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1 août 2025
«ON NE PEUT PAS M’EMPECHER DE TRAVAILLER AVEC L’ETAT»
Le successeur de Khalifa Ababacar Sall à la tête de la Ville de Dakar, Soham El Wardini, trace sa voie. Son souhait est de faire de Dakar une ville propre, avec un bon cadre de vie.
A ce titre, elle dit s’attendre à un soutien des autorités étatiques pour atteindre son objectif
Mme Soham El Wardini, le maire de Dakar, est déterminée à faire de la capitale sénégalaise une ville propre, avec un cadre de vie sain. Une option qu’elle a rappelée, mercredi soir, lors de l’émission « Quartier général » de la Télévision Futurs médias où elle était l’invitée. « Dès mon installation, je savais que le mandat que je continuais était d’un an. Et en un an, je savais que je ne pouvais pas faire des investissements. Il y avait certes des investissements mais, personnellement, je suis venue apporter ma touche féminine, en tant que femme, mère, éducatrice, et cela consiste à nettoyer Dakar, c’est-à-dire tout faire pour avoir un environnement sain », a-t-elle indiqué. Celle qui a succédé à Khalifa Sall à la tête de la municipalité de Dakar renseigne avoir mis en place un comité technique qui travaille pour donner à la capitale un nouveau visage, en la débarrassant des ordures et en mettant un terme à l’occupation anarchique de l’espace. Soham El Wardini s’est aussi réjouie du « Programme zéro déchet » lancé par le chef de l’Etat, Macky Sall qui vient la conforter dans son option de donner à Dakar un cadre de vie sain. « Quand j’ai entendu le président parler de "Programme zéro déchet", j’ai applaudi, parce que la mairie est également un démembrement de l’Etat, et avec lui (si évidemment les gens acceptent de travailler avec moi), on peut nettoyer Dakar, désencombrer et tout reverdir », a expliqué Mme Wardini, rappelant que dans le comité technique qu’elle a créé, beaucoup de services de l’Etat ont répondu favorablement à son invite. « Je suis obligée de travailler avec l’Etat et personne ne peut m’en empêcher. Je ferai toujours appel à lui (…). Si l’Etat est à mes côtés, avec la logistique dont je dispose en plus du corps des volontaires, Dakar peut présenter un nouveau visage », at-elle soutenu. Le maire de Dakar a magnifié le geste du directeur général du Port autonome de Dakar, Ababacar Sédikh Bèye qui, dès son installation, est venu lui rendre visite et lui a proposé une convention de partenariat entre leurs deux institutions.
«Nous sommes très endettés»
Pour ce qui est de la sécurité et de la libre circulation des personnes, Soham El Wardini rappelle que Dakar compte déjà un corps de volontaires répartis en brigades (surveillance, circulation, environnement, etc.). « Mon souhait est, aujourd’hui, d’augmenter le nombre de volontaires pour accroître la surveillance. Nous n’avons que 500 volontaires. Ils ne peuvent pas surveiller jour et nuit. Mais l’implication des populations est primordiale. Ce sont elles qui habitent les quartiers qui peuvent les surveiller ou interdire qu’on les salisse. Il faut sensibiliser, conscientiser les uns et les autres avant de sanctionner », a dit Soham El Wardini.
Se prononçant sur l’Acte 3 de la décentralisation, le maire de Dakar estime qu’il y a lieu de revoir cette réforme afin de permettre aux communes de fonctionner convenablement. Pour elle, à l’instar de la Ville de Dakar, la plupart des communes peinent à faire face à leurs charges. « Actuellement, l’essentiel des recettes de la Ville de Dakar provient de la patente, et nous savons tous qu’elle a été supprimée au profit de la Contribution économique locale (Cel), avec, d’une part, la valeur locative et, d’autre part, la valeur ajoutée. La loi a été votée mais, pour la valeur ajoutée, il faut une clé de répartition que nous ignorons jusqu’ ici », a regretté le maire de Dakar. Elle ajoute qu’à l’heure actuelle, la mairie travaille avec les avances de trésorerie lui permettant de payer les salaires. « Nous sommes très endettés et nous ne savons que faire », a fait savoir Mme Wardini.
Enfin, le maire de Dakar a révélé que la situation financière est tellement tendue que même pour l’octroi des mandats (aides octroyées aux populations lors des grands évènements), le percepteur municipal demande la présence physique du bénéficiaire. Une exigence qu’elle dit comprendre, mais qui a occasionné des retards, surtout lors des fêtes de Pâques.
«LE DÉCÈS DE CHEIKH BÉTHIO THIOUNE OBLIGE À REPENDRE LE PROCÈS»
Dans l’affaire Cheikh Béthio Thioune, ce qui complique la situation, explique Me Assane Dioma Ndiaye, c’est que le décès est intervenu alors que le jugement n’est pas définitif. Il parle d’un «problème juridique majeur» qui nécessite la reprise du procès
« Le décès d’une personne poursuivie en matière pénale entraîne l’extinction de l’action publique. C’est un principe général de droit », a rappelé Me Assane Dioma Ndiaye. Dans l’affaire Cheikh Béthio Thioune et ses coaccusés, la peine de dix ans prononcée par la Chambre criminelle de Mbour est assujettie de dommages et intérêts à hauteur de 200 millions à verser aux familles des victimes.
Au lendemain du procès, Cheikh Béthio Thioune décède. Aux yeux de Me Ndiaye, cette nouvelle donne change tout. « Cette mort intervient alors que la procédure n’est pas encore épuisée. Je veux dire que le jugement n’a pas encore un caractère définitif », a fait savoir Me Assane Dioma Ndiaye, qui parle d’une situation compliquée. Il n’a pas connaissance, confie-t-il, d’une affaire similaire où la personne jugée par contumace décède avant la fin de la procédure. « On a connu des affaires où la personne est jugée par défaut. Dans celle de Béthio jugée par contumace, c’est une première. Du moins, je ne connais pas un cas similaire », a expliqué l’avocat. Et pour lui, il n’y a pas d’alternative : « Le procès doit être repris ». Car, l’éventualité de recours des accusés remet tout en cause.
Et il semble, dit Me Ndiaye, que certains accusés ont déjà interjeté appel. Mieux, ce jugement, rendu en première instance, est global. Ce qui induit une connexité. « Les affaires sont connexes. Les faits sont connexes et la condamnation civile est solidaire ». Me Assane Dioma Ndiaye est formel : « tous ceux qui disent que les condamnations civiles vont survivre au décès ne tiennent pas compte du fait que la décision n’était pas définitive ». Maintenant que se passerait-il si le procès est repris et que le tribunal constate l’extinction de l’action publique ? Autrement dit, la condamnation civile doit-elle prospérer quand celle-là pénale disparait ? « Difficile à dire.
Et c’est toute la problématique qui entoure cette affaire. Nous sommes véritablement en face d’un problème juridique majeur. Il est difficile de soutenir que la condamnation civile doit survivre à l’action pénale alors que celleci n’a pu être définitive », a insisté Me Assane Dioma Ndiaye. Il pense que la Cour sera même obligée de constater, dès l’ouverture de la procédure d’appel, cette extinction de l’action publique contre Béthio Thioune. « Si l’action pénale disparaît, la condamnation civile aura-t-elle un objet ? Je ne le crois pas parce que toutes les questions sont liées », dit-il. L’éventualité d’une reprise du procès s’annonce intéressante. Et l’avocat dit attendre avec impatience de voir la position qui sera prise par le juge.
«LE SENEGAL ET L’UE ENTRETIENNENT UNE COOPERATION PRAGMATIQUE»
En poste depuis septembre 2018, l’ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal, Irene Mingasson, a rendu visite, mercredi, au quotidien « Le Soleil »
Entretien réalisé par Elhadji Ibrahima THIAM |
Publication 10/05/2019
Une occasion saisie pour aborder quelques questions d’actualité relatives à la célébration de la Journée de l’Europe, le 9 mai, et aux relations entre le Sénégal et l’Ue.
Excellence, la Journée de l’Europe a été célébrée hier. Quel est le sens de cette commémoration dans un contexte de Brexit et de montée du sentiment d’euroscepticisme ?
Cette célébration s’inscrit dans le cadre de la Quinzaine de l’Europe. C’est une manière de rendre plus visible l’action de l’Union européenne au Sénégal, de faire connaître ses réalisations et le partenariat fructueux que nous avons avec l’Etat du Sénégal. Le 9 mai commémore, chaque année, le discours fondateur de l’Union européenne, par Robert Schumann, le 9 mai 1950. A l’époque, au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’idée d’une union des peuples européens, basée sur la mise en commun de ressources clés pour rendre impossible la guerre, a germé. L’une des raisons pour laquelle la célébration du 9 mai est pertinente et d’actualité, c’est que l’Union européenne est basée sur ce projet de paix, de vivre ensemble, de travailler ensemble avec toute cette diversité qui est une richesse. On regarde en arrière pour mieux avancer parce que les valeurs sur lesquelles l’Ue se fonde (égalité, solidarité, démocratie, protection des droits) sont pertinentes. Cependant, elles ont beau être universelles, elles ne sont pas inébranlables. Cet anniversaire nous rappelle qu’il nous faut être plus vigilants par rapport à ces principes qui sont si importants pour nos sociétés. C’est vrai, nous constatons, en Europe, des frictions internes (l’Union fait face à des défis à l’interne comme à l’externe), mais n’empêche, le projet européen continue d’être attractif. Le RoyaumeUni a décidé de quitter ; c’est regrettable pour l’Union, mais c’est le choix du peuple britannique. Au même moment, il y a des pays qui demandent à adhérer. Les négociations sont en cours avec quelques pays des Balkans pour qui l’Union européenne est l’horizon, l’objectif, le seul projet. L’Union européenne est un projet vivant, en construction constante en proie à des mouvements contradictoires.
Cet anniversaire est célébré sous le sceau de la jeunesse. Qu’est-ce qui justifie le choix de ce thème ?
L’objectif ultime de notre partenariat avec le Sénégal, c’est d’ouvrir des portes, créer des opportunités pour la jeunesse… De ce point de vue, nous sommes en phase avec les objectifs de la phase 2 du Pse. C’est notre rôle parce que nous sommes des partenaires du Sénégal pour l’accompagner vers l’émergence. Nous soutenons les ambitions du président Macky Sall à cet égard, en particulier sa motivation de conduire en fast track les réformes nécessaires. L’Union européenne est un partenaire politique, commercial, économique. C’est aussi un partenaire en développement. Entre le Sénégal et l’Union européenne, c’est un partenariat pragmatique pour des résultats qui comptent. Si nous avons choisi cette thématique de la jeunesse, c’est parce qu’elle est l’avenir de nos continents. Aussi, c’est à l’aune de ce que nous allons réussir à faire pour les jeunes en termes de création d’emplois et de formation que nous pourrons mesurer notre succès comme partenaire efficace du Sénégal. J’ai déjà rencontré un large groupe de représentants d’organisations de la société civile, tous mobilisés sur les questions de jeunesse. La jeunesse sénégalaise est dynamique, engagée, compétente tant par rapport à ce que les jeunes font sur le terrain que dans la manière qu’ils ont de l’exprimer. Ils sont pleins d’idées et de suggestions.
Doit-on voir, derrière la thématique de la jeunesse, une manière pour la Délégation de l’Union européenne d’aider l’Etat du Sénégal à fixer les jeunes sur place, une volonté de lutter contre l’émigration clandestine ?
La question de l’émigration clandestine est l’un des sujets importants sur lesquels nous dialoguons et travaillons avec nos partenaires sénégalais, le gouvernement au premier titre, mais également les autres acteurs. L’émigration est un phénomène qui a beaucoup secoué l’Europe ces dernières années. Les flux migratoires se sont considérablement réduits, mais au vu des débats en perspective des élections européennes du 26 mai et des développements politiques dans notre continent, on constate que cette problématique reste un sujet d’importance. Maintenant, en ce qui concerne le partenariat avec le Sénégal sur cette question, nous nous entendons parfaitement et nous avons pris des engagements mutuels sur le sujet. Nous sommes d’avis que le phénomène doit être mieux géré, que nous devons coopérer pour que l’émigration soit prise en charge de manière plus efficiente, faire en sorte que des trafiquants ne profitent plus des choix de départ motivés par le désespoir et non pas par l’ambition de beaucoup de jeunes dont l’avenir sera beaucoup plus fécond en Afrique. Une manière est de décourager ces projets guidés par le désespoir et qui finissent par s’abimer au fond de l’océan, l’autre est d’aider les partenaires à créer des opportunités pour que des possibilités de projets professionnels et personnels se créent, pour que tous ces jeunes s’épanouissent en Afrique. L’Afrique a besoin de sa jeunesse, de ses talents. Donc, nous travaillons étroitement avec l’Etat du Sénégal pour l’aider dans l’objectif clé de créer des emplois. Cela se traduit par beaucoup d’actions dans le domaine du soutien au développement du secteur privé et des investissements. Mais, cela ne ferme pas la porte à tout parce que nos continents ont des destins liés. Donc, en parallèle, l’Union européenne encourage ses Etats membres à travailler sur l’approche européenne de développement de voies légales de l’émigration.
Mardi dernier, vous avez signé un partenariat avec la Chambre des investisseurs européens au Sénégal (Cies). Peut-on s’attendre à voir ce type de partenariat entre la Délégation de l’Union européenne et le secteur privé national ?
L’Union européenne est présente au Sénégal à travers la Délégation de l’Union européenne et les ambassades des 13 pays membres de l’Ue. Cependant, au-delà de cette communauté diplomatique, il y a celle des investisseurs comme il y a la communauté culturelle et les autres présences multi-facettes. La signature avec la Cies est un geste fort. C’est pour rappeler l’importance de la présence des investisseurs européens au Sénégal, car l’Union européenne, avec ses Etats membres, est le premier investisseur au Sénégal. Ces investissements sont bons pour le Sénégal, ils créent des recettes fiscales, des emplois de qualité. Nous avons voulu souligner la valeur ajoutée de cette présence. L’Union européenne, pour mieux soutenir le projet d’émergence du Sénégal, essaie d’attirer non seulement les partenaires publics mais aussi les partenaires au développement. Nous essayons d’encourager fortement le secteur privé européen à venir prendre sa part dans cette trajectoire d’émergence. Maintenant est-ce que nous allons faire un geste du même genre avec les entrepreneurs sénégalais ? Certainement, s’ils le souhaitent.
Comment se porte la coopération entre le Sénégal et l’Union européenne ?
Je suis très satisfaite de la coopération entre l’Etat du Sénégal et l’Union européenne. Nos relations durent depuis plus de 50 ans. Elles sont fructueuses parce que reposant sur un dialogue ouvert, régulier, à la fois sur des questions politiques, économiques commerciales, de sécurité, de société et de migration. L’Union européenne a toujours été en mesure de soutenir le Sénégal dans tous les secteurs prioritaires. Nous sommes en phase avec nos propositions de soutien à l’acte 2 du Pse et les priorités du gouvernement. Que ce soit le développement du secteur privé, les infrastructures, l’eau, l’énergie, l’agriculture, le développement de nouvelles filières… Notre interlocuteur privilégié est le gouvernement, mais nous sommes aussi actifs avec la société civile pour la soutenir dans son travail au service du citoyen sénégalais.
A combien se chiffre le volume des échanges commerciaux entre le Sénégal et l’Union européenne ?
Je n’ai pas les chiffres exacts sur le volume commercial. Néanmoins, il est avéré que l’Union européenne est le premier fournisseur du Sénégal. Avec 38 % des importations sénégalaises, elle est le deuxième client du Sénégal et le premier investisseur aussi. En termes d’aide publique au développement, elle est devant avec un portefeuille de projets de l’ordre de 820 millions d’euros en cours.
Par Mamadou DIOUF
NBA, LES DIEUX DU BEAU ET DU SPECTACULAIRE
La NBA produit un spectacle convaincant - C’est un exercice d’adresse et de technicité où le millimètre représente un fossé entre le monde des surdoués et celui des sportifs ordinaires
La superstar aux statistiques stratosphériques (il a dépassé le légendaire Wilt Chamberlain dans le top 5 des meilleurs marqueurs en se classant derrière Kareem Abdul Jabbar 38 387 points, Karl Malone 36 928, Kobe Bryant 33 643 et Michael Jordan 32 292 et a joué 8 finales d’affilée avec Miami et Cleveland), qui dispute le titre de meilleur joueur de l’histoire de la NBA, a réussi à faire goûter, après cinq ans d’absence, les play off à sa nouvelle franchise les Los Angeles Lakers, la deuxième équipe la plus titrée (16) derrière les Boston Celtics (17).
Et, surtout, réussir ce qu’aucun autre basketteur n’a fait avant lui, porter trois bagues de champion avec trois franchises différentes (Miami Heat, Cleveland Cavaliers et Los Angeles Lakers). Il est vrai qu’on n’assistera pas à un cinquième remake de la finale passionnante et enivrante entre Cleveland de Lebron James et Golden State de Kevin Durant. N’empêche, avec la dynastie naissante du champion sortant, les Warriors de Golden State (3 titres sur les 4 dernières saisons), aux cinq joueurs « All stars » (Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson, Draymond Green et Demarcus Cousins) et leurs leaders offensifs Stephen Curry, Kevin Durant, le show est presque toujours au rendez-vous. Un show amplifié par la résistance des Rockets de Houston de James Harden, des Celtics de Boston de Chris Paul, le « process » des Sixers de Philadelphie de Ben Simmons et du Camerounais Joël Embiid et la montée en puissance des Raptors de Toronto de l’autre Camerounais Pascal Siakam.
Sans oublier les Trail Blazers de Portland de Damian Lillard, les Nugetts de Denver de Jovic et les Milwaukee d’Antetokounmpo. Le spectacle est la norme lors des 1230 matches de la saison régulière qui oppose les 30 franchises. Il en est de même pour le « All–Star Game » qui réunit chaque année les 24 plus brillantes étoiles des deux Conférences (Est et Ouest). Ou encore pour les play off qui se déroulent en ce moment. Ainsi va la plus puissante Ligue pro de basket, la NBA des monstres sacrés du basket mondial. Depuis 72 ans. Quand les étoiles entrent en piste, le ciel de la NBA devient une constellation. Le génie danse au rythme du résultat et de la manière. Les prouesses se hissent à la hauteur des performances des dieux du beau et du spectaculaire.
Les anges de la balle orange peuplent le stadium. Ça saute plus haut que le plancher, touchant les sommets avec quelques arabesques techniques. Tout devient ivresse dans ce sport aussi envoûtant qu’un tableau de maître. Bienvenue en NBA (National basket association), traduisez Championnat professionnel de basket nord américain. NBA, ce sont trois lettres magiques pour la plus grande ligue sportive du monde née il y a 72 ans (saison 1946-1947). La trouvaille a fait du chemin, prenant les aspects d’une institution sportive au fronton de laquelle est gravée une marque de fabrique. Un label sportif de référence.
La NBA produit un spectacle convaincant. C’est un exercice d’adresse et de technicité où le millimètre représente un fossé entre le monde des surdoués et celui des sportifs ordinaires. C’est un gotha de la performance avec ses stars phénoménales et de fervents supporters. Elle incarne l’Amérique et son sens du spectacle, son marketing agressif qui vend au reste du monde le rêve de tous les possibles. L’envol sur les parquets n’est que le symbole de la capacité de l’homme à tutoyer les hauteurs de sa créativité et de sa persévérance. L’œil du monde est rivé sur cette cour des géniaux. Les stars de la NBA bénéficient d’une exposition médiatique qu’on ne voit nulle part ailleurs. Près de 200 journalistes suivent la plupart des grandes franchises à chaque match. Plus de 1500 journalistes peuvent s’accréditer pour une finale. On se rappelle la campagne médiatico-sportive déployée autour de la sélection américaine de basket, la « Dream team », lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992.
Le rêve américain est la porte des conquêtes culturelles et sportives. Dans ce domaine, le basket est une vitrine sportive qui reflète le dynamisme d’une jeunesse portée vers l’effort. La NBA produit autant de spectacle qu’Hollywood. Le championnat le plus excitant du monde est un Showtime. Avec des stades pleins à craquer. Le spectacle offert, aujourd’hui, par les nouveaux monstres sacrés, les Américains Lebron James, Stephen Curry, Kevin Durant, James Harden Chris Paul, Carmelo Anthony, Kawhi Leonard, Giannis Antetokounmpo, Ben Simmons et Damian Lillard, les Camerounais Joel Embiid et Pascal Siakam et consort, n’est pas survenu ex nihilo.
D’autres avant eux, surtout dans les années 1960 et 1970, 1980 et 1990, ont permis à la NBA de conquérir la planète. Les premières années de la NBA ont été marquées par de grandes figures comme Georges Mikan et Bob Cousy (figure de proue de la légende des Celtics, détenteur du record de titre de champion en NBA, 17). D’autres illumineront, par leur talent, les parquets cirés de la NBA. « The show can go on » (Traduisez, le spectacle peut continuer).
par Samboudian KAMARA
IMPROBABLES NATIONALISMES
Jamais l’orgueil national n’est tant fouetté que lorsque les nouvelles rapportent le succès d’un compatriote, de préférence en Occident - Mais l’accepterions-nous ici d’immigrés venus chercher asile ou fortune ?
Karamba Diamby, député du Spd, premier Africain élu au Bundestag ; Luc André Diouf Dioh, parlementaire en Espagne ; le Dr Boucar Diouf, universitaire spécialiste en biologie marine et humoriste parmi les préférés des Canadiens francophones ; Sibeth Ndiaye, porte-parole de l’Elysée : chaque jour, les projecteurs se braquent sur la bonne pioche d’un Sénégalais à l’étranger. Jamais l’orgueil national n’est tant fouetté que lorsque les nouvelles rapportent le succès d’un compatriote, de préférence en Occident.
Mais l’accepterions-nous ici d’immigrés venus chercher asile ou fortune ? Accepterions-nous des députés « beydanes » ou venus directement du Fouta-Djallon, voire d’Afrique centrale ? Malgré les apparences, la culture de la diversité n’est pas encore de mise dans nos sphères de représentation. Ignorance ? A l’échelle des nations, cela donne la tentation du repli contre les défis de l’intégration. Ce débat, comme un serpent de mer, traverse les époques, fait poser de bonnes questions sans toujours proposer de bonnes réponses… La perte consentie d’une part de leur souveraineté fonde l’engagement des Etats à construire de grands ensembles.
La libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao, les Cours de justice communautaire, le respect des critères de convergence économiques de l’Uemoa et son guichet unique de dépôt, la Zone de libre-échange continentale annoncée par l’Union africaine, le suivi des règles de l’Omc, jusqu’au franc Cfa que nous partageons avec treize autres pays et qui illustre actuellement comment la monnaie, instrument de souveraineté par excellence, s’attache à toutes les symboliques nationalistes, rappellent chaque jour l’intensité de « l’extérieur ». Mais, c’est un délaissement consenti. Depuis la fin du 20ème siècle, si beaucoup d’Etats sont nés en Europe de l’Est et dans les Balkans, de même qu’en Afrique de l’Est, la tendance est à la consolidation des organisations inter Etats.
L’idéal panafricaniste est diffus, de même que la conviction que nous partageons le sort de nos voisins. Autant la dégradation du climat sécuritaire dans la bande saharo-sahélienne où le Sénégal joue sa partition dans le cadre de la Minusma, pour parler de l’inquiétude majeure, que les entrées de nos entreprises à la Bourse d’Abidjan, le potentiel touristique de la Gambie, le Ghana qui devient premier producteur d’or du continent ou nos accords de partage des futures ressources gazières offshore avec la Mauritanie, pour évoquer un futur positif, prouvent que l’ouverture est inéluctable. Elle s’impose à nous.
Du reste, les Sénégalais font régulièrement de cet « extérieur » leur alternative préférée, eux à la culture réputée de l’émigration. Mais, en s’appropriant ce poids, un Etat a prise sur son environnement et peut dérouler sa politique extérieure. Au quotidien, le citoyen untel est souvent bien éloigné de ces géographies même s’il court à la recherche du FCfa, subit les yoyos des cours du pétrole, est irrité sur son smart-phone par les cookies vantant le mérite des kits solaires chinois, fait ses courses dans un supermarché à l’enseigne française, va chercher ses enfants à l’institution Ste Jeanne d’arc après avoir fait un tour chez son coiffeur nigérian… De manière encore improbable, cette « ouverture » s’invite de plus en plus dans le débat public, par à-coups mais toujours aux échos de plus en plus rapprochés. Cette tendance, insaisissable mais intempestive, exprime généralement l’idée que « le problème, c’est autrui », une lointaine pensée ancrée dans la mémoire collective avec, par exemple, cette image du maure « voleur d’enfant ». On le voit dans l’activisme antifrançais, dans la désignation de certains habitants de la sous-région comme responsables du grand banditisme, s’ils ne dégradent pas le cadre de vie avec la mendicité commerciale ou qu’ils n’inondent le pays de faux billets…
La forme achevée de ce rejet des différences a engendré des régimes totalitaires qui ont traumatisé le 20ème siècle avec ses guerres, génocides et pogroms après l’esclavage des ères précédentes. Ici, cette tendance n’est pas encore endossée par les intellectuels et les forces sociales pour fonder un courant de pensée accoucheur d’une force politique, comme on le voit avec les nouveaux populismes européens, qu’ils s’appellent « nationalistes » ou « souverainistes ». Sauf de petites frappes, gourous des médias, qui jouent sur les peurs et les ignorances. Le Sénégal devrait être, selon le postulat (contesté) de Senghor, « enracinement et ouverture ». Le sentiment national n’est pas forcément xénophobe.
ABDOULAYE DIOP PREND LE CONTREPIED D’ABDOU LATIF COULIBALY
Si l’ancien ministre était pour une sensibilisation des agents du ministère des Finances et du Plan pour éviter la ponction de ses budgets, son remplaçant lui, est d’avis que son département doit pouvoir s’en affranchir
Le ministère de la Culture a connu, en 2018, divers problèmes liés aux ponctions de ses budgets. Si l’ancien ministre Abdou Latif Coulibaly était pour une sensibilisation des agents du ministère des Finances et du Plan pour éviter désormais cela, son remplaçant, lui, est d’avis que son département doit pouvoir s’affranchir des budgets. Il l’a fait savoir hier, au cours de l’atelier national de validation de la contribution de la culture à la revue annuelle conjointe au Musée des civilisations noires.
La lettre de politique sectorielle 2018 du ministère de la Culture a été réajustée, il y a quelques mois, parce qu’elle a été conçue alors que le département de la Communication y était rattaché. Seulement, après la formation du nouveau gouvernement, la Communication est revenue. Ce qui implique une révision de la toute dernière version. “Le ministère de la Communication a fini de faire sa lettre de politique sectorielle. On va essayer de voir comment fondre les deux, en toute cohérence, en un seul document’’, a indiqué la coordonnatrice de la Cellule d’études et de planification du ministère de la Culture, Khoudia Diagne. Elle présentait hier, au Musée des civilisations noires, un rapport sur la contribution de la culture à la revue annuelle conjointe. Il n’empêche que, pour l’instant, dans les perspectives dessinées dans le document, sont pris en charge les chantiers de la communication. Parmi ces derniers, l’adoption des textes d’application du Code de la presse et de celui de la publicité ainsi que la création d’un fonds de développement de la presse. En outre, dans le document présenté par Khoudia Diagne, il a été beaucoup question de problèmes de budget.
L’essentiel de ceux de la culture ont été ponctionnés en 2018. Ce qui n’est pas sans conséquences. Le Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) n’a pu financer les cinéastes dont les projets étaient retenus, entre autres incidences. C’est pourquoi, pour cette année, il est prévu une sensibilisation des agents du ministère des Finances et du Budget sur les ponctions récurrentes. L’ancien ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, était pour cette démarche. Mais pour le nouveau ministre, un budget n’est qu’une intention et la trésorerie est la réalité. Abdoulaye Diop pense que s’il y a des problèmes comme une récession, il est normal que les budgets soient ponctionnés. Pour lui, il faut, aujourd’hui, appliquer la loi du 1 % pour que les choses changent dans le secteur de la culture. “L’Etat nous a donné un cadre avec cette loi qui date de 1968 et qui est encore d’actualité.
Certaines structures comme le Cicad ont respecté cela. Pourquoi pas les autres ? Faisons l’effort et travaillons en toute intelligence afin que les gens paient. Avec cela, on n’aura pas besoin d’attendre le budget’’, défend-il. Mieux encore, a-t-il estimé, “nous devons être de moins en moins dépendants du budget. Nous avons une coopération très élargie dans la culture. Des efforts sont faits dans le budget, les acteurs doivent encore pousser avec l’ensemble des partenaires pour voir où on peut avoir de l’argent. Nous sommes dans un monde ouvert’’. Par ailleurs, dans les perspectives de la Rac, il est prévu la création de fonds dédiés à la danse et au théâtre, et un fonds de garantie pour le Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu). La directrice du Centre culturel régional de Diourbel, Sira Ouroundou Bâ Diallo, pense qu’avant la création de fonds pour ces deux secteurs, il faut évaluer l’impact socioéconomique de ceux qui existent déjà. “Nous sommes dans les régions et savons que certains des fonds n’ont pas d’impacts sur le secteur au sein desquels les acteurs culturels qui les reçoivent évoluent’’, a-t-elle dit. Avis que ne partage pas le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang. Ces fonds sont structurés et bien gérés, a-t-il rétorqué. Pour le Fdcu, par exemple, il y a un comité de lecture qui procède au choix des projets. Il y a un comité de gestion qui s’assure de l’exécution des projets.
LES CONCLUSIONS EFFARANTES DU RAPPORT
Livrées depuis 2015, les conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Administration moisissent toujours dans les tiroirs du gouvernement - “EnQuête’’ vous livre quelques axes de ce rapport jusque-là gardé secret
Les conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Administration, jusque-là gardées secrètes, sont simplement choquantes, d’après certaines sources. L’étude, réalisée par le cabinet Mgp-Afrique en 2015, sous la commande de l’Etat, avait complètement mis à nu les failles dans ledit système. Pendant que certains agents se taillent de quoi vivre dans l’opulence, d’autres ont à peine de quoi subvenir à leurs besoins. Le classement fait ressortir, d’une part, les privilégiés qui trainent avec des traitements pouvant aller jusqu’à plus de 7 millions de F Cfa. Mais, à n’en pas douter, ce qui choque le plus certains observateurs et grève le budget de l’Etat, c’est le grand déséquilibre à propos des primes et indemnités. Comment en est-on arrivé-là ? Tout commence dans les années 2000. Les enquêteurs indiquent qu’il y a eu “une pléthore de primes et d’indemnités créées et octroyées par de nombreux textes, au gré des pressions et sollicitations sociales, corporatistes ou carriéristes’’. Ainsi, existe-t-il, d’après nos interlocuteurs, pas moins de 80 types de primes et indemnités répartis entre les différents agents de l’Etat. Les plus nombreuses sont liées à un corps ou à un grade. Il y en a, cependant, d’autres qui portent sur l’emploi ou la fonction, sur les risques professionnels et les conditions de travail ainsi que sur la performance.
La déstructuration du système indemnitaire
Lors de son face-à-face avec les syndicalistes, le 1er mai dernier, le président de la République invoquait la masse salariale déjà très importante, pour justifier son refus d’augmenter les salaires. Celle-ci, disait-il, dépassait le milliard de francs Cfa. Les auditeurs avaient montré qu’en fait, si la masse salariale a sensiblement augmenté ces dernières années, c’est surtout à cause des avantages susmentionnés. La composante des primes et indemnités constitue, en effet, la principale cause de l’explosion de la masse salariale, bien plus que les traitements de base, informe le rapport, d’après notre interlocuteur. Qui estime que la tendance constamment haussière de ces avantages pose le problème de leur soutenabilité. Et ce qui devait être l’accessoire devient presque l’essentiel. Dans certains corps de l’Administration, il arrive que certains gagnent des indemnités qui dépassent largement les 100 % de leur salaire de base. Ce qui est insensé dans un système normal, renseigne notre interlocuteur. C’est à partir de 2004 que l’Etat, pour faire plaisir à certains corps, commence à créer des indemnités à tout-va. Ainsi a été portée sur les fonts baptismaux l’indemnité de responsabilité particulière (Irp) pour les ingénieurs, informaticiens, statisticiens, sortants de l’Ena, personnels du chiffre, planificateurs, économistes… Par la suite, cette indemnité a été élargie aux agents du Cadastre. Pour les médecins, l’Irp est finalement devenue l’indemnité médicale. A partir de là, la grogne syndicale monte. L’Etat, pour atténuer le déséquilibre ainsi créé, avait procédé, en 2006, à une allocation forfaitaire de 70 000 F Cfa pour les agents de la hiérarchie A et 35 000 F pour les agents de la hiérarchie B. Pour ce qui est des catégories à faible revenu correspondant aux hiérarchies C, D et E, elles ont bénéficié d’une ligne d’augmentation de salaire non imposable de 15 000 F Cfa. C’est ainsi qu’en l’espace de 3 ans seulement, les primes et indemnités dans l’Administration ont augmenté de 90 % ; soit 30 % en 2004, 20 % en 2005 et 40 % en 2006.
8 milliards d’heures supplémentaires en toute irrégularité
Mais dans l’Administration publique, il n’y a pas que les indemnités et primes qui posent problème. L’autre anomalie relevée par l’étude est relative aux heures supplémentaires. Ainsi, fait-on remarquer, durant les 10 premiers mois de l’année 2015, plus de 8 milliards de F Cfa d’heures supplémentaires ont été versés à certains agents particulièrement privilégiés. Des allocations ‘‘irrégulières’’ caractéristiques d’un ‘‘abus’’ manifeste, selon nos sources. Qui rapportent que ces heures supplémentaires ont eu des effets ‘‘pervers et contreproductifs’’, car poussant certains agents à la triche. On ralentit le rythme du travail pour avoir des heures supplémentaires. Dis-moi quelles sont tes primes et indemnités et je te dis de quelle catégorie sociale et professionnelle tu appartiens. Dans la Fonction publique, ceci est plus que vrai. La seule observation de l’indemnité de logement montre les différences énormes de traitement entre les agents. Là où celle des magistrats vacille entre 400 000 et 1 million de F Cfa, l’indemnité de logement des enseignants - du préscolaire jusqu’au supérieur - était de 60 000 F au moment de l’étude, en 2015. Cette indemnité a été récemment revue à la hausse.
Pour les indemnités de fonction, elles sont destinées aux personnels de la santé et de l’éducation. Elles varient entre 20 000 et 76 000 F Cfa seulement. Quant aux magistrats, rien que leur indemnité de judicature, qui est de 800 000 F Cfa, peut payer plusieurs enseignants. Elle n’a rien à voir avec l’indemnité d’enseignement qui est égale à 50 % du salaire indiciaire. Pour leur part, les agents du ministère de la Santé avaient une prime de risque de 50 000 F Cfa. L’indemnité de responsabilité médicale, par contre, est nettement plus élevée, mais est réservée à la seule catégorie des médecins. Elle était de 250 000 F, au moment de l’étude. Aux enseignants du supérieur, il faut également ajouter l’indemnité spéciale de recherche et de formation qui est de 105 % du salaire indiciaire et la prime académique spéciale qui est de 300 000 F Cfa. Fort de ces observations, le rapport dénonçait des “dysfonctionnements, à la fois dans l’organisation, le fonctionnement et la gestion des ressources humaines dans l’Administration publique’’. Lesquels dysfonctionnements ont sensiblement déstructuré le système de rémunération dans l’Administration publique et conduit à une relative démotivation des agents. Ce qui n’a pas manqué d’affecter la qualité des prestations de service public. Ainsi, il a été proposé de revenir à l’équilibre rompu depuis l’an 2000.
En outre, pendant que dans certains corps les avancements se font à pas de caméléon, dans d’autres, les agents prennent simplement le Ter. Il est en effet beaucoup plus facile de plafonner dans des corps comme la magistrature. Par ailleurs, les auditeurs avaient également fait plusieurs autres griefs au système de rémunération. Ils dénonçaient une architecture de l’échelonnement indiciaire insuffisamment homogène, des disparités dans la progression de carrières de certains corps par rapport à d’autres et même à l’intérieur de certains corps. Pour eux, il y a aussi un régime indemnitaire inéquitable, grevant de surcroit la masse salariale, une faible évolution de la valeur du point indiciaire, un recours récurrent à des formes de rémunération non liées aux échelles indiciaires, à travers l’octroi d’indemnités différentielles ou l’octroi de soldes globales, un régime indemnitaire inéquitable et inadéquat, un système d’avancement inadapté. Pour une politique plus appropriée de rémunération, le rapport proposait 4 axes majeurs. D’abord, la rénovation du système de rémunération, la modernisation et la fiabilisation de la gestion des effectifs et des masses salariales, le renforcement du dispositif juridique et statutaire de la Fonction publique et la rationalisation de la gestion des personnels.
De gros déséquilibres dans le traitement des agents
Pour ce qui est de la rénovation du système de rémunération, six recommandations ont été faites au gouvernement. D’abord, la définition de niveaux réalistes et crédibles de rémunération des fonctions dirigeantes pour des raisons liées à une identification de la part des agents publics et la perception des citoyens. Ensuite, ont suggéré les auditeurs, le resserrement de l’éventail des échelles indiciaires, un retour à l’orthodoxie statutaire à travers le respect du principe de la grille indiciaire, la rationalisation, l’harmonisation et la simplification des régimes indemnitaires, la mise en place d’un système d’évaluation des agents publics basés sur des contrats d’objectifs. Il est également préconisé la mise en place d’un dispositif d’avancement incitatif rémunérant la productivité et les performances, la mise en concordance des grilles salariales des personnels des établissements publics administratifs et de santé, d’une part, et des agences nationales, d’autre part avec la grille indiciaire de l’Administration. Pour la mise en œuvre, le rapport proposait au gouvernement d’initier des négociations sur le pacte national de stabilité entre l’Etat, les employeurs et les syndicats d’agents publics. L’autre proposition forte a été la création d’un dispositif institutionnel de suivi de la politique de rémunération et de gestion des effectifs et de la masse salariale. Sur un tout autre registre, notre source de s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’étude n’a pas concerné certains services de l’Etat dont les sociétés nationales.
En effet, dans le champ d’action des enquêteurs, il a clairement été élagué les forces de défense et de sécurité (armée, gendarmerie police et services de renseignement) d’une part, les établissements publics industriels et commerciaux (Epic), les sociétés nationales, les sociétés à participation majoritaire de l’Etat, les fonds qui ne sont pas dotés de la personnalité juridique ainsi que les projets et programmes. Autant l’exclusion des corps militaires et paramilitaires est compréhensible, autant celui des autres ne s’explique pas, ont dénoncé certains interlocuteurs. En attendant la mise en œuvre des recommandations, il a été pris, entre autres mesures, le gel de tout paiement ou octroi de nouvelles primes ou indemnités. Mais force est de constater que l’Etat n’en a pas trop tenu compte. Entre-temps, d’autres indemnités ont été octroyées et les revendications continuent toujours de pleuvoir. Le gouvernement, quant à lui, semble avoir oublié les conclusions de cette importante étude dans les tiroirs.
SERIGNE MBAYE THIAM DIT NE PAS ÊTRE AU COURANT
Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement a soutenu, hier, ne pas être au courant d’une quelconque décision de l’Armp qui casse le contrat d’affermage récemment attribué au groupe français Suez.
L’ annulation supposée du contrat d’affermage récemment réattribué à l’entreprise française Suez, par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) suscite le débat. Alors que la presse fait état d’un nouveau revers pour l’ancien ministre en charge du secteur, Mansour Faye, son remplaçant dégage en touche. Serigne Mbaye Thiam, qui a effectué, hier, une descente à la Société nationale des eaux (Sones) et à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), dit ignorer une quelconque décision qui casse ce nouveau marché. “Je ne suis pas au courant de cette décision de l’Armp. Je n’y crois pas. Moi, en tant qu’autorité, je ne me prononce que sur un courrier officiel que je reçois de l’Armp. Jusqu’à ce jour, nous n’avons reçu aucun courrier officiel dans ce sens qui déboute la commission des marchés’’, a déclaré le ministre socialiste.
Serigne Mbaye Thiam a laissé entendre, dans la foulée, qu’il sait qu’il y a un recours gracieux qui est en cours et qui connait deux étapes. La première est que l’Armp demande de suspendre d’abord la procédure, en attendant l’instruction du dossier. Cette suspension ne signifie pas qu’une société est déboutée. Elle dit qu’on ne continue pas la procédure, mais on la suspend, en attendant que l’Armp se prononce. “Peut-être que vous parlez de la suspension de la procédure. L’Armp suspend la procédure, instruit le dossier et, au bout de quelque temps (semaines ou des mois) donne le verdict pour dire que l’entreprise qui a intenté le recours est déboutée ou a raison’’, a dit fermement le ministre. “Les problèmes d’alimentation en eau de Dakar sont cernés’’
Revenant sur sa visite, Serigne Mbaye Thiam déclare que c’était pour toucher du doigt un certain nombre de problèmes du secteur. Sur la situation des pénuries d’eau à Dakar, il a soutenu qu’actuellement, les problèmes sont cernés. Ceci grâce à une bonne production au niveau de Keur Momar Sarr, après le remplacement de l’ancien système anti-bélier par le nouveau système qui a été posé le mois dernier. “Il a été constaté qu’une production supplémentaire de 4 000 m3/j vient se rajouter par rapport à ce qu’on avait. Ceci nous permet de se soulager. Maintenant, certains quartiers de Dakar et de Rufisque accusent un déficit, où l’eau manque souvent pendant 24 heures. C’est un problème qui est connu. C’est la raison pour laquelle l’Etat du Sénégal a entrepris ces gros travaux qui sont le Kms3 et l’usine de dessalement de Ouakam’’, a déclaré le ministre socialiste.
« ON M’A EU, ON M’A MARABOUTE »
Après moult renvois, le procès en correctionnel du chanteur Thione Seck et de son coaccusé Alay Djité, s’est ouvert hier au tribunal de Dakar.
L’affaire est renvoyée en délibéré au 23 mai prochain. Mais hier, l’assistance a pu entendre la voix de rossignol s’expliquer sur les faits de détention de faux billets de banque et blanchiment d'argent.
Le moins qu’on puisse dire est que le lead vocal du groupe Raam Daan a désengagé sa responsabilité personnelle, fournissant des explications qui ont tenté de toucher à l’affect des juges et du public, en évoquant le maraboutage et son état de santé précaire. ‘‘Je sensibilise à travers ma musique depuis plus de 45 ans. Je ne comprends et je ne comprendrai jamais, même dans ma tombe, pourquoi je suis là. On m’a eu, on m'a marabouté, on a failli gâcher la carrière de mon fils, puis on a emporté mes 85 millions. Au moment où je vous parle, j'avale 14 médicaments par jour à cause de mon emprisonnement’’, a-t-il avancé. Le chanteur de s’expliquer sur des faits qu’il avait déjà relatés à l’enquête préliminaire relatifs aux 105 dates de la tournée européenne pour laquelle un certain Joachim Cissé lui a “apporté ce sac d'argent’’. Il en a profité pour régler ses comptes avec la maréchaussée. ‘‘Je n'avais jamais pensé qu'un jour je serai devant un juge. Je respecte les gendarmes, mais ils n'ont pas dit la vérité. Et quand ils sont venus, ‘‘dama tiite ba tokk si sac bi’’ (je me suis assis sur le sac par affolement)’’, a-t-il avancé.
Son coaccusé, Alay Djité, qui s’exprimait publiquement pour la première fois, dit avoir rencontré Thione que deux fois. Une première en compagnie d’un courtier pour des appartements à louer. La seconde fois fut le jour de son arrestation où le chanteur lui fut présenté pour qu’il l’identifie. Le Malien nie catégoriquement toute implication dans cette affaire. ‘‘C'est après que les gendarmes m’ont amené dans mes deux appartements situés à la cité Mixta et à Castor où ils ont trouvé un atelier de films ainsi qu'une photocopieuse de marque Hp. Je n'ai jamais fabriqué de faux billets et je ne sais pas comment on le fait’’, at-il avancé. La Bceao, qui s’est constituée partie civile, a vu son avocat battre en brèche les témoignages des deux accusés. Me Mbaye Sall rappelle que les renseignements ont eu vent d'un réseau de faux billets. ‘‘On a vu Thione Seck, avec un sac noir à bord d'un véhicule blanc, rencontrer Alay Djité.
Et quand on a appréhendé Alay Djiité, on a trouvé des faux billets de banque dans sa voiture. La perquisition chez Alay Djité nous a permis de recouper beaucoup de faux billets d'euros’’, a-t-il exposé, convoquant un troisième individu. ‘‘Le numéro de Thione a été retrouvé dans le téléphone d’Alay Djité et ils ont un ami commun, Seydou Sakho’’. Il a demandé au juge de condamner les deux prévenus pour association de malfaiteurs et détention de faux billets de banque. Le ministère public requiert 2 ans, le proc’ en demande 5 L’affaire remonte à 2015, où Thione Seck a été arrêté par la Section de recherches de la gendarmerie. Cinquante millions d'euros, soit environ 32,5 milliards de F Cfa en coupures de faux billets, ont été trouvés au domicile du chanteur. Pour Me Bamba Cissé, avocat de la défense, cette affaire est celle de la montagne qui a accouché d’une souris. ‘‘Au début, on nous parlait de 42 milliards, alors que c'est 42 blocs de papier. Ce qui veut dire qu'on l'a traîné dans la boue pour du papier’’, s’est-il presque indigné, avant de demander la relaxe pure et simple et la restitution de ses 27 millions retenus dans les scellés. Du côté du ministère public, on demande la disqualification des faits de blanchiment de capitaux et falsification ou altération de signes monétaires, escroquerie et association de malfaiteurs et le condamner à 2 ans dont 8 mois ferme pour détention de faux billets. Et pour Alay, le procureur demande une condamnation à 5 ans de prison ferme,
LIBÉRATION DES DEUX FRANÇAIS KIDNAPPÉS AU BÉNIN
Quatre otages, dont les deux touristes français enlevés au Bénin le 1er mai, ont été libérés au cours d'une opération militaire française menée dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord du Burkina Faso
Quatre otages, dont les deux touristes français enlevés au Bénin le 1er mai, ont été libérés au cours d'une opération militaire française menée dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord du Burkina Faso. Deux soldats français ont été tués, a annoncé la présidence française.
L’opération militaire a été « conduite par les forces françaises dans la nuit de jeudi à vendredi, au nord du Burkina Faso ». Elle a permis de libérer quatre otages, « dont Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, enlevés le 1er mai dernier au Bénin », a annoncé l’Élysée dans son communiqué. « Une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne ont également été libérées », précisent les services de la présidence française.
Deux soldats français tués
Deux militaires français ont été tués au cours de cette intervention, « le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales », a précisé l’Élysée.
Dans son communiqué, le président français « remercie les autorités béninoises et burkinabè pour leur parfaite coopération » et « les assure de l’entière volonté de la France à les aider dans leur lutte contre le terrorisme au Sahel ».
Dans un communiqué de presse, Florence Parly, la ministre française des Armées, a par ailleurs salué « le précieux soutien [des] alliés américains [de la France] dans la conduite de cette opération ».
L’état-major des armées a apporté plusieurs précisions sur la manière dont cette opération visant un « campement » où se trouvaient les otages a été conduite. Saluant « l’engagement exemplaire des forces spéciales françaises », le général d’armée François Lecointre, chef d’état-major des armées, insiste également sur « le concours direct de l’opération Barkhane, des forces armées burkinabè et le soutien américain en renseignements ».
« Ces facteurs ont été essentiels pour le succès de l’opération, garantissant la réactivité dès l’annonce de la disparition des deux Français, la mise à disposition de moyens et la cohérence d’ensemble de l’opération », précise encore l’état-major français.