à mettre en regard de la capitalisation boursière de Total, évaluée à 130 milliards d’euros environ début 2019.
Le gouvernement ougandais affirme que 80 % des gains iront au pays, mais les ONG sont échaudées par un épisode précédent, lorsque les entreprises ont refusé de payer les taxes normalement dues à l’occasion de rachats de titres. Les services juridiques de Total ne devraient pas chômer ces prochaines semaines. À ces deux mises en demeure s’ajoute en effet une demande de Greenpeace, adressée au gouvernement pour exiger que celui-ci sache d’où proviendra l’huile de palme importée par Total pour sa plateforme de La Mède (Bouches-du-Rhône). L’objectif de l’ONG est de déterminer l’impact de ces importations sur les forêts d’Asie du Sud-Est. Europe, Afrique, Asie : trois continents sur lesquels évolue Total, trois continents où l’activité de l’entreprise est contestée.
"NOUS DEVONS RESTER VIGILANTS"
Bacary Samb, directeur de Timbuktu institute insiste sur la nécessité de raffermir les liens entre les différentes confréries
«Nous devons rester vigilants»et raffermir les liens entre les différentes confréries qui constituent un ciment social dans ce pays qui ne connaît pas des différends religieux. Bacary Samb, directeur de Timbuktu institute, se dit néanmoins «rassuré», car les ressorts sont là pour juguler cette menace. «Je suis très rassuré. Quand je vois des personnalités religieuses, des jeunes très investis dans le domaine comme Cheikh Tidiane Sy Al Amine, Serigne Abdou Aziz Mbacké, ce lame rassure», a expliqué M. Samb, membre du Comité scientifique du colloque plaidoyer pour le dialogue inter religieux qui s’est ouvert hier à Dakar.
«Ce sont des gens mal intentionnés qui veulent semer la zizanie entre les confréries qui font cela. Je pense que dans la pensée de Cheikh Ahmadou Bamba et dans celle de El hadji Malick Sy, tous appellent à une concordance, une convergence de vues», a-t-il ajouté lors de ce colloque qui a pour thème«Religion et développement économique». Samba Sy, ministre du Travail, du dialogue social et des relations avec les institutions, analyse cette nouvelle tendance à l’aune de changements de la société. Il dit : «Nous sommes dans un monde qui est entrain de changer radicalement de base. Il est important que nous parlions en tant que Sénégalais, mais aussi citoyens du monde pour essayer d’explorer les hypothèses les meilleures, afin que les progrès qui s’annoncent à l’horizon le soient dans le plein sens du terme.»
Le ministre du Travail, du dialogue social et des relations avec les institutions met en garde contre les menaces : «Autour de la question religieuse et celles économiques, il y a un cercle de feu qui est en train de se rétrécir. Et il est important que nous nous mettons dans la tête que nous ne vivons pas sur une sorte de planète isolée du reste de la sphère de l’univers.» Selon lui, «nous sommes concernés par ce qui se joue et se trame un peu partout. Et une initiative de cette nature a le mérite de mettre ensemble des chercheurs, des hommes religieux, des agents économiques pour leur dire : réfléchissons ensemble, essayons de tirer le meilleur parti de l’humanité». Quid de l’apport des religieux dans le développement économique ? M. Sy estime que la religion, «si elle est entendue au sens véritable qui est le sien, elle ne peut qu’être profitable». Mieux, il poursuit : «Une religion bien entendue et bien comprise peut aider au développement et contribuer à renforcer les performances économiques.»
Pour Thomas Volk, représentant résident de la Fondation Konrad Adenauer, le Sénégal est un modèle dans la sous-région et même à travers le monde pour sa cohabitation religieuse et sa cohésion sociale. C’est cette raison même qui les a poussés à inviter des représentants de la société civile, des religions différentes et des structures étatiques pour discuter des défis du développement.
YAHYA JAMMEH RATTRAPÉ PAR DES AFFAIRES DE VIOLS
Après 18 mois d’enquête, l’organisation Human Rights Watch accuse l'ex-président gambien de violences sexuelles. L’ancien homme fort de la Gambie, qui a régné durant 22 ans, est soupçonné d’avoir mis en place un véritable système pour abuser de jeunes fem
Ce sont de graves accusations que Human Rights Watch publie ce mercredi 26 juin. Après 18 mois d’enquête, l’organisation accuse Yahya Jammeh de violences sexuelles. L’ex-président gambien, qui a régné durant 22 ans, est soupçonné d’avoir mis en place un véritable système pour abuser de jeunes femmes.
Trois victimes témoignent, mais également des proches de l’ex-président dans cette enquête de Human Right Watch. L'une des victimes qui accuse Yahya Jammeh est Toufah Jallow. En décembre 2014, elle vient d’avoir 18 ans lorsqu’elle remporte le concours de Miss Gambie. Yahya Jammeh demande à la rencontrer, explique-t-elle. Plusieurs fois.
Argent, ordinateur, eau courante dans la maison familiale, le président multiplie les cadeaux, prépare le terrain pour arriver à ses fins, selon le témoignage de la jeune femme : « À ce moment-là, il m’a demandé s’il pouvait m’épouser, raconte Toufah Jallow. J’étais très naïve. Je pensais que je pouvais refuser son offre et continuer mes études. Donc, j’ai dit non. »
En disant non, Toufah Jallow va provoquer la colère de Yahya Jammeh, poursuit-elle. Il oblige alors la jeune femme à revenir à la présidence en juin 2015. « Yahya Jammeh m’a invitée au palais, encore une fois. J’ai alors commencé à pleurer, à le supplier et à m’excuser, mais cela ne lui a rien fait», détaille Toufah Jallow.
« Il a frotté son sexe sur ma figure et il m’a forcée à me baisser. J’ai essayé de me débattre et il m’a injecté alors une seringue. Il m'a sodomisée et il m’a dit des choses pour que je regrette de l’avoir rejeté, de lui avoir dit non dès le départ. » Toufah Jallow appelle les autres victimes à raconter les abus de Yahya Jammeh. Elle sera pour sa part entendue prochainement à Banjul par la Commission vérité et réconciliation.
Un système Yahya Jammeh révélé par des ONG
Selon Human Right Watch et Trial, Yahya Jammeh avait mis en place tout un service de protocole bien huilé. Reed Brody, conseiller juridique à HRW, explique comment fonctionnait ce système : « Yahya Jammeh avait tout un système, presque un harem, des femmes qui travaillaient au palais présidentiel, mais dont le vrai boulot, c’était de coucher avec lui. »
« Il allait par exemple à des réunions, à des meetings publics, et il disait à ses collaborateurs : «Je veux celle-là», relate-t-il. On a interviewé huit personnes qui travaillaient dans sa protection rapprochée ou au palais présidentiel, qui nous ont expliqué comment, en fait, il sélectionnait lui-même les jeunes femmes pour assouvir ses fantasmes sexuels. »
Une culture du silence
En Gambie, sur les près de 700 dossiers, pas un seul ne mentionne une agression sexuelle de Yahya Jammeh au Centre des victimes. Pourtant, des histoires sont connues, certaines sont sorties dans la presse. Le problème est le même au bureau des affaires féminines de la Commission vérité et réconciliation.
Sa responsable Yadicon Njie Eribo explique : « Ce sont des histoires que l'on entend ici où là, mais on espère que les victimes vont prendre la parole et expliquer leur histoire pour qu'on puisse mener des enquêtes. »
Les témoignages des victimes sont durs à recueillir, à cause d'une culture du silence dans ce petit pays où tout le monde peut se croiser. Fatou Baldeh, présidente d'une association féministe, décrit ce que peuvent subir certaines victimes ayant témoigné :
« J'ai discuté avec des femmes qui ont été abusées sexuellement par des hommes très puissants sous Jammeh. Mais pour ces femmes qui osent témoigner publiquement du viol qu'elles ont subi, les conséquences peuvent être très graves. »
« Ces femmes peuvent être discriminées, abusées, ces femmes peuvent être contraintes de divorcer ou être rejetées par leur famille. Il y a un grand de nombre de facteurs qui expliquent le silence des victimes », ajoute-t-elle.
Pour le moment, une dizaine de femmes seulement sont venues témoigner devant la Commission vérité et réconciliation qui achève sa cinquième session d'auditions.
DISCUSION AUTOUR DES POLITIQUES LINGUISTIQUES DES ÉTATS
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) veut élaborer avec les Etats de l’espace francophone du sud des grilles d’analyse et de compréhension des politiques linguistiques
On parle d’aménagement d’une politique africaine linguistique, alors que les Etats peinent à en établir au niveau national. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) veut élaborer avec les Etats de l’espace francophone du sud des grilles d’analyse et de compréhension des politiques linguistiques, mais aussi des outils d’aide à la décision par rapport à ces champs nouveaux. Un séminaire s’ouvre dans ce sens à Dakar.
La question des langues est souvent assimilée à l’éducation, spécifiquement au système scolaire et à la formation dans les pays africains, alors qu’elle est beaucoup plus culturelle. C’est ce qui fait que les politiques linguistiques développées depuis des décennies n’ont pas vraiment eu les résultats escomptés. Encore qu’on se demande réellement s’il y a eu des politiques culturelles. Il y a deux ans, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a lancé une offre de coopération pour l’accompagnement des Etats dans la formation et la diffusion de politiques linguistiques. “Nous avons constaté que la langue joue un rôle extraordinaire dans la culture (…) la langue est un élément de culture et de différenciation des cultures (…) Quand nous avons lancé cet appel, nous nous sommes aperçu que les Etats ne comprenaient pas du tout cette logique de langue globale et globalisante. Ils comprenaient la langue dans l’éducation. Nous avons reçu juste quelques réponses, mais ce n’était pas ce qu’on attendait’’, explique la directrice de la langue française, culture et développement à l’OIF. En compagnie d’experts de l’OIF, elle a fait face à la presse, hier, à Dakar.
Aujourd’hui, pour faire comprendre aux Etats l’appel de l’OIF, il est initié une série d’ateliers régionaux sur l’aménagement linguistique. En effet, “nous nous sommes dit que ce serait bien d’organiser des ateliers régionaux avec les personnes qui s’occupent normalement d’aménagements linguistiques dans les pays pour échanger avec elles, avoir une compréhension de c’est quoi une politique linguistique, c’est quoi l’aménagement linguistique, quel est le lien entre langue et culture. A partir de là, nous leur donnerons des grilles d’analyse et de compréhension de l’importance dans le développement d’une politique linguistique’’, explique Youma Fall.
Cela peut paraître trivial. Mais, au fond, il est plus qu’important. Linguiste et expert de l’OIF, Patrick Daouda estime que les politiques menées depuis 60 ans n’ont pas eu de résultats conséquents. “Il y a très peu de pays africains qui peuvent se prévaloir de politique linguistique conséquente. Si tel était le cas, on n’assisterait pas à un recul drastique de la diversité culturelle en Afrique’’, apprécie-t-il. On peut espérer que les choses changent avec la démarche instaurée par l’OIF. “L’approche de l’OIF est novatrice. Ici, il ne s’agit pas de présenter un catalogue de recommandations dont on ne sait pas qui en sera le maitre d’œuvre. Cette fois, au lieu d’aller du haut vers le bas, on va aller du bas vers le haut, afin d’avoir les résultats escomptés’’, explique M. Daouda.
Ainsi, il faudrait faire comprendre aux Etats que “la langue est un outil de développement, puisqu’elle permet de commercer’’, selon Mme Fall. Ils parlent de profit, en parlant généralement de culture, regrette-t-elle. “Lorsqu’on va en conférence budgétaire dans nos pays, les décideurs financiers nous disent souvent de manière un peu maladroite : quelle est la contribution des langues dans le PIB ? Cela peut se calculer autrement et non pas en le comptant comme cela peut être le cas pour le pétrole, mais eux, c’est comme ça qu’ils comptent et arbitrent. Les langues et les cultures auront toujours la part congrue. A cela s’ajoute le fait que beaucoup de nos décideurs, au plus haut niveau, n’y croient pas. Cela explique l’échec de nos différentes politiques’’, renseigne M. Daouda. Youma Fall pense qu’il est temps de penser la culture en termes de richesse qui englobe tout qu’en termes de profit.
Il est triste de voir que l’Afrique n’est plus le plus grand continent de la diversité linguistique. “Il y a énormément de remplacement linguistique et d’extinction linguistique. La tendance n'est pas prête de s’inverser’’, se désole Patrick Daouda. Mais, elle n’est pas irréversible. Il faudrait penser à l’aménagement du territoire. “Si la disparition de nos langues est un problème linguistique et socio linguistique, la solution est globale et passe par l’aménagement du territoire. En Afrique de l’ouest, la plupart des langues locales sont parlées dans les villages et provinces. Dans beaucoup de cas, ces villages et provinces disparaissent. Ce qui entraine la disparition des langues et des cultures’’, défend-t-il. “S’il n’y a pas de politique conséquente de déconcentration, de délocalisation, d’aménagement du territoire, les langues et les cultures ne survivront pas. La ville est une grande aspirante de la diversité linguistique. Certaines langues vont survivre, mais pas beaucoup’’, déclare-t-il.
« LA PRESSION RISQUE D’ÊTRE MAINTENUE SUR ALIOU SALL, MALGRÉ SA DÉMISSION »
Selon le spécialiste en Science politique, Maurice Soudieck Dione, le départ de l'ex-patron de la CDC ne l’épargnera pas des critiques, tant que cette affaire n’est pas tirée au clair
Fortement acculé dans l’affaire dite du “scandale à 10milliards de dollars’’ ébruité par la chaine britannique Bbc, Aliou Sall a finalement cédé à la pression populaire, en démissionnant de son poste de Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. Cette démission, selon le Dr en Science politique, Maurice Soudieck Dione, ne l’épargnera pas des critiques, tant que cette affaire n’est pas tirée au clair.
Cité au cœur du “scandale à 10 milliards de dollars’’ diffusé par la chaine britannique Bbc, le frère du président de la République, Aliou Sall a rendu avant-hier, sa démission de la tête de la Caisse des dépôts et consignations. Quelle lecture faites-vous de cette démission ?
Je crois que le régime en place, depuis l’éclatement de cette affaire, a multiplié les maladresses du point de vue communicationnel. Cela révèle un véritable malaise autour du problème Pétro-Tim, mettant en cause Aliou Sall, le frère du président de la République. En effet, depuis la sortie maladroite du Président Macky Sall sur cette affaire après la prière de la Korité, suivie le même jour du point de presse du gouvernement où Madame Ndèye Tické Ndiaye Diop qui en est le porte-parole est montée au créneau, jusqu’aux informations affirmées et maintenues du ministre-conseiller chargé de la communication de la présidence, El Hadj Hamidou Kassé, d’après qui la somme de 25 0000 dollars a été versée par Timis à Aliou Sall, pour payer une consultation dans le domaine agricole, il y aune véritable cacophonie, en ce sens qu’on rajoute de la confusion et de la nébulosité à une affaire déjà ténébreuse. Cette situation a stimulé les mobilisations politiques et citoyennes qui ont conduit à la démission de Aliou Sall.
Qu’est-ce que cela peut changer dans la situation actuelle où la pression est maintenue sur le régime ?
C’est un acte fort qui vise à apaiser la situation. En effet, le pouvoir est entrain de multiplier les actes politiques et communicationnels pour faire baisser la pression et la tension.
Cela peut-il participer à desserrer l’étau autour du président de la République, Macky Sall ?
Naturellement, c’est l’objectif recherché. L’idée, c’est de tenter de circonscrire et de contenir l’affaire, au mieux, pour qu’elle ne rejaillisse pas directement sur la personne du président de la République, Macky Sall, qui a signé les décrets d’approbation des contrats de Frank Timis, qui n’avait ni les capacités techniques ni les capacités financières pour mener à bien les activités d’exploration et d’exploitation, et qui était en relation d’affaires avec son frère Aliou Sall.
Cette démission fait en effet suite à la sortie du ministre en charge de la communication du président de la République, El Hadji Hamidou Kassé sur Tv5. Le régime ne cherche-t-il pas à couler le frère du président de la République pour se libérer de ce scandale ?
On peut avoir cette lecture qui consiste à vouloir protéger le président de la République de manière préventive et préemptive par rapport à cette affaire Pétro-Tim. On se pose alors la question des avoirs i la sortie jugée malencontreuse pour beaucoup ne relève pas d’une stratégie communicationnelle subtile, sciemment concoctée pour apaiser la situation et préserver le Président Sall. Car une constante se dégage dans la posture de Kassé : protéger à tout prix le Président, au point qu’on a parfois du mal à comprendre sa logique. Quand on parle de fuite d’un rapport de l’IGE commandité depuis 7 ans et non encore reçu parle destinataire, il met en cause l’existence légale du rapport, selon les procédures de l’IGE ! Quand Aliou Sall nie catégoriquement avoir reçu 250 000 dollars de Frank Timis, il considère qu’il a bel et bien reçu cette somme, constituant des honoraires pour une consultation en matière agricole ! Si on admet que ce n’est pas une stratégie de communication, mais des erreurs de bonne foi, cela reste troublant : vu l’intelligence et l’expérience de Kassé dans le domaine de la communication, peut-il se tromper de cette manière si flagrante et grossière ? En plus, il a persisté et assumé ses propos, en ajoutant qu’Aliou Sall n’a été nommé à la Caisse des dépôts et consignations que parce que le Président Sall a été mis dos au mur. À cela s’ajoute que la réorganisation de la communication au niveau de la présidence de la République crée également de l’ambiguïté : Kassé est certes déchargé de la communication du palais et remplacé par Seydou Guèye, mais il n’est pas destitué, il reste ministre-conseiller chargé des arts et de la culture. Au demeurant, la nomination d’un porte-parole du président de la République, permet de corriger cet impair qui a consisté pour le Président, dans cette affaire Pétro-Tim, à aller directement à l’assaut le jour de la Korité, après la prière ; dans une architecture institutionnelle où il a supprimé le poste de Premier ministre, qui servait de fusible pour donner au Président une posture de transcendance, et en même temps un bouc émissaire, en cas de crise. On se souvient que, lors du premier éclatement de cette affaire Pétro-Tim en 2016, c’est le Premier ministre de l’époque, Mahammad Boun Abdallah Dionne, qui est intervenu pour défendre les positions officielles. Au regard de tout ce qui précède, l’hypothèse consistant à vouloir préserver le Président dans ce scandale semble plus plausible
Que peut espérer Aliou Sall avec cette démission ?
Avec cette démission, c’est une bouffée d’oxygène pour Aliou Sall, mais cette affaire n’est pas encore terminée
Où est ce que cela peut le mener à présent ?
La pression risque d’être maintenue sur lui, car on s’achemine vers des élections locales, et il est le maire de Guédiawaye. L’affaire Pétro-Tim va-t-elle être élucidée d’ici à l’organisation de ces joutes électorales ? C’est la grande question qu’on se pose. Personnellement, j’ai l’intime conviction qu’elle ne sera pas éclaircie par le régime du Président Sall, vu le faisceau d’indices troublants qu’il y a autour de cette question politico-familiale et affairiste.
Pensez-vous que cette démission puisse le libérer des attaques dirigées contre lui, depuis l’éclatement de cette affaire ?
Cette démission ne l’épargnera pas des critiques, tant que toute la lumière ne sera pas faite. En plus, il faut ajouter que cette affaire dépasse le cadre d’une confrontation entre pouvoir et opposition; il y a une vaste mobilisation de forces sociales significatives, citoyennes pour une large part, au-delà des partis politiques donc, pour exiger la bonne gouvernance et la transparence notamment dans la gestion des affaires publiques en général, particulièrement des ressources naturelles.
Finalement, est-ce que la pression populaire exercée sur le régime, sur le président de la République et sur sa famille, n’est pas en train de faire ses effets ?
Naturellement que cette pression est en train de produire des effets. Aliou Sall avait dit qu’il ne démissionnera pas, il a démissionné. Le Président a réorganisé la communication du palais, en déchargeant El Hadj Hamidou Kassé, même si ce dernier reste aux affaires et à la présidence, en plus d’avoir ramené en renfort Abdou Latif Coulibaly et Seydou Guèye. À travers cette affaire, c’est la résurgence forte d’une demande sociale de transparence. Car, pendant la campagne présidentielle de février 2019, le régime en place avait mis en avant le bilan matériel, en estimant que c’était chimérique de parler de bilan immatériel ! Or, ce qui nous fait tenir ensemble dans le cadre d’un contrat social à durée indéterminée, ce sont des valeurs et des principes qui assurent le bon fonctionnement de l’État de droit, qui permet le respect des droits et libertés de tous, dans l’égalité et dans la légalité, et qui perpétuent la République, qui étymologiquement signifie « la chose de tous ». La République ne saurait donc être la chose de quelques uns, qui en usent et en abusent selon leur bon désir et leur bon plaisir, comme dans la jouissance d’une chose personnelle, au détriment des autres, dans un pays pauvre, où les services publics de la santé, de l’éducation, de la sécurité sont déliquescents, et où les jeunes sont désemparés quant à leurs perspectives de formation et d’insertion professionnelle et sociale.
Jusqu’où cette affaire peut-il le mener ?
Je ne sais pas où est-ce que cela peut le mener. En tout cas, il y a une forte demande sociale pour que cette affaire soit élucidée, parce que les ressources naturelles appartiennent de manière inaliénable au peuple sénégalais, et que les sommes avancées sont astronomiques.
Est-ce une manière de se mettre à la disposition de la justice sénégalaise ?
En principe, il pouvait être convoqué et entendu par la justice, même s’il n’avait pas démissionné de la Caisse des dépôts et consignations. Car, il n’est bénéficiaire d’aucune immunité ni privilège de juridiction. Il n’est pas député pour qu’on doive préalablement lever son immunité parlementaire avant toute action en justice, sauf en cas de flagrant délit; et il n’est pas membre du gouvernement ayant commis une faute liée à l’exercice de ses fonctions, justifiant au quel cas qu’il ne puisse être déféré que devant la Haute cour de justice. En réalité, la pression populaire, politique et citoyenne a été si forte, qu’Aliou Sall n’a pas eu d’autre choix que de démissionner.
Est-ce une stratégie pour mettre à l’aise le régime et son frère, le président de la République ?
Je ne pense pas que ce soit une stratégie. Car il avait clairement exprimé au début de l’affaire qu’il ne démissionnerait pas. S’il l’a fait, c’est qu’il a été poussé à bout !
ABDOULAYE BIBI BALDE ANNONCE UNE BANQUE POSTALE
Le Directeur général du groupe La Poste, Abdoulaye Bibi Baldé, a effectué hier une visite à la Direction de Poste Finance pour constater de visu le management de la structure.
Le Directeur général du groupe La Poste, Abdoulaye Bibi Baldé, a effectué hier une visite à la Direction de Poste Finance pour constater de visu le management de la structure. Après avoir fait le point de la situation, le directeur de Poste finances, Bassirou Wade, a soutenu que cette entité est confrontée à de nombreuses contraintes du point de vue institutionnel et organisationnel. elle connaît également des difficultés pour octroyer des prêts à ses clients.
«Poste finances au cours de son existence est confrontée à un certain nombre de contraintes qui peuvent êtres classées du point de vue institutionnel et organisationnel. Elle connait un frein en ce qui concerne le financement de son développement institutionnel. On peut citer l’absence d’autorisation à faire du crédit à la clientèle». En résumé, voilà les contraintes de Poste finances énumérées hier par Directeur Bassirou Wade devant Abdoulaye Bibi Baldé venu voir de visu la situation de la structure. «C’est ma première visite au niveau de la Poste finances. À l’issue de cette visite, nous avons eu une bonne présentation de la structure, de ses atouts et de ses contraintes. Conformément aux instructions du président de la République et à la mission qui nous a été assignée, nous allons très rapidement essayer de moderniser le groupe et d’innover», annonce le directeur général du groupe La Poste qui trouve l’innovation extrêmement importante dans un contexte de «concurrence», mais aussi de «difficultés économiques» au niveau du secteur. «Donc il est important de moderniser le groupe et de le réformer davantage.
Nous sommes très satisfaits parce qu’on voit que la politique du gouvernement est en train d’être mise en œuvre par Poste finances notamment au niveau de l’inclusion sociale. C’est un outil important dont nous disposions pour améliorer l’inclusion financière et lutter contre la fracture numérique. A travers le réseau de 300 bureaux et agences de Poste finance et de la Poste, on peut valablement occuper une place privilégiée dans cette stratégie d’inclusion financière et à terme de lutte contre la pauvreté», indique le maire de Kolda ;
A propos de l’absence d’autorisation pour faire du crédit à la clientèle, Abdoulaye Bibi Baldé a dégagé des pistes de solutions. «Nous allons travailler à avoir les agréments nécessaires au niveau de la Banque Centrale pour pouvoir faire du crédit. Le dispositif est en place et la compense se passe plus ou moins bien. Nous tous, allons appuyer poste finance pour que cela puisse se passer normalement», affirme le remplaçant de Pape Siré Dia. En dépit des contraintes, souligne le Directeur Bassirou Wade, «le bilan de Poste finances est positif, parce que depuis 2006 notre structure a pleinement joué son rôle qui était de participer au développement de l’inclusion financière et sociale, mais aussi à la lutte contre la pauvreté. Aujourd’hui, nous avons permis à des Sénégalais d’accéder aux services financiers de base, par l’ouverture de comptes d’épargne, de comptes courants à des coûts relativement bas.
Ce qui rend Poste finances très compétitive sur le marché de services financiers. Par rapport à d’autres institutions aussi, nous jouons pleinement notre rôle dans le développement de l’inclusion sociale. On signe aussi des conventions avec des ONG qui ont un caractère social, pour permettre à des personnes vulnérables exclues par le système financier classique d’accéder à des services financiers. Nous sommes en train de travailler aussi sur la perspective de digitaliser nos services. Nous allons bientôt lancer des services digitaux exclusivement de poste finance, et sans partenariat», a promis Abdoulaye Bibi Baldé.
SEYDOU GUEYE REMET LES CHOSES EN ORDRE
Dans cet entretien exclusif, marquant son retour en force dans la communication présidentielle, l'ancien porte-parole du gouvernement redresse le cap et fusille l’opposition qu’il accuse de dresser le peuple contre Macky Sall
C’est le retour en grâce de Seydou Guèye. L’ancien ministre Secrétaire général du gouvernement fait son comeback dans la sphère présidentielle. Le porte-parole de l’Apr devient ainsi le Ministre en charge de la Communication en remplacement d'El Hadj Hamidou Kassé. Dans cet entretien exclusif avec «L’As» marquant son retour en force dans la communication du régime de Macky Sall, Seydou Guèye redresse le cap et fusille l’opposition qu’il accuse de vouloir tenter en vain de dresser le peuple contre le Président Sall dont il loue les efforts consentis pour asseoir une gestion transparente des ressources naturelles du pays.
«L’As» : Depuis votre départ inattendu du gouvernement, on vous a peu entendu dans l'espace médiatique. est-ce une expression d'une frustration ou autre chose ?
Seydou Guèye : Absolument pas (rires). Contrairement à ce vous dites, l’actualité ne m’a pas laissé de répit. En ma qualité de porte parole de l’Alliance pour la République, je suis resté en contact avec les médias et je me suis prononcé sur toutes les questions de l’heure. Du reste comme je le dit souvent, j’ai une conception missionnaire de la vie. Depuis la création du parti, j’ai eu l’honneur de servir le Chef de l’Etat et mon pays dans différentes stations. Pour moi, ce qui est important c’est de se sentir utile pour le Sénégal.
Comment appréhendez-vous votre nomination comme chargé de communication du Président de la République ?
Permettez-moi d’abord d’exprimer toute ma gratitude à l’endroit du Président de la République pour sa confiance renouvelée en ma modeste personne. J’accueille cette nomination avec beaucoup d’humilité et de responsabilité. La charge de la communication du Président Macky SALL est un véritable défi au vue des performances économiques et sociales qu’il a insufflées durant le septennat, point de repère indélébile de l’émergence de notre pays avec le Plan Sénégal Émergent. Ensuite, du point de vue de la mise en perspective de la vision du Président, articulée autour du resserrement organique et du recentrage des missions essentielles de l’administration, le tout en mode fast track, de nouvelles postures de communication s’imposent, pour permettre aux Sénégalais d’y adhérer. Avec la mise en œuvre du PSE II, le Sénégal est plus que jamais sur les railles de l’émergence. Je me consacrerai entière à cette charge avec la fierté de servir le Chef de l’Etat et tous nos concitoyens.
Quel les innovations allez-vous apporter ?
D'abord et avant tout, consolider les acquis de mes prédécesseurs à qui je voudrais rendre hommage pour le travail accompli. Ensuite travailler en parfaite intelligence avec le ministre porte parole de la présidence, M. Abdou Latif Coulibaly dans une perspective de mise cohérence de la communication de la majorité présidentielle. Je le disais tantôt, les nouvelles orientations du quinquennat du Président Macky SALL convoquent de nouveaux défis dans la mise à disposition de l’information, l’explication de la pertinence des actions du Chef de l’Etat, et surtout, susciter l’adhésion de nos concitoyens qui sont les principaux bénéficiaires de toutes les réformes entreprises pour aller plus vite et faire mieux à travers notamment le PSE II. Il s’agit de permettre aux Sénégalais, particulièrement aux femmes et aux jeunes, de mieux cerner l’intérêt des politiques mises en œuvre par le Chef de l’Etat pour un Sénégal émergent, dans l’équité, la justice et surtout dans le souci de laisser un pays où il fera bon vivre aux générations futures. Les nombreuses mutations mondiales, combinées aux belles performances de notre pays, le tout dans un environnement marqué par des enjeux multidimensionnels nous engagent forcément dans nos missions de communication. Il ne s’agit pas pour nous de réinventer la roue. Nous allons mettre en œuvre une communication authentique, basée sur le respect de toutes les parties intégrantes de notre société, ouverte en particuliers aux acteurs des médias qui sont nos partenaires de premier plan.
Monsieur le Ministre le gouvernement est fortement éclaboussé dans cette affaire PETROTIN qui a même éclipsé le dialogue national en cours. qu'en pensez -vous ?
L’exigence de justice dans cette affaire est tout à fait légitime, mieux c’est une obligation. Par contre, elle ne doit pas être le prétexte pour chercher à déstabiliser notre pays ou ternir son image par des accusations sans preuve. On peut constater qu'il y a un vacarme inutile surtout pour une affaire dont la justice s’est saisie. En réalité c’est l’image de notre pays qui est visée dans cette vaine tentative de déstabilisation du Gouvernement. Il ne s’agit ni plus ni moins que de bidonnage, pour emprunter le jargon journalistique. Il y a d’abord un reportage à charge de la BBC, fondé sur de graves allégations, dans le but de nuire à notre pays, dans un contexte justement où tous les investisseurs nous suivent de près. Ensuite, il y a une opposition avec des acteurs aigris qui versent dans la surenchère radicale et la haine, qui cherchent à manipuler d’honnêtes citoyens. Du point de vue de la transparence dans la gestion du pétrole et du gaz, c’est un fait incontestable, le Président Macky SALL a créé plusieurs mécanismes innovants. L’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) en 2013, bien avant les découvertes de gisements, la création du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz et son ouverture à la société civile et à l’opposition décidée depuis juin 2018 à lors des concertations de Diaminiadio, ou encore, l’inscription dans la constitution du droit du peuple sur les ressources naturelles et la publication systématique de tous les contrats miniers et pétroliers depuis septembre 2016 sont autant de mesures majeures qui ont permis à notre pays de gagner le respect de la communauté internationale.
A titre d’exemple, le Président vient d’être honoré par l’African Oil Power, qui l’a désigné « homme de l’année » à cause de la transparence et de la gestion innovante de nos ressources pétrolières. Depuis le début de cette affaire, les soutiens d’instances internationales spécialisées dans les domaines du pétrole et du gaz se sont multipliés car le Président Macky SALL a fait de la transparence, un cheval de bataille. L’affaire PETRO TIM n’est qu’un vieux serpent de mer que l’opposition brandit sans convaincre, à chaque fois qu’elle est en perte de vitesse. Connaissant le degré de maturité des Sénégalais, je sais qu’elle fera long feu. Demain, il fera jour. Le Procureur a pris les choses en main. Le temps des affabulations politiques est clos avec l’ouverture de la séquence judiciaire, seule habilité à nous éclairer. Le débat doit donc évoluer et ceux qui détiennent des preuves doivent aider la Justice à aller vite. Du reste, la diffusion du reportage de la BBC dans un contexte aussi particulier est quand même ahurissante. Pour ce qui est du dialogue, je vous rassure, le travail se poursuit. Le Gouvernement ne se laissera pas divertir.
On voit peu d'alliés défendre le bilan du gouvernement. Même l'APR s’est timidement distinguée, quelle est votre analyse ?
Toutes les instances de l’APR, toutes les composantes de BBY ont réagi pour dénoncer cette cabale. La vérité finira par éclater au grand jour au grand dam des pourfendeurs de la République.
Les locales c'est pour bientôt, l’UE recommande la suppression du Parrainage. Êtes-vous d'accord ?
Absolument pas !Après l’épisode des Législatives durant les quelles nous avions 47 listes, le parrainage citoyen a constitué un filtre pertinent contre les candidatures fantaisistes lors de la Présidentielle. La preuve sur les nombreuses candidatures annoncées, seules 5 ont été validées par le Conseil Constitutionnel. Les autres candidats déclarés étaient incapables de réunir le minimum de signatures requises, c'est-à dire 0,8 % du nombre des électeurs du fichier général. L’histoire nous a montré que le parrainage est un dispositif nécessaire à la préservation de nos acquis démocratiques. Maintenant, s’il faut l’améliorer en direction des élections locales, il appartient au peuple sénégalais d’en décider. L’un d’en l’autre, je pense que l’Union européenne s’est trompée de mission et de timing surtout que l’organisation des locales est un point à inscrire logiquement au rang des priorités dans le cadre des concertations politiques entamées dans le cadre du dialogue national.
que comptez-vous apporter en tant que candidat pour la mairie de Médina?
Avec les habitants et dans le cadre d’une équipe Benno AKWA MEDINA, restaurer la fierté d’habiter la cité. Aujourd’hui la Médina a beaucoup perdu de son lustre d’autant. Avec ce que la Médina compte de fils respectables et respectés, elle mérite d’être dirigée par une équipe qui comprend tous les enjeux de l’exécutif communal. Avec la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation, il faut comprendre que la commune occupe une place stratégique dans l’architecture institutionnelle du Sénégal, avec notamment l’obligation d’une gestion moderne de proximité des problèmes des populations et une meilleure prise en charge des acteurs locaux. Aujourd’hui, il faut apporter des solutions aux urgences et éteindre les nombreux foyers de tension actuels avec les riverains de rares réserves foncières, les jeunes, les mécaniciens, les femmes pileuses, les sportifs, les parents d’élèves, sympathisants et anciens élèves de l’école Alassane Ndiaye Alou etc. Il faut capitaliser en toute intelligence les opportunités de la modernité, notamment dans le cadre du Sénégal zéro déchet, des villes innovantes, vertes et propres
"FACE À L'ALGÉRIE, LE SÉNÉGAL PASSE UN TEST"
Le sélectionneur national Aliou Cissé, a abordé ce mercredi en conférence de presse d'avant-match, la rencontre de demain opposant ses poulains aux Fennecs, dans le cadre de ce choc qui pourrait décider de la première place du groupe C
Face à l'Algérie, le Sénégal passe un "test", a assuré mercredi son sélectionneur Aliou Cissé qui, au diapason de son homologue des Fennecs Djamel Belmadi, a déminé le terrain à la veille du premier choc de cette CAN.
"C'est un test pour le Sénégal, et on espère le réussir, a déclaré le technicien aux dreads depuis Le Caire.Si on veut être une grande nation du foot, il faut battre toutes les équipes.On a à coeur de faire un bon résultat."
"Je pense que ça devrait le faire.Il n'y a pas d'obsession sur l'équipe algérienne.On se prépare pour aller le plus loin possible", a poursuivi l'ancien joueur du Paris SG.
"C'est un match attendu par tout le monde.C'est deux équipes avec un certain potentiel, qui ont bien démarré, avec des individualités ici et là.Mais il reste un troisième match dans le groupe.C'est un match important, mais pas décisif", lui a répondu le coach algérien.
Tous les deux vainqueurs de leur premier match (2-0), le Sénégal et l'Algérie, deux favoris pour le titre, se retrouvent jeudi au stade du 30-juin pour le premier choc de la compétition, qui peut décider de la première place du groupe C.
Les Lions, qui ont convaincu face à la Tanzanie, enregistreront le retour de suspension de leur attaquant Sadio Mané, vainqueur de la Ligue des champions avec Liverpool cette saison.
"Le retour de Sadio Mané peut nous apporter un plus.Il fait partie de nos leaders.Il est prêt", a expliqué Cissé.
"Mané va arriver frais.La récupération est un élément essentiel pour être performant.Il va être frais.Qui nous dit qu'Aliou va l'aligner ? Son équipe a gagné sans lui.Ne se concentrer que sur les individualités, ce n'est pas la meilleure des manières de préparer un match", a déclaré Belmadi.
MAMADOU TALLA EXIGE LA RIGUEUR, LA TRANSPARENCE ET L’EQUITE
Le ministre de l’éducation Nationale, a présidé la cérémonie d’ouverture des Assises de la Commission nationale consultative de Mutation des Personnels du secteur de l’éducation et de la Formation
Le ministre de l’éducation Nationale, Mamadou talla a présidé la cérémonie d’ouverture des Assises de la Commission nationale consultative de Mutation des Personnels du secteur de l’éducation et de la Formation, ouvertes depuis avant-hier à Sally. Selon lui, ces assises contribuent à l’atteinte des objectifs fixés dans le Programme d’Amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) de l’éducation et de la Formation, en récompensant l’abnégation, le mérite et la compétence.
«Comme à l’accoutumée, les présentes assises procéderont, à la mutation d’enseignants de tous ordres : Du Préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen-Secondaire et de la Formation professionnelle, selon leurs vœux et ceci, dans les différentes circonscriptions pédagogiques du pays ». Ce qu’il convient d’appeler couramment «le mouvement national» est un long processus qui démarre avec la déclaration des postes susceptibles d’être vacants au mois de novembre et prend fin avec la délivrance des ordres de services de mutation aux concernés.
À en croire Mamadou Talla, toutes les étapes de la feuille de route ont été respectées pour l’édition 2019. «La Commission consultative nationale aura donc à examiner 19 596 dossiers de candidatures à une mutation, pour plus de 78 000 postes sollicités, contre 19 498 dossiers en 2018», explique, le ministre de l’Education, estimant que l’augmentation relative du nombre des demandes est révélatrice, d’une part, du succès du mouvement national auprès du personnel enseignant, et d’autre part, du désir de changer de poste de travail de nombreux enseignants dans un cadre organisé. Cependant, elle exige, de la part de l’Administration, l’établissement de critères rigoureux de transparence et d’équité dans le traitement des dossiers, conformément aux règles de «la gestion démocratique», a insisté M. Talla.
C’est pourquoi, «les outils tels que le guide consensuel du mouvement national et l’application dénommée « Management intégré des Ressources axé sur une Dotation rationnelle (MIRADOR) » sont mis en place pour faciliter les opérations de mutation en collaboration avec les sept organisations syndicales de l’Enseignement public les plus représentatives », a-t-il ajouté. A ce titre, le ministre rappelle que les obligations de transparence, d’objectivité, de neutralité et d’impartialité doivent être rigoureusement observées dans la procédure d’attribution des différents postes. «Il est donc nécessaire de fournir des efforts supplémentaires afin d’éviter dans le cadre de vos travaux la publication des actes provisoires par des voies non officiels. Aussi, voudrais-je attirer l’attention des uns et des autres sur le caractère confidentiel et provisoire des résultats de vos délibérations tant qu’ils n’ont pas fait l’objet de validation. Pour cette même raison, je vous exhorte à travailler dans un climat de sérénité et dans un esprit de solidarité, de convivialité et, surtout, de responsabilité», a lancé Mamadou Talla. Par ailleurs, selon M.
Talla la révision du guide du mouvement et l’élaboration du manuel de procédure sont envisagées pour une commune et meilleure compréhension des processus et procédures. Néanmoins, pour lui, il faut satisfaire au mieux les demandes d’éducation des communautés, assurer la continuité du service public d’éducation à travers l’affectation des personnels enseignants, tout en veillant à l’équité territoriale. « Il est nécessaire d’évaluer les effets voire les impacts du mouvement national, avec une attention particulière sur les dimensions sociales et les questions liées genre. D’ailleurs en 2019, les deux départements ministériels à savoir l’Education nationale et celui en charge de la Formation professionnelle ont convenu de réserver 136 postes de responsabilité aux femmes du secteur à la faveur de la mise en œuvre du Plan de Promotion des Enseignantes à des postes de responsabilité »