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15 août 2025
LA CELLULE D’ANGLAIS DE BOUNKILING ALERTE ET SENSIBILISE
Entre 2017 et 2019, le Collège d’enseignement moyen (CEM) de Ndiama Pakao déclare avoir perdu 06 élèves, pourtant brillants en classe, morts dans les fonds marins
De plus en plus d’élèves de la région de Sédhiou versent dans le mirage de l’Eldorado européen et engagent le chemin de la migration irrégulière. Entre 2017 et 2019, le Collège d’enseignement moyen (CEM) de Ndiama Pakao déclare avoir perdu 06 élèves, pourtant brillants en classe, morts dans les fonds marins. La cellule départementale d’Anglais de Bounkiling en a fait son thème générique pour alerter les familles d’acteurs et sensibiliser sur l’urgence de travailler et réussir chez soi. Le parrain, El Hadji Sidya Dramé, trouve opportun la relance de ce fil du dialogue.
La contagion de l’émigration clandestine a fini de gagner le milieu scolaire, dans nombre d’établissements du moyen/secondaire, de la région de Sédhiou. A Ndiama Pakao, le principal du CEM témoigne du décès de six (6) élèves, figurant parmi les plus performants de l’école, morts, dit-il sur le chemin de la migration irrégulière ces deux dernières années. «Ici, au niveau du collège de Ndiama, nous avons perdu six (6) élèves entre 2017 et 2019. Certains ont même eu leur BFEM, avec une bonne moyenne. Ils ont tenté l’émigration clandestine et, malheureusement, ils sont décédés. Il y a lieu de dire aux élèves qu’on peut étudier et réussir ici, via les offres de formation et d’emploi», a déclaré Cheikh Ngom, le chef d’établissement. Le principal Cheikh Ngom a tenu ces propos à l’occasion des journées de la langue anglaise dont le thème porte sur la problématique de l’émigration clandestine en milieu scolaire.
Mamadou Sidibé Diouf, le coordonnateur de la cellule départementale d’Anglais de Bounkiling explique: «nous organisons ces journées dans le cadre de l’enseignement extra muros pour divertir les élèves, certes, mais surtout en profiter pour leur inculquer des notions de savoir-vivre et de savoir-être. La problématique de la migration irrégulière hante notre sommeil ici. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce thème, cette année. Le défi, pour nous, c’est de faire en sorte que les enfants aient confiance en eux-mêmes et de travailler à réussir chez-eux et par le mérite. C’est donc un devoir pour nous et nous l’assumons».
LES ELEVES SUPPLIES A DEVELOPPER LA CONFIANCE ET L’ESTIME EN SOI
Le parrain de la journée, El Hadji Sidya Dramé, guide religieux, président des Oulémas mandingues du Sénégal et Ambassadeur international de la paix, a exhorté les jeunes à développer la confiance en soi. «Quand tu vas quémander chez quelqu’un qui, à son tour cherche à venir chercher profit chez toi, autant donc rester chez soi et dans la dignité. Ce sont nous, africains, qui pouvons développer notre continent. Chacun n’a qu’à se battre et Dieu pour tous. Croyons au travail bien fait, la réussite va suivre à coup sûr», a notamment fait observer le guide religieux. Son combat au service de l’Education lui a valu un diplôme de reconnaissance de l’Inspecteur d’académie de Sédhiou et de la cellule d’Anglais.
A la tribune officielle, l’Inspecteur d’académie, Cheikh Faye, l’Inspecteur de l’éducation et de la formation de Bounkiling Cheikhou Sidibé, tout comme Déthié Diouf, président des Ambassadeurs de paix du Sénégal et président du Conseil d’orientation des jeunes étudiants pour la paix ainsi que le sous-préfet de Diaroumé, Ousmane Ngom, ont insisté sur la disponibilité du potentiel et des opportunités de formation et d’emploi mieux que l’option périlleuse de mourir dans l’anonymat et loin des siens. En marge des festivités, Déthié Diouf a procédé à la remise de médicaments aux élèves pour contribuer, dit-il, à leur bonne santé.
Pèlerinage à Boynadji
Le village de Boynadji, dans la Commune de Nabadji Ciwol est devenu l’attraction des populations du Fouta depuis quelques temps. Pour cause, la découverte d’un endroit «mystérieux» et «béni» par l’imam Aw de Boynadji. Cet endroit est devenu un lieu de pèlerinage des populations de la contrée dans l’espoir de voir Dieu exaucer leurs vœux formulés sur place. Le marabout a fait la révélation après avoir croisé en songe un homme qui l’a conduit jusqu’à l’endroit avant de lui confier les secrets à savoir que toutes les prières et vœux formulés sur les lieux seront exaucés par le Miséricordieux. Depuis cette révélation, tous les chemins mènent vers ce plateau rocailleux. D’ailleurs, à l’aide des pierres, les pèlerins ont aménagé des endroits de prières.
Bamba Fall exige le retour de Khalifa Sall
Seules les montagnes ne rencontrent pas. Après le choc des ambitions et la rébellion au Parti socialiste, c’est le dégel. Ousmane Tanor Dieng veut la paix des braves, en invitant leurs camarades exclus, notamment Khalifa Sall et compagnie à rejoindre le parti. L’édile de la Médina qui faisait partie des exclus du Parti socialiste est favorable aux retrouvailles à condition que Khalifa Sall redevienne le responsable du parti à Dakar. Bamba Fall rappelle avoir toujours revendiqué son appartenance au Parti socialiste. Pour ce faire, l’édile de la Médina confie à la Rfm que les coordinations soient revues pour reconduire les exclus à leur poste.
Khalifa Sall appréciera aujourd’hui
Restons avec le Parti socialiste qui souhaite retrouver ses fils bannis. Le conseiller politique de Khalifa Sall non moins ancien responsable du Parti socialiste se veut prudent quant à la suite que donnerait l’ancien maire de Dakar à ses retrouvailles souhaitées par le secrétaire général du Parti socialiste. D’ailleurs, Moussa Taye rendra visite aujourd’hui Khalifa Sall et sans doute la question sera à l’ordre du jour. Pour Moussa Taye, il revient exclusivement à Khalifa Sall d’en décider, c’est-àdire retrouver le Parti socialiste ou poursuivre le chemin de Taxawu Senegaal.
Les retardataires reportent le renouvellement
Le Ps est quand même l’un des rares partis qui renouvellent ses instances. Le Bureau politique a abordé la question le week-end dernier. Mais puisque les coordinations de l’intérieur du pays peinent à renouveler, le Bureau politique a reporté les débats. En fait le bureau politique qui s’est réuni samedi dernier a demandé à la Commission nationale de Contrôle et de Suivi de la Vente des cartes et l’ensemble des responsables du parti, à inscrire ces actions prioritaires, dans un délai de quatre mois, à compter du mois d’avril, jusqu’au mois de juillet 2019 inclus. Aussi, ils sont invités à tout mettre en œuvre pour la tenue du prochain congrès ordinaire. A cet effet, il est demandé aussi aux militants et responsables de poursuivre instamment les opérations de vente des cartes, de démarrer le renouvellement des instances de base, dans toutes les coordinations remplissant les critères définis par la circulaire et d’en faire de grands moments d’animation et de mobilisation.
Fête de l’indépendance impeccable
Saint-Louis veut une organisation impeccable de la célébration de la fête de l’Indépendance du Sénégal. L’adjoint en charge des affaires administratives du gouverneur de Saint-Louis a assuré que toutes les dispositions ont été prises pour «un défilé impeccable» le 4 avril. Lors d’une réunion préparatoire, Amadou Diop a relevé que les forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre pour donner «un cachet populaire» à cette fête nationale dont le thème est : «La citoyenneté et l’unité nationale : comme levier de l’émergence». Il annonce un défilé irréprochable des civils, des militaires et des paramilitaires à la Place Faidherbe de Saint-Louis. Comme à l’accoutumée, les talibés seront de la partie. Les acteurs sociaux et économiques, les mouvements de jeunesse et les élèves prendront part à ce défilé, a-t-il dit, soulignant que l’évènement sera précédé dans la nuit du 3 avril par la traditionnelle retraite au flambeau. Une consultation médicale gratuite sera organisée au profit des populations à la Place Abdoulaye Wade, conformément au concept « armée-nation », a annoncé l’adjoint au gouverneur qui a présidé la réunion en présence du commandant de la zone militaire N° 2 le colonel Mbaye Cissé.
Le «Wally» du Trarza
Restons avec la célébration de la fête de l’indépendance pour dire que c’est une occasion pour que le Sénégal au-delà de l’unité nationale qu’il prône, veut une unité sous régionale. Cela sera matérialisé lors de la fête de l’indépendance par l’invitation des gouverneurs et autorités militaires des pays frontaliers. A Saint-Louis, les autorités annoncent la présence du «Wally» (gouverneur) du Trarza (Mauritanie) aux festivités pour traduire «l’excellence des relations entre la Mauritanie et le Sénégal». Les organisateurs prévoient également des expositions sur le thème du 4 avril 2019 et les nombreuses facettes de l’Armée sénégalaise.
Saer Kébe en grève de la faim
L’élève Saër Kébé, emprisonné depuis 4 ans maintenant pour apologie au terrorisme, entame une grève de la faim à partir de demain lundi. C’est ce qu’a indiqué son grand frère, Fallou Kébé, ce dimanche, sur la RFM, annonçant que la famille du jeune garçon tiendra un point de presse, cet après-midi à Pikine Guinaw Rail.
Commandant Malick Tall
Le commandant Malick Tall est pessimiste quant à la l’avenir de la nouvelle compagnie Air Sénégal. L’ancien pilote d’Air Afrique et ex-Directeur des opérations d'Air Sénégal international(Asi) alerte les autorités parce que, dit-il, Air Sénégal fonce droit dans le mur. Il a indexé la gestion de la compagnie et les mauvais choix sur l’achat des avions aux coûts mirobolants. Invité de l’émission dominicale de Iradio, l’ancien pilote qui a travaillé sur l’étude de faisabilité de ladite compagnie avec des cabinets internationaux, regrette que leurs études soient rangées dans les tiroirs. M. Tall a fait des révélations qui présagent d’un avenir sombre pour Air Sénégal. A l’en croire, les études prévoyaient l'achat de 2 avions Atr 72, 2 A319 et un Airbus 330 Co conformément au capital de 40 milliards de Air Sénégal. Contrairement aux recommandations de leurs études, Air Sénégal s’est doté d’un A330 Néo à la place de l'Airbus 330Co200 plus économique. L’objectif visé alors, dit-il, c’était d’en faire une compagnie prestigieuse.
Commandant Malick Tall (bis)
Ne quittons pas le commandant Malick Tall qui accable les managers de Air Sénégal. Selon lui, ces derniers sont allés chercher des avions qui ont une quinzaine d’années d’âge dans des conditions nébuleuses. Il se désole que le Sénégal ait dégagé 82 milliards de francs CFA pour la location du nouvel appareil A330 Néo, en faisant une avance de 22 milliards. Ensuite, le Sénégal a décaissé 60 milliards le 8 mars dernier. Pour le même appareil s’indigne l’ancien pilote, Rwandair a acquis deux avions A330 Néo, louées à une compagnie américaine en déboursant juste 1,5 milliards de francs Cfa, là où le Sénégal a décaissé 82 milliards. Aussi, pour l’ancien pilote la gestion est loin d’être orthodoxe. Tout cela concourt, à ses yeux, à la faillite de la compagnie.
Femmes de Benno Bok Yaakaar
La Coordination Nationale des Femmes de la mouvance présidentielle par la voix de Ndeye Mariéme Badiane salue la mobilisation de la gente féminine pendant la campagne pour porter leur candidat Macky Sall à la tête de l’Etat pour un second mandat. Et en premier chef, la première dame Mariéme Faye Sall à qui elles décernent une mention spéciale. D’après elles, Mariéme Faye Sall a été inlassablement à leurs côtés et a joué un rôle considérable pour la brillante victoire du président Sall.
…..taclent Idrissa Seck
Les femmes de Benno Bok Yaakaar s’en ont pris au candidat qui est arrivé deuxième lors de la présidentielle. Elles s’indignent de la sortie du candidat malheureux de la coalition Idy2019 et invitent ce dernier à la retenue et au respect du choix des Sénégalais. Pour les dames de la mouvance présidentielle, Idrissa Seck ne dispose « ni de capacités, ni de réalisations concrètes et palpables, malgré son passage éphémère à la primature, ni de leadership avéré pour faire sortir le peuple sénégalais dans la rue». Elles invitent Idrissa Seck à savoir raison garder et à accepter humblement le choix du peuple souverain.
Anniversaire de Marième Faye Sall
La première dame, Marième Faye Sall qui séjourne au Maroc depuis quelques temps avec son époux, le président Macky Sall, a fêté son anniversaire hier. Sans doute, il y avait du faste, puisqu’il s’agit de la première dame et le royaume chérifien est réputé être hospitalier.
Imam Ndao tacle Macky Sall
On le croyait ramolli après son séjour carcéral. Que non Imam Alioune Ndao est d’attaque. Réagissant à l’attentat contre les deux mosquées, en Nouvelles Zélande, le mollah de Kaolack s’est montré critique contre le chef de l’Etat qui s’était rendu en France pour dénoncer l’attentat contre Charlie Hebdo. « En sa qualité de président d’une pays composé de 95% de musulmans, il aurait pu joindre sa voix et dénoncer cette tuerie contre des innocents. Il s’est rendu à Paris pour soutenir Charlie, alors qu’ils avaient caricaturé le prophète, ici, on tue des musulmans innocents, il s’emmure dans un silence », dit-il.
«MACKY N’EST PAS QUELQU’UN QUI SUBIT DES PRESSIONS»
Au moment où des noms circulent pour la formation du nouveau gouvernement, Madiambal Diagne invité Rfm Matin estime qu’il y aura des visages neufs et des technocrates
Au moment où des noms circulent pour la formation du nouveau gouvernement, Madiambal Diagne invité Rfm Matin estime qu’il y aura des visages neufs et des technocrates. « L’arrivée de technocrates ne va en rien perturber les relations de Macky Sall avec les politiques », explique le patron du Groupe Avenir Communication.
« Le Président n’est pas quelqu’un qui subit des pressions sinon le rapport de force peut être préjudiciable à son interlocuteur. »dit-il. « Macky Sall ne peut pas être candidat. Les gens créent des débats artificiels. Macky Sall a dit partout qu’il ne fera pas un troisième mandat.C’est le Président qui a verrouillé cette affaire de mandat, personne ne peut faire 3 mandats »
SI L’ALGERIE IMPLOSE, LE SAHEL SE DISLOQUERA ET LE SENEGAL SERA ...
Pays sahélien sans siège au G5 Sahel, le Sénégal suit et surveille forcément la complexe conjoncture politique en Algérie, évalue ses inévitables répercussions dans son voisinage immédiat : le Mali et la Mauritanie
Fondateur de la mythique revue Hérodote, le Professeur émérite, Yves Lacoste, recommande, chaque matin, de regarder la mappemonde. Geste éminemment instructif ! En effet, un regard appuyé et insistant sur la partie maghrébine de la carte de l’Afrique génère un « Gros Plan » sur l’Algérie. Immense, peuplé et riche pays qui borde la Méditerranée au Nord, délimite la Tunisie à l’Est, fixe le Maroc à l’Ouest, l’Algérie étend singulièrement sa vaste superficie (2 380 000 km2) jusqu’aux confins de la Mauritanie (Tindouf), aux limites extrêmes du Nord-Mali (Tamanrasset) et aux bornes frontalières nigéro-libyennes de Djanet et d’In Amenas. Un Etat si central et un socle territorial si névralgique peuvent-ils être en déséquilibre sans déstabiliser alentour ?
Le vide – en vue – au sommet de l’Etat algérien est vertigineux, au plan intérieur, et dangereux hors des frontières. Quant à la redoutée implosion (scénario de type syrien) elle donne des frayeurs vives et des sueurs froides aux diplomates, aux observateurs et aux spécialistes. Bref, à tous ceux qui ont un « appétit pour l’avenir » : j’ai nommé la prospective. A cet égard, la réflexion est d’office happée par le Sahel qui compte, au moins, trois Etats fragiles ou en dérive. Même le G5 Sahel, en entier, ne supportera pas sans ébranlement ni craquement, les ondes de choc d’une secousse institutionnelle à grande magnitude de l’Algérie. Pour des raisons multiples, car Alger est – par la géographie, la diplomatie et les services secrets – au cœur des enjeux saharo-sahéliens.
Le flanc sud de l’Algérie correspond aux régions septentrionales du Mali que sont Kidal, Gao, Tombouctou et Taoudenni. Une proximité voire une imbrication qui n’est pas étrangère au repli des islamistes des GIA algériens dans les sanctuaires montagneux et limitrophes du Mali, où ils ont fait la jonction et, parfois, la collusion avec les irrédentistes Touaregs dont certains ont longtemps servi dans des Légions auxiliaires ou supplétives de l’armée libyenne du Colonel Kadhafi. Ce concentré de djihadistes, de rebelles, de condottiere et de trafiquants est évidemment surveillé, complètement infiltré, souvent manipulé et sporadiquement décimé par le DRS algérien, successivement commandé par le Généraux Mediène Toufik et Bachir Tartag. Diplomatiquement, c’est Alger qui a assuré la médiation, abrité les négociations et parrainé l’Accord éponyme du 15 mai 2015, pour la Paix et la Réconciliation. La présidence du Comité de suivi du dit Accord est d’ailleurs confiée à l’ambassadeur d’Algérie à Bamako, son Excellence Ahmed Boutache. Déduction logique et conséquence automatique : le Mali déjà éprouvé sera sûrement disloqué par l’implosion de son puissant voisin (le pays de Bouteflika) lourdement associé à son futur voire tributaire de son destin. Au moment où ces lignes sont écrites, la Ministre des Affaires Etrangères, Mme Kamissa Camara, séjourne – malgré la crise – à Alger, à l’invitation du Vice-Premier ministre et nouveau Ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra. N’est-ce pas révélateur de l’étroitesse des rapports bilatéraux et géostratégiques ?
A côté du maillon malien sérieusement fêlé, survit cahin-caha le maillon faible burkinabé. Un Burkina Faso affaibli et fatigué par les rodéos des djihadistes et les irruptions d’agresseurs inclassables (déserteurs du défunt RSP ou bandits invétérés ?) qui répandent l’insécurité. D’où une course-poursuite infernale et meurtrière avec les unités motorisées de l’armée burkinabé. Accrochages sans fin qui provoquent la fermeture des écoles et réduisent la présence de l’Etat comme une peau de chagrin, dans toute la zone semi-désertique du Burkina Faso. Une montée des périls qui déboussole un régime orphelin de son stratège Salif Diallo, décédé le 19 août 2017. L’autre tombeur emblématique de Blaise Compaoré, le Ministre d’Etat Simon Compaoré, est rongé par la maladie. Quant au Président Roch Marc Christian Kaboré (un bon banquier formé à Dijon), il n’est ni mentalement taillé dans le roc ni politiquement préparé à faire face à l’orage. La mobilité à la tête de l’Etat-major des Armées, les changements répétés des titulaires de la Défense nationale au sein du gouvernement et les performances mitigées des services de renseignement laissent les observateurs pantois sur les lendemains du Burkina, dans un prévisible scénario de regain de violences et de terreurs, à l’échelle du Sahel, induites par les contrecoups d’une éventuelle aggravation de la crise en Algérie. Plus loin, c’est l’écran territorial burkinabé qui sécurise peu ou prou la Côte d’Ivoire, notamment sur l’axe Bobo-Dioulasso-Korhogo Si le Burkina s’écroule, la Côte d’Ivoire, située en bordure du Sahel, vacillera.
Le Niger ne sera évidemment pas à la fête, au cas où tout bascule à Alger. Sa longue frontière avec l’Algérie est longée par la fameuse passe de Salvador que l’opération BARKHANE contrôle difficilement à partir de la base avancée de Madama, implantée dans le désert du Ténéré. Salvador (couloir marqué au crayon rouge sur les cartes militaires) est emprunté par les terroristes qui convoient des armes et des hommes vers le Nord-Mali. Certes, le Niger est intact. Il n’est pas cassé comme le Mali amputé de facto de Kidal, au nord, et déchiqueté, au centre, par le brasier intercommunautaire dogons-bambaras-peuls qui calcine la belle région de Mopti, jadis appelée la Venise du Mali. Mais Niamey, ses élites et son gouvernement sont alarmés silencieusement, profondément par les effectifs en augmentation constante d’armées étrangères (française, suédoise, allemande, américaine etc.) sur le sol national. Au train où vont les choses, les soldats non nigériens seront bientôt plus nombreux que tous les jeunes Nigériens sous les drapeaux. C’est la souveraineté du pays qui s’effiloche ou s’étiole à vue d’œil. C’est dire combien le spectre d’un chaos algérien hante le sommeil du Président Issoufou et les nuits de son dauphin, Mohamed Bazoum.
Pays sahélien sans siège au G5 Sahel, le Sénégal suit et surveille forcément la complexe conjoncture politique en Algérie, évalue ses inévitables répercussions dans son voisinage immédiat : le Mali et la Mauritanie. Deux Etats membres de l’OMVS – l’un est aussi un partenaire dans l’exploitation du pétrole – qui jouent stratégiquement des rôles de glacis momentanément protecteurs pour le territoire sénégalais. La Mauritanie est militairement robuste, tandis que le Mali demeure branlant. Le temps post-électoral doit donc vite basculer vers l’heure de l’analyse prospective. Car la « syrianisation » de l’Algérie post-Bouteflika correspondra à l’âge d’or ou à l’apogée du terrorisme dans le Sahel. Et, en cas de défaillance ou de destruction du verrou mauritanien, l’armée sénégalaise sera au contact direct des djihadistes.
PS : Les terroristes et autres djihadistes n’attendent pas le naufrage du système en Algérie, pour se déchainer et, surtout, balayer les camps et autres cantonnements de l’armée malienne dans le Delta central du fleuve Niger et sur l’ensemble du Macina. L’attaque foudroyante, ce dimanche 17 mars, de la garnison de Dioura – assaut ponctué par la débandade des défenseurs de la caserne – ruisselle de leçons. 200 soldats maliens dotés de canons et de Toyota ont décampé et abandonné tout le matériel à 40 assaillants. Vous avez bien lu : 40 hommes armés. Il a fallu la colère du Président IBK, pour qu’une colonne mixte de militaires, de gendarmes et d’éléments de la Garde réoccupât le camp vers 16 heures. Avec l’appui des avions d’attaque Tucano, livrés récemment par le Brésil à l’armée de l’Air. Preuve que l’armée (actuelle) du Mali est commandée par des Généraux d’opérette, plus à l’aise dans les célébrations d’anniversaires fastueux et coûteux que dans les manœuvres opérationnelles sur les champs de batailles. Derrière le rempart mauritanien, les Diambars bénéficient encore d’un répit. Pour combien de temps ?