En réaction à l’enquête publiée par la BBC Dimanche soir, Aliou Sall un des principaux mis en cause a convoqué la presse hier pour s’expliquer sur les accusations le concernant.
Mais cela ne s’est pas fait sans quelques inexactitudes dans le discours de l’ancien associé de Frank Timis notamment dans sa dénonciation d'une supposée infox à son encontre. C’était l’objet de notre chronique fact-checking sur I Radio.
A FRANCEVILLE, LE BLUES POUR "PAPA" OMAR BONGO QUAND L'OR NOIR COULAIT À FLOT
"Papa Bongo nous manque": A Franceville, des Gabonais regrettent le président Omar Bongo Ondimba, mort en 2009, qui a incarné durant son règne les années fastes du boom pétrolier, aujourd'hui révolues
Franceville, capitale de sa région natale dans le Haut-Ogooué (sud-est du Gabon), s'apprête à commémorer le 8 juin le dixième anniversaire de sa mort avec l'ouverture au public du spectaculaire mausolée marocain où il repose depuis 2014.
Non loin, sur la place de l'Indépendance, une statue imposante et dorée du président Omar Bongo - qui a dirigé le Gabon pendant 41 ans - domine les collines verdoyantes de la ville.
Au pied du monument, deux jeunes filles, smartphones en main, prennent la pose."C'est papa Bongo, notre papa à tous", lance Rebecca, une lycéenne de 18 ans.
"On le regrette, c'est grâce à lui, que nous avons eu les routes, les hôpitaux ou encore l'université", ajoute-elle.
"Quand il était là, il n'y avait pas de problème d'argent", renchérit sa camarade, Jessica.
Pendant son règne, Omar Bongo a fait de son petit pays d'un peu moins de 2 millions d'habitants un "émirat pétrolier".C'était dans les années 70-80, une époque où l'or noir coulait à flot.
Souvent critiqué pour la corruption qui s'y pratique et le manque de redistribution des richesses, le système Bongo a pourtant perduré après sa mort à l'âge de 73 ans des suites d'un cancer.
Son fils, Ali Bongo Ondimba, alors âgé de 50 ans, lui succède au sommet de l'Etat, mais la conjoncture économique se dégrade.
La chute des cours du pétrole en 2014, plonge le pays dans un marasme économique dont il peine à sortir.Un plan d'aide financière du FMI a été accordé en 2017 au Gabon en échange d'une diminution des dépenses publiques
De nombreux Gabonais font face notamment à des retards dans le versement de leurs retraites ou salaires, d'autres sont confrontés au gel des recrutements dans leur profession.
- Flirter sous la statue de Bongo -
Retour à Franceville, où après les cours, la jeunesse locale aime se retrouver place de l'Indépendance, au pied de l'immense statue, pour papoter, danser ou flirter.
Début avril, pourtant, l'ambiance a nettement changé sur cette place.
Alors que des lycéens manifestaient dans plusieurs villes pour protester contre une réforme des bourses universitaires, des adolescents de Franceville ont, eux aussi, brandi des pancartes.
Fait rare, dans cette province acquise au pouvoir, où le parti présidentiel, le parti démocratique Gabonais (PDG), affiche à chaque élection des scores fleuve.
"On regardait la statue, et on se disait que sous Papa Bongo, il n'aurait pas supprimé les bourses !", explique Rebeccah.
"Mon père est chaque jour de plus en plus regretté, à mesure que la crise économique frappe plus durement les ménages", confie à l'AFP Anicet Bongo Ondimba, un des fils du président défunt.Omar Bongo a eu 54 enfants reconnus.
Pour le dixième anniversaire de sa mort, des habitants de Franceville doivent se rendre à son mausolée, dont la construction a été ordonnée par son fils, l'actuel président Ali Bongo Ondimba.
- "Dire au revoir correctement" -
Les préparatifs pour la cérémonie vont bon train dans l'enceinte du mausolée, entourée de fontaines d'eau, décorée de portes dorées et de mosaïques, d'escaliers en marbre.
Des ouvriers tondent la pelouse, d'autres astiquent sols, vitres et poignées d'apparat.Des membres de la garde présidentielle sont venus renforcer la sécurité.
De l'autre côté de la colline, au quartier Benguia II, une lignée de baraques en tôle et de planches en bois, des habitants veulent lui dire au revoir "correctement, cette fois".
Il y a dix ans, la dépouille du président, décédé dans un hôpital de Barcelone, avait transité de l'aéroport jusqu'au centre-ville.Mais "c'était de nuit, alors on n'avait rien vu", se rappelle Edouard Ngouendji, l'Ancien de ce quartier qui n'a jamais connu l'électricité.
"C'est Omar qui nous a installé la pompe à eau, et qui a construit l'école du village", dit-il.Alors ici, "on vote tous PDG" depuis aussi longtemps qu'on s'en souvienne, explique-t-il.A ses côtés, une dizaine de jeunes hommes sans emploi, acquiescent.
Mais l'un d'eux, Franklin Ngoulou, se lamente: "Ali nous a promis de l'emploi et des logements, mais regardez où nous vivons!".
"Au village, je suis le seul à être passé de l'autre côté", explique cet homme, arborant un tee-shirt aux couleurs de l'oposition.
HABIB BEYE RACONTE SON MEILLEUR SOUVENIR DE LA CAN
L'ancien international devenu consultant se remémore l'épopée de 2002 avec les Lions et cette finale perdue contre le Cameroun au Mali
Habib Beye dit avoir vécu une CAN extraordinaire en 2002 même si le Sénégal a perdu en finale. Il s'en souvient.
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, UN MONDE DE TRADUCTIONS
Les domaines dans lesquels travaille le Sénégalais ne sont pas des spécialités qu’il juxtaposerait : ils peuvent s’interpénétrer et entrer en conversation les uns avec les autres
Souleymane Bachir Diagne est né dans une famille de Saint-Louis du Sénégal qu’animait un désir d’école. Son père, avant de devenir guide religieux soufi, était allé de son propre chef à l’école française. Le fils a suivi le même chemin, un peu plus loin : l’Ecole Normale supérieure à Paris, les universités à Dakar et aux Etats-Unis. Il passe du wolof au français, du français à l’anglais. Il écrit en présence de plusieurs langues, persuadé que les concepts peuvent trouver un reflet langue à langue.
On dit souvent que la première langue de l’Europe est la traduction mais l’Europe n’est pas la seule scène de la traduction. On se souvient qu’au IXème siècle de notre ère, à Bagdad, Aristote apparut en songe au calife et qu’une maison de la sagesse y fut fondée qui reposait sur l’échange des traditions écrites. La pensée grecque y fut traduite. Davantage, elle s’incorpora véritablement dans la pensée islamique. Ses tours et ses détours jusqu’à Cordoue et Fez sont passionnants à explorer. Mais il faut aussi considérer, entre le Maroc et Tombouctou, le commerce des textes qui passaient de l’Afrique du Nord çà l’Afrique subsaharienne.
La connaissance est une dans sa multiplicité. S’il y a bien un objet unique de la recherche de Souleymane Bachir Diagne, c’est la pluralité.
Bibliographie :
En quête d'Afrique(s). Universalisme et pensée décoloniale de Souleymane Bachir Diagne (Albin Michel).
Comment philosopher en islam ? de Souleymane Bachir Diagne (Philippe Rey).
L'encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique de Souleymane Bachir Diagne (Présence Africaine).
Bergson postcolonial de Souleymane Bachir Diagne (CNRS).
FATMA SAMOURA, COUP DE COEUR OU COUP DE COM' D'INFANTINO ?
Elle en a surpris plus d'un en devenant numéro 2 de la Fifa en 2016, propulsée par le président de l'istitution - Mais trois ans après, l'action au quotidien de cette femme de caractère semble freinée, précisément par l'homme qui est venu la chercher
Pourquoi elle ? La désignation au poste de secrétaire générale de cette Sénégalaise alors âgée de 52 ans, transfuge de l'ONU où elle a passé 21 ans à travers l'Afrique, mais sans expérience préalable dans le sport, s'est faite au débotté, lors du congrès de Mexico.
Pour son recrutement, Infantino "a accéléré le processus qu'il avait lui-même annoncé", explique une source proche.
Selon des récits concordants, les deux se sont rencontrés en Afrique, à l'initiative du Malgache Ahmad Ahmad, futur patron du football africain, lors d'une visite d'Infantino qui mène alors campagne pour la présidence de la Fifa.
"S'il y a quelque chose qu'on ne peut pas lui reprocher, c'est qu'elle a du caractère", assure un bon connaisseur de la Fifa, à propos de cette mère de trois enfants.
- Femme "de caractère" -
Samoura a la lourde tâche de succéder au Français Jérôme Valcke, mis à pied puis suspendu 12 ans (peine réduite ensuite à 10 ans) notamment pour un trafic de billets.
"Son arrivée a été perçue comme une bonne surprise, car pour une fois c'était une personnalité non issue du sérail", explique une autre source."Contrairement aux poids lourds de la Fifa, elle n'a pas cette culture de bulle parano".
Mais dès sa nomination, contraste la même source, "en interne, comme à l'extérieur, beaucoup se sont demandés si c'était un coup de relations publiques de la part d'Infantino".
En public justement, celui-ci avait insisté sur "l'expérience et la vision internationales" de la dirigeante, et justifié sa nomination par la nécessité pour l'instance de "s'ouvrir à des perspectives nouvelles, extérieures au réservoir traditionnel".
Sauf qu'en interne, dès ses premiers jours, en plus d'un mini scandale sur des notes de femme de ménage qu'elle aurait fait régler par la Fifa, Samoura se rend vite compte que sa tâche, qui consiste notamment à gérer l'administration de la Fifa, ne sera pas aisée, tant Infantino s'entoure à tous les postes d'une sorte de garde rapprochée.
"Son périmètre est limité car on l'empêche de travailler.Le souci c'est que le président s'implique dans des dossiers où elle pourrait apporter quelque chose d'autre", constate une source.
Ainsi est-elle bordurée par deux secrétaires généraux adjoints, l'Ecossais Alasdair Bell, venu de l'UEFA, et l'ex-star de l'AC Milan, le Croate Zvonimir Boban, chargé des dossiers sportifs.
Quel est son bilan après trois ans ? "Il y a une fierté pour nombre d'Africains de voir une des leurs occuper cette position", confie un spécialiste du football africain.
"Du point de vue symbolique, et étant une femme, il y a un impact indéniable", ajoute la même source qui explique qu'elle a joué "un rôle certain" dans l'élection du Malgache Ahmad Ahmad à la présidence de la Confédération africaine (CAF), homme qu'elle avait appris à connaître alors qu'elle était en poste pour l'ONU à Madagascar.
- Le foot féminin "coûte" -
Alors que le soutien des 56 fédérations africaines est fondamental dans la réélection à la présidence de la Fifa - Sepp Blatter avant Infantino l'avait bien compris - Samoura continue d'entretenir "une relation particulière et une proximité certaine avec Ahmad", même si l'aura de ce dernier commence sérieusement à s'étioler, en raison d'accusations répétées à son encontre de mauvaise gestion de la CAF.
Le développement du football féminin est l'un des crédos de la Sénégalaise."Aujourd'hui, le foot masculin ça paie, le foot féminin ça coûte.Ca devrait payer et ça va payer", répète-t-elle à l'envi, comme ce jour de février dernier. "Je n'ai qu'un regret, c'est que les dirigeants hommes ne se rendent pas compte de cette manne qui est devant eux et qui ne demande qu'à être exploitée".
La Fifa a certes désigné une responsable du football féminin, Sarai Bareman (Samoa) qui avait remplacé la pourtant très efficace et unanimement appréciée Suissesse Tatjana Haenni, "mais elle passe plus de temps à faire le tour du monde pour présenter le trophée" de la Coupe du monde, s'étonne un bon connaisseur.
"UN ENSEMBLE D'ÉLÉMENTS MONTRE UNE INTENTION DE DISCRÉDITER LE SÉNÉGAL"
Dans un entretien accordé au Soleil, Aliou Sall accusé de corruption par une enquête de la BBC, révèle des faits à sa décharge
Lors d’une conférence de presse qui a retenu l’attention de l’opinion nationale et internationale, le maire de Guédiawaye, Directeur général de la Caisse des dépôts et consignation, a battu en brèche, avec force arguments, les accusations portées sur sa personne, au moyen d’un reportage de la Bbc. Passé cet exercice, « Le Soleil » a tenu à aller plus loin avec Aliou Sall qui, dans cet entretien exclusif, révèle des faits importants à sa décharge.
Monsieur le maire, la diffusion de la vidéo de la Bbc, la veille de la réunion, ce lundi (ndlr : hier), de la commission mixte sénégalo-mauritanienne, qui se penche sur l’exploitation du gaz frontalier, ne vous fonde-t-il pas à penser à un timing ?
Sans entrer dans certaines qualifications, je puis dire qu’il y a un ensemble de circonstances et de conditions de déroulement de l’émission Panorama de la Bbc qui font que je peux soupçonner objectivement une mauvaise intention de la part de ses producteurs.
Le premier élément troublant, et c’est surprenant pour un média crédité d’être sérieux comme la Bbc, est de conduire un tel programme dans un sens unique, en donnant la parole, de façon quasi exclusive, à des porte-étendards de l’opposition radicale sénégalaise qui, sur toutes les questions nationales, se sont exprimés de la façon la plus radicale et la plus extrême possible. Ceux-là qui se sont distingués, ces mois-ci, dans des stratégies de défoulement sur toutes les questions.
Indépendamment de cela, j’ai remarqué la ferme volonté des producteurs de cette émission de refuser de prendre en compte les réponses que j’ai produites, par le biais de mes avocats, le long de ces quelques semaines de production de l’émission. Ils ont systématiquement refusé de prendre en compte ces éléments d’informations, alors que nous avons totalement démenti les allégations qui ont été faites. Le fait de refuser de prendre en compte ces éléments constitue, pour moi, la preuve d’une intention de nuire.
Autre élément troublant : ils ont affirmé comme évidents des faits qui sont totalement faux. Par exemple, dans l’émission, on dit qu’il y a eu des manifestations contre Franck Timis, Aliou Sall et nos différents contrats, alors que personne au Sénégal, aucun observateur sérieux ne peut vous dire que de telles manifestations se sont produites ces derniers mois ou ces dernières années.
Bref, il y a un ensemble d’éléments qui montre que l’intention est de nuire, de discréditer le pays, de me discréditer. Le fait même que des opposants, les plus radicaux, se soient tout de suite saisis de l’émission pour justifier leurs prises de position, prouve qu’il y a une convergence d’intérêts entre eux.
A travers votre personne, ne pensez-vous que c’est le président Macky Sall qui est la cible ultime de toutes ces attaques répétitives ?
J’évite de jouer à ce jeu, parce que je passe tout mon temps à expliquer que je suis une personne indépendante et que je prends mes responsabilités dans tous les actes que je pose. Je ne voudrais pas que mes actes entachent la gouvernance du Président Macky Sall. De la même façon, je ne voudrais pas verser dans ce genre d’explications consistant à dire que c’est le Président Macky Sall qui est visé.
Mais, il est évident que quand ce sont des politiques qui se mêlent de ce genre de questions, en escamotant Aliou Sall pour s’attaquer à la gouvernance du Président Macky Sall, il devient difficile d’éviter l’amalgame. Je ne me fais pas d’illusions, c’est une question éminemment politique, au-delà des questions de gouvernance et d’éthique, que les uns et les autres essaient de mettre en avant.
La publication de votre salaire de vingt-cinq mille dollars américains, n’est-elle pas, en fait de compte, de l’eau à votre moulin, vous qui aviez toujours clamé n’être qu’un employé de la société de Frank Timis, sans y détenir un quelconque autre intérêt ?
La réalité est qu’il y a beaucoup de Directeurs généraux du secteur privé qui gagnent beaucoup plus et qui ne sont même pas dans le secteur des hydrocarbures connu pour ses salaires assez importants, partout à travers le monde.
Des dirigeants des secteurs moins importants gagnent beaucoup plus. Que ce soit dans les secteurs des finances, des télécommunications, etc. Dans la société où j’évoluais, nombre de personnes collaborant avec elle, gagnent beaucoup plus que vingt-cinq mille dollars américains.
Finalement, c’est ridicule de vouloir utiliser le montant de mon salaire pour essayer de justifier des perceptions indues. Je dénonce, avec la dernière énergie, le procédé qui consiste à publier le salaire des gens.
Par ailleurs, je suis étonné. J’ai été le seul à détenir une copie du contrat avec Timis Corporation, si ce n’est l’Ofnac (ndlr : Office national de lutte contre la fraude et la corruption).
Ah bon ! L’Ofnac était au courant de ce qui semble être un scandale connu de quelques initiés ?
Bien sûr que l’Ofnac est informé du montant de ma rémunération ! Lorsqu’il s’est agi de faire la déclaration de mes revenus, en 2013, je me suis plié à cette exigence. Maintenant, il est étonnant que ce contrat se retrouve entre les mains des pourfendeurs de Franck Timis qui m’accusent. Si j’avais à cacher mon salaire, je ne l’aurais jamais déclaré à l’Ofnac.
J’ai déclaré tous mes revenus à l’Ofnac à plusieurs reprises, d’abord à l’occasion de mes déclarations de revenus. Ensuite, j’ai été interpellé par cet organe, quand une personne a porté plainte contre moi, et à l’occasion, les fonctionnaires de l’Ofnac ont eu accès à tous mes comptes et à tous mes mouvements financiers.
C’est donc étonnant que cette histoire revienne sur la table, cela veut dire que les gens ont programmé leur sortie médiatique. C’est carrément un plan de communication, de propagande à travers les réseaux sociaux notamment. Je dénonce ce procédé.
Cette affaire vous a-t-elle ébranlé ? Êtes-vous déterminé à apporter une suite judiciaire ?
Ebranlé ? Non ! Jamais ! Je connais bien ma position et je sais que je continuerai d’être la cible des attaques de ce genre, tant que Macky Sall sera Président de la République. Je suis préparé. Par contre, je ne me laisserai pas faire, comme à chaque occasion, je me défendrai bec et ongle pour préserver mon honorabilité et ma crédibilité. Et il n’y a pas l’ombre de doute que mes avocats vont prendre les mesures idoines pour ester en justice.
par Ousmane Ndoye
NOUS LE SAVIONS TOUS !
Les sommes colossales qui ont été dépensées dans ces périodes pré-électorales ne sont pas, pour l’essentiel, de l’argent honnêtement gagné, mais le fruit des vols, détournements d’objectifs, spoliation des ressources financières, naturelles du peuple
Un voleur entre dans ta maison, te vole 1.000 000 de FCFA, et revient le lendemain pour te donner 1.000 FCFA et te demande de l’applaudir ; et le 24 février 2019, nous avons tous applaudi.
Qui ne savait pas ?
Qui ne savait pas d’où provenaient les millions de Francs CFA qui ont été versés durant les périodes pré-électorales et électorales à des politiciens professionnels pour assurer leur transhumance ?
Qui ne savait pas d’où provenaient les millions de Francs CFA qui ont été versés durant toute cette période à des marabouts, Imams et autres chefferies traditionnelles, journalistes influenceurs et autres grands porteurs de voix, pour assurer leur soutien au candidat Macky Sall ?
Qui ne savait pas d’où provenaient les centaines, voire dizaines de milliers de Francs CFA qui ont été versés durant cette même période à tous ces Sénégalais pour acheter leur voix ou tout simplement leur mobilisation dans des méga-meetings ?
Qui peut jurer devant Dieu qu’il pensait que cet argent était de l’argent honnêtement gagné par ceux qui le distribuait ?
Nous tous le savions : les sommes colossales qui ont été dépensées dans ces périodes pré-électorales ne sont pas, pour l’essentiel, de l’argent honnêtement gagné, mais le fruit des vols, détournements d’objectifs, spoliation des ressources financières, naturelles et foncières du peuple sénégalais.
En vérité, l’enquête de BBC ne vient que mettre un miroir en face de notre visage ; mais nous savions bien ce à quoi nous ressemblions. Nous sommes un peuple fortement perméable à la corruption, faible dans notre esprit critique, peu exigeant envers nos dirigeants, enclin à la facilité et rétif aux sacrifices. Et pourtant, si nous voulons asseoir une protection de nos ressources, la bonne gouvernance, les bases d’un développement économique et social véritable, sortir de notre pauvreté et de nos souffrances quotidiennes, il nous faudra bien faire des sacrifices : développer en nous-mêmes le sens de l’intérêt général, et donner de notre temps et de notre énergie pour défendre les intérêts de notre pays contre une élite corrompue infiniment minoritaire qui s’allie à des réseaux internationaux obscurs pour spolier nos ressources et jouir de notre sueur et de notre sang.
Dans un contexte mondial qui se durcit, avec en particulier, la montée de l’extrême droite aux Etats-Unis et en Europe, aucun cadeau ne sera fait aux Africains dans la spoliation de leurs ressources naturelles, le durcissement des termes des échanges économiques, ainsi que la limitation de leur mobilité internationale.
L’heure du réveil a sonné. L’avenir de nos enfants l’exige. A vous.
par Yaye Fatou Sarr
RENDEZ-NOUS NOS MILLIARDS !
Monsieur au banc des accusés choisit de faire une conférence de presse semblable à une récréation, il communique comme pour nous dire oui, je suis fautif mais ce n'est pas ainsi qu'il faut le présenter - Où sont ces 9 à 12 milliards versés à Timis ?
Je ne saurais caractériser mon ressenti. J'ai toujours été attentive aux dénonciations de certains de nos leaders notamment Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane qui sont allés jusqu'à saisir le procureur de la République en vain ; mais ces dernières 48 heures m'ont fait vivre un sentiment de très haute trahison, un sentiment tant redouté d'avoir des gouvernants qui n'ont cure que de leurs intérêts personnels.
Chers compatriotes avez vous idée de ce que représentent 250 000 ou 3 millions de dollars ? Dollars qui devaient entrer dans les caisses de l'Etat, servir à gérer nos priorités et qui sont tout simplement entrés dans des poches ou les caisses de Agritans société privée dont l'appartenance est restée dans la famille Faye Sall.
Bref, j'en passe. Où sont ces 9 à 12 milliards versés à Timis corporation ? Pourquoi en aucun moment des chiffres n'ont été donnés et justifiés ?
Et Monsieur au banc des accusés choisit de faire une conférence de presse semblable à une récréation et il communique comme pour nous dire oui je suis fautif mais ce n'est pas ainsi qu'il faut le présenter.
Vous voulez savoir monsieur Aliou Sall, sortez nous des papiers clairs, ne faites pas signer par le président Abdoulaye Wade des décrets signés par votre grand frère, ensuite rendez-nous ce qui nous appartient et prenez vos responsabilités vous et vos complices, tous sans la moindre exception.
"Yeene na ñak xeel tee ñak yeurmandé !"
Je ne vous pardonne pas. Le peuple a besoin de cet argent pour se soigner, pour s’éduquer, pour se sécuriser, etc.
Rendez-nous nos milliards, ceux que vous avez pris et ceux que vous avez fait prendre !
Citoyennement vôtre
IL FAUT EN FINIR AVEC CE PILLAGE DE NOS RESSOURCES
Où va l’argent tiré de toutes ces ressources ? Que Aliou Sall démissionne de ses responsabilités et charges publiques pour se mettre à la disposition de la Justice au lieu de distribuer des menaces et des démentis - DÉCLARATION DE Y'EN À MARRE
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration du mouvement Yen à marre, datée du 3 juin 2019, relative à l'affaire de corruption présumée impliquant Aliou Sall.
"Le dernier rebondissement intervenu dans le dossier du pétrole et du gaz, suite à la diffusion d’une enquête de la chaine anglaise BBC, vient encore une fois mettre à nue l’opacité et l’absence de transparence qui ont entouré les négociations et transactions dans cette affaire. Il y a toujours eu soupçons et accusations de connivences criminelles entre les sociétés minières et le frère du président, Aliou Sall. Et malgré plusieurs interpellations citoyennes, rien n’a été fait pour éclairer les contribuables sénégalais, si ce n’est des menaces et des simulacres de dialogue sur le pétrole et le gaz, orchestrés par le pouvoir pour mieux noyer le poisson.
Aujourd’hui, la seule problématique, au delà des émotions et du factuel, c’est la transparence dans la gestion de nos ressources de manière générale. Que savons nous en réalité de l’exploitation de l’or de Sabodala ? Où va notre or ? A qui profite t-il? Que savons nous des contrats de Pêche ? Le fer du Falémé ne risque-t-il pas de tomber entre les mains des turcs, si ce n’est déjà fait ? Qu’est-ce qu’on sait de notre zircon ? Où va l’argent tiré de toutes ces ressources ? Pas aux sénégalaises et aux sénégalais qui croupissent dans la débrouille quotidienne pour manger, boire ou se soigner ! Pas à l’éducation nationale qui se meurt ou à la santé malade de son plateau technique faible et des grèves à répétition.
Les forces vives, la classe politique doivent s’organiser pour en finir avec ce pillage de nos ressources et cette corruption érigée en système de gouvernance. Il faut dépersonnaliser le débat et en faire un combat national pour le salut du peuple.
Il faut vaincre la corruption ! A l’heure du dialogue national, il y a de la matière si l’Etat veut vraiment améliorer les conditions de vie des Sénégalais.
Que Aliou Sall démissionne de ses responsabilités et charges publiques pour se mettre à la disposition de la Justice au lieu de distribuer des menaces et des démentis.
Le Mouvement Yen a marre appelle les forces vives dans ce combat et demande à la justice de s’auto saisir.
« Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées »
VIDEO
CHRISTINE ANGOT FAIT POLÉMIQUE POUR SES PROPOS SUR L'ESCLAVAGE
Sur le plateau d’On n’est pas couché, la chroniqueuse a affirmé que les esclaves étaient gardés « en bonne santé »
Le Parisien |
Robin Richardot |
Publication 04/06/2019
« Insoutenables », « sidérants », « choquants ». Les propos de Christine Angot samedi soir sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché » ont révolté nombre d’internautes sur les réseaux sociaux.
La raison ? L’autrice s’est risquée à une hiérarchisation entre la souffrance des victimes de la Shoah et celle des esclaves. La chroniqueuse a en outre expliqué que l’esclavage était « exactement le contraire » de l’extermination des Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale. « L’idée c’était que les esclaves soient en pleine forme, en bonne santé, pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables », a-t-elle défendu, sous les approbations de Franz-Olivier Giesbert.
Une vision plus idéologique qu’historique
Mais selon Myriam Cottias, cette vision est purement idéologique et n’a rien d’historique. Cette historienne du fait colonial et directrice de recherche au CNRS a toute une série de statistiques pour contredire Christine Angot. « À Saint-Domingue par exemple, la durée de vie moyenne d’un esclave sur une plantation était de huit ans à l’époque, souligne la spécialiste, interrogée par Le Parisien. On ne peut pas dire que les conditions sanitaires étaient bonnes. »
Marylin Maeso va plus loin et soutient que les propos de la chroniqueuse ressemblent aux principaux arguments de l’apologie de l’esclavagisme. « Cela revient presque à dire que l’esclavage était une bénédiction pour certaines personnes en leur apportant de quoi vivre », explique au Parisien cette professeur de philosophie et essayiste travaillant sur deux ouvrages sur les crimes contre l’humanité. Citant les travaux de l’Américain Marcus Rediker (The slave ship : a human history), elle rappelle que sur les navires négriers, les esclaves étaient affamés, maltraités voire violés pour les femmes.
Selon les spécialistes, le problème n’est pas de relever les spécificités de deux procédés abominables de l’Histoire, mais de hiérarchiser la souffrance des victimes. Christine Angot n’a pas tort lorsqu’elle dit que la Shoah poursuivait une volonté d’extermination, ce qui n’était pas le cas de l’esclavage. « On ne va pas parler de génocide pour l’esclavagisme, mais de génocide par l’usure », détaille Myriam Cottias. Depuis la loi Taubira de 2001, l’esclavage est d’ailleurs reconnu comme crime contre l’humanité en France, au même titre que la déportation des Juifs.
Des souffrances inquantifiables
Mais la chroniqueuse télé critique aussi le fait qu’on ne fasse pas de « différence fondamentale » entre l’esclavage et l’extermination des Juifs. « Le point commun entre ces deux événements est la volonté de déshumaniser une population, corrige Marylin Maeso. Et c’est absurde de vouloir introduire différents degrés de déshumanisation et de quantifier des souffrances. »
L’intervenante d’On n’est pas couché va même jusqu’à dire que l’esclavage est à l’opposé de la Shoah. « C’est très grave de dire ça, dénonce Marylin Maeso. Si on considère que le génocide est l’horreur absolue, c’est quoi l’exact contraire alors ? »
Pour l’essayiste, les propos de Christine Angot sont l’équivalent « d’un bond de plusieurs années en arrière. » « Elle introduit une séparation dans quelque chose qu’on essaye de penser de manière globale », ajoute Marylin Maeso. Myriam Cottias la rejoint parfaitement sur ce point. « On doit avoir une conscience globale des mécanismes qui introduisent les crimes », prévient-elle. Au risque de voir l’Histoire se répéter.