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10 août 2025
«IL N’Y A RIEN A CACHER SUR CETTE QUESTION EMINEMMENT NATIONALE DU PETROLE ET DU GAZ»
L’option du Sénégal du passage de l’approvisionnement de ses centrales électriques au gaz d’ici 3 ans a été réaffirmée, hier, par le ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar CISSE.
Pour ce faire, les centrales de la Société nationale d’électricité (SENELEC) vont être converties au gaz.
«L’objectif est d’arriver en 2022 à la conversion des centrales de SENELEC au gaz, pour nous permettre d’avoir une énergie plus propre. Cette option s’ajoute aux efforts qui ont été faits dans le domaine du renouvelable et des centrales solaires», a confié Mouhamadou Makhtar Cissé, en marge de la deuxième réunion du Comité stratégique du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Il s’agit du projet de développement et l’exploitation du gisement de gaz naturel à la frontière Sénégalo-mauritanienne.
La SENELEC va convertir ses centrales au gaz en 2022
Selon l’ancien Directeur général de SENELEC, si le Sénégal réalise cette conversion, «nous aurons les meilleurs mix au monde. Et je pèse bien mes mots en le disant, nous aurons du gaz, de l’éolien, du solaire en plus de l’hydraulique». Saluant la partition, jouée par le président de la République, par rapport au mix-énergétique, le ministre du Pétrole et des Energies a estimé : «Les découvertes de gaz et de pétrole confortent cette option du Sénégal d’avoir une énergie plus propre à un coût compétitif, réduit et un prix au consommateur plus intéressant. Nous ferons l’électricité avec notre propre gaz, c’est la certitude qu’on pourrait avoir un coût d’exploitation réduit et des prix au consommateur beaucoup plus intéressant». L’exploitation en commun du gisement de gaz dénommé Grand Tortue Ahmeyim (GTA), découvert en 2016, par le Sénégal et le Mauritanie, à la frontière entre les deux pays, a été rendue possible par un Accord de coopération inter-Etats (ACI) signé en février 2018 et relatif au régime fiscal et douanier applicable aux sous-traitants.
La production de ce gisement gazier devrait démarrer en 2022. Et c’est dans cette perspective que le Comité stratégique du projet Grand Tortue Ahmeyim était en conclave, hier, à Dakar. «Il ne peut y avoir un meilleur cadre de transparence que de tout régenter par des lois et des décrets. Et c’est le cas du Sénégal. Au plus tard, dans la première semaine du mois de juillet, on va organiser un atelier sur le contenu local où tous les acteurs seront invités, pour leur dire qu’il n’y a rien à cacher sur cette question éminemment nationale du pétrole et du gaz. L’Etat du Sénégal veut être une maison de verre où tout sera discuté», a du reste déclaré Mouhamadou Moukhtar Cissé, à cette occasion pour rassurer quand à la transparence du processus. D’ailleurs, il a soutenu que c’est cette volonté de transparence qui justifie la décision du chef de l’Etat d’ouvrir le COS/Petrogaz à la société civile et à l’opposition. «Mais, naturellement, il faudrait encadrer cela pour que ceux qui y siègent puissent, au moins, signer une charte d’éthique qui les astreigne à respecter un certain nombre d’obligations. Parce qu’on ne peut pas siéger au niveau de ces instances et sortir faire des déclarations intempestives qui mettraient en cause la stratégie de l’Etat», a précisé M. Cissé.
«Quand il y a du pétrole et du gaz, ça suscite une certaine excitation»
«Quand il y a du pétrole et du gaz, ça suscite une certaine excitation. C’est normal, ce sont les ressources les plus puissantes au monde. Tous les pays veulent en avoir, c’est le moteur de l’économie mondiale», a-t-il dit, révélant au passage qu’en ce qui concerne la sécurité des plateformes et des eaux territoriales, l’Etat fait confiance à la marine nationale. «Il ne s’agira pas pour nous de privatiser la sécurité maritime. Ça ne sera pas le but de l’opération. C’est la marine nationale qui va vieller sur nos eaux territoriales avec ses moyens, avec la contribution des compagnies», a-til annoncé. Pour sa part, Mohamed Abdel Vetah, ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines de la Mauritanie, a rassuré que le changement prochain à la tête du régime de son pays ne va en rien entraver la marche du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). «Je vous assure que le projet continuera. Parce qu’il ne s’agit pas d’une question d’hommes, mais de biens supérieurs et du lien entre les deux pays», a-t-il certifié concernant cette question. Puisque le président Ould Abdel Aziz, à cause de la limitation des mandats par la Constitution, ne peut pas se présenter pour une troisième fois à la Présidentielle mauritanienne, prévue le 22 juin. C’est le Général Mohamed Ould Ghazouani qui est le candidat de son parti.
par Alassane Kitane
MA PENSÉE SUR CETTE SCABREUSE AFFAIRE ALIOU SALL
Comment expliquer qu'après l'affaire Karim Wade, on ait laissé faire Aliou Sall opérer au vu et au su de tout le monde dans des domaines comme la Banque, le transport aérien, etc.?
Pour moi, le plus scandaleux dans cette affaire ce n'est pas le fait que des milliards du Sénégal aient atterri dans les mains d'un quidam que l'alternance de 2012 a révélé au pays. Ce qui me choque le plus c'est la facilité avec laquelle toute une famille a fait main-basse sur des postes clés alors que les Sénégalais venaient juste de congédier le régime de Wade pour moins que ça.
Comment expliquer qu'après l'affaire Karim Wade, on ait laissé faire Aliou Sall opérer au vu et au su de tout le monde dans des domaines comme la Banque, le transport aérien, etc.?
Comment avons-nous fait pour ne pas voir que la nomination de ce monsieur à la caisse de dépôt et de consignation (la CCD qui est hors du pouvoir d'investigation des corps de contrôle) pouvait être une stratégie de recyclage de l'argent venant du pétrole ?
Comment avons accepté que la famille et la belle famille du président soient si omniprésentes dans les affaires ?
Comment avons-nous fait pour rester aveugles à l'anomalie de toutes ces nouvelles sociétés liées à la galaxie présidentielle ?
Pour ma part, la presse collaboratrice est en partie responsable de l'omerta qui entoure tous ces scandales. Mon avis est qu'il faut un large front de toutes les forces vives de la nation pour faire face à cette grave régression historique que ce régime est en train de faire faire à notre démocratie.
Ce scandale est scandaleux par sa possibilité même ! Car depuis 2012, on a tympanisé et inhibé le Sénégalais avec cette histoire de reddition des comptes. On a jugé Karim Wade dans un procès injuste, on a emprisonné Khalifa Sall pour une fausse affaire de détournement…
Les Sénégalais ont maintenant une clef de lecture des deux bizarreries : le cynisme avec lequel on a empêché la volonté populaire de s'exprimer en 2019 par une série de manigances indignes d'un fasciste et l'étrange dialogue politique qu'on leur a imposé à la suite de cette mascarade électorale.
Une chose est certaine : si nous courbons encore l'échine et laissons passer ce scandale, c'en est fini de toute culture de transparence et d'exigence de reddition des comptes dans ce pays !
par Papa Chimère DIOP
DEUX PEUPLES, SANS BUTS, NULLE FOI
La déliquescence même d'une société c'est lorsque l'éducation publique est en faillite - C'est aussi lorsque les valeurs ne sont plus au rendez-vous, lorsque l'autorité parentale a démissioné, lorsque les signes matériels sont confondus avec la réussite
Au Sénégal, la désunion et l'envie ont fini de nous enfoncer plus bas que le plus profond des abysses . Médire, comploter, gaspiller, trafiquer et manigancer sont devenus le quotidien de beaucoup.
J'ai été particulièrement affecté par l'abjecte communion nationale autour d'un documentaire alors que nous étions à notre dernier jour de Ramadan. Si nous fournissions les mêmes efforts pour réclamer aux professeurs d'être plus rigoureux, aux entreprises de sévir contre le harcèlement sexuel et moral, aux riches plus de solidarité fiscale, la fin de la gabegie culturelle et j'en passe... Nous aurions contribué à une croissance tangible.
Que chacun prenne la peine de faire son propre procès. Combien d'entre nous sommes exempts de reproches ? Combien dépassent des voisins dans l'absolue misère et n'en ont cure ? Combien qui jadis étaient des gens accessibles en arrivent à ignorer les appels de leurs "amis" car s'étant créés une nouvelle identité sociale ?
Je me rends compte jour après jour un peu plus du danger qui nous guette. Si nous ne nous ressaisissons pas, nous créerons des générations de cancres accros à la politique et à des séries télévisées dénuées de tout agenda mis à part le conditionnement et l'abrutissement massif...
Je ne cesserai de le répéter, il ne sert à rien de faire des classements des "50 meilleurs je ne sais quoi" si tout ce monde est issu d'une classe aisée ou a eu la chance d'aller dans une école privée. La déliquescence même d'une société c'est lorsque l'éducation publique est en faillite. C'est aussi lorsque les valeurs ne sont plus au rendez-vous, lorsque l'autorité parentale a démissioné, lorsque les signes matériels ostentatoires sont confondus avec la réussite, lorsque des milliers d'enfants vont à l'école dans des "abris provisoires" parqués comme du bétail, lorsqu'au nom de l'enseignement religieux on accepte la mendicité infantile révoltante des talibés qui sont abusés physiquement et sexuellement, lorsque les élites mentent etcetera,etcetera.
Je mets d'ailleurs au défi qui que ce soit de me citer une personne brillante et universellement reconnue issue du système d'enseignement public sénégalais née ces 20 dernières années.
Loin de m'eriger en sentinelle ou en donneur de leçons, je me reconnais aussi dans ce constat. Je suis un acteur du système, j'y ai participé et je l'ai entretenu mais j'ai décidé de changer.
J'apprends à l'instant que nous allons encore une fois prier dans la désunion. Quelle honte !
Désunion dans la foi !
Désunion sociale !
Désunion mentale !
Pathétique !
Dewenati et Aid Mubarak quand même...
Par Moumar GUEYE
QUAND LES PUBLICITAIRES CONTINUENT IMPUNÉMENT LE MASSACRE
Les agences publicitaires n’ont pas conscience que cette langue commerciale qu’est le wolof, comporte de fines subtilités qui font qu’un mot mal dit ou mal écrit, peut se traduire très souvent par le contraire du sens recherché
Il ya quelques années, plus précisément en 2016, j’avais publié un article qui avait pour titre «Faut-il sanctionner les publicitaires qui massacrent le wolof ?».
En effet, j’avais été scandalisé par la nullité et la désinvolture de certains publicitaires qui avaient osé écrire des slogans en wolof aussi absurdes, pleins de contresens et de nonsens, du fait des graves fautes d’orthographe commises dans la transcription des messages. Les mêmes fautes se retrouvent dans les messages télévisés. Pour vérifier si des efforts avaient été fournis en cette année 2019 par nos fameux publicitaires, dans le sens de respecter la Loi n° 77-55 du 10 avril 1977 relative à l’application de la réglementation en matière de transcription des langues nationales, ainsi que le décret n° 2005-992 du 21 octobre 2005, relatif à l’orthographe et la séparation des mots en wolof, j’ai parcouru les rues de Dakar pour passer en revue ses forêts de panneaux publicitaires devenus de véritables encombrements urbains.
Dès le début de ma visite, j’ai failli tomber en syncope, tellement la majorité des messages publicitaires étaient truffés de fautes de transcription du Wolof, entraînant ipso facto, de graves non-sens et contresens, voire de véritables inepties tout simplement. La plupart des agences publicitaires n’ont pas conscience que cette langue commerciale qu’est le wolof et qu’elles utilisent avec autant d’enthousiasme pour publiciser leurs produits, comporte de fines subtilités qui font qu’un mot mal dit ou mal écrit, peut se traduire très souvent par le contraire du sens recherché. À l’époque, j’avais donné à titre d’exemple, les expressions suivantes : « saxaar gi » c’est pour désigner le train! « Saxaar si », c’est la fumée !
Le mot wolof « Jàmm » c’est la « paix », alors que « Jaam » c’est « l’esclave » et «jam» c’est piquer. Je vais partager avec vous le wolof calamiteux et les innombrables fautes d’orthographe que j’ai répertoriés sur les panneaux publicitaires et affiches de toutes sortes qui sillonnent les grands axes routiers de Dakar! Je peux affirmer, sans risque de me tromper, que s’il s’agissait de la langue française, ces fautes grossières allaient être corrigées à la quatrième vitesse ! Mais quand il s’agit de nos langues nationales en particulier du Wolof, la plupart des agences publicitaires s’en moquent royalement ! C’est la triste réalité! Je commencerai par Kirène qui nous a abreuvés de fautes en écrivant «Wotel fepp, ziar Ňëpp». Ce message est évidemment mal écrit. Pour être compréhensible, il devrait s’écrire comme suit : «Wooteel fépp, siyaare Ňépp », ce qui signifie en français: «Appelez partout, rendez visite de courtoisie à tout le monde».
« La plupart des concepteurs de slogans publicitaires justifient leurs fautes grossières en prétendant qu’en respectant la transcription du wolof conformément à la loi, le public n’arriverait pas à lire les messages »
Maintenant, allons voir ce que nous réserve le célèbre détergent Mina. Il faut avouer que ce publicitaire n’a fait aucun effort. En fait, il a tout simplement choisi la voie la plus facile et malheureusement la plus lamentable, en écrivant ceci: «Setal mothi meune» au lieu de «Setal moo ci mën». La plupart des concepteurs de slogans publicitaires justifient leurs fautes grossières en prétendant qu’en respectant la transcription du wolof conformément à la loi, le public n’arriverait pas à lire les messages. Et pourtant s’il s’agissait d’un texte en Français ou en Anglais, ils ne se seraient jamais permis de tels massacres orthographiques! Nos amis du lait en poudre «Halib» devraient traduire la sonorité de l’expression arabe qu’ils ont choisie en écrivant: «Ramadaan mubaarak». Quant à mes parents waalo-waalo qui commercialisent l’eau minérale «Waalo», ils sont absolument inexcusables, quand ils écrivent: «Kooru Jam», au lieu de «Koor u Jàmm» (Paisible Ramadan).
Ces petits-fils de Njaajaan Njaay ne devraient en aucune manière, confondre «Jam» (piquer) et «Jàmm» (la paix) et se permettre de si graves confusions, dans la transcription du wolof, la langue de leurs ancêtres! L’association des bouillons «Ami», «Adja» et «Doli» (il fallait écrire «Dolli» si cela signifie «ajouter»), a rejoint la grande association des fauteurs et des fautifs en écrivant «Di safal, di yakhanal», au lieu de se conformer à la loi en écrivant «Yaxanal»! Le vrai crack de l’invention fautive c’est le publicitaire des chips «Crax»! Celui-là ne manque vraiment pas de témérité, car il a osé écrire ceci: «Mböx késsé la», au lieu de «Mboq kese la». Il a poussé sa témérité jusqu’à inventer la lettre «ö» qui n’existe pas en wolof écrit! Notre visite dans la laiterie Dano nous a fait découvrir «Ramadan Kareem» au lieu de «Ramadaan kariim»!
Le banquier Ecobank a allègrement rejoint le club des fautifs en écrivant ceci:»Japaat na ci» au lieu de «Jàppaat na ci». D’ailleurs, cette banque de la place n’est pas seule dans le massacre du Wolof. La Cbao sa voisine, s’est également illustrée par ses absurdes fautes de transcription dans un wolof approximatif et non conforme aux règles de l’orthographe wolof. Le massacre se poursuit avec le sucre vanilliné dénommé «Le vainqueur» qui comme ses prédécesseurs a plongé dans la facilité fautive et ridicule, en écrivant ceci: «Lou yagg deug leu», au lieu de: «Lu yàgg dëgg la».
Le savon Madar est entré dans le concert des massacreurs du Wolof en nous proposant ce message mal écrit: «Jegesileen saabou Madar eksina» au lieu de «Jége si leen! Saabu Madar yegsi na». Enfin, le tout nouveau bazin Veba inaugure son entrée chez les publicitaires indélicats par le message fautif suivant: «Veba - bazin bou bess bi khew» . Il fallait écrire: «Veba - bazin bu bees bi xew». Dans ma chasse aux fautifs et aux fauteurs de la langue wolof, je n’ai pas oublié les titres et sous-titres des émissions de télévisions souvent truffés de fautes. A titre d’exemples je citerai: «Àttaaya» au lieu de «Ataya» (Walf), «ndogu kër gi» au lieu de «Ndogou keur gui» (RDV), «Jàkkaarloo» au lieu de «Jakaarlo» (TFM), «Seen Jataay» au lieu de «sen Jotaay» (Sen TV), etc. Il m’est arrivé d’appeler quelques-unes de ces agences publicitaires pour leur faire des remarques très amicalement. A ma grande surprise, leurs responsables de la communication n’hésitaient à me répondre que s’ils respectaient la transcription du wolof codifié, le public saurait guère lire les messages ! Quelle légèreté!
Quant aux responsables d’émissions de télévision, ils vous rétorquent invariablement que le titre a été déposé au bureau des droits d’auteur avec la transcription fautive, en conséquence il n’était plus possible de corriger. Quelle légèreté! La riposte que je leur envoyais consistait à leur demander si le Français, l’Anglais, l’Espagnol, l’Arabe ou le Russe se soucierait de changer l’orthographe codifiée de sa langue, dans le but de permettre aux wolof que nous sommes de lire et de comprendre ces langues ? Je trouve qu’en agissant de cette manière, certaines agences publicitaires font preuve complexe d’infériorité et de manque de respect notoire à nos langues nationales. Ils semblent également manquer de patriotisme et de civisme en violant la loi et en portant atteinte à notre patrimoine linguistique, véhicule de notre culture et de nos traditions. En faisant preuve d’une telle irresponsabilité, certaines agences publicitaires fautives et les entreprises qui les emploient, violent la loi n° 77-55 du 10 avril 1977 relative à l’application de la réglementation en matière de transcription des langues nationales.
À ce sujet, je voudrais rappeler aux agences publicitaires et autres concepteurs de slogans, que l’objectif de l’État du Sénégal est de faire des langues nationales sénégalaises, des langues de culture et, par la même occasion, de donner plus de moyens et d’efficacité à l’éducation, à la modernité et aux efforts de développement. C’est la raison pour laquelle, il est impératif que ces langues soient respectées par tout le monde! Elles doivent être écrites correctement et introduites dans le système éducatif et de communication de notre pays, pour être utilisées dans la vie officielle, publique et commerciale. Voilà en résumé, l’orientation du Gouvernement du Sénégal en matière de promotion des langues nationales.
Dans tous les cas, si les agences de publicité ne s’organisaient pas pour respecter les lois et règlements de notre pays en matière d’orthographe et de séparation des mots en langues nationales, je suggère au pouvoir public d’envisager des mesures de répression. Il s’agira en conséquence de renforcer l’autorité, les prérogatives et les moyens du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) pour qu’il soit chargé de faire respecter scrupuleusement l’orthographe et la séparation des mots dans toutes les langues nationales codifiées.
Le CNRA ciblera tous les supports de communication en particulier les messages publicitaires sur la voie publique, les messages télévisés et titres d’émissions, ainsi que les noms et slogans des partis politiques. Je voudrais terminer mon plaidoyer en félicitant et en encourageant la RTS, Orange/Sonatel et la 2STV qui ont fourni des efforts remarquables pour le respect de l’orthographe et la séparation des mots en langues nationales dans la transcription de leurs messages et leurs titres d’émission!
Moumar Guye est écrivain, président du Pen Sénégal grand-Croix de l'ordre du Mérite
DAKAR EN ETAT D’URGENCE SOCIALE !
Résidents nécessiteux et populations rurales originaires des villages les plus éloignés du pays ont envahi les quartiers résidentiels comme Sacré-Cœur, le Point E, les Almadies, les Mamelles et Nord-Foire à la recherche de zakat-al-fitr ou « mourou kor ».
En cette période de fin du ramadan, Dakar est en état d’urgence sociale. Résidents nécessiteux et populations rurales originaires des villages les plus éloignés du pays ont envahi les quartiers résidentiels de Dakar comme Sacré-Cœur, le Point E, les Almadies, les Mamelles et Nord-Foire à la recherche de zakat-al-fitr ou « mourou kor ». Et par la même occasion, ces miskines en profitent pour collecter la zakat-almaal (assaka) ou l’aumône annuelle sur revenus. Ces « planques » (pour emprunter au langage des policiers et gendarmes enquêteurs !) sociales aux abords des mosquées et domiciles de la capitale attestent l’extrême précarité auxquelles sont confrontées les populations rurales. Et particulièrement celles des régions de Diourbel et Kaolack. « Le Témoin » quotidien a enquêté…
A vingt-quatre heures de la Korité marquant la fin du ramadan, Dakar vit à l’heure de la main tendue ! Pour de nombreux nécessiteux, cette période est une occasion inespérée pour faire fortune. Donc Dakar, la capitale de notre pays, particulièrement les quartiers résidentiels tels que Mermoz, Sacré-Cœur, Keur Gorgui, Point E, Almadies, Mamelles, Fann-Résidence, Nord-Foire etc. semblent être de bonnes planques sociales pour collecter la zakat-al-fitr ou « mourou koor ». Un impôt dont tout musulman-jeuneur doit obligatoirement s’acquitter afin de purifier et valider son jeûne. Certains démunis profitent de cette période pour faire d’un voyage deux fortunes pour ne pas dire d’« une pierre deux coups » en montant sur la capitale. Car de nombreux musulmans (riches et moins riches) préfèrent profiter de cette sainte période pour payer non seulement cette zakat-al-fitr mais aussi régler leur zakat-al-maal (assaka) ou l’aumône annuelle sur revenus !
Selon Serigne Fallou Dieng, président du Cercle des intellectuels soufis (Cis), cette « zakat » tout court ou « assaka » comme ont dit chez les wolof consistant à prélever des fonds sur ses biens afin de les donner aux nécessiteux est le troisième pilier de l’Islam. « Il s’agit d’une œuvre de culte d’ordre financier qui purifie l’âme et hausse les mérites de celui qui s’en acquitte, comme elle purifie les biens et accroît la richesse. Donc, pour le riche, il n’y a pas de période particulière pour sortir la zakat et de la donner au pauvre. Il suffit seulement de respecter la période qui s’étend sur un an pour le faire, donc c’est une sorte d’inventaire annuel » explique le président du cercle des intellectuels soufis.
Poursuivant, notre interlocuteur explique que « l’autre zakat, par contre, dite « mourou koor » n’est obligatoire qu’en cette fin du mois de ramadan c’est-à-dire à la vieille de la prière de l’Aïd-el-fitr ou Korité. C’est pour cela qu’il y aura toujours de quoi récolter en argent ou en vivres pour les plus pauvres et les plus démunis » ajoute notre islamologue. De quoi récolter ? Allez donc vous aventurer dans certains quartiers résidentiels de Dakar pour voir combien les abords des domiciles des autorités politiques comme Pape Diop, Madické Niang, Oumar Sarr, Macky Sall, Idrissa Seck, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Wade, Abdoulaye Makhtar Diop etc. sont squattés par des gens en détresse sociale. Pire, la plupart des « mendiants-el-fitr » viennent des contrées ou localités les plus reculées du pays pour débarquer en familles dans les rues de la capitale. Ce afin de profiter au maximum de la traite des « mourou koor ». Les uns passent la nuit à la belle étoile, les autres assiègent les mosquées, les passerelles de la Vdn etc… Un triste et amer constat, nombreux sont ces « récolteurs de Zakat » originaires des régions de Diourbel et Kaolack.
Un indicateur palpable de la pauvreté
Cette invasion du monde rural voire pour ne pas dire cet « exode-el-fitr » est un indicateur palpable de l’extrême précarité sociale qui sévit à l’intérieur du pays où 90 % des populations ont atteint le seuil de la pauvreté. Ce malgré les statistiques officielles… Ce n’est pas pour rien, du reste, que les bourses familiales connaissent une croissance exponentielle ! Il est vrai que richesse et pauvreté font de pair avec l’existence naturelle des hommes. Cette logique sociale matérialise que tout le monde ne peut être riche ou pauvre. Seulement la façon dont les gens se ruent vers Dakar et agressent les quartiers des « nantis » en quête de « mourou koor » laisse apparaitre la flagrance de pauvreté qui sévit au Sénégal.
Certes, le Sénégal a connu dix-sept années de sécheresse sur une période de trente ans. Cette situation de sécheresse chronique a fini d’installer un processus de désertification quasi irréversible qui a entraîné la chute des rendements agricoles voire carrément l’absence de récoltes et, donc, l’appauvrissement de populations rurales. Certes, le président de la République Macky Sall a beaucoup fait sur le plan social pour améliorer les conditions de vie des populations dans toute leur diversité. Un fonds de 200 milliards (sur cinq ans) est alloué au plan de solidarité national pour contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale des ménages vulnérables. Idem pour les bourses de sécurité familiale qui ont permis de prendre en charge des milliers de familles vivant dans la pauvreté. Mais malgré cette politique sociale de solidarité ambitieuse, la pauvreté persiste toujours et les inégalités sociales se creusent. Et au-delà du monde rural, les populations urbaines et préurbaines dakaroises subissent les affres de la précarité. La preuve par cette période des « mourou koor » où tout le monde est preneur ! Allez donc demander à nos députés…
Par Mamadou Oumar NDIAYE
SUEZ GROUPE ET SUEZ INTERNATIONAL OU LES MIASMES DEGOUTANTS D’UN CONFLITS D’INTÉRÊTS !
En remportant le marché de KMS 3, le groupe Suez, contrairement à ses concurrents, disposait d’informations de première main sur la structure du coût de la flotte consécutive à l’entrée en service de cette même KMS 3
« Tchin ! Santé ! Joyeux anniversaire ! » Un anniversaire qu’il convient d’arroser comme il se doit bien sûr mais… à l’eau de robinet ! Cet anniversaire, c’est celui d’un événement qui s’est produit le 1er juin 2018. Mais ne nous emballons pas. Petit retour en arrière. Le 1er février 2018 est, en effet, une date à marquer d’une pierre blanche dans les annales de la multinationale française Suez Groupe. Une date durant laquelle elle a dû déboucher des bouteilles de champagne mais, comme nous sommes en plein mois de Ramadan et pour ne pas heurter les âmes puritaines, disons que ça a été célébré à l’eau ! De quoi s’agit-il ? Ce jour-là, Suez International, sa filiale à 100 %, se voyait déclarer attributaire provisoire du fabuleux marché dit de « capacités de production » de Keur Momar Sarr (KMS) 3 lancé par l’Etat du Sénégal par le biais de la Sones (Société nationale des Eaux du Sénégal) pour un montant de 274 milliards de nos francs.
Excusez du peu. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, la maison mère elle-même, c’est-à-dire Suez Groupe se voyait placer en pole position, dans la foulée, plus exactement quatre mois plus tard, le 1er juin 2018, dans le marché d’affermage concernant l’approvisionnement en eau des grandes villes de notre pays pendant les 15 prochaines années. Ce 1er juin 2018 — happy birthday ! — étaient en effet ouvertes les offres financières des trois candidats à cet appel d’offres international. Un dépouillement à l’issue duquel Suez Groupe, bien qu’ayant proposé un prix du mètre cube d’eau beaucoup plus cher que celui de la Sénégalaise des Eaux (SDE, voir encadré)) se voyait quand même attribuer provisoirement ce fabuleux marché ! On ne vous l’avait pas dit mais, en gagnant KMS3 le 1er février 2018 à travers sa filiale, la maison mère Groupe Suez était déjà en piste pour la mère des batailles, celle relative au contrat d’affermage. Chapeau bas et salut l’artiste… Depuis lors, un an s’est écoulé et beaucoup d’eau a coulé… dans les robinets des consommateurs sénégalais.
Apparemment, les autorités persistent toujours dans leur volonté de filer le gigantesque magot à la tentaculaire famille Suez. Comme si elles ne pouvaient pas faire autrement… Et pourtant, à regarder de près les choses, on a comme un odieux soupçon de conflit d’intérêts. On nous dira sans doute que nous voyons le mal partout mais quand même… En remportant le marché de KMS 3, une usine qui produit et achemine l’eau jusqu’à Dakar en traversant plusieurs villes, le groupe Suez, par le biais de sa filiale dédiée à l’international, disposait d’informations de première main sur la structure du coût de la flotte consécutive à l’entrée en service de cette même KMS 3. Des informations dont n’avaient pas connaissance à ce stade les deux autres concurrents dans l’appel d’offres pour le contrat d’affermage, à savoir la française Veolia et la Sénégalaise des Eaux. Il y avait là, on en conviendra, comme un atout concurrentiel réel — pour ne pas dire décisif — par rapport aux autres compétiteurs. C’est comme si je donnais en réparation le carburateur de ma voiture à mon garagiste. Au bout de quelques jours, je me ravise et décide de tout faire reprendre (moteur, organes, carrosserie) en demandant à d’autres mécaniciens de me faire des offres alors que la bagnole est toujours chez mon garagiste ! Si ce dernier ne remporte pas le marché, c’est qu’il serait particulièrement manchot…
Suez chargée de contrôler… Suez !
Dans cette affaire, donc, Suez Groupe, « tuyauté » — c’est le cas de le dire — par sa filiale Suez International se voit mettre en pole position par l’autorité contractante, c’est-à-dire notre ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, qui le déclare attributaire provisoire du marché d’affermage de l’eau dans nos grandes villes. Et si la volonté des autorités d’attribuer coûte que coûte, et définitivement, ce fabuleux contrat aboutissait, on assisterait à la curieuse — et scandaleuse — situation suivante : le Groupe Suez assurerait, en collaboration avec le concessionnaire Sones, le suivi, le contrôle et la réception des travaux réalisés par sa filiale Suez International ! Pour en revenir à mon garagiste, c’est comme s’il sous-traitait la réparation de ma voiture à son fils tout en étant chargé de contrôler le travail de celui-ci ! Gageons que s’il y a des malfaçons ou des vices cachées, il se gardera bien de me les signaler. Sauf qu’ici il s’agit d’eau, d’un produit non seulement stratégique mais encore vital et dont toute la chaîne va être contrôlée d’amont en aval par une multinationale étrangère. Quand bien même les Français seraient nos cousins et nos anciens (toujours !) maîtres mais enfin, n’est-pas pousser le bouchon (de la bouteille d’eau) trop loin que de leur tout donner y compris l’eau que nous buvons ? Une véritable prise d’otage d’un secteur stratégique de l’économie nationale par l’étranger, assurément. KMS 3, c’est en effet une usine clefs en mains construite et livrée avec une garantie décennale. Et qui c’est qui devrait être chargé du contrôle de la conformité de l’ouvrage construit par Degremont devenue Suez International ? Suez Groupe ! C’est beau la famille… Surtout si elle connaît les excellentes coutumes africaines comme celle consistant à offrir des cadeaux, oh trois fois rien, des bennes tasseuses par exemple.
Des petits cadeaux qui, non seulement entretiennent les amitiés mais aussi ouvrent la porte aux gros contrats ! Ainsi, les dirigeants de Suez, en offrant en 2016 des bennes tasseuses au maire d’une de nos villes, un certain Mansour Faye dont la ville croulait sous les ordures, ont-ils eu la divine surprise d’apprendre beaucoup plus tard que ce même homme, qui était aussi le ministre de l’Hydraulique et, accessoirement, le beau-frère du président de la République, allait lancer un appel d’offres international pour l’approvisionnement des grands centres urbains de son pays en… eau potable. Un hasard, on vous dit ! Et tant pis si, en 2016 déjà, l’Agence Française de Développement et la Banque Européenne d’investissements au moins, étaient au courant que cet appel d’offres international allait être lancé. Des bailleurs ou, plutôt, des partenaires techniques et financiers auxquels il faut ajouter la Banque mondiale et dont le silence assourdissant depuis le début de ce feuilleton au long cours (d’eau) de l’attribution de ce marché de la flotte dans nos grandes villes ne cesse d’inquiéter…
LA FRANCE EXCLUT 18 ENSEIGNANTS SÉNÉGALAIS
Désormais les cours ne seront plus gratuits pour les enfants français et tiers dans les écoles franco-sénégalaises. La scolarité revient à 66 000 FCFA par enfant et par mois au lieu de 99 000 FCFA somme initialement retenue
Les fonds récoltés dépassent largement les besoins exprimés. A situation nouvelle, données nouvelles. Les écoles franco-sénégalaises sont passées d’un statut public à semi-privé. Alors pourquoi ceux qui enseignent à des enfants français et étrangers ne doivent-ils pas percevoir une partie de ces fonds récoltés dans leurs classes ? Au cours de ce combat, les enseignants ont eu plusieurs rencontres au ministère soit avec le ministre Serigne Mbaye Thiam lui-même, soit avec ses collaborateurs. Les parents d’élèves et les deux directeurs français étaient conviés à ces rencontres. Curieusement, Serigne Mbaye Thiam s’est montré toujours rétif aux propositions du Collectif des enseignants des écoles franco-sénégalaises (Cesefs).
Les parents d’élèves sénégalais ont proposé d’allouer une prime mensuelle de 100 000 FCFA aux enseignants sénégalais (qui demandaient 150 000 FCFA) pour éviter toute perturbation. Tout est mis en œuvre pour que ces enseignants ne partent pas en grève un seul jour dans ces écoles d’enfants de nantis. Quand la partie française avait demandé aux enseignants du Cesefs ne plus s’adresser à elle pour revendiquer des primes étant donné qu’elle n’était pas leur employeur, l’école était exposée à des grèves. Et quand, en 2017-2018, les enseignants du Cesefs avaient décidé de suivre les mots d’ordre de leurs syndicats, le DRH du MEN avait convoqué dare-dare les grévistes pour les intimider. Mais il dut changer de discours quand ces derniers ont déféré à la convocation en compagnie de leurs leaders syndicaux. Par la suite, Serigne Mbaye Thiam leur a proposé des salaires de 500 mille francs CFA mais à condition de prendre une disponibilité-piège de la Fonction publique. Ce qui les priverait du droit de se syndiquer. Autrement dit, ils s’isoleraient dangereusement du corps syndical des enseignants et perdraient aussi leur statut de fonctionnaires avec tous les avantages afférents (stabilité de l’emploi, retraite, prise en charge médicale). Proposition rejetée par les enseignants qui estiment que le ministre veut précariser leur situation en les piégeant ;
Serigne Mbaye Thiam, principal responsable de cet embrouillamini
Jamais l’ex-ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, n’a été transparent dans cette situation embrouillée. Qu’a-t-il négocié avec la partie française au point qu’il ne veut pas satisfaire la demande du Cesefs ? Et voilà qu’à la surprise générale, en accord avec les autorités françaises, Serigne Mbaye Thiam a décidé de privatiser complètement ces écoles et de mettre en compétition nos propres postes. C’est ainsi que le 15 avril 2019, un appel à candidatures a été lancé par l’ACDEFS. Il est mentionné que les candidats retenus bénéficieront d’un Contrat à durée déterminée (CDD) de 12 mois renouvelables une ou plusieurs fois. Dix-huit enseignants, qui ont accepté les conditions rejetées par le Cesefs, sont retenus par l’ACDEFS qui les a auditionnés à l’ambassade de France en l’absence d’un seul représentant du ministère de l’Education nationale. Ce qui veut dire qu’en principe sur les 29 instituteurs du Cesefs, 18 seront libérés sans pour autant avoir demandé à partir. Et pourtant la gestion démocratique du personnel enseignant est une revendication acquise, par conséquent aucun enseignant, s’il n’a pas commis une faute professionnelle grave, ne peut être affecté ailleurs contre son gré. Cette exclusion des écoles franco-sénégalaises de 18 enseignants du Cesefs n’est qu’un premier jalon puisque les 11 enseignants sénégalais restants et résistants vont être passés à la guillotine. Mais ces derniers ne comptent pas se laisser sacrifier sur l’autel des intérêts français avec la complicité des autorités sénégalaises. Aussi comptent-ils poursuivre le combat en impliquant les syndicats de l’éducation. En sus, ils ont pris l’attache de l’avocat Me Assane Dioma Ndiaye qui a décidé d’ester en justice quitte à saisir les instances de la cour de Justice de la CEDEAO. Par ailleurs, les activistes de Frapp France Dégage ont décidé de porter ce combat qui met en exergue le colonialisme français sur notre patrimoine.
Serigne Mbaye Thiam et Mamadou Talla, tels Ponce-Pilate
Tels Ponce-Pilate qui a laissé les soldats romains fouetter, ridiculiser, le frapper et cracher sur le Christ, Serigne Mbaye Thiam et Mamadou Talla ont livré leurs compatriotes aux Français tout en voulant laver leurs mains pécheresses. Comme seule solution, Mamadou Talla, pour désamorcer la bombe qui risque d’exploser si une solution n’est pas trouvée, est allé jusqu’à proposer à ces enseignants du Cesefs des affectations au niveau du ministère, des académies ou des IEFS. Un cautère sur jambe de bois puisque c’est une voie de garage. Le Cesefs pensait que le nouveau ministre Mamadou Talla allait décanter la situation mais il semble que son prédécesseur lui a légué une patate chaude. Dans cette affaire, il y a un monceau de mensonges qui tarde à éclater au grand jour. Ni Serigne Mbaye Thiam, ni Mamadou Talla n’ont dit la vérité aux enseignants du Cesefs et aux parents d’élèves. Aujourd’hui si les Français parviennent à contrôler le recrutement dans toutes les écoles, il restera très prochainement à fixer une contribution mensuelle évolutive pour les élèves sénégalais. Tel est le sens des réformes prônées par les politiques d’ajustement budgétaires entamées en France depuis plus d’une décennie.
L’espoir anéanti
Dans la toute dernière rencontre de dernier espoir qui avait réuni la directrice de cabinet du ministre de l’Education nationale, Mme Sané Ndiaye Faye, le DRH et les enseignants du Cesefs, il est apparu que le processus de privatisation définitive semble irréversible selon les autorités ministérielles. Le Cesefs a demandé l’arrêt du processus des réformes enclenchées par Serigne Mbaye Thiam et la partie française en catimini. En sus de la prime proposée par les parents d’élèves, le Cesefs accepte une durée quinquennale au sein de ces établissements à la place d’une disponibilité qui les laisserait à la merci de l’autorité. Le Cesefs a fait savoir à Sané Ndiaye Faye que le Sénégal est un pays souverain et sur la base des textes qui régissent le fonctionnement de l’école francosénégalaise, la France ne peut pas unilatéralement, sur la base de son ajustement budgétaire, imposer à l’école sénégalaise des réformes qui ne prennent pas en compte les avantages des enseignants sénégalais. A moins que le patrimoine immobilier de ces deux établissements n’appartienne exclusivement à la France qui aurait en ce moment-là le droit d’imposer ses propres règles. Face à cette situation, la bataille syndicale et judiciaire semble être la seule voie de salut pour sauver ce qui peut l’être encore dans ces établissements franco-sénégalais, pardon, français.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
ÉCOLES FRANCO-SÉNÉGALAISES, DERNIÈRE SURVIVANCE DU COLONIALISME FRANÇAIS ?
Après les télécoms, les mines, le port, les banques, les autoroutes à péage, voilà la France qui fait main basse à présent sur les écoles franco-sénégalaises publiques (de Fann et de Dial Diop) en les privatisant au vu et au su du ministère de l’Education
Après les télécoms, les mines, le port de Dakar, les banques, les autoroutes à péage, le transport ferroviaire, le commerce de grande surface avec Auchan, Utile et Carrefour et dernièrement le pétrole, en attendant notre si vitale eau, voilà la France coloniale qui fait main basse à présent sur les écoles franco-sénégalaises publiques (de Fann et de Dial Diop) en les privatisant au vu et au su du ministère de l’Education nationale. Avec la bénédiction de ce dernier d’ailleurs. Les 29 instituteurs sénégalais qui y officient sont traités comme des nègres de service sans aucun respect de leurs droits de travailleurs en tant que fonctionnaires de l’Etat.
Très mal payés par rapport à leurs homologues français souvent moins qualifiés ou à qualification égale qui perçoivent cinq fois plus qu’eux, ils sont sur le point d’être exclus de ces établissements pour avoir revendiqué des conditions de travail plus équitables et menacé d’observer un mouvement de grève comme le leur autorise la Constitution de ce pays. Serigne Mbaye Thiam est le maitre d’œuvre de toutes ces manœuvres qui ont abouti à cette privatisation qui ne dit pas encore son nom mais aussi de cette précarisation de ces fonctionnaires sénégalais à qui on propose aujourd’hui un statut de contractuels s’ils veulent continuer à enseigner dans ces établissements devenus le patrimoine des Français.
Les écoles franco-sénégalaises Dial Diop et Fann sont des établissements créés en 1972, homologués en 1974. Elles permettent aux enfants des deux communautés, française et sénégalaise mais aussi tiers étrangers, de cohabiter durant une période importante de leur scolarité. Elles sont issues de la convention bilatérale et de l’accord de coopération en matière culturelle du 29 mars 1974 et de son annexe 1 relative aux écoles primaires franco-sénégalaises.
Ecoles d’enfants de familles nanties
Les écoles franco-sénégalaises de Fann et Dial Diop de Dakar ont été ouvertes à la rentrée d'octobre 1972 et homologuées en 1974 pour répondre à la fois à la forte demande de scolarisation d'enfants sénégalais et pour regrouper les enfants français dispersés dans plusieurs écoles de Dakar. Le programme enseigné dans ces établissements était reconnue par les deux pays, avec la volonté de faire cohabiter pendant tout le cycle primaire des enfants des deux communautés. Le statut des deux écoles pilotes relève d'un avenant aux accords de coopération signés en 1972 entre la France et le Sénégal : celui-ci fixe le quota des élèves de nationalité française à 50 % et la contribution de la France à 60 % des effectifs du corps enseignant, la direction pouvant être indifféremment sénégalaise ou française.
Ainsi ces écoles sont encadrées par la double tutelle française et sénégalaise. Elles sont en partenariat avec l’Agence de l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) créée en 1990 (voir infra). Mais l'évolution divergente des systèmes éducatifs sénégalais et français a fait que le fonctionnement actuel des écoles franco-sénégalaises répond de moins en moins à la philosophie initiale ayant présidé à leur création. Les programmes français sont plus enseignés dans les classes que celui sénégalais. Quant aux effectifs, il est constaté que les potaches originaires de l’Hexagone et d’autres pays tiers sont moins nombreux que leurs camarades sénégalais. Sur le plan de l'équité enfin, il convient de rappeler que la scolarisation des enfants dans l'une des deux écoles (Fann et Dial Diop) constitue un privilège pour les familles sénégalaises nanties.
Compte tenu de la demande très forte, les élèves sénégalais doivent passer au préalable un test d’admission pour y avoir droit. Une disposition purement théorique puisque, dans les faits, ce sont les enfants de la nomenklatura sénégalaise qui y sont pris en priorité voire exclusivement. Les enfants des pauvres, quant à eux, fussent-ils brillantissimes ne fréquenteront jamais ces écoles réservées aux « en haut de en haut » comme disent les Ivoiriens. C’est pourquoi d’ailleurs le ministère de l’Education ne tolère pas que les enseignants sénégalais qui y officient participent aux grèves de leurs collègues de l’enseignement public. La gestion administrative est assurée par les deux pays par le biais d’une commission sous le regard attentif de la partie française. Mais le mal congénital de ces écoles, c’est que les enseignants français rémunérés par l’Etat français sont payés 5 à 6 fois plus que leurs collègues sénégalais. Ces derniers qui abattent le même travail n’ont jamais demandé un traitement équitable sur le plan salarial mais, après avoir galéré pendant des années, ils se sont dits qu’il fallait trouver une formule plus adéquate pour corriger ces écarts himalayesques. Certes, les salaires en France n’ayant rien à voir avec ce qu’ils sont au Sénégal, nos compatriotes exerçant dans ces écoles franco-sénégalaises savent qu’ils ne peuvent prétendre à l’alignement sur leurs collègues toubab. Ce qu’ils veulent, c’est juste un mécanisme pour rendre cet écart moins choquant.
Iniquité salariale
C’est ainsi qu’ils avaient sollicité du côté des autorités françaises une prime de compensation ou prime de motivation selon le cas. En 2006, saisi de la revendication des enseignants sénégalais en service dans les écoles franco-sénégalaises de Dial Diop et Fann, le ministre de l’Education nationale de l’époque, Kalidou Diallo, avait demandé aux autorités françaises de faire un geste pour ces enseignants méritants. Bienveillantes, les autorités hexagonales ont accepté de les appuyer… sur le plan matériel en les dotant d’ordinateurs. Pour ce qui concerne l’octroi de primes, elles disaient que cela relevait de leur employeur, en l’occurrence l’État du Sénégal, car la France ne pouvait pas (à juste titre !) rémunérer des fonctionnaires non français. Finalement, une indemnité de sujétion de 38 500 FCFA a été accordée à ces smicards d’enseignants sénégalais par leur État. En 2007, les politiques d’ajustement budgétaires entamées en France par le régime sarkozyste ont eu un effet dévastateur sur les frais de scolarité, sur la réduction du budget de l’AEFE et de sa masse salariale dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP).
Créée par la loi n° 90-588 du 6 juillet 1990, l’AEFE est l’opérateur de l’État pour l’enseignement français à l’étranger. Placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, l’AEFE assure le suivi et l’animation du réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger homologuées par le ministère de l’Éducation nationale français. Simultanément, le succès de l’enseignement français à l’étranger et l’accroissement annuelle de plusieurs milliers d’élèves inscrits dans son réseau, impliquait d’assurer, dans un contexte de contrainte budgétaire, les financements d’un nombre croissant d’enseignants et les travaux immobiliers nécessaires à l’augmentation de la capacité d’accueil des établissements. Alors qu’elle doit engager d’importants travaux d’investissements immobiliers pour accueillir un nombre grandissant d’élèves et procéder à des recrutements de personnels pour les scolariser et les encadrer, l’AEFE, dont le périmètre financier est limité, doit faire face simultanément à ces engagements. Elle n’a alors d’autre choix que de se tourner vers les familles pour assurer la pérennité du réseau. Dans cette perspective, l’AEFE a été invitée, comme tous les autres opérateurs publics, à se soumettre à l’impératif budgétaire du rétablissement des comptes de l’État. Ainsi, dans sa lettre de cadrage de 2008, le Premier ministre français a-t-il demandé au ministre des Affaires étrangères que l’AEFE accroisse son taux d’autofinancement, ce qui revient de facto pour l’Agence à se tourner vers les familles pour solliciter davantage leurs contributions au fonctionnement de ces écoles. Les écoles franco-sénégalaises n’ont pas échappé à ce tour de vis budgétaire. Ainsi, en 2013, l’État français a décidé de se désengager progressivement par rapport aux subventions allouées aux écoles françaises à l’étranger et aussi au traitement salarial de ses ressortissants. En 2016, la Cour des comptes française déclarait dans un rapport que « pour que le réseau scolaire français à l’étranger soit pérenne, il convient de réformer en profondeur la gestion des ressources humaines ». Et les magistrats financiers de cibler en premier « les enseignants expatriés et résidents, qui sont jugés trop coûteux ».
L’ACDEFS, initiatrice des réformes iniques et cyniques
La conséquence s’imposait d’elle-même : il fallait que ces établissements trouvent d’autres sources de financement pour continuer à fonctionner. Cela a entraîné dans notre pays la création en juin 2014 d’une association dénommée ACDEFS (Association Culturelle pour le Développement des Écoles Franco sénégalaises) chargée de la gestion des deux écoles franco-sénégalaises et du paiement des enseignants français par les frais d’écolage des élèves de nationalité française et tiers. La réunion de création de l’ACDEFS tenue dans les locaux de l’ambassade de France et dirigée par le conseiller culturel français Raoul Guinez et l’inspectrice de l’éducation nationale française Mme De Secco, avait eu pour but d’expliquer aux enseignants français des deux écoles les réformes envisagées. Il fallait donc engager la privatisation de la partie française, quitter le contrat d’expatrié et confectionner un contrat local pour les enseignants français. Mais pendant la première année des réformes, c’est la société Locafrique, spécialisée dans le Crédit-bail, qui allait prendre en charge les nouveaux salaires des enseignants français. Une enseignante française a préféré ne pas signer les nouveaux contrats et rentrer en France parce qu’elle considérait que c’est de la forfaiture.
D’un autre côté, une telle réforme est une forme d’exploitation des enseignants sénégalais des deux établissements concernés puisqu’ils allaient désormais donner gratuitement des cours à des élèves français qui, pourtant, allaient payer mensuellement des millions de francs pour leurs études. De l’argent dont les seuls bénéficiaires seraient leurs collègues français. Le ministère sénégalais des Affaires étrangères, invité, avait refusé de participer à une réunion qui ne concerne pas les enseignants sénégalais. Finalement, les initiateurs de la réunion ont invité un membre du ministère de l’Intérieur qui d’ailleurs avec célérité leur a procuré le récépissé de l’ACDEFS pour amorcer leur opération de semi-privatisation.
Ainsi l’année scolaire 2014-2015 marque le début d’une nouvelle ère de non-gratuité dans les écoles primaires franco-sénégalaises Dial Diop et Fann pour les familles françaises et autres nationalités non sénégalaises. Mais comme un plan bien tracé, il fallait généraliser à doses homéopathiques cette privatisation. Ce qui a commencé par la proposition faire aux enseignants sénégalais fonctionnaires de signer des contrats CDD avec une rémunération nettement inférieure à celle de leurs collègues français. Après avoir plié le joug pendant des années en bons Nègres qu’ils sont, nos compatriotes enseignants dans ces écoles ont initié une lutte pour demander une revalorisation de leurs traitements dans le but de réduire un tant soit peu le gouffre qui les sépare de leurs collègues français. Une exigence qui explique la situation tendue dans laquelle se trouvent actuellement les établissements de Fann et de Dial Diop. Et quand on sait que notre actuel ministre de l’Education était jusqu’à sa nomination à cette fonction enseignant dans un lycée français… ils ne peuvent guère espérer trouver de secours de son côté !
PS : Il convient de préciser que l’ACDEFS est injoignable puisque son président ne parle que sur autorisation de l’ambassadeur de France au Sénégal.
10 MORTS DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE À NDIALAM
Le drame a été provoqué vers 9 heures, par la collision entre un camion et un véhicule de transport interurbain, dont les passagers étaient venus s’approvisionner à Saint- Louis dans le cadre de la fête de la Korité
Dix personnes ont perdu la vie mardi dans un accident de la route survenu à Ndialam, une localité située à 22 km environ de Saint-Louis, la capitale nord du Sénégal, rapporte Radio Sénégal (publique).
Une dizaine de blessés, dont certains graves, ont été enregistrés suite à cet accident survenu vers 9 heures, précise la même source, selon laquelle les personnes blessées ont été transférées au Centre hospitalier universitaire de Saint-Louis.
Le drame a été provoqué par la collision entre un camion et un véhicule de transport interurbain, dont les passagers étaient venus s’approvisionner à Saint- Louis dans le cadre de la fête de la Korité, coïncidant avec la fin du jeûne musulman, rapportent d’autres sources.
UN FRANÇAIS D’ORIGINE LIBANAISE ARRETE AVEC PRES DE 3 MILLIARDS DE F CFA
Un Libanais du nom de Hachem Ahmad, voyageant avec un passeport français, a été arrêté, vendredi dernier, à l’aéroport d’Abidjan, pour “trafic de devises’’.
Le mis en cause devait quitter Abidjan à bord du vol Tk-0559 de Turkish Airlines, pour se rendre à Beyrouth, au Liban, après une escale à Istanbul, en Turquie. Selon le site nettali.com, il voyageait avec deux valises contenant 2 851 803 143 F Cfa (près de 3 milliards) en coupures de billets d’euros et de dollars. Les deux valises qu’il détenait ont, en effet, attiré l’attention des douaniers au passage aux rayons X.
Décision a ainsi été prise de l’ouvrir, en présence de plusieurs officiers douaniers et policiers ivoiriens, ainsi que du propriétaire des valises. Grande a été la surprise des officiels ivoiriens, lorsqu’ils ont découvert des liasses composées de coupures de billets d’euros et de dollars. Dans la première valise, il a, en effet, été découvert une valeur de 1 333 724 570 F Cfa en coupures d’euros et 144 850 000 en coupures de dollars, soient 1 478 574 570 F Cfa.
Dans la seconde valise, une valeur de 1 251 303 573 F Cfa en coupures d’euros et une valeur de 121 925 000 en coupures de dollars, soient 1 373 228 573 F Cfa, a été découverte. Ce qui fait un total de 2 851 803 143 F Cfa. Un procès-verbal de saisie a été ainsi dressé, conformément à la législation ivoirienne, et Hachem Ahmed a été conduit au commissariat spécial de l’aéroport pour les besoins de l’enquête. Les vérifications faites renseignent que l’homme est inconnu des services d’Interpol (la police internationale).