SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
10 août 2025
Par Daouda MANE
LE PLASTIQUE, L’EMPLOI ET L’ENVIRONNEMENT
Véritable emblème de la société de consommation, le plastique suscite une vive répulsion du fait de sa nocivité environnementale : défiguration du cadre de vie, danger de mort pour les animaux
Véritable emblème de la société de consommation, le plastique suscite une vive répulsion du fait de sa nocivité environnementale : défiguration du cadre de vie, danger de mort pour les animaux… Au point qu’il a été dans le viseur de l’Etat du Sénégal qui a adopté une loi, laquelle peine toutefois à être appliquée dans toute sa rigueur. Par ailleurs, dans notre pays, le recyclage du plastique reste timide. Celui des déchets solides se limite encore à la réutilisation et au réemploi, rendant la valeur ajoutée assez faible. Et pourtant ce produit recyclé peut devenir de l’or pour nos populations, comme c’est le cas dans de nombreux pays, tels que le Ghana, le Cameroun, le Maroc, pour ne citer que ceux-là.
En effet, le plastique n’a pas qu’un aspect négatif, il peut générer des emplois et des revenus. Au Ghana, par exemple, le plastique est utilisé dans la construction des routes. Les sacs en plastique sont déchirés et mélangés avec du sable ; ce qui rend l’asphalte plus résistant. Chaque jour, 2 % des déchets sont ainsi recyclés. Le projet a permis de créer 200 emplois et il est soutenu par le gouvernement pour sa double utilité : création d’emplois et protection de l’environnement. Au Cameroun, le plastique est utilisé dans la construction de routes et de maisons.
Pour les routes, le plastique est fondu et mélangé avec du sable tamisé pour faire des pavés. Concernant les maisons, les bouteilles en plastique sont utilisées dans la construction des terrasses. Quant au Maroc, dans la ville de Berkane, au nord-est, trois coopératives de femmes s’activent dans le recyclage du plastique. Ainsi, 56 000 sacs de plastique sont recyclés par jour pour faire des paniers à multiples usages. C’est dire que le plastique peut aussi être une aubaine et que le Sénégal a également intérêt à tirer profit du recyclage de ce produit considéré comme un véritable fléau environnemental. Il est, aujourd’hui, heureux de savoir que grâce à l’appui du Grand-duché de Luxembourg, le pays s’est engagé à expérimenter un nouveau système intégré de gestion des ordures afin de créer des modèles d’affaires à travers l’organisation des filières de recyclage et de valorisation des déchets.
Le projet qui va démarrer dans les villes de Dakar, Tivaouane et Touba permettra, sans nul doute, de prendre à bras-le-corps la lancinante question du péril plastique. Il s’agira, sans porter atteinte aux activités économiques, de transformer ce défi écologique en opportunité de création de revenus et d’emplois (700 emplois verts sont attendus du projet). Coût du projet : 3 millions d’euros. Le grand avantage sera, en plus des retombées financières, l’amélioration du cadre de vie d’au moins 500 000 personnes. A terme, ce projet salutaire va impacter 25 villes secondaires et intéresser 24 autres pays
MACKY SALL RASSURE LES PHARMACIENS
La lutte contre la vente illicite de médicaments va prendre une nouvelle allure. Le Président de la République a donné une série d’instructions visant à éradiquer le fléau.
Les forces de l’ordre et de sécurité renforceront le contrôle à l’intérieur du pays et aux frontières.
Les pharmaciens du Sénégal sont ressortis satisfaits de leur audience avec le Président de la République, Macky Sall, le 4 juin 2019. Le secrétaire général de leur organisation syndicale, Dr Assane Diop, est optimiste quant à l’application des mesures et instructions du Chef de l’Etat. « Nous sommes très optimistes, car le chef de l’Etat a pris des mesures fortes. Pour ce qui concerne les points de vente illicite de Touba, il s’est engagé à porter l’affaire devant le khalife général des Mourides », informe-t-il dans un communiqué parvenu à la rédaction. M. Diop renseigne que le Président de la République a donné des instructions pour que «les forces de sécurité renforcent les contrôles à l’intérieur du pays et aux frontières pour juguler les points de vente illicite».
S’agissant de la grâce accordée à Ahmadou Oury Diallo, le Président de la République a répondu, selon lui, «que les responsabilités ont été situées et des mesures appropriées seront prises rapidement». Cette grâce avait d’ailleurs poussé les pharmaciens à observer un arrêt de travail de deux heures il y a quelques semaines. Le secrétaire général du Syndicat des pharmaciens ne doute pas que le ministère de la Santé et de l’Action sociale prendra les dispositions nécessaires pour traduire en acte les mesures annoncées. Il estime qu’un pas vient d’être franchi dans la prise en charge de leurs doléances. «Le Chef de l’Etat a instruit, séance tenante, le ministre de la Santé et de l’Action sociale pour la signature et la ratification de la Convention Médicrime», informe Dr Assane Diop. L’autre point de satisfaction, c’est l’intégration des diplômés du Département de Pharmacie dans la fonction publique. Une vieille doléance portée par plusieurs promotions au fil des années. «Le Chef de l’Etat a, enfin, instruit le ministre de la Santé et de l’Action sociale à faire le nécessaire en vue d’augmenter le recrutement des pharmaciens dans la fonction publique», lit-on dans le communiqué.
CONVENTION MEDICRIME : La fabrication et la distribution de médicaments sans autorisation criminalisée
Le Sénégal va accélérer le processus de ratification de la Convention Médicrime. C’est l’une des mesures retenue lors de l’audience que le président de la République a accordée à l’Ordre des pharmaciens et au Syndicat des pharmaciens privés. Cette convention est l’unique outil qui criminalise la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux sans autorisation. Les pays avaient commencé à la ratifier depuis le 28 octobre 2011. «Destinée à protéger la santé publique du fléau de la contrefaçon de produits médicaux, la Convention Médicrime introduit des sanctions, mais met aussi en place des mesures de prévention et de protection des victimes. De même, elle offre un cadre de coopération internationale et des mesures destinées à améliorer la coordination des actions au niveau national», liton sur iracm.com. La Convention Médicrime est entrée en vigueur le 1er janvier 2016.
ALPHA CONDÉ SE RACONTE, DE LA SORBONNE À SÉKHOUTOURÉYA
L’étudiant, le militant panafricaniste, l’opposant, le prisonnier, le président... Dans « Alpha Condé. Une certaine idée de la Guinée », un livre d'entretiens avec François Soudan, le président guinéen se livre sur toutes les phases de son parcours
Jeune Afrique |
Diawo Barry |
Publication 06/06/2019
L’étudiant, le militant panafricaniste, l’opposant, le prisonnier, le président... Dans « Alpha Condé. Une certaine idée de la Guinée », un livre d'entretiens avec François Soudan, le président guinéen se livre sans faux-semblants sur toutes les phases de son parcours personnel, qui croise et alimente l'histoire politique heurtée de son pays.
C’est sûrement le plus long entretien accordé par Alpha Condé à François Soudan, directeur de la rédaction du groupe Jeune Afrique. Et dans Alpha Condé. Une certaine idée de la Guinée, l’ancien opposant devenu président aborde toutes les étapes de son parcours. Une occasion de mieux saisir les différentes facettes de cet « omniprésident », qui a traversé l’histoire politique chaotique de son pays, tour à tour comme témoin privilégié et comme acteur engagé.
Préfacé par Albert Bourgi, ami d’Alpha Condé depuis l’époque où les deux hommes se côtoyaient sur les bancs de l’Université Paris I, l’ouvrage publié aux éditions Favre – La Revue est subdivisé en trois parties : « Les années ardentes » ; « Les années de braise » et « Les années d’espoir ».
Sékou, Kennedy et Malcolm X
Lorsque l’adolescent, né en mars 1938 à Boké, débarque à Marseille en 1956, il laisse derrière lui une Guinée en marche vers l’indépendance. Ce qui ne l’empêche pas de s’engager politiquement. Alpha Condé s’inscrit au Lycée Pierre de Fernand de Toulouse, alors « centre de gravité de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France », qu’il dirigera jusqu’à la fin 1965.
Partisan de l’indépendance de la Guinée – et de l’Afrique en général, en ces années de rupture avec les anciennes puissances coloniales – il est alors un admirateur déclaré, mais critique, de Sékou Touré. « Son parti, le PDG, et nous [la FEANF] n’étions pas tout à fait sur les mêmes positions. On l’a un peu oublié, mais dans un premier temps, Sékou Touré voulait bien adhérer au « oui » au référendum, à condition qu’il s’agisse d’un « mariage avec droit de divorce ». C’est lorsqu’il y a eu cet affrontement public avec le général de Gaulle, le 25 août 1958, que Sékou Touré a décidé de voter « non » », rappelle Alpha Condé, qui était alors sur une ligne beaucoup plus radicale.
« La FEANF était un mouvement très marqué à gauche qui militait depuis sa création en faveur de l’indépendance immédiate et de l’unité africaine. Ce fut une école de panafricanisme qui m’a profondément marqué », se souvient Condé, avant de rappeler que la fédération n’était pas exempt des luttes de courants qui agitaient alors les différentes obédiences de gauche, sur fond, notamment, de lutte entre pro-Soviétiques – partisans de la coexistence pacifique – et pro-Chinois – partisans de la lutte de libération.
« La plupart des syndiqués de la FEANF étaient membres ou sympathisants du PAI [Parti africain de l’indépendance], formation marxiste-léniniste (…). Lorsque la Guinée a accédé à l’indépendance, certains PAI sont venus soutenir le gouvernement guinéen et cela, jusqu’aux dramatiques événements de 1961 », se souvient Alpha Condé. Mais pour l’étudiant engagé d’alors, la répression brutale de la grève des enseignants constitue le point de rupture. « Nous estimions que ce mouvement n’était pas un complot contre Sékou (…). C’est de là que date notre rupture avec Sékou Touré. »
Au-delà des divergences idéologiques, Alpha Condé raconte également une anecdote, plus personnelle, qui a été pour lui le moment de bascule. C’était au début des années 1960, et Alpha Condé et Sékou Touré se rencontraient régulièrement. « Un jour, alors que nous étions seuls, tout à coup, il s’est mis à me fixer dans les yeux, longuement, intensément, puis il a regardé mes mains, et j’ai compris qu’il voulait savoir s’il me faisait trembler de peur (…). Ce jour-là, quelque chose s’est cassé entre Sékou et moi ».
La rupture sera entièrement consommée en 1970. Cette année là, Alpha Condé est condamné à mort – par contumace. S’en suivent des années d’exil et d’isolement que le rapprochement entre la France de Valéry Giscard d’Estaing et la Guinée de Sékou Touré n’a pas arrangé.
Des années au cours desquelles Alpha Condé multiplie les voyages et les rencontres avec, toujours, un aspect militant. L’un d’entre eux le marquera particulièrement : celui qu’il fera aux États-Unis. « J’ai rencontré Robert Kennedy, qui était ministre de la Justice, le pasteur Martin Luther King, à Atlante, Elijah Muhammad [leader de Black Muslims] et Malcom X, à Chicago. »
L’entrevue avec Robert Kennedy tourne au vinaigre. « Je lui ai dit : “Vous soutenez des dictateurs.” À quoi il a rétorqué : “Vous soutenez des dictateurs comme Castro”. N’empêche, il repart avec un exemplaire dédicacé de Just Friends and Brave Ennemies, qu’il a conservé depuis.
Avec Malcolm X, qu’il reverra également à Londres, les rencontres sont électriques, également. « Malcolm X n’avait pas de vision de classe », tranche Condé qui souligne qu’« en outre, bien sûr, les militants noirs américains considéraient Sékou Touré comme un héros incontournable. Nous ne pouvions pas être d’accord. »
Le bras de fer avec Lansana Konté
À la mort de Sékou Touré, en 1984, Lansana Conté lui succède par coup d’État. L’ère Conté ne sera pas exempte de difficultés pour Alpha Condé. « Je prévoyais – et je ne me suis pas trompé – que ces gens qui avaient pris le pouvoir allaient faire exactement comme Sékou Touré, c’est-à-dire qu’ils n’allaient pas faire avancer le pays », assène-t-il. Mais, face à l’adhésion populaire des premières années de Conté, il décide d’éviter la confrontation directe, tout en multipliant les tracts politiques dénonçant « l’apologie du libéralisme sauvage » du gouvernement.
En 1991, il rentre en Guinée. La fin de trois décennies d’exil politique. Mais les choses tourneront rapidement mal. Lors de la présidentielle de 1993, Alpha Condé est candidat. Mais dès le soir du premier tour, il raconte avoir été persuadé qu’il n’y en aurait pas de second. La victoire de Conté est proclamée. « Les résultats qu’ils ont publié n’étaient pas corrects », martèle Condé, qui affirme avoir retenu ses partisans de choisir l’option de la violence. « J’ai pris mon bâton de pèlerin et sillonné les mosquées pour dire que je n’étais pas venu pour gouverner les cimetières, mais pour gouverner les hommes. »
Les années suivantes sont marquées par plusieurs éruptions de violences politiques, de mutineries. Au lendemain de la présidentielle de 1998, Alpha Condé est arrêté dans le sud-est de la Guinée et incarcéré. « Ils avaient évacué un grand bâtiment où il y avait plus de 300 détenus pour que je me retrouve seul. Toutes les pièces avaient été vidées. Et je me suis retrouvé isolé, enfermé, sans aucun contact avec les autres prisonniers. » En 2000, le procès d’Alpha Condé s’ouvre. Il est condamné à cinq ans de prison. Il sera amnistié en mai 2001, suite à des pressions nationales et internationales. « J’étais squelettique. je pesais à peine 70 kilos », raconte-t-il. À peine arrivé à Paris, il se fait opérer, pressé par Bernard Kouchner.
Le massacre du stade du 28-Septembre
Le référendum constitutionnel de 2001 permet à un Lansana Conté malade de briguer en 2003 un septennat qu’il n’achèvera pas. À sa mort, en décembre 2008, le pouvoir retombe entre les mains des militaires. D’abord avec le capitaine Moussa Dadis Camara qui échappera à une tentative d’assassinat le 3 décembre 2009, au lendemain des événements tragiques du 28 septembre. Un massacre « ignoble », juge Alpha Condé, qui assure aujourd’hui que justice sera rendue, mais insiste : cela se fera en Guinée.
« La CPI n’intervient que lorsque le pays ne peut pas s’en charger lui-même, ce qui n’est pas le cas de la Guinée », assure-t-il. Condé promet qu’il n’y aura « pas d’impunité », mais insiste sur la nécessité de « réexaminer le cas de tout le monde, de tous les détenus, de tous les morts. Que ce soit le camp Boiro ou à Kindia en 1985, il faut tout revoir et faire le bilan réel ».
La victoire de 2010
Après Dadis Camara, vient le général Sékouba Konaté, qui assure l’intérim, conformément aux accords de Ouagadougou de janvier 2010. Ce dernier organise le premier scrutin jugé libre de l’histoire de la Guinée, remporté au second tour par Alpha Condé avec 52% des suffrages, contre son challenger Cellou Dalein Diallo, arrivé en tête au premier tour avec 43 %.
« Le général Sékouba n’était pas de mon côté », révèle celui qui préside désormais aux destinées de la Guinée. « La thèse développée à l’époque était : si Alpha prend le pouvoir, les Peuls ne l’accepteront pas, si c’est Cellou, ce sont les Malinkés qui ne l’accepteront pas. Il faut donc donner le pouvoir à quelqu’un qui est issu d’une minorité. Lors de l’élection présidentielle de 2010, le président Sékouba n’a pas voté pour moi au premier tour », raconte Alpha Condé dans le livre.
Arrivé au pouvoir, il « hérite d’un pays et non d’un État », où tout est à refaire. « J’ai surtout vu les défis qui m’attendaient. J’ai tout de suite dit à Ibrahima Kassory Fofana [actuel Premier ministre] : “On va faire venir le FMI pour connaître la situation réelle”. » La Guinée n’avait jamais pu terminer un programme avec le Fonds monétaire », rappelle-t-il. Relancer l’économie, réformer l’armée, résorber le déficit énergétique ou encore assainir le secteur minier sont autant de chantiers que se fixe alors le président tout juste élu.
Relations avec l’opposition et révision constitutionnelle
Si l’ouvrage fait la part belle aux années passées dans l’opposition et aux premières années au pouvoir d’Alpha Condé, il aborde également la situation politique actuelle en Guinée, marquée par une défiance profonde entre pouvoir et opposition. « Ce qui est le plus étrange, pour moi qui ai passé 45 ans dans l’opposition, qui ai été condamné à mort et fait de la prison, qui me suis battu pour la démocratie, c’est que ceux-là mêmes qui ont organisé les élections les plus frauduleuses dans l’histoire de ce pays prétendent aujourd’hui qu’il n’y a pas de démocratie ! », s’emporte le président guinéen.
Quand au débat sur la limitation des mandats présidentiels, alors que la Guinée semble s’orienter actuellement vers une révision constitutionnelle qui permettrait à Alpha Condé de briguer un troisième mandat, le président guinéen dévoile dans l’ouvrage quelques clefs sur sa position. « Je n’ai pas d’idée arrêtée à ce sujet. Cela dépend du contexte de chaque pays. Il y a des chefs d’État qui sont restés trop longtemps au pouvoir sans que le pays progresse. La bataille a alors consisté à organiser des conférences nationales. C’était un moment donné de l’Histoire de l’Afrique. Il faut voir maintenant si nous en sommes encore là ou si ce moment a changé. Les conférences nationales résultaient de l’impossibilité de parvenir à des alternances au pouvoir, tout simplement parce que les élections n’étaient ni libres ni démocratiques. Depuis, les choses ont changé. Le débat est ouvert au niveau de l’Afrique. »
AMADOU BA REÇOIT L’AMBASSADEUR DU ROYAUME-UNI CE JOUR
Le ministre mettra à profit ce tête-à-tête pour expliciter davantage les appréciations du Sénégal quant aux actes posés par BBC, avant de lui remettre le mémorandum rendu public hier par le gouvernement sur les accusations du média britannique
Suite à la diffusion sur une large échelle d’un reportage de Bbc portant de graves accusations de corruption dans le processus de la future exploitation du gaz découvert au Sénégal, l’Etat n’a pas tardé à poser une série d’actes visant à démontrer aux opinions nationale et internationale que le procédé relève d’une volonté de nuire basée sur des allégations mensongères.
Information et non convocation
Après que la Porte-parole du Gouvernement, ministre de l’Economie numérique, a rendu public, hier, un mémorandum portant démentis, point par point, des allégations du média britannique, aujourd’hui, le Gouvernement posera un autre acte non négligeable.
En effet, Le Soleil a appris de sources autorisées que le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a convié l’Ambassadeur du Royaume-Uni à Dakar à lui rendre visite, ce jeudi. Ce n’est pas une convocation qui indiquerait une tension diplomatique entre les deux pays. Nos interlocuteurs renseignent que Amadou Bâ mettra à profit ce tête-à-tête pour expliciter davantage les appréciations de l’Etat du Sénégal quant aux actes posés par Bbc, avant de lui remettre le mémorandum précité que George Hodgson ne manquera sûrement pas de transmettre au 10, Downing Street, le siège du Gouvernement anglais.
THIERNO SEYDOU NOUROU MOUNTAGE TALL CONVOQUE LES REPONSES DE L’ISLAM
Les accidents de la circulation, les agressions, les meurtres, les viols et le dialogue national ont été au centre du sermon de l’imam de la mosquée omarienne.
L’imam Thierno Seydou Nourou Mountaga Tall de la mosquée omarienne s’est inspiré de l’actualité pour son sermon hier à l’occasion de la fête de l’Aïd-el-fitr. Il y a abordé les accidents de la circulation, les viols et autres violences et agressions tout comme le dialogue national. Pour l’imam, la question des accidents doit être traitée avec « courage et détermination » eu égard au nombre de victimes dénombrées ces derniers temps. Se voulant plus clair, il a indexé « l’irresponsabilité » de certains chauffeurs qui, de par leur jeune âge, ne mesurent «toujours pas la responsabilité de transporter de nombreuses personnes ». Ainsi, au nombre des solutions, il a appelé à « agir en veillant avec rigueur à la délivrance des permis de conduire, des papiers afférant à la conduite ».
Thierno Seydou Nourou Tall a indiqué qu’il faudra mettre les chauffeurs face à leurs responsabilités en optant pour la « loi du talion ». Pour lui, le nombre d’accidents et de victimes connaîtra une réduction si les chauffeurs savent que c’est la mort qui sera le sort de quiconque qui tue. Il prône la même sanction contre les « violeurs, tueurs et agresseurs ». Faisant allusion au meurtre de Bineta Camara de Tambacounda, le guide religieux a laissé entendre que le « remède islamique, la loi du talion, reste le meilleur ». La sentence divine est, à son avis, toujours « empreinte de sagesse ».
S’en prenant aux défenseurs des droits humains, il souligne que la législation divine est une source de « quiétude ». L’imam a exhorté les autorités à œuvrer pour la sécurité des populations et la protection de leurs biens par des « mesures hardies ». Il s’est aussi appesanti sur la « sacralité de la vie humaine ». La question du dialogue national n’a pas non plus été laissée en rade. Pour lui, aucune des « parties engagées dans le dialogue ne devrait y aller avec des a priori ». Battant en brèche l’argumentaire de l’opposition, il a fait remarquer à ses membres que « personne ne pourra les duper ». Il a invité tous les acteurs à répondre à l’appel du président de la République pour pouvoir juger la « sincérité et le sérieux du dialogue » à l’aune des actes posés par Macky Sall. L’imam estime nécessaire, dans la vie d’une Nation, de se concerter. Il avait, auparavant, devant de nombreux fidèles venus sacrifier à la tradition, rappelé les bienfaits du mois de jeûne.
LA D GALERIE A PARIS REND HOMMAGE A SOLY CISSE
Dans son espace parisien, la D Galerie va marquer le cinquantième anniversaire de l’artiste sénégalais Soly Cissé. Du 14 au 30 juin, l’exposition « Je vois un oiseau » réunit un ensemble d’œuvres réalisées par le plasticien entre 2017 et 2019.
L’âge d’or. La D Galerie à Paris célèbre le cinquantième anniversaire de l’artiste sénégalais Soly Cissé. La Galerie informe, dans un communiqué, qu’un hommage lui sera rendu avec la présentation d’une vingtaine d’œuvres récentes du plasticien, du 14 au 30 juin 2019, dans son espace parisien au 49, av. JeanJaurès, dans le 19e arrondissement. L’exposition est accessible à tous, de 11h à 19h, du mardi au dimanche, et chaque mercredi en nocturne jusqu’à 22h. L’exposition « Je vois un oiseau » réunit un ensemble d’œuvres réalisées par Soly Cissé entre 2017 et 2019. Connu à travers le monde pour des expositions iconiques au Sénégal, en France, Italie, Allemagne, Espagne, il est avant tout un maître de la couleur. « Peintre et plus récemment sculpteur, Soly Cissé s’amuse à éloigner du réel pour mieux le révéler, explique Domitille Bertrand, directrice de la D Galerie. Sa peinture expressive et énergique, directe, voire brutale, évoque des formes anthropomorphes réunies en un théâtre aux dimensions monumentales. »
Souvent, à l’échelle du visiteur, à taille humaine, détaille D. Bertrand, les figures totémiques de ses peintures dansent en procession dans un espace où la couleur est perspective. Dans son analyse, la directrice de la D Galerie relève que le regard de l’observateur est sans cesse renouvelé. « Les formes semblent s’arrêter au halo qui les entoure. Les vibrations de couleurs et la touche franche produisent pourtant un glissement permanent de celles-ci, confondant le spectateur dans plusieurs réalités scénaristiques », avance Domitille Bertrand. L’exposition « Je vois un oiseau », c’est l’évocation de celui qui regarde, celui qui voit et donne l’existence d’une œuvre par sa lecture. Ce que décrit l’artiste quand il parle de cet infini que chaque tableau semble susurrer. « Pour moi, le tableau n’est jamais le même. Le tableau change, je cherche, je vois un oiseau… » Soly Cissé évoque ainsi les formes qui jaillissent de ses tableaux, sans cesse renouvelées.
L’exposition de la D Galerie met l’accent sur la nouvelle abstraction qui naît des dernières peintures de l’artiste. Une recherche de synthèse des motifs autant que des éléments empruntés à la nature, d’une part, et à la civilisation, d’autre part. Pour la D Galerie, « Je vois un oiseau » est une exposition dont le titre rappelle les thèmes de l’artiste autant que ses positions, celles d’un artiste qui passe par l’intensité des bleus, roses, ocres, et la douceur des verts, violets, jaunes, pour construire un espace, celui du vivant.
YOUSSOUPH DABO, UN COACH QUI S’ASSUME...
Par son management et son approche tactique, il a su insuffler une dynamique aux Lions U20 qui ont connu une marge de progression intéressante et trouvé un nouvel équilibre
L’équipe U20 du Sénégal a fini de valider son ticket pour les quarts de finale du mondial polonais après sa victoire sur le Nigéria lundi dernier. Une performance qui permet à la sélection sénégalaise de faire mieux qu’en 2017 où elle s’était arrêtée en huitième. Cette prestigieuse compétition n’est pas encore arrivée à son terme, mais les « Lionceaux » ont déjà marqué les esprits.
Le triplé historique d’Amadou Sagna qui a établi un nouveau record du but le plus rapide de l’histoire de cette compétition (9 secondes) effaçant du coup celui du Nigérian Monday Odiaka qui datait de 1985, la victoire contre la Colombie, le match nul contre le pays hôte, puis l’élimination du Nigeria en huitièmes de finale ont davantage contribué à mettre le Sénégal au-devant de la scène et de gagner en respect. Si les « Lionceaux » se sont montrés intraitables, c’est parce que derrière, il y a un staff déterminé et un coach qui sait prendre ses responsabilités. Sans faire de bruit, Youssouph Dabo a franchi des obstacles dans cette compétition.
Par son management et son approche tactique, il a su insuffler une dynamique à cette équipe qui a connu une marge de progression intéressante et trouvé un nouvel équilibre. « Je gère un groupe et j’essaie de préparer mes joueurs dans la globalité du football pour qu’il soient au top. Que ce soit le mental, l’aspect technique, tactique et tout, on travaille sur tous les aspects », a dit le technicien. Aujourd’hui, force est de reconnaître que Dabo a donné une véritable identité à cette équipe dont la principale force tient à sa propension à jouer en bloc sur les phases offensives et défensives. Sans compter qu’elle impressionne. Les entraîneurs de la Colombie et de la Pologne ont salué la bonne organisation tactique du Sénégal. « C’est une équipe de qualité, avec un bloc défensif impressionnant et efficace, mais aussi dangereuse en contre », avait analysé Jacek Magiera, l’entraîneur polonais. Le technicien polonais s’est même estimé heureux de n’avoir pas perdu contre l’équipe de Dabo.
« Il faut qu’on s’améliore »
Arturo Reyes, l’entraîneur colombien, y est aussi allé de son appréciation. « Le Sénégal est une équipe qui a du caractère, forte et redoutable ». Des compliments qui prouvent que le Sénégal n’est pas une petite équipe. Même si elle n’en est qu’à sa troisième participation. Ce qui devrait être un motif de satisfaction pour Dabo. Mais le sélectionneur national est conscient que rien n’est parfait, surtout en football où la bataille tactique entre entraîneurs laisse toujours des traces. Pour cette raison, il estime qu’il y a toujours des améliorations à faire. « Il faut qu’on s’améliore à tous les niveaux parce que ce sont de jeunes joueurs qui n’ont pas la maturité des grands. C’est pour cela que nous devons les encadrer », avait laissé entendre Dabo, qui sait le reconnaître quand ça ne marche pas. Contre la Pologne, le technicien a eu l’honnêteté d'avouer que le jeu de son équipe avait beaucoup de déchets techniques, notamment dans les transitions offensives et défensives ; face au Nigéria également. « Ils nous ont imposés une bataille physique et on a répondu présent. Techniquement, on n’a pas mis la justesse qu’il fallait parce qu’il y a eu trop de déchets. Nos actions offensives n’étaient pas assez abouties et défensivement aussi, on a laissé trop d’espaces parce que, par moments, on était pressé d’aller récupérer le ballon très haut », avaitil expliqué à la fin de la rencontre sanctionnée par une qualification en huitièmes de finale.
Comme tout bon entraîneur, Dabo gère bien son groupe, communique bien et ses poulains le lui témoignent. Ils savent ce qu’il attend d’eux. Cavin Diagne l'a bien souligné, le coach trouve toujours les bons mots pour les encourager. « Le discours du coach est toujours le même. Il nous donne des consignes que nous respectons, nous demande toujours de rester humbles et de faire preuve de beaucoup de concentration pour gagner les matchs », indique le capitaine de l’équipe. Aujourd’hui, malgré le parcours de son équipe, Dabo se refuse toujours de se considérer comme le favori de la compétition. Il ne l’envisage pas et joue la carte de la prudence. Et pourtant, sous sa direction, cette équipe est allée jusqu’en finale de la Can. Un état de fait qui aurait pu lui donner des ailes et le pousser à se positionner comme un potentiel successeur de l’équipe d’Angleterre. Mais Youssouph préfère se confiner dans un statut d’outsider.
A juste titre pour lui. « On est juste en quarts de finale et il reste deux matchs qu’il faudra gagner pour aller le plus loin possible », justifie-t-il. Son équipe fera-t-elle mieux que celle de 2015 qui avait atteint les demi-finales en Nouvelle-Zélande ? Dabo ne saurait le dire. Mais son ambition, c’est tout simplement de marquer de son empreinte cet événement bisannuel des sélections U20 ; et à sa manière. Ce samedi, Youssouph Dabo tentera d’accrocher la Corée du Sud à son tableau de chasse et de qualifier son équipe dans le dernier carré. Et comme il aime souvent le dire, une victoire, ça ne se décrète pas. Ses poulains devront donc puiser dans leurs ressources pour remporter le combat contre les Guerriers Taegeuk. Un combat qui n’est pas gagné d’avance, mais le peuple sénégalais espère qu’avec Dabo, cette équipe connaîtra un grand cru.
par Seybani Sougou
LE TEMPS DES MALFRATS
Alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur le carnage financier du Prodac, c’est toute la théorie de la gouvernance sobre et vertueuse chantée depuis 2012 par Macky qui s’effondre, comme un château de cartes avec l’affaire Petrotim
"Une gouvernance bâtie sur le mensonge, c’est comme un prestidigitateur : l’illusion ne dure qu’un temps"
Les révélations explosives de la BBC sur le scandale du siècle portant sur des rétro commissions et un système de passe-droits sur le pétrole et le gaz au Sénégal révèlent une corruption d’une ampleur inouïe, des pratiques mafieuses de captation des deniers publics et un véritable banditisme d’Etat sous le magistère de Macky Sall. Alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur le carnage financier du Prodac, un scandale à 29 milliards de F CFA, c’est toute la théorie de la gouvernance sobre et vertueuse chantée sous tous les cieux depuis 2012, par Macky Sall qui s’effondre, comme un château de cartes avec l’affaire Petrotim. Dans une vidéo documentée (des montants précis sont fournis) et accablante pour Aliou Sall (frère de Macky Sall), BBC met à nu un incroyable système de prédation des ressources d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde, par un clan aux commandes du Sénégal : les Sall.
A l’instar de Watergate (un scandale qui a eu pour conséquence la démission du Président Nixon aux USA en 1974), le Pétrotim Gate éclabousse directement Macky Sall qui a placé son frère Aliou Sall (qui bénéficie d’une immunité d’exécution),à la tête de la Caisse des Dépôts et Consignations, une institution qui brasse des milliards de F CFA et ne fait l’objet d’aucun audit sérieux de la part des corps de contrôle soumis au pouvoir exécutif, qui ont totalement failli à leur mission. Le népotisme effarant de Macky Sall, est la source de toutes les dérives de son frère Aliou Sall, qui ne se fixe plus aucune limite.
Avec le Petrotim Gate, Aliou Sall est pris en flagrant délit, les mains dans le cambouis. La thèse évoquant un soi-disant complot de BBC n’intéresse personne. Macky Sall peut jouer les matamores au Sénégal, et se proclamer roi ou que sais-je, Empereur en Afrique, il n’a aucun pouvoir de définir ou d’orienter la ligne éditoriale de BBC. Pour une raison simple : la Grande Bretagne n’est pas le Sénégal. Il n’y a pas que BBC pour accabler le régime de Macky Sall. En 2018, le très sérieux journal The Economist avait tiré la sonnette d’alarme sur les multiples dérives du Prince Sall évoquant les nuages sombres qui s’amoncelaient sur la démocratie sénégalaise (emprisonnement de Barthélémy Diaz, de Khalifa Sall, exil de Karim Wade, assassinat de l’étudiant Fallou Sene, etc.).
En réalité, les gesticulations d’Aliou Sall annonçant une plainte contre BBC peuvent prêter à sourire. Toutes les explications du monde et de la presse du palais appelée à la rescousse pour étouffer ce carnage financierinnommable, toutes les justifications d’Aliou Sall pour se disculper (le salaire que je percevais est légal, ou encore le contrat Pétrotim a été signé par Wade), lors d’une ridicule conférence de presse, ne suffiront pas à travestir la réalité dans cette affaire. Aliou Sall peut raconter des sornettes aux sénégalais, mais pas aux occidentaux. BBC lui a bel et bien donné l’occasion de s’expliquer dans cette affaire (tous ceux qui ont regardé la vidéo ont constaté que le communiqué d’Aliou Sall a été repris par BBC, de même que celui de ses avocats).
Alors que plus de 40% de sénégalais vivent dans la misère, que la famine frappe aux portes du monde rural et que le Sénégal connait une crise de liquidités sans précèdent, Macky Sall (qui vient de réaliser un hold-up électoral lors des présidentielles de 2019) et son frère Aliou Sall insouciants, arrosent leur clan et s’adonnent à un festin indécent, à coups de milliards de F CFA. Sur le dos du peuple, avec la complicité d’une partie des élites corrompue, adepte de la politique du ventre. Ce scandale prouve que le Sénégal est entre des mains inexpertes depuis 2012 (un régime d’amateurs).
L’heure des comptes approche pour le clan des Sall. Lentement mais sûrement.
DES CONTACTS EN COURS POUR FACILITER L'OUVERTURE D'UNE ENQUÊTE CONTRE BP
Legs-Africa demande que le procureur de la République s’autosaisisse de l’affaire - Aliou Sall appelé à démissionner de ses fonctions publiques, le temps du déroulement de l’enquête - DÉCLARATION DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de l'ONG Legas-Africa, daté du 4 juin 2019, relatif au scandale de corruption présumée dans la signatue des contrats pétroliers.
"La gestion des contrats pétroliers au Sénégal commence à livrer ses secrets, particulièrement sur le cas du montage financier impliquant les compagnies pétrolières British Petroleum, Petro-Tim Ltd et Timis corporation de l’homme d’affaires Frank Timis et son collaborateur monsieur Aliou Sall, du reste frère du Président de la république du Sénégal.
Depuis l’annonce d’importantes découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal, des citoyens n’ont cessé de solliciter de la part du gouvernement une politique transparente et inclusive permettant au peuple Sénégalais d’avoir une maîtrise de la gouvernance du secteur. Un secteur en plein essor qui présente de nouveaux enjeux à la dimension des récentes découvertes et autres promesses du potentiel du bassin sédimentaire.
L’octroi à l’entreprise Petro-Tim d’une licence d’exploitation du bloc de Saint-Louis, actuel gisement Grand Tortue Ahmeyim situé au nord des côtes sénégalaises, à la frontière avec la Mauritanie avait suscité moult controverses. Ce contrat pétrolier finalement signé en 2012 entre l’État du Sénégal, représenté par le Président de la République Monsieur Macky Sall et Petro-Tim Ltd représenté par l’homme d’affaire Frank Timis a ainsi fait l’objet de plusieurs dénonciations et d’initiatives judiciaires jusque-là, restées sans issue.
Le 19 juin 2012, le Président Macky Sall avait signé les décrets 2012-596 et 2012-597 concernant les blocs de Cayar Offshore profond et St Louis Offshore Profond et portant approbation du contrat de recherche et de partage au profit de Petro-Tim Limited qui s’était engagée pour des dépenses d’exploration à hauteur de 48 millions de dollars (24 milliards de FCFA) sur le bloc de St Louis. Le 23 août 2013, le Président Macky Sall signe deux décrets d’extension de la période initiale de recherche dont le décret 2013-1154 relatif au bloc de St Louis Offshore Profond. A cette date, les investissements de la société Petro-Tim Limited étaient de près de deux millions de dollars.
Le 3 juillet 2014, Petro-Tim Limited a transféré à Timis Corporation Limited tous ses intérêts dans les contrats la liant à Petrosen, soit les 90%, qui à son tour conclut un accord de transfert de 60% des intérêts de Timis Corporation à Kosmos Energy Limited. En 2017, Timis Corporation a cédé les 30 % restants de ses parts au Major BP et se retrouve hors de l’actionnariat de l’affaire.
Les transactions autour de ce contrat ont fait l’objet de dénonciations et de plaintes de la part de l’entreprise concurrente Tullow Oil et d’acteurs politiques, de journalistes et de la société civile sénégalaise. En réponse aux différentes sollicitations persistantes, le premier ministre avait renvoyé les requérants au rapport de l’ITIE publié en novembre 2016. Le rapport esquive la question, en mentionnant dès le début que les procédures convenues entre le comité national et l’administrateur indépendant n’ont pas pour objet d’effectuer un audit ou examen limité des revenus extractifs, ni de déceler des erreurs ou actes illégaux ou autres irrégularités, en dehors de la mission prévue dans les termes de référence de départ. Depuis, les différents rapports de l’ITIE n’ont pas mentionné de transactions commerciales entre Timis Corporation et BP impliquant des retombées financières pour l’Etat du Sénégal.
Dans le cadre d’un reportage publié ce 3 Juin 2019 par BBC Panorama et Africa Eye, il est mentionné avec des documents à l’appui, que British Petroleum a accepté de verser environ 10 milliards de dollars US (6000 milliards de FCFA) à Frank Timis. L’enquête journalistique révèle que BP versera également à son entreprise entre 9 et 12 milliards de dollars de redevances.
Apprenant ces faits graves relatés par la journaliste reporter Meyeni Jones, l’association LEGS- Africa (Leadership, Ethique, Gouvernance et Stratégies pour l’Afrique) élève sa voix pour donner suite à ses soupçons de corruption, de conflit d’intérêt et de gestion nébuleuse du pétrole et du gaz au Sénégal et demande que la lumière soit définitivement faite sur ces accusations graves et que les responsabilités soient clairement situées.
A cet effet, LEGS-Africa a lancé une pétition le même jour pour solliciter une forte mobilisation des citoyennes dans le but de demander une action judicaire diligente.
LEGS-Africa demande que le procureur de la République s’autosaisisse de l’affaire pour ouvrir une enquête à l’endroit des mis en causes cités dans cette affaire, à savoir Frank Timis, British Petroleum et Monsieur Aliou Sall.
Pour faciliter l’enquête, LEGS demande à Monsieur Aliou Sall de démissionner de ses fonctions publiques, le temps du déroulement de l’enquête.
Parallèlement, LEGS invite les citoyens sénégalais à s’associer et renforcer les initiatives en cours dans le but d’asseoir une défense collective de l’intérêt national et de préserver de toute spoliation les ressources pétrolières et gazières qui leur appartiennent.
Enfin, LEGS-Africa a initié des contacts avec des organisations britanniques et internationales pour faciliter l’ouverture d’une enquête judicaire au niveau du Royaume uni contre l’entreprise British Petroleum sur son implication dans les transactions commerciales tenues secrètes malgré les multiples dispositions du cadre juridique international et de l’Initiative pour la transparence dans les Industries Extractives."
LE PRÉSIDENT DE LA CAF INTERPELLÉ À PARIS
Ahmad Ahmad a été interpellé ce jeudi matin vers 8h30 à l’hôtel de Berri, à Paris, pour être entendu par les services de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclif)
Selon nos informations, le président de la Confédération africaine de football (CAF) Ahmad Ahmad a été interpellé ce jeudi matin dans un hôtel à Paris, où il séjournait pour assister au congrès de la Fifa.
Ahmad Ahmad a été interpellé ce jeudi matin vers 8h30 à l’hôtel de Berri, à Paris, pour être entendu par les services de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclif), a appris Jeune Afrique. Selon nos informations, cette interpellation serait liée au contrat rompu unilatéralement par la CAF avec l’équipementier allemand Puma pour s’engager avec la société Technical Steel, basée à La Seyne-sur-Mer.
Une signature de contrat qui, selon l’ex-secrétaire général de l’instance continentale Amr Fahmy, aurait été favorisée par la proximité entre Ahmad Ahmad et un des dirigeants de l’entreprise française, et dont le surcoût atteindrait 830 000 dollars (739 000 euros). « Toutes les décisions ont été prises de manière collégiale » et « transparente », s’était défendu mi-avril le patron du foot africain.
L’arrestation intervient alors qu’Ahmad Ahmad se trouvait à Paris pour assister au congrès de la Fifa, qui a abouti à la réélection du président Gianni Infantino.
Mercredi soir, la CAF a pris la décision de faire rejouer la finale retour de la Ligue des champions africaine, après l’interruption controversée du match pour un problème lié à l’assistance vidéo à l’arbitrage. Une vive polémique s’en est suivie, les Tunisiens de l’Espérance sportive de Tunis, déclarés vainqueurs mais déchus de fait du quatrième titre continental de leur histoire, ayant annoncé leur intention de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS).