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22 juillet 2025
PAR Scandre HACHEM
TROIS PROPOSITIONS POUR L'IMPULSION ÉCONOMIQUE
L'économie sénégalaise ne peut plus se contenter de marcher sur un seul pied qui, plus est, se trouve excentré sur une presqu'île qui se trouve à une extrémité du pays
Privilégier la construction de routes nationales dans le maillage routier du pays
Les autoroutes ont l'avantage de la vitesse et de la sécurité. Elles sont indispensables dans certains cas. Une forte importance de celles-ci dans le maillage routier s'avère être par contre une des causes importantes, en même temps qu'un accélérateur du dépeuplement des petites villes et des villages. De par le fait qu'elles permettent d'aller beaucoup plus vite (et sont aussi plus sûres), les automobilistes, pressés par la vitesse et par la dynamique interne que cela crée, évitent toute perte de temps.
Pour respecter cet objectif, l'autoroute contourne donc petites villes et villages, où l'on prenait le temps de s'arrêter, pour dormir exceptionnellement dans un lieu d'accueil prévu à cet effet, se restaurer et, surtout, acheter fruits, légumes et épices, produits du maraîchage et des petits vergers des producteurs locaux. Cette agriculture et ce commerce font vivre des dizaines de milliers de familles, les fixent dans leurs terres et encouragent en même temps l'entretien d'élevages familiaux. Articulés aux cultures d'hivernage, ces secteurs représentent un levier essentiel non seulement pour le développement d'une autosuffisance alimentaire mais aussi pour le maintien d'un maillage sain et dense du territoire national, voire sa relance après des décennies de migration vers les grandes zones urbaines et à l'international.
De plus, lorsque cela s'accompagne de la possibilité de vendre directement et avec le minimum d'intermédiaires (un au maximum dans ce cas), cela permet un débouché certain et une marge bénéficiaire appréciable.
Bien sûr, tout développement économique exige un réseau routier dense, diversifié, sûr et rapide. Une fois les autoroutes en cours achevées, orienter le pays vers la construction de nationales à trois et quatre voies chaque fois que la configuration géographique le permet, avec des zones d'arrêt longues dans chaque petite ville et village traversés, afin que les voyageurs soient motivés à prendre le temps de s'y arrêter. Savoir aller vite s'impose dans certains cas. Mais le but de la vie est aussi et surtout d'aller mieux, tout simplement.
Conjurer la « malédiction » du pétrole et du gaz.
A ce jour, on peut difficilement citer un pays du Sud qui ait trouvé, à terme, le chemin d'un développement économique solide, ni de stabilité, grâce à l'immense richesse monétaire produite par ces deux sources d'énergie. Ils ont quasiment tous sombré, au mieux, dans la facilité et le gaspillage, au pire dans la guerre, l'instabilité, l'insécurité, pavant une voie royale au marché clandestin d'armes de défense, de guérilla ou de grand banditisme, avec ou non la complicité active ou passive d'États amis, marchands d'armes officiels et reconnus. Plus la simple menace d'insécurité, réelle ou supposée, est grande, plus le trafic est florissant. Un attentat, une zone d'insécurité quelconque dopent ce trafic. Des dynamiques infernales peuvent s'ensuivre, comme par hasard, dès lors qu'on a le malheur de freiner l'achat d'armes supplémentaires, estimant que le compte est bon.
Le marché de la surveillance électronique du territoire est le pire et le plus dangereux. Les logiciels en œuvre pour assurer la surveillance électronique au prétexte de la sécurité, permettent en même temps de connaître parfaitement l'état réel de l'économie, les acteurs économiques et politiques, d'orienter la perception de la situation, de frapper à la bonne porte en fonction de ses besoins et objectifs propres. Point n'est besoin de les gérer directement. Les détenteurs de ce marché, pour privés qu'ils puissent éventuellement être, sont aussi au service de l'État dont ils sont originaires.
Conjurer ce qui apparaît à ce jour comme une véritable malédiction passe nécessairement par une transparence totale des contrats d'exploration et d'exploitation, leur contrôle par un organisme indépendant composé de représentants de l'État, d'organismes de la société civile et de partis d'opposition. La gestion des recettes devrait être assurée en concertation avec un autre organisme indépendant. Les choix d'investissement à tous les niveaux (construction d'infrastructures, d'écoles, hôpitaux, centres de recherche, fonds de soutien aux entreprises, fonds souverain) tout comme la part dévolue à leur fonctionnement et à l'amélioration de la vie des citoyens. Enfin, imposer la transparence et la rigueur par la publication et l'accès public de tous les comptes. Ce sont là des exigences sine qua non pour conjurer le sort, transformer cette manne financière en véritable richesse de production pour construire l'avenir et couper l'herbe sous les pieds des pêcheurs en eaux troubles. Tout cela n'exclut nullement une coopération ouverte et sincère avec tous les pays, bien évidemment. Mais la sécurité est d'abord et avant tout une question économique sociale et politique.
Désengorger la région de Dakar et créer une dynamique pour le développement d'un pôle économique fort à Tambacounda
L'infrastructure économique du Sénégal est toujours structurée selon ce qui a été mis en place par les besoins du colonisateur avant notre indépendance. Saint-Louis fût la première capitale du Sénégal, ainsi choisie pour la gomme arabique, l'esclavage et la pénétration plus à l'intérieur de l'Afrique de l'ouest grâce à la navigation par le fleuve Sénégal. L'intérêt colonial, une fois l'Afrique occidentale française bien mise en place et l'esclavage définitivement révolu, s'est concentré sur le bassin arachidier et les phosphates de Taïba. La capitale du Sénégal a été transférée vers Dakar et son port. Aujourd'hui encore, toute la vitalité économique du Sénégal reste centrée sur ce schéma, transformant Dakar et sa région en un véritable goulot d'étranglement. Le développement de la ville nouvelle de Diamniadio, pour nécessaire qu'il soit, achèvera d'en faire une véritable mégalopole sans soulager, sinon momentanément, les maux qui s'y accumulent.
L'économie sénégalaise ne peut plus se contenter de marcher sur un seul pied qui, plus est, se trouve excentré sur une presqu'île qui se trouve à une extrémité du pays, véritable entonnoir où viennent se déverser tout le reste du Sénégal et des pays de la sous-région.
Il devient nécessaire, dans ces conditions, de construire un second pôle économique qui soit à terme suffisamment puissant et attractif pour nourrir le développement des relations économiques dans le sud-est du pays et devenir, à terme, un puissant levier pour le développement des relations économiques avec la CEDEAO et le reste de l'Afrique subsaharienne. L'avenir du Sénégal y est inscrit, sans pourtant que cela puisse obérer le dynamisme de la région de Dakar en direction de l'Europe, l'Afrique du Nord et du reste du monde.
La solution la plus pertinente à cet égard est la ville de Tambacounda qui pourrait ainsi fédérer la Casamance, le haut de la région du fleuve Sénégal, toute une partie du Sine Saloum. Par ailleurs une telle zone pourrait faciliter encore plus le développement économique au sein de cet ensemble, l'économie sénégalaise cessant d'être unijambiste pour s'appuyer enfin sur ses deux pieds.
La mise en place de ce projet pourrait commencer par la création d'un port sec qui recevrait par voie ferrée toutes les marchandises qui transiteraient entre le port de Dakar et ces régions. Leurs destinataires et/ou leurs expéditeurs y trouveraient un avantage appréciable en gain de temps et en économies. Ils n'auront même pas besoin d'y être encouragés par des contreparties à leur adhésion.
Ce port sec pourrait s'accompagner de la mise en place d'une zone franche pour toute création d'entreprise ayant vocation à y investir en direction de ces régions. Leur combinaison créerait une dynamique vertueuse pour le développement d'écoles et de centres de formation en nombre et en qualité pour répondre à leurs besoins. Le Sénégal pourrait se contenter d'en supporter un coût minimal pour sa réalisation si on intègre dans l'appel d'offres le fait que le soumissionnaire retenu se verrait confier la gestion de ces infrastructures pour une durée précise qui lui permettrait d'amortir son investissement et en tirer les bénéfices raisonnables qu'il serait en droit de réaliser. Une autre condition à y inscrire serait la participation significative de partenaires nationaux.
Une telle réalisation serait ainsi à même de soulager la région de Dakar. Elle permettrait, de plus, un meilleur équilibre dans le développement du Sénégal en participerait fortement au maillage économique et démographique si nécessaire de l'ensemble du pays.
En guise de conclusion
J'ai souhaité porter à votre attention ces trois propositions, fruits d'une volonté modeste de contribuer au développement et à la stabilité de notre pays et de cette émergence pour laquelle vous œuvrez sans relâche dès les premières années de votre présidence.
Nos concitoyens vous ont fait confiance en vous élisant largement pour un second mandat. Ils vous sont gré d'avoir résolu deux crises majeures qui duraient depuis plusieurs décennies, à savoir le manque dramatique d'électricité et d'eau. Ils mesurent vos compétences et votre volonté à surmonter les défis. Ils comptent aujourd'hui sur vous pour vivre décemment et dignement, en paix et en sécurité, sur leurs terres, à l'abri de la faim, du déracinement et de la privation des besoins élémentaires d'éducation, de soins de santé, de vie sociale et familiale équilibrées.
LES JOURNAUX CONTRAINTS À LA TRANSITION NUMÉRIQUE
Avec près de 300 sites, la presse sénégalaise vit un réel chamboulement - Aux Etats-Unis, une étude de l’Université de Caroline du Nord, révèle que près de 1.800 journaux ont disparu depuis 2004 - Le mal qui guette le Sénégal pourrait être plus profond
Avec près de 300 sites, décompte en cours, la presse sénégalaise vit un réel chamboulement. Aux Etats-Unis, une étude de l’Université de Caroline du Nord, révèle que près de 1 800 journaux ont disparu depuis 2004. Le mal qui guette le Sénégal pourrait être plus profond. Entre des ventes en baisse, une publicité qui migre vers le digital, les journaux papiers sont contraints à la transition numérique.
Pour les plus taquins, les coûts de production des sites d’information ne sont pas importants car « la plupart se contentant de se ravitailler chez les quotidiens ». C’est une assertion qui est mise en perspective de la crise que traverse les journaux dits classiques. Entre des coûts de production relativement élevés, des ventes en baisse, une publicité aléatoire, les journaux classiques sont fortement concurrencés par les sites en ligne. Ibrahima Lissa Faye, Président de l’association des professionnels de la presse en ligne (Appel), pense que cette concurrence n’en est pas une véritable : « la presse en ligne et la presse écrite sont complémentaires ». Pour Jean Meïssa Diop, ancien directeur de Grand-Place, l’analyse est différente. Il pense que les journaux classiques sont presque dos au mur, du fait justement de la percée des sites d’information. «Il s’y ajoute que les journaux ne se vendent plus. Il sera difficile de résister à la concurrence des sites en ligne. Cependant, il y a encore des lecteurs qui, mus par le contact physique avec le papier, préfèrent encore « l’archaïsme » du journal papier. Mais, il s’agira de leur proposer un contenu convaincant qui vaille la peine qu’ils conservent cet archaïsme ». Principale source d’information des sites, les journaux papiers n’ont pas vu venir un tel chaos. Si l’on en croit Cheikh Thiam, ancien Dg du Soleil, les précurseurs n’ont pas porté le combat au bon moment. Selon lui, « quand Seneweb, reprenait les articles de journaux au tout début, s’il y avait une riposte dans un élan unitaire, le problème allait être réglé depuis et cela aurait pu servir de jurisprudence. Dommage, les journaux classiques ont laissé un boulevard aux sites d’informations», regrette-t-il.
Sur ce cas précis, Hamadou Tidjane Sy, directeur d’Ouestafnews et d’Ejicom, est d’avis que la reprise systématique des articles des quotidiens a porté un sacré coup à la compétitivité de la presse papier. « Dans d’autres pays, ils ont régulé les droits privés. Même sur les moteurs de recherche, il y a une part des recettes publicitaires qui est reversée au quotidien dont les articles apparaissent sur ces moteurs de recherche », analyse-t-il.
De précurseurs à derniers
Soleil Online, Sudonline ou encore Walf.net. A la fin de 1998, ces trois sites étaient adossés respectivement aux quotidiens Le Soleil, Sud Quotidien et Walfadjri. Différents journaux qui ont tous eu, donc, la bonne idée de créer un support en ligne en plus du format papier. Mais ils n’ont jamais su les faire décoller pour diverses raisons. Ancien directeur général du quotidien Le Soleil, Cheikh Thiam estime que c’est parce que l’investissement n’a pas été à la hauteur. «Le site n’était que le reflet du journal papier. Il n’y a pas eu une rédaction dédiée au site. C’est pourquoi nous n’avons jamais profité de notre avance », a-t-il expliqué. Malick Ndao, ancien rédacteur chef du journal Sud Quotidien parle d’absence de modèle économique. «Nous avions une équipe dynamique dédiée au site. Mais il n’y a pas eu le modèle économique derrière. A l’époque, personne n’imaginait que les sites d’informations allaient avoir un tel impact », regrette-t-il.
Modèle économique
Personnel, salaires, papier, voitures de reportage, imprimerie…les coûts de production sont élevés pour la presse papier. Ceci ajouté à la baisse drastique des ventes rend le quotidien des journaux papiers très compliqués. Selon Hamadou Tidjane Sy, journaliste et directeur de l’école Ejicom, la presse papier n’a pas le choix, elle doit s’adapter sur tous les plans. «Même le lectorat est en train de changer. Aujourd’hui, plus on est jeune, moins on aime le papier. Il y a certes une partie du lectorat qui est attachée au papier, mais il se rétrécit de jour en jour. Et tant que le lectorat se réduit, la publicité se rétrécit avec. L’annonceur a besoin de visibilité », prévient-il. Poursuivant son analyse, M. Sy fait une analogie avec les pays développés, «beaucoup de médias ont tout simplement fermé parce qu’ils n’étaient plus adaptés. Au Sénégal, nous n’en sommes pas encore là, peut-être. Mais, c’est inéluctable. La publicité est en train de migrer vers le numérique. Il y a encore de la pub dans certains journaux certes, mais le marché va se rétrécir. Ceux qui existeront sont ceux qui auront su s’adapter ». Et si le problème était beaucoup plus complexe. Ce n’est pas un secteur qui est en crise mais tout un système. Pour Issa Sall, ancien directeur de publication de Nouvel Horizon, tant que le gouvernement ne s’intéressera pas à l’économie de la presse, beaucoup de journaux seront dans des difficultés. «Même si les annonceurs vont vers les sites, les revenus de ces derniers sont encore maigres. C’est tout le modèle qu’il faut revoir », analyse-t-il.
Directeur du groupe Afrikome éditeur du journal Stades, Mamadou Ibra Kane, par ailleurs président du collectif des éditeurs et patrons de presse du Sénégal (Cdeps) n’est pas que l’Etat de droit doit être plus fort pour protéger les journaux classiques. «Il y a des règles qui sont là, elles n’attendent qu’à être appliquées. Aujourd’hui, même la Sodav devrait s’intéresser à la situation. Les gens pillent des journaux au vu et au su de tous. La presse fait de la production intellectuelle. Elle devrait être protégée au même titre que les artistes », plaide-t-il.
Réorienter le papier
Selon Mamadou Ndiaye, directeur de la communication, du numérique et du Pôle Editions du Groupe E-Media Invest, la situation actuelle s’explique essentiellement par le manque d’anticipation de la presse classique. « L’avènement des Tics s’est accompagné de nouveaux besoins dans tous les domaines, y compris l’information. C’est ce créneau que les journaux en ligne ont envahi. Non pas parce qu’ils ont été innovants, mais parce que la demande était là. La preuve, il n’y a presque pas de business model derrière », constate-t-il.
Mais pour lui, le papier ne peut pas disparaître. Cependant, il lui faut un second souffle. «Il faut une étude sérieuse sur les besoins des consommateurs, il faut proposer des contenus très spéciaux qui sont hors de portée des sites. Ce sont des créneaux qu’il faut renouveler en tenant compte des besoins des consommateurs et des annonceurs », préconise-t-il. Un des premiers journalistes blogueurs du Sénégal, Basile Niane directeur de SocialNetLink estime que le modèle économique des journaux papiers était essentiellement basé sur la publicité. Or, elle a migré vers le digital qui offre plus de visibilité. «Il y a une génération qui est en train d’émerger. Et, elle est digitale. Si on ne la capte pas on est mort. Et le numérique lui-même est en constante mutation. Même les sites qui ne font que du copier-coller sont menacés », alerte-t-il. Aujourd’hui presque tous les contenus sont monétisés, mais encore faudrait-il qu’ils soient de qualité. «Il faut une stratégie mûrement réfléchie, définir sa cible et ses attentes. C’est ce qui rentabilise les sites. Mais il faut reconnaître que nous sommes encore aux débuts » d’une révolution, a-t-il analysé.
Toutefois, même si la publicité migre progressivement vers le digital, elle devra s’y adapter. Selon le président de l’Appel, Ibrahima Lissa Faye, la loi sur la publicité date de 1983. «Elle a besoin d’être revue et adaptée à la réalité actuelle », suggère-t-il.
MAMADOU IBRA KANE, PRESIDENT CDEPS
«Que l’Etat accompagne la transition numérique »
Mamadou Ibra Kane, président du conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal, est sans ambages : « Dans 05 ou 10 ans, il n’y aura presque plus de presse écrite ». Parce que dit-il, la population connectée n’a pas besoin de journaux. «Ceux qui s’en sortiront sont ceux qui auront diversifié les ressources. Aujourd’hui, sur les 23 quotidiens sénégalais, il y a 15 à 20 qui tirent à moins de 10 000 exemplaires. Et la grande majorité ne tire même pas 3 000 exemplaires. La presse sénégalaise est en crise. Elles n’a pas assez de ressources pour exister », alerte-t-il. C’est ce qui fait que la transition numérique de la presse est inéluctable. « Pour que la presse en ligne prenne le relais, il faut que le modèle économique soit là. C’est l’impératif de mettre en place un modèle autre que celui des clics. Il ne s’agit pas d’aller vers le numérique les yeux fermés », dit-il. Et M. Kane de poursuivre,
En comparant avec les pays développés, M. Kane note que rares sont les médias qui ont un nombre de visiteurs qui leur permet de s’autofinancer ou d’être rentables. Même chez les grands médias américains, l’information gratuite ne leur permet pas de survivre. « Il faut un nouveau système de rémunération des contenus. D’ailleurs l’union européenne est en train de lutter contre les Gafa qui ne payent pas d’impôts et qui ne rétribuent pas les droits d’auteur. Donc le problème est mondial. Mais en attendant, il faut continuer à se battre pour rester en vie. Dans d’autres pays, c’est l’Etat qui finance la transition numérique. Il faut financer les médias vers cette migration. Il y va de la crédibilité de la démocratie », dit-il.
C’EST AVEC LE CŒUR LÉGER QUE JE PARS
L’émotion était au rendez-vous à la cérémonie de passation de services entre le désormais ex-ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly et son successeur, Abdoulaye Diop
L’émotion était au rendez-vous à la cérémonie de passation de services entre le désormais ex-ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly et son successeur, Abdoulaye Diop. Ce dernier est également en charge de la Communication dans le nouveau et premier gouvernement du quinquennat du président Macky Sall. Il faut dire que la salle du siège du ministère, situé sur les Allées Papa Gueye Fall, était très étroite pour contenir tout le personnel.
Abdou Latif Coulibaly, qui décrit « un ministère extraordinaire » à la tête duquel il a passé 19 mois, indique que « c’est avec le cœur léger qu’il part » et « confiant par rapport à (la) venue dans ce ministère » de son successeur. « Nous nous connaissons depuis longtemps, déclare-t-il, s’adressant à Abdoulaye Diop, le nouveau ministre. Je connais votre engagement et votre détermination à travailler. Partout où vous êtes passé, vous l’avez fait avec rigueur et efficacité. Je vous félicite d’avoir bénéficié de la confiance du président de la République pour venir occuper ce ministère ô combien important dans la vie de la Nation. Car, il s’agit ici d’esthétique, de beauté,... »
Poursuivant, il ajoute : « Je sais quel est l’engagement du président de la République par rapport au ministère de la Culture. J’en suis le témoin privilégié. Il a réaffirmé sa détermination et sa volonté de faire en sorte que la culture soit placée au cœur du programme de développement, économique et social. Pour ma part, j’ai fait ce que j’ai pu faire avec les moyens que nous avions. »
Très ému, Abdou Latif Coulibaly dit « retenir » les 19 mois qu’il a passés à la tête du ministère plutôt que « son départ. » Gâté par ses collaborateurs qui lui ont offert beaucoup de cadeaux, le ministre sortant était au bord des larmes. Il a tenu à rendre un vibrant hommage à ces derniers.
VIDEO
AU-DELÀ DU DIALOGUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Babacar Diop Buuba trace les sillons d’une concertation féconde, avec comme ligne directrice : un chronogramme de suivi effectif des recommandations par l'ensemble des acteurs
Selon Babacar Diop Buuba, le niveau d'attente des populations quant au dialogue annoncé par le chef de l'Etat est élevé. Tirer les leçons des échecs précédents et capitaliser sur les acquis, s'avère donc essentiel pour ne pas se manquer une nouvelle fois. L'universitaire qui participait le week-end dernier, à un atelier organisé par Afrikajom center sur dialogue à Saly, insiste sur la nécessité pour la société civile, de mettre sur pied un chronogramme de suivi effectif des recommandantions.
"J'ai participé au groupe de travail et de suivi des recommandations du dialogue national sous Amadou Makhtar Mbow, mais on a vu le comportement des acteurs", rappelle-t-il, ajoutant qu'il faut rompre avec le monologue.
L'intégralité de son entretien en vidéo.
PRESTATION DE SERMENT DES AGENTS DE L’OFNAC
Au total trente-quatre agents de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) ont prêté serment lundi, devant la Cour d’appel de Dakar
Dakar, 15 avr (APS) - Au total trente-quatre agents de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) ont prêté serment lundi, devant la Cour d’appel de Dakar, a appris l’APS.
Cet acte solennel consacre leur engagement "à respecter scrupuleusement le contrat de confiance qui les lie à l’OFNAC".
Les agents ont été ainsi soumis à l’obligation de prêter serment devant la Cour d’appel de Dakar pour aider l’OFNAC à "atteindre les objectifs qui lui sont assignés et jouer pleinement son rôle", indique le communiqué.
A cette occasion, ils ont prononcé la formule suivante : "Je jure d’exercer mes fonctions avec loyauté et probité et de respecter scrupuleusement le secret professionnel et la confidentialité des dossiers dont j’ai connaissance".
Ils ont ensuite été invités par le magistrat Adama Sarr "à la loyauté et à la fidélité aux règles qui régissent l’institution".
Le communiqué fait noter que "l’OFNAC doit disposer d’une organisation performante, adossée à des ressources humaines compétentes et intègres, appliquant rigoureusement des procédures d’enquête et d’investigation conformes aux meilleures pratiques en vigueur".
Il renseigne que le chapitre IV relatif au personnel et à la gestion des ressources humaines stipule en son article 32 que "le secrétaire permanent, les chefs de département, les agents du département Déclaration de patrimoine et du département Investigations et les personnes préposées à la réception, à l’enregistrement ou à la distribution du courrier, prêtent le serment devant la Cour d’appel".
La cérémonie s’est déroulée en présence de la présidente de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté, et des membres de cette institution.
Wengui (Kaffrine), 15 avr (APS) – Un véhicule de type 4x4 s’est renversé lundi, à l’entrée du village de Wengui, (Kaffrine, centre), faisant un mort et un blessé, a appris l’APS de source sécuritaire.
L’accident s’est produit vers 16 heures, à hauteur du village de Wengui, commune de Kahi, sur la route nationale menant vers Kaffrine, a indiqué la source, précisant que le véhicule de type 4x4 qui avait à son bord cinq passagers, roulait en provenance du département de Koungheul pour rallier Dakar.
Le corps de la victime a été déposé à la morgue de l’hôpital de Kaffrine et le blessé évacué au niveau de la même structure.
LES MILLE ET UNE VIES DE MAFALL MBOUP
Un policier radié suite aux évènements d’avril 1987 raconte ses nombreuses vies
Dakar, 15 avr (APS) - Mafall Mboup, 66 ans, a vécu plusieurs vies depuis sa radiation de la police nationale il y a 32 ans, suite aux évènements des 13 et 14 avril 1987 qui ont conduit à cette mesure collective consistant à congédier des cadres des personnels de police, un drame dont il parle avec d’autant plus de détachement que le destin lui a depuis donné une seconde chance de reconstruire sa vie.
M. Mboup, en service à la Brigade mobile de sûreté (BMS) de Diourbel de 1984 à 1987, est une des victimes de la mesure de radiation collective prise par le président Abdou Diouf et entérinée par un vote de l’Assemblée nationale, suite à ce qui a été qualifié de "grève des policiers".
Les 13 et 14 avril 1987, des membres des forces de police basés à Dakar avaient occupé la voie publique pour manifester contre une décision de justice condamnant six de leurs collègues à des peines d’emprisonnement fermes.
Cette manifestation inédite, qui enfreignait en plus les règles statutaires régissant les policiers, était en réalité une occasion de protester contre leurs conditions de vie jugées difficiles, selon des observateurs.
A l’initiative du président Abdou Diouf alors au pouvoir, les députés ont procédé au vote de la loi 87-14 portant-radiation des cadres des personnels des forces de police, soit 1245 policiers au total tout grade confondu.
Cette affaire est en lien avec celle du receleur "Baba Ndiaye" qui serait décédé dans les locaux de la Police où il aurait subi un interrogatoire qualifié de musclé, rappelle Mafall Mboup.
L’agent judiciaire de l’Etat avait fait appel de la condamnation des policiers chargés de l’enquête portant sur cette affaire, mais les agents des forces de police, frustrés par cette situation et déjà fort mécontents de leur sort en général, ont tenu à se faire entendre, a-t-il ajouté.
Avec le recul, Mafall Mboup estime que "cette décision de liquidation des policiers n’était pas une décision souveraine de l’Etat du Sénégal". Il évoque plutôt "un problème politique. L’Etat avait besoin de diminuer (le nombre de) fonctionnaires et cela est tombé sur les policiers", a-t-il soutenu.
Les institutions de Breton Woods avaient demandé à l’Etat du Sénégal de dégraisser la fonction publique, affirme l’ancien policier, ajoutant que la douane était le corps visé à l’époque pour mettre en application ces injonctions des institutions financières internationales.
"Cela n’a pas été notifié par écrit. Nous n’avons reçu aucune lettre pour nous dire si on a été radié ou pas. C’est lorsque je me suis rendu au ministère de Finances pour récupérer mon bon de caisse (placement financier) que je n’ai pas trouvé, que j’ai compris que je faisais partie des radiés", explique-t-il.
"C’était un vendredi. Je me suis dit que c’est la volonté divine, en bon talibé mouride. En tant que croyant, je m’en suis remis à Dieu parce que c’est lui qui décide de tout. Je suis quelqu’un qui fait face aux problèmes qui se présentent à moi en les prenant avec philosophie. J’ai pu, avec la foi, surmonter tout ça", ajoute M. Mboup.
Fonctionnaire brigadier à l’époque (première classe-troisième échelon), il percevait à l’époque "près de 200 mille francs CFA", un niveau de salaire assez important dans les années 1980-1990.
"De retour à la maison, j’ai informé mes épouses de la situation" nouvelle, qui allait avoir des conséquences dramatiques dans la vie de cet agent de police, puisqu’en "(…) en moins d’un an, elles ont commencé à changer d’attitude à mon égard", fait-il savoir, la voix étreinte par l’émotion.
"Elles ont commencé à répéter sans cesse qu’elles vont partir. Finalement je m’en suis remis à Dieu et je les ai libérées et elles sont parties avec mes enfants qui étaient des mineurs parce que le plus âgé avait cinq ans", a ajouté ce père de trois bouts de bois de Dieu à cette période.
La radiation actée pour lui et ses compagnons d’infortune, Mafall Mboup a décidé de changer radicalement de vie pour se consacrer pleinement à d’autres activités pendant 7 ans, avant de voir le bout du tunnel.
Un changement radical pour ce natif de Sigui Diagne, un village de la commune de Ndindy (Diourbel), qui avait intégré la police le 1 er octobre 1975, avant d’être affecté à Kédougou, où il a passé six années, de 1978 à 1984.
"A l’époque, lorsque les choses se sont confirmées, raconte-t-il au sujet de sa radiation, j’ai décidé d’acheter une charrette à eau parce que je ne pouvais pas tendre la main".
"Les gens disaient que j’étais fou", mais puisque "je n’avais personne pour m’aider, j’ai décidé de faire ce travail en disant qu’il n’y a pas de sot métier et il me fallait prendre en charge mes parents dont je suis le fils ainé", indique le policier retraité, passé par l’armée (Génie militaire) dont il avait rejoint les rangs en octobre 1972, avant d’être libéré du service militaire.
Un passé qui le prédestinait à la débrouille. Et de fait, sa nouvelle activité lui permettait de joindre les deux bouts avec un gain quotidien de 3000 francs CFA. Mais du jour au lendemain, le père de famille a perdu l’estime de ses proches, principalement de ses femmes qui ne pouvaient accepter son choix de se reconvertir dans la vente d’eau.
"Elles me disaient d’arrêter la vente d’eau par charrette par pur complexe. Pour elles, c’était dévalorisant de passer de policier à vendeur d’eau en charrette. Pour démarrer cette activité, je n’avais que 100 mille francs CFA, d’ailleurs je n’ai exercé ce travail que pendant 7 mois seulement. Je me suis dit que c’est un métier noble", indique l’ancien policier.
Mafall a touché à presque tous les métiers pour subvenir aux besoins de ses parents qui étaient sous sa responsabilité au sein de sa petite maisonnette en construction à cette époque.
"Heureusement pour moi, je n’étais pas en location, j’avais ma propre maison, même si elle n’était pas assez bien construite. J’ai également fait des activités dans les colonies de vacances, j’ai été journalier à l’usine de la Sonacos entre autres. J’ai touché à tout parce que je ne voulais pas tendre la main. J’ai vécu ce calvaire jusqu’en 1993 lorsqu’on a créé le corps de la police municipale", a-t-il renseigné.
Après cette traversée du désert, le destin est venu lui offrir une occasion de se relancer, avec la création de la police municipale par Abdou Diouf.
"Avec cette nouvelle création, on avait besoin de faire un mois de recyclage après 7 ans d’absence. C’était pour voir notre mental et notre état d’esprit puisque qu’on était resté longtemps sans exercer le métier", note-t-il.
Mafall Mboup a exercé dans ce nouveau corps durant cinq, avant d’être reversé dans "la police d’Etat" en 1998 et de faire valoir ses droits à la retraite. Il demeure toutefois actif, malgré sa retraite et son âge avancé.
"Actuellement, je préfinance les éleveurs qui sont dans le commerce de bétail au niveau des marchés hebdomadaires. Une fois qu’ils ont atteint une assise financière, on se partage les bénéfices, et s’ils ne sont pas en mesure de bien dérouler l’activité, ils me remboursent la somme que je leur avais remis pour le démarrage. Dans un premier temps, je ne finance que deux personnes", précise-t-il.
S’y ajoute qu’après avoir été abandonné par ses deux femmes parties avec ses trois enfants suite à sa radiation, Mafall Mboup a refait sa vie avec une autre femme qu’il juge plus compréhensive.
"C’est en fin 1993 que je me suis remarié et on a eu un garçon et deux filles. Et coup du sort, celles qui m’avaient abandonné ont voulu revenir, ce que je n’ai pas accepté parce que pour moi un couple c’est pour le meilleur et pour le pire. De plus, je ne pouvais plus vivre avec elles parce que j’aurais toujours le souvenir qu’elles m’avaient trahi. Donc ce n’était plus possible", assène-t-il.
PLUS DE 10H DE RETARD POUR LE VOL D’AIR SENEGAL
Qu’est-il arrivé à l’A330 neo, nouvellement acquis par l’Etat du Sunugaal pour Air Sunugaal SA ? En tout cas, hier, c’était très tendu pour la compagnie dont le vol HC403 Dakar-Paris a accusé près de 10 heures de retard.
Devant embarquer pour leur vol prévu à 9h50, les passagers étaient, pour beaucoup, à l’aéroport entre 2h et 1h avant. Du fait des tâtonnements de la compagnie, ils ont laissé éclater leur colère dans le hall de l’aéroport où ils ont sacrément galéré faute d’informations fiables. Finalement, ce n’est qu’au-delà de 20h30 qu’ils ont pu embarquer à bord de l’A330 neo pour arriver à Charles de Gaulle à 2h du matin heure de Dakar, 4h du matin heure de Paris.
Selon nos informations, il y a eu un problème de coordination entre Hi Fly et Air Sénégal pour un problème de checking qui devait se faire. … Mais d’après le site spécialisé «Aviation24.be», l’Airbus A330-900 (9HSZN) d'Air Sénégal, aurait des difficultés techniques et se trouvait à Dakar (l’article était écrit au moment où la clameur montait à l’aéroport Blaise Diagne). En fait, ils e trouve qu’il s’agissait de problèmes de maintenance. En conséquence, poursuit la même source, la compagnie aérienne devait trouver un remplaçant pour opérer sur cette route.
Hier donc, Air Sénégal a exploité le seul Airbus A380 de Hi Fly sur le vol HC404 Paris-Dakar. Selon les données fournies par Flight radar 24, l'avion avait déjà déménagé de l'aéroport de Beja (BYJ) à Charles de Gaulle où il avait déjà atterri, hier, à 18h58 après un vol de 1 heure et 53 minutes et était déjà en position de vol pour plus tard dans la journée. Dans le même sillage d’informations, le site Internet de Paris Aeroport indiquait le vol avait quitté l'aéroport Paris Charles de Gaulle (CDG) à 19h45 pour arriver à l'aéroport international Blaise Diagne de Dakar à 23h35. Mais puisque l’A330 neo a repris du service, tout devrait rentrer dans l’ordre.
COMMENT MACKY SALL PRECIPITE LA MORT DU DIALOGUE
L’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat a peu de chances de se concrétiser. Et c’est l’initiateur, lui-même, qui en est le fossoyeur. Décryptage.
Barka Isma BA (Vox Populi) |
Publication 15/04/2019
La sincérité de l’appel au dialogue du chef de l’Etat pose problème, au vu de l‘annonce de suppression du poste de Premier ministre. Nombre d’observateurs de la scène politique disent ne pas comprendre, qu’au moment où les acteurs sont en train d’examiner l’appel du Président Macky Sall, que ce dernier précipite en même temps la mort du dialogue avec sa surprenante résolution. En effet, tout en appelant au dialogue, le chef de l’Etat crée les conditions d’un non-dialogue, en annonçant la suppression du poste de Premier ministre. Et cette résolution aura le don également de dévaluer le rôle de l’Assemblée nationale dont la principale mission est de contrôler l’action de l’Exécutif. D’ailleurs, dans l’interview que Babacar Gaye a accordée à «VOX POPULI» et parue vendredi dernier, le porte-parole du PDS indiquait clairement : «La suppression du poste de Premier ministre va instaurer un régime présidentialiste renforcé de nature à ôter à l'Assemblée nationale sa principale prérogative : le contrôle de l’action gouvernementale. Plus de déclaration de politique générale, plus de motion de censure, plus de question de confiance, plus de questions au gouvernement».
Juge Dème : «A chaque fois qu'il y a un appel au dialogue, on pose des actes subséquents qui sont de nature…»
Au moment où, dans un tweet, Me El Hadj Amadou Sall du PDS martelait : «On ne peut pas, sans concertation préalable, mettre en cause l’équilibre des institutions, sauf à procéder par un coup d’Etat». Et il avait renchéri : «Notre système politique qui s'apparente à un despotisme éclairé, risque d'enlever à l'opposition son seul moyen d'expression démocratique dans le cadre des institutions. Il ne lui restera que la rue pour donner son avis sur les questions politiques». Invité, hier, du «Jury du dimanche», sur IRADIO, le magistrat démissionnaire Ibrahima Hamidou Dème, a soutenu que le chef de l’Etat, en annonçant ces réformes, a mis les charrues avant les bœufs. «Lors de la prestation de serment et même bien avant, le président de la République avait appelé au dialogue et ce n'était pas pour la première fois. On se rend compte qu'à chaque fois qu'il y a un appel au dialogue, on pose des actes subséquents qui sont de nature à remettre en cause véritablement l'objet de ce dialogue», a expliqué le président du mouvement «Ensemble».
Selon lui, c'est une réforme (ndlr : suppression du poste de Premier ministre) «très importante qui a des incidences dans le fonctionnement de l'Exécutif, de l'administration et du pouvoir législatif». «Il ne doit pas engager seul cette réforme. Elle intéresse tous les Sénégalais, au-delà des partis politiques, elle doit concerner la société civile et toutes les forces vives de la nation», a indiqué Ibrahima Hamidou Dème.
«LE PROCHAIN NOUVEAU GOUVERNEMENT AURA A INAUGURER UNE ERE DE COMMUNICATION POLITIQUE NOUVELLE»
Dr Atab Badji, analyste de politique, se demande comment évaluer une politique sans une parfaite connaissance du projet politique dans ses secteurs clé, indique-t-il.
Barka Isma BA (Vox Populi) |
Publication 15/04/2019
Dr Atab Badji, analyste de politique est d’avis que «le très prochain nouveau gouvernement, même s’il comporte les mêmes membres, à l’exclusion du poste de celui qui en fut le chef, la Primature, aura à inaugurer une ère de communication politique nouvelle marquée par un cérémonial à inscrire dans l’agenda républicaine : la déclaration solennelle de projet de politique sectorielle, que les ministres devraient soutenir face à la représentation nationale et à l’instar de la DPG». «L’une des missions constitutionnelles fondamentales de l’Assemblée nationale, c’est, entre autres, d’évaluer les politiques publiques (art. 59). Or, comment évaluer une politique sans une parfaite connaissance du projet politique dans ses secteurs clé», indique-t-il.
Avant d’ajouter : «En effet, c’est dans ce projet politique que le ministre titulaire va décliner son projet ministériel personnel d’opérationnalisation de la vision globale déclinée dans la Déclaration de politique générale qui, dorénavant, sera tenue autrement, et à coup presque sûr, car n’étant pas un impératif constitutionnel pour le président de la République, contrairement au Premier ministre pour lequel l’article 55 de notre loi fondamentale est bien explicite».
D’après Dr Badji, «cette initiative de déclaration de projet de politique sectorielle serait utile à plusieurs niveaux. Une telle démarche serait salutaire pour le président de la République, car elle lui permettrait d’emblée de savoir qui est vraiment qui, au-delà des longs curriculum vitae. Cela lui permettrait surtout, avec sa nouvelle posture, au risque élevé de surcharge, de disposer d’un tableau qui lui permettrait à temps réel de mesurer le travail de ses collaborateurs».
Pour l’Assemblée nationale, il estime que «ce serait une belle occasion de dédoubler les moments de hauts débats (comme à l’époque des rares et épiques empoignades entre un certain professeur Wade et feu Mamoudou Touré), qui se démarqueraient des classiques polémiques insipides qui ont fini de ternir son image. En plus, cela constituerait une opportunité d’aller au-delà de la simple opération dite de vote de budget qui est certes partie prenante, mais ne saurait résumer l’exercice».
A l’en croire, «le débat porterait plus sur des orientations stratégiques et tactiques et des options opérationnelles, que sur des confrontations sur de simples résultats».
Pour le peuple, Dr Atab Badji indique que «cela aurait le don de rassurer». «D’oser croire que celui à qui on a confié notre destinée, le temps d’un quinquennat, ne s’est pas trompé a priori de personne. De plus, de juger la qualité de notre opposition qui, alors, se devrait de décortiquer les failles du projet,selon sa vision, afin de faire de valables contrepropositions, et ceci, secteur après secteur, ou du moins sur les secteurs essentiels»