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30 juillet 2025
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POUR QUE LE GÉNIE RETROUVE SA PLACE DANS LES ÉCOLES
Parrain de la première édition du concours départemental de génies en herbe de Mbour, Abdoulaye Cissé souhaite que ce moyen d'émulation du talent des enfants, retrouve sa place sur les petits écrans des télévisions
‘’ Je suis très honoré en tant que Mbourois d’être le parrain de la première édition du concours départemental de génie en herbes de ma localité. J’encourage les initiateurs de ce projet à continuer à œuvrer pour que ce concours retrouve sa place d’antan et l’engouement qu’il suscitait chez les élèves sur toute l’étendue du territoire national’’, s'est réjoui Abdoulaye Cissé au sortir de cette compétition. Pour le journaliste de RFM et présentateur vedette de l’émission Sans Détour sur SenePlus, plus qu'un jeu, les compétitions de génies en herbe constitue un moyen d'émuler les talents au sein de la jeunesse.
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LA SOCIETE TERANGA REMPILE GRACE À UN NOUVEAU MARCHÉ DE GRÉ À GRÉ
Pour la seconde fois, le marché de la sécurité de l’aéroport Blaise Diagne a été accordé, dans le cadre d’un gré à gré, à Teranga sûreté aéroportuaire
La sécurité de l’aéroport Blaise Diagne de Diass aiguise les appétits et suscite la même indignation chez ceux qui sont une nouvelle fois écartés de ce lucratif contrat. Pour la seconde fois, le marché a été accordé, dans le cadre d’un gré à gré, à Teranga sûreté aéroportuaire.
Le marché de la sûreté de l’aéroport Blaise Diagne de Diass est un gros morceau. Depuis l’ouverture de l’infrastructure en décembre 2017, c’est la société Teranga sûreté aéroportuaire qui en a bénéficié, par le biais d’un marché de gré à gré. Pour un montant annuel de 6 milliards de francs Cfa facturé à la Haute autorité des aéroports du Sénégal (Haas).
Dans cette affaire, malgré le montant important en jeu, et alors qu’un appel d’offres s’imposait pourtant, au regard du Code des marchés publics, il n’en a rien été et Teranga a pu ainsi facturer 500 millions de francs Cfa par mois, payés rubis sur l’ongle, pendant 12 mois. Ce contrat portant “mesures additionnelles de sûreté’’ pour l’Aibd est arrivé à son terme, en ce mois d’avril. La hâte avec laquelle l’Aibd a été mis en service justifiait peut-être ce marché en gré à gré. Mais pour le renouvellement du contrat, les différents acteurs de la plateforme aéroportuaire de Diass escomptaient bien qu’il y aurait un appel à la concurrence entre les sociétés de sûreté présentes sur le terrain.
De même que les syndicalistes du Suttaas (Syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal) qui estiment que «la situation des travailleurs s’est précarisée avec l’octroi d’un marché de gré à gré, aussi bien pour Air Sénégal que pour Aibd, à la même société Teranga’’. Pour le renouvellement du marché, l’annonce d’un appel d’offres avait bien été publiée sur le site de l’Armp, qui liste les marchés de l’Etat. Mais, au final, les termes de référence n’ont pas été publiés et aucun cahier des charges n’a été communiqué aux postulants potentiels, car l’appel d’offres a été annulé.
En effet, selon nos sources, les autorités politiques ont fait pression sur la Haas pour qu’elle reconduise en marché de gré à gré la sûreté d’Aibd au profit de Teranga. C’est ainsi que la Haute autorité des aéroports du Sénégal a finalement cédé et a reconduit le contrat de Teranga, en marché de gré à gré. Les arguments des autorités politiques ont été de dire que le marché de la sûreté d’Aibd relève du “secret défense’’. De ce fait, on peut passer outre les dispositions du Code des marchés publics. Ceci est étonnant, parce que, pour la sûreté de tous les aéroports de la zone Uemoa, il y a toujours un appel d’offres. L’Aibd est un aéroport civil et non militaire.
Pour rappel, Teranga appartient au Français Jean-Martin Jampy, à travers sa société d’intelligence économique Isao créée en 2017. Jampy est un ancien officier de la marine française qui a été, dans le passé, directeur de la Communication et de la Sécurité de la Sococim, jusqu’au début des années 2000. D’ici l’expiration de l'agrément de Teranga pour Aibd, qui reste encore à courir pour près de deux ans, selon nos sources, il n’y aura pas d’appel d’offres pour le marché de la sûreté d’Aibd. Au grand dam des sociétés concurrentes de Teranga, pourtant plus expérimentées, car exerçant au Sénégal depuis plus d’une décennie.
ATELIER 221, LABEL DU MADE IN SENEGAL
Entre accessoires, tenues diverses et maroquinerie de luxe, la première exposition-vente d’Atelier 221 a vécu ce week-end. Ses concepteurs se battent pour la promotion du Made in Sénégal.
Vous croyez au développement Made in Sénégal ? Eux y croient ferme. Ils sont stylistes, designers, simples amoureux du beau et du travail bien fait. Ils sont chauvins à souhait, quand il s’agit de défendre le Made in Sénégal. Ne vous aventurez surtout pas à leur dire que cela coûte cher ou que les finitions ne sont pas toujours comme il faudrait. Ils ont tout un argumentaire pour vous convaincre du contraire. Au besoin, ils vous montreront des merveilles que vous ne soupçonniez point. Ibrahima Cissé est l’un d’entre eux. Il est venu dans les locaux d’’’EnQuête’’ avec sa toge d’avocat du Made in Sénégal. Sa plaidoirie est forte. Et il a formé tout un pool pour gagner son combat. Leur “cabinet’’ est baptisé Atelier 221. “C’est un collectif d’acteurs de la mode composé de designers, bloggeurs, etc. Ce projet est en train d’être mûri par un petit groupe de designers et moi-même, depuis 2 ans. Atelier 221 est un cadre formel qui va travailler sur des aspects comme la formation, mettre en place un cadre d’échanges entre professionnels, assurer le renforcement de capacités pour les stylistes en devenir, mettre en place des plateaux d’expression’’, explique le coordonnateur de ce collectif, Ibrahima Cissé.
Donc, au menu, sont prévus des masterclass. Conscients qu’ils ne sont pas les seuls à avoir pensé à s’unir, les membres de l’Atelier 221 comptent apporter leur touche particulière dans cet environnement. “Il faut d’un tout pour faire un monde. Ce qui est important, c’est de ne pas être une structure de plus. Bien heureusement que nous l’avons compris très tôt. Pour exister, il faut s’unir. Localement, les artisans ont besoin de mettre des produits ensemble, des lignes ensemble, de sortir des tendances ensemble, d’avoir un bureau de styles. Nous ferons des choses qui n’ont jamais été faites, comme un salon de la mode, un gala de mode. Nous espérons être un groupe qui mettra la mode à sa place’’, a expliqué M. Cissé.
Les points d’achoppement
Pour gagner ce pari, ils ont tenté d’analyser leur écosystème et identifier les points d’achoppement. C’est ainsi qu’ils se sont rendu compte qu’il n’y avait pas assez d’évènements dans ce milieu. Ils ont également diagnostiqué une absence d’appropriation et de consommation des produits faits ici. “Les designers et les stylistes ont un potentiel, sont sollicités à l’étranger, font des produits aboutis. Ils peuvent proposer aux Sénégalais des lignes de prêt-àporter. On a décidé de baptiser le collectif Atelier 221 et non Ateliers 221, pour marquer notre union. Chacun laisse son enseigne, comprenant ainsi que c’est la combinaison de toutes nos énergies qui peut redonner à la mode la place qu’il lui sied’’, a-t-il indiqué. Pour donner forme à leur rêve, ils ont organisé, le week-end dernier, un évènement dans un hôtel de Dakar. C’était les 3 et 4 mai. Entre exposition et ventes privées, stylistes, cordonniers, etc., ont montré leur savoir-faire. “Par rapport au contexte, on s’est dit qu’il était plus indiqué de venir montrer aux Sénégalais des choses qu’ils ont peut-être l’habitude de voir qu’en boutique. C’est pourquoi on a opté pour une expo-vente afin que les populations puissent voir d’elles-mêmes que ce qu’elles vont chercher en boutique, il y a pareil ou même mieux qui se fait’’, a déclaré Ibrahima Cissé. Rama Diaw, Lahad Guèye, Bijou Touty Sy, By Pathé, Momo le Bottier, Néné Yaya, Archibar, etc., ont exposé et démontré qu’ils peuvent faire de la qualité, du très haut niveau même. Ils étaient exactement 17 créateurs à le prouver avec des produits très aboutis exposés.
“Beaucoup d’aléas qui conditionnent les prix’’
Que dire alors des prix ! Beaucoup les trouvent chers, voir excessifs. “Ce que le client oublie, c’est qu’il y a beaucoup d’intrants qui ne sont pas maitrisés. Aujourd’hui, au Sénégal, on exporte tout le coton qu’on a. Les industries textiles n’existent plus. Ça, c’est un problème. Il faut importer et cela coûte cher. Cela influe donc sur le prix et, naturellement, sur le prix du produit fini. Pour ceux qui ont l’habitude d’acheter à l’étranger, ce n’est pas comparable. La chemise achetée ici ou la robe faite sur mesure est beaucoup moins chère que celle achetée en dehors du continent’’, explique M. Cissé. Vous lui parlez de prêt-à-porter, il invoquera le temps de production. A l’étranger, avec l’industrialisation, en une journée, on produit des milliers de vêtements. Ici, en une demi-journée, on fait juste une chemise. “Il y a beaucoup d’aléas qui conditionnent les prix’’, a-t-il ajouté.
DOUDOU WADE RECTIFIE LE NOUVEAU MINISTRE DE LA JUSTICE
Après le vote, samedi dernier, de la loi constitutionnelle n°07-2019, l’ancien député monte au créneau pour relever les failles de l’amendement présenté par le Garde des Sceaux, Malick Sall
Dans une lettre ouverte, l’ancien député Doudou Wade interpelle publiquement le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, sur la dernière révision de la Constitution. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas du tout été tendre avec le tout nouveau ministre qui fêtait son baptême du feu dans le chaudron de l’hémicycle, samedi dernier. D’après M. Wade, l’amendement présenté par ce dernier est “très mal formulé, mal écrit’’, d’un point de vue purement formel.
Quant au fond, il estime que le texte de l’article 63 est d’une autre époque. “Il est anachronique et produit une situation inédite, tel qu’il est adopté par les honorables députés’’, insiste-t-il. Mais plus grave, si l’on en croit Doudou Wade, Me Malick Sall aurait commis une erreur qui pourrait être lourde de conséquence. Qu’en est-il ? Il a tout simplement, selon M. Wade, exhumé de son sarcophage le Parlement qui n’existe plus dans l’architecture institutionnelle du Sénégal depuis le début de la deuxième alternance. Il déclare : “La loi 2012-16 du 28 septembre 2012 publiée au ‘Journal officiel’ édition spéciale du 28 septembre 2012, a supprimé le troisième tiret de l’article 6 de la Constitution.’’ Ladite loi, si l’on en croit l’ancien président de groupe parlementaire, avait fini d’enterrer “le Parlement’’ qui comprenait “deux assemblées : l’Assemblée nationale et le Sénat’’ pour le remplacer par “l’Assemblée nationale’’ seulement.
Ainsi, affirme-t-il, “la session extraordinaire dont il s’agit dans l’amendement du garde des Sceaux est celle du défunt “Parlement’’ et non de l’Assemblée nationale’’. En effet, le nouvel article 63, à son alinéa 5, dispose que : “Le Parlement est, en outre, réuni en session extraordinaire sur ordre du jour déterminé : soit sur demande écrite de plus de la moitié des députés, adressée au président de l’Assemblée nationale, soit sur décision du président de la République.’’ L’alinéa suivant de préciser : “Les sessions extraordinaires sont closes sitôt l’ordre du jour épuisé.’’
Or, souligne l’ancien député libéral, à partir de la réforme de 2012, “Le Titre IV’’ de la Constitution, intitulé “DU PARLEMENT’’, a été “remplacé par “DE L’ASSEMBLEE NATIONALE’’. Doudou Wade de poser ces questions au garde des Sceaux : “L’Assemblée nationale peut-elle être réunie en session extraordinaire ? Si oui, quelle est la disposition expresse (constitutionnelle ou législative) qui l’édicte ?’’
UN MAÇON COINCE AVEC 17 KEPAS DE COCAÏNE
F. A. Diédhiou a été déféré, hier, au parquet de Ziguinchor. Ila été arrêté, lors d’une opération rondement menée par les enquêteurs du commissariat urbain de Ziguinchor, en possession de drogue dure et de faux billets en euros.
Les limiers du commissariat urbain de Ziguinchor ont déféré, hier, au parquet, un maçon du nom de F. A. Diédhiou. Il a été arrêté en possession de 17 képas de cocaïne et de faux billets. Selon nos sources, tout est parti d’une information faisant état d’un trafic de drogue à Cabrousse (Cap Skirring). Pour vérifier cela, les hommes du commissaire Mamadou Diallo ont infiltré ce réseau. Un élément s’est fait passer pour un client qui voulait la marchandise pour 20 000 F Cfa le gramme. Ce qui a permis de localiser le mis en cause à la plage. Le jour de l’arrestation, des éléments se sont prépositionnés, avant de fondre sur lui, alors qu’il se trouvait dans un véhicule, s’apprêtant à approvisionner l’élément infiltré. Les enquêteurs ont trouvé sur lui 17 képas de cocaïne.
Les hommes en tenue ont aussi découvert dans un sac 16 billets de 50 euros en faux, un montant de 80 dalasis et 3 000 F Cfa. En sus de cela, ils ont confisqué des reçus de transfert d’argent de personnes qui se trouvent au Nigeria et en GuinéeBissau. Ceux-ci font croire aux enquêteurs que le présumé trafiquant se ravitaillait dans ces pays. Dans un cahier, le trafiquant a enregistré les noms de ses clients qui ont pris de la cocaïne à crédit. Diédhiou détenait aussi deux pièces d’identité dont une sénégalaise et l’autre bissau-guinéenne établies au même nom et sur lesquelles sa photo est apposée, mais avec des dates de naissance différentes, une carte professionnelle de l’armée bissau-guinéenne et deux cartes bancaires. “La drogue qui a été trouvée par-devers moi m’appartient’’ Interpellé sur la provenance de cette drogue, le maçon a déclaré l’avoir acquise auprès d’un ami bissau-guinéen, M. Mendes, qui était à la plage le jour de son arrestation. “C’est lui qui me fournit de la cocaïne. A mon tour, je me charge de la revendre en échange d’une commission.
Concernant les faux billets, c’est un de mes clients qui me les a remis contre de la cocaïne. La drogue qui a été trouvée par-devers moi m’appartient’’, a confessé le maçon lors de son audition. Par contre, il s’est dit dans l’impossibilité de joindre Mendes, car il a une puce bissau-guinéenne. Agé de 34 ans, F. A. Diédhiou a été présenté hier au parquet de Ziguinchor pour trafic de drogue (cocaïne), utilisation, distribution et détention en connaissance de cause de signes monétaires ayant cours légal, contrefaits ou falsifiés, faux et usage de faux.
Par Ibrahima Gassama.
QUAND LA DÉMOCRATIE ET LES DROITS HUMAINS SOUFFRENT
C’est avec une grande consternation que tous les démocrates du Sénégal sont entrain de vivre les épreuves difficiles infligées au droit d’exprimer une opinion contraire pour la sauvegarde de ce qui reste de notre démocratie.
Quand des leaders de notre société, en l’occurrence Dr. Babacar Diop, Guy Marius Sagna et Abdourahmane Sow expriment leur divergence face aux modifications répétées et unilatérales de notre constitution, la moindre des choses dans une démocratie véritable, aurait été de les écouter. Mais quand les manifestations pacifiques se traduisent de manière assez fréquentes par des arrestations manu militari, cela dénote qu’un autre cap est franchi dans le pays. Je commencerai par citer le Dr. Babacar Diop dans son brillant article analytique intitulé « Le retour des dictateurs, « Nous devons préférer la liberté avec ses dangers à la tranquillité de la servitude ».
Dans l’idée fondatrice de son action, il pose ici un débat éminemment puissant qui devrait mener à une introspection au Sénégal, une réflexion dont la finalité serait de savoir le modèle de société que nous voulons au juste. Même si le but affiché par les autorités est de concentrer tous les pouvoirs du Sénégal aux mains d’un seul homme, est-il pour autant légitime de priver de liberté tout individu qui s’opposerait pacifiquement à un tel dessein? Assurément non! Sinon on sortirait de cette philosophie centrale qui fonde toute démocratie respectable: le droit d’exprimer une opinion contraire et de le faire valoir sur la place publique.
Au rythme où les choses évoluent, la crainte est que toutes les voix divergentes soient potentiellement dédiées aux geôles et que seules celles qui favorisent le durcissement du régime soient entendues. Manifestement, avec un tel schéma, on ne serait plus dans les caractéristiques d’une démocratie qui reconnaît la liberté de critiquer le gouvernement, de surveiller ses actions et de proposer des solutions alternatives. C’est au regard de cette tangente à concentrer tous les pouvoirs, doublée de la volonté manifeste de faire taire toutes les voix discordantes qu’il faudrait que le pouvoir actuel revienne aux fondamentaux d’une démocratie.
Le peuple sénégalais ne mérite pas qu’il en soit à ce niveau après toutes ces années de combat pour arriver à une démocratie apaisée. Si les tenants du pouvoir aspirent au dialogue, un des grands préalables serait de poser des actes politiques qui iraient dans le sens de convenir des changements à notre loi fondamentale avec toutes les forces vives de la nation. Un autre geste serait d’arrêter la détention policière tous azimuts et revenir à l’esprit global de la diversification des opinions et du débat. Comme disait Alfred E. Smith, « Tous les méfaits de la démocratie sont remédiables par davantage de démocratie ». Il est donc important que les tenants du pouvoir actuel redressent la pente du chemin emprunté pour apaiser le climat social et instaurer une démocratie véritable. Ce préalable passe par la libération immédiate des personnes arrêtées pour avoir exprimé une autre opinion contraire à celle de la concentration des pouvoirs et par l’extension de cet esprit de dépassement aux prisonniers politiques du pays. C’est dans la paix et le foisonnement des idées que nous réussirons à construire notre pays qui nous est si cher.
Ibrahima Gassama. est Spécialiste du développement durable au gouvernement du Québec
CHEIKH SECK FINANCE LA REHABILITATION DE DEUX ECOLES DE GUEULE TAPEE
L'ancien gardien de but de l’équipe nationale du Sénégal, a financé la réhabilitation et l’équipement de deux écoles primaires dans le quartier de Gueule Tapée, à Dakar
‘’Notre bienfaiteur est arrivé à point nommé. On peinait à faire correctement notre travail. Il a décidé de mettre les enseignants et les apprenants dans des conditions de performance’’, a dit enthousiaste, Ndeye Yacine Fall Babou, directrice de l’école Oumar Ameth Wane connue sous l’appellation Paille d’arachide 1.
Recevant à son bureau, retapé à neuf par celui qu’elle appelle son ‘’bienfaiteur’’, l’enseignante qui a démarré en 1983 sa carrière dans cet établissement comme instructrice ‘’n’a pas de mots pour remercier’’ l’ancien gardien de but de l’équipe nationale. ‘’Auparavant, ce bureau n’avait pas de toiture, on était obligé de mettre une bassine quand il pleuvait’’, a-t-elle dit soulignant que les huit classes de l’établissement ont aussi subi une ‘’cure de jouvence’’. ‘’En plus de la peinture fraîche, 200 table-bancs neufs ont été apportés de même que des bureaux pour les enseignants’’, a-t-elle précisé soulignant qu’une centaine de table-bancs ont été réhabilités pour le confort des élèves. ‘’Maintenant, je suis à l’aise en recevant de la visite avec un salon meublé qui a été aménagé’’, s’est-elle réjouie en saluant la réhabilitation des murs d’enceinte de clôture. En plus de son ancienne école, Oumar Ameth Wone, ‘’Cheikh Seck a étendu les travaux à l’autre école qui partage un mur mitoyen avec celle que je dirige’’, a expliqué Madame Babou qui a invité son collègue directeur de l’autre établissement à venir prendre part à l’entretien. ‘’C’est extraordinaire ce qu’il a fait pour nous en remettant à neuf ces établissements scolaires’’, a fait savoir Khala Diop, le directeur d’Alié Codou Ndoye parlant de l’ancien gardien de but international actuel président de son club formateur, le Jaraaf de Dakar.
‘’Cette œuvre grandiose aura un effet direct sur le pays puisqu’il va pousser les parents à amener leurs enfants dans ce cadre magnifique sans compter que les enseignants seront moins enclins à demander des mutations ’’, a estimé M. Diop, plus de 35 ans de service. En plus des table-blancs neufs (100 neufs et 100 réhabilités pour le deuxième établissement), le donateur a construit et équipé trois salles en matériels informatiques avec 20 ordinateurs neufs pour chaque établissement. Si la salle informatique d’Alié Codou Ndoye attend son démarrage officiel, ce n’est pas le cas de celle d’Oumar Amath Wone qui abritait un séminaire de formation de deux semaines dirigé par l’inspecteur de l’enseignement et de la formation, Mamadou Gaye. ‘’Ce geste doit être applaudi et médiatisé pour qu’il fasse tache d’huile’’, a insisté M. Gaye qui parle de geste ‘’extraordinaire, salutaire qu’il faut pérenniser’’.
‘’J’espère que tout sera fait pour la préservation de cet outil de travail’’, a relevé l’inspecteur de l’enseignement estimant que c’est le meilleur hommage qu’on peut rendre à ce bienfaiteur. En plus d’un parc informatique à chacun des deux établissements, Cheikh Seck a promis le recrutement de deux moniteurs qu’il mettra à la disposition des élèves, a ajouté Mme Babou évaluant les travaux dans les deux écoles à plus d’une soixantaine de millions de francs. ‘’Nous allons en faire bon usage, c’est promis’’, a-t-elle ajouté à l’attention de l’inspecteur de l’enseignement qui, prend le temps de dire au revoir pour aller s’occuper de ses séminaristes plutôt concentrés sur leurs ordinateurs.
Joint au téléphone, le président du Jaraaf (élite sénégalaise) a confirmé l’information soutenant que Seck a voulu apporter sa contribution à l’éducation des enfants du pays. ‘’C’est un geste normal de l’ancien élève de cet établissement’’, a-t-il par ailleurs expliqué.
Par Serigne Fallou Dieng
LA RÉPUBLIQUE NE PEUT ÊTRE SPÉCIALE À TOUBA, CONVENANTE À TIVAOUANE ET EXIGEANTE À L’EVECHE !
Beaucoup d'oustaz et de prêcheurs salafistes ont été menacés, molestés et bastonnés à Touba et ailleurs - Pourquoi l'Eglise catholique du Sénégal n'a-t-elle pas le droit d'imposer chez elle sa doctrine sociale enracinée dans le Christ ?
Tous les foyers religieux au Sénégal ont arraché à la République des régimes quasi-concordataires et des franchises religieuses où ils imposent leur autorité et cultivent leur particularisme religieux et communautaire au nom de la spécificité culturelle et préséance religieuse. Ils ont la latitude de bannir tous ceux qu'ils qualifient — à tort — de Ibaadous réfractaires à la pensée soufie et de meneurs de la conquête salafiste (écoles et mosquées jugées subversives et contraires à l'enseignement des guides fondateurs sont fermées avec effraction).
Beaucoup d'oustaz et de prêcheurs salafistes ont été menacés, molestés et bastonnés à Touba et ailleurs. Pourquoi l'Eglise catholique du Sénégal n'a-t-elle pas le droit d'imposer chez elle sa doctrine sociale enracinée dans le Christ ? Cette doctrine sociale catholique enracinée dans le Christ peut-elle être en mesure de satisfaire des revendications sourcilleuses d'une bonne conduite musulmane ? Pourquoi l'élite religieuse, le gratin politique, la crème intellectuelle et ramure affairiste sénégalais accorde-t-elle autant d'intérêt aux écoles confessionnelles chrétiennes et bouscule au portillon des établissements privés étrangers comme ce fut le cas tout récemment avec Yavuz-Selim ?
Cet établissement privé du dissident turc Fethullah Gülen dont la fermeture par l'état sénégalais avait créé un émoi général des Sénégalais surtout chez les chefs religieux musulmans. Pourquoi les milliardaires mourides et tidjaanes ne misent-ils pas sur un modèle éducatif d’excellence répondant aux normes religieuses et républicaines comme les écoles privées catholiques ?
C’est ça le grand débat !
PAR NOTRE ÉDITORIALISTE, SERIGNE SALIOU GUEYE
MACKY, SEUL CHEF DEVANT DIEU ET LA NATION !
Installé sur son trône de monarque républicain, il dispose désormais seul du pouvoir de réglementer par décret mais aussi de destituer ses ministres - Effacer le poste de Premier ministre participe à semer tous ceux qui veulent dénicher le dauphin en 2024
Le projet de loi portant révision de la Constitution pour supprimer le poste de Premier ministre a été entériné ce 5 mai à l’Assemblée nationale. Ainsi, après neuf heures de confrontation verbale entre les députés de la majorité et de l’opposition, 124 députés de Sa Majesté ont, en chœur, prononcé l’oraison funèbre qui accompagne l’enterrement du poste primo-ministériel. Ainsi, comme Ismaël que son père Abraham a voulu sacrifier sur l’autel de sa foi inébranlable en Dieu, Boun Abdallah, aussi, a accepté d’être, malgré lui, l’agneau que les députés de la majorité devaient sacrifier en ce jour mémorable du 05 mai 2019 sur recommandation du dieu Jupiter Sall. Mais on ne pleurera pas sur le sort de Boun puisqu’il retrouve sa résurrection au Secrétariat général de la Présidence (SGP). Auprès de Macky Sall, en tant que SGP, il pourra continuer de jouer d’ailleurs un rôle plus prégnant que celui du PM. Boun pourra coordonner l’action gouvernementale, centraliser, au quotidien, les synthèses émises par les différents ministères avant de les transmettre, si nécessaire, au chef de l’Etat. Dans nos régimes, les SGP sont de PM-bis qui, très souvent, ont plus d’influence auprès du Président que le PM. Combien sont-ils ces ministres qui, lors du septennat, au mépris de Boun Dionne, ne traitaient leurs dossiers qu’avec Maxime Jean Simon Ndiaye, qui, en dernier lieu, transmettait au Président ? Court-circuitant ainsi Boun Dionne !
L’ère de l’omniprésidence
Désormais, voilà Macky seul chef devant Dieu et la Nation. Le poste de Premier ministre étant supprimé, il devient le titulaire exclusif du pouvoir exécutif. Installé sur son trône de monarque républicain, il dispose désormais seul du pouvoir de réglementer par décret mais aussi de nommer et destituer ses ministres. Ainsi, la séparation des pouvoirs disparaît. Comme un président-Jupiter (Jupiter étant le dieu romain qui gouverne la terre, le ciel et tous les autres dieux), Macky devient hyper-impuissant, super-présent et omnipotent trônant sur le ciel de toutes les institutions de la République. Il est chef de l’Exécutif et chef du gouvernement. Au moment où l’exécutif devient plus fort, le Parlement s’atrophie davantage. C’est l’ère de l’omniprésidence. Macky Sall est aujourd’hui le seul maître à bord. En conséquence, si son parti perd les élections législatives en 2022, il ne sera pas contraint de subir la punition de la « cohabitation », car il conservera intact son pouvoir exécutif. Et si sa politique est rejetée par une éventuelle Assemblée contrôle par l’opposition en 2022, rien ne l’empêchera d’user de l’article 52 qui lui donne des pouvoirs exceptionnels de dissolution en temps de crise. Ceux qui disent que le principe de révocabilité mutuelle a disparu de la charte fondamentale se méprennent sur le contenu de l’article 52 qui donne au Président toute la latitude d’en user en période de crise. L’article 52 stipule clairement que « lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le Président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation ». Ce qui veut dire que si le pays est bloqué du fait d’une guerre ou de tiraillements entre un Président et une Assemblée de couleurs différentes, la crise institutionnelle s’installe inductivement. Et pour « rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions », il ne peut user que de la dissolution de l’Assemblée pour aller chercher une majorité qui approuverait sa politique bloquée par la majorité oppositionnelle.
Aujourd’hui dans le camp du pouvoir, on donne des gages pour soutenir faussement que, même en temps de crise, le président ne peut dissoudre l’Assemblée nationale. Mais de ce que l’on connait de Macky Sall, il n’est pas ce Président qui s’accommode des principes et même de l’esprit des textes quand il se sent menacé. C’est cela aussi le point fort des autocrates. Seule leur volonté est loi.
Il y a 36 ans, c’étaient les mêmes pseudo-motifs avec Abdou Diouf
36 ans après, Macky Sall suit les traces de son nouveau mentor Abdou Diouf qui n’avait pas hésité, pour en finir avec les mammouths du régime senghorien, à supprimer le poste de Premier ministre. Dans l’exposé des motifs de la loi constitutionnelle 83-55 du 1er mai 1983, on parlait d’impératifs de rapidité et d’efficacité ainsi que de la nécessaire réduction des médiations entre le chef de l’Etat Abdou Diouf et ses ministres. Abdou Diouf n’avait eu de ce fait aucun mal à justifier sa décision. Il expliquait que « le gouvernement, qui avait la charge de conduire la politique du renouveau en cette période difficile devait être en mesure de remplir sa mission avec encore plus de rapidité et de simplicité. De ce point de vue, il s’avérait nécessaire qu’il agît sous l’autorité directe du chef de l’Etat ». Mais le motif réel de la suppression du poste de Premier ministre était, on s’en doute bien, tout autre. Abdou Diouf était dans une logique de désenghorisation. Il fallait une cure de jouvence à l’ère « du sursaut national » où « rien ne serait plus comme avant ».
Diouf, sous l’influence de son missi dominici, feu Jean Collin, mettait fin à ce qu’on appelait le « pacte secret des seigneurs » au sein du PS, en reclassant les barons (dont son ami habib Thiam) à l’Assemblée nationale. Il devenait l’hyperprésident qui prendrait seul les choses en main. Par conséquent, sa décision était motivée par des calculs politiciens plutôt que par des soucis d’efficacité ou de rapidité dans l’exercice de l’action gouvernementale. Dans le projet de loi constitutionnelle N° 07/2019 supprimant le poste de PM sous l’ère Macky Sall, on retrouve les mêmes motifs avancés pour justifier cette mesure : impératif d’efficacité, de célérité et tutti quanti. Le PM étant une pierre d’achoppement dans l’accélération de la cadence gouvernementale, il faut procéder à un dégraissage. Lequel déblayerait le terrain au Président pour pouvoir mettre en œuvre son fast-track.
La succession de Macky à l’arrière-plan
Le 05 avril, le président de la République, Macky Sall, a remercié publiquement son Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne pour « n’avoir ménagé aucun effort dans la mise en œuvre des politiques de l’Etat et pour avoir obtenu les résultats attendus ». Un tel PM qui a conduit avec brio la politique définie par le chef de l’Etat et coordonné harmonieusement l’action gouvernementale, un tel PM qui a permis à notre PIB de passer de 2.82 à 7.2 de 2014 à 2018, un tel PM qui a dirigé victorieusement la campagne des législatives de la coalition Bennoo et coordonné avec maestria le pôle programmes du candidat Macky Sall, un tel Pm, donc, devrait plutôt constituer un atout et non un goulot d’étranglement pour le Président Sall ! Mais paradoxalement, pour le récompenser, on le guillotine publiquement même s’il bénéficie d’une autre nomination rédemptrice. Or la logique aurait voulu que, pour aller plus vite et efficacement, on renforce les pouvoirs du PM et diminue ceux de l’Omniprésident ! En effet, un PM fort donne le la au gouvernement qu’il dirige et allège le Président de certaines charges superfétatoires. Mais dans notre pays, les Présidents sont tellement bonapartistes qu’ils considèrent que toute parcelle de pouvoir dévolue au PM risque d’engendrer une dyarchie au sommet de l’Etat. Laquelle risque de dégénérer en conflit ouvert ou larvé entre le chef de l’exécutif et le patron du gouvernement.
Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’être Nostradamus pour appréhender les véritables motivations qui ont présidé à la suppression du poste de PM. Ce n’est ni le risque d’une dyarchie ni la nécessité de mettre entre parenthèses un PM « empêcheur de bien travailler » qui est à la base de cette réforme constitutionnelle. Cette suppression est dialectiquement et souterrainement liée à la structuration de l’Alliance pour la République qui se profile à l’horizon. Et c’est la future configuration politique de l’APR qui laissera deviner les intentions de Macky quant à sa succession en 2024. 2024, c’est la fin de la vie présidentielle de Macky Sall et il faut nécessairement qu’il se choisisse un successeur et une stratégie opératoire qui puissent assurer sereinement une victoire à son camp. Ainsi, effacer le poste de PM participe à brouiller les pistes et à semer tous ceux qui veulent dénicher le dauphin de Macky en 2024 et mettre faussement tout le monde sur la ligne de départ. Sinon, son dernier mandat qui est inscrit sous le mode du fast-track risque de se muer en guerre continue de succession voire de sécession.
Par Ibrahima MBODJ
UN BILAN POUR L’ENFER
Aussi spectaculaire et condamnable soit-il, le terrorisme (islamiste) est-il plus dangereux pour la sécurité du monde que les interventions militaires de ces nations en roue libre qui se sont affranchies du droit international ?
Et celui-ci est sans aucun doute plus élevé si l’on prend en compte les attaques qui ont causé 1 à 12 morts. Nous semblons donc entrer dans un âge farouche où toutes les belles constructions humanistes bâties par la morale et les religions sur le caractère sacré de la vie humaine ne constituent plus des freins efficaces contre la barbarie.
Les récentes attaques meurtrières au Sri Lanka contre des églises et des hôtels, en réponse à celle qui a été perpétrée dans une mosquée en Nouvelle-Zélande, ne sont que la suite de cette folie démoniaque qui habite des individus qui, sous le couvert de la religion, ne sont en fait que des assassins. Nombre d’entre eux, malgré un rigorisme de façade, n’hésitent pas à prendre des libertés avec les prescriptions de l’islam, en se livrant au trafic de drogue, de cigarette et connaissent davantage le Kamasutra (recueil indien de positions érotiques) que le Coran. Plus tournés vers la mort que vers la vie, ils veulent imposer un monde où tout est grisaille, contraintes et soumission au risque de se voir lapidé, amputé d’un membre ou décapité. Aujourd’hui, voyager pour aller à la découverte du monde ne se fait plus sans appréhension. Souvenons-nous des attentats terroristes contre les touristes en Egypte en 2015 et récemment les deux touristes scandinaves tuées au Maroc…
Même les hôtels ne sont plus épargnés à cause de la forte concentration de nationalités qu’on y trouve. Maîtrisant les codes de la communication, les terroristes islamistes savent choisir la cible et l’endroit qui donnent une plus grande exposition médiatique. Après avoir perdu les territoires conquis en Irak et en Syrie même s’ils continuent à y tenir quelques bastions comme Hama, Idlib ou la frontière irako-syrienne, les terroristes islamistes de Daech ont essaimé dans le reste du monde en promettant de le rendre encore plus dangereux. D’ailleurs, ces derniers jours leur chef Abu Bakr Al Bagdhadi s’est rappelé au bon souvenir de tous ceux qui le croyaient mort en postant une vidéo dans le Net qui, si elle est authentique, va mobiliser encore plus tous les services de sécurité du monde. Ces terroristes, comme c’est reconnu maintenant par de nombreux services de renseignement, sont utilisés par certains Etats contre d’autres pour atteindre des objectifs politiques, économiques...
C’est pourquoi il sera encore plus difficile de les combattre à cause du dédoublement de personnalité d’acteurs étatiques qui en même temps qu’ils disent (ou font semblant de) les combattre, leur fournissent armes, nourriture, renseignements et parfois même moyens de transport. Le même jeu est en train de se dérouler dans notre continent où sont allumés plusieurs foyers terroristes. Par ailleurs, ce sanglant bilan des terroristes islamistes, aussi infâme soit-il, ne doit pas nous faire oublier cet autre résultat beaucoup plus lourd encore dont se nourrit d’ailleurs le premier et qui sont les morts (plusieurs centaines de milliers) causés par les interventions armées en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye et au Yémen… C’est le terrorisme d’Etat. Ici, il ne s’agit pas d’imposer une quelconque religion mais plutôt de calculs géopolitiques, économiques masqués sous le fallacieux prétexte d’apporter la démocratie et protéger les populations de ces pays contre les tyrans sanguinaires qui les dirigent.
Le paradoxe, c’est qu’après intervention de ces armées étrangères, ces pays sont complètement détruits avec des tués (et blessés) en nombre plus important que ne l’aurait fait le dirigeant « autocrate » et au lieu de démocratie, c’est l’anarchie qui s’installe. Des crimes de guerre attestés ont été commis par des dirigeants politiques et militaires mais ceux-ci n’ont jamais été inquiétés, la Cpi préférant regarder ailleurs, notamment vers l’Afrique. La légalité internationale, la plupart du temps, n’est maintenant opposée qu’aux nations faibles, les grandes puissances la foulant allègrement aux pieds dès que sont en jeu des intérêts qu’elles considèrent comme vitaux. Dans un tel contexte, l’Onu dont le rôle est de sauvegarder la paix entre nations grâce à la diplomatie multilatérale s’en trouve marginalisée ou paralysée. En vérité, aussi spectaculaire et condamnable soit-il, le terrorisme (islamiste) est-il plus dangereux pour la sécurité du monde que les interventions militaires de ces nations en roue libre qui se sont affranchies du droit international ?