SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 juillet 2025
par Olivia Ngou
NOUS AVONS LES MOYENS D'EN FINIR AVEC LE PALUDISME
On peut prévenir et guérir le paludisme - Il est donc inacceptable que cette maladie, vieille de cinquante millénaires, tue encore un enfant toutes les deux minutes
Le Monde Afrique |
Olivia Ngou |
Publication 26/04/2019
Je devais avoir 3 ans lorsque j’ai contracté le paludisme pour la première fois, mais je n’oublierai jamais lorsque j’ai été frappée de nouveau, à l’âge de 8 ans. J’entendais des voix et tout résonnait très fort dans ma tête. J’ai ensuite rencontré dans ma ville des personnes rendues infirmes à cause du paludisme. Je n’aurais jamais pensé qu’une simple piqûre de moustique pouvait avoir de telles conséquences. Depuis, je n’ai cessé de me battre contre ce fléau.
D’immenses progrès ont été réalisés entre 2000 et 2015, quinze années au cours desquelles la mortalité liée au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans a diminué de moitié sur le continent africain. Mais, aujourd’hui, la maladie connaît une recrudescence inquiétante, du fait surtout de la résistance aux antipaludiques et aux insecticides, et de la prolifération de faux médicaments. Nous avons pourtant les moyens d’en finir avec le paludisme. Voici quatre propositions.
Impliquer les acteurs communautaires
En Afrique, le paludisme est par excellence une maladie que l’on soigne d’abord en communauté, avec des remèdes maison, la médecine traditionnelle ou encore via le vendeur de médicaments de rue. La maladie est tellement présente qu’elle est parfois banalisée. Ce n’est que lorsque la fièvre ne diminue pas que l’on se résout à aller dans un centre de santé, qui se trouve généralement à des heures de marche en zone rurale.
Cet isolement est un facteur de progression de la maladie. C’est pourquoi le déploiement d’agents de santé communautaire dans chaque village est essentiel pour prévenir et éliminer la maladie. Ces volontaires rapprochent les services de santé au plus près des communautés isolées et garantissent l’accès à des médicaments fiables. Leur travail est remarquable. On estime ainsi qu’au Cameroun, 70 % des cas de paludisme ont été rapportés par les agents de santé communautaire contre 30 % par le secteur public en 2018. Pour accélérer la lutte contre la maladie, il est impératif de renforcer leur action en les associant à l’élaboration des politiques publiques de santé en tant qu’acteurs, et non plus en tant que simples prestataires de services.
Soutenir la recherche
Les outils dont nous disposons aujourd’hui ont permis de faire de la lutte contre le paludisme l’un des plus grands succès du XXIe siècle. Les campagnes de distribution de moustiquaires financées par le Fonds mondial et ses partenaires, couplées aux tests de diagnostic rapide, ont fortement contribué à freiner la maladie et à sauver des millions de vies. Des moustiquaires nouvelle génération seront distribuées très prochainement au Burkina Faso pour contrer la menace grandissante de la résistance aux insecticides. Les recherches en cours, telles qu’un traitement concentré en un seul comprimé au lieu de trois actuellement, les organismes génétiquement modifiés comme mesure complémentaire de lutte antivectorielle ou encore l’émergence possible d’un vaccin, portent de belles promesses.
Agir à l’échelle du continent
Eliminer le paludisme dans un pays est un accomplissement certain, mais insuffisant dans le cadre d’un combat contre une pandémie qui demeure par définition transfrontière du fait des mouvements de populations. Pour éviter que la lutte ne se transforme en mythe de Sisyphe, il faut envisager un combat commun à l’échelle du continent et inviter les pays africains à redoubler d’efforts pour investir dans la santé de leurs communautés.
Intégrer l’élément culturel
Il existe encore certaines croyances et normes socioculturelles qui nuisent au combat contre la maladie. Ainsi, la moustiquaire garderait la chaleur et serait associée à la mort. Dans les zones reculées, la santé des femmes passe souvent au second plan. Elles sont en charge des tâches ménagères et des enfants et, dans certains cas, n’ont pas les moyens financiers de se rendre dans un centre médical. Or, les femmes enceintes sont l’une des populations les plus vulnérables au paludisme.
A l’image de la lutte contre le sida, la société civile pourrait jouer un rôle crucial et demander la prise en compte des normes socioculturelles dans l’élaboration des programmes. Ceci impliquerait une forte participation et appropriation des communautés, chefs communautaires, religieux et traditionnels dans l’élaboration des stratégies afin de garantir le progrès.
C’est dans cette perspective que nous avons créé le CS4ME, le premier réseau mondial de communautés et d’organisations de la société civile pour l’élimination du paludisme, qui vise à promouvoir des programmes plus inclusifs, efficaces, axés sur les communautés et fondés sur les droits sociaux et les droits humains.
On peut prévenir et guérir le paludisme. Il est donc inacceptable que cette maladie, vieille de cinquante millénaires, tue encore un enfant toutes les deux minutes. Chaque jour, je suis témoin des progrès concrets que nous réalisons et cela forge ma motivation à continuer le combat. L’élimination est possible. Surtout, ne relâchons pas nos efforts.
Olivia Ngou est aussi membre du premier réseau mondial de la société civile pour l’élimination du paludisme (CS4ME) et du Partenariat Roll Back Malaria.
PAR MAMOUDOU IBRA KANE
VIDEO
LA PÉDAGOGIE PAR L’EXEMPLE !
La volonté présidentielle de mettre fin à l'encombrement et à l'incivisme ambiant doit commencer par la pédagogie de l'exemple - C'est le premier acte fort et la meilleure garantie pour promouvoir l'avènement d'une nouvelle ère dite "zéro déchet"
Dans sa chronique de ce vendredi, 26 avril 2019, Mamoudou Ibra Kane salue la volonté de l’Etat de rationnaliser et d’aller vers une réduction drastique du train de vie de l'administration, mais également de s’engager dans la dynamique annoncée de désencombrement de la capitale. Mais, pour ça, il faut d’abord user de la pédagogie par l’exemple. Que l’Etat engage le mouvement et l’ensemble suivra, plaide-t-il, avant d’appeler à une discipline pour tous et... à une justice pour tous.
par Ibrahima Diouf
IL FAUT CHANGER DE REGARD SUR LES TRANSFERTS DE FONDS DE LA DIASPORA
Le phénomène des transferts de fonds de la diaspora vers l’Afrique est trop souvent analysé du seul point de vue de leur coût, considéré comme trop élevé
Jeune Afrique |
Ibrahima Diouf |
Publication 26/04/2019
Le phénomène des transferts de fonds de la diaspora vers l’Afrique est trop souvent analysé du seul point de vue de leur coût, considéré comme trop élevé.
Pourtant, même s’il est incontestable que la question du coût des transferts mérite d’être débattue, cette analyse occulte trop souvent les dynamiques profondes qui déterminent le marché des transferts de fonds de la diaspora sur le long terme.
En effet, plusieurs tendances lourdes sont en train de bouleverser la façon dont les Africains transfèrent de l’argent à leurs proches. Qu’elles soient d’ordre sociologique, démographique ou technologique, ces tendances sont bien plus fondamentales pour comprendre ce marché… et, in fine, résoudre la question du coût des transferts.
Le premier phénomène que nous observons sur le marché des transferts est d’ordre sociologique. Traditionnellement, l’émetteur des fonds était un individu établi en Europe ou aux États-Unis, où il occupait un emploi à faible revenu lui permettant d’envoyer régulièrement de petites sommes d’argent vers l’Afrique, la plupart du temps pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays.
Si ce profil domine encore le paysage, de nos jours les transferts peuvent aussi bien provenir des membres aisés de la diaspora cherchant à investir en Afrique que de ceux de la classe moyenne installés en Afrique et dont les enfants étudient en Europe ou en Amérique du Nord… ou encore d’individus vivant en Afrique ayant des intérêts commerciaux sur le continent lui-même. De plus en plus, ces transferts ne servent plus à financer des dépenses sociales, mais à investir dans la petite entreprise montée par tel ou tel membre de la famille.
Orientation des flux financiers
Ce qui nous amène au deuxième changement, celui de l’orientation des flux financiers. Le corridor Europe/Amérique du Nord-Afrique reste le plus important en volume, mais il ne monopolise plus comme auparavant les transferts des diasporas. En revanche, la part du corridor Afrique-Europe/Amérique du Nord n’a cessé d’augmenter au fil des ans, même si son volume n’est pas encore substantiel.
En outre, de nouveaux partenaires commerciaux ont fait leur apparition, comme les pays d’Asie et du Moyen-Orient où les membres de la diaspora sont de plus en plus établis. Enfin, n’oublions pas que 80 % des migrants africains restent en Afrique. C’est peut-être l’aspect le plus important : les échanges et les relations commerciales intra-africaines se sont consolidés et intensifiés au cours des dernières années, avec une intégration continentale partie pour s’inscrire dans la durée.
L’avancée technologique
Le troisième et dernier changement est une conséquence directe du saut technologique dans les services bancaires et financiers, et joue un rôle d’accélérateur des deux précédentes tendances. Dans un contexte de rapide inclusion numérique sur le continent, les outils du marché des transferts de fonds ont eux aussi commencé à évoluer. En 2020, on estime que l’Afrique comptera 725 millions d’abonnés en téléphonie mobile… contre seulement 16 millions en 2000.
Cet environnement crée les conditions idéales pour le développement des services mobiles bancaires et associés. Il existe actuellement en Afrique autour de 100 millions de comptes d’argent mobile actifs, soit 50 % du marché mondial des services financiers mobiles. Cela fait du continent la première région, du point de vue des parts de marché, pour les transactions mobiles.
Ces changements technologiques vont avoir des répercussions immédiates sur la façon dont les Africains financent leur économie. De fait, mettre en place un compte d’argent mobile revient à acquérir une identité financière et, partant, à sortir de l’informel et à utiliser l’argent à des fins productives (épargne, investissement, crédit…).
Alors que le secteur informel est une composante essentielle de la plupart des économies subsahariennes, avec une contribution au PIB qui varie de 25 % à 65 %, les services financiers mobiles vont permettre sa formalisation graduelle. Les banques vont jouer un rôle de premier plan pour orienter les fonds de la diaspora vers les entreprises africaines tout juste sorties de l’informel. En effet, les nouvelles technologies offrent aux banquiers l’occasion de révolutionner leur façon de prêter de l’argent : nous aurons bientôt les outils pour mettre en place des micro- et même des nanocrédits aux très petites entreprises.
Ibrahima Diouf est Directeur général d'EBI SA, filiale internationale d'Ecobank
VIDEO
DU POISON EN VENTE LIBRE
Si depuis quelques années, on note plus de saisies spectaculaires de faux médicaments, il s’agit là de prises anecdotiques d’un phénomène plus vaste - À Dakar comme à l’intérieur du pays, ce marché illicite prolifère grâce à la passivité des autorités
C’est un trafic qui représente plus de 2.500 milliards de Francs CFA à l’échelle africaine. Sur le continent, 10 milliards de médicaments contrefaits constituent chaque année un fonds de commerce plus lucratif, autant dangereux et pourtant moins réprimé que le trafic de drogue. L’Inde et la Chine sont les deux plus grands pays fournisseurs avec des portes d’entrées en Afrique de l’Ouest telles que le Nigéria ou le Bénin.
Un fléau qui n’épargne pas le Sénégal. C’est un marché parallèle d’une valeur de près de 12 milliards de FCFA, selon le syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. Si depuis quelques années, on note de plus en plus de saisies spectaculaires, il s’agit là de prises anecdotiques d’un phénomène plus vaste en cours au Sénégal depuis plusieurs années. Dans certains marchés de Dakar et de l’intérieur du pays, le trafic a posé ses bases grâce à la passivité des autorités concernées.
LE PARLEMENT EXAMINE LA RÉFORME CONSTITUTIONNELLE LE 4 MAI
Les députés sur convocation du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, seront en séance plénière pour se pencher sur la suppression du poste de Premier ministre
Selon le programme de la séance plénière dont APA a obtenu copie ce vendredi, les travaux débuteront à 10h et le projet de loi constitutionnelle sera défendu par Me Malick Sall, nouveau ministre de la Justice dans le gouvernement formé le 7 avril dernier.
Dans ses grandes lignes, cette réforme constitutionnelle touchera une vingtaine d’articles sur la centaine que compte la Constitution et elle aura comme finalité la célérité dans les procédures administratives ou « Fast Track », une expression lancée par le chef de l’Etat.
Selon Le Soleil, l’adoption du projet de loi se traduira dans le détail par un régime présidentiel plus marqué, avec le chef de l’Etat qui sera en contact direct avec ses ministres.
Toutefois, l’équilibre entre l’exécutif et le législatif sera sauvegardé, relève le quotidien national, ajoutant que l’Assemblée nationale ne sera plus habilitée à mettre en œuvre les modalités de responsabilisation du gouvernement, concernant la motion de censure ou la question de confiance.
De son côté, ajoute Le Soleil, le président de la République va perdre son pouvoir de dissolution du pouvoir législatif, rendant ainsi irrévocable le mandat de député.
Rejet de l'opposition
Silencieuse dans un premier temps, l’opposition à travers surtout ses quatre candidats malheureux à la présidentielle, a dans un communiqué publié jeudi, rejeté pour diverses raisons le projet de loi portant modification de la Constitution.
Dans la forme, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall et Madické Niang s’y opposent au motif qu’elle va passer comme lettre à la poste du fait qu’elle sera soumise à une institution constituée dans son écrasante majorité par des membres de la coalition présidentielle.
Dans le fond, les opposants déplorent «que des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l’absence de toute forme de concertation».
Partant de là, soulignent-t-ils, «l’initiative de supprimer le poste de Premier ministre exige une nouvelle consultation du peuple », c’est-à-dire le référendum.
Autre motif de rejet pour Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall et Madické Niang : «ce projet n’a été mentionné dans aucun des programmes proposés aux Sénégalais lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019».
Ce scrutin a été remporté dés le premier tour par Macky Sall, grâce à un score de 58% des suffrages qui lui confère un second mandat de cinq ans à la tête du Sénégal.
Répondant aux opposants, El Hadj Hamidou Kassé, un haut responsable de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), a qualifié de « curieuse » leur sortie, selon un communiqué reçu à APA
« Après avoir rejeté l’appel du Président de la République au dialogue, après avoir déclaré ne pas reconnaître le Président élu démocratiquement et en toute transparence, comment peuvent-ils, sans exposé de motifs, explication et justification, demander au Chef de l’Etat, de procéder à des consultations (avec eux!) pour présenter un projet de réforme de la Constitution à l’Assemblée nationale, prérogative que la Constitution lui confère? », se demande M. Kassé, par ailleurs responsable de la cellule de communication du Palais.
A en croire, Walf Quotidien, hormis l’opposition, des mouvements de la société civile comme « Y en a marre », les FDS et FRAPP sont en train de se mobiliser et « appellent à la révolte ce samedi», jour d’examen par l’Assemblée nationale du projet de loi.
«OUI, JE SUIS FÉMINISTE ET ALORS ?»
Artiste engagée, celle qui se considère comme une Sénégalaise Gnak, Moona, n’a pas sa langue dans sa poche. Elle sera en concert demain au CCF et nous l’avons rencontrée pour échanger. Propos d’une jeune dame qui se livre sans mettre de gants
Je suis une artiste chanteuse qui fait du rap. C’est le rap qui est la ligne directrice de ma musique. Mais il y a beaucoup d’ambiances qui tournent autour. Sinon, c’est de la traq, de l’afro traq, du rap beaucoup plus classique et aussi tout ce qui est ambiance africaine. Il y a aussi des sonorités qui sont très jazzy et très soul. Bref, je m’amuse dans ma musique et je m’y éclate beaucoup. Cependant, la ligne directrice reste et demeure le rap.
Demain vous serez en concert à l’Institut Français Léopold Sedar Senghor…
Oui ! Et je suis impatiente de retrouver le public samedi prochain. Ce sera un show cent pour cent live. Je vais jouer avec mes musiciens avec lesquels je travaille depuis des années et j’espère que les gens vont venir très nombreux. Ce qui nous permettra de partager ensemble et de communier ensemble. Et c’est vraiment une date à retenir
Que représente alors pour vous cette date ?
C’est quand même quelque chose de très important pour moi. Parce que, mis à part quelque festivals que je fais à l’extérieur et où il y a plusieurs têtes d’affiche, pour ce concert, il s’agit vraiment de mon vrai premier concert. Celui de Moonaya à Dakar. Ce sera sans première partie. Mais du Moonaya et vous aurez mon répertoire décliné dans son ensemble. C’est vrai que j’ai beaucoup joué dans des bars -restos et piano- bars. Mais là, je viens sur une scène pour un spectacle sons et lumières. Ce sera vraiment mon premier vrai concert à Dakar et c’est une date vraiment importante à mes yeux. C’est aussi une consécration parce que cela fait des années et des années que je suis dans ce milieu et que je travaille. Pour moi, c’est l’aboutissement de quelque chose même si ce n’est qu’une étape parce qu’on espère aller encore et encore plus loin. C’est vraiment l’aboutissement d’un travail de longue haleine qui s’est fait dans les coulisses.
Qu’en sera- t-il pour le spectacle?
Je vais vous présenter avant tout de la bonne musique parce que j’adore la formule « Live ». C’est vrai que le rap a une configuration qui lui est propre. A savoir : micro platine Dj et quelquefois des danseurs. Mais en ce qui me concerne, j’aime vraiment le son des instruments. Ainsi vous aurez de la musique. Je vais vraiment partager mon monde avec les gens. Et mon monde, c’est quoi ? C’est beaucoup de militantisme. C’est beaucoup d’amour et aussi beaucoup de doute car on ne peut pas s’empêcher de nous poser des questions sur l’éventualité d’un succès ou d’un échec. C’est aussi beaucoup d’espoir. C’est vraiment tout cela qui constitue mon monde. C’est l’être humain que je suis. C’est la sœur, la mère, l’amie que je suis. Et c’est tout cela que l’on va retrouver dans mon spectacle. Tout cela enrobé dans des ambiances musicales.
Et beaucoup de surprises certainement sur scène…
Oui, mais je préfère garder les choses et vous faire la surprise. Forcément, ma scène pourra être partagée avec tous ces hommes qui m’ont accompagnée durant ces quinze dernières années que je suis dans le hip hop et qui vont prendre le micro. Je vais forcément les inviter sur scène. Je le fais car il faut rendre à César ce qui appartient à César. Je ne peux pas trop m’épancher la -dessus. Mais ce que je peux dire pour l’instant, c’est que ce sera au top et il faudra y être. On aura rarement vu des spectacles de cette qualité- là à Dakar.
Vous avez également produit tout récemment un single…
C’est un morceau qui va faire partie de l’album que je vais sortir bientôt InchAllah! Il est tiré d’un célèbre discours de Malcom x qui s’intitule « Who to teach to hate youself ». C’est un discours qui a été prononcé il y a plus de cinquante ans, mais qui est toujours d’actualité. C’est vraiment ce qui est grave. Car en un demi-siècle, les choses sont toujours les mêmes. On est toujours dans le rejet de ce que nous sommes vraiment. Que ce soit notre couleur de peau ou la forme de notre nez. On établit des critères de beauté qui sont occidentaux, qui sont caucasiens et qui ne sont pas du tout les nôtres. Il faut qu’on arrête de regarder dans les yeux des gens. C’est également la dénonciation d’un système qui est là. Celui-ci t’a appris à te détester. Il faut vraiment se battre contre certaines réalités du système. Moi, il y a des phrases « bateau » que je n’aime pas du tout. Du genre, c’est le noir l’ennemi du noir etc. Qui vous a appris à détester la nature de vos cheveux ? Qui vous a appris à détester la couleur de votre peau au point que vous vous éclaircissez la peau pour ressembler au Blanc ? Qui vous a appris à détester la forme de votre nez et de vos lèvres ? Qui vous a appris à vous détester vous-même de la tête aux pieds ? » Ce sont ces interrogations qui rythment les paroles de mon texte.
Vos thèmes sont souvent forts.
Je suis musicienne depuis mon enfance. Mon père était mécène et mélomane. Il m’a fortement encouragée avant de nous quitter. J’ai toujours baigné dans la musique même si cela m’a un peu surprise. Je remarque qu’on nourrit des complexes qu’on laisse à nos enfants. En un moment, il faut qu’on arrête. On m’a éduqué à faire ce qui me plait. J’ai été fortement encouragée par mon père qui m’a donné sa bénédiction avant de nous quitter.
On vous catalogue également de militante- féministe ?
Waaw !!!! C’est une bonne question. C’est vrai que je suis estampillée artiste militante et féministe. Quand on se penche sur mes deux singles sortis, cela renvoie bien à cela… Parce que je suis militante car je dis ce que je pense, il y a beaucoup de choses à régler sur ce continent. C’est le jugement des autres sur ma personne qui fait de moi une féministe. Mais à mon avis, ce n’est pas péjoratif. Une mise sous tutelle permanente. Naitre femme dans certains pays, quand tu es un enfant hors mariage, on peut te lapider. Etre femme, c’est mourir suite à des violences conjugales. Aujourd’hui être femme, c’est être victime de beaucoup d’injustices. Je connais la frontière entre le manque de respect et le respect. Mais ce n’est pas pour autant que je ne vais pas en parler. Je vais en parler tant que je peux. Oui, je suis féministe et alors ? Si vous remarquez bien, les hommes sont jaloux quand on commence à draguer leurs filles, mais cela ne les empêche pas de faire du tort à d’autres femmes. Ce sont les femmes avec les hommes pour que demain, on vive dans une société égalitaire. La femme est victime de beaucoup d’injustice. Même si ce ne sont pas des choses que je vis. Mon père nous a tous poussées pour que l’on fasse des études supérieures. Et je sais qu’il y a beaucoup qui n’ont pas cette chance. Je connais la frontière entre le manque de respect et le respect ….Mon féminisme, ce n’est pas les femmes contre les hommes. Mais les femmes avec les hommes pour que nous soyons mieux respectées. Les hommes devraient aussi être des féministes.
Comment définissez-vous votre rap ?
Mon rap est engagé parce que je me sens concernée par ce qui se passe dans la société dans laquelle je vis. Je me sens concernée par les enjeux et défis auxquels font face les jeunes et surtout les femmes de mon continent, l’Afrique. Mon rap se veut humaniste dans la mesure où il s’intéresse à l’individu quel qu’il soit dans son ressenti, ses échecs, succès et craintes... Mon rap est également intimiste car j’y aborde des sujets personnels. Je m’y mets à nu en me présentant telle que je suis : un être humain doté d’imperfections mais avec des qualités et des valeurs que je tente de transmettre à qui le voudrait bien. Avec des rêves, en proie aux incertitudes mais avec des convictions solides.
Dans quelle langue chantez-vous ?
Je chante essentiellement en français parce que malheureusement, nous sommes le fruit de notre histoire. Le fait de chanter en français aujourd’hui me permet de parler à un Béninois, à un Gabonais, un Ivoirien. J’adore le côté poétique du lingala
Vous évoluez dans un milieu difficile où les femmes font souvent face à des propositions indécentes …
Quand tu es femme, jeune et attirante, forcément les hommes vont venir vers toi. Je ne fais pas que de la musique. Dans tous les milieux, quand tu es une femme, c’est normal qu’un homme te fasse la cour. Des propositions indécentes, il y en a partout. Ce n’est pas inhérent à la musique. Mais il faut savoir se défendre et ne pas se laisser faire. Je pense que je suis claire avec les gens sur ce pourquoi je suis là. Et même ceux qui ont tenté ne l’ont plus essayé. Je ne vais pas m’attarder sur cela, mais je sais bien faire la part des choses. Il faut que les gens sachent que ce n’est pas parce qu’on est une femme que l’on va jouer avec ses atours. C’est une question d’individu, mais il y a beaucoup de femmes qui reçoivent des propositions décentes. Il faut cesser de donner tous les pouvoirs aux hommes. Surtout qu’ils pensent qu’ils ont tous les droits.
DAKAR ET SA BANLIEUE ONT PERDU LEURS TROTTOIRS
De Keur Massar à Diamaguène, en passant par les Hlm, Liberté VI et Tivaouane Peulh, notre reporter constate le décor d’une occupation anarchique des espaces publics
Dakar commence à respirer. Les rues encombrées de la capitale se désengorgent petit à petit. Le nouveau ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, M. Abdou Karim Fofana, a lancé depuis quelques jours l’opération de désencombrement des rues de Dakar. Lancée tambour battant, cette opération Augias est une traduction concrète et diligente de la volonté du président de la République de faire du Sénégal un pays avec 0 déchet. De Keur Massar à Diamaguène, en passant par les Hlm, Liberté VI et Tivaouane Peulh, notre reporter constate le décor d’une occupation anarchique des espaces publics notamment les trottoirs, posant un véritable casse-tête pour les usagers et automobilistes. Reportage.
Malgré les multiples dénonciations et manifestations de protestation, les interpellations faites aux autorités gouvernementales et/ou municipales aussi, l’occupation anarchique des emprises, notamment des trottoirs et espaces publics, gagne toujours du terrain. Dans Dakar même comme dans sa lointaine banlieue, s’ouvrir un chemin pour vaquer à ses occupations relève du parcours du combattant. Il est 11 h au rond-point Keur Massar, le vent souffle légèrement en cette fin de matinée du mois d’avril. Commerçants, marchands ambulants ont fait de ce lieu un véritable carrefour de commerce. Ce qui rend difficile l’accès de toute la zone alentour. Les trottoirs et les chaussés des deux voies de la route qui mène vers Diakhaye sont occupés par des marchands « ambulants » qui squattent en permanence les lieux. Les riverains éprouvent ainsi beaucoup de peine pour se mouvoir. C’est le cas de Khadija Diop étudiante en licence 2 de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) venue faire réparer son téléphone. Elle nous liste ses récriminations face à cette situation. « C’est vraiment inquiétant. On n’arrive même pas à circuler. On est obligé de jouer des coudes ou de se livrer à des bousculades qui peuvent souvent conduire à des altercations avec les marchands ambulants », se désole la jeune fille. Elle interpelle l’Etat « à faire dégager les marchands » des passages publics. Cette occupation, à en croire la demoiselle, serait à l’origine de beaucoup d’accidents. « Ils encombrent les espaces et nous masquent la vue. De ce fait, on risque gros en traversant la route à cause de cette occupation anarchique. On peut se faire heurter par des véhicules qui débouchent soudain comme ce fut le cas un jour lorsqu’un bus Tata avait renversé un jeune écolier », narre la jeune étudiante. Une présence anarchique de vendeurs qui indispose les piétons, mais qui ne semble nullement déranger les ambulants. « Nous sommes là pour essayer de gagner notre vie. Nous ne faisons rien de mal. On ne vole pas et on n’agresse personne. On n’empêche pas non plus les gens de vaquer à leurs occupations » se défend un jeune ambulant. 0 déchet, un vœu pieu Dans la même zone, en allant vers Tivaouane Peulh, une des places publiques réalisées avec la création de nouvelles infrastructures, est également occupée par des marchands. Des vêtements et divers accessoires sont étalés un peu partout. Assis sur un des bancs de cet espace public, également squatté par des mendiants, le vieux Mamadou Diouf lit un journal. « Cette place a été réalisée pour les habitants en quête de repos. Mais elle est devenue un lieu de commerce. La mairie de Keur Massar a tout fait pour faire déguerpir les vendeurs de ces lieux. En vain… Si on les déloge aujourd’hui, ils reviennent tranquillement le lendemain » se désespère le vieil homme tout en manifestant son scepticisme pour un Sénégal avec 0 déchet.
Des emprises transformées en marchés
La situation est beaucoup plus inquiétante à Diamaguène. Sur la bretelle qui mène vers la nationale, précisément à l’entrée de cette commune, vendeurs de café, taxis clandos et cars rapides se disputent l’espace. Un désordre total y règne. Des voitures en panne garées un peu partout, certaines devenues des carcasses. Pour se frayer un chemin, il faut jouer des coudes tout en évitant les carcasses de voitures et autres bibelots qui trainent un peu partout sans compter les flaques d’eaux. A l’intérieur du marché, en plus de l’insalubrité, c’est un véritable capharnaüm qui se dresse devant les clients qui effectuent de gros efforts pour faire leurs emplettes. La vendeuse de poissons Fatou Sène semble paradoxalement beaucoup plus préoccupée par son chiffre d’affaires que par ce désordre. « Les choses ont toujours été ainsi. On a d’autres préoccupations que ce désordre qui est propre à tous les marchés » répond-elle sur un ton très ferme avant de continuer son marchandage avec un client.
A la Patte d’Oie, c’est presque le même désordre que partout ailleurs. La seconde passerelle traversant la route de l’ancien aéroport, pourtant destinée aux piétons, est prise d’assaut par les marchands ambulants. Ils ont transformé cet espace pour piétons en un lieu de commerce. Sans gêne et souvent avec désinvolture, ils occupent les lieux en étalant un peu partout leurs marchandises. Disputant ainsi l’espace avec les piétons à qui ces passerelles sont réservées. On peu dupliquer le même décor à toutes les autres places publiques de la capitale et de sa banlieue. Ce qui fait dire à un automobiliste que le désencombrement de Dakar n’est pas pour demain. A moins d’un miracle ! Ne parlons pas de « zéro déchet ». Peut-être à la saint glinglin !
Encombrement au sommet de l’inacceptable au Rail Bi !
S’il y a un lieu où l’encombrement est au summum de l’inacceptable, c’est bien l’axe qui va du coin dit Rail Bi, à l’intersection des Hlm1 et de la cité Castors, jusqu’au niveau des deux stations d’essence. Le piéton qui veut prendre cet axe doit s’armer de patience pour ne pas péter les plombs. C’est un véritable capharnaüm que constitue ce secteur. Vendeurs de motos et pièces détachées, mécaniciens et autres éléments du secteur informel ont pris possession des emprises de ce secteur. Le piéton n’a ainsi qu’un seul choix, se disputer l’asphalte avec les véhicules et autres engins. « L’on se demande ce que fait l’équipe municipale. C’est comme si ce qui se passe ici ne la concerne pas. Et pourtant, elle nous avait promis un meilleur cadre de vie quand elle venait solliciter nos voix » éructe un vieux riverain outré par la situation qui prévaut dans ce secteur des Hlm.
Conséquence de ce désordre incroyable : de fréquents accidents de la circulation dont le dernier en date est celui qui a vu un bus Tata fracasser la tête d’un jeune motocycliste. En fin décembre dernier, un camion avait violemment heurté un vieillard qui voulait emprunter cette route. Et il y a quelques jours, un autre vieux était mortellement fauché par un autre Tata. Des cas similaires, on en compte à la pelle dans cette cité, vieille de plus de cinquante ans. Une situation qui met automobilistes et piétons dans l’inconfort. Ce qui ne laisse pas indifférents les chauffeurs de cars rapides qui font preuve d’indiscipline sur les axes routiers. « J’ai beaucoup d’estime, de considération et de respect pour nos frères mécaniciens. Parce que ce sont eux qui nous viennent au secours quand nos véhicules tombent en panne. Mais je pense que ce n’est pas logique qu’ils occupent les voies piétonnes. Ils devraient chercher d’autres endroits plutôt que de se mettre sur les espaces publics. Ils sont très souvent à l’origine des accidents du fait qu’ils obligent les piétons à circuler sur la chaussée faute de trottoirs. Il faut qu’on les déguerpisse et qu’ils puissent avoir des places pour exercer leur métier » prône Fallou Sèye, chauffeur de car rapide.
Au rond-point Liberté VI, sur l’axe qui mène vers le camp Leclerc, se forment de longues files d’individus. Ils se mettent en rangs pour prendre les clandos qui effectuent des courses entre Liberté VI et différents endroits de la ville. Les chauffeurs de ces clandos se disent eux aussi victimes des encombrements qui sont visibles un peu partout. Des encombrements qui sont à l’origine des embouteillages. En effet, des marchands prennent possession de la plus petite parcelle pour y étaler leurs camelotes, ce qui rend du coup la circulation difficile avec de fréquents embouteillages qui se ressentent dans différents carrefours qui mènent à ce secteur. Ce qui fait dire aux usagers et automobilistes que désencombrer Dakar et sa banlieue reviendrait à rendre plus fluide la circulation tout en participant à la libération des passages piétons. Un objectif qui, pour l’heure, semble constituer un vœu pieux auquel, sans doute, même les autorités qui ont lancé la campagne de désencombrement des rues de la capitale ne croient pas elles-mêmes…
INVESTIR DANS LE PÉTROLE ET LE GAZ SERAIT TRÈS RISQUÉ
C’est l’avis du directeur de Total E&P Sénégal, M. Eric Bonnin, qui intervenait lors de la première journée du forum de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg).
Investir dans le pétrole et le gaz sénégalais serait très risqué. C’est du moins l’avis du directeur de Total E&P Sénégal, M. Eric Bonnin, qui intervenait lors de la première journée du forum de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg) qui prend fin ce vendredi.
L’état des lieux du secteur pétrolier et gazier dans notre pays a été fait par les deux partenaires majeurs du Sénégal, les « majors » Total et British Petrolium, mais aussi par Petrosen. C’était hier lors du premier panel du forum de l’Institut national du pétrole et du gaz qui avait pour thème : états des lieux – Le secteur pétrolier et gazier au Sénégal : Prospection, découvertes, enjeux, contraintes et défis. Partenaire majeur du Sénégal, British Petrolium est présent sur toute la chaîne de valeur de la production gazière du Sénégal. Prenant la parole, Eric Bonnin, directeur de Total E&P, la deuxième entité de Total qui s’active dans le pétrole sénégalais, a rappelé que la multinationale française est présente dans notre pays depuis plus de 70 ans à travers l’aval mais aussi à travers l’amont.
Dans les années 50, rappelle-t-il, Total a fait de l’exploration. Elle a découvert du pétrole lourd en Casamance notamment « mais malheureusement, c’était non économique ». « L’ambition du Sénégal de développer son industrie ne pourra se faire que lorsqu’il y a d’autres découvertes qui permettront d’obtenir un niveau de production suffisant pour devenir un vrai pays producteur mondial de pétrole (…) Total a pris l’engagement de revenir au Sénégal et est la seule compagnie major qui a décidé de prendre en charge l’exploration offshore. C’est important parce que c’est une activité risquée c’està-dire qu’on n’a pas acheté notre participation de découverte. On a pris le risque de dépenser de l’argent en ne connaissant pas les résultats. Contrairement à ce qui se dit dans la presse, cela dépend aussi de notre plan de chercher d’autres ressources pétrolières ou de contribuer à l’ambition du Sénégal d’atteindre ses ambitions d’être un très grand pays pétrolier. C’est peut-être l’opportunité d’avoir des majors. Parce qu’en général quand un super-major est présent dans un pays, les autres viennent s’intéresser au sujet », explique M. Bonnin. Qui révèle que Total a fini de forer la sismique sur le bloc développé en juillet dernier. Et qu’elle est en train de forer le puits le plus développé.
Poursuivant, le directeur de E&P de Total pour le Sénégal soutient qu’en moins de 2 ans seulement de présence, ses équipes ont pu forer un premier puits d’exploration. Ce qui n’avait, jamais été fait auparavant, à l’en croire. Selon lui, ce genre de performance, c’est un apport fondamental de la présence des supers majors. De son côté, M. Géraud Moussarie, directeur de Bp Sénégal, fait savoir que le processus de production du gaz est très compliqué « raison pour laquelle chaque étape demande des solutions techniques. » Il s’en explique : « Le gaz est extrait, séparé de l’eau, mis à sec et ensuite liquéfié avant d’être exporté. C’est un processus très complexe sachant que chaque étape demande des solutions techniques, à la pointe, différentes des autres. En fait, c’est comme s’il y avait plusieurs projets dans un projet et chaque projet dépend de l’étape précédente même au niveau de la production en sachant que le gaz qui va sortir va concurrencer celui d’autres pays comme le Qatar, l’Australie, les États-Unis qui ont déjà réalisé dans le passé de grands investissements. Au Sénégal, il y a un nouveau bassin qui doit concurrencer des chaînes de valeur déjà présentes et déjà très efficaces. »
Bp promet des mesures sécuritaires nécessaires
Autant de choses qui font dire au directeur de Bp dans notre pays soutient qu’il y a de nombreux enjeux techniques. Car, selon lui, il ne s’agit pas seulement de trouver du gaz et de le liquéfier, mais de le liquéfier et de trouver acheteur. C’est pourquoi, ses équipes essaient, confie-t-il, tant bien que mal d’innover. « Nous avons beaucoup appris des accidents regrettables et nous avons tout fait pour ne plus connaître ce genre d’accidents », assure le directeur de BP pour le Sénégal. Pour Mamadou Faye, directeur général de Petrosen, aujourd’hui l’importance est de comment faire pour se développer avec notre modèle. Et d’interpeler l’assistance en ces termes : « Si vous regardez les États-Unis, la Grande-Bretagne ou certains autres pays africains comment ont ils fait pour se développer avec leur pétrole ? Qu’est-ce que nous avons aujourd’hui comme quantités pour le pétrole et le gaz ? Est-ce que c’est suffisant ? Si ce n’est pas suffisant que faut-il faire ? Parce que, pour ce qui est du pétrole, nous n’avons qu’entre 500 et 600 millions de barils. Pour ce qui est du gaz entre 20 à 25 Tcf. » Venu présider la rencontre, Cheikh Oumar Hann, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pense que l’enjeu maintenant est de sensibiliser « la population du Sénégal dans son ensemble et particulièrement des élèves, étudiants et toutes les catégories d’acteurs sur les métiers de l’industrie du pétrole et du gaz et les formations qui permettent d’y accéder » a indiqué en conclusion Cheikh Oumar Hann.
MACKY AUX TROUSSES DES DIPLOMATES FANTÔMES
Le chef de l'Etat devrait bientôt assainir les ambassades et consulats, caractérisés par des jardiniers sans jardins, des chauffeurs sans véhicules et autres secrétaires sans bureau, voire sans ordinateur
Plus de 3 chauffeurs pour un véhicule, des secrétaires sans bureau, des chargés des affaires «religieuses» et des jardiniers sans…jardin
Ces derniers temps, le président de la République Macky Sall, récemment réélu, a décidé de mettre de l’ordre dans les modalités de délivrance des passeports diplomatiques et limiter la liste des bénéficiaires de ces documents dont la délivrance est minée par la fraude, les abus et les trafics ! Après ces précieux sésame de voyage, « Le Témoin » est en mesure de révéler que le président de la République va bientôt assainir les ambassades et consulats infestés de diplomates « fantômes » composés de jardiniers sans jardins, de chauffeurs sans véhicules et autres secrétaires sans bureau voire sans ordinateur !
Au moment où des musiciens, petits marabouts, bonnes domestiques, commerçantes (Gp) et baby-sitters débarquent et embarquent avec des passeports diplomatiques dans les salons d’honneur des aéroports du monde, nos chancelleries croulent sous le poids des expatriés et diplomates fantômes. Un drôle de personnel diplomatique et consulaire pour la plupart issus du clientélisme électoral et parental. Donc, après la lutte contre la pagaille au niveau des titres de voyages précieux et prestigieux, le président de la République Macky Sall va bientôt assainir le milieu des diplomates « fantômes ». C’est du moins la confidence d’un conseiller technique — pas encore reconduit dans ses fonctions ! — du Chef de l’Etat révélant que la présidence de la République a décidé de passer en revue le personnel de toutes les chancelleries (ambassades et consulats) ouvertes dans la quasi-totalité des pays du monde. En clair, c’est une sorte d’audit physique et biométrique qui nous renvoie à celui de 2012 où le tout nouveau président de la République Macky Sall avait réussit à débusquer les agents fictifs de la Fonction publique.
Sous le poids d’un personnel pléthorique…
Cette fois-ci, il s’agit, à coup sûr, de débarrasser les « valises » diplomatiques de leurs emplois fantômes et autres « rats » de salaires. Il y a de quoi se féliciter d’une telle volonté d’assainissement dès lors que la plupart de nos chancelleries en Europe, Asie, Amérique et Chine croulent sous le poids d’un personnel pléthorique et fantôme occupant les emplois fictifs de chauffeurs, conseillers, cuisiniers, secrétaires, jardiniers, standardistes, comptables, voyagistes, cameramen, serveurs de café, guides diplomatiques et vigiles. Naturellement, le budget national souffre de façon irrationnelle de cette situation kafkaïenne compte tenu de la masse salariale destinée à des gens sans bureau, ni activité valable justifiant leur recrutement dans les chancelleries. Pire, la plupart des employés locaux et expatriés n’ont que le mérite d’appartenir à une famille de ministres, de marabouts ou d’autorités politiques. Voire du griot du président !
Par exemple à l’ambassade du Sénégal aux Etats-Unis d’Amérique (Usa) à Washington considérée comme la destination privilégiée du clientélisme politique ou parental, il y a plus de 40 employés dont la majorité sont des diplomates fantômes. Comme ce fut le cas de cette dame, fille d’un marabout, s’autoproclamant chargée des affaires « religieuses ». Un drôle de diplomate dans un pays comme les Usa à 99 % non musulman. Encore, encore une autre dame, l’ex-épouse d’un célèbre musicien, bombardée « diplomate » dans les coulisses de la chancellerie où elle n’a que « Facebook » comme activités. Idem pour l’ambassade du Sénégal à Paris où des employés locaux et expatriés squattent les salons d’attente et les cafétérias avant de disparaitre sur la pointe des pieds avant la fin ou même au milieu de la journée.
Dans une ambassade implantée dans un pays arabe, « Le Témoin » a appris l’existence de trois chauffeurs pour un…véhicule. Pendant ce temps, un jardinier cherche désespérément jardin pour faire valoir son abnégation et justifier son salaire du fait que la chancellerie se situe au 4e ou 8e étage d’un immeuble. Et ne dispose même pas plantes vertes !
Un triste constat, partout où le Sénégal a ouvert des missions diplomatiques, le personnel diplomatique légitime déplore et regrette d’être encombré par des travailleurs payés à ne rien faire.
De manière expéditive et sans état d’âme, mais très efficace, le président de la République Macky Sall aurait décidé de donner un début d’exécution de sa feuille de route dépliée lors de son discours d’investiture. Ce jour-là, après avoir magnifié l’administration, ancienne et rompue à la tâche, le chef de l’Etat n’a pas manqué de dire que notre administration pourrait faire mieux en épousant les réalités de son temps et s’adaptant aux missions devenues plus nombreuses, plus diversifiées, plus complexes et donc plus exigeantes.
Donc face aux lenteurs administratives et aux exigences économiques, l’heure de nettoyer et de désencombrer les rues de Dakar, les couloirs diplomatiques et les salons d’honneur a sonné. Vraiment sonné !
GORGUI CISS FAIT UN MAUVAIS PROCÈS AU PS
La sortie de Gorgui Ciss dans Le Quotidien soutenant qu’il aurait suggéré une rotation des ministres socialistes n’a pas plu à Mamoudou Wane
La sortie de Gorgui Ciss dans Le Quotidien soutenant qu’il aurait suggéré une rotation des ministres socialistes n’a pas plu à Mamoudou Wane. Le secrétaire national adjoint à la Vie politique du Ps estime que le maire de Yène devait poser ce débat dans les instances du parti et non dans la presse.
Quelle lecture faites-vous de la suppression envisagée du poste de Premier ministre ?
De façon générale, pour la formation de ce gouvernement, nous avons noté la volonté du chef de l’Etat de supprimer le poste de Premier ministre et de diminuer le nombre de ministres. Il a souhaité avoir une prise directe sur les politiques publiques, réduire les délais de traitement des dossiers en promouvant le « fast track » et en étant au contact direct avec les niveaux administratifs chargés de la mise en œuvre de ses politiques.
Le président de la République a également souhaité constituer un gouvernement resserré et recentré sur les missions essentielles de l’Etat. A cet effet, je pense que la réduction de la taille du gouvernement est une bonne chose en ce sens qu’elle répond à un impératif de résultats et à un souci de cohérence pour atteindre rapidement les objectifs du Pse à l’horizon 2035.
Etes-vous satisfait du maintien des 2 ministres Ps ?
Bien sûr que je suis satisfait du maintien des 2 ministres socialistes dans le gouvernement. Je remercie le chef de l’Etat d’avoir renouvelé sa confiance au Parti socialiste en reconduisant des ministres travailleurs, compétents, loyaux, dévoués, engagés à ses côtés pour atteindre tous ses objectifs. Comme vous le savez, le Peuple sénégalais a réélu un homme en la personne du Président Macky Sall.
Constitutionnellement, il est la seule personne habilitée, en vertu de ses pouvoirs régaliens, à mettre en place un gouvernement de combat rompu à la tâche. Un président de la République qui est à son ultime mandat à la tête de son pays a besoin de produire des résultats, d’avoir une équipe de ministres compétents et rôdés, capables de traduire en actes ses promesses, mais aussi qui ont fait leurs preuves dans le gouvernement précédent en s’acquittant correctement de leur mission.
C’est donc une marque de considération et de respect envers ses engagements pris, mais aussi envers le Parti socialiste, parti allié de la grande coalition Benno bokk yaakaar, plus particulièrement envers son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, un homme de principes, de fidélité, de loyauté et un homme d’Etat émérite.
Le Président ayant souhaité avoir un gouvernement resserré et recentré sur les missions essentielles de l’Etat, le Ps ne pouvait alors s’attendre à plus de ministres. Par ailleurs, nous ne sommes pas dans des positions de marchander. Les ministres Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam méritent des félicitations du parti pour le travail colossal qu’ils ont abattu au seul bénéfice du Peuple sénégalais et à la satisfaction du Président Macky Sall. Ce qui leur a valu d’ailleurs leur reconduction.
Pourtant, Gorgui Ciss, secrétaire national aux Relations internationales de votre parti, a déclaré dans Le Quotidien qu’il aurait souhaité qu’il y ait une rotation pour le quota du Ps…
D’abord, je respecte le point de vue du Professeur Gorgui Ciss que je ne partage pas. Une rotation, pour quoi faire ? C’est une question sensible et complexe que notre camarade Gorgui Ciss, Professeur émérite et porte-parole du parti à l’international, aurait bien pu éviter d’agiter sur la place publique
. Le Ps est un parti de principes, de dialogue, solidaire, ouvert et généreux. Mieux, juste après les élections et bien avant la formation du gouvernement, le parti a tenu un Bureau politique élargi et un Secrétariat exécutif national. Je pense que c’était le lieu indiqué pour ce débat. Ne pas le dire et attendre la formation du gouvernement pour soulever ces questions pourrait être interprété comme une défiance ou contestation des décisions du parti et notre secrétaire général.
Toute question peut être discutée, évaluée dans le cadre de nos instances et de nos structures. Pour suivre sa logique, on aurait pu demander légitimement à tous les camarades qui sont à la tête des structures du parti à la base et des collectivités territoriales de céder leur place à d’autres. Cette question ne doit pas être abordée de manière légère et simpliste.
Le Professeur sait très bien que c’est le président de la République, sur la base des objectifs qu’il vise, qui décide de l’opportunité de maintenir ou non des ministres. Un ministre qui a bien travaillé, félicité par le Président, reconduit par ce dernier, devrait être soutenu par le parti. Le Parti socialiste peut être fier de ses représentants dans le gouvernement.
C’est faire un mauvais procès au parti que de penser que c’est le secrétaire général qui nomme ou distribue les postes. A la limite, si on avait de nouveaux postes, je pourrais comprendre. Mais dans le cadre d’une continuité et d’une accélération des résultats avec des ministres rompus à la tâche, je ne suis pas en phase avec cette idée. Pour le ministère de l’Education, je rappelle que Serigne Mbaye Thiam y a abattu un travail extraordinaire avec plus de 20 réformes à la clé et une haute appréciation de son travail par les partenaires techniques et financiers qui ont mobilisé plus de 308 milliards pour le financement de pas moins de 5 projets majeurs laissés à son successeur.
Sa nomination au poste de vice-président au Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation est une parfaire illustration de l’ampleur des résultats obtenus sous sa direction. Idem pour la présidente Aminata Mbengue Ndiaye qui a reçu des félicitations du chef de l’Etat pour ses résultats au département de l’Elevage.
Enfin, j’insiste là-dessus, ces questions doivent traitées dans le parti. Et puis, en l’absence de notre secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, qui est hors du territoire, ce n’est pas très commode. Le Professeur Gorgui Ciss aurait bien pu attendre son retour pour aborder la question.