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27 juillet 2025
J'AI TROUVÉ LA STABILITÉ QUE JE CHERCHAIS
Arrivé à rennes sur la pointe des pieds l'été dernier, M'Baye Niang y a finalement livré sa meilleure saison sur le plan statistique. L’attaquant sénégalais s’est prononcé sur son avenir, mais aussi ses objectifs.
Arrivé à rennes sur la pointe des pieds l'été dernier, M'Baye Niang y a finalement livré sa meilleure saison sur le plan statistique, malgré une première partie d'exercice compliquée. Avant de défier aujourd’hui le PSg en finale de la coupe de France, l'international sénégalais s'ouvre sur son envie principale : rester en Bretagne. Dans un long entretien accordé à So Foot, l’attaquant sénégalais s’est prononcé sur son avenir, mais aussi ses objectifs. En arrivant à rennes en juin dernier, tu expliquais vouloir t'inscrire dans la durée. Pourquoi ici ?
J'avais plusieurs propositions, dont Rennes. Mais une discussion très franche avec le président Létang a fini de me convaincre. Si je suis ici aujourd'hui, c'est en partie grâce à cet échange. On a parlé de pas mal de choses. Mais j'ai surtout senti une grande honnêteté, une grande franchise... C'est ce dont j'avais besoin. Mon devoir, c'était de me faire une place là-dedans. Il fallait que je prouve que je pou- vais apporter quelque chose.
Tu avais quelle image du club avant d'arriver ?
Comme j'ai toujours beaucoup suivi la Ligue 1, j'avais été attentif à leur gros sprint final du printemps dernier. Je savais que c'était un club qui avançait. Mon pote Abdoulaye Diallo m'en par- lait en bien, j'étais curieux.
Tu revenais en Ligue 1 avec l'étiquette de joueur difficile à gérer...
Je sais ce que j'ai pu faire par le passé. Mais ça m'a servi. Et aujourd'hui, je suis un homme mûr et épanoui. Ces bêtises m'ont fait grandir, vraiment, sur et en de- hors du terrain.
Vous êtes aussi proche des supporters. comment tu expliques ça ? Je pense que ça s'explique par le fait que j'ai trouvé un club et des supporters qui m'ont donné beau- coup d'amour, même quand ça n'allait pas bien. Avec l'expérience que j'ai, je sais que ce n'est pas toujours le cas. J'ai toujours été sou- tenu. Donc en retour, je suis toujours venu m'expliquer. Je n'avais pas envie de me cacher dans les mauvais moments. Et j'ai toujours dit que je serais le premier à montrer ma face quand il faudrait assumer.
Tu as toujours dégagé une grosse confiance en toi et en tes capacités. Ça vient d'où ?
Je pars simplement du principe que chaque match commence à 0- 0. Donc, même si tu joues contre l'équipe la plus forte du monde... Tu auras ta chance, même si c'est 1% de chance. Contre le Betis, qui nous donnait vainqueur ? Pas grand monde... Il faut y croire, tout le temps, parce que Rennes a des qualités à faire valoir et on l'a montré au retour, notamment.
Vous allez jouer une finale contre le PSg, que vous aviez bousculé en Ligue 1 au Parc, fin janvier. Tu gardes quels souvenirs de cette rencontre ?
J'en garde que pendant 60 minutes. On a vu un Stade rennais de très haut niveau. Après, on a lâché le match sur des erreurs individuelles. Mais ça nous a permis de voir qu'on pouvait les regarder dans les yeux. On sait comment mettre en difficulté ce PSG. Et même si on arrive dans la peau de l'outsider, il faut se dire qu'on a tout à gagner sur cette finale. La pire des choses, ça serait d'avoir des regrets.
Julien Stéphan est réputé pour être très fort dans la préparation. Quelle place occupe-t-il par rapport aux coachs que tu as connus ?
Il m'impressionne par sa tranquillité. J'ai l'impression qu'il est dans le circuit depuis des années. Et il arrive justement à nous donner de la confiance, par sa maîtrise des événements. Son objectif, c'est de gagner à chaque fois. Mais de le faire avec un certain style, une certaine idée du jeu.
Vous préféré jouer dans une équipe qui produit un beau football ou dans une équipe plus défensive ?
Les nouveaux attaquants doivent aussi accepter de défendre. Ça a pu nous arriver cette année sur certains matchs. Il y a des rencontres où on aura plus le ballon, plus d’occasions. Et d’autres où il faudra aussi tenir un score et accepter de reculer pour défendre. Mais ce n’est pas vraiment quelque chose qui me dérange. J’ai toujours dit que je me mettais au service du collectif et que je pouvais m’adapter à n’importe quelle situation.
Julien Stéphan a visiblement réussi à te parler de ce que tu faisais de bien. C’est quelque chose de nouveau pour toi ?
J’ai connu Allegri, Mihajlović et Gasperini dans le même style. Et c’est avec eux que j’ai fait mes meilleures saisons. Je ne pense pas que ça soit anodin. Le coach m’a tout de suite cerné. Et aujourd’hui, si je me sens bien sur le terrain, si j’arrive à répéter les bonnes performances, c’est aussi en grande partie grâce à lui et son staff. Il y a un travail au quotidien. Ils me gardent, même parfois après les séances pour travailler, pour me dire de continuer et d’insister. J’ai sûrement du mérite, mais ils en ont aussi beaucoup.
Tu marches beaucoup à l’affectif. Comment ça marche, ce rap- port avec Thomas choinard ?
Ce n’était pas uniquement un travail mental avec Thomas. C’était aussi un travail physique. J’étais arrivé ici avec des défaillances qui ne me permettaient pas de jouer comme j’en avais envie sur le terrain. Thomas l’a vite compris. On a commencé un programme et on s’est donné plusieurs semaines pour pouvoir me remettre au point physiquement pour pouvoir enchaîner les matchs et pour être bien mentalement. Mais de toute façon, quand un attaquant marque des buts, ça va toujours mieux dans la tête.
Tu as commencé à l’âge de 16 ans en Ligue 1. Est-ce qu’une telle précocité est un handicap dans le foot ?
Si j’ai commencé à 16 ans, c’est que j’ai mérité de commencer à 16 ans. Je ne me suis jamais posé ces questions-là. J’étais prêt très tôt. On m’a lancé dans le grand bain et j’ai répondu présent. Je ne pense pas que ce soit un handicap. Le plus important, c’est d’avoir un entourage qui est là pour te soutenir et qui reste toujours derrière toi. Dans une carrière, il y a des hauts et des bas.
Après ton départ de France, tu as quand même ramassé des coups. Comment as-tu réussi à gérer ces hauts et ces bas ?
Ce n’était vraiment pas compliqué à vivre. Le plus important, c’était tout simplement de croire en moi. Et j’ai pu m’appuyer sur un entourage proche de moi, qui savait me remettre à l’endroit quand je dérapais ou quand j’étais à côté de la plaque. C’est surtout important de ne pas se mentir. Avoir faire son autocritique et prendre conscience que tout n’est pas tout beau, tout rose dans une carrière.
Même si c'est ta meilleure saison sur le plan statistique, tu as le sentiment que tu peux encore faire mieux aujourd’hui ?
Oui, oui, on sait que j’ai eu une première partie de saison compliquée. Mais j’ai eu la chance d’être plus décisif dans les passes, comme dans les buts depuis janvier. Je remercie d’ailleurs mes coéquipiers. Ce n’est pas encore fini. Je trouve que c’est pas mal, même si je sais que je peux faire beaucoup mieux.
Les gens ont tendance à juger les joueurs de ton gabarit comme plus physique que technique. Comment te définirais-tu ? C’est quoi ton profil ?
Ça, c’est à vous de le dire. Jamais je ne me permettrais de dire quel joueur de foot je suis. Mais au fond de moi, je le sais. Mais ce n’est pas le plus important. J’essaie déjà de faire des performances, d’être décisif pour le club et remporter des matchs. Les jugements, ce n’est pas à moi de les faire.
Tu sens que vous avez l'occasion de réaliser quelque chose d’historique au Stade de France ?
Oui, on le sait très bien. La dernière fois que Rennes l’a gagnée, je crois que c’était en 1965 et 1971. Donc nous aussi, joueurs du Stade rennais, on a envie de la remporter cette coupe. Ça serait un beau cadeau pour tout le monde. Une chose est sûre, on va donner le maximum pour aller chercher ce trophée.
Est-ce qu’une saison sans titre, ni qualification en coupe d’Europe, ne serait finalement pas un peu décevante ?
Déjà la finale n’est pas encore jouée. Donc, on ne peut pas encore parler d’échec. Mais cette année, il faut retenir ces moments où on arrivait au stade les soirs d’Europe, les soirs de grands matchs et qu’on voyait les sourires chez les sup- porters. Ça se voit qu’ils avaient besoin de ça. Quand tu vois des enfants, des parents, des personnes âgées, qui ont le sourire pour un match de foot, c’est la plus belle des choses.
Comment ça va se passer cet été ? Tu vas avoir ton mot à dire pour ton avenir ?
Je reste à ma place de joueur. Ce n’est pas moi qui vais dire au club de me garder. Ça fait plusieurs mois que je dis que je me sens très bien ici et que j’ai trouvé une stabilité que je cherchais. Maintenant, j’ai un entourage qui va s’occuper de tout ça. Le club travaille aussi dessus et de mon côté, je vais me concentrer sur ma fin de saison. Dans les bureaux, tout le monde connaît mon avis. Et je vais laisser les gens plus compétents que moi s’en occuper.
Mais tu serais déçu de quitter rennes, après seulement une saison ?
Oui parce que j’ai passé une très belle année. Mais ce n’est pas moi qui décide de tout. Si aujourd’hui, je pouvais décider de tout ça, croyez-moi qu’on ne se poserait plus toutes ces questions. Maintenant, c’est au club et à mes représentants de s’en occuper. J’ai déjà fait part de mon envie. Et je ne peux malheureusement pas faire plus. On verra bien ce qui se passera.
LE CAP-VERT, UN EXEMPLE POUR LES AFRICAINS
Réagissant à cette politique, l’ambassadeur du Sénégal au Cap-Vert, Seynabou Dial cite ce modèle en exemple pour les autres pays africains.
L’Etat du Cap-Vert développe une politique d’infrastructure sportive avec, notamment, des terrains en gazon synthétique dans tous les coins des quartiers des différentes municipalités. Réagissant à cette politique, l’ambassadeur du Sénégal au Cap-Vert, Seynabou Dial cite ce modèle en exemple pour les autres pays africains.
Praia, Cap-Vert - «c’est une situation qui est frappante. Effectivement, dans toutes les municipalités, il y a des infrastructures. Même si elles sont de taille modeste, elles existent et sont bien entretenues par les préposés à la tâche ainsi que les usagers», apprécie son excellence Mme Seynabou dial. Selon la diplomate, «c’est un modèle que nous pourrions essayer de transposer dans notre pays, parce le Sénégal est très sportif. le sport est vecteur d’- expression de la jeunesse, tout comme l’art ou la culture. il participe aussi à la formation de la jeunesse». «C’est heureux que le Cap-Vert ait mis en place ces infrastructures. Je pense qu’aux côtés du ministère des Sports, il y a un rôle important que les municipalités jouent pour la mise en place de ces infrastructures et leur entretien. C’est une chose sur laquelle il faut méditer et dont nous pourrions aussi nous inspirer, concernant le renforcement de notre tissu infrastructurel dans le domaine du sport de même pour l’entretien et la pérennisation des ouvrages et équipements», lance Mme dial.
En tout cas, elle estime qu’«il faut particulièrement insister sur l’entretien des infrastructures sportives construites dans nos quartiers en vue de leur pérennisation. C’est un aspect très important qui implique l’engagement des populations». Evoquant le projet de réhabilitation de stades régionaux au Sénégal et de construction d’infrastructures dans les municipalités, Son excellence trouve que «c’est un projet très ambitieux qui participe de la volonté de doter les populations, partout où elles se sont, d’infrastructures». Par ailleurs, Seynabou dial s’est prononcée sur l’organisation des premiers Jeux de plage, au Cap-Vert, du 14 au 23 juin prochain : «le tournoi est en phase de préparation, une fois que le dossier sera ficelé et en bonne voie, l’ambassade sera au courant. Je ne doute pas, qu’arrivé à maturité, le projet fera l’objet d’une promotion au niveau des populations et des autorités qui représentent les différents pays invités à participer, y compris le Sénégal». et de marquer sa disponibilité à «appuyer autant que possible cette initiative heureuse». «Les jeux de plage sont en plein essor. Et le Cap-Vert souhaiterait vivement qu’il y ait plus de manifestations sportives entre les deux pays, notamment dans des disciplines comme le beach soccer où le Sénégal est très bien positionné. Je lance un appel aux acteurs concernés pour qu’on puisse développer des activités sportives conjointes entre le Sénégal et le Cap-Vert dans ce secteur», conclut-elle.
par Al Kham
QUELQUE CHOSE ET SON CONTRAIRE ?
Observez bien le déphasage entre ses mots et ses actes - Au moment où il en parle, il pose souvent des actes qui, décodés, disent le contraire - Une seule preuve par les réformes constitutionnelles qu’il a engagées
On vous le dit souvent, SMS aime faire du SMS. Mais très souvent le président «nak» veut quelque chose et son contraire en même temps ! Surtout quand il s’agit de dialogue politique. Et au passage si vous n’avez pas remarqué jusqu’ici, tous ses appels au dialogue sont sans suite. Parce que SMS n’a pas un tempérament de dialogueur.
Et d’ailleurs, il semble n’en vouloir véritablement pas. Si vous en doutez, observez bien le déphasage entre ses mots et ses actes. Parce qu’aux moments où il en parle, il pose souvent des actes qui, décodés, disent le contraire. Une seule preuve par les réformes constitutionnelles qu’il veut introduire pour supprimer le poste de Premier ministre avec tout ce que cela cache comme remise en cause de la volonté du peuple qui avait voté un package de changement lors du référendum de 2016. Il n’a consulté ni le peuple, ni l’opposition et marche en cadence accélérée vers le vote par l’Assemblée de sa volonté de plus d’indépendance de l’Exécutif et de pouvoirs pour lui même.
Et qu’on ne vienne surtout pas nous dire que l’Assemblée est le siège de la volonté du peuple parce que les députés qui, pour l’écrasante majorité, ont tourné le dos aux goorgoorlus pour être les béni-oui-oui du régnant lui ont assuré que cela va passer comme lettre à la poste. Et puisque l’opposition de même que la société civile sont devenues tétanisées depuis la présidentielle, SMS est en roue libre pour faire ce qu’il veut.
SURSAUT CONTRE LA DICTATURE DE MACKY SALL
L'ACT, la LD Debout, la République des valeurs, Taxaw Team et Tekki fustigent qu’à peine sorti d’un coup de force électoral, le président s’engage dans ce qu’il sait faire : la politique politicienne
Un «appel à un sursaut national pour lutter contre la dictature de (SMS)» a été lancé hier, par l’Act, la Ld Debout, la République des valeurs (Rv), Taxaw Temm et Tekki. ces partis politiques fustigent qu’«après toutes les dérives monumentales et les manquements graves décriés sur le processus électoral, et à peine sorti d’un coup de force électoral, le président (SMS), s’engage dans ce qu’il sait faire : la politique politicienne». Selon ces partis, «aveuglé par un désir excessif de pouvoir sans limites, il vient d’engager, à la surprise générale, et à titre personnel, pour tout un peuple, une révision constitutionnelle, sans avoir une seule fois évoqué la question pendant la campagne électorale, sans débat, ni concertations à aucun niveau, pour, à sa seule guise, modifier unilatéralement le régime politique en vigueur et ainsi imposer une nouvelle gouvernance solitaire et personnelle».
Pis, disent-ils, «après avoir cherché à casser et neutraliser toutes les forces progressistes, démocratiques et citoyennes du pays avec les moyens de l’etat, il veut avec cette dernière initiative disposer désormais de tous les leviers du pouvoir de l’état. La réforme ainsi engagée viendra consolider et parachever l’installation d’une dictature au (Sunugaal)». Qui plus est, se désolent-ils, «dans le projet soumis à son assemblée nationale, il affirme sans ambages qu’il instaure un régime présidentiel caractérisé par un pouvoir exécutif rationalisé. En vérité, l’assemblée nationale est démise de ses prérogatives les plus importantes, à savoir le contrôle de l’exécutif. le président de la république renforce considérablement ses prérogatives. Il fait mine d’abandonner son pouvoir de dissolution de l’assemblée nationale, mais conserve cette possibilité par le biais de l’article 52 qui lui donne des pouvoirs exceptionnels».
«Sous ce rapport, continuent-ils de se scandaliser, son appel au dialogue, ressassé depuis un certain temps à l’occasion de chaque sortie publique, n’est ni plus, ni moins qu’une duperie (…) voilà un appel au dialogue suivi d’un changement de la nature du régime politique pour pouvoir gouverner tout seul.
D’ailleurs, lorsqu’il s’agit de questions essentielles telles que la modification de la constitution, le gaz et le pétrole ou l’implication outrancière de sa famille dans la gestion de l’etat, soit il décide en solitaire, soit il occulte le débat». Non content de ces critiques, ces opposants estiment que «pire, dans la plupart du temps, lorsqu’il s’engage, c’est pour se dédire, dès que possible ou alors dès que ses intérêts sont en jeu ; au point qu’il est devenu légitime de douter de la valeur morale de ses engagements pris et de sa parole donnée».
«Il en est de même, selon eux, de l’appel tonitruant à la responsabilité, au civisme et à la citoyenneté, à la salubrité publique et au désencombrement de la voie publique, adressé aux Sénégalais et plus particulièrement aux jeunes, que personne ne peut rejeter». c’est fort de tout cela qu’ils appellent à «la mobilisation des députés de l’opposition pour s’opposer à ce projet de loi et à un sursaut national des progressistes et des patriotes de tout bord, pour construire un bloc politique fort et capable de porter, dans l’unité d’action, le combat pour faire face à une dictature qui ne se fixe plus aucune limite légale, morale, ou éthique.
JE ME RETROUVE DANS LE DISCOURS D’OUSMANE SONKO...
Didier Awadi, inconditionnel de Thomas Sankara revient sur sa carrière, donne son avis sur la jeune génération et la situation du pays, et évoque la célébration des trente ans de Positive Black Soul (PBS)
il fait partie des précurseurs du mouvement hip hop au Sénégal. Membre du groupe Positive Black Soul (Pbs) et pionnier du rap en Afrique, Didier Awadi fait partie des artistes les plus écoutés par la jeunesse du continent africain. Dans cet entretien accordé à «L’As», cet inconditionnel de Thomas Sankara revient sur sa carrière, donne son avis sur la jeune génération et la situation du pays, et évoque la célébration des trente ans de Positive Black Soul (PBS) prévue au mois d’août.
«L’As» : En tant que précurseur du rap au Sénégal, comment voyez-vous l’évolution de cette musique et de la culture urbaine ?
Le rap évolue bien au Sénégal. On a de grands patrons dans le rap au Sénégal. Je peux citer Dip Doundou Guiss, Omzo Dollar, Canabass et tant d’autres. Ils ont su s’imposer et apporter leur touche personnelle au rap. Dans toutes les régions du pays, il y a des groupes et d’excellents rap- peurs. C’est bien. Et ça marche bien pour les jeunes.
Quid de la dénonciation des tares de la société ?
L’engagement est toujours là. A chaque fois qu’on avait besoin de la voix des rappeurs, ils se sont toujours prononcés sur la situation du pays. Maintenant, les choses évoluent. On ne va pas demander aux jeunes d’aujourd’hui de faire ce que le Positive Black Soul (PBS) faisait, il y a trente ans. Chacun doit faire ce qu’il sent.
Est-ce que le niveau d’engagement n’a pas battu de l’aile ces dernières années ?
Le niveau d’engagement d’hier n’est pas comparable à celui d’aujourd’hui. Avant, il n’y avait presque que le rap engagé au Sénégal. Aujourd’hui il y a beaucoup de tendances, mais quoi qu’il en soit, le rap engagé existe toujours. Les jeunes sont conscients et connaissent bien ce qu’est le rap. Si engagement doit avoir lieu, je pense qu’ils le feront. Macky Sall a été réélu avec 58,27% à la dernière présidentielle.
Que pensez-vous de sa gouvernance à la tête du pays ?
La gouvernance du Président Macky Sall (il hésite) ... En fait, je n’ai pas trop envie d’aborder ces types de questions. Cela ne m’excite pas trop.
Ousmane Sonko est décrit par certains comme le Thomas Sankara sénégalais. En tant que «Sankariste», que pensez-vous du leader de Pastef ?
Oui ! Mais il faut savoir que Thomas Sankara est Thomas Sankara et Ousmane Sonko est Ousmane Sonko. C’est vrai qu’il épouse, dans beaucoup de domaines, le discours de Sankara. Il parle de rupture et cela a l’air intéressant. En tout cas, je me retrouve dans beaucoup de ses discours. Maintenant, le discours est une chose et la pratique en est une autre. Personne ne peut nier que beaucoup de jeunes se retrouvent dans les discours de Sonko surtout sur la question de la rupture.
Est-ce que le discours de Thomas Sankara porte toujours ?
Le combat de Thomas de Sankara est destiné à tout le monde. Il est toujours d’actualité. Vous avez défini Sonko comme le Sankara sénégalais. Cela prouve que l’idéologie de Sankara est toujours d’actualité. Le combat de Sankara est un combat éternel pour la liberté, l’équité et la justice. Tant qu’il y aura de l’injustice, il y aura toujours de la place pour le discours Sankariste.
Awadi est un artiste mondialement connu. Que fait-il pour promouvoir la jeune génération d’artistes sur la scène extérieure?
J’organise des évènements internationaux à l’occasion desquels j’invite certains jeunes. Je les présente à des instances internationales. J’essaie d’en exposer le maximum. Tout dernièrement, il y a une fille qui s’appelle Moona qui travaillait avec moi ; elle a signé chez Sony. Il y a d’autres jeunes qui ont su tirer leur épingle du jeu à travers les rencontres que je leur facilite aussi.
Si vous avez une critique à faire à la jeune génération, ce serait quoi ?
Je n’ai vraiment pas de critiques à leur faire. Je vois qu’ils sont en train d’écrire leurs histoires. J’ai le devoir de les accompagner dans l’écriture de leur histoire, car chacun d’eux doit écrire sa propre histoire.
Quels sont vos rapports actuels avec Dugge Tee ?
Nous nous entendons super bien. Nous sommes une famille. D’ailleurs, je vous annonce que nous allons célébrer les trente ans de Positive Black Soul. A partir du mois d’août, commenceront les activités sur la célébration de ces trente ans. Et c’est cela qui est à l’ordre du jour.
Vous avez joué dans le film «Bienvenue au gondwana». Allez-vous continuer cette expérience dans le cinéma ?
Je vais continuer dans le cinéma, mais être acteur, ce n’est pas ce qui m’excite le plus. Je vais plutôt sur pencher vers la production. On va produire beaucoup de films et de séries. Dans le film «Bienvenue au Gondwana», j’ai répondu à l’appel de certains copains qui ont voulu me donner un rôle et j’ai interprété mon propre personnage. J’ai joué le rôle du musicien. Cette expérience était agréable. Mais ce que je préfère, c’est produire des films.
Quels sont vos projets à court terme?
Présentement, je fais des tournées dans les régions et je me produis dans les clubs de Dakar. Il y a aussi une série de clips qu’on est en train de sortir. On a aussi sorti un nouveau clip qui s’appelle «Mamiwatta» et bien- tôt on va sortir un autre clip intitulé «Ndanane». Dès le début du mois de mai, on va promouvoir l’album en France.
Votre dernier album «Made in Africa» est un mélange. Pourquoi un tel choix?
Un album, c’est des moments de vies. Je l’ai fait sur cinq ans. Parfois, il y a des moments où tu es énervé et d’autres moments où tu es calme. Parfois tu baignes dans un monde d’amour ou de politique. Tous ces différents moments de vie se traduisent par différentes couleurs en musique. Il y a des moments où je suis plus reggae et cela se traduit dans ma création. Il y a des moments où j’ai envie de rendre hommage à Ismaël Lo, ou à Aly Farka Touré, je le fais avec son fils Vieux Farka Touré. J’ai réalisé mon rêve en faisant un featuring avec Alpha Blondy. Je n’ai pas envie qu’on me mette dans une cage.
Awadi est rappeur producteur et homme d’affaires. Comment gérez-vous toutes ces casquettes ?
J’ai une structure bien organisée. C’est un bureau avec chacun dans son domaine. Chacun des sujets que je traite est géré par un groupe de personnes au niveau du studio Sankara. Aujourd’hui grâce à DIEU, nous travaillons avec beaucoup de personnes. Et chacun des différents groupes sait bien traiter les différents projets sur les- quels je me suis investi.
Où en êtes-vous avec les compilations sous régionales que vous faisiez ?
Projet de compilation continue toujours. Il y a moins d’un an, nous avons fait une chose similaire au Burkina Faso avec beaucoup d’artistes panafricains. Je n’ai jamais arrêté ce genre de projets. On organise toujours autant d’événements. Peut-être que certaines per- sonnes ne sont pas au courant, mais les choses se passent très bien.
Qu’attendez-vous de l’Etat dans sa politique culturelle?
Un nouveau ministre vient d’arriver. Je profite de votre tribune pour rendre un hommage à l’ancien ministre de la Culture qui a fait un bon travail. Mbagnick Ndiaye était bien aussi dans ce département. On attend beau- coup du nouveau ministre, tout en espérant qu’il continuera sur la bonne dynamique d’ouverture aux cultures urbaines. La culture n’est pas un secteur facile certes, mais si le nouveau ministre a le sens de l’écoute, il pourrait réussir sa mission.
Parmi vos enfants, y a-t-il qui veulent suivre vos pas dans la musique ?
La musique, ce n’est pas une question de relève. Je ne suis pas à la recherche de relève. Si mes enfants décident de faire de la musique, ce sera leurs choix. Et si tel est le cas, je les accompagnerai. Le but n’est pas de trouver une relève. Et s’il y a relève, ce sera à eux de se construire et de se frayer un chemin
SECK ET DIAKHATÉ RISQUENT 6 MOIS DE PRISON FERME
Le 4 juillet 2018, la Division spéciale de cyber-sécurité a été saisi pour dénoncer des personnes qui passaient leur temps sur les réseaux sociaux pour insulter les chefs religieux, en l’occurrence les khalifes généraux des mourides et des Tidjanes.
Pape Mamadou Seck et Mamadou Diakhaté réfléchiront à deux reprises avant d’insulter des hommes religieux. Pour leurs actes, ils ont fait face au juge du Tribunal correctionnel de Dakar pour «outrage à un ministère du culte et insultes commises par le biais d’un système informatique ». Les prévenus risquent 2 ans de prison dont 6 moins ferme. Délibéré au 9 mai prochain.
Le 4 juillet 2018, les nommés Serigne Saliou Gueye et Abdou Khadre Gueye avaient saisi la Division spéciale de cyber-sécurité pour dénoncer les personnes qui passaient leur temps sur les réseaux sociaux pour insulter les chefs religieux, en l’occurrence les khalifes généraux des mourides et des Tidjanes. Suite à la plainte déposée, une enquête a été ouverte.
Les investigations des limiers ont permis l’arrestation des mis en cause Pape Mamadou Seck et Mamadou M. Diakhaté. Interrogé, Pape Mamadou Seck, qui utilisait le profil Facebook « Serigne Bass Fall » dit avoir publié des photos de guides religieux de la confrérie mouride, accompagnées de messages «injurieux et diffamatoires». Il soutient avoir insulté pour répondre aux propos injurieux de son codétenu Mamadou Diakhaté qui avait tenu à l’endroit du Khalife général des tidjanes des propos discourtois.
Son co-prévenu, Mamadou Diakhaté a également reconnu les faits qui lui est reprochés. « J’ai fait une vidéo de 5 minutes pour fustiger la réaction du Khalife général des Tidijanes sur l’allégeance d’Idrissa Seck à la confrérie mouride », a-t-il expliqué à l’enquête préliminaire. Devant la barre du Tribunal correctionnel de Dakar, les prévenus ont réitéré leurs déclarations faites à l’enquête préliminaire, en regrettant leurs actes. Selon eux, ils ont agi par excès de foi, avant de demander pardon. «Je gérais une école coranique de 250 élèves, on m’a informé qu’ils sont tous partis. Il ne reste que 40 élèves», a déploré Mamadou Diakhaté. Selon toujours lui, il était l’ennemi de son acolyte sur les réseaux sociaux, mais la prison les a rapprochés.
Abondant dans le même sens, Mamadou Seck indique qu’à Rebeuss, ils ont décidé d’être des ambassadeurs pour sensibiliser les détenus sur les dangers du net. « Donc vous voulez rester en prison pour continuer la sensibilisation », rétorque le juge Maguette Diop.
Pis, il n’a pas manqué de les sermonner. «Vous n’êtes pas les seuls croyants du pays. Serigne Touba et Seydi El Hadji Malick Sy ne se seraient jamais comportés ainsi. Ils ne sont pas fiers de vous. On ne saurait tolérer certains comportements qui menacent la stabilité du pays. Vous devriez avoir honte d’être traduits ici pour de tels faits», fulmine le juge. Selon le parquet, les faits sont constants et a requis 2 ans dont 6 mois de prison ferme contre chaque prévenu. Les avocats de la défense, quant à eux, ont plaidé la clémence. Délibéré au 9 mai prochain.
UN ÉTUDIANT A VOULU POIGNARDER L’IMAM DU JOUR
Stupéfaction à la Grande mosquée de Dakar, une scène inédite s’y est déroulée, après la prière hebdomadaire du vendredi - Un individu armé d’un couteau a forcé le passage, en se dirigeant vers Pape Malick Diagne qui a dirigé la prière
Selon des fidèles témoins contactés par ‘’EnQuête’’, le gus a fait croire qu’il voulait solliciter des prières auprès de l’imam. Ce dernier, étant occupé à formuler des prières à certains fidèles, l’accès au religieux lui a été refusé. Mais c’était sans compter avec la détermination du quidam qui était à deux rangs de l’imam. Ainsi, il a forcé le passage en se dirigeant directement vers ce dernier. Heureusement qu’il a été stoppé dans son élan par des fidèles qui l’ont maitrisé.
Par la suite, un policier en civil, qui était dans la mosquée, l’a interpellé. Ainsi, le suspect sera menotté et conduit manu militari au commissariat de Rebeuss pour enquête. Pour le moment, beaucoup d’informations ne sont pas encore sorties de l’enquête qui vient de démarrer. Mais, selon des sources judiciaires, le mis en cause s’est présenté comme un étudiant. Répondant aux initiales I. S. Baldé, il serait né en 1992 et habiterait Dakar.
Les mêmes informations soutiennent que l’enquête avance timidement, car le suspect se présente comme une personne ne jouissant pas de toutes ses facultés mentales. A certaines questions des enquêteurs, il aurait servi des réponses incohérentes. Cependant, des sources croient savoir que le jeune Baldé feint la folie pour espérer échapper à des poursuites pouvant aboutir à une sanction pénale.
MOUSSA BOCAR THIAM REJOINT L’APR
L’obstination de la direction des Verts à maintenir les deux ministres socialistes lui coupe l’herbe sous les pieds. S’il ne négocie pas avec le pouvoir, il sera éjecté du Conseil municipal de Ourossogui lors des locales de décembre prochain.
Le Parti socialiste est en zone de turbulence depuis la mise en place du nouveau gouvernement. Même si les secousses ne sont pas perceptibles, la formation politique fondée par Léopold Sédar Senghor est en train de vivre un épisode sombre. Son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng dont le mandat est arrivé à terme, est momentanément indisponible à cause d’une «asthénie générale, méchante et sévère». Dans tous les cas, il risque d’apprendra la démission officielle du porte-parole adjoint du Ps, aujourd’hui. En effet, d’après des sources de «L’As», le départ de Moussa Bocar Thiam n’est que le début d’une saignée qui se prépare.
Moussa Bocar Thiam rejoint officiellement l’Alliance pour la République de Macky Sall. Le maire de Ourossogui devrait faire l’annonce au cours d’une conférence de presse cette après-midi. Au delà des arguments de «réal politique» pour sauver sa mairie et pour saluer les efforts consentis par le chef de l’Etat en faveur de ses administrés, il dissimule difficilement une frustration née particulièrement de la reconduction de Serigne Mbaye Thiam et de Aminata Mbengue Ndiaye dans le nouveau Gouvernement par Ousmane Tanor Dieng. Une pilule dure à avaler pour beaucoup de socialistes qui, du reste, râlent dans les chaumières. Mais pour le maire de Ourossogui, c’est devenu vital, son avenir à la tête de la municipalité en dépend. D’autant plus qu’il a vu son Conseil municipal se rétrécir comme peau de chagrin en faveur de l’Apr.
Comme une bouée de sauvetage, son entrée dans le Gouvernement lui aurait donné plus d’armes face à ses adversaires marron-beige, même désarmés à l’image de l’ancien député Seydou Diallo. Mais, l’obstination de la direction des Verts à maintenir les deux ministres socialistes lui coupe l’herbe sous les pieds. S’il ne négocie pas avec le pouvoir, il sera éjecté du Conseil municipal de Ourossogui lors des locales de décembre prochain.
Comme lui, Abdoulaye Wilane cache difficilement sa déception. Même si le porte-parole des socialistes jure loyauté et fidélité à Ousmane Tanor Dieng, ses partisans sont enclins à afficher leur courroux. Le maire de Kaffrine devra donc trouver un compromis avec son nouvel ami Abdoulaye Sow de l’Apr pour sauver son fauteuil, surtout que ce dernier vient d’être bombardé Dg du Coud.
A Kaffrine, on ne s’explique pas le choix porté, sept ans durant, sur un homme politiquement moins représentatif que leur maire. Quid de Gorgui Ciss ? Il a publiquement exprimé son ras- le-bol. En réalité, dans les rangs du Ps, ça rouspète en silence. Nos interlocuteurs se disent d’autant
LES 1 000 MAUX DU POUVOIR JUDICIAIRE
Une dizaine de juridictions hébergées par des privés, le manque criant d’équipements, de mobiliers et de matériels roulants. L’insuffisance des ressources budgétaires…
‘’EnQuête’’ revient sur ces autres maux de la justice souvent sacrifiés à l’autel du débat autour de l’indépendance de ce troisième pouvoir.
Souvent, on ne parle que de son manque d’indépendance, de la corruption. Rarement, on pense aux conditions délicates, parfois exécrables, dans lesquelles travaillent magistrats et autres travailleurs de la justice. Ce pouvoir, loin d’être moins important que l’Exécutif et le Législatif dans une République digne de ce nom, est, selon les apparences, de loin le plus dépourvu. Malgré les nombreux efforts accomplis par l’Etat ces dernières années, des sources judiciaires interpellent le nouveau ministre de tutelle sur ces mille et un maux qui assaillent encore le secteur. Ils sont relatifs, notamment, aux mauvaises conditions de travail, à l’insuffisance des équipements et des infrastructures…
Sans tarder, Maitre Malick Sall, souligne nos interlocuteurs, devra prendre à bras le corps le lancinant problème des sièges des juridictions. En effet, bon nombre de ces juridictions sont hébergées par des personnes privées. En tout, ce n’est pas moins de 13 cours et tribunaux qui sont concernés par ce phénomène qui grève considérablement les ressources de l’Etat. Parmi ces juridictions, il y a la Cour d’appel de Saint-Louis, le Tribunal de commerce de Dakar, les tribunaux de grandes instances de Mbour, de Diourbel, de Fatick et les tribunaux d’instance de Koungheul, de Koumpentoum, de Goudiry, de Diourbel, de Mbacké, de Bambey, de Kébémer et de Kanel. On le voit. L’une des régions les plus touchées est sans doute Diourbel où toutes les juridictions sont dans des bâtiments conventionnés. ‘’Un bâtiment est dit conventionné lorsqu’il est mis à la disposition de l’agence (Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat) à titre onéreux par une personne privée. Les logements concernés sont soit le parc immobilier de Dakar, soit le parc immobilier des autres régions, soit les institutions internationales et missions diplomatiques’’, lit-on dans le site de ladite structure. Face à ce manque criard d’infrastructures et même parfois de mobiliers de bureau, l’Etat a eu parfois recours à des financements extérieurs pour l’équipement de ce département de souveraineté. Ces fonds extérieurs ont d’ailleurs souvent pallié le déficit des dotations de l’Etat. C’est ainsi qu’en 2006, l’Union européenne avait permis de financer un important programme d’informatisation des chaines judiciaires.
L’Ue avait également contribué, selon nos sources, à la construction et à l’équipement des cours d’appel de Thiès, de Kaolack et de Saint-Louis. Financé par la Banque mondiale, le projet Gouvernance économique 2015- 2016 avait aussi permis l’acquisition d’un lot important d’équipements et de mobiliers livrés aux juridictions. Ce qui atteste que ces financements, quoique non préférables, donnaient une certaine bouffée d’oxygène à ce secteur névralgique. Ce, à cause des moyens insuffisants alloués par les pouvoirs publics. Nos sources de préciser que, depuis lors, la justice ne fonctionne que sur les ressources budgétaires, alors qu’elles ne permettent pas d’assurer un équipement conséquent des juridictions, une réhabilitation appropriée des locaux et une dotation adéquate en matériel roulant. Il n’empêche, malgré les difficultés susvisées, des efforts importants ont été faits dans le secteur de la justice par les prédécesseurs de Me Sall. C’est dans cette perspective que s’inscrivent l’inauguration et l’installation de la Cour d’appel de Ziguinchor, des tribunaux d’instance de Koumpentoum et de Goudiry, ainsi que l’installation des tribunaux de grande instance (Tgi) de Pikine Guédiawaye, de Mbour, de Kédougou, de Saraya, de Salémata et du Tribunal de commerce hors classe de Dakar qui ont eu lieu au cours de l’année 2018. Nos interlocuteurs d’ajouter que d’autres problèmes sont en train d’être réglés, grâce à l’appui du 11e Fonds européen de développement (Fed). Ainsi, sont attendues les constructions du Tribunal du commerce, du Tgi de Pikine-Gued́iawaye, de la Cour d’appel de Saint-Louis.
Gap en ressources humaines abyssal
Mais la justice, ce n’est pas seulement les bâtiments. C’est aussi les procédures et les hommes. A ce niveau, un important projet de dématérialisation des procédures administratives et judiciaires attend le nouveau ministre de la Justice. L’objectif : développer une e-justice au profit du justiciable pour une justice rendue avec plus de transparence et de célérité. Un plan directeur a d’ailleurs été validé et adopté dans ce sens pour un budget chiffré à 7 milliards de F Cfa. L’Etat ne s’en est pas arrêté là. Il a également fait des efforts non négligeables en matière de recrutement. C’est ainsi qu’il a été́prévu, chaque année, le recrutement d’environ 30 magistrats et 35 greffiers, afin de combler le déficit en personnels techniques judiciaires. Toutefois, le gap en ressources humaines reste encore abyssal, si l’on en croit nos sources. Elles expliquent que les besoins pour les magistrats est de 1 355 contre 547 actuellement en service, et de 2 710 greffiers contre 415 actuellement en service. Et pour les 65 juridictions du pays, il n’y aurait que 12 archivistes documentalistes. Pendant ce temps, les syndicalistes, eux, attendent toujours la satisfaction de leurs doléances. Cependant, il convient de préciser que tout ne dépend pas, ici, de la tutelle. Ces revendications, dit-on, sont relatives principalement à la revalorisation des indemnités de logement et de judicature ainsi que celles liées au reclassement. Ce qui n’élude nullement les efforts de l’Etat qui a fini de régler le régime statutaire et le plan de carrière. Des dispositions ont également été prises par rapport aux doléances relatives aux fonds communs dans la justice. Autant de dossiers sur lesquels Maitre Malick Sall est très attendu par les différents acteurs de la justice.
Moins de 11 milliards pour le fonctionnement
Il résulte des témoignages de nos sources que la justice se trouve dans cette situation à cause surtout de la faiblesse des moyens mis à sa disposition dans le budget de l’Etat. En effet, arguent ces derniers, sur un budget de 4 000 milliards de F Cfa, le département n’a qu’environ 41 milliards, soit environ de 1 % du budget national. Encore que plus de 22 milliards de cette enveloppe constituent des dépenses de personnel ; plus de 8 milliards réservés pour des dépenses d’investissement. De ce fait, estiment-ils, seulement moins de 11 milliards de F Cfa sont mobilisables en dépenses de fonctionnement. Cette enveloppe, d’après nos sources, est destinée aux équipements en mobiliers de bureau, en matériels informatiques, en matériels roulants et en infrastructures pour l’administration centrale, mais également pour les 65 cours et tribunaux qui sont actuellement fonctionnels au Sénégal. Nos sources de plaider pour un accroissement de la dotation budgétaire afin de résorber le nombre de bâtiments conventionnés dans le secteur de la justice qui doit être indépendant vis-à-vis de tous les pouvoirs
UN ENFANT DE 10 ANS MALTRAITÉ PAR SA BELLE-MÈRE PUIS TUÉ PAR SON PÈRE
Le petit O. Keïta a eu une mort lente et douloureuse des mains de sa belle-mère et de son propre père. Les limiers du commissariat des Parcelles-Assainies ont remis, hier, entre les mains du procureur, le couple marié
Coups et blessures volontaires commis par ascendant ayant autorité sur un enfant ayant entrainé la mort et maltraitance d’un enfant. C’est, entre autres, les crimes qui pèsent sur les conjoints B. Keïta et M. Seydi. Il ressort de l’économie des faits que le 23 avril dernier, B. Keïta s’est présenté aux locaux du commissariat des Parcelles Assainies pour obtenir une réquisition pour la délivrance d’un certificat de genre de mort. Il avait, par-devers lui, le certificat de décès de son fils O. Keïta qui a 10 ans. Son comportement suspect a poussé les limiers à aller vérifier euxmêmes les causes de la mort de l’enfant. Sur ce coup, ils ont eu le nez creux. Puisque s’étant rendus à la morgue, ils ont trouvé un corps dans un sale état. Ils ont noté des blessures au dos, à la tête et sur les jambes de l’enfant. Pour tirer cette affaire au clair, un médecin légiste a été requis, afin qu’il puisse déterminer les causes exactes de la mort du jeune O. Keïta. Les résultats du toubib, à la suite de son autopsie, ont attesté que l’enfant a été victime d’une brutalité inouïe. Il ressort des conclusions de l’autopsie qu’O. Keïta est décédé des suites d’un ‘’traumatisme crânien avec hémorragie sous durale par objet contondant avec hématome parièto-temporal gauche’’.
« Mon mari a tué son fils, en lui assénant des coups de barre de fer »
Les enquêteurs, munis de ces documents, ont interpellé le premier suspect. Face aux enquêteurs, B. Keïta est revenu et en détail sur les circonstances de la mort de son fils. Selon lui, la nuit du 22 avril dernier, aux environs de 22 h, alors qu’il revenait du travail, il a trouvé sa femme, M. Seydi, en train de maltraiter ses deux enfants : O. Keïta et A. Keïta. Ils étaient dans une chambre. Il a interrogé sa femme sur les raisons de cette correction. Elle lui a dit qu’elle a surpris O. Keïta qui s’apprêtait à avoir des relations intimes avec sa petite sœur A. Keïta. ‘’Furieux, j’ai pris une barre de fer et j’ai commencé à le rouer de coups. Ces derniers étaient si durs qu’il a fini par perdre connaissance. C’est ainsi que je me suis empressé de le conduire à l’hôpital où il a finalement rendu l’âme’’, a soutenu le papa. Son épouse aussi a livré sa version des faits.
Devant les enquêteurs, M. Seydi a soutenu qu’elle n’est pas la mère de la victime. Le jour des faits, elle était sortie, après le déjeuner, pour faire la vaisselle. ‘’A mon retour, j’ai surpris mon beau-fils qui entrainait des relations sexuelles avec ma fille de 5 ans. Furieuse, je lui ai infligé une sévère correction. C’était des coups de bâton, des flexions de genoux pendant de longues heures jusqu’à son épuisement’’, raconte Mme Keïta. Qui ajoute avoir tout raconté à son mari qui est entré dans une colère noire. Elle déclare que son époux lui a demandé de sortir de la chambre et de le laisser seul avec le jeune O. Keïta. ‘’C’est ainsi que mon mari a tué son fils en lui assénant des coups de barre de fer’’, précise-telle. Il résulte aussi des investigations et recoupements des enquêteurs que l’enfant de 10 ans a d’abord été maltraité par sa belle-mère, puis par son père. Le couple lui a fait subir des atrocités et il a été condamné à une mort lente et douloureuse, confient nos sources.