L’Association des anciens pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles de Thiès (Inefja) a dénoncé hier l’absence de diplômés aveugles dans le dernier recrutement dans la Fonction publique.
Le recrutement des diplômés déficients visuels dans la Fonction publique demeure une problématique. Ils ont en effet été oubliés lors du recrutement de 2018. Ce que dénonce l’Association des anciens pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles de Thiès (Inefja) qui, face à la presse hier, dénonce «une injustice».
Selon Djiby Dème, président de ladite association, «les déficients visuels ont été juste laissés en rade dans le recrutement dans la Fonction publique. Parce qu’il ne figure aucun diplômé aveugle dans les deux listes des personnes recrutées», évalue le diplômé chômeur qui parle «de discrimination».
Et pourtant, fera-t-il noter, «nous remplissons tous les critères parce que nous avons tous les diplômes demandés dans tous les segments. Nous avons parcouru toute la liste et avons vu que l’Etat a recruté des titulaires de Master, de Licence et même de Baccalauréat et de Bfem alors que nous avons les mêmes profils que les recrutés».
Lesquels, renseigne M. Dème, «existent dans la base de données de la Fonction publique. C’est pourquoi nous ne comprenons pas pourquoi les aveugles sont laissés en rade dans ce type de recrutement». Il signale toutefois : «Nous avons fait des correspondances en ce sens. Et même si nous ne les avions pas faites, les autorités ont toutes les informations requises qui concernent les personnes handicapées diplômées qui répondent aux profils de l’emploi.»
Mais malheureusement, s’offusque-t-il, «nous ne sommes pas recrutés alors que la Loi d’orientation sociale, en son article 29 alinéa 2, stipule que l’Etat doit réserver un quota de 15% au moins pour les personnes handicapées lors des recrutements». Il interpelle le chef de l’Etat qui «est le garant de tous les droits, mais également le protecteur de toutes les personnes particulièrement vulnérables, de corriger cette situation afin que les demandeurs d’emploi aveugles soient pris en compte dans les recrutements».
Et cela, dit Djiby Dème, «en prenant des mesures spéciales en ce sens». Surtout que «le Président Macky Sall prône un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous». Pour lui, «cette situation doit être corrigée parce que nous trouvons contradictoire que des déficients visuels diplômés passent leur temps à mendier pour vivre, et au même moment les autorités affichent leur volonté d’éradiquer la mendicité au Sénégal. Nous pensons que la meilleure façon de faciliter une intégration, c’est le travail.
Nous avons étudié et avons les diplômes demandés. Nous ne demandons pas de l’aumône, mais d’être recrutés pour servir notre pays. Et nous pensons que ce n’est pas trop demandé». Il dit : «Il est temps de régler la question de l’employabilité des déficients visuels au sein de la Fonction publique.» Au-delà, ils ont déploré «leur mise à l’écart dans les concours au niveau des écoles nationales».
Il dit : «Il faut que l’Etat puisse voir comment ouvrir la possibilité de l’employabilité des personnes handicapées en ouvrant les concours professionnels et directs dans certaines écoles supérieures nationales.» Djiby Dème donne l’exemple de l’Ecole nationale d’administration (Ena) qui, selon lui «est un pourvoyeur d’emplois même si ce n’est pas nombreux».
Il explique : «Si le concours à l’Ena n’était si pas sélectif, c’est-à-dire si l’Etat arrivait à réunir les conditions techniques et matérielles pour permettre aux aveugles de composer au même titre que les autres Sénégalais, nous pensons que c’est un créneau d’emplois.»
Pour dire, selon lui, «nous ne voulons pas être pris comme ça au nom de la discrimination positive, mais nous voulons réunir toutes les conditions pour réussir dans les concours nationaux». Dans son speech, il annonce un sit-in dès la semaine prochaine devant le ministère de la Fonction publique, mais également une marche nationale dans les prochains jours, si les autorités tardent à réagir.
JE SUIS SURPRIS PAR L'ABSENCE D'UN MINISTRE LD DANS LE GOUVERNEMENT
ENTRETIEN AVEC… Nicolas Ndiaye, député et secrétaire général de la Ligue Démocratique
La Ligue démocratique «prend acte» de son éviction du gouvernement. Son secrétaire général Nicolas Ndiaye se dit «surpris» de l’absence d’un ministre Ld dans la nouvelle équipe. Loyaliste, le député de la majorité réaffirme néanmoins l’ancrage de son parti dans Benno bokk yaakaar. Dans cet entretien, il livre son avis sur le projet de loi portant suppression du poste de Premier ministre, les Locales et le dialogue politique.
Le projet de loi portant suppression du poste de Premier ministre sera examiné par l’Assemblée nationale en plénière samedi prochain. Que vous inspire cette réforme ?
Ce n’est pas une réforme qui change de manière profonde, significative, la nature de notre régime. Nous sommes dans un régime présidentiel depuis 1962. Le fait qu’un président de la République nomme un Premier ministre ne diminue pas ses pouvoirs.
S’il supprime ce poste, cela n’augmente pas non plus ses pouvoirs. Le Premier ministre est délégataire d’un pouvoir qui lui a été donné par le président de la République. Ce qui est à retenir de façon fondamentale, c’est que nous sommes dans le cadre d’un régime présidentiel.
Quand Senghor a ramené le poste de Premier ministre, est ce que ses pouvoirs ont diminué ou augmenté ? Pas du tout. Abdou Diouf a aussi supprimé ce poste. Ses pouvoirs n’ont ni diminué ni augmenté. Certains veulent nous noyer dans un verre d’eau en pensant que c’est un ouragan constitutionnel qui est en train d’être fait alors qu’il n’en est rien. Le poste de Premier ministre a été supprimé et rétabli deux fois au cours de notre histoire politique. Cela n’a pas changé de manière fondamentale la nature de notre régime.
Vous faites la comparaison avec 1962. Mais après ces évènements qui se sont déroulés en décembre, le Président Senghor a supprimé le poste de président du Conseil pour s’arroger tous les pouvoirs…
Senghor avait tiré les leçons des évènements de 1962. Le summum de cette crise, c’est qu’il y avait un bicéphalisme à la tête de l’Etat même s’il n’y avait pas de coup d’Etat.
La mésentente entre Mamadou Dia, président du Conseil, et Senghor, c’était comme s’il y avait une césure de notre Etat avec 2 têtes au sommet. Senghor a tiré les leçons en supprimant le poste de président du Conseil. Depuis lors, le régime présidentiel n’a pas changé.
Le Président Macky Sall a pensé que pour une plus grande rapidité des formalités, il vaut mieux supprimer le poste de Premier ministre. Pour l’anecdote, entre le palais de la République et la Primature, c’est une quarantaine de mètres. Si le poste de Premier ministre est supprimé, que celui qui l’incarnait est secrétaire général à la Présidence, il voit le Président tous les jours.
Il n’y a plus besoin qu’un courrier passe par différentes étapes pour arriver au Premier ministre. Bref, j’estime que cette réforme n’est pas une catastrophe constitutionnelle. Ce sont juste des changements mineurs qui ne touchent pas la nature de notre régime. Maintenant, l’Assemblée nationale ne peut plus faire tomber un gouvernement.
Mais en réalité, faire tomber le gouvernement, c’est faire tomber une structure qui a été choisie par le président de la République. Si le gouvernement tombe, le président de la République se choisit un autre. C’est tout. Il n’y a pas de changement majeur.Par contre, si le président de la République ne peut plus dissoudre l’Assemblée nationale, c’est un fort pouvoir qui lui a été retiré. Dissoudre l’Assemblée nationale, c’est dissoudre une structure issue du suffrage universel.
Vos ex-camarades, Aujourd’ hui de la Ld debout, estiment dans un communiqué qu’avec cette réforme Macky Sall veut se muer en «dictateur». Que pensez-vous de ces propos ?
D’abord, je ne veux pas répondre à la Ld debout. Ce sont d’ex-camarades qui ont emprunté un chemin qui est différent du nôtre. Cette affaire est derrière nous et on leur souhaite bon vent. Penser que le Président renforce ses pouvoirs, c’est ne rien comprendre.
Dire qu’il veut se muer en dictateur est une erreur. Est-ce que Senghor est plus dictateur sans ou avec Abdou Diouf comme Premier ministre ? Ça n’a rien changé. On peut dire la même chose avec le Président Abdou Diouf et ses Premiers ministres. Que le gouvernement ne soit plus responsable devant l’Assemblée nationale n’est-il pas une entrave au contrôle de l’action de l’Exécutif ? Pas du tout ! Vous croyez que c’est le Premier ministre qui nomme les ministres ? Non.
Les ministres sont nommés par Macky Sall comme le faisaient Senghor, Diouf et Wade à leur époque. Quand Boun Abdallah Dionne vient à l’Assemblée nationale, c’est vrai qu’il a une part de responsabilités, mais l’essentiel des responsabilités est entre les mains du président de la République.
Et depuis 1962, il en est ainsi. Ensuite, l’Assemblée nationale conserve son rôle de contrôler l’action du gouvernement. On peut toujours convoquer les ministres, leur poser des questions d’actualité, etc.
Pourquoi la Ld n’a pas demandé à Macky Sall de mettre cette réforme dans le menu du dialogue politique annoncé ?
D’abord, ce n’est pas par voie de presse que je vais conseiller quoi que ce soit au Président Macky Sall. Mais la critique qui est faite à cette réforme, c’est son absence totale de dialogue… Le président de la République a été élu. C’est la Constitution qui lui délègue ces pouvoirs. Et c’est le Peuple qui a voté la Constitution et a élu et réélu le Président Sall. Le président de la République n’a pas outrepassé ses pouvoirs en prenant cette mesure
Pourquoi appeler à un dialogue après sa réélection et prendre une décision unilatérale sur ce projet de loi ?
C’est vrai que la journée du 28 mai a été décrétée Journée nationale du dialogue. Je voudrais dire l’importance du dialogue dans nos pays. Les Nations occidentales se sont constituées par des guerres et des annexions. Nous, nous n’avons que 59 ans d’indépendance, ce qui est très peu dans la vie d’une Nation.
Notre tissu social est encore assez fragile. Autour de nous, il y a des pays qui sont en train de se disloquer, il y a des pays où des groupes sont en train de se former pour lutter contre d’autres groupes. Les gens s’entretuent pour des problèmes ethniques, religieux, communautaires…
Au Sénégal, nous sommes très avancés dans la construction de notre Nation. On a cette chance de voir que nos communautés vivent ensemble depuis très longtemps. Les leaders qui nous ont précédés ont eu la lucidité de maintenir et de renforcer cette cohésion. Les ethnies vivent en bons termes au Sénégal, les religions et les confréries idem. Musulmans et chrétiens vivent dans une parfaite cohésion.
Le Mouride vit en parfaite convivialité avec le Tidiane, le Layène, le Khadre ou le Niassène et vice-versa. Nous n’avons pas de problèmes ethniques, religieux ou confrériques au Sénégal et il nous faut veiller jalousement à maintenir et à renforcer cela. On ne peut construire notre Nation que par le dialogue et l’équité territoriale. L’opposition dit que le Président n’est pas sincère pour décliner son appel au dialogue, mais je pense qu’il faut venir et le Peuple va juger en dernière instance.
Si quelqu’un manque de sincérité, le Peuple va le sanctionner. La main tendue du président de la République est une bonne chose que nous saluons. Je pense qu’on devrait dialoguer ou ce sera l’impasse politique, surtout pour l’opposition qui refuserait de venir à ces concertations. Toutes les forces vives de la Nation devraient accepter cette main tendue. Ce qui est mauvais, c’est de poser des conditions.
Il y a des opposants qui disent oui au dialogue, mais il faut gracier d’abord Khalifa Sall…
C’est un chantage et un frein au dialogue. Il faut venir discuter et, dans le cadre du dialogue, formuler ses souhaits. Si des gens veulent que Khalifa Sall soit libéré, ils n’ont qu’à venir proposer cela au dialogue. Je ne vois pas de problème. Maintenant, le dialogue ne doit pas diminuer les prérogatives de tel ou de tel. La grâce est une prérogative constitutionnelle du président de la République et l’amnistie est une prérogative de l’Assemblée nationale.
Etes-vous pour ou contre le report des Locales du 1er décembre 2019 ?
Je vais le dire au dialogue. Je pense que lors de ce dialogue, la question des Locales sera agitée et c’est une très bonne chose. Nous avons expérimenté le parrainage avec des avantages et des inconvénients. Même si Benno bokk yaakaar était seule dans ce pays, elle devrait s’asseoir pour évaluer cette expérience.
Je pense que tout le monde doit s’asseoir. C’est la même chose pour la caution. En principe, la Ld est pour le respect du calendrier républicain, mais si tous les acteurs politiques s’entendent pour un report, il n’y a pas de problème. L’essentiel est de s’asseoir et de discuter.
Pour le Premier ministre, le Sénégal ne peut pas se permettre d’organiser deux élections en une même année…
Je pense que c’est possible d’organiser les Locales en décembre. Maintenant, est-ce que le dialogue peut nous permettre de trouver la meilleure formule au sein de la majorité comme de l’opposition ? Pourquoi pas ?
Pourquoi il n’y a pas de ministre Ld dans le nouveau gouvernement ?
Je ne sais pas. Ce n’est pas nous qui choisissons les ministres, c’est la prérogative constitutionnelle du président de la République. Nous-mêmes avons été surpris et nous prenons acte de cette décision. Je suis surpris par l’absence d’un ministre Ld dans le gouvernement. Mais cela ne remet pas en cause notre ancrage dans Benno bokk yaakaar. On n’est pas entré dans cette coalition pour un poste de ministre.
Qu’est-ce que Macky Sall vous a donné comme explications ?
Qu’il nous ait donné ou pas des explications, je ne vais pas le dire dans un journal.
«L’OBÉSITÉ EST UNE CAUSE D’INFERTILITÉ CHEZ LA FEMME»
Deux ouvrages tome 1 et tome 2 qui parlent d’endocrinologie métabolisme dans les facultés de médecine sont sortis samedi par Pr Abdoulaye Lèye.
L’interniste-endocrinologue à l’hôpital de Pikine Pr abdoulaye Lèye a présenté samedi deux ouvrages sur l’endocrinologie-métabolisme. Le thème de la conférence qu’il a présenté est : « Des origines épigénétiques et intra-utérines… aux phénotypes morbides, mode de vie et sous-développement au banc des accusés». Pr Lèye annonce que l’obésité est une des causes de l’infertilité chez les femmes.
Deux ouvrages tome 1 et tome 2 qui parlent d’endocrinologie métabolisme dans les facultés de médecine sont sortis samedi par Pr Abdoulaye Lèye. Selon lui, il s’agit de mettre à la disposition des apprenants une ressource pédagogique de base pour leur apprentissage pour essayer de faciliter dans le cadre du système Lmd, l'acquisition de compétences, mais aussi de connaissances. «Dans le tome 1 qui est consacré aux pathologies endocriniennes, on peut y trouver toutes les informations de diagnostic. Les traitements concernant la glande thyroïde, les pancréas, les bouffis, l’infertilité. Tout cela relève de prise en charge de ces pathologies endocriniennes. Le message que le médecin doit délivrer aux populations. Le tome 2 est consacré aux pathologies métaboliques et nutritionnelles traitant des principales infections que sont le diabète, les problèmes de cholestérol, l’obésité, les troubles des métabolismes glucidiques, lipidiques, la nutrition, l’alimentation. Il contient les ressources que le médecin qui veut former doit pouvoir disposer et aussi les délivrer aux patients», explique-t-il. Pr Abdoulaye Lèye définit le syndrome métabolique qui est un fléau mondial comme l'association chez un même individu de façons diverses, des pathologies connues comme le diabète, l'hypertension artérielle, l’obésité au niveau du ventre que nous appelons l’obésité abdominale et le cholestérol. «La constellation de toutes ces pathologies chez un même individu détermine le syndrome métabolique. La gravité de ces pathologies est qu’il a des conséquences cardiovasculaires», soutient-il.
Pour le Pr Abdoulaye Dièye, si on veut être dans une approche préventive, holistique, il faut agir même avant la naissance des individus. «Il ne faut pas avoir une intervention individuelle mais globale parce que l'on voit que le potentiel génétique que présente l’individu qui pourrait prédisposer à ce syndrome est modifié par tous les phénomènes environnementaux qui peuvent être autour de la conception, de la grossesse voire même de la vie de l'individu. Donc, il faut qu’avant que ne s'installe le syndrome métabolique que l’on puisse éviter par des mesures de vie saine avec une activité physique régulière», prône-t-il. Cependant, au cours de sa présentation, il a révélé que l’obésité est une des causes de l’infertilité. Selon lui, une des conséquences de l’obésité est l’infertilité. «Quand on est obèse, définit par un indice de masse corporelle supérieur à 30.
L’obésité favorise la stérilité. Beaucoup de femmes ont retrouvé leur fertilité parce qu’elles ont diminué leur poids», indique t-il. Pr Abdoulaye Lèye d’ajouter qu’en ce moment plus on est obèse plus on constate que les femmes ont des difficultés pour faire des enfants. «Il est extrêmement important pour le gynécologue que le patient ait une masse pondérale normale et les gens savent que parfois cette obésité peut atteindre des seuils morbides qui nécessite des interventions chirurgicales pour que la femme puisse retrouver la fertilité», affirme-t-il.
«LA PENURIE À DAKAR ÉTAIT NECESSAIRE POUR SÉCURISER LE SYSTÈME D’ALIMENTATION»
Le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, lève le voile sur le manque d'eau potable relevé ces derniers jours
Des populations de Dakar ont souffert ces derniers jours, des perturbations dans la distribution d’eau, à cause des grands travaux qui étaient en cours à Keur Momar Sarr.
Dans quelques heures, les perturbations notées, ces derniers jours, dans la distribution d’eau, vont relever d’un mauvais souvenir. Ce, grâce aux travaux qui étaient en cours à Keur Momar Sarr, dans le cadre du programme de sécurisation des ouvrages névralgiques de l’alimentation en eau de Dakar. Le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, était ce weekend sur le site pour constater l’achèvement des travaux. À l’en croire, la pénurie à Dakar était nécessaire, pour sécuriser le système d’alimentation et aller vers le mix eau.
Des populations de Dakar ont souffert, ces derniers jours, des perturbations dans la distribution d’eau, à cause des grands travaux qui étaient en cours à Keur Momar Sarr. Ces travaux qui permettent de sécuriser les ouvrages névralgiques de l’alimentation en eau de Dakar sont définitivement achevés ce weekend. Et c’est le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam qui a fait le constat sur place. «Cette pénurie était nécessaire pour sécuriser le système d’alimentation en eau, pour poursuivre le chemin vers le mix eau. Nous avons mis en œuvre une solution pérenne, qui nous soustrait désormais des aléas des fuites et des difficultés», souligne-t-il en demandant aux populations d’avoir espoir et de faire confiance, par rapport aux solutions durables et structurelles qui sont envisagées. «C’est une étape, car une solution beaucoup plus structurelle est en vue et permettra d’avoir un mix eau, par l’installation d’une usine de dessalement, pour diversifier l’alimentation en eau de Dakar. J’ai suivi le déroulement à travers des vidéos qui m’étaient envoyées. C’est ainsi que j’ai mesuré la délicatesse et la difficulté des travaux. Mais ce sont des travaux qu’il fallait faire. En effet en septembre 2013, la région de Dakar a connu une crise grave dans l’alimentation en eau, à cause de la casse de la pièce en Y, intervenue à l’usine de Keur Momar Sarr. Lorsque cet incendie s’est produit, le Président Macky Sall s’est lui-même déplacé sur les lieux. Et à l’occasion d’une conférence de presse en compagnie du Président Sud Africain, il avait indiqué que l’Etat du Sénégal prendrait les dispositions, pour des solutions structurelles durables. Ce qui permettrait de sécuriser les ouvrages névralgiques de l’alimentation en eau de Dakar. Depuis lors, des travaux en 7 composantes sont en train d’être accomplis, pour un coût de 6,5 milliards de Fcfa», indique-t-il. Selon l’ingénieur en charge du chantier Abdou Niang, après la crise de 2013, un diagnostic a été fait et a mis en exergue un certain nombre de vulnérabilités du système ALG, qui alimente Dakar pour plus de 50%. Ainsi, 7 actions avaient été arrêtées dont les 5 déjà réalisées et deux en cours dont celle qui est achevée ce weekend. Il s’agit du système de renforcement de la protection des anti-béliers au niveau de Keur Momar Sarr. L’ingénieur en charge des travaux renseigne qu’il existait 3 ballons de 50 m3 chacun soit 150 m3. Ce dispositif a été renforcé par 6 ballons soit 300 m3 et une étude a été faite pour la mise en œuvre. La mise en place du système allait prendre beaucoup de temps et c’est ainsi que l’option de le sectionner a été prise en 3 actes dont les deux ont été réalisés en mai et juillet 2018. Les deux actes ainsi réalisés ont donné naissance à deux systèmes qui ont été mis parallèlement et il s’est agi maintenant avec le dernier acte qui a été fait cette semaine, de déconnecter complètement l’ancien système de façon à l’isoler, à détacher toutes les vulnérabilités et avoir un seul système qui fonctionnement normalement. De tels travaux ont engendrés une pénurie d’eau dans certaines zones de Dakar avec la perte de 23.000 m3/jour, mais ils sont achevés avec succès et le retour à la normale n’est qu’une question d’heures pour certains quartiers situés en hauteur.
«LES TRAVAUX ONT ETE ACHEVEVES 44 H 51 MN EPRES LE DEMARRAGE»
La réalisation des travaux de sécurisation des ouvrages névralgiques était fixée dans un délai de 48 heures, mais finalement tout était au point après 44 heures 51 minutes de labeur. Le ministre Serigne Mbaye Thiam ajoute : «nous avons eu une vulnérabilité sur la pièce en Y tenant de son caractère ad hoc, à la capacité des ballons, aux matériaux de cette pièce. Dans le cadre des solutions structurelles durables, dont le président de la République avait parlé, une pièce en T a été maintenant installée et elle est une pièce usuelle en hydraulique. Ainsi mercredi dernier en Conseil des ministres, le Président Macky Sall a autorisé l’exécution de ces travaux, en faisant confiance à l’expertise sénégalaise. Nous nous réjouissons de constater qu’un défi technique a été posé à notre expertise nationale pour résoudre cette question et elle l’a relevé de fort belle manière». Keur Momar Sarr représente, selon lui, 130.000 m3/ jour soit près de 35% de la production acheminée sur Dakar. Mais aujourd’hui, dit-il, le cycle des travaux a eu raison de celui des vulnérabilités majeures du système d’alimentation en eau de Dakar.
Selon le ministre, la fin des travaux a été constatée le vendredi à 21 heures et la fin de la remise en eau le samedi à 3 heures 43 du matin, ce qui atteste que les ingénieurs et les ouvriers ont été professionnels. Il révèle que la Sones et la Sde avaient proposé d’effectuer ces travaux à la date du 27 avril, pour laisser passer le weekend Pascal et pouvoir terminer les travaux sans risques, avant le début du ramadan. Mais pour sécuriser davantage le début du ramadan, le gouvernement a décidé de rapprocher la date et d’effectuer les travaux à partir du 25 avril, pour parer à toutes les éventualités. Le chronogramme et le protocole des travaux ont été respectés ce qui a permis de les exécuter avec une
«MON AMBITION EST DE LIBÉRER LA CASAMANCE DES ENVAHISSEURS SÉNÉGALAIS »
Le chef de l’aile combattante de la faction nord du MFDC n’abandonne pas ses revendications indépendantistes
Le chef de l’aile combattante de la faction nord du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) n’abdique pas. Salif Sadio n’abandonne pas ses revendications indépendantistes. Dans son message lu par l’un de ses émissaires envoyé à Koudioughor samedi dernier, Salif Sadio a annoncé sa décision de poursuivre le combat pour, dit-il, « libérer la Casamance de l’envahisseur».
Le commandant du front nord n’a pas effectué le déplacement, comme il l’avait annoncé. Salif Sadio s’est fait représenter par un de ses lieutenants, Ousmane Diédhiou, qui a lu son message devant ses «invités» venus un peu partout de la région de Ziguinchor. Dans cette missive, Salif Sadio a réaffirmé sa volonté de voir la Casamance indépendante. «L’indépendance de la Casamance est réelle, inaliénable, absolue et non négociable. Même si le ciel va tomber sur nos têtes, le combat sera poursuivi pour cette indépendance», a martelé Salif Sadio dans la lettre lue par Ousmane Diedhiou.
Selon ce dernier, «Salif Sadio n’a d’autre ambition que de libérer la Casamance des envahisseurs sénégalais. Il n’a pas varié dans cette position. Et il ne changera jamais. Nous voulons une Casamance libre, indépendante, souveraine. Salif Sadio et tous ceux qui sont derrière lui, ont cet objectif. Il n’a autre chose que de précipiter le départ du Sénégal en Casamance». Pour terminer, Salif Sadio est revenu sur les conclusions des rencontres tenues à Rome entre l’Etat du Sénégal et ses éléments sous la supervision de Sant’ Edigio. «Les deux parties sont tombées d’accord sur la sauvegarde et la protection des ressources naturelles en Casamance. L’Etat du Sénégal a pris la décision de veiller scrupuleusement à la protection des ressources halieutiques, forestières et minières de la Casamance», indique Salif Sadio dans son message.
Il n’a pas manqué de s’en prendre aux organisations de la société civile casamançaise comme le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc) dirigé par Robert Sagna, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance et Usoforal. «Ce sont des organisations que nous ne reconnaissons pas. Elles ne sont là que pour leur propre intérêt. Elles n’ont rien fait dans le processus de paix. Et Salif a une vision contraire par rapport à la démarche de Robert Sagna etde son groupe. Nous ne les reconnaissons pas», a soutenu Salif Sadio.
LES ORGANISATEURS DU FESTIVAL DE SAINT-LOUIS S'ENLISENT DANS DES DIFFICULTÉS
Le président du comité d’organisation Me Ibrahima Diop et son équipe ont du mal à boucler le budget de cette année
La vingt-septième édition du festival international de jazz de Saint-Louis a été ouverte avant-hier à Saint-Louis. La manifestation a connu plusieurs difficultés notamment financières. D’autant que seule la moitié du budget a été bouclée. Face à cette situation, le ministère de la Culture et de la Communication a promis de nouer un nouveau partenariat avec l’association Saint-Louis Jazz afin de mieux marquer sa présence en terme d’appui, d’accompagnement et de soutien à la tenue de l’évènement.
Le président du comité d’organisation Me Ibrahima Diop et son équipe ont du mal à boucler le budget du festival de Jazz de cette année. Ils ont tapé en vain à toutes les portes. «Cette édition, c’est la plus difficile, car le festival est confronté à des dissensions internes et externes. C’était difficile. Mais, grâce au concours des partenaires comme la Bicis, l’Ambassade d’Italie, le ministère de la Culture que le festival a pu avoir lieu », a reconnu Me Ibrahima Diop qui exhorte les partenaires et les bonnes volontés à les accompagner. «Je dois rappeler que pour cette édition, il n’y a pas de tête d’affiche. Les jazzmen qui se produiront sur la place Faidherbe sont tous des têtes d’affiche.Ils viennent de la Mauritanie, de l’Italie, de l’Espagne, de la Côte-d’Ivoire entre autres pays», a soutenu Me Diop qui soutient que «60 % des artistes invités sont des femmes».
L’ETAT VOLE AU SECOURS DU COMITE D’ORGANISATION
La bonne nouvelle est venue du ministère de la Culture. Le ministre Abdoulaye Diop a remis aux organisateurs du festival international de Jazz de Saint-Louis l’appui du gouvernement sénégalais. «C’est un appui financier de quinze millions de francs Cfa, pour combler le déficit budgétaire de l’évènement. Cette enveloppe sera revue à la hausse lors de la prochaine édition pour mieux prendre en compte les préoccupations des organisateurs. Nous ferons tout notre possible pour accompagner, soutenir les initiateurs de cet évènement culturel », a promis le ministre. «Notre présence sera véritablement effective. Ce festival qui est extrêmement important par le son, les mélodies, mérite d’être soutenu pour redonner vie à cette belle ville d’histoire et de culture, classée patrimoine mondial de l’humanité», indique M. Abdoulaye Diop. Les premières sonorités de cette 27e édition du festival jazz de Saint-Louis, placé cette année sous le signe de la promotion des femmes, ont été données par David La bordier, guitariste, arrangeur et compositeur luxembourgeois.
LE PORT DAKAR ET LA MAIRIE JOUENT LEUR PARTITION
Ils étaient tous sortis, ce samedi pour prendre part aux opérations de désencombrement et de nettoyage de quelques artères de la ville
Les autorités du Port autonome de Dakar et celles de la ville de Dakar ont répondu à l’appel du président de la république, Macky Sall pour l’opération zéro déchet dans le pays. Le DG de la société portuaire, ababacar Sédikh Bèye et la mairesse de Dakar, Soham El Wardini veulent assurer un bon suivi des opérations de désencombrement comme celle effectuée ce samedi au Port de Dakar. Pour cela, une convention a été signée par les deux structures qui s’engagent à mettre les moyens pour une ville et un Port propres pour toujours. Des agents de sécurité, l’armée et la gendarmerie seront sollicités pour la surveillance et le suivi estimé à 130 millions de francs CFa par mois.
Ils étaient tous sortis, ce samedi pour prendre part aux opérations de désencombrement et de nettoyage de quelques artères de la ville de Dakar et l’intérieur du Port Autonome de Dakar. Les cadres, syndicalistes et simples agents du PAD et de la mairie de la ville ont sacrifié ce jour de repos pour répondre à l’appel de la mairie de Dakar et du Directeur Général de la société portuaire. Pour Ababacar Sédikh Bèye, il ne suffit pas seulement de rendre propre le Port de Dakar, enlever les épaves de voitures afin de le rendre fluide et agréable à circuler, mais, de mettre en place un comité chargé de veiller à ce que les lieux ne soient plus comme ils étaient avant. Et pour cela, le Directeur Général du Port Autonome de Dakar et le maire de la ville de Dakar sont convenus de mettre en place un système de suivi, à travers une convention signée, ce samedi. « Pour le Port Autonome de Dakar, cela constitue de mettre en place un parking d’attente. Avec l’aide du préfet de Dakar, nous allons gérer la circulation en interdisant tout stationnement aux abords du port en créant d’autres lieux où peuvent se garer les camions », a dit, samedi Ababacar Sédikh Bèye lors de l’opération de désencombrement initiée par le PAD et la Ville de Dakar. Des agents de sécurité seront également mis à contribution par le Port de Dakar pour la surveillance et le contrôle du dispositif. « C’est du concret. Et si les gens ne font pas du suivi derrière, c’est parce que cela coûte cher. Il est estimé à 130 millions de francs CFA par mois pour la gestion du parking. Soit un plus d’un milliard 500 millions de francs CFA sans compter la centaine d’agents à payer », dit-il.
APPUI DES AUTORITES MILITAIRES ET DE LA GENDARMERIE
Le DG du Port ajoute que c’est le prix qu’il faut payer pour rendre le Port de Dakar agréable à voir. Pour M. Bèye, le Port ne pas doit pas être un en droit lugubre, mais un lieu de tourisme pour que les gens puissent venir voir les bateaux débarquer. De son côté, madame le maire de la ville, Soham El Wardini a annoncé que la municipalité est prête, avec ses volontaires à participer au suivi. Pour elle, Dakar qui est l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) ne doit pas être agressée. « Nous allons aussi faire appel aux agents de l’ASP. Nous demandons au président de la République de nous appuyer dans ce sens avec la participation de toutes les autorités militaires ainsi que la gendarmerie de l’environnement qui pourront nous aider à avoir une ville très propre », a dit Soham El Wardini. Elle ajoute qu’il est important que le Port où la circulation est souvent bouchée soit bien dégagé. « Je suis rassurée de voir des patriotes participer à cette opération qui va sûrement connaître une réussite cette fois ci », a-t-elle indiqué. Dans cette convention, le PAD s’engage à mettre les moyens matériels et financiers et à mobiliser des ressources humaines logistiques et techniques pour ce projet d’intérêt commun.
LE FORUM DU JUSTICIABLE «AGREE» MACKY
«A l’état actuel de notre charte fondamentale, on ne peut ni reprocher au Président de la République d’avoir pris l’initiative de réviser la Constitution ni d’avoir choisi la voie parlementaire pour son approbation ».
Telle est la position du Forum du justiciable sur le débat autour du recours à la voie référendaire ou à l’Assemblée pour supprimer le poste de Premier ministre. Babacar Bà et cie se sont exprimés par le biais d’un communiqué en date d’hier, dimanche 29 avril.
« Suite à la saisine l’Assemblée nationale pour statuer sur le projet de loi N°07/2019 portant révision de la Constitution devant aboutir à la suppression du poste de Premier ministre au Sénégal, nous avons constaté que des voix se sont levées pour condamner l’approbation du projet de révision de la constitution par voie parlementaire », note tout d’abord le communiqué du Forum du justiciable. Et de préciser dans la foulée que « Toute constitution édicte la procédure de sa révision.
La Constitution sénégalaise définit la procédure de révision à travers l’article 103 qui dispose que « l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux députés. Le Premier ministre peut proposer au Président de la République une révision de la Constitution. Le projet ou la proposition de révision de la constitution est adopté par l’Assemblée nationale selon la procédure prévue à l’article 71 de la présente constitution. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum. Toutefois, le projet ou la proposition n’est pas présenté au référendum le Président de la République a le pouvoir discrétionnaire de choisir, en dernière instance, la voie de validation (voie parlementaire ou voie référendaire) d’un texte modificatif de la Constitution » lorsque le Président de la République décide de le soumettre à l’Assemblée nationale….».
Poursuivant son argumentaire, le Forum du justiciable relèvera que « La tournure rédactionnelle de l’article 103 ci-dessus montre que le constituant semble, au surplus, ériger le référendum en procédure normale d’approbation des révisions. Toutefois le constituant, sans considération du caractère substantiel et l’ampleur de la révision, habilite le Président de la République à renoncer à la consultation populaire et à soumettre la question de l’acceptation définitive de la révision à la seule Assemblée nationale ». Autant de choses qui feront dire au Forum du justiciable : « Il est donc bien clair que. Babacar Bà et cie en concluront tout simplement qu’ « à l’état actuel de notre charte fondamentale, on ne peut ni reprocher au Président de la République d’avoir pris l’initiative de réviser la constitution ni d’avoir choisi la voie parlementaire pour son approbation ». Qui plus est, ont-ils signifié sans ambages, « Si la volonté populaire veut rendre obligatoire l’approbation des révisions substantielles par voie référendaire, il faut modifier la Constitution en ce sens ».
«LE POSTE DE PM N’EST PAS UNE INSTITUTION»
Abdoulaye Makhtar Diop, le 5ème vice-président de l’Assemblée nationale, se veut formel sur le référendum souhaité par l’opposition pour supprimer le poste de Premier ministre.
Objectant que le dit poste n’est pas au Sénégal une institution mais plutôt un organe de l’Exécutif, il a fait comprendre que le recours à la consultation populaire n’est pas une obligation. Abdoulaye Makhtar Diop était l’invité du « Jury du dimanche » hier, dimanche 28 avril 2019.
A l’opposition qui reproche au président de la République de n’avoir pas organisé une discussion avant d’envoyer à l’Assemblée nationale le projet de loi portant suppression du poste de Premier ministre et de n’avoir pas choisi la voie référendaire, Abdoulaye Makhtar Diop a répondu de manière directe hier, dimanche .28 avril 2019. Invité du « Jury du dimanche » de Mamoudou Ibra Kane, le 5ème vice-président de l’Assemblée nationale dira : « Le choix de la voie référendaire, c’est la Constitution qui en laisse la latitude au président de la République…Si vous prenez la majeure partie des responsables de l’opposition, ils ont tous été au pouvoir. Macky Sall, président de la République, n’a pas écrit cette Constitution. Les dispositions dont on parle sont dans cette Constitution depuis 1961.
Le choix du référendum ou de la voie parlementaire est organisé par la Constitution ». Poursuivant son argumentaire, Abdoulaye Makhtar Diop a tenu à rappeler que le poste de Premier ministre au Sénégal n’est pas une institution mais plutôt un organe de l’Exécutif. Il est délégataire de pouvoir. Si c’était une institution comme le gouvernement, j’aurais dit qu’il faut aller à un referendum ». Abdoulaye Makhtar Diop n’a pas manqué de faire savoir également que la suppression ou le maintien d’un poste de Premier ministre n’entre pas dans ce qu’on appelle le bloc de constitutionnalité qui renferme les fondamentaux dans une République. Quid du processus d’examen du projet de loi en question au niveau de l’hémicycle ?
Là, Abdoulaye Makhtar Diop renseignera que l’Assemblée nationale se prépare de manière très sereine pour la plénière. « Le président de la république a fait approuver ce projet de loi qui est arrivé sur le bureau du président de l’Assemblée. Le mardi prochain, la Commission des lois va se réunir et le samedi, ce sera la plénière. C’est une procédure d’urgence prévue par la Constitution. Et quand on parle d’urgence, cela veut dire que tous les autres points susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale sont suspendus ou reportés », a expliqué le 5ème vice-président de l’Assemblée nationale.
LE PR MAMADOU DIOUF PARLE DE «FRAGILISATION DES INSTITUTIONS»
La suppression envisagée du poste de Premier ministre est « une décision étrange qui contredit les engagements pris par le chef de l’Etat », lors de ses déclarations de campagne électorale.
La suppression envisagée du poste de Premier ministre est « une décision étrange qui contredit les engagements pris par le chef de l’Etat », lors de ses déclarations de campagne électorale. Telle est la conviction de l’enseignant chercheur à l’université de Columbia aux États-Unis, Mamadou Diouf, qui était l’invité de l’émission Objection de Sud Fm hier, dimanche 29 avril. D’ailleurs, il n’a pas manqué de préciser que le président de la République « est en train d’affaiblir les institutions qui doivent permettre de continuer à travailler, à consolider et à améliorer la démocratie sénégalaise ».
Le Pr Mamadou Diouf, enseignant chercheur à l’université de Columbia aux États-Unis, a toujours du mal à comprendre l’initiative du Président Macky Sall de mettre fin à la fonction de chef de gouvernement au Sénégal. Invité de l’émission Objection de Sud Fm hier, dimanche 29 avril, il est ainsi revenu à la charge pour clamer son scepticisme et son incompréhension à propos de cette démarche du président de la République.
Aussi a –t-il dit sans fioritures au micro de Sud Fm : «Cette décision contredit les engagements du président de la République durant la campagne électorale. C’est une décision étrange dans l’environnement actuel où il a son dernier mandat et tout le monde considère que ce dernier va lui permettre de laisser une très grande trace dans les pages de l’histoire de ce pays ». D’ailleurs, selon l’enseignant universitaire, le président de la République « est en train d’affaiblir les institutions qui doivent permettre de continuer à travailler, à consolider et à améliorer la démocratie sénégalaise ».
Poursuivant son argumentaire, l’invité de l’émission Objection de Sud Fm d’hier, dimanche 28 avril 2019 de souligner : « On ne peut pas faire fonctionner une Assemblée nationale qui a un pouvoir de contrôle et un pouvoir de participation à la décision. S’il n’y a pas un interlocuteur direct, ce dernier aurait dû être un Premier ministre qui a plus le pouvoir et qui est responsable devant l’Assemblée nationale ».
Pour rappel, le projet de loi portant révision de la Constitution qui doit supprimer le poste de Premier ministre est déjà arrivé à l’Assemblée nationale. Il entend, selon l’argumentaire du chef de l’Etat, rapprocher l’administration des administrés en facilitant une gestion diligente des affaires de l’Etat. Le projet de loi en question qui sera soumis en plénière, ce samedi 4 mai, est récusé de manière générale par l’opposition au président Sall. . C’est ainsi qu’Idrissa Seck, Issa Sall, Ousmane Sonko et Madické Niang, les quatre candidats malheureux à la dernière présidentielle, l’ont vivement dénoncé à travers une déclaration commune, la semaine dernière, tout en appelant à recourir au référendum. Quant à Me Wade et aux libéraux, ils ont dit n’y voir aucun « intérêt pour le Pds ».