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2 août 2025
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
SAUVER LE SOLDAT LAMINE DIACK !
Il a beau être sportif et certainement bien conservé, mais l’homme vieillit - L’Etat ne peut pas rester discret sur ce dossier - Pourquoi nos Etats doivent se faire toujours tout petit et s’écraser devant ceux qui briment nos ressortissants ?
Les mobilisations sont sporadiques et certainement pas encore grandes pour faire parler de l’affaire Lamine Diack.
L’ancien président de la fédération internationale d’athlétisme est toujours assigné à résidence en France pour des faits de corruptions supposés. Il est soupçonné par la justice française d'avoir retardé des procédures de dopage ouvertes contre des athlètes russes en échange de fortes sommes d'argent.
Les soutiens de Lamine Diack s’impatientent, et l’Etat du Sénégal se fait toujours tout discret.
Le temps presse pour le vieil homme, 86 ans :
Le cri du cœur de Abdoulaye Cissé est pour « Sauver le soldat Lamine Diack
Evidemment personne ne pense que c’est la diplomatie qui va tirer Lamine Diack des griffes du teigneux juges français Van Ryumbeke, même si on le sait, d’une manière ou d’une autre une main extérieure peut toujours agir, fut-il en France.
Mais sentir son Etat à ses côtés dans ses moments difficiles aurait surtout l’avantage de donner un second souffle au vieil homme qui en a bien besoin. Et c’est un devoir pour l’Etat du Sénégal de témoigner une solidarité agissante à ses ressortissants, où qu’ils soient et quelques soit la cause de leur détresse.
Que les plus hautes confient en coulisses que l’Etat agit en toute discrétion, c’est le plus sûr moyen de ne pas se faire prendre au sérieux. C’est surtout une manière bien commode pour se défiler, car en l’espèce et dans ce genre de situation, les Grands Etats n’hésitent jamais au vu et au su de tout le monde. Et apparemment, ca marche.
Alors, pourquoi nous, ou plutôt nos Etats doivent se faire toujours tout petit et s’écraser devant ceux qui briment nos ressortissants. A tort ou à raison.
Dans une affaire bien récente qui met au frais au japon l’un des patrons les plus puissants au monde, le Franco-libanais Carlos Ghosn, PDG déchu du numéro mondial de l’automobile Renault Nissan, Bercy le ministère français des finances s’est déjà agacé de la manière de faire de la justice nipponne. Le Quai d’Orsay s’est tellement activé dans ce dossier qu’elle a exfiltré du japon la femme de Ghosn alors que la justice japonaise voulait l’entendre. C’est l’ambassadeur de France qui l’a accompagné jusque dans son avion retour pour Paris.
Le président Macron ne se fait jamais prier pour lancer à l’endroit du japon que la France suit l’affaire, que la France ne laisse pas tomber Carlos Ghosn.
La France sait être grande pour ça, même quand ses ressortissants sont accusés de trafic de drogue à l’autre bout du monde. La république entière s’est mobilisée, de Nicolas Sarkozy à François Hollande pour tirer Florence Cassez des griffes de la justice Mexicaine.
Et même quand des français sont accusés des pires crimes comme le trafic d’enfants en terre africaine . . . on se rappelle tous du fiasco humanitaire de l’arche de Zoe au Tchad. C’est le quai d’Orsay à travers Rama Yade alors secrétaire d’état aux droits de l’homme qui est allé rapatrié de Ndjamena les français, sous les huées des populations mais avec la bénédiction et l’œil attendrissant du président Idriss Deby. Alors, pourquoi, ce n’est pas possible çà dans l’autre sens ?
A ce que l’on sache, Lamine Diack n’a ni tué, ni volé. Afin volé, à prouver. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a pas plus fait que Michel Platini, autre délinquant français à col blanc, pris le doigt dans le pot de confiture de la FIFA.
C’était presque un drame pour le pays que Michel Platini n’hérite du poste de président de la FIFA au point que les premiers mots de soutien sont venus du premier ministre d’alors Manuel Valls et le Président Hollande en a remis une couche assurant définitivement l’impunité à Michel Platini.
Alors, la témérité des juges français à faire presque la justice internationale, mon œil !
Attention, l’horloge tourne pour Lamine Diack et il a beau être sportif et certainement bien conservé, mais l’homme vieillit. L’Etat ne peut pas rester discret sur ce dossier.
Qui peut reprocher au Sénégal de demander le retour de Diack, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires, vu son âge ? Personne.
Et quoi, on ne peut pas faire la justice nous, ici même à Dakar ? Bien sûr que si !
Attention, quand c’est en cercueil que le vieux reviendra à Dakar, Dieu nous en préserve et le maintienne en vie longtemps, je ne voudrais pas être cet Etat qui viendrait verser des larmes de crocodiles auprès de la famille.
Soutenir Diack, n’est pas forcément cautionner les mics macs financier dans les arcanes de l’athlétisme mondial.
LES HABITANTS DE PLATEAU ET AFIA CRIENT SOIF DANS LA RUE
Décidément, les populations du quartier Plateau et Afia de Tambacounda n’arrivent pas à voir le bout du tunnel avec cette pénurie d’eau qui perdure depuis le début du Ramadan.
Adama KONE (Correspondant Vox Populi) |
Publication 13/05/2019
TAMBA - Décidément, les populations du quartier Plateau et Afia de Tambacounda n’arrivent pas à voir le bout du tunnel avec cette pénurie d’eau qui perdure depuis le début du Ramadan. Face à ce calvaire sans fin, elles sont sorties, pour la seconde fois en l’espace d’une semaine, pour manifester leur ras-le-bol. Malheureusement pour ces affligés, les autorités administratives ne leur ont pas laissé le temps de s’exprimer.
En effet, les manifestants ont été sommés par la police de vider les grilles de la gouvernance, là où elles espéraient se faire entendre. Mais c’est parce qu’ils se considèrent comme des «sinistrées de la SDE» que ces populations ont initié cette manifestation spontanée pour étaler leur courroux. Car, elles vivent une situation de pénurie d’eau depuis des années. Mais les choses ont empiré depuis le début du mois béni de ramadan. Le liquide précieux ne coule, en effet, plus couramment des robinets. Et les autorités compétentes n’ont rien entrepris pour juguler cette situation, se désole Amadou Djiby Sow, étudiant et «sinistré de la SDE». «Nous assistons à des coupures quasi-permanentes de l’eau. Depuis 9 ans, cette situation perdure. Jusqu’à présent, les autorités compétentes n’ont rien proposé de concret pour résoudre définitivement ce problème»,s’est désolé le porte-parole du jour des protestataires.
Des «sinistrés de la SDE» Et la SDE, chargée de la distribution et de la commercialisation du liquide précieux, n’a trouvé rien de mieux comme excuse que de faire cas de «machines en panne» et de «tuyaux qui ont dû exploser». Une réponse qui est loin de convaincre les habitants de ces quartiers qui ont décidé d’aller porter leur frustration à la gouvernance devant les grilles. Sur place, les marcheurs ont reçu la sommation de la police de «vider les lieux», sans même leur laisser le temps de s’exprimer. Un état de fait qu’a déploré l’étudiant.
Une situation déplorable, selon le porte-parole, qui estime : «Les autorités devraient savoir respecter les gens qui ne se sont pas déplacées pour jouer. C’est parce que nous souffrons, nous vivons des conditions inacceptables de pénuries d’eau que nous sommes sortis sous ce chaud soleil pour dénoncer. Le gouverneur, par respect aux populations, par humanisme aussi, aurait dû nous écouter au lieu de demander à la police de nous déguerpir». Toutefois, ces «sinistrés de la SDE» ne comptent pas baisser les bras, tant que la situation perdure. «Nous allons sortir chaque dimanche pour nous faire entendre, tant que nous souffrons le martyr. Nous allons continuer le combat jusqu’à ce que les autorités comprennent et résolvent notre situation. Trois camions citernes ne peuvent satisfaire les besoins en eau des habitants d’un quartier aussi populeux que Plateau», martèle M. Sow.
SERIGNE MODOU BARA DOLI ET MACKY SALL AU BANC DES ACCUSES
Le responsable «apériste», Modou Bara Doli, n'en revient toujours pas, lui qui a reçu une convocation de la Division des investigations criminelles (DIC) sur l’affaire du jeune garçon, Mourtala Mbacké
El Modou GUEYE (Correspondant Vox Populi) |
Publication 13/05/2019
Le responsable «apériste», Modou Bara Doli, n'en revient toujours pas, lui qui a reçu une convocation de la Division des investigations criminelles (DIC) sur l’affaire du jeune garçon, Mourtala Mbacké, enlevé à Touba l’avant-veille de la campagne pour la Présidentielle au Sénégal.
TOUBA - Le marabout et homme politique, responsable apériste à Touba, Modou Bara Doli, très célèbre à Touba, serait le présumé auteur du rapt du petit Mourtala Mbacké, âgé de trois ans, enlevé et qui n’a pas été retrouvé depuis le 22 février. Très en colère, il a fait face à la presse dimanche pour se laver à grande eau, non sans déplorer un complot ourdi par ses adversaires et des religieux encagoulés. «Je ne suis pas choqué en tant qu’homme politique qui a tout vu et entendu dans cette cité religieuse. Mais ma famille et mes proches sont sous le choc. De mauvaises langues ont fait circuler la rumeur selon laquelle, je suis l’auteur de l’enlèvement de Mourtala Mbacké. Plus grave, ils ont dit que j’ai l’ai remis au Président Macky Sall qui l’a tué comme sacrifice pour l’élection présidentielle», a-t-il dénoncé d’une voix cassée par la colère.
Et de poursuivre : «C’est dans ce contexte que j’ai passé la Présidentielle. J’avais dit que je n’allais jamais répondre à ses mensonges grossiers. Mais à ma grande surprise, la Division des investigations criminelles (DIC) de la police est venue à mon domicile avec 10 éléments pour fouiller de fond en comble, avant mon audition sur cette affaire au commissariat spécial de Touba. Donc, je ne peux plus rester les bras croisés sans réagir (…)». «Le garçon dont on parle est le petit-fils de ma première épouse. Comment pourrai-je être cynique au point d’enlever le petit-fils de Sergine Modou Bousso Dieng qui est mon homonyme qui m’a élevé et instruit avant de me donner sa propre fille en mariage. Lorsque mon épouse l’a entendu, elle est tombée en syncope et se remet difficilement de ce choc psychologique», a-t-il révélé.
Pour Serigne Modou Bara Doli, son soutien à Macky Sall est devenu un crime pour lui, alors qu’il reste plus que jamais engagé à ses côtés. «Ils ont dit que j’ai remis l’enfant à Macky Sall qui l’a sacrifié pour remporter la Présidentielle. Donc, ils doivent normalement l’interroger et faire une perquisition dans le Palais de la République. Logique pour logique, c’est ce qu’ils doivent faire. Maintenant, je vais faire face à ces gens-là. J’allais faire un constat d’huissier depuis février. Mais là, je vais déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse contre X», a-t-il annoncé. La disparition de Mourtala Mbacké, 3 ans à peine, avait provoqué beaucoup de réactions et des rumeurs ont toujours été distillés sur un sacrifice humain à la veille de la Présidentielle du 24 février dernier. Un appel avait même été lancé par Serigne Abdou Fatah Fallilou, porte-parole de la famille de Serigne Fallilou Mbacké, aux autorités pour diligenter les recherches en vue de retrouver cet arrière-petit-fils de Serigne Fallilou.
«ALY NGOUILLE NDIAYE N’EST NI CREDIBLE, NI LEGITIME, POUR ORGANISER CES CONCERTATIONS NATIONALES»
Le président du mouvement «RECCU FAL MACKY» récuse le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique pour diriger les concertations qui doivent déboucher sur le dialogue politique.
«Je pense que Aly Ngouille Ndiaye n’est ni crédible, ni légitime, pour organiser ces concertations nationales. Rappelez-vous que c’est lui qui disait en tant que ministre de l’Intérieur, qu’il ferait tout pour que son candidat soit élu au premier tour et que tous les moyens étaient bons. Donc, s’il vient aujourd’hui, pour organiser ces concertations, je pense que ce n’est pas la bonne personne, ni l’interlocuteur crédible, avec tous les couacs notés lors de l’élection présidentielle. Ses propos se sont matérialisés tout simplement, car il a permis à son candidat de passer au premier tour avec un score déjà connu à l’avance», indique-t-il. Abou Mbaye estime que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a raison de parler de holdup électoral dans le livre-blanc de leur coalition. A son avis, «il n’a fait que traduire la réalité de ce système de trucage mis en place depuis le référendum et achevé par la loi sur le parrainage».
Selon lui, «même s’il y a lieu de dialoguer, il y a des préalables». «D’abord, Macky Sall doit nous donner les conclusions de la CREI sur la traque des biens mal acquis. La traque des délinquants financiers était une demande sociale, mais il en a fait une arme contre Khalifa Sall et Karim Wade. Que Macky Sall donne suite aux rapports de l’OFNAC, aux milliards détournés au PRODAC. Qu’il apporte aussi une réponse claire sur la question du troisième mandat, comme il a déjà utilisé l’expertise d’Ismaël Madior Fall, son fameux tailleur», souligne le président du mouvement «RECCU FAL MACKY». Abou Mbaye tient à prévenir le Président Macky Sall que le peuple sénégalais lui fera face, s’il essaye de briguer un troisième mandat.
LES RAISONS DU GEL DE L'AUGMENTATION DES SALAIRES
1er mai, c’est cette date symbolique qui marque la célébration de la fête du travail que Macky a choisie pour exclure toute augmentation de salaire dans la fonction publique - Décision volontaire ou contraintes budgétaires ?
1er mai, c’est cette date symbolique qui marque la célébration de la fête du travail que Macky a choisie pour exclure toute augmentation de salaire dans la fonction publique. Tentative d’explication d’une décision qui n’a pas manqué de faire grincer des dents.
Décision volontaire ou contraintes budgétaires ? Quoi qu’il en soit, cette pilule sera difficile à avaler pour les agents de l’Etat, même s’il faut l’admettre, une bonne partie d’entre eux sont grassement payés avec des salaires et des indemnités consistants. Mieux, certains bénéficient de logements, de véhicules de fonction, d’une dotation de carburant… Face aux centrales syndicales, le chef de l’Etat a révélé que la masse salariale se chiffre à 80 milliards de FCfa par mois. Annuellement, l’enveloppe se situe à 860 milliards de FCfa, compte non tenu des agences. Pour celles-ci, le montant de la masse salariale est de 140 milliards de FCfa. Ce qui fait un total de près de 1000 milliards de FCfa consacrés aux salaires.
Une logique d’anticipation
De l’avis de l’économiste Yaya Diandy, enseignant-chercheur à la Faseg, le chef de l’Etat devait aller plus loin dans sa déclaration en élargissant cette mesure aux institutions. « Le problème est plus global. Il est à situer au niveau du train de vie de l’Etat », a indiqué M. Diandy. Il a soutenu que les exonérations fiscales dont bénéficient les grandes entreprises, parfois de manière injustifiée, sont autant de problèmes auxquels il faudrait s’attaquer. La sortie du Président serait alors, à ses yeux, plus crédible et plus juste pour tous. L’universitaire rajoute que s’il y a des efforts à faire, c’est toute la chaîne étatique qui doit être concernée : salariés, membres du gouvernement, présidence, directions, consulats, ambassades, etc. Sur les motifs qui expliqueraient cette mesure annoncée par le Président, l’économiste pense que l’Etat cherche, par là, à assurer ses arrières face à des lendemains qui risquent d’être tendus et préparer psychologiquement les syndicats (qui ne manqueront pas de mener des actions) sur ce qui peut être fait ou plutôt sur quoi il est prêt à céder. Il a rappelé, à cet effet, qu’à la suite de négociations entre les syndicats et le patronat, le Smig a connu une revalorisation dernièrement en 2018, passant de 36.000 FCfa à 52.000. L’Etat a aussi essayé de prendre à bras le corps l’amélioration du pouvoir d’achat en initiant, par exemple, une politique de baisse des loyers ou encore la baisse de l’impôt sur le revenu. De plus, a indiqué M. Diandy, beaucoup de corps ont eu à bénéficier d’une certaine revalorisation salariale. Tout cela, a-t-il justifié, est étroitement lié aux revendications syndicales qui ont connu une certaine intensité durant le premier septennat du régime en place. Pour ce quinquennat, le nouveau gouvernement veut dérouler son programme dans la sérénité et accorder une priorité à ses projets. Cependant, de l’avis de cet universitaire, la réponse servie par le chef de l’Etat peut s’avérer contre-productive. « Au regard de cette réponse sèche servie par l’autorité suprême, les syndicats pourraient, au contraire, se radicaliser davantage et se préparer, en conséquence, à une lutte plus stratégique et plus acharnée, car leurs revendications sont, somme toute, légitimes », a averti l’économiste. Toutefois, il a soutenu que face à la rareté des ressources, l’heure est à la planification et à l’arbitrage budgétaire. De plus, les projets gigantesques de l’Etat de la phase 1 du Pse, avec les services de la dette, risquent d’exacerber cette situation. Le ton est d’ailleurs donné avec l’augmentation de la taxe sur le ciment avec comme motif…le financement de la construction de logements.
Une masse salariale qui creuse le déficit budgétaire…
La dernière note de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) a relevé qu’au cours du 1er trimestre de 2019, la gestion budgétaire a été marquée par une accélération significative des dépenses publiques associée à une hausse modérée des ressources budgétaires. En effet, les ressources mobilisées à fin mars 2019, évaluées à 529,6 milliards de FCfa, se sont accrues de 5,8 %, tandis que les dépenses ont fortement augmenté de 57,3 % en glissement annuel, passant de 645,3 milliards de FCfa à fin mars 2018 à 1.014,8 milliards de FCfa à fin mars 2019. Au total, a noté la Dpee, le déficit budgétaire est estimé à 485,2 milliards de FCfa contre 144,7 milliards de FCfa à la même période de 2018. Cette orientation, a justifié la note de conjoncture, traduit la hausse sur les dépenses d’investissement, les intérêts sur la dette, la masse salariale ainsi que les transferts et subventions (…). Pour ce qui est des charges d’intérêt sur la dette (116 milliards de FCfa) et la masse salariale (182,7 milliards de FCfa), elles se sont confortées respectivement de 54 % et 15,9 %.
Ce que disent les critères de convergence de l’Uemoa
Depuis janvier 2015, un nouvel acte additionnel instituant le nouveau pacte de convergence entre les États membres de l’Uemoa a été adopté par les Etats membres en remplacement du pacte de 1999. Pour les nouveaux critères de convergence, le nombre a été réduit à cinq dont trois de premier rang et deux de second rang. Pour ce qui est de l’horizon de convergence, il est fixé à 2019. En effet, les trois critères de premier rang, pour rappel, sont, entre autres, le ratio du solde budgétaire global, dons compris, rapporté au Pib nominal supérieur ou égal à -3%, le taux d’inflation annuel moyen inférieur ou égal à 3 % et le ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au Pib nominal inférieur ou égal à 70 %. Les deux nouveaux critères de second rang sont relatifs aux ratios de la masse salariale sur les recettes fiscales inférieures ou égales à 35 % et des recettes fiscales sur le Pib nominal supérieures ou égales à 20 %. S’agissant de l’avant-dernier critère en question, l’économiste Yaya Diandy a souligné que le Sénégal fait partie des bons élèves dans l’Uemoa en matière de respect de ce critère de convergence (avec le Togo et le Mali). Citant le rapport de la commission de l’Uemoa de 2018, il a relevé que le ratio « masse salariale sur recettes fiscales » était de 32,5 % (le plus faible taux après celui du Mali), soit en dessous de la norme communautaire. Dans l’Union, le plafond est de 35 %, au moment où des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Bénin affichent des ratios de plus de 40 %, a fait remarquer l’enseignant à la Faseg. Il a plaidé pour un contrôle de la masse salariale qui peut devenir insoutenable. Une absence de maîtrise grèverait le budget de l’Etat en gonflant les dépenses de fonctionnement au détriment des investissements. Mais cette théorie est à nuancer, selon notre interlocuteur, si on suit la logique keynésienne (John Maynard Keynes). Autrement dit, l’augmentation du salaire ne doit pas être vue seulement comme une charge ou une dépense, mais un moyen d’élargir l’assiette fiscale, la consommation qui est le moteur de l’activité économique.
223 ESPECES D’OISEAUX RECENSEES AU TECHNOPOLE
Le site du technopôle, devenu Réserve naturelle urbaine de la Grande Niayes, abrite un potentiel ornithologique. 223 espèces d’oiseaux y sont recensées, selon le Directeur des Parcs nationaux, le Colonel Abdoulaye Diop.
Le site du technopôle, devenu Réserve naturelle urbaine de la Grande Niayes, abrite un potentiel ornithologique. 223 espèces d’oiseaux y sont recensées, selon le Directeur des Parcs nationaux, le Colonel Abdoulaye Diop. Une grande partie est constituée d’oiseaux migrateurs qu’il faut protéger
A l’intérieur du magnifique site du Technopôle, les colonies d’arbustes entourent, par endroits, les plans d’eau de ce lac naturel en plein cœur de Dakar. Plus on avance, plus ces cours d’eau cohabitent avec des formations de mangrove que les spécialistes de la direction des Parcs nationaux rêvent de développer davantage dans cette réserve urbaine de la Grande Niayes de Pikine. Cet environnement, au-delà de sa diversité végétale, offre aussi un cadre adéquat pour les milliers d’oiseaux qui y trouvent refuge. Ils sont composés de plusieurs espèces locales et de migrateurs qui offrent un spectacle rustique sur les berges des différents lacs du Technopôle. Dans ce coin de verdure, la nature crée un cadre agréable et rafraichissant pour les «amis des oiseaux» (Birdlife international, Nature communauté et développement (Ncd)... qui s’y sont retrouvés, samedi, dans le cadre de la journée internationale des oiseaux pour une séance d’observation et de protection de ces espèces. Même si le site n’est pas une réserve ornithologique, il a toutes les caractéristiques pour servir de «paradis aux oiseaux». Avant son classement par décret présidentiel en réserve urbaine protégée en mars dernier, des centaines d’espèces d’oiseaux y ont été dénombrées. «Depuis 2011, on suit régulièrement la dynamique aviaire au niveau du Technopôle grâce à l’Ong Ncd. Ceci a permis de recenser 223 espèces d’oiseaux », informe le Colonel Abdoulaye Diop, directeur des Parcs nationaux. Son prédécesseur, Seydina Issa Sylla, un autre passionné des oiseaux, a les yeux rivés sur ses jumelles d’observation.
Protéger le site
Il connaît le nom des espèces par cœur, rien qu’à la vue de leur pelage ou à l’écoute de leur gazouillement. Actuellement, chef de mission Afrique de l’Ouest de la structure Oiseaux migrateurs du paléarctique occidental (Ompo), M. Sylla estime que « le cadre du Technopôle est extraordinaire et on n’a pas le droit de le détruire. On y retrouve deux populations d’oiseaux sédentaires et migratrices qui sont dans d’excellentes conditions. Il nous révèle que les oiseaux au pelage noir et blanc sont dits résidents et vivent toute l’année sur le site. Il s’agit d’oiseux piscivores qui vivent de poissons ». Il est confirmé par l’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal, Theo Peters, séduit aussi par cet environnement. Il confie que l’oiseau appelé « barjaco noir », symbole du drapeau néerlandais, vit dans le Technopôle et migre vers l’Europe. Ce qui constitue à ses yeux un lien fort entre le Sénégal et son pays. Cela s’explique, d’après le colonel Abdoulaye Diop, par le fait que, pendant l’hiver, plusieurs espèces d’oiseaux quittent l’Europe du fait des conditions difficiles d’existence pour venir en Afrique, notamment dans les réserves ornithologiques du Sénégal dont le Technopôle. Dès que le printemps s’annonce en Europe, vers le mois de mai, ces oiseaux font le voyage inverse pour se préparer à la reproduction et revenir vers le mois d’octobre. Tout cela explique l’importance du Technopôle, vital pour ces espèces. Dans le domaine de la protection, le directeur des Parcs nationaux constate une bonne évolution. Au titre des nouvelles mesures pour la préservation du site, le colonel Abdoulaye Diop souligne que, depuis le 2 mai, un conservateur de la Réserve urbaine du Technopôle a été nommé. Il a à sa disposition une équipe de trente gardes basés en permanence sur le site.
Vers la révocation des baux et des titres fonciers accordés
Le Technopôle est aussi menacé par l’occupation anarchique avec des spéculateurs fonciers qui avaient commencé à s’installer autour du site. Pour le directeur des Parcs nationaux, cette zone étant non aedificandi, tous «les baux qui étaient accordés à titre précaire et révocable seront retirés». L’article 4 du décret classant le Technopôle réserve naturelle urbaine protégée a précisé cela et avait demandé que les baux accordés, à titre précaire, soient révoqués de même que les titres fonciers accordés sur le site. «Pour les titres fonciers, il y a des procédures qui permettent de les révoquer et les autorités sont en train de prendre les mesures nécessaires dans ce sens», assure le Colonel Abdoulaye Diop
Par Samba Oumar FALL
COUP DE GUEULE !
Une participation à la Coupe du monde de football est toujours rentable pour tout pays qui a la chance d'être au rendez-vous.
C’est aussi et surtout la compétition qui rapporte le plus de revenus aux équipes nationales. Champions du monde ou éliminées dès le premier tour, celles-ci repartent toutes avec une enveloppe non négligeable.
La Fédération sénégalaise de football (Fsf), qui a eu sa part du gâteau, ne dira pas le contraire. La Fifa lui a versé la coquette somme de 10,475 millions de dollars, soit 5,719 milliards de FCfa. Ce montant reflète ainsi le parcours du Sénégal en Russie 2018 qui s’est arrêté au premier tour. Ce magot a permis à l’instance fédérale de renflouer ses caisses, de sécuriser ses finances et de devenir autonome. Mais aussi de faire profiter de ses largesses aux ligues régionales de football et à la ligue professionnelle de football, aux clubs de football professionnels et amateurs, d’appuyer le football féminin, de rembourser les frais de transport des clubs et d’organisation des rencontres de Coupe du Sénégal et d'injecter une partie de cette manne dans plusieurs projets. Normal, l’argent de la Coupe du monde est fait pour être redistribué dans le football. Mais, aux lendemains de l’assemblée générale ordinaire de la Fsf, une polémique a enflé sur une affaire de 139 millions de FCfa représentant des frais d’hôtel au mondial non payés, dont une ardoise de 100 millions pour le ministère des Sports. Des membres du staff technique et des joueurs, qui avaient aussi amené une partie de leurs familles en Russie, sont aussi concernés par ces créances et ont certainement oublié de rembourser. C’est le quotidien sportif « Record » qui a donné l’information, suivi par « Libération » qui a enfoncé le clou.
De graves révélations qui sont venues mettre du sable dans la gestion de l’instance fédérale. Suffisant pour faire sortir le président de la Fsf de ses gonds. Exaspéré, Me Augustin Senghor a profité de la cérémonie de remise du drapeau national à l’équipe U20 en partance pour la Pologne pour pousser un gros coup de gueule contre ses détracteurs. « Les gens essaieront de créer la zizanie, des conflits entre le ministère et notre fédération, mais ils n’y parviendront pas. Les gens ne comprennent pas les enjeux qui dépassent nos humbles personnes et surtout, je ne peux pas comprendre dans un pays où les gens se disent des patriotes, dans les moments clefs où on veut aller à une Can pour faire de bons résultats, que des gens essaient de torpiller le travail qui est en train d’être. Ça ne marchera pas », a lâché un Me Senghor très furieux qui a renouvelé toute la reconnaissance de la Fsf à l’endroit du ministère des Sports. Et le président de la Fsf de poursuivre : « Nous savons d’où nous venons et les difficultés que nous avons traversées. A part l’Etat et certains partenaires, personne ne nous a aidés jusqu’à ce qu’on soit autonomes pour pouvoir être dans la logique de la cogestion. Nous y continuerons, quoi que les gens puissent faire ». Sans pour autant apporter la lumière sur les millions de la polémique.
Le ministre des Sports, Matar Ba, a essayé de calmer le jeu. « Ma mission est très claire, les fédérations font partie du système, ce sont des prolongements du ministère des Sports. Mais le monde du sport a des exigences. Il y a des choses qui se passent tout de suite et qui doivent se faire tout de suite, mais les procédures de décaissement de l’Etat peuvent prendre du temps. Or, s’il s’agit d’une fédération, il est plus facile et plus rapide de gérer ces questions-là. Heureusement que vous avez souligné la cogestion », a expliqué le patron du sport sénégalais. Avant de préciser que le Sénégal est un pays où chacun a le droit de dire ce qu’il pense, d’évaluer et d’analyser. « On a un objectif commun, celui du développement de notre sport. Et nous nous concentrons tous les jours sur cela. Notre devoir, c’est de travailler ensemble en toute intelligence et d’avoir une communication permanente pour être efficace », a fait comprendre le ministre des Sports. Un objectif certes noble, mais est-ce suffisant pour éteindre cette polémique à millions et clore définitivement les débats ?
Par Seydou KA
LA CULTURE DE L’INDIGNATION
En l’absence de véritables calamités (que nous ne souhaitons pas du reste), nous, particulièrement Sénégalais, en créons des artificielles
Un prêcheur d'une radio de la place, qui ne manque pas d'humour d'ailleurs, aime à rappeler qu'un croyant ne doit pas faire une marche de protestation, mais plutôt une marche pour rendre grâce… à Dieu pour ses innombrables bienfaits. C’est sa façon à lui de s’indigner de l’indignation perpétuelle à laquelle nos compatriotes et l’humanité, de façon générale, nous ont habitués. Il veut simplement dire par là que l'homme a plus de raisons d'être satisfait que de s’indigner pour des vétilles.
Or, les Sénégalais aiment râler devant l'Eternel. Une petite hausse (ou baisse) de la température, quelques heures de rupture de fourniture de l'eau ou de l'électricité ou encore un ou deux jours de grève des boulangers... On croirait la fin du monde. Nous sommes tellement alarmistes qu'à la veille de chaque élection ou vote d'une loi non consensuelle, certains nous prédisent que « le pays va brûler ». Heureusement que face à ceux qui veulent « brûler le pays », il y a d’éternels optimistes qui rétorquent à chaque fois qu’il « ne se passera rien », puisque nos grandes figures religieuses ont déjà prié pour la paix perpétuelle au Sénégal. Pourtant, pour reprendre notre prêcheur, les raisons de se réjouir sont nombreuses.
Le Sénégal reste une démocratie, quoiqu’imparfaite (quelle démocratie l'est d'ailleurs dans le monde ?), la liberté y est garantie et à ce que je sache personne n'y meurt officiellement de famine comme au Somalie. Faire ce constat ne veut pas dire qu'on est « dans le meilleur des mondes possibles », mais nous n'estimons pas ces ingrédients d’un bien-être à leur juste valeur. Face aux rapports alarmants des scientifiques sur la menace d’un « déséquilibre de la Terre » qui nous embarque dans un avion pour lequel aucune piste d’atterrissage n’a été construite à ce jour, notre génération gagnerait à apprendre à se contenter du strict nécessaire pour vivre. Heureusement, notre espèce est très résiliente.
Selon l’existentialiste danois Søren Kierkegaard, l’attrait de l’expérience humaine ne résiderait pas dans le confort et la fatuité, mais dans la lutte et le dépassement de soi. Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est difficile qui est le chemin ! L'humain s'est forgé en faisant société face à l'adversité, nous rappellent Vincent Harinam et Rob Henderson dans une tribune publiée récemment dans le journal australien en ligne « Quillette ». Mais, l'amélioration de nos conditions de vie nous pousse à créer d'artificiels conflits. Autrement dit, si la science et la technologie ont atténué l'ampleur des catastrophes naturelles ou humaines, ces progrès ont aussi permis de réduire l'impact des principaux facteurs de stress social et d'étouffer le potentiel rassembleur des événements.
La culture de l'indignation dans laquelle nous vivons aujourd'hui en est une des conséquences. En l’absence de véritables calamités (que nous ne souhaitons pas du reste), nous, particulièrement Sénégalais, en créons des artificielles. La culture de l'indignation transforme le banal en catastrophique. Ce que l’on ignorait, et que nous apprennent Harinam et Henderson, c’est que la culture de l’indignation semble être alimentée par « l’enlisement conceptuel ». A mesure que le monde devient plus sûr, notre définition du danger s’élargit. Voilà ce qui explique pourquoi tout événement, aussi banal ou pathétique soit-il, est l'occasion d'une fanfaronnade morale et d'une action collective. Par exemple, jadis, la violence relevait d’un acte physique, mais, aujourd’hui, d’aucuns veulent y inclure le langage. La mort d’un soldat qui, jadis faisait partie du métier, est devenue insupportable pour une opinion publique à qui on a vendu l’idée d’une guerre propre. C’est ignorer que nous n'avons pas été « faits pour » le confort : de par notre évolution, nous sommes adaptés au stress et aux conflits. « Nous avons créé l'homme pour une vie de lutte », dit Dieu dans le Coran. Même dans le confort absolu, la vie est une perpétuelle lutte. Deuxièmement, nous avons un instinct « coalitionnel », selon Harinam et Henderson, qui nous pousse à être de bons camarades. Autrement dit, nous voulons des conflits et nous cherchons des alliés pour nous aider à les résoudre. Et la culture de l'indignation nous permet de satisfaire ces besoins !
SADIO MANE GRAVE SON NOM DANS L’HISTOIRE DE LA PREMIER LEAGUE
Liverpool n’a pas été sacré, mais en inscrivant ses 21e et 22e buts, Sadio Mané a gravé son nom dans l’histoire du championnat anglais en terminant co-meilleur buteur avec son coéquipier, Mo Salah, et Aubameyang, l’attaquant d’Arsenal.
Le miracle ne s’est pas produit hier, lors de la dernière journée du championnat anglais. Liverpool n’a pas réussi à mettre fin à ses 29 ans de disette, malgré sa victoire (2-0) face à Wolverhampton. Sadio Mané et les Reds y ont pourtant cru jusqu’au bout, mais Manchester City, sans trembler, n’a pas raté la dernière marche en allant s’imposer (4-1) à Brighton. Le doublé de l’attaquant sénégalais qui a ouvert le score à la 17e minute avant de reprendre victorieusement de la tête le centre d’Alexander-Arnold (81e), n’a pas eu de grandes conséquences, puisque Liverpool échoue une nouvelle fois à la seconde place, à un petit point de City. Mais les Reds, après un mano a mano haletant, ont pu terminer à la deuxième place avec une seule défaite et un total de 97 points au compteur ; une prouesse que seul Manchester City a réussie cette saison (98 pts) et lors du précédent exercice (100pts).
Auteur d’un doublé lors de la 38e victoire des Reds, Sadio Mané, qui s’est transcendé pour devenir un buteur redoutable, termine donc la saison comme il l’avait si bien démarré. L’attaquant sénégalais avait ouvert son compteur avec un doublé lors de la victoire 4-0 contre West Ham, le 12 août 2018. Depuis, Sadio Mané, qui a pris conscience de son énorme potentiel, a démontré qu’il était, sans conteste, l’un des attaquants les plus efficaces du championnat anglais. Match après match, il a confirmé son statut à travers sa forme éblouissante. Très décisif, depuis le coup d’envoi de la saison, Mané a donc trouvé le chemin des filets à 22 reprises, claquant six doublés (contre West Ham, Cardiff, Watford, Burnley, Huddersfield et Wolverhampton).
Une véritable prouesse pour le Sénégalais qui réussit l’année la plus prolifique de sa carrière et truste, au final, la première place du classement des meilleurs buteurs qu’il partage avec son coéquipier, Mohamed Salah, et Pierre-Emerick Aubameyang auteur d’un doublé lors de la victoire d’Arsenal à Burnley. Une première pour l’Afrique qui voit ses fils dominer le classement des buteurs dans le championnat anglais. Avec ses performances qui ont mené à ce titre honorifique, Sadio Mané qui a marqué les esprits cette saison a écrit son histoire de la plus belle des manières. Et toute l’Angleterre retiendra longtemps encore son nom.
LE MAJOR DU SERVICE ORL PLACE SOUS MANDAT DE DEPOT PAR LE PROCUREUR
Depuis plus d’un mois le personnel du centre hospitalier régional El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguéne de Thiès observe un mouvement d’humeur illimité pour protester contre le « redéploiement injuste » du major du service Orl, Moustapha Faye.
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 13/05/2019
« Il y a beaucoup de mafia au sein du centre hospitalier régional de Thiès, en particulier au service Radiologie et Scanner où il y avait des caisses parallèles. J’ai viré le major du service Orl, Moustapha Faye, car il était au courant des magouilles qui se faisaient dans l’hôpital. Actuellement il est dans les liens de la prévention et a été placé sous mandat de dépôt par le procureur de la République ». Ces propos sont du Dr Ndiassé Ndiaye, chef du service d’Orl dudit établissement hospitalier, lui aussi accusé à son tour d’« escroquerie médicale ».
Depuis plus d’un mois le personnel du centre hospitalier régional El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguéne de Thiès observe un mouvement d’humeur illimité pour protester contre le « redéploiement injuste » du major du service Orl, Moustapha Faye. Les syndicalistes de la boite exigent de leur direction « l’annulation de la note de redéploiement du major du service Oto-rhinolaryngologie (Orl)».
Après le boycott des soins pour exiger le « versement des cotisations sociales, l’harmonisation des primes de transports et l’érection d’un service d’urgence digne de ce nom », le personnel de l’hôpital, préoccupé par ce « redéploiement » qui a été la « goutte de trop », a jugé nécessaire de remettre ça. Une mesure que les plaignants jugent « arbitraire » puisque, disent-ils, « la procédure n’a pas été légale ». Selon eux « le major du service en question, par ailleurs responsable des infirmiers et sages-femmes, est relevé de ses fonctions parce que simplement il s’oppose aux pratiques peu orthodoxe de son supérieur, le chef de service ».
En effet, dénoncent-ils, « Le médecin chef du service, Dr Ndiassé Ndiaye, officie aussi ailleurs, hors de l’hôpital régional, dans une clinique qui est la sienne. Il se fait, lui-même, des clients, en orientant les patients venus se faire soigner à l’hôpital El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguéne vers sa clinique », pour, soulignent-ils, « se faire fortune ». Ils pensent que c‘est là une « procédure immorale, blâmable » qui dénote une certaine forme d’« escroquerie médicale ». Toutes raisons, de la grève illimitée enclenchée depuis plus d’un mois à l’hôpital régional par le personnel de l’établissement sanitaire, qui s’offusque du fait que Dr Faye ait été redéployé pour « motif d’incompétence », et pis, reconduit comme « simple infirmier ».
Et d’exiger : « nous voulons que les droits de Dr Faye soient respectés ». Des allégations qui feront sortir de ses gonds Dr Ndiassé Ndiaye, lequel s’en est totalement inscrit en faux. Beaucoup de mafia à l’hôpital Le Chef du service d’Orl de rétorquer sans ambages : « il y a beaucoup de mafia au sein du centre hospitalier régional de Thiès ». La vérité des faits, à l’en croire, « c’est qu’on m’avait signalé des malversations au sein de l’hôpital, en particulier au service radiologie et scanner, mais je n’avais pas réagi parce que je voulais des preuves. Un jour, j’ai reçu un patient qui était venu de Touba, et quand je lui ai demandé à quel niveau il avait payé, il m’a clairement fait savoir s’être acquitté de son devoir auprès des éléments du Sutsas au service Radiologie pour le montant de 20 mille F Cfa ». Ce qui veut dire, croit-il ferme, qu’« il y avait des caisses parallèles au service Radiologie et Scanner. J’ai signalé cette faute à la direction, puis viré le major car il était au courant des magouilles qui se faisaient dans l’hôpital ». Il informe qu’« actuellement Moustapha Faye est dans les liens de la prévention et a été placé sous mandat de dépôt par le procureur de la République ».
C’est pour cette raison d’ailleurs, remarque-t-il, que « le Sutsas est en grève. Les syndicalistes réclament que le major revienne à son poste, mais qu’ils sachent qu’ils ne peuvent pas paralyser l’hôpital ». Dr Ndiaye dénonce les informations distillées par les responsables syndicaux du Sutsas, Pape Mor Ndiaye et Rassoul Ba, selon lesquelles « j’ai viré le major car il a refusé d’orienter des patients vers ma clinique ». La main sur le Saint Coran, il a juré devant Dieu Tout-Puissant n’avoir jamais demandé à quiconque de lui amener des patients. D’ailleurs, tient-il surtout à préciser, « je n’ai même pas de clinique, je suis prestataire de service légal ». Contre ces derniers, il a déposé une autre plainte. Et de souligner : « ils veulent que je fasse partie de leur système alors que je ne le ferai jamais. Moi je suis dans le système de Dieu et j’apporte au minimum les 20 % du chiffre d’affaires de l’hôpital où je suis en service depuis 2002. Je fais partie des doyens et je ne travaillerai jamais avec des escrocs dans mon service ». Pour l’instant, les syndicalistes grévistes et la direction sont en pourparlers pour essayer de trouver un dénouement heureux à cette crise qui n’a que trop duré.