SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
10 août 2025
VIDEO
VIOLENTE CHARGE CONTRE BBC
Le reportage de la chaîne est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières - Le magazine Panorama est un tissu de contrevérités - Il s’est livré à une flagrante déformation des faits - MEMORANDUM DU GOUVERNEMENT
SenePlus publie ci-dessous, le memorandum du gouvernement rendu public ce 5 juin 2019, en réaction aux révélations de BBC sur le scandale Petrotim.
"Le 3 juin 2019, la chaine BBC a diffusé un élément intitulé : « Sénégal : Scandale à 10 milliards ». Ce reportage, manifestement tendancieux, est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières du Sénégal, notamment les blocs appelés Saint-Louis offshore profond et Cayar offshore profond qui avaient été attribués à la société Petro-Tim, en association avec la société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN), conformément au Code pétrolier.
BBC avance, sans aucun fondement, le chiffre surréaliste de 10 milliards de dollars que l’État sénégalais aurait perdus dans une transaction entre deux compagnies privées, relative aux deux blocs précités.
Ce chiffre est purement imaginaire. Il ne correspond à aucune réalité économique et financière du projet, encore moins à une quelconque perte de revenus futurs pour l’Etat du Sénégal.
Face à cette grave atteinte à la réputation de l’Etat du Sénégal, le Gouvernement tient à rétablir la vérité.
Pour la bonne compréhension de la chronologie des faits, il convient de rappeler que l’instruction du dossier évoqué dans le reportage a été conclue avant l’entrée en fonction de SEM le Président Macky Sall, le 2 avril 2012.
Rappel chronologique de la procédure d'attribution dans le dossier Petrotim concernant les blocs Saint-Louis Offshore profond et Cayar Offshore profond
3 octobre 2011
PETRO-TIM Limited adressait par lettre au Ministre en charge de l’énergie une manifestation d’intérêt sur les blocs Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond
08 Décembre 2011
Signature d'un Memorandum of Understanding (MOU) entre PETROSEN et PETRO-TIM Ltd, approuvé par le Ministre de l'Energie.
17 Janvier 2012
Signature de deux CRPP (Contrat de Recherche et de Partage de Production) portant respectivement sur les blocs Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond, entre l'Etat du Sénégal d’une part, et, d’autre part, l’association PETRO-TIM Ltd et PETROSEN.
Avril 2012
A sa prise de fonction, le 2 avril 2002, le Président Macky Sall trouve dans les dossiers en instance deux Décrets signés par son prédécesseur, non numérotés et non datés, Portant Approbation des Contrats de Recherche et de Partage de Production d'Hydrocarbure conclu entre l'Etat du Sénégal d’une part, et d’autre part, PETROSEN et la société PETRO-TIM, pour les blocs Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond
Juin 2012
Après deux mois de vérification et de contrôle de la conformité des procédures et des actes, les deux Décrets susmentionnés ont été signés par le Président Macky Sall :
Décret n° 2012-596 du 19 Juin 2012 Portant Approbation du Contrat de Recherche et de Partage de Production d'Hydrocarbure conclu entre l'Etat du Sénégal d’une part, et, d’autre part, PETRO-TIM Ltd-PETROSEN, pour le Permis de CAYAR OFFSHORE PROFOND ;
Décret n°2012·597 du 19 Juin 2012 Portant Approbation du Contrat de recherche et de Partage de Production d'Hydrocarbure conclu entre l'Etat du Sénégal d’une part, et, d’autre part, PETRO-TIM-PETROSEN, pour le
Permis de Saint-Louis Offshore Profond
04 Juillet 2012
Création de la filiale PETRO-TIM Sénégal SAU (Société Anonyme Unipersonnelle) en application de l'Art 4 du CRPP qui oblige les Sociétés détentrices de titre de recherche à avoir une représentation au Sénégal.
26 Septembre 2012
Signature des Accords d'Association entre PETROSEN et PETRO- TIM Ltd.
28 Octobre 2012
Approbation par le Ministre de l'Energie et des Mines des Accords d'Association entre PETROSEN et PETRO-TIM pour les CRPP de Saint Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond.
Août 2014
Timis Corporation acquiert la totalité des droits et obligations de PETRO-TIM sur les blocs Saint Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond, suivant l’arrêté n°12328 du 4 août 2014 du Ministre de l’Energie.
Septembre 2014
Kosmos Energy Sénégal acquiert les 60% des droits et obligations sur les blocs de Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond. Cette cession est approuvée par l’arrêté n°13756 du 4 septembre 2014 du Ministre de l’Energie.
Juin 2015
Décret n°2015- 829 du 22 Juin 2015 portant 1e renouvellement de la période initiale du Contrat de recherche et de Partage de Production d'Hydrocarbure conclu entre l'Etat du Sénégal d’une part, l’association PETRO-TIM-PETROSEN d’autre part pour le Permis de Saint louis Offshore Profond
Il convient de souligner qu’à cette date aucune découverte n’a été faite sur les blocs Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond.
Août 2015
Décret n°2015-1162 du 07 Août 2015 portant 1e renouvellement de la période initiale du Contrat de recherche et de Partage de Production d'Hydrocarbure conclu entre l'Etat du Sénégal d’une part, et, d’autre part, l’association PETRO-TIM-PETROSEN pour le Permis de Cayar Offshore Profond.
Le forage Geumbeul 1, démarré en décembre 2015 dans le bloc de Saint-Louis Offshore Profond a abouti à une découverte significative en janvier 2016, soit quatre années après l’octroi du permis.
20 Février 2017
Signature de l’Acte de cession des actions de Kosmos Energy Sénégal à Kosmos-BP Sénégal et transfert des droits et obligations sur les permis Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond.
20 avril 2017
Timis Corporation notifie à PETROSEN son intention de céder à BP l’intégralité de ses droits et obligations relatifs aux Contrats de Recherche et de Partage de Production d’Hydrocarbures (CRPP) et aux Accords d’Association afférents aux blocs Cayar Offshore Profond et Saint-Louis offshore Profond.
La procédure ci-dessus rappelée, est parfaitement conforme aux lois et règlements régissant les ressources pétrolières au Sénégal. Du reste, c’est une pratique courante dans tous les pays en phase d’exploration et de développement durant laquelle toutes les opérations pétrolières sont exonérées de toute taxe.
Dès lors, il est très surprenant que BBC tente de semer la confusion sur les Décrets portant approbation des Contrats de Partage et de recherche de Production sur les blocs Saint-Louis Offshore Profond et Cayar Offshore Profond.
2. Gouvernance des ressources pétrolières depuis 2012 : un effort indéniable de transparence et de protection des intérêts du Sénégal
Depuis sa prise de fonction en avril 2012, le Président Macky Sall a impulsé une politique hardie de transparence et de sauvegarde des intérêts du Sénégal, y compris dans le secteur pétrolier :
2013
Bien avant les découvertes en 2016, adhésion volontaire du Sénégal à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) dont le Conseil d’administration a décerné au Sénégal un satisfecit, le reconnaissant comme le premier pays africain ayant fait des « progrès satisfaisants » dans la mise en œuvre de la Norme ITIE.
2016
Sur proposition du Président Macky SALL, le référendum du 20 mars a consacré la constitutionnalisation du droit de propriété du peuple sur les ressources naturelles.
Publication systématique de tous les contrats miniers et pétroliers depuis septembre 2016.
Octobre 2016
Création du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz, organe de pilotage chargé d’assister et de conseiller le Président de la République et le Gouvernement dans la définition, le suivi et la mise en œuvre des stratégies et politiques publiques en matière pétrolière et gazière.
Sur décision du Président Macky Sall, la composition de ce Comité sera désormais élargie à la société civile et à l’opposition.
27 décembre 2017
Création de l’Institut national du Pétrole et du Gaz (INPG) dont l’objectif est de former des ressources humaines hautement qualifiées.
12 Juin 2018
Concertation nationale sur la gestion des revenus futurs issus de l’exploitation des ressources pétrolières.
Février 2019
Vote par l’Assemblée nationale de la Loi sur le contenu local destinée à maximiser la part du secteur privé national dans l’exploitation des ressources pétrolières, et adoption en Conseil des ministres du Projet de loi sur la répartition et l’encadrement des revenus futurs issus de ces ressources. Ce projet de loi prévoit la création d’un fonds pour les générations futures.
Vote par l’Assemblée nationale du nouveau Code pétrolier qui introduit une plus grande transparence dans les procédures d’attribution des contrats pétroliers, renforce les parts de l’Etat dans l’exploitation des ressources et améliore la transparence dans la gestion des opérations pétrolières et des aspects environnementaux.
Toutes les mesures précitées témoignent de la volonté du Président Macky Sall d’instaurer la transparence et de préserver les intérêts du Sénégal dans la gestion de ses ressources pétrolières.
3. Le reportage de BBC est marqué par un parti pris et une intention manifeste de nuire
Le magazine Panorama consacré au Sénégal le 3 juin 2019, est un tissu de contrevérités destinées volontairement à manipuler l’opinion et jeter le discrédit sur le Gouvernement et l’Etat du Sénégal.
BBC ouvre son reportage en affirmant gratuitement qu’« ici des millions de personnes vivent dans la pauvreté » alors que « le niveau de vie pourrait être beaucoup plus élevé » si une partie des richesses du pétrole « ne s’était pas envolée à cause de la corruption ».
Simple rappel des faits : les ressources pétrolières et gazières découvertes au Sénégal ne seront exploitables qu’à l’horizon 2022. Comment sur cette base affirmer aussi péremptoirement que des ressources non encore exploitées puissent faire l’objet de détournement ?
Pire, BBC s’est livré à une flagrante déformation des faits en illustrant une partie de son reportage par des images qui n’ont rien à voir avec le sujet.
En effet, BBC dans une affirmation réductrice, fait état de manifestations « des Sénégalais » contre l’accord avec PETROTIM intervenu en 2012. Or, les images que BBC montre en guise d’illustration concernent en fait des manifestations d’une frange de l’opposition, sur divers sujets, le 14 octobre 2016.
Conformément aux règles d’éthique et de déontologue professionnelle, par souci d’équité et d’équilibre dans l’information, BBC n’aurait pas dû se limiter dans son reportage à une version unilatérale, alimentée par deux opposants notoires, dont l’agitation sur le pétrole est connue de tous.
Enfin, le Gouvernement de la République du Sénégal se réserve le droit de donner toute suite appropriée à ce dossier."
PAR Tierno Monémembo
AU NOM DE L'ATTIÉKÉ-POISSON !
Notre mode de vie, nous autres « nègres civilisés », est certes agréable mais il a un coût - Combien payons-nous chaque année en devises fortes pour manger des croissants ?
L'Afrique n'est pas sous-développée, son économie est simplement absurde. Ce continent est le seul à produire ce qu'il ne consomme pas et à consommer ce qu'il ne produit pas. Au fil du temps, le pain s'est imposé comme notre aliment de base alors que nous importons tout dans ce domaine : la farine, le moulin, le levain, parfois même, le fournier. Le cacao que nous récoltons, noyés de sueur et perclus de crampes, est étranger à nos mœurs et plutôt douceâtre sur nos papilles gustatives. Et tenez-vous bien, cette précieuse denrée ne l'est réellement que dans les cafés et dans les beaux salons de Paris et de Londres. C'est là-bas et là-bas seulement que le fruit de notre labeur devient savoureux et rentable. Nos paysans qui n'y goûtent guère, ne gagnent, eux, que quelques centimes d'euros dans le prix d'une tasse de chocolat consommée à Montparnasse ou à Piccadilly. Ne parlons pas de la bauxite et du cuivre, du manganèse et du coltan, de l'hévéa et du vanadium où nos besoins immédiats sont encore moins évidents et nos gains bien plus dérisoires que dans le marché de la cabosse.
L'agro-alimentaire, un potentiel énorme pour l'Afrique...
Elle a l'air succulente, parfaitement inoffensive, la baguette de pain dans la bouche de nos enfants. C'est vrai que personne ne se soucie de mesurer l'impact de sa concurrence sur le manioc et l'igname, le niébé et le sorgho, la patate douce et le taro.
« Eux [les Centrafricains], disait Bokassa, c'est le manioc et le vin de palme ; moi, c'est le camembert et le beaujolais ! » Notre mode de vie, nous autres « nègres civilisés », est certes agréable mais il a un coût. Combien payons-nous chaque année en devises fortes pour manger des croissants ?
Le célèbre ethnologue Pierre Verger m'a confié un jour qu'en 1821, l'une des premières décisions du Brésil indépendant fut d'interdire le pain et le vin. Les Brésiliens se sont mis alors à boire de la cachaça et à consommer de l'igname et du haricot rouge. Aujourd'hui encore, dans les plus beaux hôtels de Rio et de Belem, on ne sert pas des toasts mais du manioc bouilli pour accompagner son café brésilien, bien sûr ! Résultat : le pays de Pelé et de Vinicius de Moraes se classe troisième parmi les puissances agro-alimentaires du monde immédiatement après les USA et la France.
... et pourtant
Pendant ce temps, l'Afrique continue à importer sa nourriture, voire à la quémander, elle qui détient les terres les plus riches de la planète ! Nos savanes et nos forêts regorgent de céréales et de tubercules, de racines et de bulbes, d'agrumes et de baies sauvages. Hélas, à cause d'une politique alimentaire catastrophique, beaucoup de ces denrées sont aujourd'hui inconnues de nos jeunes. Rien que l'ananas, rien que la banane, rien que l'arachide ! Personne n'a poussé nos botanistes à coordonner leurs talents afin de nous dresser un inventaire exhaustif de nos plantes comestibles. Personne n'a invité nos cuisiniers – très doués, très imaginatifs, cependant ! – à fonder un institut culinaire panafricain. Imaginez les bienfaits que l'on pourrait tirer d'une telle initiative. Nous cordons bleus pourraient y partager leur legs et leur expérience. Ils pourraient y inviter leurs collègues étrangers notamment ceux des zones tropicales (Asie, Antilles, Amérique du Sud, océan Indien) pour innover et enseigner. Nos produits du terroir, riches et variés, peuvent suffisamment nous nourrir (sans perte de devises !) et éventuellement, conquérir les grandes tables du banquet universel. À nos toques blanches de valoriser leurs qualités nutritives, d'améliorer leur présentation et leur goût ! Bien aromatisé et bien emballé, notre bon vieux soumbara par exemple pourrait supplanter tous ces arômes douteux qui nous accablent de diabète et d'hypertension.
Dans le monde que nous vivons, l'art culinaire n'est plus seulement un emblème culturel, il est devenu un marché juteux. Le nôtre pourrait enrichir beaucoup de monde et pas seulement nos cuistots et nos paysans.
"NOUS DEMANDONS AU PRÉSIDENT MACKY SALL DE FAIRE QUELQUE CHOSE"
Après les déclarations dans la presse de Paul Mwilambwe, mis en cause dans la disparition de Floribert Chebeya, demandant à être jugé en RDC, la veuve du disparu réagit
Annie Chebeya était l'invitée de la semaine de la DW, dans la matinale du mercredi 5 juin. La veuve de Floribert Chebeya, l'activiste des droits de l'homme disparu en 2010 en RDC, réagit aux déclarations dans la presse de Paul Mwilambwe.
Mis en cause dans cette affaire, celui qui était commandant chargé de la sécurité à l'Inspection générale de la police de Kinshasa à l'époque est réfugié au Sénégal. Mais il clame son innocence et aimerait revenir en RDC pour "faire des révélations". Il accuse notamment l'ex-président Joseph Kabila.
DW : Vous dites que la justice n'a toujours pas été faite dans l'affaire de l'assassinat de votre époux. Paul Mwilambwe se propose justement de faire jaillir la justice. Il dit qu'il n'est pas un accusé, comme on le prétend. Il serait témoin et dit qu'il a des choses à révéler, aujourd'hui quelques années plus tard. Qu'est-ce que vous pensez de ses déclarations ?
Annie Chebeya : Personnellement, les deux familles, nous sommes allées à Dakar parce qu'on savait que Monsieur Mwilambwe était à Dakar. Nous avons porté plainte contre ce monsieur. Il n'a pas assisté Floribert quand on l'a assassiné. Il voyait, mais il n'a rien fait. Peut-être il a ses raisons, mais il doit répondre à la justice sénégalaise.
DW : Mais lui clame son innocence aujourd'hui. Il dit même détenir des preuves selon lesquelles il a agi sous les ordres du général Numbi et sous les ordres de l'ex président congolais Joseph Kabila. Est-ce que vous le croyez quand il avance ses arguments ?
Annie Chebeya : Je peux dire oui, parce que nous savons que c'est John Numbi qui avait invité Floribert à cet entretien. Donc c'est John Numbi qui l'a assassiné. John Numbi est son mentor donc c'est Joseph Kabila qui lui a demandé de la faire. Nous nous attendons que Joseph Kabila, et John Numbi et les autres, répondent de leurs actes. C'est toute une équipe qui a été forgé pour assassiner Floribert. Floribert dérangeait. Nous voulons que ces gens là répondent à la justice sénégalaise. Nous voulons que le procès commence. Mais nous avons des inquiétudes au niveau du Sénégal car cela fait longtemps que la plainte a été déposée. Et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas eu de retour.
DW : Vous dites que la justice sénégalaise n'arrive peut-être pas à se décider à commencer le processus. Mais aujourd'hui Monsieur Mwilambwe demande à être extradé et jugé en RDC. Est-ce que vous pensez que ce procès peut aboutir à une solution de justice ?
Annie Chebeya : Je crois que ce n'est pas une bonne idée, parce que le système n’est pas encore changé. Et tous les gens qui sont là, ce sont les mêmes qui ont jugé l’affaire les années passées. Donc nous ne voulons pas que Paul Mwilambwe retourne à Kinshasa là où le procès était bidon, une parodie de justice. Nous voulons qu’il soit jugé au Sénégal.
DW : Monsieur Mwilambwe lui dit une chose : aujourd’hui la justice au Congo a évolué. Il parle d'un changement à la tête de l'Etat, il parle de l'alternance de l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Il estime que les choses seront beaucoup plus justes et nobles et qu'on pourrait avoir un procès équitable. Vous partagez cet avis ?
Annie Chebeya : L’alternance est là, mais le changement ne s’est pas encore fait. Donc nous ne voulons pas que ça se passe au Congo, mais au Sénégal. Jusqu’ici, c’est le même système qui est en place.
DW : Donc aujourd'hui vous lancez un appel de vive voix aux autorités sénégalaises pour qu'elles puissent se pencher sur le dossier, parce que le dossier en suspens depuis plusieurs mois ?
Annie Chebeya : Justement, c’est notre inquiétude. Nous nous posons des questions. Qu’est-ce qui se passe avec la justice sénégalaise ? Si elle est indépendante, qu’elle commence le procès. Et si ce n’est pas le cas, nous demandons au président Macky Sall de faire quelque-chose.
DW : La seule solution aujourd'hui acceptable pour les deux veuves, aussi bien vous que Madame Bazana, ce serait que Monsieur Mwilambwe soit jugé au Sénégal et pas en RDC ?
Annie Chebeya : Cela va prendre du temps, car Kabila est encore là. On sent qu’il est encore là. Donc nous ne voulons pas que ce soit là-bas. Ils ne peuvent pas juger le même problème.
BIENVENUE AU SÉNÉGAL !
Une présentation du pays de la Téranga à travers ses richesses naturelles, culturelles, intellectuelles, touristiques
Une présentation du pays de la Téranga à travers ses richesses naturelles, culturelles, intellectuelles, touristiques.
par Seydou Ka
LA HAINE DE SOI
Pour noyer ou dissiper l’essentielle humanité de l’Africain sub-saharien, l’imagerie de l’Occident le réduit à sa couleur, le noir, chargée dans l’imaginaire occidental de tout ce qui est négatif ou néfaste, de tout ce qui suscite haine, crainte ou mépris
La semaine dernière, j’ai été le témoin d’une scène, certes banale, mais révélatrice de notre état d’esprit. Nous étions une demi-dizaine à faire la queue devant le bureau du médecin dans un hôpital dakarois, lorsqu’une dame d’un certain âge arriva. Elle était accompagnée de sa petite fille qui devrait être dans les dix ans. Grillant la politesse à tout ce beau monde, la petite se met directement devant. Comme si elle était plus pressée que tous les autres. Gênée par l’attitude irrespectueuse de sa fille, la maman la rappelle à l’ordre en ces termes : « Arrête de faire affaire de Sénégalais et vient plutôt suivre le rang ». La même scène se reproduit quelques minutes après. Cette fois, les protagonistes sont deux adultes. La même formule revient. Invariablement ! « Ne fais pas affaire de Sénégalais ». J’ai trouvé ces deux scènes bouleversantes à plus d’un titre.
Au-delà des règles de politesse et de respect de l’autre qui entrent en jeu dans une première lecture, j’ai cru comprendre, à travers ces trois mots (« affaire-de-Sénégalais »), que rien de bon ne nous appartient en soi. La ponctualité, le respect, le sérieux, la propreté, la discipline, la rigueur, c’est une « affaire de Blancs ». A contrario, l’indiscipline, le je-m’en-foutisme, la roublardise, le manque de rigueur, c’est « affaire de Sénégalais ». On connaît tous la fameuse « heure sénégalaise ». Même en matière de choix de consommation nous avons tendance à dévaloriser les produits locaux. Le pire, c’est que c’est souvent avec une totale inconscience qu’on débite de tels propos. Il se trouve même des Sénégalais qui jugent « exagéré » de consacrer 25 volumes de 500 à 800 pages chacun pour raconter la « maigre » Histoire générale du Sénégal et ses « faits d’armes ridicules », histoire qui, pour l’essentiel, « se résume aux rapines et beuveries de ses chefaillons, à des incendies de villages suivis de rapts de femmes, à l’édification de quelques tatas, à de douteuses résistances face à quelques soldats du colon ». L’auteur de ces lignes faisait probablement dans l’humour noir – accordons-lui le bénéfice du doute – mais ses propos sont très illustratives du « mépris de soi ». Nietzsche, à qui on doit ce terme, dit, dans la « Généalogie de la morale », qu’il est un « terrain marécageux » sur lequel « poussent les mauvaises herbes » et les « plantes vénéneuses ». Partant de là, le philosophe juif allemand Theodor Lessing (1872-1933) a théorisé « la haine de soi », qu’il applique à certains intellectuels juifs, comme « un déni consistant à ne pas se reconnaître dans qui on est ni même dans ce qu’on est, parce qu’on juge tout cela sans valeur ou peu valorisant, voire indigne ». En France, il y a un terme pour désigner ce sentiment, « french bashing », qu’on pourrait traduire par autodénigrement.
Dans le 3e tome de « L’heur de philosopher la nuit et le jour » (L’Harmattan Sénégal) qui vient de paraître, le philosophe sénégalais Djibril Samb s’interroge longuement sur l’origine du mépris de soi en Afrique noire et sur son étendue à l’époque contemporaine. Pour lui, la haine de soi a (je crois que c’est : est en) partie liée à l’oubli de soi, si elle n’en est pas un produit. « Elle peut être interprétée comme la phase critique de l’aliénation, cet autre nom de l’oubli de soi ». Elle est le fruit d’un long travail qui a abouti à « l’invention du Noir » réduit à une image ambiguë d’animal intermédiaire entre l’homme et le singe dans laquelle l’avait rangé l’imagerie occidentale coloniale. Pour noyer ou dissiper l’essentielle humanité de l’Africain sub-saharien, l’imagerie de l’Occident le réduit à sa couleur, le noir, chargée dans l’imaginaire occidental de tout ce qui est négatif ou néfaste (journée noire, colère noire, bête noire…), de tout ce qui suscite haine, crainte ou mépris. Cette image pénètre plus bien plus profondément dans la conscience et l’imaginaire africains, « à dose homéopathique, par les voies des théologies judéo-chrétiennes, essayant lentement, mais durablement, des formes douces, mais massives, de mépris de soi ».
Et si le mépris de soi s’est installé si durablement et s’exprime si naturellement parmi les Africains, c’est que « l’accumulation du venin du mépris de soi, infatigablement inoculé, a fini par mithridatiser », constate Djibril Samb, pour qui, in fine, le mépris de soi n’est frappé « d’aucune connaturalité ». Il est plutôt le résultat d’un long travail « théologique [la fameuse malédiction de Cham » (et/ou de son fils Canaan)], historique et intellectuel ». Les ravages sont considérables. Il suffit de considérer que 75 % des jeunes sénégalais rêvent de partir à l’étranger. Comme disait l’autre, être atteint dans son corps, c’est suffisamment grave, mais être atteint dans sa capacité de réagir à ce qui vous arrive est encore pire !
par l'éditorialiste de seneplus, elgas
INVENTAIRE DES IDOLES, FIN DE SAISON
EXCLUSIF SENEPLUS - Épilogue de la première partie de votre chronique hebdomadaire - En attendant la suite prévue pour Septembre, début dès la semaine prochaine, d’une nouvelle série littéraire, un feuilleton : Le retour à Coubanao !
Fin de partie de la première saison des chroniques. Ce fut un plaisir ! Merci pour les nombreuses réactions sur mon mail. Retour des chroniques en septembre.
Pour l’été, et dès la semaine prochaine, toujours le mercredi, début d’une nouvelle série littéraire, un feuilleton : Le retour à Coubanao !
Le pays, qui se rêvait en grenier du monde arabe, ne peut plus nourrir ses habitants - Excédée, la population a chassé le dictateur Omar Al-Bachir - Mais l’armée lâchera-t-elle le pouvoir ?
Le Monde Diplomatique |
Giovanna Lelli |
Publication 05/06/2019
Privé de rente pétrolière depuis la sécession de sa partie sud en 2011, rendu exsangue par des dépenses militaires exorbitantes, le Soudan subit la tutelle austéritaire du Fonds monétaire international. Le pays, qui se rêvait en grenier du monde arabe, ne peut plus nourrir ses habitants. Excédée, la population a chassé le dictateur Omar Al-Bachir. Mais l’armée lâchera-t-elle le pouvoir ?
Le 19 décembre 2018, le gouvernement soudanais annonce, parmi d’autres augmentations, le triplement du prix du pain, qui passe de 1 à 3 livres soudanaises (de 2 à 6 centimes d’euro). La mesure s’explique par la volonté des autorités de renforcer une politique d’austérité mise en place en 2013 pour faire face à une inflation galopante (70 % en décembre 2018) et à l’effondrement de la monnaie nationale (1 livre soudanaise valait 0,42 dollar en 2009, et 0,02 dollar à la fin 2018). Déjà affectée par les effets du plan d’austérité adopté par Khartoum en 2017, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), et par d’incessantes pénuries de produits de base et de carburant, la population réagit dès le lendemain en investissant les rues des principales villes du pays. Les slogans sont simples et clairs : « Tombe et c’est tout ! » (tasqout bass) ; « Liberté, paix et justice ! » ; « La révolution est le choix du peuple » ; « Le peuple veut le renversement du régime » ; ou tout simplement « Révolution ! ».
Depuis 2011 et les « printemps arabes », le Soudan n’a jamais cessé de connaître des flambées de protestation, souvent très localisées et presque toujours réprimées. Le mouvement né en décembre 2018, d’essence révolutionnaire — car visant à abattre le régime —, se distingue quant à lui par son caractère national et unitaire, ainsi que par la convergence en son sein de plusieurs groupes dotés d’une forte légitimité populaire.
« Nous sommes tous Darfour »
Dès le départ, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) a ainsi joué un rôle moteur dans la contestation, qui a d’ores et déjà abouti, le 11 avril, au renversement de M. Omar Al-Bachir. L’ALC s’inscrit dans la continuation de l’Alliance nationale démocratique (AND), fondée en Érythrée en 1995. Celle-ci regroupait à l’époque les organisations bannies par le régime du président Al-Bachir, qui avait pris le pouvoir en 1989 à la faveur d’un coup d’État militaire orchestré par le théologien et homme politique Hassan Al-Tourabi. Alors ministre de la justice et des affaires étrangères, ce dernier — mort en 2016 — dirigeait aussi le Front islamique national, qui s’inscrivait dans la mouvance des Frères musulmans.
À présent, l’ALC comprend plusieurs formations, dont la très active Association des professionnels soudanais (APS), qui regroupe huit corps de métiers, dont les ingénieurs, les avocats, les médecins et les enseignants du supérieur, et qui se démarque des syndicats officiels, à la solde du régime. À l’origine de la protestation contre la hausse du prix du pain, l’APS a été rejointe par plusieurs coalitions et partis politiques d’opposition légaux. Parmi eux, Nidaa Al-Sudan (« L’appel du Soudan »), auquel appartient notamment le parti Oumma (centriste) de l’emblématique Sadek Al-Mahdi — premier ministre durant la parenthèse démocratique de 1985 à 1989 —, mais aussi les Forces nationales du consensus, un rassemblement de formations de gauche, dont le Parti communiste soudanais.
Dès le 1er janvier, à travers sa Déclaration de la liberté et du changement (DLC), l’ALC faisait siennes les revendications de l’APS. Le programme politique esquissé par ce texte prévoit essentiellement la mise en place d’un gouvernement de transition civile et démocratique pour une durée de quatre ans (1). Le 11 avril, l’arrestation de M. Al-Bachir par l’armée, qui s’est accompagnée de la dissolution du Parlement et de la mise en place d’un régime militaire « transitoire » de deux ans, n’a pas convaincu l’ALC, qui a immédiatement dénoncé un « coup d’État interne au régime » et réitéré ses revendications d’une vraie transition. La détermination des manifestants regroupés devant le quartier général de l’armée ne faiblissant pas, le Conseil militaire de transition a fait plusieurs concessions. Le général Awad Ibn Ouf, éphémère dirigeant de cette instance, et M. Salah Gosh, puissant chef du service national de renseignement et de sécurité (NISS), ont été écartés à la mi-avril. Depuis, le bras de fer se poursuit entre l’ALC et le commandement de l’armée, la première étant toujours capable de mobiliser des centaines de milliers de manifestants pacifiques.
Les causes profondes de la vague révolutionnaire soudanaise actuelle sont à rechercher dans les dégâts provoqués par les trente ans de dictature militaro-islamiste du président Al-Bachir, ainsi que dans l’histoire contemporaine plus longue du Soudan. Premier élément à prendre en considération : la régression multiforme subie par le pays depuis le coup d’État de 1989. Sur le plan politique et culturel, le régime de M. Al-Bachir a exercé une répression généralisée et incessante au sein de la société. Les partis et les syndicats libres furent interdits, les seconds faisant même l’objet par la suite de mesures répressives à travers une loi, le Trade Unions Act, adoptée en 1992. Cependant, les partis et les syndicats libres restèrent très actifs dans la clandestinité et en exil (surtout en France et au Royaume-Uni). La répression toucha aussi les milieux intellectuels, les médias, et n’épargna pas les rangs de l’armée, frappée par plusieurs purges.
À cela, il faut ajouter une application de la charia de plus en plus violente et liberticide. Le code juridique et pénal déjà en vigueur durant la dictature (1969-1985) du président Gaafar Al-Nemeiry, lui aussi déposé par un mouvement populaire (2), fut durci par M. Al-Bachir. La loi soudanaise prévoit ainsi des châtiments corporels stricts (hudud), qui ne peuvent être modulés par le juge, car prescrits par le Coran ou la sunna. C’est le cas de l’amputation pour les « voleurs » et de la peine de mort pour les apostats. La loi instaure aussi une discrimination envers les femmes et les non-musulmans, ces derniers représentant au moins un tiers des citoyens, et tout particulièrement ceux qui pratiquent des religions animistes dans le sud du pays (3). À l’inverse, l’ALC plaide aujourd’hui pour l’établissement d’une Assemblée constituante (« transitional civil statutory council ») dont les membres refléteraient la diversité culturelle, ethnique et religieuse du Soudan, avec un quota d’au moins 40 % réservé aux femmes, afin de fonder un système juridique à caractère « neutre » et « national »(déclarations des 15 et 18 avril 2019).
Dans un contexte autoritariste et répressif, les Soudanais ont aussi été confrontés à d’importants problèmes économiques, symbolisés par la lente dégringolade de leur monnaie et par d’incessantes difficultés budgétaires qui ont obligé le pouvoir à faire appel aux bailleurs de fonds internationaux. Comme nombre de pays arabes, le Soudan se caractérisait jusqu’à la sécession du sud en 2011 par une économie rentière improductive, et notamment par la rente pétrolière, qui fut à l’origine d’un boom économique éphémère entre 2000 et 2008. Durant cette période, le pays attira des compagnies pétrolières du Golfe et d’Asie, ce qui entraîna un pic de croissance en 2008 — 11,5 % de hausse du produit intérieur brut (PIB) grâce aux bénéfices tirés du pétrole, qui représentaient 21,5 % du PIB cette même année, selon la Banque mondiale. Cette manne a profité à une petite oligarchie, et bien peu au reste de la population. Depuis 2011, le chômage touche en moyenne 18 % des actifs, avec un taux qui atteint 33,8 % pour les jeunes, les femmes étant les plus touchées (57,9 % chez les 15-24 ans). Près de 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (4).
Au-delà des difficultés économiques, de multiples conflits ont ensanglanté le pays depuis près de quatre décennies. De 1983 à 2005, une guerre a opposé le gouvernement de Khartoum au Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan de John Garang. Durant ces vingt-deux ans, quatre millions de personnes ont fui leur foyer et plus de deux millions de Soudanais du Sud ont perdu la vie. Garang, tout comme les progressistes du Nord, a toujours été convaincu que la seule issue au conflit était l’unité nationale dans un cadre démocratique et laïque. Il a disparu dans un accident d’hélicoptère en 2005, quelques mois après avoir signé un accord de paix avec le Nord. Ce compromis ne lui a pas survécu : M. Salva Kiir, son successeur, soutenu par les États-Unis et par Israël, a opté pour la sécession du Sud, entérinée en 2011 à la suite du référendum d’autodétermination de janvier, lors duquel 98,83 % des votants se prononcèrent en faveur de l’indépendance (5). Largement imposée par Washington, cette amputation a suscité un sentiment d’humiliation et de frustration chez les Soudanais du Nord. Pour autant, aujourd’hui, la DLC prend implicitement acte de cette partition. Elle prône le respect des droits des réfugiés et souligne l’importance des relations avec le Soudan du Sud, qui devront être fondées sur le respect mutuel et sur la poursuite d’intérêts communs.
Comme le conflit avec le Sud, la guerre au Darfour est à analyser en termes de « question nationale ». La guerre civile opposant des groupes insurgés du Darfour au gouvernement central, ainsi qu’à des milices locales (janjawid) armées par le régime, trouve son origine dans le sous-développement de cette région, délaissée par le pouvoir. En 2009 et 2010, la Cour pénale internationale (CPI) avait émis deux mandats d’arrêt contre M. Al-Bachir pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide commis au Darfour de 2003 à 2008, mais elle a fini par suspendre ses investigations en 2014, en raison de l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies. La vague révolutionnaire de 2018-2019 a aussi eu pour effet de diffuser un sentiment d’unité nationale dans tout le pays. En ce sens, l’un des slogans des manifestants dans la capitale, « Nous sommes tous Darfour », est éloquent, tout comme le premier objectif du gouvernement de transition envisagé par la DLC : s’attaquer aux « causes profondes » des guerres civiles et trouver à ces dernières une solution juste et durable.
Des combats politiques récurrents
Toutefois, la régression politico-économique du pays et les conflits ne suffisent pas à expliquer le mouvement né en décembre 2018. Celui-ci a pu émerger grâce à la mémoire historique du peuple soudanais, marquée par une quête persistante de liberté. Depuis son indépendance du Royaume-Uni et sa séparation d’avec l’Égypte, en 1956, le pays a ainsi connu une alternance de dictatures militaires (longues) et de révolutions populaires pacifiques qui les renversaient et instauraient des régimes démocratiques (éphémères). En 1964, la « révolution d’octobre » abattit la dictature militaire d’Ibrahim Abboud, instaurée en 1958 et soutenue par le Royaume-Uni, et la remplaça par un gouvernement démocratique qui dura à peine cinq ans. En 1985, la « révolution d’avril » mit fin à la dictature militaro-islamiste d’Al-Nemeiry, appuyée cette fois par les États-Unis, mais aussi par l’Égypte et la Libye. Le gouvernement démocratique qui suivit fut renversé en 1989 par le coup d’État militaire de M. Al-Bachir. Aussi bien en 1964 qu’en 1985, la victoire des révolutions pacifiques avait été rendue possible par le refus de l’armée de réprimer le peuple. À la mi-avril, cela restait le cas cette année également.
Ces mouvements de masse successifs, y compris l’actuel, ont pu voir le jour grâce à des combats politiques récurrents et à l’expérience de lutte de classes de nombreux acteurs, tels que les travailleurs des chemins de fer, les agriculteurs de la Jazirah — la province agricole du Soudan centre-oriental —, l’Union des femmes soudanaises — une organisation de défense des droits civiques des femmes cofondée par la militante socialiste et féministe Fatima Ahmed Ibrahim (1928-2017) —, sans oublier un Parti communiste qui fut, de sa création, en 1946, jusqu’à la fin des années 1960, l’un des plus puissants du monde arabo-musulman, au point que son influence perdure même s’il ne joue plus qu’un rôle marginal. S’y ajoute une intelligentsia nationale éclairée, comme le montre le rôle de premier plan joué au cours des derniers mois par l’APS.
Dans l’hypothèse où la contestation populaire triompherait, il est certain que les nouvelles autorités devraient construire un compromis historique entre les partis traditionnels, les confréries religieuses et les segments progressistes modernes de la société. En interne, la conjoncture semble favorable, même si des incertitudes demeurent quant à la position définitive de l’armée. Mais, à l’étranger, de nombreux pays arabes, dont les monarchies du Golfe, verraient d’un mauvais œil le développement d’une vraie démocratie au Soudan, par crainte de ses effets déstabilisateurs sur leurs propres sociétés. Les réactions des diplomaties occidentales et des Nations unies ont été très prudentes. Aucune, pour l’heure, ne reconnaît l’ALC comme la représentante légitime des forces populaires. Cela vaut également pour la Russie et la Chine, qui entretenaient de bonnes relations avec le régime de M. Al-Bachir. Au Soudan, l’élan révolutionnaire ne peut compter que sur lui-même.
VIDEO
LES HÉRITIERS DE CÉSARIA ÉVORA
Elle restera à jamais la diva du Cap-Vert : Cesária Évora a disparu il y a huit ans déjà, mais sur l’archipel, de jeunes musiciens ont repris le flambeau, et revisitent la morna, ce style musical qu’elle avait fait découvrir au monde entier
Elle restera à jamais la diva du Cap-Vert : Cesária Évora a disparu il y a huit ans déjà, mais sur l’archipel, de jeunes musiciens ont repris le flambeau, et revisitent la morna, ce style musical qu’elle avait fait découvrir au monde entier.
CINQ MATCHS MARQUANTS DE L'HISTOIRE DE LA CAN
Vieille de soixante-deux ans, la Coupe d'Afrique des nations (CAN) a été le théâtre de matchs qui sont restés dans les mémoires - Jeune Afrique en a sélectionnés cinq parmi les plus marquants de la compétition
Jeune Afrique |
Alexis Billebault |
Publication 05/06/2019
Pendant que le Cameroun s’incline à Yaoundé face au Congo (0-1), sous les yeux horrifiés de ses supporters, le Mali et le Zaïre offrent à Douala un spectacle de haut niveau dans cette seconde demi-finale de la CAN 1972. Les Maliens, qui ont franchi le premier tour sans gagner un match, sont privés de Salif Keïta, leur meilleur joueur, blessé. Et les Léopards, qui comptent parmi eux quelques champions d’Afrique 1968, sont considérés comme les favoris de cette confrontation.
À la mi-temps, les deux équipes sont à égalité, Traoré ayant rapidement répondu à Ntumba. Les Aigles prennent même l’avantage à la 48e minute grâce à Fantamady Keita, mais se font rejoindre à l’heure de jeu sur un but d’Etepé.
Bako Touré croit avoir offert la qualification au Mali, mais les Zaïrois parviennent à arracher la prolongation grâce à Ngassebe, à dix minutes de la fin. Pourtant, Fantamady Keita, qui finira meilleur buteur de la compétition, permet au Mali, dans les premières minutes de la prolongation, de disputer sa première – et unique – finale de CAN, face au Congo-Brazzaville (2-3).
CAN 1974 en Égypte
Égypte-Zaïre : 2-3 en demi-finale
L’Égypte n’a plus été championne d’Afrique depuis 1959. Quinze ans plus tard, les Pharaons entendent bien redevenir la première puissance africaine en matière de football. Après un premier tour bien ficelé (trois matchs, trois victoires), ils abordent cette demi-finale face aux Léopards zaïrois avec une certaine confiance.
Ce 9 mars 1974, alors que le Stade international du Caire n’est pas plein, tout semble aller dans le bon sens : Mwepu marque contre son camp (41e), puis Abo Greisha, à l’issue d’une action individuelle, trompe le gardien zaïrois d’une frappe du droit (54e).
Les Égyptiens se voient-ils trop beaux ? Toujours est-il que sur le coup d’envoi, Mulamba perfore une défense locale un peu trop passive pour réduire le score. Puis Mantantu, le milieu de terrain de Motema Pembe, égalise à l’heure de jeu.
Les Léopards, qui ont pris l’ascendant psychologique, assomment définitivement les Pharaons sur une frappe puissante de Mulamba, malgré un angle fermé (71e). Les Zaïrois, qui se sont qualifiés quelques mois plus tôt pour la Coupe du Monde 1974 en RFA – et qui tournera au désastre – seront sacrés champions d’Afrique le 14 mars face à la Zambie (2-0).
CAN 1980 au Nigeria
Algérie-Égypte : 2-2, 4-2 aux t.a.b
Les confrontations entre l’Algérie et l’Égypte sont souvent passionnées et parfois explosives. Celle de ce 19 mars 1980 n’a pas échappé pas à la tradition. Ce jour-là, seuls 5 000 spectateurs se sont déplacés au Liberty Stadium au Nigeria, préférant polariser leur attention sur l’autre demi-finale entre les Super Eagles nigérians et le Maroc, programmée à Lagos (1-0).
Les Fennecs algériens, qui ont fait chuter leur voisin marocain au premier tour (1-0), voient la perspective de disputer la première finale de leur histoire quand El Sayed, après l’ouverture du score en première mi-temps de Mahmoud Al-Khatib, la star des Pharaons et d’Al-Ahly, inscrit le second but à la 47e minute.
D’abord abattus pendant quelques minutes, les Algériens réagissent rapidement, et réduisent l’écart grâce à un penalty d’Assad (55e) avant d’égaliser grâce à Benmiloudi – qui décédera un an plus tard lors d’un match de championnat. La prolongation, qui ne donne rien, oblige les deux équipes à se départager aux tirs au but. L’Algérie se montre plus adroite dans cet exercice (4-2). Mais fatigués par cette demi-finale harassante, les Fennecs exploseront en finale contre le Nigeria trois jours plus tard (0-3).
CAN 2006 en Égypte
Côte d’Ivoire-Cameroun : 1-1 (12-11 aux t.a.b.)
La Côte d’Ivoire a éliminé le Cameroun lors des qualifications pour la Coupe du monde allemande, et les Lions Indomptables misent beaucoup sur ces quarts de finale pour prendre leur revanche. Le Military Stadium, garni de 4 000 spectateurs, sonne creux ce 4 février 2006. Les deux équipes, considérées comme les deux principales favories derrière l’Égypte, se rendent coup pour coup. Le spectacle n’est pas toujours très emballant, mais le suspense est là.
À la fin du temps réglementaire, le score est toujours de 0-0. Pas pour longtemps : après deux minutes de jeu dans la première prolongation, Bakary Koné reprend un tir repoussé par la barre transversale et libère son équipe (92e). Les Ivoiriens ne savourent ce but que trois minutes, le temps pour le remplaçant camerounais Meyong Zé d’égaliser d’une frappe à bout portant.
Le score ne bougera plus et l’Afrique s’apprête alors à vivre une incroyable et interminable séance de tirs au but. Les onze premiers tireurs de chaque équipe ont réussi leur tentative quand Samuel Eto’o, le capitaine des Lions indomptables, envoie le ballon au-dessus du cadre de Tizié, le gardien des Éléphants. Vient le tour de Didier Drogba : la star ivoirienne parvient à tromper Hamidou, le portier camerounais, et qualifie les siens. La Côte d’Ivoire ne connaîtra pas la même réussite en finale face à l’Égypte, s’inclinant 0-0, 2-4 aux t.a.b.
CAN 2010 en Angola
Angola-Mali : 4-4, premier tour
Les matchs d’ouverture sont rarement enthousiasmants. Celui de 2010, entre les Palancas Negras angolaises et les Aigles maliens, a pourtant fait exception à la règle. Par son score d’abord (4-4), inédit à ce niveau. Mais aussi en raison d’un scénario invraisemblable. Les Angolais marquent deux fois en première mi-temps par le biais de deux têtes de Flavio (36e et 42e). Les Maliens sont à terre, et Mamadou Bagayoko concède un penalty que Gilberto transforme (3-0, 67e). Puis Seydou Keita est à l’origine d’un nouveau penalty que Manucho ne manque pas (4-0, 74e).
La défaite tourne à la débâcle pour les Aigles. Sur son banc, Stephen Keshi, leur sélectionneur nigérian, est dépité… sans se douter qu’il va assister à l’incroyable retour de son équipe. Seydou Keita, à la suite d’un cafouillage (79e), puis Kanouté d’un coup de tête (88e), ramènent le score à des proportions plus acceptables. Keita redonne espoir aux siens d’une reprise du pied gauche lors du temps additionnel (90e + 3).
Et l’impensable intervient à vingt secondes de la fin du match, quand Mustapha Yatabaré reprend de près un ballon repoussé par le gardien angolais. Les Lusophones se consoleront en atteignant les quarts de finale. Pas les Maliens, éliminés au premier tour. Non sans avoir marqué l’histoire de la CAN.
LE DIALOGUE, NÉCESSAIRE OU JEU DE DUPES ?
Les avis sont partagés sur cette concertation, voulue par Macky - Elle est «nécessaire» pour le pays, affirme Alioune Tine, figure de la société civile alors que l’éditorialiste Abdoulaye Bamba Diallo n’en voit pas la nécessité
Sputnik France |
Coumba Sylla |
Publication 05/06/2019
«Pour cette mission, Famara Ibrahima Sagna est excellent, on ne peut pas avoir quelqu’un de meilleur que lui, au regard de son expérience, des principes qui l’animent, de ses vertus. C’est lui qui a inventé une administration électorale neutre ici, au Sénégal, dans les années 1990», a jugé Alioune Tine, fondateur en septembre 2018 d’Africajom Center, un think tank travaillant sur les questions d’innovation démocratique, d’État de droit, de droits de l’homme, les problèmes d’insécurité et d’environnement.
Alioune Tine est l’une des figures de la société civile les plus réputées au Sénégal et à l’étranger. Il a dirigé des ONG de défense des droits de l’homme comme la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) et le bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest. Il se félicite dans un entretien à Sputnik du choix de Famara Ibrahima Sagna, 80 ans, ancien ministre de l’Intérieur et de l’Économie et des Finances, pour diriger le «dialogue national» lancé au Sénégal par le Président Macky Sall.
Ce dernier a été élu pour la première fois Président du Sénégal en 2012 et réélu au premier tour de scrutin le 24 février 2019 avec un peu plus de 58% des voix face à quatre candidats, dont Idrissa Seck, un ancien Premier ministre, et Ousmane Sonko, un député. Ses adversaires ont contesté les résultats et déclaré qu’ils ne le reconnaissaient pas comme Président, décidant cependant de ne pas recourir à la justice.
En prêtant serment pour son second mandat, le 2 avril, Macky Sall a appelé à un «dialogue sans exclusive; un dialogue constructif et ouvert à toutes les forces vives du pays; forces politiques, économiques et sociales». Et le 28 mai, il a convié à la présidence des représentants de diverses composantes de la société pour la cérémonie de lancement du dialogue national, afin de «discuter des questions politiques, sociales et économiques du pays».
La rencontre a rassemblé des représentants de la classe politique (ministres, députés, élus locaux, majorité présidentielle, opposition), de la société civile, des syndicats, des chefs religieux et coutumiers. Issa Sall, l’un des quatre candidats battus par Macky Sall à la résidentielle, y a assisté, une démarche fustigée devant la presse par Ousmane Sonko. Le Parti démocratique sénégalais (PDS), formation de l’ex-président Abdoulaye Wade, a décliné l’invitation, mais l’un de ses responsables, Oumar Sarr, s’y est en rendu à titre personnel, selon la presse locale.
Lors de la cérémonie, Famara Ibrahima Sagna a donc été nommé à la tête du Comité de pilotage du dialogue national par Macky Sall, qui l’a jugé «particulièrement indiqué et habilité pour coordonner l’animation de cet exercice hautement important pour le devenir de la nation sénégalaise».
La nomination de cet administrateur civil de formation et analyste financier de vocation a largement été saluée au Sénégal.
Quelques jours après la désignation de Famara Ibrahima Sagna, quatre autres personnalités ont été nommées dans une commission pour conduire le volet politique du dialogue national. Le chef de cette commission est Mamadou Niang, général et ancien ministre de l’Intérieur. Ses autres membres sont Babacar Kanté, ancien vice-président du Conseil constitutionnel, Alioune Sall, juge à la Cour de justice de la Commission Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et Abdou Mazide Ndiaye, membre de la société civile. Alioune Tine a regretté l’absence dans cette commission de femmes et jeunes, espérant que les autorités pourraient «rattraper cette erreur» dans les prochains jours.
Aucun calendrier officiel n’a été communiqué, ni pour les travaux du dialogue national ni pour les structures qui seront chargées des différents volets, mais le fondateur d’Africajom Center souhaite que les discussions annoncées rassemblent autant de monde que possible et n’excluent aucune question, même si l’accent semble mis au départ sur les questions politiques. Et, de ce point de vue, le dialogue national est «nécessaire» et «utile».
«Pour nous, la justification du dialogue est une nécessité absolue. La construction d’un horizon commun d’un nouveau Sénégal n’appartient pas seulement aux politiques, elle appartient à tous les citoyens et demande la mobilisation de tous les citoyens. Le dialogue national aurait dû avoir lieu depuis 2000, de mon point de vue, avec l’Alternance», lorsque le libéral Abdoulaye Wade a été élu face au socialiste Abdou Diouf, dont le parti dirigeait le Sénégal depuis 40 ans, a soutenu Alioune Tine.
Après douze ans à la tête du Sénégal, Abdoulaye Wade a été battu à la Présidentielle par Macky Sall en 2012. Mais ces changements de Présidents n’ont pas forcément amélioré la gouvernance politique dans le pays, d’après Alioune Tine.
«Les alternances n’ont pas permis de renforcer les acquis. On est dans une instabilité constitutionnelle et institutionnelle permanente. Chaque Président qui arrive fait comme si rien ne s’était passé» avant sa prise de fonctions. «On dit que nous sommes une démocratie majeure et nous n’arrivons pas à avoir une démocratie ni quantitative ni qualitative», regrette-t-il, évoquant les contestations récurrentes autour des élections dans le pays. Donc, a-t-il insisté, «le dialogue, c’est nécessaire et utile».
Tout le monde n’est pas de cet avis dans le pays. C’est le cas de Yoro Dia, politologue sénégalais, qui prévoit un «débat digne du sexe des anges» dans une tribune publiée par plusieurs médias locaux dont le journal Le Quotidien dans son édition du 22 mai 2019.
Au Sénégal, «nous sommes toujours à la recherche de l’art de perdre du temps, parce que nous sommes entre le marteau d’une classe politique qui fait tout pour ne pas aborder les vraies questions et l’enclume d’une société civile composée en majorité de rentiers de la tension. Une tension souvent artificielle qui leur permet de survivre et d’exister médiatiquement», a fustigé Yoro Dia.
Abdoulaye Bamba Diallo, journaliste, patron de presse et éditorialiste, abonde dans le même sens, dans un entretien à Sputnik. Il est l’un des responsables du site d’information NHnews, créé après la cessation de la parution en 2018, de son hebdomadaire Nouvel Horizon. Ce magazine a été publié pendant 21 ans.
«Je constate une chose: nous ne sommes pas dans une situation qui suscite la tenue d’un dialogue national. Il n’y a ni crise politique, ni crise institutionnelle, ni blocage des institutions, ni crise sociale majeure. Je ne vois pas en quoi, juste au lendemain d’une élection présidentielle remportée par quelqu’un au premier tour, il est utile de convoquer un dialogue national», a avancé Abdoulaye Bamba Diallo. «À quoi sert cette histoire, que je considère comme un jeu de dupes?», s’est-il interrogé.
Il rappelle qu’une commission mandatée par Macky Sall lui-même avait été chargée, en 2012, de mener une concertation sur les réformes institutionnelles à initier dans le pays. Cette commission a remis ses recommandations au Président. Ce dernier «en a choisi quelques-unes qui lui convenaient et a jeté le reste aux orties», a indiqué l’éditorialiste.
«Je ne pense pas qu’aujourd’hui le dialogue puisse aller dans le sens ni des réformes institutionnelles ni des réformes constitutionnelles», a poursuivi Abdoulaye Bamba Diallo.
Pour Alioune Tine, le boycott annoncé par certains opposants ou le scepticisme concernant le dialogue national n’atténue en rien sa nécessité et son utilité.
«Pour moi, le boycott est une forme de participation au dialogue national, on n’est pas à l’intérieur, mais à l’extérieur et parfois, cela permet de mettre du contenu. Il faut laisser les gens libres de choisir d’être dedans ou de ne pas être dedans», a-t-il estimé, en s’interrogeant toutefois sur la pertinence d’une politique de la chaise vide, au regard des enjeux des discussions programmées.
Selon Alioune Tine, les décisions qui en seront issues sont appelées à «engager tout le monde». Il a assuré que la société civile veillera à ce qu’elles soient prospectives, en pensant notamment à la gestion des gisements de gaz et de pétrole découverts récemment au Sénégal et à la politique sécuritaire, dans une région marquée par des opérations sanglantes de groupes djihadistes.
Il a révélé que son think tank a mis en place, avec différents acteurs, une plateforme «qui est le cadre de concertation et d’action des forces vives de la nation», travaillant déjà sur «du contenu, une feuille de route, des termes de références».
«On invite tout le monde à aller au dialogue. Aujourd’hui, le Sénégal est devenu un pays attractif, qui suscite beaucoup de convoitises sur le plan international. Nous allons avoir des acteurs externes qui sont beaucoup plus puissants que nos États, dont certains peuvent même créer et alimenter des conflits. C’est une menace supplémentaire pour la sécurité nationale», en plus des groupes djihadistes. «Tout cela fait que dans cette situation, nous avons besoin d’être unis, forts et solidaires face à ces défis», a-t-il conclu.