SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juillet 2025
LA MOSQUÉE AL-AQSA DE JÉRUSALEM BRÛLAIT-ELLE EN MÊME TEMPS QUE NOTRE-DAME DE PARIS ?
Selon les administrateurs de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, de jeunes garçons ont mis le feu lundi soir, à un poste de sécurité, à l'extérieur de la mosquée Al-Marwani
checknews.fr |
Jacques Pezet |
Publication 16/04/2019
Hier soir, à 22 h 58, le magazine américain Newsweek annonçait : «L’incendie de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem brûle en même temps que les flammes engloutissent la cathédrale de Paris.» Dans la soirée, l’annonce de cet incendie a été très partagée sur les réseaux sociaux par de nombreux internautes, horrifiés que la plus grande mosquée de Jérusalem soit «brûlée», voire «ravagée» par les flammes. Vous nous avez demandé de vérifier cette information.
Un poste de surveillance brûlé sur le toit de la mosquée Al-Marwani
L’article de Newsweek est basé sur une vidéo publiée par le compte Twitter du Centre palestinien d’information, un média palestinien, ainsi que sur des informations rapportées par l’agence de presse palestinienne Wafa. Le magazine notait ainsi que «des images montrant de la fumée et du feu sortant du toit d’une structure connue sous le nom de salle de prière Marwani, ou les écuries de Salomon, pouvaient être vues sur les médias sociaux». L’agence de presse palestinienne, le média officiel de l’Autorité nationale palestinienne, a cité un gardien qui a déclaré lundi que «le feu a éclaté dans le local des gardes à l’extérieur du toit de la salle de prière de Marwani, et les pompiers du Waqf islamique ont traité la question avec succès».
Les informations de Wafa ont également été reprises par Russia Today et leJerusalem Post. Dès lundi soir, l’agence de presse palestinienne indiquait que «les pompiers de la mosquée Al-Aqsa ont maîtrisé le feu dans la zone de prière Al-Marwani, du côté est d’Al-Aqsa» et précisait que «l’incendie s’est déclaré dans le local des gardes à l’extérieur du toit de la salle de prière Marwani». CheckNews a fait traduire l’extrait vidéo, l’homme qui filme déclare : «Voilà le feu. La cabine de surveillance a été brûlée.» Sur une photo postée par Wafa, on peut voir que le feu ne s’est pas beaucoup propagé et semble en effet ne concerner qu’un poste de surveillance.
En arabe, le nom Al-Aqsa ne correspond pas uniquement au bâtiment de la mosquée située au sud de l’esplanade des moquées, mais désigne l’ensemble qui regroupe la mosquée Al-Aqsa, la mosquée Al-Marwani, le Dôme du Rocher et l’esplanade. C’est sans doute à cause de la mention du nom Al-Aqsa qu’est née la confusion autour d’un incendie de la mosquée, construite au VIIe siècle ou même du Dôme du Rocher. Ces bâtiments ne sont pas concernés.
Un incendie causé par «l’absurdité de garçons»
Mardi matin, l’agence palestinienne Wafa a apporté de nouveaux éléments concernent la responsabilité de l’incendie, en indiquant que le Waqf de Jérusalem (une organisation qui administre sites islamiques sacrés sur le Mont du Temple) et la mosquée Al-Aqsa «ont confirmé que l’incendie qui a éclaté hier sur la place Al-Marwani de la mosquée Al-Aqsa était "le résultat de l’absurdité de garçons" dans ce secteur». L’agence ajoute que le Waqf «a demandé aux fidèles qui vivaient autour de la mosquée et dans la vieille ville de faire prendre conscience à leurs enfants de ne pas s’amuser avec du feu, en particulier à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa».
La faible couverture médiatique de cet incendie par la presse palestinienne et israélienne, ce matin, témoigne du fait que les dégâts sont peu importants.
AUGUSTIN SENGHOR CONFIRME SENEGAL-NIGERIA EN AMICAL
Les sélectionneurs du Sénégal et du Nigeria ont accepté l’idée de jouer un match de préparation pour la CAN 2019 (21 juin au 19 juillet), a annoncé à l’APS, Augustin Senghor, confirmant des informations de presse.
«Les deux entraîneurs sont acquis à la cause, tout s’est fait au Caire (Egypte) pendant le tirage au sort entre le président de la Fédération nigériane de football (Amaju Pinnick) et nous-même en présence des deux techniciens», a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
Le président de la FSF, qui a rejoint Dar-esSalam dimanche après le tirage au sort de la CAN 2019, vendredi, précise qu’il reste à déterminer le lieu devant abriter cette rencontre «en Espagne ou en Egypte». «Les deux parties vont définir les modalités pour que ce match de préparation puisse avoir lieu dans les meilleures conditions», a ajouté Me Augustin Tine, signalant que les Lions feront leur stage de préparation en Espagne.
Revenant sur le tirage au sort de la CAN 2019, il souligne que le Sénégal a hérité d’une poule «largement à sa portée avec l’Algérie, la Tanzanie et le Kenya». «Mais une chose est de le dire, une autre est de le démontrer sur le terrain et nous tous attendons des joueurs qu’ils jouent pour la première place», a-t-il dit. «Cela ne veut pas dire manquer de respect aux adversaires», s’est-il empressé d’ajouter, rappelant que les éliminatoires de la CAN 2019 «ont démontré suffisamment» que les équipes nationales africaines seniors «se tiennent de très près.» «C’est très juste de reconnaître qu’il n’y a plus de petites équipes sur le continent» africain, a-t-il insisté.
CANDIDAT A LA MAISON BLANCHE TRES A GAUCHE, BERNIE SANDERS EST MILLIONNAIRE
Le sénateur indépendant connu pour ses discours épinglant les "millionnaires et milliardaires" a publié en ligne dix ans de déclarations de revenus qui montrent qu'il est entré dans ce club.
Bernie Sanders, le candidat socialiste à la présidentielle américaine, a dévoilé lundi qu'il était devenu millionnaire lors de sa première tentative ratée d'accéder à la Maison Blanche en 2016.
Le sénateur indépendant connu pour ses discours épinglant les "millionnaires et milliardaires" a publié en ligne dix ans de déclarations de revenus qui montrent qu'il est entré dans ce club.
Entre 2009 et 2015, les déclarations conjointes présentées par Bernie Sanders et son épouse, Jane, ont oscillé entre quelque 200.000 et 325.000 dollars. Puis en 2016, le couple a déclaré près de 1,1 million de dollars, suivi de 1,15 million en 2017 avant quelque 560.000 dollars en 2018.
Cette augmentation soudaine s'explique par les avances et les royalties perçues pour son ouvrage "Notre révolution" ("Our Revolution: A Future To Believe In"), précise Bernie Sanders, qui se décrit lui-même comme un "socialiste", un mot très marqué à gauche aux Etats-Unis.
Le livre avait été traduit en cinq langues lorsque sa tentative ratée de décrocher l'investiture démocrate contre Hillary Clinton l'avait rendu célèbre à travers le monde.
Les revenus tirés de son adaptation en livre jeunesse, puis de son essai suivant "Where we go from here" et d'un ouvrage en cours de son épouse sont compris dans ces déclarations, précise son communiqué.
Les Sanders ont été imposés à 26% en 2018, à 30% en 2017 et à 35% en 2016.
"Je considère le fait de payer plus d'impôts à mesure que mes revenus ont augmenté comme étant autant une obligation qu'un investissement dans notre pays", a-t-il souligné. "Je continuerai à me battre pour rendre notre système fiscal plus progressif afin que notre pays ait les moyens de garantir le rêve américain à tous".
"Ces déclarations montrent que notre famille a eu de la chance. Je me sens très chanceux puisque j'ai grandi dans une famille qui vivait de salaire mensuel en salaire mensuel et puisque je connais l'angoisse de l'insécurité économique. C'est pour cela que je m'efforce chaque jour pour que les besoins fondamentaux de chaque Américain soient couverts,
PAR PAPE SAMB
ANALYSE CRITIQUE DU NOUVEL ATTELAGE GOUVERNEMENTAL
Avec le maintien d’Aly Ngouye Ndiaye au ministère de l’Intérieur, c’est le statu-quo avec un message clair de Macky à l’opposition : il est prêt à la confrontation (encore) sur la question du profil du chargé de l’organisation des élections
Après l’annonce-surprise de la suppression du poste de Premier ministre, la troisième fois dans l’histoire politique du Sénégal, après celles de 1963 et de 1983, la gestation du nouveau gouvernement aura été longue et douloureuse, l’enfantement pénible. A la fin, l’accouchement aux forceps du nouveau gouvernement est intervenu le dimanche 7 avril 2019, à 22 heures. Le suspense aura tiré en longueur, pendant un VSD (Vendredi-Samedi-Dimanche) interminable tout au long de laquelle le Sénégal est resté sans gouvernement et qui boucle une semaine non-stop. Il aura fallu tout un travail de peaufinage et de dosage pour trouver les profils adéquats, maintenir les équilibres régional, religieux, ethnique, et de genre. Si l’on remonte le temps, la chronologie des faits pendant laquelle le président Macky Sall a carburé sans répit, est à couper le souffle. Le 2 avril : prestation de serment, le 3 avril, discours à la Nation, le 4 avril : Fête Nationale, le 5 avril : démission du Premier ministre, le 6 avril : reconduction du Premier ministre, le 7 avril : formation du gouvernement.
Pourtant, rien ne présageait au départ d’une si longue attente, dans la mesure où, de retour de son séjour à Abu Dhabi, pour le repos du guerrier et héros de la bataille électorale, le président Macky Sall avait bifurqué au Maroc où, à partir du royaume chérifien, il aurait envoyé aux services compétents, une liste d’une cin- quantaine de noms, triés sur le volet, pour que des enquêtes de moralité les concernant soient menées au plus vite. On pouvait alors subodorer qu’au retour du président Macky Sall au Sénégal, la liste du nouveau gouvernement était déjà prête. Que nenni !
Les grands axes de la nouvelle équipe
Avant l’annonce de la composition du nouveau gouvernement par son secrétaire général, le ministre Maxime Jean Simon Ndiaye, le Premier ministre, ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République, Mahamad Boune Abdallah Dionne, a tenu à revenir sur les grands axes de la nouvelle équipe. C’est ainsi qu’il a précisé que le nouveau gouvernement a été remanié à 50% ; de 20% dans la précédente cuvée, le taux de femmes ministres est passé à 25%. Le resserrement de l’effectif a consisté à une réduction de la taille du gouvernement, qui passe de 39 ministres et 3 ministres-délégués à 32 ministres et 3 secrétaires d’Etat. Chaque région du Sénégal sera représentée au Conseil des ministres. Maintenant, on n’a pas vu ce grand lifting attendu car entre 32 et 39, c’est presque du pareil au même. Pire, on s’attend, dans les tout prochains jours, à de nouvelles nominations.
En effet, au rythme où iront les contestations voire les rébellions ouvertes chez les frustrés et les non-appelés, il est fort à parier qu’en véritable papa-poule, pardon...président-poule, Macky Sall ne va pas laisser « ses enfants » (le prési- dent turc Erdoğan dixit) galérer trop longtemps, pour leur trouver, un à un, une belle planque où ils vont reverdir et retrouver le sourire. Les décrets de nominations vont tomber à profusion pour restaurer « les bannis » d’aujourd’hui dans « leurs droits » de rester aux affaires. De nouvelles agences seront créées par ci et par là, des postes de ministres d’Etat, ministres- conseillers, conseillers spéciaux (avec rang de ministre) et chargés de mission seront distribués à tour de bras, en veux-tu en voilà, pour allonger la liste des collaborateurs du président de la République, et nous ramener à la situation d’avant, avec un cabinet présidentiel hypertrophié, pour ressusciter le mammouth de la pré- sidence de la République qu’il fallait pourtant dégraisser. C’est le « gouvernement du Palais » qui va renaître. Ainsi, tout le monde sera réhabilité, tout le monde sera content. On reprend les mêmes et on recommence.
Diantre ! Quand est-ce qu’on sera sérieux pour une fois dans ce pays et arrêter de prendre les Sénégalais pour les dindons de la farce politique ? On est très loin de l’équipe-choc, du gouvernement fast-track annoncé à cor et à cri. Et ce ne sont pas les 32 ou 35 intermittents du spectacle qui sont à l’honneur aujourd’hui, qui vont aider le président Macky Sall à entrer dans l’histoire. Au regard des erreurs de casting, avec des profils discutables et des incohérences, nombreuses, il n’est pas risqué de penser que ce remaniement ne sera pas le dernier du mandat en cours du président Macky Sall. Des réaménagements vont intervenir tôt ou tard pour corriger les impairs et, pourquoi pas, ajouter quelques ministères, histoire de calmer les esprits qui se sont chauffés entretemps et qui l’auront bruyamment manifesté. Et comme l’histoire nous l’a montré à plusieurs reprises, le président Macky Sall n’est pas du genre à supporter longtemps les mouvements d’humeur dans son propre camp. Les frustrés ne souffriront pas trop longtemps leur amertume. La traversée du désert sera de courte durée. Un petit tour à la blan- chisserie, et les voilà tous immaculés et recyclés. Tout ça pour ça !
20 ministres ont sauté, la grande purge
Au chapitre des constats sur les individualités, on aura noté que pas moins d’une vingtaine de ministres ont sauté. La grande purge. Augustin Tine, premier dans l’ordre protocolaire dans le précédent gouvernement, où il dirigeait les Forces armées, est maintenant nommé directeur de cabinet du président de la République. Promotion ou rétrogradation ? Sidiki Kaba, avocat de formation, est condamné à porter une muselière et ramollir sa faconde parce qu’il est maintenant le patron de « la grande muette ». Le départ d’Ismaïla Madior Fall, « le tailleur de la Constitution » est une bonne nouvelle pour l’opposition. Le scandale du PRODAC a sans doute emporté Mame Mbaye Niang. La commune d’arrondissement de la Médina perd ses trois ministres : Papa Abdoulaye Seck, Maïmouna Ndoye Seck et Seydou Guèye. Abdou Ndéné Sall ne pilotera pas la mise en service du train express régional (TER). Diène Farba Sarr, un cadre historique de l’APR, qui avait même pondu un livre en hommage à Macky Sall, au plus fort de la disgrâce de ce dernier par le régime du président Abdoulaye Wade, était en sursis depuis l’investiture du président Macky Sall. En effet, quand les observateurs futés et avertis ont entendu le président Macky Sall, à l’occasion de sa prestation de serment, se plaindre publiquement du manque d’hygiène et de salubrité au Sénégal, avec « la saleté à Dakar », devant un parterre de chefs d’Etat dont Paul Kagamé, président du Rwanda, qui s’illustre avec une capitale, Kigali, dont on dit que c’est la ville la plus propre en Afrique, ils ont vite compris que le sort du ministre en charge du renouveau urbain et du cadre de vie était scellé. Abdoulatif Coulibaly a été finalement limogé par un Macky Sall dont il disait, dans une autre vie, qu’il n’avait « ni l'envergure politique, ni l'envergure intellectuelle » pour diriger un jour le Sénégal. Cheikh Kanté, pourtant autoproclamé « Baye Fall de Macky Sall » continue sa descente aux enfers. Malgré l’activisme débordant de son épouse, Madjiguène Mangara plus connue sous le nom de Magui, dans ses actions de soutien à Macky Sall, Birima Mangara a été défenestré. C’est peut-être que cette fois-ci la Première dame n’est pas intervenue au profit de Mbagnick Ndiaye, qui avait révélé que Matar Bâ et lui sont redevables de leurs postes de ministres à Marième Faye Sall, que l’ex-patron de « Ndef Leng » a été sabré. Serigne Mbaye Thiam doit son éjection du secteur de l’Education nationale aux rapports très tendus qu’il a toujours entretenus avec les syndicats d’enseignants, avec des conflits perlés qui ont fait frôler, tous les ans, l’année blanche à l’Ecole sénégalaise. Mary Teuw Niane n’a pas survécu à la mort de l’étudiant Fallou Sène à l’UGB de Saint-Louis, et bien avant, à celle de l’étudiant Bassirou Faye de l’UCAD de Dakar. Malgré la « cabale » qu’il a subie en étant cité récemment dans une affaire de corruption, Oumar Guèye a été reconduit dans le nouveau gouvernement.
Pour les promotions, c’est un retour aux sources pour Abdoulaye Daouda Diallo, qui avait occupé le poste de ministre-délégué chargé du budget dans le gouvernement du Premier ministre Abdoul Mbaye. Les performances de Makhtar Cissé à la Direction générale de la Douane, puis à la Direction générale de SENELEC ont été récompensées par son élévation au poste de ministre du pétrole et de l’énergie. Aminata Assome Diatta, ancienne Directrice du commerce extérieur, et patronne du mouvement "JAPPO AK ASSOME", en soutien à Macky Sall, a eu une belle promotion. L’étoile de Néné Fatoumata Tall continue à briller, avec son passage du poste de PCA de la LONASE à celui de ministre de la jeunesse, pour la première fois qu’une femme se voit confier ce ministère.
Les autres lectures sur le design
Les autres lectures à faire sur le design du nouveau gouvernement renseignent qu’il y a des bizarreries comme l’éclatement ou la séparation de l’emploi et du travail qui se retrouvent dans des ministères différents. Idem pour l’économie et les finances. De là à craindre des risques de chevauchements et de conflits de compétences, avec des ministres qui se marchent, les uns sur les plates bandes des autres, il n’y a qu’un pas que d’aucuns franchiront allègrement.
Une chose qui n’aura pas échappé aux observateurs, c’est la promotion de beaucoup de directeurs généraux qui ont été bombardés ministres. Il s’agit de Cheikh Oumar Hanne (ancien DG du COUD), Aminata Assome Diatta (ancienne DG du Commerce extérieur), Makhtar Cissé (ancien DG de SENELEC), Moïse Sarr (ancien DG du Service de Gestion des étudiants sénégalais à l'étranger (SGEE) à Paris), Dame Diop (ancien DG du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique " 3FPT"), Abdou Karim Fofana (ancien DG de l’Agence du Patrimoine bâti de l’Etat), Abdou Karim Sall (ancien DG de l’ARTP), Samba Ndiobène Kâ (ancien DG de la SAED), Moussa Baldé (ancien DG de la SODAGRI), Ndèye Tické Ndiaye Diop (ancienne DG de l’ANAM). S’y ajoutent Oumar Youm (ancien directeur de cabinet du président de la république), Amadou Hott (ancien DG du FONSIS, puis vice-président de la BAD) et Néné Fatou- mata Tall (ancienne PCA de la LONASE).
Le jeu de chaises musicales concerne dix-huit (18) ministres : Sidiki Kaba, Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda Diallo, Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Mansour Faye, Samba Sy, Mariama Sarr, Amadou Bâ, Abdoulaye Diouf Sarr, Ndèye Sally Dieng Diop, Oumar Guèye, Moustapha Diop, Sophie Gladima, Mamadou Talla, Alioune Sarr, Matar Bâ et Abdoulaye Diop.
Globalement, le gouvernement garde son ancrage politique. A noter également qu’aucun ministère dit de souveraineté n’a été confié à une femme. Mais, la jeunesse est au pouvoir, avec les belles promotions de la frange juvénile de l’APR, à l’image d’Abdou Karim Fofana, Moïse Sarr, Zahra Iyane Thiam, Néné Fatoumata Tall, Mamadou Saliou Sow et Aminata Assome Diatta.
Pour ce qui concerne les alliés de Macky Sall dans Benno Bokk Yaakaar, le Parti Socialiste (PS) d’Ousmane Tanor Dieng gagne finalement au change après avoir bénéficié d’un quota de trois postes ministériels dans le premier gou- vernement du régime dit de la deuxième alternance, avec un Ali Haidar qui émargeait dans le quota du PS. Mais depuis le limogeage du patron de l’OCEANIUM, le PS n’avait pas retrouvé son troisième poste ministériel et avait vu son quota au gouvernement réduit à deux unités. Pire, Aminata Mbengue Ndiaye avait été même rétrogradée car le sous-secteur de l’élevage ne peut être, tout au plus, qu’une direction, plutôt que d’être érigé en ministère. Là, avec le nouveau gouvernement, Aminata Mbengue Ndiaye hérité d’un ministère plein, ce qui restaure les deux postes ministériels du PS. L’Alliance des Forces de Progrès (AFP) de Moustapha Niasse, garde son seul poste de ministre au gouvernement avec le maintien d’Alioune Sarr. Avec le Pr Abdoulaye Bathily et Mamadou Ndoye qui ont pris leurs distances avec Macky Sall, et la création de la « LD debout », le président de la République a sans doute estimé que ce qui reste des « Jallarbistes » est quantité négligeable pour mériter un ministère. Résultat des courses : Khoudia Mbaye out ! Le sort du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) de l’historique Amath Dansokho est différent, avec le maintien de Samba Sy. La coalition « Macky2012 » s’est bien fait entendre, depuis le coup de gueule de Jean Paul Dias, avec l’adoubement de Zahra Iyane Thiam.
L’APR maintient ses positions fortes
Sinon, il y a que l’Alliance pour la République (APR), parti au pouvoir, maintient ses positions fortes dans le gouvernement. Les transhumants ont été zappés. Maintenant, avec le maintien d’Aly Ngouye Ndiaye au ministère de l’intérieur, c’est le statu-quo avec un message clair de Macky Sall à l’opposition, comme quoi il est prêt à la confrontation (encore) sur la question du profil du chargé de l’organisation des élections. Cela dit, la nomination qui apparaît comme une pilule amère à avaler, c’est celle de Cheikh Oumar Hanne au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En effet, l’ancien directeur général du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) a été épinglé par le rapport 2016 très salé de l’Office national de la lutte contre la corruption (OFNAC) de Nafi Ngom Keïta, assorti de recommandations à ne plus être nommé à un poste de responsabilité dans l’Administration. Sa nomination est un très mauvais signal pour la gestion saine, sobre et vertueuse et la bonne gouvernance, d’autant que Cheikh Oumar Hanne va siéger au Conseil des ministres avec un secrétaire d’Etat, auprès du Garde des sceaux-ministre de la justice, chargé de la promotion des droits humains et de la bonne gouvernance, Mamadou Saliou Sow.
L’attelage gouvernemental d’après-réélection du président Macky Sall dès lors constitué, c’est la délivrance pour les uns et la déception pour d’autres. Il reste maintenant les décrets de répartition des services entre les ministères, pour établir les compétences des uns et des autres, et la remise de sa feuille de route à chaque ministre ou secrétaire d’Etat, afin que le gouvernement se mette enfin au travail, sous la houlette d’un Macky Sall, président de la République omnipotent et plus que jamais décidé à être seul maître à bord. A quelles fins ? L’avenir nous le dira. En attendant, gageons que son ambition de terminer ce mandat, le dernier, de la meilleure des manières, reste intacte. Mais, le meilleur cadeau qu’il puisse faire aux Sénégalais, sera de quitter le pouvoir, en 2024, auréolé de gloire, mais surtout de leur laisser un pays debout, réconcilié avec lui-même, qui nage dans le bonheur de la bénédiction du pétrole et du gaz et qui sera fier de sa classe politique imbue des grandes valeurs qui sous-tendent tout projet de développement et d’aspiration à l’émergence.
L'IMPOSSIBLE MARIAGE ENTRE LA GENDARMERIE ET LA POLICE
L’ancien militaire de carrière et victime de guerre, Abdoulaye Fall Mao, relève le caractère « irréalisable » du projet annoncé de fusionner les deux corps
L’ancien militaire de carrière et victime de guerre, Abdoulaye Fall Mao, président du parti Alliance Patriotique Diambar pour la République (APDR), candidat déclaré à la présidentielle du 24 février 2019 dernier, membre de la coalition « Idy 2019 », trouve « irréalisable » le projet annoncé depuis quelque temps de « fusionner la Police et la Gendarmerie ». Face à la presse, il a attiré l’attention sur le fait que « ce sont là deux corps avec des missions similaires mais non les mêmes ».
L’ancien militaire de carrière et victime de guerre rappelle qu’« avant notre indépendance, la présence de la garde républicaine française remonte de 1843 à 1915, par le détachement de petits groupes à pieds qui as- suraient des missions d’honneur et de sécurité au profit des plus hautes autorités de l’Etat. C’était un élément essentiel au bon fonctionnement des institutions au profit du public ». Et de poursuivre : « le détachement a subi de nombreuses variations d’effectifs et son existence est remise en cause plusieurs fois. En 1963, le décret n° 63-294 du 11 mai, organisant la Gendarmerie national indique qu’elle fait partie intégrante des Forces armées. En 1968, le décret n° 68-929 du 28 août réorganisant la Gendarmerie réaffirme son appartenance aux forces armées sénégalaises ». Parmi les autres textes régissant les deux corps que sont la Police et la gendarmerie et évoqués par Abdoulaye Fall Mao figurent « le décret n° 63-293 du 11 mai 1963 fixant le régime commun des concours prévus pour l’admission des fonctionnaires », « la loi n° 66-07 du 18 janvier 1966, relative au statut du personnel des forces de police », « le décret N°2009-12 du 11 novembre 2009 fixant les modalités et les pro- grammes des concours d’admission à l’Ecole nationale de police », « la loi n° 2009-18 du 09 mars 2009 relative au statut personnel de la police nationale ».
Selon l’ancien militaire de carrière et victime de guerre, « les forces de sécurité, par leurs fonctions, assurent la protection du ci- toyen, la garde de l’Etat, la sécurité des biens publics et privés. Elles sont des éléments constitutifs de la République et ont pour mission d’assurer le Sénégal ». La Gendarmerie, souligne-t-il, « est une force de police à statut militaire non subordonnée au commandement ». à l’en croire, « la différence est que la Gendarmerie est un corps qui appartient à l’armée, alors que la Police n’en est pas membre. Les gendarmes sont des militaires, alors que les policiers sont des fonctionnaires, certains sont assermentés (sous serment) ». Le président du parti Alliance Patriotique Diambar pour la République (APDR) poursuit que « la Gendarmerie nationale est chargée des missions de police et placée sous la tutelle du ministère des Forces armées. Contrairement aux policiers, ses membres sont des militaires ». A la différence du gendarme, qui est un militaire, le « policier a pour mission de faire respecter la loi, de maintenir l’ordre et d’assurer la sé- curité publique. » Selon Abdoulaye Fall Mao, la police et la gendarmerie ont chacune sa compétence spécifique.
« La vraie différence réside dans leurs compétences géographiques »
Les forces de sécurité ayant pour missions le maintien de l’ordre, la sécurité des personnes et des biens, l’ancien militaire de carrière explique que « la vraie différence se trouve au niveau de leurs compétences géographiques. Chacune a sa compétence territoriale. Les grandes agglomérations relèvent de la Police. Les zones rurales, périurbaines, les villes petites et moyennes relèvent de la Gendarmerie ». Il renseigne que « les victimes, en cas de délit, portent plainte auprès des commissariats et brigades où sont effectuées les enquêtes administratives et judiciaires. La Gendarmerie a son territoire de compétence sur le terrain d’une unité liée à la géographie. Chacun des deux corps a ses limites territoriales de service (Police) ou d’une unité (Gendarmerie), et est compétent dans sa zone d’attribution territoriale. Leurs Devises : « l’honneur et la patrie » pour la Gendarmerie, « dans l’honneur, au service de la loi » pour la Police.
Selon le candidat déclaré à la présidentielle du 24 février dernier, « des similitudes, outre de fortes ressemblances concernant les unités spécialisées, existent entre la Police et la Gendarmerie. Elles sont soumises par devoir au même principe de déontologie intégré dans la nature de la sécurité intérieure de chacune d’elles ». Aussi outre la répartition de compétences au niveau des zones géographiques, l’ancien militaire de carrière et victime de guerre d’indiquer qu’« il existe bel et bien des différences : la Police est une institution selon un schéma horizontal avec des grandes directions. La Gendarmerie nationale est organisée selon un schéma vertical (polyvalence de ses unités). Leurs missions sont ‘’similaires’’ et non ‘’identiques’’. Le fonctionnement des forces de sécurité étant un service public, civil, ac- cessible à l’écoute de la population ». Sur la question des missions, il rappelle que « les forces de sécurité sont chargées de veiller à la sécurité et à la tranquillité publique, de protéger les personnes et leurs biens, de maintenir et rétablir l’ordre public ainsi que d’assurer la protection rapprochée des hautes autorités ». La surveillance continue du territoire national en vue de faire respecter les lois et règlements de la république constituant l’essence même des missions assignées à la Gendarmerie et la Police, Abdoulaye Fall Mao indique que « ces missions ont un caractère à la fois préventif et répressif. Elles se subdivisent en missions ordi- naires, extraordinaires et spéciales ». Les missions ordinaires sont celles qui s’opèrent sans qu’il soit besoin d’une réquisition de la part des autorités. Elles s’exercent dans le cadre du service normal de police, ont pour but de prévenir les troubles à l’ordre public et les infractions, de constater celles-ci, en rassembler les preuves, d’en rechercher les auteurs et de les déférer aux autorités compétentes. Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de réquisitions écrites émanant des autorités administratives ou judiciaires compétentes. Pour les missions spéciales, les forces de sécurité peuvent, suivant les circonstances, être appelées à les accomplir au titre de suppléance, d’appui ou de concours à d’autres services. Dans le cadre de ces missions, certains membres du personnel peuvent être détachés auprès de ces services et, le cas échéant, auprès des missions diplomatiques et consulaires. Elles ont pour mission d’assurer la sécurité intérieure.
La Gendarmerie prévôtale exerce la police militaire
La Gendarmerie étant une force de police à statut militaire subordonnée au civil, le président de l’APDR de préciser qu’« au Sénégal, elle est un corps militaire, formant une partie intégrante de l’armée chargée d’assumer la police administrative du territoire, la surveillance des armées de terre et de mer (Prévôté) et de collaborer à la police judiciaire, laquelle est exercée par les officiers et gradés de Gendarmerie, ainsi que les gendarmes titulaires d’un diplôme portant au moins à l’Agent de police judiciaire (APJ) ». Et de poursuivre : « le tribunal militaire est une juridiction ordinaire à formation spéciale. La Gendarmerie prévôtale est une formation de la Gendarmerie à la brigade de recherche prévôtale disposant d’une compétence nationale, outre les missions de police générale lui étant dévolues par les règlements militaires, et les prévôts ainsi que les officiers, gradés et gendarmes placés sous ses ordres exercent la police militaire. Ses misions sont multiples (police judiciaire militaire, police générale, appui à la force, renseignement) ». Toutefois l’ancien militaire de carrière tient à préciser que « les prévôts agissent sous le contrôle exclusif du parquet spécialisé dans les affaires militaires ».
EXCLUSIF SENEPLUS – Comment ancrer les systèmes démocratiques dans la durée ? Quelle relation entre transparence et démocratie ? L’alternance, un baromètre de la démocratie ? Comment promouvoir les approches endogènes ? ENTRETIEN AVEC SERIGNE BAMBA GAYE
La lancinante question des troisièmes mandats en Afrique, témoigne selon Serigne Bamba Gaye, d’un continent qui n’a pas su résoudre la problématique des alternances. À en croire le spécialiste des questions sécuritaires au Sahel, le continent reste caractérisé dans plusieurs pays, par une patrimonialisation du pouvoir. Une situation qui à ses dires, ne doit toutefois pas remettre en cause, les nombreux progrès observés çà et là. « La démocratie est en construction. Chaque pays y va avec son histoire », relève-t-il, pointant la nécessité de parvenir à un certain nombre d’acquis concernant l’intangibilité de la durée des mandats, entre autres.
Serigne Bamba Gaye met par ailleurs en relief, la relation entre la transparence et la démocratie. "Une démocratie ne peut pas se construire dans la durée quand la corruption augmente", insiste-il.
Retrouvez en vidéo l'intégralité de son entretien dans lequel, il réagit également sur les implications de la suppression annoncée du poste de Premier ministre par Macky Sall.
par Mamadou NDIAYE
UN PHARAON À DAKAR
Sissi a une obsession : les grands travaux dont le plus pharaonique est la construction d’une nouvelle ville alors que Le Caire étouffe - Ce chantier rapproche le Président égyptien de son homologue Macky Sall qui a, à son tour, « son Diamniadio »
La présence à Dakar du Président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi au même moment où Le Caire polarise l’attention mondiale avec le tirage des poules de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) signe le « retour de l’Egypte » sur la scène internationale.
Longtemps confiné en lui-même, le pays voulait vivre différemment. Les troubles résultant de l’instabilité politique –tiens, ça vous dit la Place Tahrir !- ont accentué l’isolement diplomatique, économique de ce géant d’Afrique qui, du fait des crispations identitaires et des radicalités confessionnelles glissait à son corps défendant en un théâtre de la peur.
L’éviction de Moubarak (et ses procès spectaculaires), les généraux et les maréchaux qui se succèdent au pouvoir avaient terni l’image de l’Egypte aggravée par des violences ciblées, portant une grave atteinte à ses atouts touristiques et obligeant les tours opérators à rayer de la carte sa fabuleuse destination touristique très prisée par les professionnels de sensations.
Mais frapper le pays des Pharaons au « portefeuille » c’est le priver d’un levier d’influence avec une tentative inavouée de l’affaiblir et ainsi faciliter l’accès au pouvoir des extrémistes ou, à défaut, installer le chaos. Le pays a souffert de cet imbroglio. Il tente maintenant de renaître en s’organisant d’abord pour remettre de l’ordre dans la situation interne. Ensuite Le Caire, dans la géostratégie internationale, possède des cartes maîtresses et compte pour avoir joué les premiers rôles dans le dénouement de nombreux conflits régionaux.
En remplaçant au pied levé le Cameroun, défaillant pour l’Organisation de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations, l’Egypte sauve la Confédération Africaine de Football d’un revers de fortune. Et du coup, le Gotha du sport roi salue cette mansuétude des dirigeants égyptiens, nonobstant les questions sécuritaires qui demeurent pendantes. Toutes les équipes nationales qualifiées se mobilisent pour aller au-delà de la figuration. Elles vont découvrir les gigantesques installations sportives, fruit d’une politique structurante aux fins de libérer les énergies.
Ce coefficient de sympathie gagnée à l’échelle continentale prédispose Le Caire à amorcer une stratégie de séduction pour reconquérir la faveur des opinions africaines. Au mois de février dernier à Addis-Abeba, le Président Al-Sissi prend le relais de Paul Kagamé du Rwanda comme Président en exercice de l’Union Africaine à l’issue de son 32ème sommet.
Les deux Chefs d’Etat ont certes eu des divergences notoires qui se sont publiquement exprimées. Notamment sur le projet de taxes sur les importations devant permettre à l’organisation continentale de ne pas se soustraire à ses responsabilités. Des divergences, sans conséquences majeures toutefois. En revanche, dès son premier discours, l’Egyptien, poids lourd en quête d’influence sur l’échiquier africain, même si son ambassadrice à Dakar s’en défend, fixe trois priorités qui en disent long sur son projet et l’empreinte qu’il veut imprimer : développer les infrastructures, accélérer l’entrée en vigueur la zone de libre-échange continentale africaine (ZELC) et des emplois massifs pour les jeunes.
Ces priorités, largement partagées, justifient à postériori la tournée de Al-Sissi qui soigne son image sur l’international alors qu’en interne, il est plutôt considéré comme un « raïs autoritaire ». A 64 ans, il a une obsession : les grands travaux dont le plus pharaonique est la construction d’une nouvelle ville alors que la capitale, Le Caire, étouffe.
Ce chantier, rapproche le Président égyptien de son homologue sénégalais Macky Sall qui a, à son tour, « Son Diamniadio », ville en pleine édification avec l’objectif d’attirer une population estimée à plus de 350 mille habitants censés bénéficier d’avantages comparatifs en termes de commodités par rapport à Dakar qui verrait d’un bon œil l’émergence d’un pôle urbain pour atténuer son inquiétante hypertrophie.
Nul doute que Dakar et Le Caire, en se projetant sur l’avenir, se rapprochent davantage pour mutualiser leur vision d’un futur maîtrisé à l’image de Brasila (Brésil), Naypyidaw (Birmanie) et Noursoultan (Khazakhstan). D’aucuns ont vu dans les ambitions d’Al-Sissi une volonté d’acquérir sa « pyramide à lui ». L’intéressé s’en défend et, pour dissiper les soupçons sur sa préférence du monde arabe au détriment de l’Afrique, Al-Sissi revendique l’héritage de Gamal Abdel Nasser, africain dans l’âme et membre fondateur en 1963 de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Al-Sissi s’engage à prolonger l’œuvre de son illustre prédécesseur en martelant l’impérieuse nécessité pour l’UA de s’autofinancer plutôt que de compter sur d’hypothétiques fonds d’appui afin de faire fonctionner le coûteux siège et les programmes prioritaires d’intégration. Certaines capitales africaines se font l’écho des orientations du raïs égyptien même si pour la crise libyenne, il est réputé soutenir le maréchal Haftar avec le gros risque de compromettre son rôle de médiateur politique en tant que président en exercice dans d’éventuels conflits.
De façon subtile, l’Egypte, en se réintroduisant sur la scène africaine, rappelle qu’elle est éminemment africaine. Qui pourrait en douter ? Pas en tout cas les élites cairotes qui, des universités aux instituts en passant par les institutions ou les organisations d’intégration, ainsi que les médias, sillonnent le continent de part en part pour « semer la bonne parole ».
Tous les arguments sont alignés pour renforcer la perspective de ce retour annoncé. Déjà la « somptueuse tombe » du jeune pharaon Toutankhamon, découverte en 1922 et exposée en ce moment à Paris, stupéfie le monde par le mystère qui l’entoure. Le musée des civilisations africaines de Dakar, autre chantier achevé du Président Macky Sall, pourrait-il prendre prochainement le relais pour abriter la fameuse sépulture ? Ce serait alors un juste retour au bercail, en foulant cette terre si chère à un autre pharaon : Cheikh Anta Diop.
« IL EST IMPOSSIBLE POUR L’ASSEMBLEE NATIONALE DE FAIRE SON TRAVAIL »
Théodore Chérif Monteil député, crache sur les mauvaises politiques du régime, les misères des investisseurs sénégalais, des parlementaires, le gaspillage à l’Assemblée, la politisation de l’Administration…
Homme politique certes, le leader de l’Union citoyenne Bunt Bi, Théodore Chérif Monteil, n’en est pas moins un acteur économique clé, qui a fait et qui continue de faire les beaux jours de plusieurs entreprises au Sénégal et bien au-delà. Au président Macky Sall, il réaffirme le soutien “sans condition’’ de son parti. Mais, comme à son habitude, le député n’hésite pas à cracher sur les mauvaises politiques du régime. Industriel de formation, il revient également sur les misères des investisseurs sénégalais, des parlementaires, le gaspillage à l’Assemblée, la politisation de l’Administration… Ancien cadre de la Sonacos, il estime que l’entreprise est aujourd’hui “agonisante’’ et il faudrait une alternative.
Lors de la prestation de serment du président de la République, certains de vos collègues députés avaient déploré le manque de respect à l’endroit de l’Assemblée nationale. Pouvez-vous revenir sur ce qui s’est exactement passé ?
L’Assemblée nationale, en tant qu’institution, a été invitée à la prestation de serment, par le Conseil constitutionnel. Nous avons reçu une note demandant aux parlementaires un port obligatoire de l’écharpe. Ce qui montre que c’est un moment solennel, aussi bien pour le pays que pour les institutions et l’ensemble des Sénégalais. Nous sommes arrivés à l’heure au Centre d’exposition de Diamniadio et avions constaté qu’au niveau de l’accueil, il n’y avait rien pour les députés. D’abord, on nous a fait descendre à peu prèsà1kmdel’entrée.Nousavonsmarché le reste du trajet. Arrivés devant le centre, on nous a indiqué la porte par laquelle on devait entrer. Il n’y avait aucune prise en charge. Et à notre grande surprise, nous avons constaté qu’aucune place n’a été réservée pour nous les députés. Les gendarmes nous ont signifié que nos cartes d’invitation ne donnaient pas lieu à des places particulières. En tant que députés, ce que nous exigeons, ce n’est pas de places particulières, mais simplement plus de respect et de considération pour le Parlement. L’Assemblée nationale est quand même la deuxième institution de ce pays et les députés ont la légitimité de l’élection. Ils ne peuvent donc pas être traités n’importe comment. Aussi, il faut souligner que le manque d’organisation ou la mauvaise organisation n’augurent rien de bon dans un pays qui veut émerger...
Cette situation n’est pas une première. Est-ce que les parlementaires que vous êtes n’ont pas une part de responsabilité, si l’on sait que, parfois, on a même l’impression que les ministres sont plus respectés ?
Moi, je ne fais de reproches ni à la Présidence, ni au président de la République, ni au Conseil constitutionnel, ni même aux organisateurs de l’évènement. S’il y a des reproches, c’est à nous députés qu’il faut les faire. C’est à nous de nous respecter et de nous faire respecter. Et pour cela, il faut qu’on prenne très au sérieux notre rôle. On ne peut pas se permettre, quand on est député, de se comporter n’importe comment. Je pense que si le député a un comportement qui sied à son statut, il sera traité comme il se doit. Aujourd’hui, nous sommes considérés comme une simple boite d’enregistrement, et c’est le fond même de tout ce problème.
Etes-vous en train de nous dire que l’Assemblée nationale n’assume pas la plénitude de ses prérogatives ?
En tout cas, personnellement, malgré le haut niveau de formation que j’ai, malgré les nombreux efforts que je fais pour lire les budgets des ministères, je pense que personne ne peut faire ce travail correctement. Il faut être honnête être connaitre qu’en l’état actuel des choses, c’est impossible. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale du Sénégal, malgré notre longue expérience du parlementarisme, ne joue pas toujours son rôle, comme il se doit. Mais nous ne pouvons en vouloir qu’à nous-mêmes. Nous ne nous sommes pas donné les moyens d’exercer notre mission avec toute la rigueur qui sied. Nous n’avons ni la formation ni les outils qu’il faut pour analyser un projet de loi du gouvernement. Entendons nous bien, cela ne veut pas dire que le député doit forcément être un spécialiste. Vous savez, le ministre peut ne pas être un spécialiste dans le domaine qui lui est confié. Mais il est encadré par des experts qui vont débroussailler le terrain pour lui.
Le député, comme le ministre, devrait pouvoir se doter d’assistants parlementaires, des experts qui l’aident dans le travail. L’exemple le plus éloquent, c’est la loi de finances. D’abord, en2019,on n’est pas encore capable de transmettre des formats électroniques ; on les reçoit sous formats papiers, et c’est des dizaines de cartons, tout un coffre d’un véhicule ; et on nous demande de le lire en 10 jours pour commencer le marathon budgétaire. C’est impossible, même pour le plus grand spécialiste. Mais ces outils et ces moyens, personne ne les donnera à l’Assemblée nationale, si elle ne les réclame pas. Comme j’ai l’habitude de le dire à mes collègues, nous n’avons pas à demander quelque chose à la présidence, au gouvernement. Nous avons le budget de l’Assemblée nationale. C’est nous qui l’élaborons, c’est à nous de dire,, dans ce budget de l’Assemblée nationale, nous allons mettre telle rubrique pour permettre au député de faire son travail correctement. Voilà pourquoi je dis que si le député se respecte lui-même, il pourra se faire respecter. Dans le cas contraire, on ne pourra jamais se faire respecter.
N’est-ce pas là un aveu d’impuissance ?
C’est même de la frustration (il se répète).On aurait pu faire d’excellentes choses au bénéfice de la nation. Aujourd’hui, avec la 13e législature, on a d’excellents intellectuels, des députés qui savent mener une réflexion critique, et je ne parle pas des gens qui sont allés à l’école. Je parle d’intellectuels au sens large. Mais pour le faire, il faut un travail d’expert pour aider le député qui a sa connaissance du terrain et qui a de l’empathie pour les populations qui l’ont mandaté. Si l’expert lui débroussaille le terrain, il peut donner son avis politique pertinent sur un dossier technique soumis à son examen.
Quels sont, à votre avis, les réformes urgentes qu’il faudrait mener pour permettre à l’Assemblée d’exercer sa mission convenablement ?
D’abord, il faut réformer profondément le règlement intérieur. Le règlement en vigueur est désuet. Il faut qu’on se penche dessus sérieusement. Il faut aussi que le vrai débat parlementaire s’instaure au Sénégal. Aujourd’hui, les débats sont tronqués. On a 2 minutes de temps de parole, 3 minutes de temps, quelquefois. On ne peut même pas revenir pour discuter sur certaines choses qui sont très, très sérieuses. Quand les Sénégalais élisent des gens pour aller à l’hémicycle, c’est pour qu’ils réfléchissent de façon profonde sur ce qui leur est présenté. Aujourd’hui, on nous dit qu’une séance ne peut pas aller au-delà de minuit ; donc il faut se précipiter pour terminer avant l’heure. Ce qui amène les votes sans débats, les débats tronqués… Il faut savoir que l’Assemblée est le lieu par excellence du débat. On parle du dialogue, mais cela devrait se faire à l’Assemblée nationale où on peut discuter de tout dans l’intérêt du peuple. En deuxième lieu, il y a la question de la questure. Confier la questure à un député, c’est ralentir fortement le fonctionnement financier de l’Assemblée nationale. En plus, le député est censé être dans l’hémicycle. Pourquoi on ne met pas la questure, qui relève de la logistique, à l’administration de l’Assemblée nationale ? Cela permettrait d’aller beaucoup plus vite et mieux. Car, il y a dans cette administration de vrais spécialistes. Aussi, il faut arrêter avec les tonnes de papiers qu’on donne aux députés. Mais il y a un gaspillage extraordinaire à l’Assemblée nationale : convocation dans le casier, convocation sous la porte du bureau, convocation quand on est à l’hémicycle, alors que c’est la même chose. On imprime, on imprime, on gaspille de l’encre, on gaspille du papier, on gaspille le temps du fonctionnaire. Quand on est dans un pays pauvre, on ne doit pas se permettre de gaspiller de l’argent. Toutes les économies sont bonnes. Il faut regarder les poches où on peut faire des réductions. Très souvent, on fait des dépenses, pas somptueuses, mais inutiles. Des dépenses dont on peut se passer. Aussi, il est temps de moderniser cette Assemblée. Et cela doit se faire avec les jeunes qui sont nombreux à l’hémicycle. Certes, la moyenne d’âge est assez élevée, mais il y a beaucoup de jeunes compétents qui aiment le pays et qui sont très motivés. Mais on ne les voit pas. Dans ce pays, il faut apprendre à mettre les jeunes devant, comme le souligne assez souvent le président de la République. Ce sont eux qui maitrisent les outils modernes et qui peuvent nous mener vers la rapidité et vers l’efficience.
La question du manque de transparence dans la gestion des fonds de l’Assemblée revient aussi très souvent. Qu’en pensez-vous ?
Ce que je peux dire, c’est que dans tout pays qui se respecte, on ne peut pas confier de l’argent public à des gens sans leur demander des comptes. Ce n’est pas éthique, ce n’est pas juste. Je pense donc que l’Assemblée nationale doit être contrôlée, au même titre que toutes les institutions de ce pays. En ce moment, ce n’est pas le cas. Pour ce qui est des fonds politiques, je n’ai pas une position figée. Je pense juste qu’il faut trouver un moyen de rendre les fonds traçables.
Actuellement, il est agité la question du dialogue politique. Quels doivent en être les contours ?
Vous savez, au Sénégal, le dialogue est permanent. C’est le dialogue qui nous a permis d’avoir le Sénégal tel qu’il est. Le Sénégal est le fruit de la concertation entre nos parents, nos grands-parents, nos ancêtres. Nous ne sommes pas Sénégalais parce que nous sommes génétiquement liés, pas parce que nous sommes ethniquement liés, pas non plus parce que nous avons la même religion ou sommes originaires de la même région…mais par ce que nos anciens ont pu établir un pacte social très fort. Ce qui nous permet de vivre ensemble dans la paix, l’harmonie et la cohésion nationale. C’est ça qui fait la beauté de ce pays. Le pacte social que nos anciens ont signé est un pacte fort, basé sur des échanges, sur le dialogue. La rupture du dialogue ne devrait donc jamais avoir lieu. Et je pense qu’il n’aura jamais lieu. C’est pourquoi, moi, j’estime que quand le président de la République appelle les gens autour d’une table, c’est parce qu’il est conscient que, même s’il a été choisi par plus de 58 % des Sénégalais, il y a quand même 42 % qui lui ont dit non et il l’a lui-même dit. C’est ça qui est important. Il faut donc que l’opposition réponde et parle avec le chef de l’Etat de l’essentiel. Et puis, de toute façon, il faut que l’on apprenne à arrêter de faire de la politique dans ce pays. La politique, ce n’est pas tous les jours. Il y a un moment pour faire de la politique, un moment pour aller à l’élection et un moment pour travailler. Aujourd’hui, on est dans le temps du travail. Il faut retourner au travail.
Vous avez parlé de cohésion nationale. Mais, justement, au sortir de la dernière élection, il a beaucoup été soulevé un vote communautariste. Que vous inspire un tel débat ?
Fermer les yeux sur ce vote communautaire, c’est fermer les yeux sur des choses qui peuvent fragiliser notre pacte social. Il faut se rendre compte de l’évidence. Le 24 février dernier, il y a eu un vote communautaire. Il faut comprendre le pourquoi et essayer d’en éliminer les causes. Nous n’avons pas besoin de ça. La cohésion nationale est jusque-là basée sur un pacte social fort. Nous n’avons pas le droit de le fragiliser. Dire que c’est un épiphénomène, c’est se voiler la face, faire la politique de l’autruche. Je pense que ce n’est pas la bonne attitude. Quand on est en face d’un problème, il faut oser l’affronter, si non ça va se complexifier et finir toujours par vous rattraper. C’est un phénomène social, nous devons en discuter et c’est le rôle des partis politiques. Nous devons prévenir ce vote communautaire, en éduquant davantage nos militants.
Un nouveau gouvernement vient d’être nommé par le président de la République. Quelles doivent être les priorités de cette équipe gouvernementale ?
Pour répondre à cette question, je vous renvoie au discours même du chef de l’Etat. Le président Macky Sall, lors de sa prestation de serment, a avancé un certain nombre d’axes. Ce que j’ai retenu, c’est surtout la notion de “fast-track’’, c’est-à-dire aller vite. Nous sommes dans un monde de compétition. Il faut aller vite. Apporter les bonnes réponses, le plus rapidement possible. Aujourd’hui, nous constatons que ce n’est pas le cas. Il faut mettre en place l’environnement qu’il faut pour matérialiser nos intentions. Quel que soit le programme, sans les bons outils et les bonshommes, on n’aboutira à rien. Aussi, j’ai retenu l’idée de moderniser notre Administration. Ceci est l’élément percutant. Pour aller vite, il faut une administration efficace, pas une administration où les gens n’ont même pas la notion du temps. A ce niveau, j’estime que l’Etat doit s’inspirer des entreprises. L’Etat doit, en effet, fonctionner comme une entreprise, c’est à-dire en mode projet. Nous avons des objectifs, nous mettons les moyens et les hommes qu’il faut pour y arriver, et à partir d’un moment, il faut arrêter pour évaluer. Qu’est-ce qui a été fait ? Qu’est-ce qui ne l’a pas été ? Pourquoi cela n’a pas été fait? Il y a aussi la durée d’exécution des projets qui est extrêmement importante. Par exemple, on dit qu’on va réaliser une route. On emprunte de l’argent pour le faire et on doit rembourser dans une échéance d’un an, deux ans, trois ans…Quand on met cinq ans à terminer la route, ça veut dire qu’on va commencer à payer sans avoir la route. Or, c’est l’exploitation de la route qui devait permettre de rembourser la dette. Voilà les problèmes qu’il faut voir… Et c’est la raison pour laquelle, je pense, que le nouveau gouvernement devra tout mettre en œuvre pour donner corps à la volonté du président de la République d’aller beaucoupplusvitedansson2emandat. Dans notre pays, on par le trop des objectifs, pas assez des résultats. Or, la seule mesure valable, ce sont les résultats. Et le résultat, ce n’est pas, par exemple, d’avoir construit des salles de classe, mais la réduction, à terme, du nombre d’analphabètes. C’est à ce niveau que j’attends le gouvernement.
Certains décrient une politisation à outrance de notre Administration. Ils se basent sur le fait que beaucoup de cadres s’engagent en politique, dès qu’ils sont nommés quelque part. Etes-vous d’avis ?
Pour moi, on ne peut pas demander à quelqu’un de s’engager en politique, juste parce qu’on lui a donné un poste. Ce n’est pas bien. Ce n’est pas normal. On ne l’a pas mis à ce poste pour faire des réalisations politiques, mais pour des raisons techniques, dans l’intérêt de tout le pays. Je ne souscris pas à ce genre de pratique. Par contre, ce qui est aussi clair, c’est qu’on ne verra dans aucun pays au monde un opposant occuper certains postes. L’essentiel est que les personnes choisies doivent, en plus d’avoir la confiance du président, remplir les critères de compétences.
Vous êtes expert en matière de transport. Le président a aussi parlé des encombrements à Dakar. Que vous inspire cette image que présente la capitale ?
C’est ce qu’il y a de plus terrible dans cette ville. C’est arrivé à un niveau insupportable. Tout le monde étouffe. La circulation est difficile, les gens sont nerveux… Dakar est polluée, elle est encombrée… Quand on construit une ville, il faut la réfléchir. Dakar n’a pas été réfléchie. C’est une ville champignon où on a accumulé les solutions les unes après les autres. Et à chaque fois qu’on pose une solution, on crée des problèmes et on essaie de rabibocher. Ça ne doit pas marcher comme ça. Dans les pays modernes, on trace la ville, on la conçoit avec des historiens, des spécialistes de la culture, des urbanistes, des architectes, des aménagistes, des écologistes, des environnementalistes…Tous les spécialistes sont réunis et ils réfléchissent la ville. Parce que la ville, c’est un creuset de socialisation. Les gens viennent d’horizons divers, ils se rencontrent et doivent être en mesure de vivre en harmonie, avec des espaces de loisirs, des espaces communs, de commerces, bref de toutes les commodités…Chez nous, on a toujours opté pour des solutions de facilité. Et c’est ce qui nous amenés vers ce désordre indescriptible.
Est-ce trop tard pour remédier à la situation ?
Il n’est jamais trop tard. Le développement de Dubaï ne date pas de plus de 50 ans. Celui de la Chine ne date pas de plus de100 ans. Pour corriger ça, comme je le dis souvent, il ne faut pas s’attaquer au problème, mais à la source du problème. Quand on fait de l’analyse en industrie, ce sont les méthodes utilisées par les grandes entreprises comme Toyota pour résoudre les difficultés. On analyse la situation, on voit quel est le problème le plus difficile, quelles en sont ces causes, et on s’attaque à la cause la plus difficile. Après l’avoir réglée, on prend la cause suivante…Mais notre vrai problème, au Sénégal, c’est d’ordre culturel. C’est mon avis. Je peux me tromper. Quand un Sénégalais jette son gobelet de café dans la rue, c’est instinctivement, parce qu’il ne sait pas qu’il ne faut pas le jeter. Il faut donc prendre nos enfants à la base, leur apprendre autre chose que ce qui se fait actuellement. On ne peut plus continuer à laisser les gens faire ce qu’ils veulent. Sinon, c’est l’anarchie. C’est d’ailleurs ce qui crée des tensions un peu partout. Nous ne pouvons vivre ensemble que si nous respectons le code que nous nous sommes fixé. Si quelqu’un viole ce code, il doit être sanctionné. Mais pour sanctionner quelqu’un, il faut au moins qu’il sache qu’il est en faute. C’est pourquoi l’éducation des gens est fondamentale. Je pense que les Sénégalais méritent de vivre mieux, dans un cadre de vie sain. On ne peut pas continuer de laisser les gens vivre n’importe comment. Chaque Sénégalais mérite de vivre dans des conditions décentes. C’est cela la mission première d’un Etat digne de ce nom. Ici, le Sénégalais n’est même pas en mesure de trouver son propre logement. Mais pourquoi diantre on ne parle presque jamais de ces questions ? C’est pourquoi je dis que nous nous trompons souvent de débats.
Justement, parlons du logement. Quand on est natif de certaines villes comme Dakar, il est presque interdit de rêver d’avoir son propre terrain, sa propre maison. A ce niveau, est-ce que l’Assemblée nationale ne devrait pas faire des propositions audacieuses pour une démocratisation de l’accès au foncier ?
Le foncier, c’est un grand problème au Sénégal. Beaucoup de travaux ont été faits dans ce domaine, il faut maintenant prendre des décisions. Il faut qu’on sache comment gérer la terre. C’est bien beau de dire : la terre appartient à l’Etat. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale doit absolument travailler sur la question, pour proposer des solutions. Si on ne règle pas le problème du foncier, on va vers des catastrophes. Parce que ce n’est pas possible que quelqu’un vive toute une vie et reste locataire jusqu’à la mort. A moins que ça soit une option. Pour moi, un Etat fort qui veut émerger, repose sur ces trois piliers : l’éducation, le droit à un environnement sain et des soins de qualité pour ses populations. Quand on n’a pas ces choses-là, on ne rêve pas. On va gérer du quotidien et tant qu’on passe notre temps à gérer le quotidien, on ne peut pas être créatif. Sans ces trois choses, on ne peut rien faire. Je souhaite que ces problématiques soient résolument prises en compte par le prochain gouvernement. Ça fait partie des choses pour lesquelles j’ai soutenu le président de la République Macky Sall.
En tant que spécialiste en matière industrielle, que pensez-vous de la politique du gouvernement dans ce domaine ?
Il y a des débats d’école. Certains disent qu’au Sénégal, on n’a pas de politique industrielle. Il faut savoir que ce n’est pas obligatoire d’avoir une politique industrielle. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas une politique industrielle que l’industrie ne marche pas. Certains pays ne veulent même pas de politique industrielle, parce que considérant que c’est le marché qui règle tout. Le problème fondamental dans ce pays, c’est qu’on n’écoute pas les industriels sénégalais. Et Dieu sait qu’il y en a de très grands. On peut prendre l’exemple de Babacar Ngom avec la Sedima, Ablaye Dia avec Senico, Ameth Amar avec Nma… J’en passe. Il y a de grands capitaines d’industries sénégalais qui se sont faits eux mêmes. Qui ont travaillé à force de bras pour monter des empires. Et le plus extraordinaire, c’est que ces gens-là, généralement, ne sont pas des produits de l’académie. Ils ne sont pas sortis de l’école. On doit donc réfléchir sur c’est quoi le métier d’entrepreneur? Qu’est-ce qu’on veut faire dans ce pays ? Certains vont dire : oui, il faut des usines modernes automatisées…Je signale que l’automatisation en Chine a mis au chômage 50 millions de personnes, en moins de 20 ans. Aujourd’hui, si nous voulons développer l’industrie, il faut mettre, dans une liste très claire, tout ce que consomment les Sénégalais et on se donne les moyens de les produire. Nous importons le médicament, le lait, la voiture…Personne ne dit que le Sénégal peut, du jour au lendemain, produire des médicaments, des véhicules…Mais je suis persuadé que si on se donne les moyens, si on décide que tous les véhicules Toyota qui roulent au Sénégal devront être fabriqués ici, je suis sûr qu’il y aurait une usine de Toyota au Sénégal. Ils font un chiffre d’affaires non négligeable, donc, ils ont intérêt à le préserver. C’est ce que les autres pays ont fait. Quand vous allez en Chine, on roule avec des véhicules français, japonais, américain… mais ce sont des voitures fabriquées sur place avec une main d’œuvre chinoise par des entreprises étrangères. Au bout de quelque temps, il y a un transfert de la technologie. Aujourd’hui, on fabrique des ailes d’avions au Maroc. Ils se sont donné la volonté de le faire. Nous avons-nous aussi les moyens de réussir la même chose. Il faut juste se donner la volonté.
Vous avez tout à l’heure fait état des champions nationaux. Pensez-vous que l’Etat fait assez pour les soutenir ?
Je ne le pense pas. Vous savez, moi, je ne suis ni socialiste encore moins communiste. Je pense que le marché doit être libre, mais un pays ne se développe pas sans un certain niveau de protection. Il n’y a pas de pays au monde qui accepte de laisser la concurrence étrangère détériorer son tissu économique national. Il ne faut pas se faire d’illusions. Tout le monde protège. Nous devons aussi protéger nos champions nationaux. L’Etat doit les aider à sécuriser leurs investissements. On doit non seulement les favoriser dans les marchés publics, mais aussi les citer en exemple dans les écoles… On ne peut pas les laisser à la merci des multinationales étrangères. Je peux vous garantir qu’avec peu, ces champions ont battu des multinationaux dans certains domaines. Imaginez donc ce qu’ils pourraient faire, s’ils avaient plus de moyens !
Il y a aussi la Sonacos que vous avez fréquentée et qui a été un fleuron de notre économie. Aujourd’hui, comment entrevoyez-vous son avenir ?
La Sonacos est une entreprise mourante. Cela me fait d’autant plus mal que c’est dans cette entreprise que j’ai appris à travailler. C’est une entreprise agonisante qui a besoin d’être aidée. Et tout ça, c’est la somme de mauvaises décisions qui ont été prises la concernant. La Sonacos était dans un domaine où elle gagnait de l’argent sans trop d’efforts. On n’en a pas fait une véritable entreprise, mais un gagne-pain politique. Et iln’yapasdeplandesauvetage.L’équipementestdésuet.Enfait,leproblème, avec la Sonacos, c’est surtout qu’elle n’a pas su se diversifier. Elle s’est basée principalement sur l’arachide qui est saisonnière. C’est pourquoi c’est un gros échec. Je crois qu’il faut recréer l’industrie huilière. Une véritable industrie huilière doit reposer sur des spéculations maitrisées. Si vous prenez l’exemple de la Malaisie, au début des années1970, ils n’avaient pas de palmiers à huile. Ils venaient le chercher en Afrique. Aujourd’hui, c’est le premier pays producteur d’huile de palme. La situation de la Sonacos me fait mal au cœur, mais je ne suis pas sûr qu’on puisse la redresser. Il faudrait aider les investisseurs sénégalais à investir dans la filière et à créer d’autres Sonacos.
Est-ce que votre engagement dans Bby ne constitue pas un frein à l’évolution de votre parti, l’Union citoyenne Bunt Bi ?
Non, pas du tout ! Nous avons participé à toutes les élections. Parfois, sous notre propre bannière, comme aux dernières législatives ; souvent avec le président de la République. Notre soutien au président Macky Sall est inconditionnel et il le restera. Parce que ce qui nous lie à lui, ce n’est pas de la politique. Nous pensons que c’est quelqu’un qui a lancé un vrai programme pour le Sénégal, même si nous considérons que ce n’est pas suffisant. L’Union citoyenne Bunt Bi réfléchit sur de nouveaux axes. C’est le Sénégal entreprenant. Pour nous, au-delà de l’émergence, il faut entreprendre, de façon volontaire et rigoureuse, pour que le Sénégal puisse aller de l’avant. Il faut que les gens aient du travail et pour ça, il faut de l’industrie. C’est le vrai engrenage qui va déclencher l’action et mettre en mouvement la machine. Nous devons avoir l’audace de dire : ce produit que j’importe, je vais le fabriquer. Il est indécent, pour nous, d’importer des brosses à dents, des épingles à cheveux…Nous devons même aller plus loin. La technologie existe pour faire même les médicaments et beaucoup d’autres choses que nous utilisons. Nous sommes sortis de la même école que ceux-là qui le font ailleurs. On peut tout faire dans ce pays. Il suffit d’avoir la volonté et d’y mettre les moyens. Et c’est ce que nous proposons au sein de l’Union citoyenne.
Avez-vous les moyens de défendre cette vision dans la majorité présidentielle, parce qu’on a l’impression que vous vous fondez dans la masse ?
C’est que l’Union citoyenne est un parti particulier. C’est une force de proposition. Nous pensons fondamentalement que notre œuvre va en direction des Sénégalais. Nous ne sommes pas des gens à la recherche de prébendes politiques. Ce n’est pas ce qui nous motive. Ce qui nous motive, c’est cette volonté constante de faire avancer ce pays. Nous ne pouvons donc pas être dans la critique facile, la dénonciation, nous sommes dans le constructif.
MACKY PEUT COMPTER SUR SON PARTI
Le Sen de l'APR invite l'ensemble des citoyens à soutenir les réformes engagées par le chef de l'Etat, celle de la suppression du poste de Premier ministre, notamment - COMMUNIQUÉ DE L'APR
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Secrétariat Exécutif National de l’Alliance Pour la République, daté du 15 avril 2019, relatif à la situation socoipolitique nationale.
« Le Secrétariat Exécutif National de l’Alliance Pour la République s’est réuni ce Lundi 15 Avril 2019 sous la Présidence du Président Macky Sall . L’ordre du jour de la rencontre portait sur 03 points : Informations, Vie du Parti et Questions Diverses.
Abordant le 1er point de la séance, le Président Macky Sall a tenu à féliciter vivement, tous les Responsables et Militants du Parti, de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar, toutes les Plateformes politiques et citoyennes et l’ensemble de nos compatriotes qui se sont mobilisés pour assurer sa victoire nette et sans bavure, lors du scrutin du 24 Février 2019.
Ce succès éclatant qui ne souffre d’aucune contestation, traduit le caractère transparent d’un scrutin, salué du reste, par tous les observateurs nationaux et Internationaux et toutes les Organisations de la Société Civile impliquées dans le processus électoral.
Par ailleurs, le SEN, après avoir félicité le Président Macky Sall pour sa brillante réélection, se réjouit fortement de l’initiative prise par le Président du Parti d’engager un DIALOGUE NATIONAL qui mobilisera toutes les Forces Vives de la Nation dans un élan inclusif en vue d’une consolidation de l’Etat de Droit et de la stabilité politique de notre pays. C’est pour cette raison que le SEN de l’APR exhorte toutes les composantes de notre société, à répondre favorablement à cet appel patriotique exclusivement destiné à garantir une meilleure respiration de notre beau système démocratique.
En outre, le SEN invite, tous les Responsables, tous les Militants du Parti, le Groupe Parlementaire de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar et tous nos compatriotes soucieux du devenir de notre Nation, à s’approprier et à soutenir les grandes réformes engagées par le Président Macky Sall, notamment celle portant sur la suppression du poste de Premier Ministre pour répondre avec célérité, aux demandes des populations.
Au chapitre de la Vie du Parti, le Président Macky Sall engage les Responsables du SEN, en rapport avec tous les Responsables locaux et de la Diaspora, à une réflexion approfondie sur l’animation du Parti, son organisation pour une éventuelle structuration . Aussi, le Parti devra t il mener une profonde réflexion de concert avec tous nos Alliés de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar et de la Grande Majorité Présidentielle pour prendre en charge l’importante question relative aux prochaines Locales. » «