SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
31 juillet 2025
LE TROISIEME AGE FAIT DE LA RESISTANCE
Malgré les ravages du temps et une santé très souvent chancelante, les personnes âgées s’échinent à accomplir le quatrième pilier de l’islam, le jeûne du ramadan, quelquefois à leurs risques et périls. Mais, c’est la foi qui les guide
La scène est empreinte de tendresse. Refusant de céder aux supplications d’Amadou, son fils aîné, aujourd’hui âgé de 64 ans, Mame Salimata, 23 ans de plus que lui, se blottit dans son lit et demande avec insistance à sa prévenante descendance, amusée et émue, si le croissant lunaire est apparu au Sénégal. « Je jeûne depuis l’âge de 10 ans, ce n’est pas aujourd’hui que je vais m’affranchir de cette obligation alors que l’ange de la mort frappe à ma porte », assuret-elle, la bouche « dépeuplée » de ses dents. Son fils n’arrive pas à la convaincre de renoncer au jeûne, cette année, pour ne pas compromettre sa délicate santé. Mais, la mamie ne veut rien entendre. Mieux, elle nargue la commission de concertation sur le croissant lunaire et observe le ramadan dès le lundi, officiellement entamé au Sénégal un jour après. « On n’y peut rien. Depuis deux ans, je la supplie de ne pas jeûner, mais elle refuse. Je me suis même proposé de nourrir, pour son compte, une personne démunie à titre de compensation comme il est permis par la religion dans certains cas. Je n’ai pas l’impression qu’elle en souffre, mais c’est contraire aux prescriptions de son gériatre », confie Amadou à la fois inquiet et fier de sa téméraire mère.
De retour chez elle le lendemain pour voir comment elle s’y prend, nous avons trouvé Mame Salimata en train d’écouter la voix sépulcrale du « nécrologue » de « Radio Sénégal ». Elle conversait avec sa petite descendance, tantôt grognonne tantôt comique, distillant de la joie autour d’elle malgré l’angoisse qu’elle suscite. « Mon défunt époux, le père d’Amadou, jusqu’à sa mort à l’âge de 91 ans, a toujours jeûné sous la chaleur étouffante du Fouta Toro. Je ne veux pas faire moins que lui ». La mémé ne veut pas de compromis ! Elle aime l’ambiance du ramadan ! Contrairement au défunt mari de Mame Salimata, Aliou trouve, chaque année, le moyen de ne pas observer le ramadan au Fouta grâce à ses enfants. Ces derniers, n’ayant pas réussi à le convaincre de se soustraire du quatrième pilier de l’Islam à cause de son âge avancé, le pousse à l’accomplir à Dakar pour lui épargner la chaleur suffocante de leur terre d’origine. Pape Fall, lui, ne se rappelle plus la première fois qu’il a jeûné. Il se souvient juste qu’il était encore un môme plein d’entrain. Et depuis, le septuagénaire ne s’est jamais « dérobé » durant le mois de ramadan, jeûnant même en dehors de cette séquence de grande ferveur. Devant sa quincaillerie au populeux quartier de Grand Dakar, il discute avec deux de ses fils qui en sont les gestionnaires. Pa Fall, comme on l’appelle affectueusement ici, attend toujours le mois béni de ramadan avec enthousiasme
Jeûner à Dakar
« Si Dieu me donne longue vie et une bonne santé, je vais jeûner. Mon souhait est de suivre le chemin recommandé par Allah jusqu’à mon dernier souffle », confie-t-il. Dès ce mardi, Pape Fall entame un mois de diète. Trente jours de privations qui, en plus de le rapprocher de son Seigneur, lui permettraient de garder la forme. « Le jeûne est bon pour la santé. Quand je ne pourrais plus l’accomplir, j’arrêterai. Mais, pour le moment, je sens que j’en ai les moyens », assure-t-il, non sans indiquer qu’il est plus facile pour une personne âgée de jeûner à Dakar que dans les autres régions du Sénégal. Dans la capitale sénégalaise, le thermomètre est plus clément. Dans son Baol natal où la chaleur est accablante, le ramadan aurait été plus pénible pour les âmes de son âge, malgré une foi inébranlable à l’Islam et aux vertus du jeûne. Dior Sall, trouvée non loin de la quincaillerie du vieux Fall, fait, elle aussi, de la résistance. Elle continue toujours d’observer le ramadan, malgré le poids de l’âge et les rides profondes de son visage. Cette année, elle compte encore s’y mettre mais, avoue-t-elle, « j’ai, depuis quelques années, du mal à jeûner tout le mois ». A cause d’une santé fragile, elle s’y prend de manière plus prudente, ne se privant de nourriture que quand son corps le lui permet. Un peu plus vieux que Dior Sall, Modou Guèye, ancien sportif, confortablement assis sous un arbre feuillu, garde toujours la forme malgré ses 83 berges. Mais, depuis, sept ans, il y va mollo pour se préserver. « J’ai décidé d’alterner les jours de jeûne pour ne pas courir des risques inutiles. Je jeûne, à peu près, 15 jours. Et le soir, je bois beaucoup d’eau conformément aux recommandations de mon médecin. ». Ne dit-on pas que le Seigneur est miséricordieux ?
OUMAR SALL, IMAM DE LA GRANDE MOSQUEE DE L’UCAD «Le système de compensation est applicable aux personnes âgées»
« L’islam a prescrit le jeûne à tout musulman majeur qui en a la force, bien portant et qui n’est pas en voyage ou indisposé pour des raisons légitimes et naturelles. Les dispositions applicables aux malades sont pratiquement les mêmes qui s’imposent aux personnes âgées », a déclaré Oumar Sall, imam de la grande mosquée de l’Ucad. Selon lui, il y a les maladies curables et incurables. « Pour le cas des affections curables, le malade n’est pas tenu de jeûner. Il s’y emploiera quand il recouvrera sa santé en s’abstenant le nombre de jours équivalents plus tard. Toutefois, si la personne est atteinte d’une maladie incurable qui l’empêche d’observer le ramadan, elle devra, à titre de compensation, nourrir un pauvre au moment de la rupture pour chaque jour non jeûné. Si le malade ne dispose pas de moyens lui permettant de s’en acquitter, il est déchargé de cette obligation. Dieu n’accable pas ses créatures de fardeau qu’elles ne peuvent pas supporter. Les personnes âgées sont soumises aux mêmes prescriptions », a clarifié imam Sall. Il a aussi précisé que « dans l’incapacité de jeûner pour cause de vieillesse, les personnes âgées devront assurer la nourriture d’un indigent chaque jour au moment de la rupture (soit l’équivalent de trois repas par jour pendant tout le mois de ramadan) si elles disposent de ressources. Le système de compensation leur est applicable ».
DR MAGUETTE DIENG, CHEF DU BUREAU PERSONNES AGEES AU MINISTERE DE LA SANTE ; «Il peut y avoir des complications pour certains»
Les personnes âgées désirant observer le jeûne doivent recueillir l’avis d’un médecin. C’est le conseil du Dr Maguette Dieng, chef du bureau Personnes âgées
Les personnes âgées, qui sont « vigoureuses » et en « très bonne santé » peuvent observer le jeûne, souligne le Dr Maguette Dieng, chef du bureau Personnes âgées au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Elle conseille, toutefois, à ces personnes du troisième âge de se rapprocher, à chaque fois, d’un médecin pour voir si elles n’ont pas d’anémie ou ne présentent pas de signes pouvant nuire à leur santé. Pour elle, le jeûne a un effet psychologique dans le psychisme du musulman. Il a aussi un « effet positif » pour une personne âgée qui jouit toujours de ses capacités physiques. Par contre, celles qui sont « fragiles » ou qui sont à un stade de « vieillissement, qui a une altération sur leurs réserves fonctionnelles », ne doivent plus jeûner. D’après ce médecin généraliste, capacité en gériatrie, ces personnes manifestent déjà des signes cliniques à cause de la réduction de leurs réserves fonctionnelles. « Si cette personne jeûne, il y aura d’autres diminutions de réserves. Cela peut causer la fragilité complète ou une décompensation pouvant entraîner des complications », précise Mme Dieng. Elle les exhorte également à éviter la déshydratation au moment de la rupture. « Il faut qu’elles boivent beaucoup d’eau, au minimum 1,5 à 2 litres au moment de la rupture jusqu’au petit matin », recommande-t-elle. L’alimentation est aussi importante pour accompagner les papis et mamies pendant ce mois de privation. Pour leur bonne santé, le Dr Maguette Dieng les appelle à manger « des légumes, beaucoup de fruits et des céréales. Il faut également qu’elles fractionnent les repas. Les personnes âgées n’ont pas la même digestion qu’un jeune, il faut donc qu’elles adaptent leur goût », ajoute-t-elle. Le repas du petit matin est aussi important pour ces personnes. C’est pourquoi, le Dr Dieng les conseille de se lever très tôt pour manger ; de préférence, quelque chose de liquide ou de sucré pour avoir plus d’énergie toute la journée. « Ça leur permet aussi de se réhydrater », conclut le Dr Maguette Dieng
TAMBA, DEPOT DES TRAFIQUANTS
Tambacounda, zone de transit ou plateforme de trafic international de drogue ?
Abdoulaye FALL - (Correspondant) |
Publication 08/05/2019
Hier, les éléments de la Brigade de douane de Tambacounda ont saisi une nouvelle fois 195 kg de chanvre indien, après les dernières opérations qui avaient permis de mettre la main
les 20 et 29 avril dernier sur 915 kg de chanvre indien et 72 kg de cocaïne. Une situation
inquiétante.
Tambacounda, zone de transit ou plateforme de trafic international de drogue ? En moins d’un mois, plus d’une tonne de chanvre indien et 72 kg de cocaïne ont été saisis dans cette région. Hier, les douaniers de Dialacoro ont arrêté un véhicule immatriculé en Guinée Bissau dont le convoyeur est un Sierra-léonais. Ils ont mis la main sur 195 kg de chanvre indien avant d’arrêter le chauffeur et évidemment le convoyeur. Il faut juste rappeler que le 20 avril dernier, 915 kg de chanvre indien ont été saisis à Gouloumbou. Le 29 avril aussi,72 kg de cocaïne avaient été découverts par les mêmes éléments de Gouloumbou.
«C’est inquiétant !»
Cette situation inquiète les hautes autorités, notamment le directeur général de la Douane, Oumar Diallo, qui encourage ses hommes qui manquent souvent de moyens de locomotion pour traquer les délinquants. Un véhicule pick-up flambant neuf a été remis au poste de Gouloumbou.«Vous avez fait preuve de beaucoup de vigilance et de professionnalisme pour réussir unetelle opération. Et vous êtes dans votre rôle. Malgré l’insuffisance des moyens, surtout logistiques, vous réalisez de bonnes choses et nous en sommes informés. C’est encourageant. Et c‘est
pourquoi le ministre des Finances et du budget m’a chargé de vous apporter ce véhicule pour mieux vous accompagner. Cette drogue saisie est très nocive pour les populations»,explique M. Diallo. Il ajoute :«Seulement aussi, elle constitue e véritables sources de devises pour les bandits, les trafiquants et autres criminels. Cependant,
la douane continuera de leur barrer la route pour qu’aucun produit nocif à la santé des populations ne traverse nos
frontières. Le directeur des Opérations douanières, qui était dans la délégation, félicitera lui aussi les gabelous. Vous êtes sur la voie royale de l’excellence.»Par ailleurs, le gouverneur de Tambacounda est préoccupé parla quantité de drogue saisie.
«Je ne voyais ça que dans les films, a martelé El Hadji Bouya Amar. Et c’est pourquoi nous vous félicitons et vous encourageons pour le travail énorme que vous abattez. Cette marchandise, au-delà de tuer l’économie du pays, constitue un énorme danger pour les populations, surtout les jeunes.»
LA FALEME, UN FLEUVE «EN ETAT DE MORT CLINIQUE»
Affluent vital du fleuve Sénégal, la Falémé est menacée par l’orpaillage. En déplacement sur le terrain, des deux côtés de la frontière entre le Sénégal et le Mali, le Haut-commissaire de l’Omvs tire la sonnette d’alarme.
Seydou KA (envoyé spécial) |
Publication 08/05/2019
Si rien n’est fait, cette situation risque d’hypothéquer l’important projet de barrage de Gorbassi qui devrait relever le niveau d’eau du Sénégal.
C’est par une piste cahoteuse qu’on accède à Doukhiba. Le destin des habitants de cette bourgade, située aux confins du Sénégal Oriental, dans le département de Saraya, a basculé depuis la découverte de l’or dans la région. Mais, derrière la ruée vers ce métal précieux, se joue un véritable drame écologique. Dans l’indifférence générale. La Falémé, jadis source de vie pour toutes les populations de cette localité, est sérieusement menacée par la pollution engendrée par l’orpaillage. Pas besoin d’être un spécialiste en hydrologie pour se rendre compte de la gravité de la situation. Il suffit de regarder la couleur de l’eau (totalement rougeâtre à cause de la pollution) et les obstacles qui obstruent le cours d’eau. Une situation due à l’action de l’homme, notamment l’orpaillage qui se déroule dans la zone de façon « anarchique », avec le rejet, dans le fleuve, de dépôts provenant de certaines mines d’or.
Venu constater la situation sur le terrain, ce mardi 7 mai, en compagnie des autorités locales de la région de Kédougou et de la presse, le Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) ne cache pas son inquiétude. « Ce fleuve est en état de mort clinique ; c’est franchement très préoccupant. Voilà pourquoi nous avons voulu tirer la sonnette d’alarme », explique Hamed-Diane Séméga, soulignant « l’extrême urgence » à agir, notamment à travers une campagne de sensibilisation tous azimuts. L’action de l’homme est en train de tuer ce principal affluent du fleuve Sénégal qui lui apporte 25 % de son alimentation. « Si nous perdons la Falémé, le désastre sera irréversible en termes de conséquences pour les populations qui sont directement affectées, mais plus généralement pour l’ensemble des populations du bassin », alerte-t-il. Un cri d’alarme qui s’adresse aux quatre États membres de l’Omvs, spécialement le Mali et le Sénégal directement concernés, mais aussi à l’organisation elle-même dont la vocation est de veiller à la sauvegarde de ce fleuve.
«Sensibiliser-surveiller-réprimer»
Après cette phase de sensibilisation, M. Séméga promet « des actions concrètes », en coordination avec les États membres, dont le premier acte sera la mise en œuvre de la Charte des eaux. Dans l’immédiat, l’action doit s’inscrire dans le triptyque « sensibiliser-surveiller-réprimer ». Une répression difficile à mener à cause du manque de collaboration entre forces de sécurité sénégalaises et maliennes. Il arrive ainsi que des orpailleurs pourchassés côté sénégalais se réfugient de l’autre côté du fleuve, avec la bienveillance des gardes maliens. « C’est une situation que nous gérons avec beaucoup de difficultés », reconnaît William Manel, gouverneur de Kédougou. Mais, le plus grave, c’est que les menaces qui pèsent sur la Falémé risquent de « complètement hypothéquer » l’important projet de barrage de Gorbassi. Ce dernier devrait relever le niveau d’eau du Sénégal.
Pour un fleuve sahélien comme le Sénégal, l’apport de la Falémé (25 %) est vital, rappelle le Haut-commissaire de l’Omvs. En effet, si ce bras du fleuve est bien maîtrisé, il permettra d’augmenter le plan d’eau au niveau du cours principal et, par conséquent, la navigation et l’agriculture irriguée. Aussi, l’ambitieux programme de développement rizicole dans la vallée du fleuve Sénégal est « compromis d’avance si cette dégradation se poursuit ». « La dégradation actuelle est sujette à préoccupation même quant à la réalisation du projet », constate, avec émoi, Hamed-Diane Séméga. En plus d’affecter la qualité de l’eau (devenue impropre à la consommation et même au maraîchage ou la lessive), le dragage pratiqué par les orpailleurs met en danger la vie des populations ainsi que le bétail.
par Ibrahima Kane
JUMIA ET LA QUESTION INACHEVÉE DE L’IDENTITÉ AFRICAINE
Le débat sur l’identité de Jumia n’est pas nécessaire s’il ne permet pas d’amorcer une vraie réflexion sur ce que devrait être une entreprise africaine - Arrêtons les grognements épidermiques, pour véritablement poser les bonnes questions
L’entrée de Jumia, à la bourse de New York, le 12 avril dernier a soulevé nombre de questions sur l’identité de cette entreprise, spécialisée dans le commerce en ligne. Beaucoup d’acteurs et d’observateurs de la scène tech, en Afrique, ont remis en cause la qualification “Made in Africa”, que revendique la société. Et si Jumia s’autoproclame africaine, c’est peut être parce que l’Afrique ne parvient toujours pas à trouver ses premiers vrais champions.
Des chiffres éloquents
Jumia est le plus grand groupe d’e-commerce en Afrique. La société est présente dans 14 pays africains : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Ghana, Kenya, Maroc, Nigéria, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Tunisie. Depuis 2012 donc, et son arrivée sur le continent, d’abord au Nigéria, l’entreprise s’est manifestement positionnée comme la référence dans le commerce électronique en Afrique. Plus de 5 000 personnes sont employées par la firme, qui met 14 millions de produits à destination des usagers. En 2017, Jumia a revendiqué un chiffre d'affaires de 97.3 millions d’euros, 550 millions de visiteurs uniques et une croissance de 40 % de volumes de produits échangés dans ses différentes plateformes. L’année dernière, le chiffre d’affaires a grimpé pour atteindre 103.6 millions d’euros et 750 millions de visites ont été enregistrées sur le site.
Toutefois, ces statistiques cachent un gouffre financier énorme. Depuis la création de la licorne, les pertes s'amoncellent. Celles-ci s'élevent à 862 millions d’euros. Les dirigeants de Jumia, qui ne savent toujours pas si l’entreprise pourra devenir rentable, misent pour l’instant sur la démographie galopante en Afrique et sur l’usage croissant de l’outil technologique par les populations du continent. “Nous avons fait de grands progrès en 2017 avec une croissance significative de nos activités. Cette croissance démontre la vitalité de nos activités et l’adoption croissante du e-commerce par les consommateurs africains”, déclaraient les fondateurs de l’entreprise, Jeremy Hodara et Sacha Poignonnec.
La conquête, à tout prix
Jumia semble faire le pari de la politique de pénétration, en misant sur une stratégie agressive, fondée notamment sur la publicité et le recrutement des meilleures compétences. Des moyens colossaux sont déployés dans ce sens, et les concurrents, petits et grands, sont littéralement dépassés. Il en a été ainsi de Cdiscount. L’entreprise d’e-commerce, a fermé boutique au Sénégal, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Malgré ses grandes ambitions, le groupe français n’a pas fait le poids, surtout à cause d’un marché immature mais quelque part, aussi, du fait de la concurrence de Jumia. Africashop, la filiale de CFAO, a suspendu ses activités, après de vains efforts de conquête du marché de la vente en ligne au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Jumia fait aussi de l’ombre aux startups africaines engagées dans le commerce en ligne. Konga, une des meilleures entreprises nigérianes dans le secteur, peine à tirer son épingle du jeu. La société, prometteuse à ses débuts, a connu une dégringolade spectaculaire, avant de se séparer de la majorité de ses salariés, puis de céder ses actifs au plus offrant. Les jeunes pousses africaines inscrites dans le e-commerce ne font évidemment pas le poids. Elles subissent de plein fouet la dimension imposante de Jumia, et ne peuvent pas suivre le rythme faute de moyens et de solidité. Pourtant, si l’on suit les préceptes des marchés occidentaux, plus matures, la présence d’un acteur important comme Jumia devrait permettre d'évangéliser le marché et ainsi éduquer le consommateur.
Leader incontesté en Afrique
Depuis sa création en 2012, Jumia a accumulé une grande expérience, et a pu mesurer les spécificités du marché africain. La plateforme s’est rapidement muée en marketplace, changeant l’option de départ, qui ressemblait plus à un site marchand classique. Le modèle est bâti sur le paiement à la livraison, plus simple pour les populations africaines peu bancarisées, et encore frileuses à l’idée de payer directement en ligne. L’entreprise dénombre 81.000 partenaires sur le continent. Au départ, décliné en plusieurs sites internet spécialisés (Jovago, Kaymu, Hellofood, Lamudi, Carmudi, Vendito, Everjobs), le groupe s’est construit maintenant autour de la marque ombrelle, Jumia. Ce pivot a permis à la société d’assurer une cohérence dans sa communication et de mieux se faire connaître du public. Jumia s’est aussi lancée dans d’autres services, comme le déploiement de services de paiement mobiles (Jumia pay), et de solutions financières en ligne (Jumia One).
Ainsi, si l’on s’arrête au positionnement, à la clientèle, aux parts de marché, au nombre d’emplois créés, à la perception du public, Jumia est bien établie en Afrique. Une entreprise comme une autre qui développe son activité sur le continent. Ses dirigeants ont même réaffirmé, en marge du Forum Africa CEO, qui s’est tenu à Kigali, les 25 et et 26 mars dernier, que l’entreprise ne vise que le marché africain et qu’elle resterait africaine à 100 %. D’ailleurs, son principal actionnaire, le groupe MTN (29.9 % des parts), est africain. Le business se passe en Afrique et l’entreprise est leader dans son secteur. Elle permet à des milliers de commerçants issus, souvent, de l’informel de vendre leurs produits sur internet. Des millions de clients africains parviennent à acheter sur le web. Mais pourquoi donc ces mises au point nourries, qui remettent en cause l’africanité de Jumia ?
Usurpation d’identité ?
Dans une tribune parue dans le magazine Jeune Afrique (1), intitulée “Pourquoi Jumia s’est arrogé illégitimement le label « Made in Africa »”, et qui a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux, Issam Chleuh est formel. Pour lui, Jumia n’est pas une entreprise africaine et il avertit : “il existe une jurisprudence sur l’utilisation abusive du patrimoine culturel traditionnel, des connaissances et des expressions des peuples autochtones.” M. Chleuh donne des arguments de taille pour invalider l’identité africaine de Jumia. Et certains semblent faire mouche.
Le premier est relatif à la personnalité juridique de Jumia. L’entreprise est enregistrée légalement en Allemagne et son siège se trouve à Dubaï. Le deuxième est plus discutable ; les développeurs du groupe sont basés au Portugal. Ce point agace beaucoup d’acteurs tech du continent, qui ne sont pas d’accord avec les raisons invoquées par Jumia pour délocaliser ses équipes techniques en Europe. L’Afrique dispose d’assez de compétences dans ce secteur clament-ils tous en choeur. “Pourquoi Jumia a-t-elle décidé de baser son équipe de développeurs au Portugal, et a affirmé – fallacieusement – sur la chaîne CNBC que c’est en raison d’un déficit de développeurs en Afrique ?”, demande Issam Chleuh. Le co-fondateur de Suguba poursuit son raisonnement en convoquant l’origine des dirigeants de Jumia.
L’histoire de Jumia cache des mystères. Côté pile, l’entreprise a été lancée, en 2012, grâce à Rocket Internet par deux français, Jérémy Hodara et Sacha Poignonnec. Au début de l’aventure, la communication de Jumia - African Internet Group à l’époque -, mettait en avant les noms du Nigérian Tunde Kehinde et du Ghanéen Rafael Afeador. Ces derniers étaient identifiés comme co-fondateurs. Mais nous ne retrouvons plus aucune trace de ces deux africains. Jumia serait donc une succes-story de deux européens, Jérémy Hodara et Sacha Poignonnec, qui se sont rapprochés à Paris alors qu’ils travaillaient dans la même boîte. Côté face, et c’est ce qui est plus proche de la réalité, l’entreprise a été fondée par trois frères allemands. Alexander, Marc et Oliver Samwer, bâtisseurs de Rocket Internet qui sont venus en Afrique faire ce qu’ils savent : cloner des sociétés de la Silicon Valley et les lancer dans les marchés encore inexploités, avant de les revendre à la même société qu’ils ont copiée. Une stratégie ultra-agressive, moralement questionnable et qui leur vaut des hostilités, mais qui a cependant fait leur fortune.
Copier, faire croître, revendre. Le principe est simple et rodé. Surtout que les dirigeants de Rocket Internet savent, par expérience, que les startups de vente en ligne offrent le plus de garanties de croissance rapide. Mais Jumia fait de grosses pertes et ne répond pas aux attentes de départ. Il semble que l’idée qui a prévalu à l’introduction du groupe à la bourse de New York était de le valoriser à plus d’un milliard de dollars. Et de faire feu de tout bois pour appâter d’éventuels acheteurs. Quoi qu’il en soit, Jumia a voulu profiter de l’énorme potentiel des achats en ligne sur le continent. Selon McKinsey, le marché africain du commerce électronique va atteindre 75 millions de dollars en 2025. Cela, Rocket Internet, ou messieurs Hodara et Poignonnec - peu importe - l’ont visiblement bien compris en décidant de créer une entreprise qui répond aux besoins nouveaux des consommateurs africains. Ils ont bien raison. La vérité, c’est que le marché est ouvert et n'appartient à personne.
Le défi de l’ancrage culturel
Le débat sur l’identité de Jumia n’est pas nécessaire s’il ne permet pas d’amorcer une vraie réflexion sur ce que devrait être une entreprise africaine. Les frustrations et les colères sont précieuses dès lors qu’elles appellent à des transformations positives des hommes et des structures sociales. Arrêtons les grognements épidermiques, pour véritablement poser les bonnes questions. Qu’est-ce qu’une entreprise africaine ? Autour de quels noyaux est-elle formée ? Quels paradigmes définissent ses contours ? Quels types de management doit-elle adopter ? Quels profils de dirigeants devrait-elle s’attacher ? Quelles responsabilités sociétales pourrait-elle assumer ? Quelles relations aura-t-elle avec les pouvoirs publics et les citoyens ? Quelle souveraineté numérique aura-t-elle à défendre ? Comment contribuera-t-elle à protéger l’environnement ? Là, nous entrons dans le dur et c’est à partir de ce moment seulement que l’on commence à entrevoir et dessiner les vrais aspects des entreprises de demain, ainsi que leur rôle dans un monde qui doit à tout prix se réinventer. La première tâche sera de se donner les moyens de comprendre un monde en profonde mutation. Où la révolution des technologies, la réduction des frontières, la distribution des biens, services et capitaux à grande échelle, ne veulent pas dire l’effacement des spécificités culturelles.
La question des valeurs est indépassable. Au Japon, il existe plus de 50.000 entreprises centenaires. Si les sociétés nippones battent tous les records de longévité, c’est parce qu’elles sont ancrées dans une tradition. Nikon, Panasonic, Toshiba, Sharp, ont une charpente, un référentiel culturel : la philosophie zen, qui est une pratique de la responsabilité et de la patience. De même, on peut voir, dans la puissance économique des Etats-Unis, cette ardeur des Américains qui les pousse à toujours chercher le progrès, la richesse, la consommation de masse, la compétitivité, l’avance technologique. Coca-Cola, Walmart, Microsoft, JP Morgan, Boeing, IBM, General Motors, Levi’s, Gillette, Heinz, McDonalds, Nike, Ford... Et aujourd’hui Apple, Amazon, Google, Facebook, sont les parangons de l’American way of life. La langue anglaise, qui est un outil culturel redoutable, participe à la diffusion à grande intensité du modèle américain ; les universités américaines réputées parmi les meilleures au monde façonnent le discours qui pose les Etats-Unis en hyperpuissance.
La Chine revient aujourd’hui au devant de la scène mondiale et ses entreprises, comme Huawei et Alibaba, deviennent incontournables dans l’industrie tech. L’empire du milieu est devenu l’atelier du monde et sera dans un horizon proche la première puissance mondiale, incontestablement. Mais qui a inspiré Mao Zedong, Deng Xiaoping, Xi Jinping, qui à leur tour ont impulsé le grand bond en avant de ce pays ? Le modèle social, politique et économique de la Chine est fortement imprégné de l’enseignement profond de plusieurs principes idéologiques, entremêlés : le communisme, le taoïsme, le confucianisme, le bouddhisme. La Chine puise, dans ce syncrétisme, une voie de la sagesse, de l'adaptation stratégique, de la résilience et du pragmatisme. Dans le système français, très élitiste, les grands patrons du CAC 40 sont issus d’écoles prestigieuses comme Polytechnique, Ecole des mines, HEC, Science Po. Les capitaines d’industries, les banquiers côtoient ainsi dans ces grandes institutions scolaires l’élite politique et intellectuelle. Une appartenance singulière à un groupe, à la noblesse d’Etat, les enjoint à défendre “l’exception culturelle française”. À protéger sans concession Total, Renault, Société Générale, Axa, Schneider, Peugeot, Saint-Gobain, Areva, Orange, Blablacar ; à exalter le savoir-faire français ; à promouvoir le label French Tech.
On voit ainsi qu’il y a partout une doctrine des savoirs, du leadership et des méthodes, qui ne peut être détachée de son environnement culturel. L’identité est composée de trois éléments : l’histoire, le rapport au sacré et la structure sociale. L’innovation économique ne peut se départir des structures morales et philosophiques qui fondent l’intelligence des nations. En Afrique, par contre, on absorbe, et on répète impétueusement les mantras dominants, sans aucune conscience de leur portée. On le voit aujourd’hui avec la hype numérique et toutes les bulles qui gonflent ou se dégonflent. Il est temps de prendre du recul et de méditer sur notre avenir. De nouveaux managers et dirigeants émergent sur le continent. Ces entrepreneurs et décideurs doivent, désormais, contribuer décisivement à la marche du monde, en y imprimant une touche culturelle très forte et en s’engageant vers de nouvelles voies. L’entreprise reste un espace social. Elle est connectée à des hommes, à un milieu. Elle joue une fonction importante dans la structuration des rapports sociaux, car elle fabrique les libertés humaines et permet de labourer la prospérité des nations. L'entrepreneuriat vient d’abord du besoin des sociétés humaines de trouver des solutions aux problèmes qui les affectent.
Si nous trouvons le centre vital, le reste devient moins compliqué. Ce qui manque au continent, et cela va au-delà de l’entreprise, c’est un ordre spirituel identifiable, une âme, d’où les imaginaires viendraient s’abreuver. Il faut dans le long cours un nouvel idéal africain. A l’heure des big data, de l’intelligence artificielle, des biotechnologies, de la crise des écosystèmes du vivant nous devons interroger les fondements de l'anthropologie de l'économie et de la dynamique des entreprises en Afrique et ailleurs. Alors, pourrions-nous définir une esthétique, de l’entreprise africaine et enfin sortir de la “misère symbolique”. Cela n’empêche pas pour autant de défendre une universalité des valeurs dans la liberté d’entreprendre et de créer. Il y a une éthique profonde des peuples africains : la solidarité humaine, l’hospitalité, et l’harmonie avec la nature. Ce principe est un outil puissant de co-création. Elle peut être le point d’appui, le ferment des passions et des aventures glorieuses. La source qui irrigue les visions entrepreneuriales.
Pour un véritable essor du secteur touristique, ce ne sont pas les idées qui manquent. Les acteurs du secteur, en conclave à Saly, ont réfléchi sur la question et préconisé des pistes de solution.
Le monde des acteurs du secteur touristique a sa petite idée pour trouver des solutions aux maux qui plombent le véritable envol de leur domaine d’activité. Réunis pendant trois jours dans un hôtel de Saly Portudal, ces acteurs, après voir diagnostiqué les problèmes du milieu touristique, préconisent un certain nombre de solutions. L’on note qu’ils prônent une diversification de l’offre, le développement des marchés niches, l’identification des zones à actions intégrées. A travers des documents parvenus hier au journal Le Quotidien, ces acteurs du tourisme suggèrent aussi de «veiller à la chaîne des valeurs», c’est-à-dire de «massifier les produits en développant plusieurs gammes». Mais également de «créer des infrastructures massives (comme) les parcs d’attraction et les boutiques» afin de «créer de la valeur élevée».
Doudou Gnagna Diop, président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (Onits), qui a pris part au conclave de Saly, est d’avis que «relancer le tourisme, c’est aussi faire une vraie politique de prix et de compétitivité avec le marché national». D’autant qu’à ses yeux, «le développement du tourisme intérieur est la clef de voûte de notre réussite dans ce secteur organisé en intégration verticale et qui ne nous donne pas accès à sa maîtrise et à la base de données en termes de valeur ajoutée». M. Diop reste persuadé que «le secteur privé national a une large responsabilité pour que ça marche comme dans tous les pays à vocation touristique». Le président de l’Onits pense pouvoir «contribuer (à) l’élaboration de formules pour accompagner le projet novateur du développement du tourisme intérieur mis au point lors de notre premier salon Mboka en 2007 à la place de l’Indépendance».
Maximiser la valeur ajoutée du tourisme en réduisant les taxes et en travaillant avec les produits locaux figure aussi dans la liste des solutions énoncées par ces acteurs du secteur touristique. Qui militent pour la réalisation par le pays de sa propre marque «Sénégal» qui demeure «une attente» à laquelle le client va adhérer.
«Se donner toujours l’impression d’avoir ou d’être : c’est la notoriété», fait-on remarquer. Avant de préciser : «La destination doit créer sa notoriété, obtenir quelque chose à partir de rien.»
Le ministère du Tourisme est aussi attendu dans la coordination «en créant des énergies, des différences en s’appuyant sur la qualité et l’efficacité, puis sur la perception et la satisfaction».
Innover en permanence doit demeurer le rôle des acteurs du tourisme. Ces derniers se doivent, d’après les participants aux assises de Saly Portudal, de «créer de l’émotion, (d’) être différents, (de) segmenter l’activité, (de) créer des thèmes…». Conscients que «le tourisme durable et responsable» demeure «un des fondements essentiels d’un développement économique réussi», les participants au conclave de Saly Portudal ne sont pas loin de penser que «le tourisme durable et responsable» doit répondre aux besoins des touristes, contribuer à l’amélioration des conditions et des niveaux de vie des personnes participant «à son développement et préserver les capacités de développement des générations futures». Autres solutions considérées comme la «clef de la réussite» pour le tourisme sénégalais : «La différence, connaître sa clientèle et la diversifier, améliorer la chaîne de valeur (et) construire une marque de notoriété.»
Les maux du secteur du tourisme
que n’ont pas manqué de pointer, à propos des maux aux quels fait face leur domaine d’activité, entre autres, «la faiblesse du taux de rétention et de retour (5 à 10%), les impacts négatifs sur l’organisation socio-culturelle et sur
l’environnement» qui illustrent «effectivement que notre pays vit un développement touristique mal maîtrisé». Ce
qui les pousse à constater que«le développement touristique non ou mal planifié peut se solder par une dégradation du patrimoine naturel et culturel, ainsi que par un bouleversement des traditions et des modes de vie des populations
locales».
Deux questions fondamentales demeurent sur le plan spatial, au regard des remarques faites au conclave de Saly Portudal. Il s’agit des «aménagements ‘’enclavés’’ coupés des activités locales qui monopolisent l’espace» et «des aménagements ‘’intégrés’’ qui restent en harmonie avec l’espace traditionnel».
Par ailleurs, il a été fait état d’un «contrôle de la quasi totalité de l’hôtellerie par l’exogène». Ainsi, l’on indique que
«50% des recettes retournent à l’étranger», tandis que «les épenses accessoires du tourisme reviennent totalement
aux populations locales».Conséquence : on note «un taux de retour assez faible pour booster (le touristisme) et financer sa promotion».
PAR Malick CISS
UN BOUC EMISSAIRE NOMMÉ IMMIGRÉ
On avait vite oublié que l’Amérique, c’est une nation d’immigrants - Son président ignore aussi que ce pays a été et continue d’être bâti par la sueur de gens venus d’ailleurs
La poursuite du bonheur. Ces quelques mots figurent en bonne place dans la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis du 4 juillet 1776, à côté du droit à la vie et à la liberté. Le bonheur, l’homme a toujours été à sa quête, depuis sa chute de l’Eden, et depuis lors, il n’a jamais hésité à braver la nature pour satisfaire sa soif de vie meilleure. C’est cette même quête qui anime les milliers de jeunes Africains qui affrontent désert et mer, depuis quelques années. L’homme, par nature, a aussi le goût de l’aventure, de la conquête.
La terre est pour lui un vaste espace à explorer, à conquérir et à exploiter. Sorti de son berceau, l’Afrique, il est allé voir sous d’autres cieux s’il ne fait pas mieux vivre. L’homo erectus a quitté le continent il y a deux millions d’années pour l’Asie, avant de finir en Europe. Et selon certains historiens, nos ancêtres sont sortis de l’Afrique, non pas pour faire du tourisme mais à cause de changements environnementaux (aridité du climat, disparition des environnements marécageux et humides ou augmentation de la densité de la population dans certaines régions d’Afrique orientale). Quoi qu’il en soit, la nature y est pour quelque chose. Bizarrement, cela rappelle le réchauffement climatique actuel et son lot d’émigrés.
A l’époque préhistorique, une population dense signifiait une rude compétition autour du gibier et des terres, bref, des ressources de subsistance. L’homme a migré pour régler ce problème vital. Le souci de survie avait motivé, aux 19ème et 20ème siècles, des millions d’Italiens, confrontés chez eux aux maladies et à la famine, à déposer leur baluchon aux Etats-Unis, suscitant parfois haine et préjugés (paresseux, inintelligents, illettrés…). On avait vite oublié que l’Amérique, c’est une nation d’immigrants. Son président ignore aussi que ce pays a été et continue d’être bâti par la sueur de gens venus d’ailleurs.
D’après une étude du think tank américain National foundation for american policy, plus de la moitié des startups basées dans ce pays et évaluées à un milliard de dollars, ont été créées par des émigrés. Quarante-quatre de ces entreprises pèsent 168 milliards de dollars (c’est beaucoup plus que les 5,7 milliards de dollars que réclame Trump pour ériger son mur) et sont créditées de 760 emplois en moyenne chacune. Et même à l’échelle planétaire, ces indésirables venus d’ailleurs sont pourtant très utiles.
Selon une étude du cabinet McKinsey, les migrants économiques font moins de 4 % de la population de la Terre, mais ils assurent à eux seuls près de 10 % de sa richesse. Soit l’équivalent des Pib réunis du Japon et de la France. Malheureusement, leur apport est régulièrement occulté par les statistiques sur leur nombre : 47 millions aux Etats-Unis (15 % de la population), 58 millions en Europe (13 %), un habitant sur deux dans les pays du Golfe (48 %). Et aussi par des préjugés (aggravation du chômage, poids sur les finances publiques avec les allocations sociales) les présentant comme de dangereux envahisseurs qui ôtent le pain de la bouche de leur hôte. Rien n’est plus faux ! Selon plusieurs recherches sur le sujet, ces étrangers sont plus une aubaine qu’un boulet pour les pays d’accueil.
Le groupe de réflexion Bsi Economics a démontré que les flux migratoires sont un stimulus pour l’activité et la consommation car ils augmentent la demande, génèrent ainsi des emplois et accroissent donc le Pib. Une étude du Cnrs, publiée en juin 2018, atteste aussi qu’un afflux de migrants signifie une hausse de 0,23 % du Pib par habitant sur deux ans. « Souvent, les migrants qui arrivent n'ont rien, ils ont besoin de tout. Leur donner de l'argent revient donc à faire une sorte de plan de relance keynésien », expliquait dans les colonnes de l’Express Emmanuelle Auriol, de la Toulouse School of Economics. En Italie, Tito Boeri de la sécurité sociale italienne indique que face au déclin démographique de son pays, il y a un grand besoin d’immigrés pour payer les retraites et assurer l’équilibre du fonds de retraites. Malheureusement, l’histoire a démontré qu’en période de crise, le bouc émissaire pour certains, c’est l’étranger.
«LA CONSTITUTION N’A PAS BESOIN D’ETRE LAISSEE A LA MERCI ET A LA PORTEE DES HUMEURS POLITIQUES»
Avocat à la Cour, Me Khassimou Touré n’en est pas moins un constitutionnaliste et un observateur averti de la scène politique. Il dénonce la propension des gouvernants à tripatouiller la charte fondamentale du pays.
Barka Isma BA (Vox Populi) |
Publication 08/05/2019
L’Assemblée nationale a procédé, samedi dernier, à la suppression du poste de Premier ministre. Dans un entretien qu’il a accordé à «VOX POPULI», Me Khassimou Touré a donné son avis sur cette nouvelle donne politique. «J’ai suivi le débat de très loin. Les gens ont tendance à oublier que je suis un constitutionnaliste. Avant d’être pénaliste, je suis d’abord constitutionnaliste. J’ai fait des études très poussées en droit constitutionnel. J’ai écrit des articles scientifiques en droit constitutionnel. Donc, tout ce qui se passe en matière constitutionnelle, je le sais», indique, d’emblée, l’avocat. Avant de renchérir : «Il y a des motivations qui ont été avancées par le président de la République, chef de l’exécutif, pour dire que c’est pour une question d’efficience et d’efficacité dans l’action gouvernementale, pour être plus proche de l’administration et des administrés, que pareille suppression est opportune. D’un autre côté, il y a une autre thèse qui a été avancée pour dire, qu’en réalité, la suppression du poste de Premier ministre, participe au renforcement grandiloquent du pouvoir du chef de l’Etat de pouvoir gérer avec parcimonie tout ce qui a trait à l’administration de notre cité. Ce sont deux thèses contradictoires». Mais, Me Touré pense qu’«il faut éviter de toucher et de retoucher la Constitution qui est un texte sacré». «La Constitution n’a pas besoin d’être laissée à la merci et à la portée des humeurs politiques ou politiciennes. On l’appelle la charte fondamentale. Elle a besoin de stabilité. Certaines touches et retouches en altèrent la substance utilitaire et c’est dangereux pour un Etat de droit. Parce que si on parvient à désacraliser la Constitution de notre pays, si on parvient à démythifier la charte fondamentale, l’Etat de droit saute, et c’est dangereux», souligne-t-il.
«Si on parvient à démythifier la charte fondamentale, l’Etat de droit saute»
Sur sa lancée, Me Khassimou Touré fait remarquer, pour s’en indigner : «Depuis un bon bout de temps, on est en train de désacraliser notre charte fondamentale». «La suppression du poste de Premier ministre, si tenté que les raisons avancées par le président de la République sont des raisons sincères et objectives, pour le rapprocher des dossiers, pour plus d’efficacité et de diligence, je suis preneur. Mais, s’il y a une ambition politique ou politicienne derrière, un dessein inavoué derrière, je ne suis pas preneur et je le combattrais de toutes mes forces», affirme l’avocat. Parce que, indique-t-il, «comme le disait l’autre, ce qui fait la beauté de la démocratie, c’est le sort réservé à la minorité». A son avis, «la minorité a besoin de savoir et d’être bien gouverné sans calcul politique ou politicien. Et c’est ça l’essentiel».
ABABACAR FALL ET MOUNDIAYE CISSE OUVRENT LE MENU DU DIALOGUE
La Société civile jette un regard sur le menu du dialogue proposé par le Président Macky Sall et qui doit démarrer ce jeudi 9 mai selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
La Société civile jette un regard sur le menu du dialogue proposé par le Président Macky Sall et qui doit démarrer ce jeudi 9 mai selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Le Quotidien donne la parole à Ababacar Fall du Gradec et à Mondiaye Cissé de l’Ong 3D.
Termes de référence
Pour le moment, on ne peut pas dire que ce sont des Tdr. Il était à mon avis normal qu’il rencontre ses alliés pour discuter avec eux sur peut-être ce qu’ils souhaitent en tout cas être disons les termes de ce dialogue. Mais à mon avis, il va falloir maintenant attendre que le Président, de façon officielle, convoque des concertations nationales, qu’il fasse envoyer des invitations à l’ensemble des partis politiques pour leur exposer les termes de référence. A la suite de cela, les partis pourraient proposer d’autres points au dialogue. Même si le Président pourra faire un arbitrage à ce niveau. Au-delà des points de discussion révélés par la presse, il y a aussi les règles d’organisation des élections, le bulletin unique. Lorsque les gens sont dans l’opposition, ils disent oui ilfaut le bulletin unique. Il faut changer le mode de scrutin. Mais lorsqu’ils arrivent au pouvoir, ils ne veulent même plus en entendre parler.
Report des élections
En tout cas, c’est ce qui semble se dessiner malgré les discours officiels. Il y a une dizaine de jours, le ministre de
l’Intérieur nous avait dit qu’il est dans une dynamique d’organiser les élections à date échue, c’est-à-dire le 1er
décembre. Mais quand on entend les discours de certains responsables du pouvoir ou de leurs alliés, tout indique qu’on va vers un report. On a vu ce qui s’est passé à l’époque lorsque la Cena avait convoqué les partis politiques juste mentà discuter de la possibilité offerte aux électeurs de choisir5 bulletins. Les partis les plus significatifs avaient rejeté ou n’étaient pas partis. Les autres qui étaient proches du pouvoir ont donné leur accord. Donc, ces questions sont des fois orientées dans le sens qu’on veut.
Le report dépendra du rythme que les discussions vont prendre. Si on veut vraiment respecter le calendrier républicain, c’est ici et maintenant qu’il faut engager les discussions. Pourquoi par exemple attendre le 28 mai ? Bon à l’époque, le Président avait convoqué son dialogue national le 28 mai et il avait dit que cette date maintenant chaque année aller être une Journée nationale du dialogue. Il y a aujourd’hui la question du mode de scrutin pour l’élection des maires et le parrainage qui font partie du menu du dialogue politique. Ce sont là des questions techniques sur lesquelles on n’a pas besoin d’épiloguer pendant un mois. Il suffit juste aujourd’hui de réunir l’ensemble des acteurs et de recueillir les avis des uns et des autres. Pour moi, au bout d’une semaine de discussions, certaines questions peuvent être pliées. Parce que soit les gens sont d’accord soit ils ne sont pas d’accord. Et on cherche des positions médianes qui peuvent être en tout cas un compromis. Ensuite, il y a encore la question des inscriptions sur les listes électorales parce que les citoyens qui auront 18 ans révolus à la date du 1er décembre également doivent être pris au niveau des listes, ceux qui ont changé de statut ou de circonscription électorale. Mais à mon avis, ce sont des questions très techniques et très pratiques qui peuvent être réglées si la volonté politique existe d’ici à la fin du mois de mai. Comme ça, il n’y aura pas de problème par rapport au Protocole additionnel de la Cedeao. Encore que s’il y a consensus, on peut procéder à des modifications du Code électoral. En tout cas, le temps de mettre en place un cadre de concertation, de désigner les
plénipotentiaires des partis, on sera déjà au mois de juillet. Ensuite, on trouvera suffisamment de raisons pour dire queles délais nous imposent de reporter.
Mode d’élection des maires
Sur cette question, je suis tout à fait d’accord parce que ce sont des conseillers qui choisissent parmi eux un maire. Mais cela pose beaucoup de problèmes avec des risques de trafic de d’influence, d’achat de votes. Il arrive que certains, compte tenu de leur puissance financière, aillent corrompre des conseillers. Alors, il est temps que la tête de liste qui gagne soit le maire. Il n’y aura pas de trafic d’influence ni pas d’achat des consciences et les populations sauront à qui le suffrage est destiné.
Parrainage
La loi a été faite dans la précipitation et il faut la revoir. Pour les Locales, il va falloir revoir les pourcentages. Mais il y a d’autres problèmes techniques relatifs au dépôt de titre de coalition par exemple. Il y a aussi la question des doublons comme on l’a vu lors de la Présidentielle. Bref, il y a des questions techniques qui se posent et qui nécessitent que la loi soit réexaminée. Moundiaye Cissé, président de l’Ong 3D
Termes de référence
J’ai toujours dit que jusqu’ici, tous les appels du président de la République n’ont pas été couronnés de succès parce qu’i ly a peut-être un problème dans le fond et dans la forme. Je crois qu’il y a deux éléments qu’il faut mettre en avant quand il faut appeler au dialogue : ce n’est pas par des moments solennels de présentation d’un discours de fin d’année ou de fête de l’Indépendance seulement qu’il faut appeler au dialogue. Il faudrait trouver des canaux beaucoup plus efficaces en passant par les émissaires qui vont rencontrer l’opposition. Ensuite, dans le fond, si on veut que ce soit un dialogue inclusif, on doit partager les termes de référence avec l’ensemble des parties prenantes qui ne manqueraient pas l’occasion d’intégrer au besoin des points à ajouter sur les discussions et, peut-être, tenir compte de leurs amendements. J’ai toujours dit également que l’opposition ne doit pas faire la politique de la chaise vide parce que pour avoir des consensus, il faut, de part et d’autre, de la volonté de dialoguer.
Report des Locales
Si on met la date des élections au menu des discussions, cela veut dire qu’il y a une volonté de reporter les élections. Même si c’est un report de deux ou trois mois, cela doit faire l’objet d’une consultation avec les parties prenantes du processus électoral, y compris la Société civile. S’il doit y avoir report, il faudrait également discuter des difficultés des collectivités territoriales. Mais il y a aussi le mode d’élection des maires qui a toujours été contesté. Parce les suffrages des citoyens ont toujours été confisqués par des conseillers. Donc, les citoyens n’ont jamais élu directement leur maire. Alors, si on reporte pour faire mieux, dans ces conditions-là, on peut l’envisager.
Parrainage
Oui, nous avons toujours dit que le parrainage comporte énormément de faiblesses. Il ya beaucoup de choses à améliorer non seulement pour la Présidentielle, mais sur tout pour les Locales qui sont plus compliquées. Mais encore une fois je dis reporter oui, mais au préalable qu’il y ait une consultation des parties prenantes pour prendre le temps de bien étudier la loi sur le parrainage et apporter les correctifs nécessaires. Mais au-delà, il faut revoir notre architecture territoriale de façon générale. Quand on a avancé la politique de l’Acte 3 de la décentralisation, l’exposé des motifs, c’était surtout la viabilité des territoires, la correction des incohérences territoriales, et la territorialisation des politiques publiques. Jusqu’ici, on est loin de tout cela. Aujourd’hui, le Président Macky Sall, qui n’est pas dans une logique de réélection, a la chance de pouvoir aller dans ce sens en mettant en place un dispositif qui permet de réfléchir très sérieusement sur ces questions.
Organisation des élections
Aujourd’hui, c’est très limite d’ailleurs pour mettre en place des dispositifs parce qu’il y a normalement la révision des listes électorales, mais aussi la revue du code qu’il faut faire 6 mois avant les élections. Donc, on peut dire qu’il y a des raisons évidentes qui pourraient justifier ce rapport. Mais, encore une fois, il faut que cela se fasse en concertation avec l’ensemble des parties prenantes.
Mode d’élection des maires
Il y a également le mode d’élection des maires qui doit être discuté. Il s’agit d’élire des maires qui ont suffisamment de légitimité. Les suffrages des citoyens sont confisqués par des conseillers qui décident à la place des citoyens. Donc, changer le mode des élections des maires serait une bonne chose.
LE SENEGAL N'A CAPTE QU’UN MILLIARD DE DOLLARS, SUR LES 1600 MILLIARDS GENERES PAR LE SECTEUR
En 2018, le tourisme a généré 1600 milliards de dollars (environ 434 400 000 000 de francs CFA) et le Sénégal n’a eu à capter qu’un peu plus d’un milliard de dollars, soit près de 435 milliards de francs CFA, soit moins de 1%.
Telle est l’annonce faite, hier, par Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, qui a fait cas de l’élaboration d’une feuille de route avec quatre stratégies. Ce, afin de repositionner le tourisme Sénégal sur le marché international. «Cela veut dire que nous avons encore des marges de manœuvres, des étapes à franchir pour être dans la cour des grands qui récupèrent chaque année 1600 milliards de dollars. Le Sénégal a capté 435 milliards de francs CFA, soit un milliard de dollars, donc moins de 1% de ce montant. C’est pourquoi les services rattachés qui opèrent dans le secteur touristique, devront opérer la synergie entre les transports aériens et le tourisme. La feuille de route que j'ai décidé de mettre en place, c’est le repositionnement du Sénégal sur le marché mondial qui compte reprendre sa place», a défendu le ministre.
Ainsi, il a ajouté : «Nous avons des potentialités extrêmement importantes. C’est pourquoi la deuxième étape, c’est la valorisation de cette feuille de route sur le plan du patrimoine, culturel, écologique, naturelle avec Dindi Ferlo, le parc de Niokolokoba, Djoudj, les Bassaris, entre autres. La troisième étape sera de travailler sur la destination Sénégal en augmentant notre attractivité, en travaillant sur le digital qui sera orchestré par l'ensemble des services déconcentrés, en synergie avec les populations et les mairies. Parce que le tourisme est un secteur transversal». «La quatrième étape, c’est l'alignement de la qualité des services au niveau international. Parce qu’un touriste peut, en 4 heures, passer d'un continent à un autre. Nous devons avoir les mêmes normes de qualité qu’en Europe, aux Etats-Unis qu'au Sénégal», a soutenu M. Sarr qui explique que «cette volonté découle du fait que le secteur du tourisme fait face à beaucoup de difficultés». C'est d’ailleurs ce qui a motivé une visite des services déconcentrés de son département.
La liste des problèmes étalée devant le ministre
Au service régional du tourisme de Dakar, Ndèye Awa Badji, chef du département, a estimé : «Il faut créer des bureaux d'accueil pour les touristes qui veulent visiter Dakar. Le village des arts qui est vitrine culturelle doit être renforcé, mais aussi il y a la gastronomie. Pour le ‘Lac Rose’, il est en train de perdre son lustre d'antan, car il y a beaucoup de problèmes. Il faut renforcer la police touristique au niveau du ‘Lac’ où il y a beaucoup d'agressions, de même qu'à Gorée. Pour les contraintes, il manque beaucoup de moyens, surtout dans les régions».
Sur cette même lancée, Aliou Sow, Directeur général de la Société d’aménagement et de promotion des côtes sénégalaises (SAPCO), a indiqué : «Nous avons comme contraintes : la ponction de 4,7 milliards de FCFA du BCI sur le financement des infrastructures de Pointe Sarène, le financement de la station d'épuration, la lenteur administrative dans la liquidation des impenses». «Il y a aussi la mobilisation, à date échue, des ressources financières du BCI, l’accès à des lettres de confort, l’intégration du village pour l'assainissement, l'accès à l'eau potable et l'éclairage public et la demande de parcelles, pour des résidences immobilières touristiques et hôtelières, qui est supérieure à l'offre», a-t-il listé. Concernant Saly Portudal, la station est confrontée, selon lui, «aux problèmes de sous dimensionnement du réseau d'assainissement et à la vétusté de la STEP. Il y a aussi l’inadéquation du cahier des charges architecturales, le problème du transport urbain, la sécurité, l'érosion côtière, la relance du comité de station, la réouverture de certains hôtels, la requalification du centre commercial numéro 1, la régulation foncière du centre commercial et du village artisanal, la dette de Savana».
«MACKY SALL SEUL DESORMAIS FACE A L’AJUSTEMENT DES FINANCES PUBLIQUES»
Selon le député Mamadou Lamine Diallo, «après s’être débarrassé de Boun Dionne et Amadou Ba, Macky Sall est seul désormais face à l’ajustement des finances publiques».
Le président du Mouvement «Tekki» s’attaque au chef de l’Etat dans sa question économique de la semaine.
«Les syndicats ont été à dire vrai accommodants sous le règne de Macky Sall, sauf les enseignants et les médecins dans une certaine mesure. C’est logique qu’ils demandent de bénéficier des fruits de la croissance tant vantée par le gouvernement de BBY. La réponse de Macky Sall confirme ce que j’ai toujours défendu, le gouvernement a perdu ses marges de manœuvre. L’accumulation d’arriérés intérieurs oblige le gouvernement à un ajustement des finances publiques. Les mécanismes sont bien connus, couper les dépenses et ajuster les prix pour augmenter les recettes», souligne le parlementaire.
Mamadou Lamine Diallo de poursuivre : «Maintenant qu’il va disposer des pleins pouvoirs par une procédure illégale et anticonstitutionnelle, Macky Sall sera face au peuple et sans doute avec Madiambal Diagne, un de ses idéologues. Ce dernier avait inventé une relation transitive amusante : Macky Sall fait mieux qu’Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, patron de MLD à la Banque Centrale, donc MLD doit se taire». Mais le leader du Mouvement «Tekki» estime que «les faits sont têtus». «Une croissance qui se termine par un ajustement structurel après une réduction drastique du stock de la dette en 2006 et un prix du baril relativement bas durant la période, il faut le faire. Telle est la prouesse de Macky Sall avec le soutien de BBY !», assène-t-il.
En ce qui concerne les ressources naturelles, Mamadou Lamine Diallo est d’avis qu’«il est temps de s’occuper de la forêt et des baobabs». «Le pillage de la forêt de la Casamance est revenu sur la scène, notamment par la filière gambienne. Sur une génération, on peut voir les dégâts lorsqu’on parcourt les régions de Sédhiou et Kolda. Il est clair que la responsabilité incombe aux pouvoirs publics, mais aussi à l’élite citoyenne de ces régions accrochée souvent aux basques de ministrons sans pouvoir dans la galaxie des prédateurs et qui refusent de défendre l’intérêt général». Pour M. Diallo, «il faut replanter des arbres». «En principe, si quelqu’un coupe un arbre, il devrait en planter au moins deux.
S’agissant des baobabs, là également, vu la demande mondiale croissante du pain de singe (Buy), si on n’y prend garde, on risque de les perdre. Identifier tous les baobabs et les protéger est un programme urgent et à notre portée. Le capital naturel est source de richesses matérielles. Il faut le protéger», indique également le chef de file de «Tekki».