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29 juillet 2025
par Madiambal Diagne
JE SOUTIENS L'ÉCOLE SAINTE JEANNE D'ARC
Nul n’a encore vu au Sénégal des parents de confession chrétienne choisir d’inscrire leurs enfants dans une école dont l’orientation religieuse islamique est affichée ostensiblement et y exiger des comportements singularisants pour leur progéniture
La question de l’interdiction du port du voile au sein de l’institution Sainte Jeanne d’Arc a suscité beaucoup de réactions et d’émois. Des réactions qui ne sont fondées pour la plupart que sur un rejet aveugle et le confort des idées toutes faites. Le ministère de l’Education nationale croit mettre un terme à cette polémique en reprochant à l’établissement concerné d’être auteur «d’actes discriminatoires d’ordre socio-culturel», avant d’indiquer la non-conformité d’une telle démarche à la Constitution du Sénégal qui garantit le respect de toutes les croyances.
Au demeurant, devrait-on se féliciter que le nouveau ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, veuille retourner aux fondamentaux du respect de la Constitution et de la loi républicaine. On ose ainsi espérer qu’il rétablira la légalité républicaine pour restaurer dans leurs droits constitutionnels les élèves, parents d’élèves et propriétaires des écoles du groupe scolaire Yavuz Selim, fermées depuis deux longues années, sur injonction de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan.
L’excuse de provocation
Une certaine opinion publique s’est plus ou moins émue que les responsables de l’institution d’enseignement privé catholique Sainte Jeanne d’Arc aient voulu interdire des comportements dans l’enceinte de leur établissement scolaire. D’aucuns ont voulu jeter la pierre sur les responsables de l’école, accusés de discrimination. On a même vu des gens parler de croisade anti-islamique. Or, l’attitude des élèves et des parents constitue purement et simplement une provocation à l’égard des responsables de l’école et même des autres élèves.
Quel est le responsable d’une école qui ne réagirait pas devant une situation où des élèves refusent de s’asseoir à côté d’autres, au motif qu’ils sont de sexe opposé ; les mêmes élèves qui refusent de se mêler à leurs camarades de classe dans les activités pédagogiques ou refusent de se faire suivre dans les rangs par des élèves de sexe opposé, ou même qui développent un communautarisme exclusif au sein de l’établissement, sur des bases confessionnelles et de pratiques religieuses ? Un chef d’établissement responsable, même dans une école publique, aurait exclu de tels élèves qui adopteraient des comportements et attitudes du genre. Il y a véritablement des actes et attitudes de provocation manifeste, autrement les parents effarouchés par l’attitude de l’école Sainte Jeanne d’Arc auraient inscrit leurs enfants dans une autre école où ils ne rencontreraient pas de difficultés à se vêtir à leur façon et où ils ne gêneraient personne par leurs comportements.
Quand on paie de sa poche pour choisir un modèle d’éducation pour son enfant, on peut voir ailleurs si ce modèle ne vous agrée plus. A la vérité, ces parents sont en train de mettre en péril la scolarité de leurs enfants, car on ne voit pas les responsables de l’école Sainte Jeanne d’Arc reculer, renoncer à faire régner l’ordre et la discipline au sein de leur établissement. Est-ce que le ministre de l’Education nationale va requérir la force publique pour introduire les élèves bannis en salle de classe ? On peut aussi considérer que le gouvernement a d’autres urgences que de s’engager dans un combat pareil.
S’imagine-t-on le tollé que provoquerait un élève inscrit à l’institution Mariama Niasse, dont l’obédience islamique est marquée et qui porterait à son cou une croix, ou une fille inscrite dans cette même école et qui refuserait de mettre le voile ? D’ailleurs, un certain irrédentisme islamique prescrit aux croyants qui craindraient d’altérer leurs pratiques ou us et coutumes religieuses de ne pas vivre au sein d’une communauté non musulmane à «moins que cette immersion dans la communauté non musulmane ne résulte d’une nécessité impérieuse». Que ceux qui voudraient faire mettre le voile à leurs filles dès le berceau les inscrivent dans des écoles qui s’en accommoderaient. Dieu sait qu’il en existe au Sénégal et à tous les coins de rue.
Cette affaire aura permis à certains milieux fondamentalistes de chercher à s’emparer d’un combat pour «instaurer une société et un modèle islamiste dans l’éducation». Cela ne saurait être acceptable. Dans tous les cas, nul n’a encore vu au Sénégal des parents de confession chrétienne choisir d’inscrire leurs enfants dans une école dont l’orientation religieuse islamique est affichée ostensiblement et y exiger des comportements singularisants pour leur progéniture. Du reste, qui peut accuser les écoles privées catholiques d’ostracisme contre les élèves de confession religieuse musulmane ? Aucune école privée catholique n’interdit par exemple aux élèves musulmans de pratiquer le jeûne, ou les inscrit de force à des cours de catéchèse.
Les autorités de l’Etat invoquent la légalité et le respect de la Constitution ? Soit ! Pourquoi diantre ne pas pousser la logique jusqu’à introduire l’enseignement en français, la langue officielle du Sénégal, dans des établissements d’enseignement de certaines villes religieuses musulmanes du Sénégal ? S’est-on aussi interrogé sur la «légalité constitutionnelle» d’ériger des écoles publiques exclusivement destinées à des filles ou des garçons, comme le sont par exemple l’institution Mariama Ba de Gorée ou le Prytanée militaire Charles Tchoréré de Saint-Louis ?
Cette affaire du port du voile à l’école Sainte Jeanne d’Arc a posé la question de la laïcité. Il convient en effet de chercher à comprendre le modèle sénégalais.
La laïcité positive de Senghor
Le modèle laïc prôné par l’Etat est à comprendre dans un prisme différent de ce qui est entendu par laïcité dans d’autres contrées. Le Sénégal a une histoire particulière avec une cohabitation entre religions traditionnelles, christianisme et islam. C’est un pays pour lequel le fait religieux a grandement joué dans la gouvernance des populations et modelé l’organisation sociale.
La logique de faire respecter toutes les confessions et d’assurer leur parfaite cohabitation a été un chantier sur lequel le Président Léopold Sédar Senghor a misé énormément pour trouver un modèle adéquat d’équilibre sans que nul ne soit lésé. A cet effet, un distinguo a rapidement été fait entre ce qui est entendu juridiquement par Etat laïc dans des pays comme la France, et d’éviter toute transposition d’un arsenal juridique à des réalités bien différentes.
La laïcité comme confinement de la religion dans la sphère privée n’a pas été l’option choisie. La religion était vue par le Président Senghor comme une part constituante de l’identité des citoyens sénégalais. Cette orientation d’une laïcité positive intégrant la foi à la vie publique est différente des formes appliquées ailleurs, avec une séparation nette de la religion et de l’Etat. L’Etat sénégalais se positionne en garant des libertés religieuses et du respect des confessions. Mieux, l’Etat du Sénégal ne s’interdit pas de construire ou réfectionner des cathédrales ou des mosquées ou autres lieux de cultes religieux. Il n’empêche que les critiques peuvent ne pas manquer dans un modèle où le religieux est accommodé par tout moyen.
L’Etat qui manœuvre avec le religieux est critiquable à bien des niveaux. Toutefois, dans un contexte où des traditions sont ancrées, se conformer à celles-ci dans les limites du raisonnable n’est que contribution positive à une meilleure vie commune. Le Président Abdou Diouf ne s’y trompait pas, lorsqu’interpellé sur les questions de libertés religieuses ; il précisait à propos du modèle laïc sénégalais : "La laïcité ne saurait être anti-religieuse : ce ne serait d’ailleurs pas une véritable laïcité, ce serait comme, hélas, dans certains pays, instituer l’athéisme comme religion d’Etat".
L’Etat sénégalais s’est toujours voulu un garant des libertés de culte dans une société plurielle. Le modèle tient bon, malgré les velléités de plusieurs milieux de pousser à un Sénégal mono-confessionnel, avec des cavaliers d’une foi pure qui contraindraient tout «ceddo». Il serait donc intéressant et bienvenu que tous les intervenants au débat sur l’institution Sainte Jeanne d’Arc fassent de même à la prochaine occasion qu’un quelconque groupe au Sénégal verrait ses libertés menacées. On a vu des populations empêcher la construction d’une église dans un quartier ou une localité. On a vu des fidèles chassés à coups de pierres au moment d’un office religieux.
Une lettre du Président Senghor au chef religieux Cheikh Ousmane Sountou Badji, sur le rôle de l’Etat comme garant de la laïcité sénégalaise, mérite d’être relue. «Comme vous le savez, le Sénégal est un Etat laïc, où les religions, s’exerçant librement, orientent leur activité vers l’entente, la solidarité et la fraternité entre ceux qui y adhèrent. Ainsi musulmans, catholiques, protestants et animistes travaillent sans entrave à la propagande de leur religion. C’est dire que la seule limite dans ce domaine, c’est la sûreté de l’Etat, parce que l’Etat assure la protection des droits de l’ensemble des citoyens. Et il le fait grâce aux institutions de la République, dont la nature, le statut et le fonctionnement sont déterminés par la Constitution. Lorsqu’un citoyen, quelle que soit sa condition, entreprend une action non autorisée aux termes de cette Constitution et accomplit ainsi des actes sans détenir, de par la Constitution, les qualités et prérogatives requises, il s’engage par-là dans une voie que les institutions de l’Etat ne peuvent tolérer. Il est alors de leur devoir d’y mettre un terme, conformément à la loi.»
L’éducation publique est à sauver
L’affaire Jeanne d’Arc doit pousser à une interrogation sérieuse sur le déclin de l’école publique. Nous n’avons de cesse de répéter cela dans ces colonnes, l’école publique sénégalaise est à sauver à tout prix. L’éducation nationale accessible à tous est le meilleur des leviers démocratiques, ascenseur social et outil de formation d’une Nation. Son déclin constaté année après année et la place de plus en plus grande prise par le privé dans un secteur aussi stratégique sont à corriger.
Loin de nous l’idée de refuser la contribution de l’éducation privée. Je continue moi-même d’investir dans ce créneau. Il semble toutefois plus judicieux que tous les Sénégalais puissent avoir une offre rigoureuse et crédible d’éducation publique. L’école de la République serait le meilleur endroit pour faire respecter les libertés de tous. La privatisation, quelle qu’elle soit, instaure ses règles et oriente son fonctionnement à partir de ses principes. Il est regrettable pour un pays comme le Sénégal, où la grande majorité des cadres et de l’élite sont les fruits de l’école publique, de voir son système d’éducation nationale à bout de souffle.
Eviter les extrêmes
Le respect de la différence et la tolérance sont des éléments majeurs sur lesquels la génération actuelle de Sénégalais devra veiller pour ne point compromettre le legs aux générations futures. Le débat public montre, sur les récentes questions, des positions de plus en plus radicales et un refus catégorique d’échanger de façon constructive. L’élection présidentielle de février 2019 a été une manifestation de cette impossibilité pour nos compatriotes d’échanger de façon sereine. Les insultes, invectives et le déni sont les armes favorites pour s’empêcher l’effort de réflexion, de confronter des idées ou de se voir contredire sur tous les débats. De tout bord, un refus catégorique de discuter et d’échanger est la chose la plus partagée.
La tentation de vouloir rendre le débat public homogène ou le marquer d’un sceau religieux se manifeste de plus en plus. Tout cherche à être expliqué à partir de sa conformité ou non à la religion de la majorité. Une telle tendance est amplifiée par un réseau d’associations religieuses et de prêcheurs se faisant les porteurs d’un sabre et d’un chapelet et se pensant libres de professer une morale publique. Ce sont des adversaires du modèle laïc sénégalais, auxquels il faudra prêter attention pour éviter tout péril. Les poussées pour censurer la créativité, orienter vers un penser «licite» voire conforme à une foi, ne sont que les prémisses de leur projet. Ces cavaliers de la «bonne vertu» se dressent sous nos yeux et tentent de s’ériger en censeurs d’opinions.
Dans un contexte d’une sous-région faisant face à une montée des extrémismes communautaires comme religieux, savoir raison garder s’impose. Il est venu le temps de dire à ces «champions des vertus» que leur morale n’est pas celle de tous, que leur foi n’est pas celle de tous, que la vérité sur terre est «un miroir tombé de la main de Dieu et qui s’est brisé» pour reprendre Rumi. A chacun son bout de miroir cassé, libre à lui d’en faire sa vérité ! Le Sénégal reste une République laïque, consacrant les libertés de tous. Le chrétien, le musulman, le juif, le «ceddo», l’athée y ont tous leur place et sont libres de s’y épanouir comme bon leur semble. Assurément, l’école Sainte Jeanne d’Arc est bien loin de constituer une menace pour la laïcité au Sénégal. On ne pourrait pas dire autant de nombreux autres lieux d’éducation et d’enseignement.
par Jean Pierre Corréa
RAMADAN, NOUS PRENONS DATTES
Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu - Si notre pays est propre, nickel chrome, il n’y a aucune raison que ses grâces ne nous mènent pas vers un vrai Yonnu Yokkuté
En théorie, nous devrions vivre dès ce mardi, 30 jours de bonheur, de félicité, de tranquillité, de partage et de fraternité. Nous qui aimons tant, au détour de chaque phrase, préciser que nous sommes un peuple musulman, allons donc traverser 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges… Quelle torture !
Mais avant tout, que Dieu durant ces jours où il est recommandé de s’emplir de sincérité et de sagesse, permette à quelques aventuriers incendiaires de retrouver raison et grandeur d’esprit, en ramenant cette désuète polémique des « foulards de Jeanne d’Arc » à de plus justes proportions, celles qui en fait ne concernent que quelques dizaines de jeunes filles sur deux ou trois milliers, lesquelles, si vraiment elles tiennent tant à vivre leur foi et leur scolarité en uniforme vert et blanc, peuvent le faire sans problèmes dans des établissements dédiés. On ne va pas foutre le feu à ce pays pour ça, alors que Yavuz Selim ou ce qui en reste est là pour les satisfaire.
J'ai la chance d'être né à Saint-Louis dans une ville où le cimetière abrite ensemble, catholiques et musulmans à Sor et d'être originaire de Ziguinchor où le même cimetière est la dernière demeure des catholiques et des musulmans...Je suis nostalgique d'une époque où le cardinal Thiandoum offrait à son ami Seydou Nourou tall le caravansérail qui appartenait au clergé, l'espace nécessaire pour y dresser cette belle Mosquée qui fait la fierté d'un Sénégal aujourd'hui amputé de ses élégances. Que ces 30 jours de sagesse permettent à ces boutefeux et partisans du zèle religieux de ne plus jouer avec des allumettes dans un pays qui sent un peu le gaz, tout de même.
Et puis surtout durant ces 30 jours, j’ai l’espoir que nous rencontrerons des hommes et des femmes qui ne se plaindront pas du jeûne, dans des bureaux climatisés, naviguant sur Facebook ou WatsApp, alors que le Prophète Lui, PSL, s’est affranchi de l’épreuve sous 50° ! Un peu de décence dans la complainte de l’affamé tout de même….
Nous allons profiter durant 30 jours de l’absence d’invectives entre politiciens, sans bagarres, sans injures, sans présomptions ni arrogances, avec des hommes politiques manifestant compassion et attentions pour les populations dont ils attendent les suffrages.
C’est aussi, si j’ai souvenance un mois de pardon et de rejet des injustices, et peut-être en plus la Grâce inspirera certains à sortir des kiffs du pouvoir, des ressentiments et des doutes qui autorisent parfois d’inconscients excès. Ces 30 jours pourraient habiter des consciences quelques fois désinvoltes et les inspirer à mieux considérer les risques possibles qu’il y aurait à perpétuer une décision judiciaire entachée de suspicion légitime. Suivez mon regard…
Ce sont aussi 30 jours durant lesquels nous serions bien inspirés de nous interroger sur les catastrophes en cascades qui s’abattent sur le Sénégal. Et de nous demander si dans l’émission des prières que l’on envoie à Dieu à longueur de prêches, d’émissions de radio, de chants religieux nocturnes et perturbant la mobilité et la quiétude des citoyens, d’évocation pour jurer, de tous les Saints Hommes de Dieu qui peuplent notre spiritualité, de nous demander donc pourquoi Dieu souvent ne nous entend pas. Y’a un problème de réception… Y’a un truc qui cloche…
Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu… Si notre pays est propre, nickel chrome, il n’y a aucune raison que Ses Grâces ne nous mènent pas vers un vrai Yonnu Yokkuté. Bon Ramadan…
ME AUGUSTIN SENGHOR SALUE L’AMELIORATION DE LA SITUATION FINANCIERE
Cette session a permis de relever une bonne amélioration de la santé financière de l’instance qui dispose dans ses livres d’un solde de trésorerie positif de 2,7 milliards de FCfa.
La Fédération sénégalaise de football a tenu, samedi dernier, son Assemblée générale ordinaire. Cette session a permis de relever une bonne amélioration de la santé financière de l’instance qui dispose dans ses livres d’un solde de trésorerie positif de 2,7 milliards de FCfa.
L’Assemblée générale ordinaire de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a réuni, samedi dernier, le monde du football. Elle a permis d’adopter les rapports d’activités et financiers pour l’exercice 2018. Ce conclave a permis de relever la bonne santé financière de l’instance dirigeante du football due à la Coupe du monde. Une situation que Me Augustin Senghor, président de la Fsf, a fortement magnifiée. « Nous avons connu une embellie financière en 2018 due à notre qualification à la Coupe du monde. Cela montre que le résultat sportif est détonateur du résultat financier. Nous avons su restaurer l’image de notre fédération et retrouver une certaine confiance des partenaires, grâce à nos efforts de bonne gestion qui nous ont permis de renforcer nos moyens et d’en faire une gestion rationnelle », a déclaré M. Senghor. Le rapport financier, lu par le président de la Commission Finances, Mame Adama Ndour, a fait ressortir que la Fifa a versé 5,719 milliards de FCfa à la Fsf. A cette somme sont venus s’ajouter 597 millions de la Caf, un virement de l’équipementier Puma (262 millions), la contribution des sponsors locaux (718 millions) plus les recettes des matches et autres produits (304 millions). Ce qui fait, selon M. Ndour, que l’exercice 2018 a enregistré 7,704 milliards de FCfa de produits, soit plus de trois fois que l’exercice 2017.
Toutefois, les charges de fonctionnement se sont chiffrées à 4,850 milliards de FCfa. Les primes de qualification au mondial (1,5 milliard de FCfa), les frais d’hôtels (903 millions de FCfa), les dépenses de participation aux compétitions des équipes nationales (525 millions de FCfa) et les subventions accordées aux ligues et clubs (765 millions de FCfa) se taillent la plus grosse part des dépenses. Au 31 décembre 2018, les comptes de la Fsf sont crédités d’un résultat positif net de 2,753 milliards de FCfa qui ne prennent pas en compte les actifs immobilisés évalués à près de 1,8 milliard. Me Senghor a salué la vitalité de l’exercice 2018 ; avec des progrès notés dans tous les domaines, dans les compétitions réservées aux jeunes et aux séniors. « L’année 2018 a été marquée par le retour du Sénégal en Coupe du monde.
L’objectif, c’est de ne plus rater cette compétition majeure. Nous avons aussi eu la chance de qualifier 75% de nos équipes à toutes les Can », a avancé Me Senghor. Désormais, a-t-il indiqué, la Fsf fera en sorte que sur une saison, les équipes A, U20 et U17 participent, au moins, à une Can et à une Coupe du monde, donc d’être présentes tout le temps et dans toutes les catégories. Mais aussi gagner des trophées ; même si, a-t-il reconnu, ces objectifs demandent beaucoup d’investissement et de travail. Me Senghor a, en outre, remercié le chef de l’Etat, Macky Sall, pour son soutien indéfectible, ainsi que le ministre des Sports, Matar Bâ, le gouvernement et tous ceux qui ont accompagné la fédération dans sa mission.
LE DG OUMAR DIALLO A TAMBACOUNDA POUR FELICITER SES HOMMES
Le directeur général des Douanes, Oumar Diallo, séjourne dans la région de Tambacounda pour féliciter ses hommes après les saisies importantes de cocaïne et de chanvre indien à Gouloumbou et à Gnégnétto.
A Gouloumbou et à Gnénétto, deux localités de la région de Tambacounda, la chaleur n’entrave point le travail des soldats de l’économie. En 10 jours, ils ont accompli plusieurs prouesses. La dernière en date est la saisie record de 72 kg de cocaïne évalués à plus de trois milliards de FCfa. 915 kg de chanvre indien de type « Brown », cachés dans un camion et estimés à 64 millions de FCfa, avaient également été saisis par les douaniers. Le directeur général des Douanes, Oumar Diallo, a salué, dimanche, le travail remarquable réalisé par le poste de Gouloumbou avec ces importantes saisies. Il a encouragé ses éléments à continuer d’emprunter la voie royale de l’excellence dans un pays qui a pris l’allée de l’émergence. Oumar Diallo a séjourné à Tambacounda dans le but de rencontrer les agents des postes de Gnénétto et de Gouloumbou qui, ces derniers jours, se sont bien distingués dans la lutte contre la fraude. Il a invité à une mutualisation des forces pour « faire face à des courants de fraude pernicieux ». Le directeur général des Douanes sénégalaises a indiqué que la « cocaïne venait de la Guinée-Bissau et partait pour le Mali en traversant le Sénégal par Tambacounda ». Il n’a pas manqué de mentionner le manque de moyens des postes de douane. Ainsi a-t-il remis les clés d’un véhicule pickup à l’antenne de Gouloumbou.
ROKHAYA FALL ET AÏSSATOU BA DÉMAQUILLENT LES PRÉJUGÉS
Elues respectivement Miss Mathématiques et Miss Sciences 2019, Aïssatou Bâ, de l’Institut Notre Dame du Liban, et Adja Rokhaya Fall, de la Maison d’éducation Mariama Bâ, partagent un idéal commun : l’amour des sciences et la lutte contre les préjugés
Aïssatou Bâ, élève à l’Institut Notre Dame du Liban, et Adja Rokhaya Fall, pensionnaire de la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée, rêvent de devenir des scientifiques de renom. Ces deux apprenantes ont été respectivement couronnées Miss Mathématiques et Miss Sciences du moyen-secondaire. Elles ont reçu leur couronne, jeudi dernier, à Dakar, en présence de leurs familles et des autorités académiques et universitaires. Cette année, ce concours a vu la participation de 65 établissements et un total de 227 candidates. Les lauréates ont été bardées de cadeaux sous le regard admiratif de la marraine de cette 8ème édition du concours Miss Maths/Miss Sciences, le Pr Seynabou Cissé Faye, chef du département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop. Un regard croisé jeté sur les deux élues renseigne qu’elles partagent en commun le désir de mettre fin à certains préjugés voulant faire des sciences un domaine impénétrable aux filles. Leur combat, c’est de démontrer le contraire et susciter l’émulation auprès de leurs camarades.
Aïssatou Bâ, la Miss Maths, est âgée de 13 ans et demi. Elle est élève en classe de 4ème à l’Institut Notre Dame du Liban. Quant à Adja Rokhaya Fall (17 ans), la Miss Sciences, elle est en Seconde S à Mariama Bâ de Gorée. Les lunettes de vue bien ajustées sur son petit visage, Aïssatou dégage, malgré son jeune âge, de la sérénité et beaucoup de détermination. Pour cette fille, considérer les sciences comme un domaine réservé aux garçons à l’école relève d’une utopie. « C’est juste des idées reçues qui découragent souvent les jeunes filles », soutient-elle. Pour Mlle Bâ, il s’agit d’aimer la matière pour pouvoir y exceller. Evoquant le succès qu’elle vient de connaître, Aïssatou lance à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de secret dans les études scientifiques. Selon elle, il suffit de consacrer beaucoup de temps dans les révisions. « Les sciences demandent beaucoup d’exercices », affirme-telle. La Miss Maths 2019 a démarré son cursus scolaire à l’école Mamadou et Bineta avant d’intégrer l’institut Notre Dame en 2018, à partir de la 5ème.
Se projetant déjà sur l’avenir, elle compte poursuivre, après le baccalauréat, des études en mathématiques et travailler plus tard dans l’entrepreneuriat. C’est cette même philosophie que l’on retrouve chez la Miss Sciences 2019, Adja Rokhaya Fall, élève en classe de Seconde S à la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée. Ravie d’être couronnée, Miss Sciences confie qu’à force de courage, d’abnégation, d’endurance et de confiance en soi, on peut parvenir au succès. Elle invite toutes les filles à épouser cette philosophie et à se départir des préjugés concernant les études scientifiques. « Rien n’est difficile pour les filles. Il suffit juste d’avoir de l’ambition et de l’amour. Il faut croire en soi même, se fixer des objectifs et se donner les moyens pour réussir, car il n’y a rien d’impossible », a-t-elle argumenté. Mlle Fall veut être une scientifique qui sera reconnue dans le monde, même si elle est consciente que le chemin est long pour y parvenir. Son rêve est de décrocher une qualification en géologie et travailler dans le pétrole et le gaz. « C’est à nous, Sénégalais, de gérer nos propres ressources pétrolières avec une expertise nationale bien formée dans le secteur », indique celle qui a été classée 2ème de son centre d’examen au Bfem 2018. Par ailleurs, Adja compte s’intéresser à la cybercriminalité. La Miss Sciences a fait son cycle primaire à Notre Dame du Liban où elle a obtenu son certificat de fin d’études élémentaires (Cfee).
Par Samba Oumar FALL
GLOIRE ET DÉBOIRES
Le sportif en général ou le footballeur en particulier reste un simple mortel - Nombreux sont ces sportifs à avoir surfé sur les cimes de la gloire pour ensuite tomber dans les affres des déboires, ruinés et aussi fauchés que des rats d’églises
Qui n’a pas fantasmé en entendant le salaire de Messi, Neymar, Ronaldo et, plus près de nous, de Sadio Mané, Gana Guèye et autres. Ces stars de la planète football sont devenues de véritables machines à gagner de l’argent.
Beaucoup d’entre eux sont pourtant issus de milieux défavorisés et, à force de persévérance, ont fini par gouter à la vie de luxe et à l’opulence grâce à une belle carrière, si bien que tout père de famille rêve aujourd’hui d’avoir un garçon qui deviendrait plus tard un Messi, Mbappé, Ronaldo, Hazard, Pogba ou encore Griezmann. Mais, malgré son talent parfois assimilable à de l’art, c’est selon la discipline, le sportif en général ou le footballeur en particulier reste un simple mortel. Il n’est pas épargné par les aléas de la vie. Nombreux sont ces sportifs à avoir surfé sur les cimes de la gloire pour ensuite tomber dans les affres des déboires, ruinés et aussi fauchés que des rats d’églises. D’aucuns ont brassé tellement de millions d’euros ou de milliards de francs Cfa pour être à l’abri du besoin et vivre heureux jusqu’à la fin de leurs jours, mais ont connu des désillusions financières au moment de raccrocher. Pour exemple, je m’arrêterai juste sur le cas de Mike Tyson qui, durant sa fulgurante carrière, a amassé plus de 150 milliards de francs Cfa.
Le célèbre boxeur américain, très adulé à l’époque, a dilapidé toute sa fortune à force de mener une vie à quatre vitesses. Bon nombre de footballeurs qui ont marqué leur génération, athlètes, basketteurs, ont connu cette situation et vu leurs économies parties en fumée. Les raisons de cette descente aux enfers sont nombreuses. Gaspillage, investissements hasardeux et divorces coûteux figurent en très bonne place. Mais, leur train de vie dispendieux n’explique pas tout. Certains, obsédés par leur image et leur fortune au point de ne pas pouvoir gérer eux-mêmes leur patrimoine, sont victimes de la mauvaise influence d’agents véreux et de conseillers peu scrupuleux, des escrocs qui mûrissent très bien leurs coups pour les plumer. Parfois, c’est leur entourage vénal qui n’hésite pas à se servir avec leurs deux mains.
A l’arrivée, le réveil est très brutal. Les revenus faramineux des sportifs de très haut niveau, s’ils sont bien gérés, auraient pu leur permettre de mener une vie pleine jusqu’à la fin de leurs jours. Cependant, on a beau être prévisible, on ne saura jamais quand surviendra un escroc pour tout faire tomber comme château de cartes. Ces derniers jours, Ferdinand Coly a défrayé la chronique en criant tout haut sa volonté de renoncer à sa nationalité sénégalaise. L’ancien capitaine de l’équipe nationale, dépité par une histoire d’escroquerie dont il est victime et portant sur un business à propos d’usine de produits halieutiques, n’exclut pas de rendre son passeport et tous les documents nécessaires. L’ancien footballeur qui voulait juste investir dans son pays et fructifier ses économies affirme pourtant n’avoir pas fait faillite, mais regrette la tournure qu’a prise cette affaire. Mais ce que semble oublier Ferdinand, c’est qu’un Sénégalais reste un Sénégalais ; même s’il renie sa nationalité pour devenir Français, Gambien, Turc, Mexicain ou encore Suisse.
Le sang sénégalais coulera toujours dans ses veines. Souvent, certaines personnes sont en proie à une déception ou à un échec et sont vouées à tout abandonner. Mais en toute chose, la persévérance peut constituer une clé pour succès et peut aider pour dépasser un obstacle qui se dresse sur notre chemin. Et comme le dit si bien le philosophe allemand, Friedrich Nietzche, « ce qui ne te tue pas te rend plus fort ».
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
POUR LA RÉHABILITATION DU "GÉNIE EN HERBE"
Bien plus qu’un jeu, ce programme télé n’aurait jamais du disparaître du petit écran de notre Sénégal à la quête d’exemple et d’identité à offrir aux plus jeunes
Je reviens de Mbour, drapé de mon écharpe de parrain des finales de « génies en herbe » des écoles du département de la petite côte.
Si j’en parle aujourd’hui, ce n’est certainement pas par pour l’honneur qui m’est fait, mais plutôt pour les enseignements d’une saine émulation des enfants.
Bien plus qu’un jeu, ce programme télé n’aurait jamais du disparaître du petit écran de notre Sénégal à la quête d’exemple et d’identité à offrir aux plus jeunes.
C’est le cas de le dire, et ce n’est vraiment pas pour ma pomme que j’en fais des tonnes ce matin.
Je suis allé à Mbour, j’ai vu des génies pas seulement en herbes, déjà de vrais et j’ai été conquis par la passion de ces jeunes gens pour le savoir, pour la saine compétition.
Et comment ne pas se prendre d’affection pour cette frange jeune, avenir de la nation qui a décidé de bannir la promotion par le système qu’on appelle ici LMD « Lutte, musique, Danse ». Ils se sont fixés pour objectif de vie, de décrocher l’autre LMD, au minimum la Licence, et tant qu’ils pourront, de pousser les limites de l’acquisition du savoir au Master, au Doctorat, voire bien plus. Il n’y a que ca, de vrai : le savoir !
Je me surprends à constater avec tous les esprits doués de raisons que la compétition nationale « Génies en herbe » a donc existé au Sénégal dans un passé pas très lointain.
Du génie, on en a découvert en son temps et confirmé par la suite.
On ne présente plus Felwine Sarr, Barthelemy Faye s’est depuis imposé comme l’expert du continent noir au sein du prestigieux cabinet américain d’avocats d’affaires Cleary- Gottlieb à Paris, Ibrahima Kane a fait Polytechnique Ponts et chaussées et est depuis peu, nouveau Directeur général de Air Sénégal international, Elimane fait aujourd’hui référence dans le pays en matière d’évaluation de politique publique et de bonne gouvernance, il est chez Oxfam. Le génie trouvera certainement un allié en Souleymane, Niang celui là : passé depuis peu Directeur de l’info et de la stratégie du 1er groupe de presse du pays, GFM. Souleymane, était aussi génie tout court du prytanée, confirmé depuis.
J’en oublierais presque Mamadou, Xavier, Thomas, Alassane, Ngor, Pape Mbar, Ndofféne, l’autre Ibrahima, Cissé celui-là, Marianne, Raby de Mariama Ba, Cyprien, Bruno, Khayoba, Cheikh, Moussa, Mounirou, Yérim, Mayoro, Ass et j’en passe.
On aura juste une pensée émue pour Babacar, qui nous a brutalement quitté paraît-il, un matin d’avril 2014.
Du beau monde, en effet
L’inénarrable Martin Faye, précurseur et présentateur de l’émission confiait ses états d’âmes dans une émission diffusée en janvier 2017 sur la RTS que l’’émission s’est arrêtée à la télévision pour une histoire de « buzzer ». Plus exactement, parce que le matériel électronique, notamment les Buzzer avaient été mal stockés d’une année à l’autre et bonjour les dégâts.
On aurait dit, du sabotage parce que depuis d’autres génies font le buzz sur les plateaux télés. Les génies de l’autre LMD Lutte_Musique_Danse.
J’en supplierais presque tout cet aéropage de personnalités de voler au secours du « Génie » qui sommeille en nos enfants pour réhabiliter cette belle émission.
J’en connais ici des septuagénaires, des sexta, des quinqua et mêmes des quadras précoces qui n’ont jamais raté un seul numéro de la déjà mythique Emission « question pour champion » qui est aussi fondateur du génie français à la télé.
Depuis, sur les chaines de télévision française, le divertissement a fait irruption, mais question pour un champion est toujours là et avec un succès jamais démenti depuis 31 saisons maintenant.
Manifestement, c’est ca que nous ne savons pas faire ici : Jouer utilement. Ou plutôt, éviter que le futile n’envahisse notre espace et ne phagocyte ce qui doit rester utile et sérieux.
J’ai vu Mbour, le faire et tenir bon. Sans le sous et sans les moyens.
C’est un espoir que Génies en herbe existe encore ici par le génie de l’inspecteur d’académie Sakho et sa team, de tous les inspecteurs du départements, par la mobilisation des maigres sous du parrain, par l’énergie et de l’entregent de la marraine qui a aussi dépensé sans compter, la détermination du personnel enseignant, tous.
Et surtout des élèves, motivés comme jamais.
Nous sommes promis de réhabiliter le « génie en herbe », nous tiendrons parole.
Désolé mais je suis tenté par un peu de chauvinisme provincial pour reprendre ce hastag #Mbour GuedjMaVille, #MbourMaFierté.
Le parrain est très fier de vous et surtout honoré d’avoir été des vôtres pour que ne meurent jamais les génies en devenir.
Par Seydou KA
«L’INSOUTENABLE» CONCENTRATION DE LA RICHESSE
si l’idéologie capitaliste est consubstantiellement liée à l’idée de Progrès, il est clair maintenant que celui-ci est condamné à se conjuguer avec la vieillesse du monde et la rareté des ressources
Joignant l’acte à la parole, le haut dirigeant a renoncé, à cette occasion, à sa retraite chapeau et son indemnité de non-concurrence évaluée à 28 millions d’euros, ne conservant que son salaire de 2,8 millions d’euros. Venant d’un dirigeant d’une multinationale présente dans 120 pays (24,68 millions de chiffre d’affaires en 2017), ce geste a de quoi surprendre, tant l’actualité de ces dernières années nous a habitué à des parachutes dorés qui ont choqué l’opinion, dans un contexte de crise économique et financière mondiale.
Plus surprenant encore, l’aveu de lucidité de M. Faber, selon qui, les décennies de croissance économique auront épuisé les ressources de la planète avant d’étancher notre soif de posséder, notre modèle de production-consommation nous ayant entraînés dans « une économie de l’avoir plutôt que de l’être ». Cette critique du capitalisme n’est pas une nouveauté en soi. En effet, la répartition des richesses est l’une des questions les plus vives et les plus débattues de notre époque. Jusque-là le débat a oscillé entre deux extrêmes : la ligne marxiste qui soutient que la dynamique de l’accumulation du capital privé conduit inévitablement à une concentration toujours plus forte de la richesse et du pouvoir entre quelques mains ; et celle de Simon Kuznets pour qui les forces équilibrantes de la croissance, de la concurrence et du progrès technique conduisent spontanément à la réduction des inégalités et à une harmonieuse stabilisation dans les phases avancées du développement capitaliste, quelles que soient les politiques suivies ou les caractéristiques du pays, puis à se stabiliser à un niveau acceptable. Un vieux débat que l’économiste français Thomas Piketty résume dans son ouvrage devenu un best seller (« Le Capital au XXIe siècle », Seuil, 2013), à travers cette formule lapidaire : « de l’apocalypse au compte de fées ».
Si durant les « Tente Glorieuse », les conclusions optimistes de Kuznets ne souffraient d’aucune contestation, tant la croissance était perçue comme « une vague montante qui porte tous les bateaux », l’idée d’une croissance qui serait naturellement « équilibrée » à long terme est de plus en plus contestée et contestable. Même sous nos tropiques, l’idée d’une croissance « appauvrissante » n’est plus un tabou dans la bouche des économistes. Dans sa volumineuse enquête (près de 1000 pages), fruit de quinze ans de recherches et parcourant trois siècles et plus de vingt pays, Piketty montre la « contradiction centrale du capitalisme ».
Autrement dit, si l’évolution dynamique d’une économie de marché et de propriété privée, laissée à elle-même, contient en son sein « des forces de convergence importantes », liées notamment à la diffusion des connaissances et des qualifications, elle inclut en même temps « des forces de divergence puissantes », et potentiellement menaçantes pour nos sociétés démocratiques et les valeurs de justice sociale sur lesquelles elles se fondent. Selon Piketty, la principale force déstabilisatrice est liée au fait que le taux de rendement privé du capital peut être « fortement et durablement » plus élevé que le taux de croissance du revenu de la production. Cette inégalité implique que les patrimoines issus du passé se recapitalisent plus vite que le rythme de progression de la production et des salaires.
Ainsi, depuis les années 1970, les inégalités sont « fortement reparties à la hausse dans les pays riches, notamment aux Etats-Unis ». Au fond, rien de nouveau depuis Marx. L’entrepreneur tend inévitablement à se transformer en rentier, et à dominer de plus en plus fortement ceux qui ne possèdent que leur travail. Et une fois constitué, le capital se reproduit tout seul, plus vite que ne s’accroît la production dans un processus où le passé « dévore » l’avenir.
Le problème, c’est que si l’idéologie capitaliste est consubstantiellement liée à l’idée de Progrès, il est clair maintenant que celui-ci est condamné à se conjuguer avec la vieillesse du monde et la rareté des ressources. Si la Terre est devenue trop petite pour le Progrès, elle l’est également pour le profit à court terme. C’est ce que pointe le Pdg de Danone lorsqu’il affirme qu’il n’y aura plus d’économie de marché sans justice sociale, que c’est le seul enjeu légitime de la mondialisation. La vraie question, c’est : le capitalisme est il capable de se réinventer et de dépasser ses propres contradictions ?
«POURQUOI HOROYA N'A PAS ACCEPTE L'OFFRE DE SADIO MANE»
Khadim Ndiaye a subi une grave blessure, fracture tibia-péroné, en Ligue des champions. Il suit son traitement à Rabat, au Maroc. Il s’est entretenu au téléphone avec Seneweb.
Au menu : les messages de soutien, sa convalescence, la suite de sa carrière, l’équipe nationale, Aliou Cissé…
Vous avez été victime d’une double fracture tibia-péroné, il y a quelques semaines. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Je me sens bien. Ma blessure évolue positivement. J’arrive à plier mon genou et je vais entamer ma première phase de rééducation dans moins de 10 jours (l’entretien a eu lieu lundi 29 avril). Le président d’Horoya a casqué fort pour mon traitement
Les messages de soutien ont afflué juste après votre blessure. Comment avez vous accueilli ces marques d’attention ?
C’était un sentiment étrange. Je ne savais pas que j’étais si important aux yeux des gens
Quels sont les premiers appels que vous avez reçus ?
Saër Seck (président de la Ligue pro, Ndlr) et Abdoulaye Sow (deuxième vice-président de la Fédé, Ndlr) sont les premiers à m’appeler. Je ne savais pas que Saër avait mon numéro. Je ne dis pas que les autres ne m’ont pas appelé. Ils m’ont tous appelé et j’étais ravi.
Sadio Mané a voulu vous évacuer en Angleterre. C’était fort quand même…
vous savez en équipe nationale, Aliou Cissé a réussi à bâtir une famille. On est tous les mêmes. Ce n’était pas seulement Sadio. Gana, Kouyaté, Mbaye Niang, Salif… ont tous appelé pour essayer de faire quelque chose afin que je retrouve le terrain au plus vite
Pourquoi vous n’avez pas été évacué en Angleterre ?
Horoya est un grand club. Le geste de Sadio est certes noble, mais le président du club, Antonio Souaré, ne pouvait pas l’accepter. Ç’aurait peut-être fait désordre. Il a déployé les grands moyens pour tenir son rang. Il m’a fait évacuer au Maroc pour les premiers soins.
«Après ma carrière, le club va m’accompagner à passer mes diplômes d’entraîneur à l’étranger et je serai salarié à vie à Horaya AC.»
Dans la foulée de votre blessure, vous avez prolongé de trois ans à Horoya. C’était prévu, ce renouvellement de bail ?
Si j’ai signé un nouveau contrat de trois ans, c’est parce que j’ai été performant avec Horaya AC, notamment en Coupe d’Afrique. L’institution a jugé que je pouvais être utile dès mon retour à la compétition et a prolongé mon bail. Ce n’est pas une récompense. La récompense viendra après la fin de mon contrat.
On parle d’un contrat à vie. Parlez-nous de cette offre ?
Après ma carrière, le club va m’accompagner à passer mes diplômes d’entraîneur à l’étranger et je serai salarié à vie à Horaya AC
Donc cette blessure est un mal pour un bien.
On peut le dire. Cette blessure est temporaire, mais ma récompense sera éternelle. Ça me donne des garanties sur mon avenir. En outre on vous considère comme un trait d’union entre le Sénégal et la Guinée… Une relation est née entre la Guinée et moi. Le président du club m’a confié que je pouvais servir de trait d’union entre le Sénégal et la Guinée. Je suis fier d’être sénégalais. Mais ce pays m’a merveilleusement adopté
Parlons de la sélection. Depuis le Mondial, Aliou Cissé ne vous appelle plus. Que se passe-t-il ?
C’est le choix de l’entraineur. Il a jugé qu’il y a meilleur que moi, je l’accepte totalement. Quand il me prenait, d’autres étaient sur la touche. C’est la règle du sport, je ne suis pas du genre à tirer sur le sélectionneur quand je ne figure pas sur la liste. L’important c’est l’équipe
Vous avez de bons rapports avec Aliou Cissé ?
Nous avons de bons rapports professionnels et amicaux. On se respecte et il m’a récemment appelé pour prendre de mes nouvelles.
«Cette coupe doit être celle du Sénégal. On a accumulé de l’expérience avec la Can2015 et l’élimination de la dernière Can, on doit se bonifier pour revenir avec le trophée.»
Quelles sont les chances du Sénégal à la Can-2019 ?
Je ne veux pas qu’on parle de chance ou de quoi que ce soit. Si on parle de chance ou autre chose c’est parce qu’on prépare des excuses. Cette coupe doit être celle du Sénégal. On a accumulé de l’expérience avec la Can-2015 et l’élimination de la dernière Can, on doit se bonifier pour revenir avec le trophée
Algérie, Tanzanie et Kenya : le groupe du Sénégal vous paraît-il jouable ?
Le tirage au sort m’a rassuré. Après ça peut se retourner contre nous. Mais les expériences amères de 2015 et 2017 vont nous aider à éviter les mauvaises surprises. Il faudra prendre match après match et on accueillera la coupe à l’AIBD inchallah. Nous qui ne serons pas à la CAN, nous serons les premiers à pousser l’équipe à la victoire finale.
Pour finir, votre club de cœur Linguère traverse une saison difficile et le torchon brule entre Amara Traoré et les supporters. Quel est votre sentiment ?
Ça me touche vraiment et c’est déplorable. C’est un club qui m’a révélé et je suis de très près ses performances. Mais il faut souligner qu’Amara ne peut pas tout faire. Il faut que la population l’aide pour améliorer le quotidien du club pour que la Linguère se sauve. Le maintien est jouable et pour y arriver, il faut l’union sacrée
LE PATRONAT EN COLERE CONTRE LE DG DES DOUANES
Le 30 avril dernier, par une simple note de service référencée 01660 Dgg/Drci/Brd/MD, le directeur général des Douanes, l’Ige Oumar Diallo, procédait à la levée « de domiciliation du dédouanement de certains produits ».
Par cette décision, les bureaux de douane de Karang, Keur-Ayip, Rosso, Kidira, Moussala, Ziguinchor et Vélingara ont désormais compétence pour dédouaner certains produits qui qui avaient jusqu’ici comme zone de dédouanement Dakar. « Une décision qui constitue une incitation à la fraude massive » selon le Patronat qui a du mal à cacher sa colère. Il compte battre le rappel des troupes entre ce lundi et mardi pour interpeller directement le Gouvernement (notamment les ministres de l’Economie, des Finances et le président de la République) pour qu’une telle décision jugée « impopulaire » de M. Oumar Diallo soit purement et simplement supprimée. Autrement dit, en lieu et place de « Fast Track », le Dg des Douanes s’est mis à la mode « bombe à retardement » de notre économie !
C’est simple. Désormais, plus précisément depuis le 30 avril dernier, tous les produits comme les véhicules, la farine de blé, le concentré de tomate, le poivre, les piles électriques, les cahiers scolaires et les pesticides peuvent être désormais dédouanés au niveau des postes frontaliers douaniers comme Karang, Keur-Ayip, Rosso, Kidira, Moussala, Ziguinchor et vélingara. Une décision jugée « impopulaire », « bête » et « inopportune » par le patronat national qui s’étonne d’ailleurs d’un tel geste du Dg des Douanes. En effet, l’Ige Oumar Diallo a attendu que l’ancien ministre de l’Economie, Amadou Ba, qui avait bloqué une première décision prise en ce sens il y a quelques mois, quitte le ministère pour remettre au goût du jour sa mesure. Profitant donc du fait que les deux nouveaux ministres désormais en charge de notre économie, en l’occurrence Amadou Hott pour l’Economie et Abdoulaye Daouda Diallo aux manettes des Finances et du Budget, étaient en train de s’installer, Oumar Diallo a appliqué sa mesure synonyme de coup de poignard porté à l’économie nationale. Une mesure qui sera une très grosse aubaine pour les fraudeurs. Lesquels pourront inonder le marché national de leurs produits frauduleux à partir des ports de Banjul, de Nouakchott, de Bissau. Sans compter, pourquoi pas ?, faire entrer des armes au niveau de notre frontière avec le Mali. « Pourquoi avoir attendu le départ de Amadou Ba pour ressortir une telle mesure qui risque d’impacter négativement les recettes douanières au point d’amener l’Etat à avoir des difficultés pour payer les salaires des fonctionnaires ? » s’interroge un membre éminent du patronat.
Une menace sur l’industrie du blé…
Le premier secteur qui pourrait connaître de sérieuses difficultés sera l’industrie de farine blé. En clair, selon notre source, les 7 grandes minoteries que sont les Grands Moulins de Dakar, FKS, Sédima de Babacar Ngom, NMA Sanders et Moulins Sentenac de Ahmet Amar ainsi que Olam Sénégal pourraient fermer si la décision du Dg Oumar Diallo est maintenue. « Quand tu ouvres les frontières, la grande fraude va s’installer systématiquement au niveau des villes comme Touba, Kaolack, Ziguinchor et de Diourbel. Parce qu’en se présentant aux frontières ci-dessus, les fraudeurs n’auront pas de documents bancaires à présenter. Leur astuce consistera à fractionner leurs marchandises qu’ils feront venir de Rosso, de Banjul, du Mali par des camions de 10 à 20 tonnes pour les orienter vers ces postes frontaliers alors qu’auparavant, pour ces mêmes produits, ils avaient l’obligation de venir jusqu’à Dakar parce qu’ils étaient escortés par les services de douanes. Là où les bureaux de douane du Port de Dakar demandaient des documents bancaires pour éviter le rapatriement des devises, ils n’auront plus besoin de le faire à ces postes frontaliers. Ces fraudeurs ne vont plus travailler avec le Port de Dakar. Ils vont s’orienter vers les ports de Banjul et Nouakchott et le territoire malien » explique notre source. Cette dernière indique qu’au niveau de l’administration des douanes, des officiers sous l’anonymat dénoncent vivement cette mesure de leur Dg Oumar Diallo. « On ne voit pas une surcharge de travail au niveau du port qui serait telle qu’Oumar Diallo puisse prendre une telle décision. En outre au moment où le Port de Dakar fait un à 2 milliards de recettes par jour, on n’a pas besoin de recettes frontalières parce que les douaniers travaillent jour et nuit pour des recettes douanières qui atteignent environ 800 milliards de frs par an. Ils n’ont pas besoin d’aller chercher des recettes ailleurs, si on laisse les services de douanes du port travailler comme ils le faisaient avant » souligne notre interlocuteur. Dans ces conditions, permettre à la farine d’entrer par la frontière, c’est carrément faire peser une menace énorme sur les minoteries nationales qui se battent pour survivre. La décision ouvrant la possibilité de faire dédouaner la farine de blé au niveau de certains postes frontières va sonner le glas pour ces industries :
… Sur les concessionnaires de véhicules et sur le port de Dakar
Après le démantèlement de notre industrie textile à cause de la fraude sauvage, ce sont à présent les industries de la farine et les concessionnaires automobiles qui sont menacés de fermeture. Si à partir du 30 avril, il est possible de dédouaner à partir des frontières les véhicules, des concessionnaires, compagnies de navigation et transitaires comme MST, la Sénégalaise de l’Automobile, Cfao Motors, SDvBolloré, Maersk Lines… risquent de fermer boutique parce que les gens n’auront plus besoin de venir jusqu’à Dakar pour dédouaner leurs véhicules. En outre, s’agissant d’un produit très sensible comme le poivre, les importateurs payaient jusqu’à 20 millions de frs pour dédouaner un container. Des frais de douane qui risquent de chuter jusqu’à …2 millions de frs aux frontières. Ne parlons des cahiers scolaires. Si une grande unité industrielle comme la SIPS n’a pas pu résister à l’importation sauvage de ces articles pour écoliers, le peu d’unités qui s’activent encore dans ce domaine vont carrément mettre la clé sous le paillasson. Last but not least, la menace d’un Sénégal envahi par toutes sortes d’armes venant d’un pays comme le Mali, qui a fini d’être accaparé par les groupes terroristes, va s’accentuer pour notre pays. Une chose est sûre : le niveau de trafic du port de Dakar va ressentir durement les effets de la décision prise par le Dg des douanes le 30 avril dernier. Bref, la situation créée par cette mesure est jugée suffisamment inquiétante pour que le patronat sonne la grande mobilisation. D’ici demain mardi, il compte saisir le président de la République et les ministres de l’Economie et des Finances pour que cette mesure « impopulaire » de Oumar Diallo soit rapportée purement et simplement. « « Cette mesure est impopulaire. On risque d’inonder notre pays de marchandises frauduleuses venant de la Mauritanie, du Mali et de la Gambie.
Le patronat et secteurs affiliés vont se réunir entre ce lundi et ce mardi pour faire face et surtout pour pousser les hautes autorités à détruire cette note impopulaire. Au moment où on demande la dématérialisation du système Gaïndé, on ouvre la fraude aux frontières ! Oumar Diallo n’est pas en mode Fast track, mais en mode « bombe à retardement. Cette note est en contradiction avec la phase 2 du PSE qui met l’accent sur l’industrialisation et la création d’emplois. Or, les fraudeurs ne créent pas d’emplois. Aujourd’hui des Sénégalais comme Babacar Ngom de la Sédima, Ameth Amar de NMA et les Moulins Sentenac,… des concessionnaires de véhicules, des transitaires, des industriels, bref des pans entiers de notre économie créateurs d’emplois risquent de disparaître. Le patronat fera face à Oumar Diallo qui ne cherche qu’à détruire notre économie » concluent nos interlocuteurs.