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27 juillet 2025
LES RÉSEAUX AFRICAINS DE MACRON
Dans « Le Grand Manipulateur », le journaliste Marc Endeweld raconte comment Emmanuel Macron s'est très rapidement converti au continent, qu'il connaissait très mal…
Le journaliste Marc Endeweld signe un second ouvrage sur les réseaux du président Emmanuel Macron, Le Grand Manipulateur. Dans cet ouvrage-enquête, l'ex-journaliste de Marianne explore les réseaux intérieurs mais aussi internationaux du chef de l'État. On y décèle que, malgré sa rupture affichée d'avec les pratiques de la Françafrique, Macron a su tisser une toile de relations et d'intérêts impressionnante, englobant leaders politiques et personnalités hautes en couleur.
Le réseau Benguigui
C'est ainsi qu'on apprend, dans le croustillant chapitre « Afrique Connection » que l'une des « clés » africaines de l'Élysée n'est autre que Yamina Beguigui, productrice et réalisatrice française d'origine algérienne !
C'est en 2016 que Brigitte Macron, la première dame, rencontre la productrice via la journaliste Béatrice Schönberg. Cette dernière est l'épouse de l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, « qui a créé et préside la fondation Énergies pour l'Afrique, qui vise à promouvoir l'électrification du continent africain, et dont la vice-présidente n'est autre que… Yamina Benguigui », note dans son livre Marc Endeweld.
Quand Mme Macron rencontre Mme Benguigui à quelques mois de la présidentielle, cette dernière « lui explique le rôle important de l'Algérie vis-à-vis des autres États africains, ou lui décrypte la diplomatie marocaine. Elle lui montre comment les Africains s'organisent aujourd'hui entre Africains. Elle s'inquiète également de la montée de l'influence chinoise, russe et américaine sur ce continent. Elle évoque le rôle stratégique de la francophonie alors que la langue française comptera jusqu'à 850 millions de locuteurs à l'horizon 2050. Brigitte Macron est charmée. Car les Macron connaissent peu l'Afrique ».
« C'est par elle qu'est passée l'invitation de Macron à Alger (comme candidat). Elle a annoncé qu'elle serait la grande manitou de Macron en Algérie et en Libye après les élections, assure l'un de ses proches. (…) Benguigui s'est donc très fortement mobilisée sur le dossier avant et après l'élection d'Emmanuel Macron. Son ami Sassou N'Guesso a en effet été désigné pour diriger le Comité de haut niveau sur la Libye de l'Union africaine », lit-on dans l'ouvrage. « Par ailleurs, elle a pris des contacts avec le ministère des Affaires étrangères algérien sur ce dossier, qui dispose de liens avec les islamistes libyens, Abdelhakim Belhadj, un ancien djihadiste devenu homme politique, et Ali Al-Sallabi. Tous deux sont supporteurs du gouvernement de Tripoli de Fayez Al-Sarraj, dit "d'union nationale", formé sous l'égide de l'ONU, mais qui ne contrôle qu'une petite partie ouest de l'ancienne Libye, aujourd'hui écartelée en plusieurs tribus. ».
L'ami Déby
On apprend aussi que le président français peine avec certains homologues du continent. S'il a réussi à se rapprocher du Rwandais ombrageux Paul Kagamé, et s'il entretient des relations « excellentes » avec le Sénégalais Macky Sall, il n'en est pas de même avec d'autres leaders. « D'autres dirigeants ont beaucoup plus de mal avec le jeune président, écrit le journaliste Marc Endeweld. Alpha Condé en Guinée reste un fan absolu de François Hollande. En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara est très proche de Nicolas Sarkozy. » Mais c'est avec Idriss Déby que Macron a affiché sa proximité, au point de se contredire sur sa rupture avec les méthodes de la Françafrique tant décriées. « Ce n'est pas non plus une surprise si Alexandre Benalla se rend au Tchad début décembre 2018 quelques jours avant Emmanuel Macron. L'homme par qui le scandale est arrivé sait pertinemment que le président français entretient des relations étroites avec Idriss Déby. En s'y déplaçant, il met un coup de projecteur sur cette proximité qui fait particulièrement tache dans la communication présidentielle qui souhaite afficher une "rupture" avec les anciennes pratiques de la Françafrique », relève l'auteur de cette enquête. Marc Endeweld rappelle que « le Tchad est pourtant le symbole même de la continuation du "pré carré" français en Afrique, au nom de la lutte contre le terrorisme » et souligne que « Macron ajoute l'indécence à cette compromission traditionnelle. En octobre 2018, lors du 17e sommet de l'Organisation internationale de la francophonie, organisé à Erevan, en Arménie, lui et sa femme se sont mis à danser avec Idriss Déby. Le couple Macron et Idriss Déby tout sourire, cette vidéo tourne depuis sur Internet ».
Cynisme et pragmatisme
L'auteur revient aussi sur le pragmatisme du président français dans ses relations avec les pays africains. « Faire des "coups" semble être la priorité du chef de l'État. Comme celui de soutenir l'élection à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) de la Rwandaise Louise Mushikiwabo en octobre 2018. Le Rwanda a pourtant fait de la langue anglaise la langue obligatoire à l'école et a rejoint le Commonwealth, et le président rwandais, Paul Kagamé, réélu le 4 août 2017 avec 98,7 % des voix, est régulièrement accusé de violations des droits de l'homme », explique Marc Endeweld. « Pour Macron, l'essentiel est ailleurs : pouvoir apaiser, vingt-cinq ans après le génocide, les relations avec le pouvoir rwandais. Dans une perspective plus utilitaire, le président français veut aussi ouvrir les pays anglophones aux entreprises françaises. Et orienter les projecteurs sur l'Afrique de l'Est lui permet de faire oublier ses silences à l'égard des vieux dirigeants de la traditionnelle Françafrique ».
Pire, selon un des interlocuteurs du journaliste, « Macron n'a pas vraiment de politique africaine » : « À l'image de sa politique étrangère faite principalement d'opportunisme et d'intérêt, "sa vision des pays africains repose beaucoup sur le cynisme", remarque un habitué des arcanes de la Françafrique. Car seul compte pour lui, et ses collaborateurs, le "business" : "Ils s'en foutent des droits de l'homme. Pour les dictateurs, c'est plutôt l'aubaine", dénonce un connaisseur du Congo-Brazzaville. »
Le Quai hors jeu en Libye
Après l'élection d'Emmanuel Macron, les intermédiaires étrangers vont se bousculer en Libye.
Sarraj, comme son concurrent le maréchal Khalifa Haftar – commandant en chef de l'Armée nationale libyenne, contrôlant l'est du pays, et soutenu par l'Égypte et Abu Dhabi – vont faire l'objet de nombreuses sollicitations. Dans ce contexte, Yamina Benguigui devient la présidente d'un obscur think tank à Bruxelles, l'« Institut Robert-Schuman pour l'Europe », à ne pas confondre avec la prestigieuse Fondation Robert-Schuman. Parmi les dirigeants de ce groupe de pression, on trouve l'Algérienne Soumeya Abdelatif, proche d'Abdelaziz Bouteflika,
ancienne auditrice à Paris de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Cette dernière navigue entre les milieux diplomatiques et de renseignement. En réalité, l'Institut Robert-Schuman pour l'Europe est surtout utilisé par Denis Sassou N'Guesso pour faire valoir son point de vue en Europe. Bref, cet institut est un instrument de lobbying aux mains du maître du Congo-Brazza. Au sein de cette structure étrange, Yamina Benguigui va très vite nommer, après avoir pris ses fonctions, un intermédiaire, Benabderrahmane Tayeb, comme « conseiller Afrique et Moyen-Orient ». Cet homme discret devient son envoyé spécial en Afrique dans les jours qui suivent l'élection de Macron. En parallèle de cette activité, Tayeb est le président d'un autre think tank, le « Club géopolitique ». Tout au long de l'année 2017, et plus encore avant l'été, il va alors multiplier les voyages entre le Congo-Brazzaville, la Tunisie et le Moyen-Orient. Dans le cadre de ces différentes missions, l'intermédiaire réussit à entrer en contact avec le maréchal Haftar, via les réseaux de « Sassou ». Les contacts auraient même été établis dès septembre 2016. L'objectif de ces voyages est officiellement de faire avancer la paix en Libye sous l'égide de l'Union africaine, organisation fondée à l'origine par Mouammar Kadhafi, et qui rassemble l'ensemble des pays africains.
Dès son arrivée au pouvoir, le président Macron ambitionne de jouer le « faiseur de paix » en Libye. Dans le plus grand secret, il prépare à l'Élysée avec ses quelques hommes de l'ombre un « coup diplomatique ». Il souhaite mettre autour d'une table les principaux protagonistes de la crise libyenne, notamment Sarraj et Haftar. Les planètes diplomatiques sont alors alignées, avec l'absence des États-Unis sur la scène européenne et africaine, et la fragilisation de l'Italie du fait de son soutien indéfectible au gouvernement de Tripoli, une posture qui joue en la défaveur du pouvoir rival de Benghazi (celui de Haftar). (…)
Les « Africains » de la DGSE
À l'Élysée, les conseillers Aurélien Lechevallier et Franck Paris ont multiplié les voyages un peu partout en Afrique dès le début du quinquennat. Une nécessité pour tenter de développer des relations de confiance avec les différents chefs d'État. Et tout est à faire. Car, au fil des années, les diplomates en Afrique ont laissé peu à peu la place aux espions de la DGSE et aux sociétés de renseignement privées1 : « Franck Paris est l'ancien responsable Afrique francophone de la DGSE, cela montre l'angle actuel de la relation
franco-africaine », s'exaspère un vieux routier de l'aide au développement. Au Quai, le patron de la direction Afrique et Océan indien, Rémy Maréchaux, un proche de Nicolas Sarkozy, est aussi un ancien agent de la DGSE… « À l'Élysée, ils sont surtout à l'affût des petites informations qui peuvent intéresser la défense de la France. Ils sont complètement hors sol vis-à-vis des populations. » Pour ne rien arranger, les discours du président en Afrique sont alors préparés par Sylvain Fort, son ancien directeur de communication de la campagne, qui ne cache pas ses convictions droitières et conservatrices. Fort a alors de bons rapports avec le nouveau directeur de la stratégie de la DGSE, Nicolas Niemtchinow, ancien directeur adjoint d'Alain Juppé aux Affaires étrangères. Autant dire des profils très « modernes ».
PAR Makane Kane
LA VIABILITÉ D'UNE VISION POUR LA COHÉSION DE LA NATION
Ils entonnent le clairon des sensibilités identitaires, croyant mettre en péril notre concorde nationale pour atteindre leurs sordides objectifs - Vaines et futiles acrobaties !
L'agenda du chef de l'Etat est très suivi en ces temps, non pas seulement par la classe politique qui l'a accompagné dans sa victoire, mais surtout par ceux qui parviennent difficilement à digérer leur défaite cinglante du 24 février 2019.
Nos opposants qui avaient compté sur les tracées identitaires, y adossant leurs stratégies et analyses des motivations de l'électorat, se sont brutalement réveillés, constatant que le réélu qu'ils qualifiaient de président par défaut, était bien ancré dans le cœur des sénégalais.
Il existe des pique-assiettes de la scène politique, les hommes de mains des acteurs invisibles. Dans les salons de leurs sponsors et poulains, ils avaient fait le pari de détourner le cours de l'Histoire.
Avec toute la naïveté des intellectuels déconnectés de la réalité de leur société, ils rêvaient de gagner les élections, plaçant prématurément notre pays dans les foires aux enchères.
Le tohu-bohu actuel sur la suppression du poste de Premier ministre démontre que nos démagogues n'ont plus de morceaux à grignoter.
Dans cette faune colorée, il se trouve qui sont allé retirer des tas d'immondices des objets les plus nocifs pour blesser et exciter les sentiments les plus morbides pouvant troubler les cœurs et les esprits.
Des sites réputés sérieux sont mêmes tombés dans la tentation en leur offrant la plateforme de lynchage indirect d'une ethnie singulière par les excellences qu'elle a donné à la Nation.
L'unité et la fraternité entre les différentes communautés, trésor indéniable du Sénégal est à leurs yeux une chimère pour autant qu'ils ne se voient pas les maitres distributeurs.
En vérité, cette levée de bouclier empoisonné est suscitée dans l'espoir cynique de fissurer le camp présidentiel, sachant que le nombre de sièges dans les hautes sphères de l'administration sont limitées, s'essayant à rebeller les noms promus. Vaines et futiles acrobaties !
Leurs turpitudes sont sans résultats ; ils entonnent le clairon des sensibilités identitaires, croyant mettre en péril notre concorde nationale pour atteindre leurs sordides objectifs.
Mais la plus funeste entreprise de nos apprentis génocidaires est l'entretien de cette confusion autour de la révision en cours pour la suppression de la posture gouvernementale de Premier ministre.
Que le citoyen lambda s'y trompe, cela se comprend, mais que des professeurs d'universités en élaborent de vulgaires théories, c'est de la mauvaise foi, c'est inadmissible !
Le système démocratique a été conçu de telle sorte que par la "force des choses, le pouvoir arrête le pouvoir".
Concrètement, les Institutions de ce système politique ont été créées de telle sorte que le pouvoir exécutif soit incarné par le président de la République ; le pouvoir législatif par l'Assemblée Nationale ; le pouvoir de juger par les Cours et Tribunaux.
Ce sont ces trois pouvoirs qui doivent être équilibrés, c'est l'aspiration légitime de tous les démocrates. Mais le système, sous ce rapport est resté biaisé depuis l'aboutissement de la crise de 1962.
Le président Macky Sall, en ce moment veut en vérité rééquilibrer les pouvoirs en renonçant à son pouvoir de dissoudre l'Assemblée Nationale composée après tout de personnes élues comme lui au suffrage universel direct.
Dans le souci d'aller plus vite dans la mise en œuvre de la politique qu'il a définie, il a décidé de supprimer le poste de Premier ministre qui n'est pas une Institution dans notre système démocratique.
Dès lors, il n'a pas à consulter l'opposition parce que la définition de la politique de la Nation ainsi que sa mise en œuvre sont sa prérogative institutionnelle exclusive, d'une part ; d'autre part, la révision ne remet nullement en cause l'équilibre des Institutions de la République.
Le problème est que nos opposants chercheurs d'une "confrontation nationale", n'en connaissent ni les fondements, ni les Institutions et les pouvoirs.
Si le Président de la République devait consulter sur la définition de son pouvoir, il ne gouvernerait pas, ou il le ferait sous l'arbre à palabres que les baobabs de Diamniadio ne contiendraient pas.
Les républicains du détachement de l'Alliance pour la République aux Etats-Unis soutiennent sans réserve le principe et la nécessité d'une rapidité des procédures pour accélérer notre émergence.
Nous saluons la loyauté du Premier ministre sortant Mohamed Boun Abdalah Dionne qui est en phase avec le président de la République dans la recherche objective de solutions pragmatiques au succès du quinquennat.
Et nous considérons les vociférations d'Adama Gaye et consorts comme des gesticulations étrangères à notre foi, qui n'ont pas la dignité d'un débat dans le Sénégal d'aujourd'hui.
Makane Kane est porte-parole APR/USA
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
DU BON USAGE DU PREMIER MINISTRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky est un solitaire qui ne doit se sentir à l’aise avec aucun Premier ministre, pas même avec un homme aussi effacé que Dionne - Ce n’est certainement pas un bon augure pour ce quinquennat
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 29/04/2019
Comment comprendre la suppression du poste de Premier ministre annoncée par le président de la République après sa réélection avec 58% des suffrages alors qu’il n’en avait soufflé mot de toute la campagne électorale ?
En fait depuis l’indépendance, tous les présidents de la République, à l’exception notable du président Abdoulaye Wade, ont tour à tout supprimé et recréé ce poste. Pour différentes motivations et avec des objectifs politiques propres à chacun d’entre eux.
Remontons à la source, à la fondation même du poste tel que nous le connaissons aujourd’hui.
La Constitution adoptée à l’indépendance du Sénégal en 1960, établissait le partage du pouvoir exécutif entre un président de la République « gardien de la Constitution. (qui) assure la continuité de la République et le fonctionnement régulier de ses institutions... garant de l’indépendance nationale, (qui) préside le Conseil des Ministre » et un Premier ministre qui « détermine et conduit la politique de la Nation ; il dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il dispose de l’Administration et de la force armée … »
C’est cette dyarchie de l’Exécutif précisément qui est la source de ce qu’on a souvent présenté sous le terme de « conflit Dia/Senghor » pour en escamoter le véritable sens.
Il s’agit en réalité, on le sait maintenant, de témoins de première main[1], d’un coup d’état, perpétré le 12 Décembre 1962, non pas par M. Mamadou Dia, comme on a voulu nous le faire croire d’emblée, mais bien par le président de la République d’alors, M. Léopold Sédar Senghor contre le Premier ministre (ou plutôt le président du Conseil, selon l’appellation de l’époque).
Il faut s’arrêter sur cet événement. Non seulement parce qu’il est fondateur du régime qui est celui dont le président Macky Sall a hérité, mais aussi parce qu’il annonce l’instrumentalisation que les présidents de la République successifs feront de l’institution du Premier ministre.
Il est d’ailleurs révélateur que sous Senghor, on forgera le terme « Primature » qui n’existait ni en France ni ailleurs dans la monde. (inventé par le grammairien-poète-président lui même ?), comme pour désigner les mots ayant un sens, autre chose que l’institution du Premier ministre telle qu’on la connait partout dans le monde.
Toujours est-il qu’après avoir fait condamner le président du Conseil, Mamadou Dia à la prison à vie (et ses coaccusés à 20 ans d’emprisonnement), le président Senghor fera adopter une nouvelle Constitution par référendum le 3 mars 1963 par… 99.5% des voix.
Le Premier ministre ne figure plus au nombre des institutions de la République.
Le président de la République exerce seul le pouvoir exécutif.
L’hyper présidentialisme est dès lors installé.
Le président « Buur ak Bummi », comme disent les wolofs.
De fait, le président Senghor régnera seul, jusqu’en 1970.
Il faudra le soulèvement et les grèves des élèves, étudiants et travailleurs en 1968, faisant suite à la « crise de l’économie arachidière », à la « récession industrielle consécutive à la balkanisation de l’AOF » et aux revendications pour « la sénégalisation des entreprises et de la main d’œuvre [2]» pour que le président Senghor réinstaure le Premier ministre et y nomme Abdou Diouf.
Et quand il démissionne en 1980, c’est à son Premier ministre, M. Abdou Diouf qu’il laisse sa place, en vertu d’un article 35 introduit à cette fin dans la Constitution. Celui-ci conserve d’abord le poste en nommant son ami d’enfance, M. Habib Thiam. Après un règne de deux ans, s’étant légitimé en quelque sorte par le suffrage universel, en se faisant élire en 1983 avec 80% des suffrages, il nomme M. Moustapha Niasse au poste le 1er janvier 1983 avec pour unique mission de le supprimer. Une réforme constitutionnelle est adoptée à cet effet par l’Assemblée Nationale dès le 29 avril 1983. Le poste de Premier ministre est effectivement supprimé.
Il ne sera introduit qu’en 1991, sous la pression du FMI, de la Banque Mondiale et de la France dans un contexte de crise économique et sociale aggravée par les tensions politiques créées par les élections présidentielles et législatives de février 1988, puis par le conflit avec la Mauritanie de 1989 à 1991.
M. Habib Thiam sera nommé au poste une deuxième fois avant d’être remplacé par M. Mamadou Lamine Loum en 1998. Le président Abdoulaye Wade lui maintiendra le poste de Premier ministre pendant les douze années de sa présidence. Il en fera même un usage immodéré. Il en usera six : de Moustapha Niasse à Souleymane Ndéné Ndiaye. Sans laisser beaucoup de marge de manœuvre à quiconque d’entre eux. Le Premier Ministre ne devant être, selon l’expression de M. Idrissa Seck, que le « jardinier des rêves » du président.
Le président Macky Sall dans ce domaine comme dans d’autres se coulera d’abord dans les habits de son prédécesseur. Il se séparera rapidement de deux Premiers ministres, Abdoul Mbaye et Aminata Touré. Il semblera par contre avoir trouvé son homme lige en Boun Abdallah Dionne, personnage lisse et obséquieux, à la manière dont Abdou Diouf l’était avec le président Senghor. Qui s’est en outre investi plus que tout autre dans la campagne pour la réélection du président. Si bien que la question demeure : pourquoi donc le président Macky Sall supprime-t-il le poste de Premier ministre maintenant qu’il s’est fait élire pour son deuxième (et dernier ?) mandat ?
C’est que le régime fondé par Léopold Sédar Senghor relève du césarisme, c'est-à-dire d’une forme de monarchisme qui donne au président de la République un pouvoir absolu. Plus que dans le présidentialisme du type de la Vème République française que le constitutionaliste sénégalais a recopié en partie seulement. Ce régime-ci entretient à dessein la confusion des pouvoirs au profit du président, précisément pour assurer sa toute puissance.
Au Sénégal, depuis Senghor, le Premier ministre n’est qu’un accessoire institutionnel que le président de la République utilise à sa guise. Ou s’en passe. Selon le caractère et la psychologie du président.
Le président Senghor était véritablement hanté par le spectre de Mamadou Dia. Si bien qu’il ne voulait surtout pas d’un Premier ministre. Ce n’est que contraint et forcé (notamment par les Français) qu’il a dû en nommer un en la personne d’Abdou Diouf. Ce dernier l’a tellement rassuré par son effacement et son apparente docilité qu’il l’a maintenu au poste pendant sept ans avant d’en faire son successeur.
Quant au président Abdou Diouf, accédant au pouvoir, par un « coup d’état légal » en fait, il s’est senti longtemps vulnérable et comme illégitime. C’est pourquoi, il avait besoin au début d’un « alter ego » qui pourrait aussi éventuellement servir de fusible. Qui mieux que son meilleur ami comme Premier ministre pour cela ? Mais ayant perdu tout complexe après son élection au suffrage universel, s’étant constitué une garde rapprochée avec Jean Collin, il supprimera le poste. Il ne le rétablira lui aussi, comme nous l’avons vu, que sur la très forte pression des « institutions financières internationales » et de la France.
Abdoulaye Wade lui, n’avait aucun complexe de ce genre en arrivant au pouvoir. Animé au contraire d’une foi de prophète, avec un égo démesuré, il était persuadé qu’il allait tout seul régler les problèmes du Sénégal et de toute l’Afrique. Avec tout juste des commissionnaires et fondés de pouvoir. C’est pourquoi il ne fera pas de fixation particulière sur le poste de Premier ministre, sauf que celui-ci n’était jamais que délégué à son service politique particulier.
Quid de Macky Sall ?
Psychologiquement le quatrième président de la République du Sénégal arrive au pouvoir dans les mêmes dispositions qu’Abdou Diouf à ses débuts. Il a donc aussi besoin de Premiers Ministres au cours de son premier mandat. Mais une fois réélu, légitimé à ses propres yeux, il se révèle tel qu’en lui-même. Il éprouve le besoin de se libérer, de s’assumer tout seul.
L’homme est un grand timide, un solitaire qui ne doit se sentir à l’aise avec aucun Premier ministre, pas même certainement avec un homme aussi effacé que Boun Abdallah Dionne. D’où sa décision de supprimer le poste de Premier Ministre. A quelles fins ?
Croit-il vraiment pouvoir réaliser ainsi les grandes réformes indispensables à son PSE, en mode « fast track », selon son nouveau slogan ?
Veut-il seulement réaliser quelques initiatives phares et à « haute valeur politique ajoutée » comme le « désencombrement de Dakar », la mendicité des enfants ? Histoire de solder son contentieux avec le peuple sénégalais et éviter que son successeur ne lui réserve le sort qu’il a lui fait à Karim Wade et à Khalifa Sall ? A moins qu’il ne pense ainsi se faire une seconde virginité politique qui crédibilisera une pétition pour un troisième mandat !
Ou s’agit il seulement de « l’égo trip » d’un homme complexé, malgré sa carrière politique fulgurante, qui a longtemps avalé des couleuvres et qui maintenant qu’il a tout gagné et n’a plus rien à perdre, veut se la jouer en homme fort ?
Le président Macky Sall aggrave ainsi en tous cas l’hyper présidentialisme qui caractérise le système politique sénégalais et qui constitue l’une des raisons des graves difficultés de développement auxquelles le Sénégal est encore confronté.
Ce n’est certainement pas un bon augure pour ce quinquennat !
[1] [1]Ousmane Camara, Mémoires d'un juge africain. Itinéraire d'un homme libre, Paris, Karthala, 2010, 312 p. (ISBN9782811103897), p. 122r
Il y’a aussi le témoignage du Général Jean Alfred Diallo ; « Mamadou Dia n’a jamais fait un coup d’état contre Senghor … l’histoire du coup d’état, c’est de la pure fabulation ».Ref : Wikipedia.
[2] Abdoulaye Bathily : Mai 68 à Dakar, éditions Chaka, Paris, 1992
DAKAR, CAPITALE ENCOMBRÉE
Rendre à Dakar son lustre d’antan - C’est le souhait des autorités étatiques depuis que le président en a fait une priorité pour son quinquennat - Reportage sur les tares d’une ville déflorée par l’anarchie
Marcher sur un trottoir est devenu un luxe pour les Dakarois. La ville fait face à une occupation anarchique de la voie publique. Les trottoirs et les ruelles sont occupés de façon anormale. Certains sont même transformés en garages de mécanicien, en comptoirs de commerce, en dépotoirs d’ordures, de sable et de gravats. Ce qui donne un autre visage pour une ville qui est nichée dans l’océan atlantique et en tire son appellation de « presqu’île ». Une situation qui cause beaucoup de problèmes pour les automobilistes et les piétons qui y risquent parfois leur vie.
Perte de temps notoire.
Rencontré à la Cité des eaux en train de marcher, Khadim Faye, jeune étudiant qui devait prendre l’avenue des Hlm pour rejoindre son école de formation, se lamente fortement de la situation. En effet, il devait faire un examen de fin semestre, mais malheureusement pour lui, il a accusé un énorme retard à cause des embouteillages dus à la route trop étroite du fait des installations clandestines. « C’est trop difficile de se déplacer en ville à cause de cet énorme embouteillage. Je viens de rater un examen très important. Rien ne bouge ici à cause de cette occupation anormale. Comme le conducteur était obligé de contourner et de prendre une autre voie, je suis descendu du bus pour marcher », peste-t-il.
De l’autre côté, au niveau de liberté 6, le rond-point prend les formes d’un carrefour. C’est un laisser-aller à tous les niveaux. Les barrières de sécurité servent de tabliers et les trottoirs devenus dépotoir de sable, de gravats et de garage de mécaniciens où sont exposés des motos et des voitures.
Interrogé, Abdou Dia, chef de garage aux Maristes se décharge de ses responsabilités et accuse les propriétaires de voitures à réparer. « Les voitures sont exposées parce que certaines d’entre elles en pannes ont des pièces de rechange très rares. Leurs propriétaires, durant toute la recherche des pièces, sont obligés de nous les laisser. Parfois, certaines personnes n’ont pas assez de moyens pour payer la réparation. S’il ne dépendait que de nous, aucune voiture ne serait sur les trottoirs ».
Dans certaines ruelles, on aperçoit des tas de sables pour la construction d’un immeuble. Mais aussi des marchands qui mettent leurs articles par terre (chaussures, vêtement…). Ce qui rend impossible la circulation.
Pour rappel, le Président Macky Sall avait annoncé, à l’occasion du Forum des investisseurs privés, un grand ménage pour venir à bout de l’encombrement humain dans la capitale sénégalaise.
« Ce qui se passe à Dakar, ce n’est pas normal. Partout, il y a des parkings de vente de voitures, tabliers et autres. L’association des maires doit nous aider à remettre de l’ordre dans la capitale’’, avait déploré le chef de l’Etat. Ce propos a été rappelé lors de son investiture le 2 avril à Diamnadio.
15 ANS DE TRAVAUX FORCÉS REQUIS CONTRE CHEIKH BETHIO
Le ministère public a également demandé au juge de la Chambre criminelle de décerner un mandat d’arrêt contre le guide des Thiantakounes jugé par contumace dans l'affaire de double meurtre de Medina Saloum
Le procureur de la République près du Tribunal de grande instance de Mbour, Youssou Diallo, a requis lundi une peine de travaux forcés à peprétuité à l’encontre du guide des Thiantakounes, Cheikh Béthio Thioune et de quinze de ses disciples dans le procès pour meurtre de deux des leurs en 2012.
Le ministère public a également demandé au juge de la Chambre criminelle de décerner un mandat d’arrêt contre le guide des Thiantakounes jugé par contumace dans cette affaire.
M. Thioune séjourne à Bordeaux pour raisons médicales, selon ses avocats.
Le procureur a également réclamé une peine de 10 ans de travaux forcés contre Samba Ngom, Aziz Mbacké Ndour, Mamadou Hanne dit Pape et à Serigne Saliou Barro.
Auparavant, les avocats des parties civiles avaient réclamé 3 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts.
Bara Sow et Ababacar Diagne, deux membres de cette association religieuse avaient été torturés à mort et enterrés en 2012 à Médinatou Salam, une localité de la commune de Mbour, dans la région de Thiès.
par l'éditorialiste de SenePlus, Babacar Diop Buuba
SOUFFLE SUR LES ENFANTS DE LA RUE
Depuis l’initiative du Pacte Solidarité en 1977 jusqu’en 2012, on ne peut pas dire que l’Etat ne se soit pas soucié de la question - Cependant, on peut douter de la volonté politique d’y mettre un terme
Babacar Diop Buuba de SenePlus |
Publication 29/04/2019
« Aube de la vie humaine, l’enfant fait écho à l’aube du jour, à l’aube de l’année et à l’aube de l’humanité. Elle ne peut dès lors, laisser aucun adulte indifférent. Mais aussi parce que l’enfant renferme le futur et tout le potentiel humain en devenir, il est à la fois germe et espoir d’une éclosion prometteuse.»
Et le doyen de rappeler les rudesses de la condition d’enfant dans les sociétés et les littératures. « Les images fortes, point n’est besoin peut-être d’aller les chercher ailleurs, tant elles sont parmi nous, dans notre décor quotidien où leur ténacité donne l’air de nous narguer.
De nouveaux-nés jetés dans les caniveaux des grandes villes, s’ils ne sont pas déposés aux carrefours de nos banlieues, font partie désormais
de nos décors urbains.
Ô comble de paradoxe ! Ces jeunes mendiants qui, en ce début du 3e millénaire, se bousculent avec les étudiants aux portes des cités universitaires ou dans les couloirs des bâtiments de nos universités, hauts temples du savoir ? C’est vrai que tout cela n’est que l’arbre qui cache la forêt de la misère sociale dont la solution définitive doit aller en profondeur et de façon radicale dans l’histoire des mentalité ».
Feu Birahim Diop, notre collègue, travailleur infatigable et discret à qui revenait l’honneur de faire la synthèse des contributions, a loué la qualité et le sérieux de la réflexion de même que la diversité dessujets abordés : éducation, santé, travail, déviances. Il n’avait pas manqué de relever ceux qui n’ont pas été traités (pédophilie, droits des enfants).
Malgré tout : « le champ de réflexion a été aussi large et profond que possible. Les échanges issus d’approches et de questionnement novateurs, certes différents, mais aussi convergents, ont été essentiels ».
Ils permettent de mieux comprendre la situation de l’enfance, notamment dans les pays pauvres, et d’agir en sa faveur pour une meilleure prise en charge dans la politique de développement tant au plan national que régional (NEPAD) par exemple.
Dans le rapport des Assises Nationales (politiques, économiques et sociales), dans la partie diagnostique, on a souligné : « la déstructuration de la famille dont le rôle s’amenuise, on a le bouleversement des rôles traditionnels des hommes et des femmes, les changements de mentalités, notamment chez les jeunes dont le poids dans la société sénégalaise est de plus en plus important, alors que les possibilités de leur assurer un emploi dans le secteur moderne sont minces, ce qui participe à l’expression d’une culture de la débrouille (cf rapport cité, éd. Harmattan p.61-62). Par la même occasion on a souligné l’existence de germes de changement déjà activés dont sont porteurs les femmes et des jeunes et qui ne demandent qu’à être encouragés ».
Dans les termes de référence (TDR), une mention explicite est faite à la solidarité avec les couches vulnérables, à la protection de la petite enfance, la lutte contre la mendicité, la lutte contre l’exclusion, les persécutions, les précarités et la pauvreté (op. cit. p.352).
Réformes ou évolution
Parmi les réformes préconisées par les Assises figure l’emploi, singulièrement l’emploi des jeunes (charte de bonne gouvernance, Mai
2009 p.7). Malheureusement depuis le dépôt des conclusions des Assises, on constate que les enfants talibés sont toujours dans la précarité comme à Ziguinchor qui dans le passé avait été épargné par le fléau (cf l’observateur du 31 Janvier au 1er Février 2015 p.12).
Le débat sur la réforme des daaras va dans tous les sens. Une récente étude de cartographie des écoles coraniques de Dakar réalisée par la cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, renseigne sur l’existence dans cette région de 30.000 enfants mendiants, sur un effectif de 54.837 talibés (Observateur du 15 Janvier 2015, p.10). Le taux de chômage des diplômés du Supérieur en 2015 est passé de 16% à 31% en 2011, soit une hausse de 15% en 6 ans (Walf du 6 Février 2015).
A entendre les autorités gouvernementales depuis 1960, le Sénégal s’est doté de mécanismes, de structures, de plans non seulement pour prendre en charge les enfants en situation de vulnérabilité, mais aussi les jeunes à la recherche d’emploi. Actuellement, la stratégie nationale de protection des enfants est validée depuis décembre 2013 (cf Le Soleil du 10 Février 2015). Or, on constate l’inefficacité et l’impuissance de l’Etat concernant par exemple la question de la mendicité. Abdoul Aziz Kébé, dans sa thèse d’Etat soutenue le 17 Février 2015, souligne : « Cette impuissance de l’Etat transparaît dans la floraison d’initiatives prises, les unes à la suite des autres, sans que le problème ne connaisse un recul. Au demeurant, le florès de plans d’actions, de mesures administratives et politiques, de cadres juridiques, traduit l’échec constant des pouvoirs publics dans ce domaine. »
Depuis l’initiative du Pacte Solidarité en 1977 jusqu’en 2012, on ne peut pas dire que l’Etat ne se soit pas soucié de la question. Cependant, on peut douter de la volonté politique d’y mettre un terme. Si cette volonté existe, il reste alors que les rapports de force ne sont pas en sa faveur et qu’il ne trouve pas l’angle adéquat pour négocier avec les acteurs la bonne issue.
Que faire alors ? Serigne Fallou Dieng soufi alias Abu Loubaabet, fait des propositions pertinentes sur la question des enfants dans les daaras.
« Mais n’ayant pas réussi à scolariser les centaines de milliers des élèves se retrouvant dans les écoles coraniques non formelles, le gouvernement décida en 2009, de créer une nouvelle division au Ministère de l’éducation nationale, dénommée l’inspection des daaras, afin de s’assurer que les écoles coraniques dispensent une éducation, qui ne se concentre pas sur la seule mémorisation du Saint Coran.
Donc, l’Etat se doit alors de composer avec cet état de fait objectif. En incitant les autorités maraboutiques à organiser un système de l’autorégulation, qui sera à la fois, faîtière, consultative et normative. Soumis sous une réelle marge contraignante de ladite commission consultative, qui se chargera de définir les modalités et d’élaborer les stratégies à mettre en œuvre, en vue d’éradiquer ces deux fléaux monstrueux, que sont la mendicité et l’exploitation
indécente de enfants. Et pour ce faire, les religieux en rapport avec l’Etat, en toute souveraineté et dans un climat de compréhension mutuelle, définiront les normes juridiques et légales requises pour la création de Daaras. Des normes seront adoptées comme règles qui s’imposeront à tous. Cette institution représentera le cadre légal et contraignant, qui désormais régira les Daaras au Sénégal.
Dès lors, toute nouvelle création de Daaras sera assujettie à l’autorisation de ladite structure. Cette autorisation répondra à un certain nombre de conditionnalités, notamment un engagement formel de s’abstenir de pousser les enfants à la mendicité, ou à toute forme de leur exploitation. En un mot, de mettre ces enfants dans des conditions de vie, respectueuse des normes hygiéniques et nutritionnelles.
L’Etat, en ce qui le concerne devra s’engager à budgétiser annuellement des allocations de ressources nécessaires pour appuyer le fonctionnement de Daaras. Il faut le dire tout de même, la résolution du casse-tête de la mendicité ne doit pas être une affaire qui incombe qu’à l’Etat seulement. Mais, il revient aussi aux chefs des confréries soufis et autres dignitaires religieux, très nantis, de mettre la main dans la poche, pour contribuer aussi, à l’effort de soulager les talibés, du sort lamentable dans lequel se trouve la petite structure éducative, orpheline qu’est le Daaras. Et d’enjoindre les daaras à verser une part des fonds de cultes reçus, pour bien-être des apprenants des Daaras.
Les Organisations non Gouvernementales (ONG) ont le droit et mieux, doivent procéder à des inspections systématiques dans les Daaras, afin de relever toutes les situations anormales, auxquelles ces enfants seraient exposés et, en cas de nécessité, de prendre des sanctions à l’endroit des contrevenants. »
Serigne Fallou Dieng soufi, alias Abu loubaabat « Vivement l’autorégulation des Daaras et non à l’imposition des lois
intrusives »
Sur la question de l’emploi des jeunes, Falilou Diouf ; in walf des 9 et 10 Février 2015 a fait des propositions sérieuses et pratiques. Les pistes et niches qu’il indique méritent une attention des pouvoirs publics :
– Réparation et réhabilitation des infrastructures publiques ;
– Construction des cases de santé et éradication des abris provisoires ;
– Formation par le biais des ateliers d’apprentissages professionnels (AAPS)
– Contres d’incubation des produits informatiques.
La liste n’est pas exhaustive, l’auteur en est conscient. Il a
réfléchi sur les sources de financement complémentaire secteur privé,
ONG, etc.)
Mieux que la volonté politique, il faut une claire conscience des enjeux ; « la création de filets de sécurité pour une jeunesse en errance et la valorisation de ce potentiel à travers la formation et l’apprentissage professionnel sont les gages les plus sûrs pour assurer la paix sur le front social et préparer le pays aux défis à venir ».
La meilleure sécurité est le développement, la transparence, l’équité, la justice, la solidarité.
Le président guinéen Alpha Condé, a révélé ce lundi à Conakry, lors de la conférence diplomatique, avoir été victime d'un escroc se faisant passer comme un investisseur étranger.
Alpha Condé raconte une scène pour le moins surréaliste, dont il a été la principale victime. Le président guinéen a perdu plus de 175 millions FCFA en se faisant grugé par un homme d’affaire étranger qui disait vouloir investir en Guinée
"Nous avons été victime d’escroquerie ici. Je crois que le gouverneur de la banque le sait. Il y a un homme d’affaires qui est venu, qui a fait des propositions mirobolantes, mais il fallait lui payer 300 mille dollars (175 millions F.CFA), le gouverneur de la banque m’a dit, mais vraiment Président paie, j’ai pris de ma poche, pour payer les 300 mille dollars. Et depuis lors, le monsieur a disparu et on n’a plus jamais entendu parlé de lui », explique Alpha Condé à une assistance médusée.
Le président guinéen estime que si l’ambassadeur guinéen accrédité dans le pays auquel vient cet "homme d'affaire" véreux, avait fait son travail, il ne se serait pas fait "gruger". "Donc réellement, moi j’insiste sur votre rôle économique", a ajouté Alpha Condé aux ambassadeurs et consuls guinéens lors de cette rencontre.
Alpha Condé estime que la Guinée attire de plus en plus les investisseurs étrangers. "Très souvent, beaucoup de personnes viennent pour investir, on ne sait pas qui est sérieux qui ne l'est pas. Mais si vous faites votre travail, je serai moins envahi, moins fatigué parce qu’aujourd’hui je suis envahi de propositions venant de tout côté" indique Alpha Condé.
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FCFA, UN VESTIGE COLONIAL
Ce ne serait pas forcément l'or de la France qui est en train d'être dé-sanctuarisé mais celui des pays ayant déposé leur or à Paris ! Il est à soupçonner que l'abandon à venir du Franc CFA est en train, déjà, d'être mis en place
Aux vues des éléments connus aujourd'hui il est à soupçonner que l'abandon à venir du Franc CFA est en train, déjà, d'être mis en place, préparatifs et simulations. Lorsqu'un pays africain, ex-Franc CFA, aura une balance commerciale ou celle des paiements qui sera trop déficitaire vis-à-vis d'un autre Etat, des contrats papiers appelés SWAP céderont des quantités d'or au profit de l'Etat bien trop créancier. L'inverse, on l'imagine, sera possible - un Etat trop créancier sera en droit de demander remboursement de la dette mais en "or papier" (= contrat de SWAP). Physiquement les stocks d'or demeureront à Paris, mais juridiquement ses détenteurs respectifs verront varier leur droit à détention en fonction de l'état de cette comptabilité à un instant "t".
SALE TEMPS POUR COTONOU
Des élections législatives sans opposition, des réseaux sociaux et Internet limités, une forte abstention : au pays de Patrice Talon, les voyants rouges s'allument sur plusieurs fronts
Quand on cherche à prendre le pouls de Cotonou en ce jour d'élections législatives, c'est sur une déferlante d'actualité négative loin d'annoncer des lendemains tranquilles pour la population et pour les quelque 5 millions d'électeurs appelés aux urnes que l'on tombe. Les semaines précédentes déjà, le ton était donné puisque étaient annoncés la tenue et le maintien d'un premier scrutin qu'on peut juger d'historique dans la mesure où l'opposition n'a pas été autorisée à se présenter. Le jour même, l'accès à Internet et aux réseaux sociaux a fait des va-et-vient avant d'être totalement coupé. Et enfin pour clore la journée électorale, une abstention massive est confirmée par les médias locaux. L'opposition, privée de candidats à la suite d'une révision de la loi électorale, avait appelé ses partisans à ne pas aller voter, en signe de protestation.
Des élections coupées du monde
François Patuel, chercheur d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest, a déclaré : « La décision de fermer l'accès à Internet et aux médias sociaux le jour des élections est une violation flagrante du droit à la liberté d'expression. »
Avant d'arriver à de telles conclusions, le chercheur a scruté les signalements des usagers. Plusieurs internautes ont témoigné de l'absence des réseaux dans la nuit de samedi à dimanche, puis tôt dans la matinée. Comme cette activiste Mylène Flicka, fondatrice du média IrawoTalents, qui interroge « en coupant Internet et les réseaux sociaux, le président Talon vient de créer un dangereux précédent qui pourra être utilisé les prochaines fois. Cette fois, ce sont les élections législatives, qu'est-ce qui adviendra pour la présidentielle ? » Les recherches de l'organisation de surveillance numérique NetBlocks montrent que Spacetel le principal fournisseur Internet du pays a tout simplement coupé les accès. Les réseaux privés virtuels, notamment Tunnelbear, Hola et PureVPN, généralement utilisés pour contourner la censure en ligne, étaient également inaccessibles dans le pays.
Dans tous les cas, des chiffres circulent déjà sur les pertes économiques de cette seule journée sans Internet. Netblocks un observatoire international de l'Internet qui fournit des outils de gestion pour mesurer l'impact des coupures a estimé la note de l'ancien Dahomey à 1 548 043 dollars.
Une forte abstention et...
Les Béninois, mécontentent de la situation dans leur grande majorité, ne sont pas descendus dans les rues pour manifester, mais ont signifié leur désaccord en boudant les urnes en masse. Les rues étaient quasiment vides à travers le pays et notamment à Cotonou, la capitale économique, où les commerces et marchés sont restés fermés toute la journée par crainte d'échauffourées. Dans les bureaux de vote, les électeurs ont défilé « au compte-gouttes », expliquait à la mi-journée Kpleli Glele Marius, président d'un bureau de vote de Seme-Podji, région de l'opposant en exil Sébastien Ajavon cité par l'Agence France Presse.
Et l'agence française de rapporter que « dans la dizaine de bureaux de vote visités par à Seme-Podji, aucun n'a dépassé les 35 votants sur plus de 400 inscrits ». Les représentants de la Commission électorale (Cena) ainsi que les observateurs des partis étaient atterrés et fatigués par des heures d'attente. « On n'a jamais vu ça », confiait l'un d'eux au moment du dépouillement. « La population n'est pas sortie. »
L'Agence Bénin Presse fait état de retards dans le démarrage des opérations de vote, comme à Lokossa, « les opérations de vote pour les élections législatives d'avril 2018 ont effectivement démarré ce dimanche sans incident majeur à Lokossa, dans la 18e circonscription électorale, mais avec quelques minutes de retard dans certains postes de vote, où tout le dispositif n'est pas encore mis en place pour permettre aux citoyens d'accomplir leur devoir civique », a constaté l'ABP.
L'AFP constate une faible affluence du fait aussi de l'absence des partisans du président Talon dans les bureaux de vote. « Je ne suis pas un opposant farouche. À vrai dire, je supporte le président Talon », explique à l'AFP Wilfrid Pokini. « Mais je ne soutiens pas cette élection. Une élection sans opposition, c'est quoi ça ? » s'interroge ce commerçant de Porto Novo. « Ça va trop loin. »
... plusieurs incidents
Pour ce qui est des violences, sur le site d'information en ligne Bénin Web TV, on apprend que des incidents ont eu lieu dans la région du Septentrion. « Malgré les mises en garde de la police républicaine et les sensibilisations sur les sanctions prévues par le Code électoral en cas d'infraction à la loi, certains électeurs continuent de manifester leur colère. C'est par exemple le cas des populations de l'arrondissement de Tourou où les populations se sont soulevées pour manifester leur mécontentement. Des bulletins de vote déchirés, des équipements électoraux arrachés des mains de certains agents électoraux sont quelques-uns des actes notés dans cet arrondissement », relate le média.
Le Parlement a approuvé fin 2018 la mise en place d'un nouveau Code électoral pour simplifier le paysage politique et empêcher la prolifération des partis (plus de 250 dans un pays de 12 millions d'habitants). Toutefois, même les principaux mouvements de l'opposition ne sont pas parvenus à remplir les conditions imposées par la Cena et n'ont pu présenter leur liste pour l'élection des 83 députés. Cinq millions de Béninois étaient inscrits sur les listes électorales et ont eu jusqu'à 16 heures (15 heures GMT) pour choisir entre le Bloc républicain et l'Union progressiste, deux mouvements proches du président Patrice Talon.
Beaucoup accusent le président Patrice Talon, élu en avril 2016, d'être à l'origine de cette situation. « Il se prend pour plus grand que Dieu lui-même », pestait chef Ekpé, à la sortie d'un bureau de vote de Sene-Podji. La société civile béninoise ainsi que des représentants internationaux n'ont pas souhaité déployer d'observateurs en signe de mécontentement. Il y a pratiquement trente ans, le Bénin mettait fin au régime marxiste-léniniste du général Mathieu Kérékou et ouvrait la voie des conférences nationales qui firent de la démocratie la pierre angulaire de la vie publique.
LE BÉNIN MÉCONNU PAR LES ÉTATS-UNIS
L’impossibilité pour les partis d’opposition de participer aux élections du 28 avril a mené à des élections ni entièrement compétitives, ni inclusives, et qui ne reflètent pas le Bénin que nous connaissons - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l'ambassade des États-Unis au Bénin, daté du 29 avril 2019, relatif aux élections législatives tenues dimanche dernier dans le pays.
"L’impossibilité pour les partis d’opposition de participer aux élections législatives du 28 avril a mené à des élections ni entièrement compétitives, ni inclusives, et qui ne reflètent pas le Bénin que nous connaissons.
Nous regrettons le blocage des réseaux sociaux et de l’Internet le jour des élections, ce qui a créé un environnement contraire aux performances de longue date du Bénin en matière de liberté de parole et d’expression.
Nous sommes préoccupés concernant les rapports faisant état de violences durant le jour des élections. Nous appelons toutes les parties à résoudre leurs différends de manière pacifique et à trouver les moyens d’aplanir leurs points de désaccord."