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16 août 2025
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SCÈNES DE CHAOS SUR LES CHAMPS-ÉLYSÉES
Des casseurs ont pillé samedi des boutiques sur les Champs-Elysées lors de l'acte 18 de la mobilisation des "gilets jaunes", marqué par un regain de violence
Sur la célèbre avenue de la capitale où ont convergé des milliers de "gilets jaunes", plusieurs barricades étaient en feu autour de midi. Tandis que des groupes, scandant des slogans anticapitalistes et anti-policiers, s'attaquaient aux magasins (Hugo Boss, Lacoste, Nespresso...) et aux restaurants.
Panneaux de protection en bois arrachés, vitrines cassées: la célèbre brasserie Le Fouquet's, qui est inscrite à l'inventaire des monuments historiques et fréquentée par de nombreuses personnalités, a également été vandalisée par des manifestants.
Sur la place de l'Etoile, des manifestants, pour beaucoup vêtus de noir, capuche sur la tête, masque de protection, ont lancé des pavés sur les forces de l'ordre qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogènes.
Ces scènes de pillage et d'affrontements, qui rappellent celles des journées de mobilisation du 24 novembre et début décembre, n'avaient plus eu lieu depuis plusieurs week-end dans la capitale.
Les images du quartier très touristique des Champs-Elysées vandalisé par des émeutiers, et celles de l'attaque de l'Arc de Triomphe avaient fait le tour du monde.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé l'action de "professionnels de la casse et du désordre" et demandé au préfet de police d'y répondre "avec la plus grande fermeté".
UNE AUTORITÉ PARTISANE NE PEUT PAS DIRIGER UN TEL DIALOGUE
Appel au dialogue, 3eme mandat, transhumance, Pse, privé national - Mamadou Ndoye met à nu Macky Sall
Mamadou Ndoye est convaincu que, comme avec l’histoire du mandat de 5 ans, le moment venu, Macky Sall va saisir «sa Cour constitutionnelle», pour tenter un 3ème mandat. Mais, l’ancien patron de la Ld note que s’il le fait, il sortira par la «mauvaise porte». Le consultant à la Banque mondiale ne cache pas, non plus, son scepticisme, à propos de l’appel au dialogue du chef de l’Etat qui, dit-il, lors des dialogues précédents, n’a jamais su se hisser à la hauteur d’un «homme d’Etat», comme l’avait fait Diouf, avec le code consensuel de 1992. De même, il souligne que Diouf et Wade, invités par Macky Sall, peuvent peut-être jouer le rôle de facilitateurs, mais, ne peuvent diriger ce dialogue. Sur la transhumance qui atteint son pic à la veille de la présidentielle, Mamadou Ndoye explique comment les «questions alimentaires» ont été déterminantes. Parlant du Pse, il déplore non seulement qu’on se contente de faire des réalisations, sans s’occuper de l’efficacité et de l’impact des investissements, mais aussi la mise à l’écart du privé national au profit des étrangers. La question de la dissolution de l’Assemblée nationale, du chef de l’opposition…, ont été aussi passés au crible par Ndoye, qui indexe la responsabilité de Macky Sall et son régime.
Le Président Sall, qui vient d’être réélu, a lancé un appel au dialogue. Croyez-vous à la sincérité de cet appel ?
J’analyse très peu les intentions des hommes politiques, parce que ces intentions, en réalité, elles peuvent être bonnes, elles peuvent être mauvaises. Mais le problème, c’est qu’elles se traduisent en actes. Et si on se réfère aux actes, on est obligé de faire l’historique des précédents appels. Macky Sall a déjà fait plusieurs appels au dialogue. Et en 2015, je crois, il y a eu un appel. Et tout le monde a répondu, ou presque tout le monde.
Ce dialogue, qui portait beaucoup d’espoirs, a en réalité très mal fini. Parce que les divergences entre l’opposition et la majorité, Macky Sall les a tranchées en faveur de la majorité. Et donc, il s’est montré en mauvais arbitre du dialogue. Parce que lorsqu’un président de la République pose une question de dialogue, c’est qu’il décide de se mettre au-dessus des intérêts partisans, pour voir, dans l’intérêt du pays, comment les différentes composantes peuvent se concerter, pour trouver des solutions qui permettent de faire des pas en avant.
Mais, dans les précédents appels, on n’a pas vu Macky Sall prendre cette posture de président de la République. A l’époque, Diouf l’a fait. Il a appelé à un débat. Les positions pouvaient être divergentes, mais on est arrivé à un minimum consensuel. Et sur ce minimum consensuel, il a dit : je n’y toucherai pas une virgule. Macky Sall, jusqu’ici, n’a pas montré cette hauteur d’homme d’Etat.
Ensuite, on parle beaucoup, dans l’historique, du refus de l’opposition de participer au dialogue. Au premier appel, l’opposition a bien participé. Mais, ça a débouché sur les résultats qui n’étaient pas acceptables. Pour le second dialogue auquel il a appelé, avec monsieur Seydou Bâ comme personnalité indépendante, pour diriger le dialogue, il est vrai qu’il y a eu une opposition qui a refusé, mais il ne faut pas oublier qu’il y a eu une opposition qui a participé. Et cette opposition qui a participé, en est sortie totalement découragée, par rapport aux résultats obtenus.
Parce qu’une fois de plus, Macky Sall a tranché en faveur de ses intérêts partisans, et pas en faveur des intérêts du pays. Et aujourd’hui, c’est pratiquement toute l’opposition qui est au moins sceptique, sur l’intérêt d’un tel dialogue, compte tenu de ce que Macky Sall a montré dans le passé. Compte tenu des actes du passé, ce nouvel appel au dialogue ne suscite pas beaucoup d’espoirs.
Aujourd’hui, s’il doit y avoir dialogue, à votre avis, sur quelles questions devrait-on dialoguer ?
Nous avons un premier problème dont l’urgence est montrée par les dernières élections. Et ce problème, si nous n’arrivons pas à le résoudre, il est clair que toute élection sera au moins susceptible de soupçon. Parce que tant que c’est un compétiteur qui fixe les règles de la compétition, qui dit qui doit participer et qui ne doit pas participer, qui dit qui organise et comment on organise et qui, en fait, proclame les résultats, en réalité, le processus électoral restera complètement miné.
Et ce verrouillage des élections par un compétiteur fait que personne ne peut faire confiance au processus électoral. Et ça c’est un problème fondamental au Sénégal. D’autre pays l’ont rencontré, mais ils ont trouvé une solution. Ils ont trouvé une autorité réellement indépendante, chargée d’organiser les élections, dans notre contexte africain. Ici, dans nos contextes africains, tant qu’on n’aura pas d’autorité indépendante de l’exécutif, nous ne pourrons pas avancer en matière d’élection.
Et indépendance ne signifie pas qu’on lui donne le nom d’indépendant. Il faut que ça soit non seulement une indépendance légale, mais aussi une indépendance financière. Qu’elle ait son propre budget qui est voté et qui règle ses propres problèmes.
Une deuxième urgence, sur laquelle nous avons déjà beaucoup travaillé, mais dont Macky a jeté les résultats de ce travail, c’est la gouvernance de ce pays. On ne peut pas continuer avec des pouvoirs où on peut venir, prendre une partie du produit national brut; c’est-à-dire la richesse produite par les Sénégalais, pour en faire ce que l’on veut.
Or, c’est ce qui se passe dans notre pays. Le président de la République peut prendre 30 à 40% du Pib du Sénégal, c’est-à-dire le budget national, plus d’autres ressources, tirées de ce qui ne sont pas dans le budget, pour aller faire ce qu’il veut. Le Ter, on nous parle de transport public. Mais regardez l’itinéraire du Ter, et les problèmes de transport à Dakar. Comment le Ter peut répondre aux problèmes de transport à Dakar, et même par rapport à Pikine, Guédiawaye et tout ça?
Tout le monde connait les itinéraires. Est-ce que le Ter prend ces itinéraires, pour pouvoir répondre aux problèmes de transport à Dakar? Cela veut dire que c’est quelque chose qui n’a rien à voir avec nos besoins. C’est le président de la République, seul, à partir d’intérêts qui lui sont propres, qui est allé prendre l’argent du pays pour le mettre dans le Ter. Et on peut multiplier les cas. Même ce qu’il fait dans les cités religieuses.
On dit que Monsieur Macky Sall est généreux, il n’a qu’à être généreux avec son propre argent. Parce que ce qu’il met là-bas, c’est l’argent des Sénégalais. Le problème des cités religieuses, si on veut régler ça sérieusement et équitablement, il faut avoir, officiellement et en toute transparence, des subventions aux différentes confréries religieuses, qui sont votées chaque année. Et tout cela est réglé directement, pour ne pas compter sur la générosité du président de la République, parce que ce n’est pas son argent.
C’est l’argent public. Donc ces questions de gouvernance, nous devons les régler. Si on ne les règle pas, il ne peut pas y avoir de développement. Il ne peut pas y avoir aussi d’accès démocratique aux services publics. Les conclusions des Assises nationales pouvaient aider à régler ce problème, mais, puisque Macky n’a pas voulu en tenir compte, évidemment, on n’a pas pu avancer dans ce domaine.
Voilà au moins deux grandes questions sur lesquelles on devrait pouvoir se mettre d’accord. Premièrement, pour gérer le pays, on a besoin d’une compétition libre et transparente et la condition principale à cela, est qu’un des compétiteurs ne soit pas l’organisateur de tout.
Parce que moi je ne peux pas être un lutteur, entrer dans l’arène, et c’est moi qui fixe les règles de la lutte, c’est moi qui choisis l’arbitre et les organisateurs. Ce n’est pas possible. C’est totalement irrationnel. Deuxièmement, l’argent public, l’argent de tous les Sénégalais, cet argent-là, quand on l’utilise, on doit l’utiliser pour le bien public et non pour le bien privé.
Dans son appel, Macky Sall a convié Diouf et Wade à apporter leur contribution. Comment, à votre avis, ces deux anciens présidents peuvent contribuer au dialogue ?
Je ne sais pas comment ils peuvent contribuer au dialogue. Peut-être ils peuvent être des facilitateurs. Et compte tenu de l’influence qu’ils ont dans certains secteurs, comment pouvoir amener ces secteurs, non seulement à participer au dialogue, mais aussi à avoir des positions d’ouverture pour pouvoir arriver à des compromis autour de ce dialogue.
Peut-être qu’ils peuvent jouer ce rôle-là ; je ne sais pas. Je ne sais pas s’ils peuvent le jouer ou pas. Mais, dans tous les cas, ils ne peuvent pas diriger ce dialogue. Parce que pour diriger un dialogue de ce genre, il faut être une autorité complètement consensuelle.
Une autorité partisane ne peut pas diriger un tel dialogue. Il faut trouver, comme on l’a fait dans le passé, avec Kéba Mbaye, une personnalité autour de laquelle toutes les parties prenantes s’accordent. Même sur ce domaine, on voit la pratique de Macky, qui est de se lever un beau jour et de désigner quelqu’un, au lieu de laisser les parties prenantes consulter, pour avoir confiance en quelqu’un.
Macky Sall vient d’être réélu, mais déjà, on soulève la question d’un 3èmemandat. Comment appréciez-vous cette situation ?
L’histoire du 3èmemandat, pour moi, c’est comme l’histoire des 5 ans. C’est exactement la même histoire. Sauf que de ce point de vue-ci, c’est une question strictement légale qui est posée. Macky Sall, quand le débat a été posé, s’est offusqué, pour dire que cette question n’est pas à l’ordre du jour, parce que la Constitution est très claire : on ne peut pas avoir plus de deux mandats successifs.
D’autres aussi se sont offusqués. Un juriste, de renommé, Nzouankeu pour ne pas le nommer, a dit qu’on a un moyen de régler la question tout de suite. C’est d’ajouter une disposition transitoire dans la Constitution pour dire clairement que le mandat là, en cours, est bien le premier. Si on le fait, c’est très clair, celui-là est le deuxième. Parce que le débat, il va se situer là. Est-ce que le mandat qui vient de s’achever est bien le premier ou pas ? Et il va y avoir beaucoup de débat là-dessus. Macky Sall a dit que ce n’est pas possible, c’est réglé.
Mais moi je dis ceci : Il fera exactement la même chose qu’il a fait avec les 5 ans. C’est-à-dire, au moment où il va falloir décider, si il a toujours sa Cour constitutionnelle, il va demander à sa Cour constitutionnelle, qui lui dira : ‘’ça c’est le premier mandat et le deuxième n’est pas celui-là’’.
Moi je suis convaincu de ça. Cela veut dire, qu’il faut se préparer. Parce qu’il y a des questions, quand on exagère avec, ce ne sont plus les institutions juridiques dépendantes-là qui vont régler le problème. Quand Wade s’est aventuré à ça, il a vu ce qui lui est arrivé. Des régimes qui sont plus assis que ceux de Macky Sall, comme le régime des Fln en Algérie, a vu ce qui lui est arrivé. Et je suis sûr que lorsqu’il tentera ce 3èmemandat, et il va essayer, il aura le même sort. C’est-à-dire la mauvaise porte de sortie.
Aujourd’hui, quelle doit être la posture de l’opposition par rapport à ce combat contre un éventuel 3èmemandat ?
Vous savez, il y a des questions, ce n’est pas l’opposition qui les règle. C’est le peuple qui les règle. D’ailleurs, si vous regardez bien, à chaque fois que ça arrive, plus l’opposition est faible, plus le peuple règle le problème. C’est arrivée au Burkina Faso où l’opposition était faible. En Algérie, l’opposition est faible. En Tunisie, l’opposition était faible...
A chaque fois, c’est le peuple qui vient régler le problème. Et lui, il pense toujours à l’opposition, à ce qu’il fait actuellement. Quand on parle de manifestation, il fait des arrestations préventives. Avant que les gens ne sortent des maisons, on les arrête. Or quand le peuple se soulève, tout ça devient dérisoire…
Mais le reproche fait aujourd’hui au peuple sénégalais, c’est qu’il ne se mobilise pas assez pour les questions de lutte démocratiques…
Oui, mais le peuple, quand il est à la limite, il se soulève. Et il surprend généralement tout le monde. Blaise (Compaoré) était au sommet de son pouvoir. Il n’aurait jamais imaginé cette réaction du peuple burkinabé. Le Fln n’aurait jamais imaginé cette réaction du peuple algérien, parce que depuis l’indépendance, pratiquement, sauf la guerre civile, avec le mouvement islamiste, personne ne pouvait imaginer ça.
La Tunisie, la même chose. Après l’ère Bourguiba, le peuple était un peuple pacifique, comme le peuple sénégalais. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. Le peuple a eu à montrer, le 23 juin, que quand il faut se lever, il va se lever. Maintenant, quelquefois, l’opposition peut être pressée et vouloir qu’il se lève, alors qu’il n’est pas prêt pour se lever.
On agite le débat sur la dissolution de l’Assemblée nationale, que d’aucuns considèrent comme une solution à certaines questions. Est-ce pertinent à votre avis ?
Mais solution pour régler quel problème ?
Pour harmoniser le calendrier électoral, par exemple…
Si c’est pour harmoniser le calendrier électoral, mais qui a perturbé le calendrier électoral ? Si Macky Sall avait respecté ses 5 ans, le calendrier ne serait pas perturbé. C’est parce qu’il n’a pas respecté les 5 ans, que le calendrier a été perturbé. S’il veut harmoniser, il va falloir qu’il dialogue avec les parties prenantes. Mais à mon avis, c’est lui-même qui a créé ce problème.
A la veille de la présidentielle, on a vu la transhumance s’accélérer. Beaucoup ont rejoint Macky Sall. Comment analysez-vous ce comportement de nos hommes politiques ?
Vous savez, ce n’est pas toujours facile pour beaucoup d’hommes politiques, de rester toujours dans l’opposition. Parce que d’abord, il y a certains hommes politiques qui sont habitués à avoir une clientèle électorale, pas des militants, mais une clientèle électorale. Or, une clientèle électorale coûte cher. Il y a aussi des hommes politiques qui s’engagent très souvent, compte tenu des positions qu’ils avaient à l’époque, dans des dépenses qui ne sont plus conformes à leur revenus.
Et lorsqu’on fait cela, on se retrouve très vite dans l’impasse. Et le plus court chemin pour sortie de cette impasse, c’est la transhumance. Je ne crois pas à un homme politique qui me dit aujourd’hui : Macky a un pouvoir exécrable. Et qui dès demain, me dit : c’est le meilleur des pouvoirs. Entre les deux positions, ce qui se passe toujours, quand on le voit, c’est la question alimentaire.
Mais la transhumance me renvoie à un problème plus fondamental. C’est que dans nos pays, quand on prend le pouvoir politique, on prend tout. On a presque les destins de tout le monde entre les mains. Et on ne laisse à l’opposition aucune parcelle de pouvoir. Ce que je veux dire par là, c’est que même du point de vue de la loi et de l’organisation du pays, il y a des parcelles qui doivent revenir à l’opposition. L’opposition non seulement a des députés, mais peut avoir des collectivités locales, des mairies, des conseils départementaux…
Mais à chaque fois que l’opposition gagne ces parcelles de pouvoir, le pouvoir central fait tout pour lui enlever l’ensemble de ça. Et l’opposition se retrouve avec rien. Et c’est tellement idiot du point de vue de la régulation d’un pays, et de la régulation des forces d’un pays. Parce que des gens qui n’ont plus rien, qu’est-ce qui leur reste ?
La révolte ! Il ne leur reste plus que la révolte. Ils peuvent se contenter de l’ordre établi, mais quand l’ordre établi leur accorde un minimum. Et ça aussi, ça fait partie des problèmes qui conduisent à la transhumance. Quand on est dans l’opposition, on n’a pratiquement rien. Il y a des gens qui sont capables de tenir, mais il y a d’autres qui ne sont pas capables de tenir.
Mais, dans tous les cas, ça n’apporte absolument rien au pouvoir, quoi qu’il en pense. Quand vous observez ce qui se passe, tous les transhumants, en réalité, sont partis seuls ou vont rester seuls. Les gens qui ont cru en eux, qui les ont soutenus, à partir d’idées, et un beau jour, ils jettent toutes ses idées-là qu’ils avaient essayé de diffuser pour convaincre des gens, ils les jettent pour aller prôner le contraire, généralement, ils ne sont pas massivement suivis. Si vous regardez, avec toutes les transhumances qui ont eu lieu, l’opposition n’aurait même pas eu 25% des voix, normalement.
Le statut du chef de l’opposition est également agité. Et certains y voient même une manière de diviser l’opposition. Qu’est-ce que cela vous inspire comme réflexion ?
D’abord, il n’y a pas de raison de se diviser. Ce qu’il faut, c’est que quand on dit chef de l’opposition, qu’on dise quel est le critère. Est-ce que le critère, c’est d’abord la position au niveau de l’élection présidentielle ? Est-ce que le critère, c’est la position au niveau des élections législatives ? De toute façon, il faut définir un critère pour déterminer le chef de l’opposition.
A moins qu’ils ne décident arbitrairement que voilà le chef de l’opposition. Et ce serait totalement inacceptable. De mon point de vue, la question du chef de l’opposition, qui est inscrite dans la Constitution, ils ne veulent pas la rendre opérationnelle. Parce que vouloir la rendre opérationnelle, c’est prendre le décret d’application, qui fixe les règles pour choisir le chef de l’opposition.
Et que ces règles-là restent, quel que soit la situation. Qu’elles ne soient pas des règles qui sont adaptables aux circonstances. Si c’est le second à l’élection présidentielle, qu’on le sache.
Si c’est le parti de l’opposition majoritaire à l’assemblée nationale, qu’on le dise clairement. Même si souvent les gens arrivent avec des coalitions, aussi bien à la présidentielle qu’aux législatives, il y a toujours un leader de la coalition. Et il faut que ce leader soit celui que tout le monde accepte comme chef de l’opposition.
Vous parliez de gouvernance, Il y a le Pse 2 qui va être mis en œuvre, avec le club de Paris, où on a récolté des promesses de milliers de milliards….
Justement, je crois d’ailleurs que c’est là un des grands problèmes. Quand un pouvoir lève les bras, parce qu’il a une capacité d’endettement, alors qu’il n’en a même pas. Toutes les institutions internationales ont alerté déjà sur la dette du pays. A chaque passage ici d’un représentant de la Banque mondiale ou du Fmi, on a parlé de cet endettement. Et très souvent, on a critiqué, même si c’est sur des termes diplomatiques, les raisons de cet endettement.
C’est-à-dire, l’investissement sur des choses qui n’ont aucun intérêt pour le développement du pays, y compris d’ailleurs les infrastructures dont il (Macky Sall) se prévaut en disant, qu’on a fait avec le Pudc ceci ou cela. Les économistes sérieux essayent de voir, à chaque fois que tu fais une infrastructure, quel est l’utilité comme support de développement économique.
Et quand on évalue par rapport à ça, on voit bien qu’il y a un problème d’efficacité des investissements au Sénégal. On ne s’occupe pas d’efficacité. On ne s’occupe pas de résultats. On s’occupe seulement de dire : j’ai réalisé. Mais, ce que tu as réalisé, ça sert à quoi ? Tu ne le dis pas. Et ça, c’est aussi l’un des grands problèmes que nous avons dans ce pays. Tout pouvoir chante ses réalisations.
Mais quel résultat ça a donné par rapport au développement économique, par rapport à la réduction de la pauvreté, par rapport à l’emploi des jeunes, par rapport à la réduction du chômage ? Quel effet ça a sur ces questions vitales ?
Et si l’on interroge tous les indicateurs à ce niveau, nous avons deux grands problèmes sur lesquels tous ces investissements n’ont pas eu un impact. C’est le taux de pauvreté élevé au Sénégal. Ça ne bouge pas. C’est aussi, le nombre de chômeurs. Mais plus que les chômeurs, parce qu’on oublie souvent que le taux de chômage n’a pas une grande signification, c’est le taux de sous-emploi.
C’est-à-dire que tous ces jeunes-là qui vendent des cigarettes, du café…dans la rue, on ne les considère pas comme des chômeurs. C’est pourquoi, dans notre pays, ces nouveaux emplois dont on parle, les 90% sont créés par l’économie informelle, et pas par le secteur formel, ni administratif, ni privé. Donc, de ce point de vue, nous ne bougeons pas. Et, aujourd’hui, on devrait mesurer l’impact des réalisations du pouvoir au regard de ces indicateurs.
On parle aussi beaucoup de taux de croissance…
C’est exactement la même chose. C’est une croissance extravertie. C’est-à-dire que les bénéfices vont à l’extérieur.
Le privé national se plaint, car écarté des grand marchés publics au profit de multinationales étrangères…
Le régime de Macky Sall a cette particularité. Et de ce point de vue, je dis bien de ce point de vue-là, c’est-à-dire la préférence nationale, le régime d’Abdoulaye Wade était meilleur. Ce qu’on observe avec Macky Sall, c’est le manque de confiance envers les nationaux. Le plus grand exemple, c’est le Pse. Le Pse aurait pu être l’œuvre des principaux acteurs nationaux. On aurait dû rassembler les syndicats de travailleurs, les entrepreneurs sénégalais, les acteurs de l’administration sénégalaise, voire même l’opposition. Je dis, voire même l’opposition, parce que l’échéance dépasse les mandats de Macky Sall.
Donc, quand on se situe du point de vue de l’alternance démocratique, pour que cet œuvre puisse continuer dans le temps, il fallait même associer l’opposition. Il ne l’a pas fait. Il s’est contenté d’appeler un cabinet étranger qui a concocter ce Pse, qui ressemble d’ailleurs à d’autres programmes d’émergence de pays de la sous-région, parce que c’est les mêmes qui servent à tout le monde.
Deuxièmement, l’aéroport, pourquoi c’est pas des nationaux qui gèrent ça ? Air Sénégal, pourquoi c’est pas des nationaux qui gèrent ça ? Donc sur plusieurs points, il montre une préférence étrangère. Et il le dit d’ailleurs clairement aux entrepreneurs sénégalais, quand ils leur parle de compétitivité. Comment on peut parler à ces entrepreneurs nationaux de compétitivité par rapport à l’étranger ?
En leur disant clairement que l’étranger est plus compétent que vous, c’est pourquoi j’ai choisi l’étranger à votre détriment. Or, la politique d’un gouvernement, même si son privé national est faible, c’est de travailler au renforcement de ce privé national. C’est ça sa mission, mais pas de l’affaiblir plus. Au vu de tout ça et des contrats qui profitent aux entreprises étrangères, dans tous les domaines, Macky Sall ne travaille pas pour le pays.
L'OPPOSITION SE CHERCHE UNE STRATÉGIE
Trois semaines après la présidentielle, alors que Macky invite à un « dialogue national sans exclusive », l’opposition observe le silence et mûrit sa stratégie en vue des prochaines échéances électorales
Jeune Afrique |
Manon Laplace |
Publication 16/03/2019
Idrissa Seck et Ousmane Sonko, arrivés respectivement deuxième et troisième de l’élection, ont fait de brèves déclarations afin de remercier leurs sympathisants, réitérant leur refus de reconnaître la transparence et la neutralité du scrutin.
Actuellement aux États-Unis, Issa Sall s’est contenté d’un message posté sur Twitter début mars, demandant « à tous d’avancer sans rancune ni déception. Une élection n’est qu’un moment dans la vie de la République. Le devoir a été fait avec une exemplarité dans le militantisme et des convictions. De belles pages sont encore à écrire avec vous ». Madické Niang, arrivé bon dernier avec 1,48 % des voix, a rencontré son « fan club », annoncé son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS) et démissionné de son poste de député. Quant aux proches de Khalifa Sall et de Karim Wade, empêchés de se présenter et dont l’avenir politique est encore incertain, ils ne se sont pas exprimés publiquement.
Investigation électorale
« Après la présidentielle, tout le monde fait silencieusement le point dans son coin », justifie Khalifa Mbodj, secrétaire permanent du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) et membre de l’équipe de campagne d’Issa Sall. Fixée sur ce qu’elle considère comme un « hold-up électoral », l’opposition, réunie au sein du Front pour la démocratie et la résistance nationale (FRN), assure avoir entamé un « travail d’investigation » portant sur le processus électoral et les fraudes qu’elle dénonce.
« Il nous faut dresser un bilan très sérieux du processus de la présidentielle. Tout le reste est superfétatoire », assure Mamadou Diop Decroix, secrétaire général d’And Jëf-PADS, proche d’Abdoulaye Wade mais qui s’est rallié à Idrissa Seck lors de l’élection.
« Nous compilons et examinons les preuves de fraudes qui ont eu lieu », assure un leader de la coalition Idy2019. L’opposition avait pourtant renoncé à déposer des recours devant le Conseil constitutionnel. Mais elle assure vouloir ainsi « convaincre l’opinion publique ».
Union sacrée en vue des locales ?
En ligne de mire, les élections locales de décembre 2019. Se gardant bien d’étaler publiquement sa stratégie, l’opposition planche sur la manière dont elle pourrait s’emparer d’un maximum de communes et de collectivités territoriales face à la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar. À cet égard, les approches divergent. Ousmane Sonko, arrivé nettement en tête dans la région de Ziguinchor, en Casamance, réfléchit aux municipalités que le Pastef pourrait gagner seul, et à celles où il sera nécessaire de présenter des listes communes pour battre la majorité. Comme à Dakar, où l’opposition a enregistré de bons scores mais où Macky Sall est tout de même arrivé en pole position.
Parmi les leader de la coalition d’Idrissa Seck, dont on ne sait comment elle évoluera d’ici aux locales, le ton est à l’unité : « La seule chance de survie de l’opposition est une mutualisation des forces au-delà de notre coalition », prévient Mamadou Diop Decroix. Une analyse partagée par Khalifa Mbodj, du PUR, qui appelle l’opposition à « un partenariat serré », convaincu qu’« aucun candidat de l’opposition n’est capable de gagner tout seul face à Macky Sall ». Il promet donc des concertations avec l’ensemble de l’opposition très bientôt.
Climat de suspicion
Encore faudra-t-il que toutes ses composantes jouent le jeu. Certains s’inquiètent en effet du silence observé aussi bien par l’entourage de Karim Wade que par celui de Khalifa Sall. Un silence qui alimente toutes sortes d’hypothèses, et notamment l’éventualité de négociations avec la présidence. « Rien ne nous garantit aujourd’hui qu’il n’y aura pas de compromission entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, soutient un lieutenant d’Idrissa Seck. Par son silence et en n’appuyant pas l’opposition pendant l’élection, Abdoulaye Wade a posé des actes allant dans le sens de la réélection de Macky Sall. Nous nous attendons donc à des contreparties. »
Parmi les scénarios envisagés avec insistance dans les rangs de l’opposition, le vote d’une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade, qui pourrait recevoir le soutien de la majorité parlementaire. Mais pour l’instant, aucune demande n’a été introduite par un camp ou par l’autre.
Dans ce climat de suspicion, les raisons du silence de Khalifa Sall n’échappent pas aux spéculations. « Khalifa Sall est dans l’impasse. Si Idrissa Seck avait gagné la présidentielle, il l’aurait fait sortir de prison. Mais aujourd’hui, sa seule option est la table des négociations, peut-être en vue d’une grâce présidentielle », souffle ce même allié d’Idrissa Seck. Une théorie fermement réfutée par un proche de l’ex-édile, qui exclut toute demande de grâce de la part de l’ex-maire de Dakar. Selon lui, une telle demande reviendrait à « légitimer un processus judiciaire qui a été émaillé par les violations des droits de Khalifa Sall ».
Gestes d’apaisement
En vue « d’engager un dialogue national constructif », Macky Sall a annoncé qu’il formulerait des propositions après son investiture, le 2 avril. « Je convie à ce dialogue républicain toutes les forces vives de la nation, sans exclusive, dialogue auquel mes prédécesseurs, les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, pourraient apporter leur contribution », a-t-il fait savoir le 5 mars, lors d’une allocution depuis le palais présidentiel.
Des paroles qui seront peut-être assorties de « gestes d’apaisement » envers l’opposition, laisse entendre le collaborateur de Khalifa Sall, qui refuse d’envisager tout dialogue tant que son leader reste incarcéré.
LE SÉNÉGAL DANS LA POULE H
Les lions devront se surpasser face au Canada, l'Australie et la Lituanie, trois grosses pointures du Basketball mondial.
Le tirage au sort de la coupe du monde 2019 de Basket masculin vient d'être fait. Le Sénégal est logé dans la poule H. Groupe, réputé de "la mort", puisqu'y figurent le Canada, l'Australie et la Lituanie. Trois grosses pointures du basket mondial qui ne feront pas de cadeau aux lions.
Le tirage au complet:
Groupe A : Chine, Venezuela, Pologne, Côte d'Ivoire
Groupe B : Argentine, Russie, Corée du Sud, Nigeria
Groupe C : Espagne, Porto Rico, Iran, Tunisie
Groupe D : Serbie, Italie, Philippines, Angola
Groupe E : Etats-Unis, Turquie, R. tchèque, Japon
Groupe F : Grèce, Brésil, Monténégro, Nouvelle-Zélande
Groupe G : France, R. dominicaine, Allemagne, Jordanie
Groupe H : Lituanie, Australie, Canada, Sénégal
LE PS DOS AU MUR
A la remorque de la mouvance présidentielle pilotée par l’Apr, le parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng ne peut plus se contenter de suivisme.
Non partant pour l’élection présidentielle du 24 février dernier, le parti socialiste, historiquement, traverse une passe singulière de son histoire. A la remorque de la mouvance présidentielle pilotée par l’Apr, le parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng ne peut plus se contenter de suivisme.
Face à l’envie montante de jeunes loups aux dents longues, le secrétaire général du parti socialiste devra trouver des arguments massues pour convaincre ses camarades de continuer le compagnonnage. Déjà que le Ps est comptable du bilan du septennat de Macky Sall avec la gestion sans interruption de départements forts comme l’éducation ou l’élevage, une rupture avec le pouvoir symboliserait la fin des privilèges. Bien plus, le moelleux fauteuil de Tanor Dieng à la tête HCCT, ne serait qu’un bon strapontin pour nombre de responsables Apéristes qui lorgnent de plus en plus ce prestigieux maroquin. Seulement, le jeu en vaut-il la chandelle ?
Rien n’est moins sûr. En optant pour se maintenir dans la coalition, contre vents et gré, à la veille de l’élection présidentielle, le patron des socialistes a bien analysé la situation au point de frôler la cassure interne suite à sa volonté de rester conforme à ces engagements envers l’allié stratégique. Ce faisant, les défections enregistrées et la fronde née de cette aventure qui a consacrée le sacre du second mandat de Macky Sall ne doivent pas être vaines. Ousmane Tanor Dieng voudra ainsi, avec son parti, bénéficier des dividendes de cette réélection en poursuivant l’œuvre déjà entreprise sous l’égide du plan Sénégal Emergent.
Par contre, c’est un schéma risqué pour la survie d’un parti déjà fragilisé par son absence historique aux joutes électorales. En effet, la révolte de Khalifa Sall combinée à l’aventure en solo de la mairesse Aissata Tall Sall renseigne sur la cassure idéologique entre compagnons socialistes. Faudrait-il taire l’idéologie socialiste au profit d’intérêts singuliers et partisans ? Nombre de militants pensent que le parti socialiste doit aspirer à brigué le suffrage des sénégalais.
D’ailleurs, si l’échéance électorale passée s’est déroulée sans l’emblème socialiste, la logique politique a prévalu. Mais de là a enterré définitivement les ambitions du parti socialiste pour un suivisme aveugle, les réticences se feront jour et Ousmane Tanor Dieng sur le fil n’a plus besoin d’une nouvelle fronde pour se faire une religion sur la mine d’or sur laquelle il est assis, alors qu’il se contente de broutilles qui ont fini par fragiliser sa formation politique.
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CES RÉFORMES IMPÉRATIVES DU FRANC CFA
EXCLUSIF SENEPLUS - L'absence de recours ne vaut pas acceptation - Le FCFA est source de débats trop passionnés - Le développement économique du Sénégal doit d'abord reposer sur la femme - Abdoul Mbaye dit tout sur Sans Détour - BANDE ANNONCE
Youssouf Ba Madeleine Diallo et Rokhaya Bassène |
Publication 16/03/2019
Invité de l’émission Sans Détour sur www.seneplus.com, Abdoul Mbaye a fait le débriefing de l’élection présidentielle, préconisé les reformes sur le Franc CFA avant de donner son avis sur la femme sénégalaise en tant qu'agent économique et de développement.
Le recours est présenté souvent comme la seule preuve de contestation et l’absence de recours comme acceptation. Mais pour Abdoul Mbaye, l’absence de recours après la publication des résultats du scrutin du 24 février, illustre l’absence de confiance de l’opposition à l’égard du Conseil constitutionnel. ‘’L’absence de recours de l’opposition ne veut pas dire acceptation. Si vous n’avez pas confiance en l’institution qui doit recevoir votre recours, vous préférez ne pas perdre du temps et de l’argent aussi parce qu’il faut des avocats pour préparer tous les dossiers’’, déclare Abdoul Mbaye.
Il en veut pour preuve les courriers adressés au Conseil constitutionnel dans le cadre du parrainage. ‘’Nous avons écris 3 courriers au Conseil constitutionnel. Ces courriers sont restés sans réponse… Cela veut dire qu’ils étaient dans une logique consistant à essayer de trouver les moyens de nous éliminer… Quand on met des contrevérités dans une décision du Conseil constitutionnel, il est difficile pour ceux qui avaient présenté des recours de considérer qu’ils vont avoir des chances d’être écouter", ajoute-il.
Selon l'ancien premier ministre, la question du Franc CFA est source de gros débats mais hélas trop passionnés. Toutefois, le fonctionnaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest pense que le débat doit être engagé. ‘’Les hommes politiques et les dirigeants des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine doivent engager un débat sur cette question‘’, a-t-il préconisé.
De l’avis de l’économiste, il y a deux choses importantes : ‘’ il faut d’abord que la BCEAO communique et explique ce qu’est le Franc CFA parce que malheureusement, peu de personnes le savent. Et il y a dans le Franc CFA, des zones de réformes importantes et indispensables’’.
‘’ Les dirigeants politiques des pays de L’Uemoa doivent réfléchir à une réforme du Franc CFA sur des points comme la dénomination, la parité fixe ou pas, la place de la représentation de la France dans les organes comme le conseil d’administration, etc.’’, déclare l'invité de Sans Détour.
Concernant la femme sénégalaise, Abdoul Mbaye est convaincu que le développement économique du Sénégal doit d’abord reposer sur la femme qui deviendra un agent de production économique.
PAR JEAN-BAPTISTE PLACCA
À CHAQUE AFRIQUE SON RYTHME...
Et si la première conséquence du voyage du chef de l'Etat français en Ethiopie et au Kenya était une validation de l'idée que les francophones progressent moins vite que les anglophones ?
« Emmanuel Macron à la conquête de l’Afrique anglophone ! ». Ainsi titraient de nombreux médias, cette semaine, pour saluer le voyage en Ethiopie et au Kenya du chef de l’Etat français. Comment comprendre ce regain d’intérêt de Paris pour les pays situés hors de ce que l’on considérait naguère comme son «pré carré» ?
Mieux que tous ses autres voyages sur le continent, cette tournée, du moins pour ce qui est de l’Ethiopie et du Kenya, traduit une certaine détermination à mettre le cap sur l’Afrique intéressante, sur l’Afrique réellement intéressante. Vous avez entendu les chiffres : rien qu’au Kenya, l’objectif était de signer pour quelque 3 milliards d’euros de contrats. Il a fallu se satisfaire d’un peu moins, mais ce n’est pas rien. C’est en tout cas radicalement différent des montants que l’on atteint généralement, lors d’un voyage de chef d’Etat français dans ce que certains continuent d’appeler les pays du « pré carré ». Et d’ailleurs, les échanges commerciaux de la France avec des pays comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria ont toujours pesé davantage que ce que peuvent offrir l’ensemble des pays francophones d’Afrique de l’ouest.
Si l’on y rajoute l’Angola et le Ghana, en conquérant la Namibie et le Botswana, il est évident que l’Afrique francophone, à terme, perdrait, pour la France, ce qu’il lui reste d’intérêt. Nul ne sait quelles sont les intentions réelles d’Emmanuel Macron. Mais on a parfois l’impression qu’il vit avec un certain agacement les scandales et autres affaires franco-africaines qui valent à son pays une mauvaise réputation, à l’évidence disproportionnée, au regard de ce que pèsent les relations avec cette Afrique-là. Sans vouloir abandonner les anciens amis, il peut se dire que plus il y en aura de nouveaux, moins les anciens pèseront de leur lot de discrédit.
Mais comment cette ouverture peut-elle être perçue par les anciens amis ? Et quelles conséquences peut-on craindre de cette ouverture loin dans de ses terres traditionnelles ?
Si votre question est de savoir si les survivances du « pré carré » vont être jalouses ou inquiètes de cette ouverture sur les autres Afriques, la réponse est que ces pays eux-mêmes ont, depuis déjà des années, cessé de se considérer comme la chasse gardée de l’ancienne puissance coloniale. Ils traitent avec la Chine, la Turquie, l’Allemagne, le Japon, les pays du Golfe et tous les autres partenaires possibles. D’autant que quelque chose s’est cassé dans la relation avec la France. Autrefois, le moindre problème de ces gouvernements faisait l’objet d’un traitement approprié à Paris. Et l’on ne compte plus tous ceux qui se tournaient vers Paris pour assurer les fins de mois des fonctionnaires, la solde des militaires. La confiance a déserté la relation, depuis qu’un Premier ministre français, Edouard Balladur qui ne comprenait rien à toutes ces effusions et familiarités a, en une nuit, contraint les chefs d’Etat à dévaluer de moitié le franc CFA. C’était en 1994. Depuis, les privilèges et traitements de faveur sont moins systématiques, et plutôt fonction du type de relation que chaque chef d’Etat africain peut nouer avec le locataire de l’Elysée. Pour revenir à votre question, il n’y a pas de jalousie, sans doute parce qu’il n’y a plus vraiment d’amour.
Ils comprennent donc que Paris se tourne vers des pays comme l’Ethiopie et le Kenya ?
Ils comprennent que le chef de l’Etat français a, lui aussi, ses contraintes, et ne doit négliger aucune source possible de croissance pour l’économie de son pays. Ce n’est pas comme s’il tournait définitivement le dos à l’Afrique francophone, non. Au demeurant, cette Afrique-là est une vieille cliente, accommodante et fidèle. Et s’il fallait absolument choisir, Emmanuel Macron aurait d’autant moins de scrupules que ces Etats symbolisent une économie d’empire, qui ne profite plus vraiment qu’à quelques grandes firmes, alors que le chef de l’Etat français aimerait tant conquérir les secteurs modernes, qui représentent l’avenir et profiteraient à beaucoup plus d’entreprises dans l’hexagone. Tant qu’il reste possible de gagner sur les deux tableaux, il peut conserver l’ancienne économie et la nouvelle. Mais si le choix venait à être incontournable, il regarderait vers l’avenir, et les considérations affectives n’y feront rien.
Vous ne supposez pas tout de même pas que l’affection aussi joue un rôle dans ces choix économiques ?
Elle joue un rôle, en même temps qu’elle alimente les rancœurs. Lorsque l’on parle, par exemple, du franc CFA, beaucoup s’étonnent que le débat soit si passionné, et les positions, si inconciliables. On a même entendu un homme politique ouest-africain rabrouer tous les arguments et toutes les analyses hostiles, pour les réduire à « une charge émotive que l’on brandirait, à tous les coups ».
PAR OUSMANE DIADHIOU
RÔLE ET IMPACT DE L'ÉDUCATION DES ADULTES
Elle est indissociable de la gestion de la cité pour ne pas dire la politique, la PAALAE préconise une valorisation de l’éducation et la formation des adultes tout au long de vie et la création de passerelles entre le formel, le non formel et l’informel
L’année 2019 est une année de consultations électorales en Afrique, ouverte par les élections générales au Nigeria, suivies par la présidentielle au Sénégal toutes deux tenues en février et remportées par les présidents sortants, malgré les contestations. En Algérie, Bouteflika malade a renoncé au cinquième mandat sous la pression de la rue (surtout des jeunes et des femmes). Mais le feuilleton est à suivre pour une transition démocratique. Au même moment au Bénin, on s’achemine vers les législatives sans la participation de l’opposition. Comme quoi la démocratie est malade en Afrique voire ailleurs (France avec le gilets jaunes qui rappellent le débat entre légitimité et légalité, au Venezuela où un chef de l’opposition s’auto proclame président avec l’appui d’une partie de la population et surtout de l’Union Européenne et des USA, face à un président élu et soutenu par une grande partie de la population et par des pays latino-américains, européens, asiatiques et africains. Comme quoi les exigences démocratiques se conjuguent autour du rapport entre corps civil et corps électoral et à l’aune des aspirations économiques, socio culturelles, sécuritaires, environnementales, sanitaires, etc.
D’où au niveau africain, l’insistance doit être mise sur les indicateurs pertinents.
Des intellectuels chercheurs experts et militants africains ont produit un rapport alternatif sur l’Afrique, un rapport produit pour l’Afrique et par l’Afrique (numéro zéro publié en juillet 2018) et ont délimité cinq axes :
L’Afrique dans l’abstraction conceptuelle aux réalités diverses
Pensées africaines : d’hier à aujourd’hui ;
Pouvoirs et légitimité : quelles articulations alternatives en Afrique ?
Souverainetés transformationnelles et facteurs souhaitables : quelle Afrique en devenir ?
Mesures, indicateurs, indices : Quelles alternatives ?
L’indice de Mesure du Progrès Africain est à diffuser, à améliorer, à mettre en œuvre
L’éducation des adultes épine dorsale de la démocratie
La PAALAE (Pan African Association for Literacy and Adult Education en anglais et/ou Association Panafricaine d’Education des Adultes en français) s’est bien illustrée en participant à l’animation du jeu démocratique dans les médias et débats sur l’éducation à la citoyenneté et à la démocratie sous différents angles :
de l’éducation, l’alphabétisation et la formation des adultes ;
du genre ;
des médias ;
des institutions et acteurs politiques ;
de l’économie ;
les attentes et/ou demandes des couches socio professionnelles (jeunes, femmes, 3e âge et travailleurs en activité).
Les différentes contributions de la PAALAE sont accrochées à https://www.seneplus.com/opinions et ont permis des débats sur plusieurs plateaux de télévision et radio locales et nationales.
La démocratie qui est souvent définie par certains comme étant le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple est pour l’instant le système politique de référence dans beaucoup de pays dans le monde. Le Pr professeur et historien Babacar Diop Président de la PAALAE a insisté sur le fait que le démos est le peuple recensé au départ, il a fallu intégrer le laos qui intégre tous les habitants, les jeunes, les femmes, les météques, les étrangers de passage ou établis définitivement et qui contribuent au développement économique et socio culturel. La démocratie n’a été possible qu’avec l’invention de l’alphabet et de la monnaie. Sa consolidation passe par trois étapes :
un état civil fiable qui recense tout le peuple, de la naissance à la mort, avec un archivage permanent et durable sur tout type de supports physique, numérique, digital, etc.
un état civique multimédia, multiscript et pourquoi pas multilingue, qui accompagne, éduque, forme tout au long de la vie
un état de citoyenneté légal, légitime, juste et équitable qui permet à tout citoyen de participer pleinement à la définition des enjeux politiques, économiques, socio culturelles, sécuritaires, bref à la vie de la Nation, sur tous les plans internes et externes
Diagnostics et impacts par le biais de l’éducation
Notre camarade Charles a insisté dans un article intitulé « Quand l’analphabétisme s’invite au processus électoral[1]», sur l’enjeu de l’alphabétisation. Dans un pays comme le Sénégal où près de 80 % des femmes sont analphabètes, la problématique liée à l’accès des femmes à l’éducation et à la formation se pose avec acuité et se traduit entre autres par une méconnaissance des textes juridiques qui régissent les femmes au quotidien.
C’est pourquoi Ousmane Ndongo Directeur Exécutif de l’Association Nationale pour l’Alphabétisation et la Formation des Adules (ANAFA) a attiré l’attention sur quelques enjeux et défis sur les TICs (Technologies de l’information et de la communication) en rapport avec la culture, l’exclusion linguistique, l’analphabétisme de l’image, la conquête des esprits, la mort des langues et le rôle des artistes.
Vue sous différents angles, l’éducation des adultes est indissociable de la gestion de la cité pour ne pas dire la politique, la PAALAE préconise une valorisation de l’éducation et la formation des adultes tout au long de vie et la création de passerelles entre le formel, le non formel et l’informel.
Enfin Ousmane Diadhiou Secrétaire Administratif de la PAALAE et de l’ANAFA a apporté une contribution sur la gestion des processus électoraux sur les institutions. Il faut attendre les années 2000 pour voir l’internationalisation de l’observation. Suite aux lendemains électoraux désastreux dans plusieurs pays, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) ancêtre de l’Union Africaine (UA), a décidé de s’impliquer dans les processus électoraux des pays membres et de manière formelle. Cette approche verra la conception d’un document juridique de référence à savoir la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance. Au plan sous régional, le continent est divisé en cinq zones :
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) regroupant dix-sept pays
La The Southern African Development Community (SADC)
La Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) La Commission de l'océan Indien (COI)
L'Union du Maghreb Arabe (UMA)
Le processus de l’observation électorale prendra plus d’ampleur avec l’implication d’organisations non africaines, telles l’Union Européenne qui travaillera de manière très approfondie sur la méthodologie avec le recrutement d’experts électoraux pour faire le monitoring des élections. Elle a intégré les élections dans la coopération multilatérale, pour l’Union Africaine et la CEDEAO. Cela s’est traduit par l’érection en leur sein de divisions électorales spécialisées en matière électorale. Ainsi ils déploient des observateurs pour le monitoring du processus électoral afin d’alerter sur les éventuelles fraudes et/ou irrégularités ou manquements, surtout d’accompagner les Etats pour des élections apaisées.
Il existe plusieurs organismes presque dédiés aux élections comme :
The International Foundation for Electoral Systems (IFES)
European Centre for Electoral Support (ECES)
The National Democratic Institute (NDI)
Carter Center
Les divisions électorales des organisations sous régionales (CEDEAO, SADEC, CEMAC) et continentale (Union Africaine) sont centrales et bien fournies en ressources humaines, financières et logistiques. Ce qui fait que toutes les élections africaines sont couvertes par des observateurs sous régionaux, africains et internationaux (européens, système des Nations Unies).
Les observateurs sont sélectionnés selon des critères préétablis surtout pour la maitrise des langues de travail (français, anglais, portugais, arabe). Ils sont déployés en deux phases. Les différents types d’observation sont les suivantes :
L’observation internationale (court et long-terme)
Missions d’observation organisées par les organismes régionaux, sous régionaux et internationaux. Elles proviennent de l’étranger.
Avantages
Les observateurs sont des témoins impartiaux. L’observation réduit la fraude et dans certains cas, agit comme un outil de prévention des conflits. Les observateurs rédigent avec une méthodologie assez pertinente, le rapport qui retrace la conduite du processus dans toutes les régions et dont le contenu sera rendu public par les médias internationaux.
Inconvénients
Faible maitrise de la culture du pays hôte et ignorance des langues locales. Donc certaines pratiques frauduleuses ou d’intimidation échappent à leur vigilance. Pour des raisons de communication ou de sécurité, les observateurs ne voyagent pas toujours dans les zones reculées ou dangereuses du pays. Nombre réduit (100 ou un peu plus, divisés en équipes de 2.) Ils couvrent en outre un faible pourcentage de la totalité des bureaux de vote. Leur séjour est court et ils ne sont pas présents au moment des inscriptions sur les listes électorales. D’ailleurs, certains reprochent aux missions internationales d’être trop diplomatiques et incapables de dénoncer la fraude réelle).
L’observation locale ou citoyenne (court et long terme) -
Elle est mise en œuvre par des groupes citoyens communément appelés organisations de la société civile. Des citoyens d’un pays donné légalement constitués en associations s’organisent pour s’impliquer dans le processus électoral.
Avantages
Excellente maitrise du pays, notamment la culture, les langues, les subtilités de l’environnement politique. Ils voient ce que les observateurs internationaux ne peuvent pas voir et comprennent tout ce qui se dit autour d’eux, notamment dans les médias. En plus, ils connaissent les perceptions qu’on se fait des amis, de la famille, des voisins. Connaissance parfaite des enjeux des éventuelles réformes, l’amélioration de l’environnement démocratique et la place faite aux droits humains en général dans leur pays. Le plan de déploiement opère un parfait maillage du territoire national et surtout, dans des zones où les missions internationales ne s’aventurent pas.
Inconvénients : Les observateurs locaux manquent souvent de ressources, de formation, de méthode et de communication. Leur impartialité est souvent remise en question par les gouvernements locaux qui les taxent d’activistes. Ils ne bénéficient pas souvent de traitements respectables par les partis politiques et les OGE. Ils n’intéressent pas forcément les médias. D’ailleurs dans certains cas, ils sont recrutés à la dernière minute et ne connaissent donc pas les lois et règlements qui président à l’organisation du processus électoral. C’est souvent un moyen facile de se faire de l’argent. Beaucoup de missions locales apparaissent quelques jours avant les élections du fait des opportunités de financement dont elles disposent auprès des bailleurs. Ceci crée un problème de crédibilité, du manque d’expertise et de la coordination défaillante minée par des querelles de leadership. Dès fois, certaines missions locales ne répondent pas de l’usage qu’elles font des fonds. Dans beaucoup de cas donc, il est difficile d’apprécier la qualité de leur travail.
Conclusion
Il faut :
une modernisation du jeu politique
une éducation permanente des citoyens et citoyennes, des jeunes et des adultes et surtout des leaders politiques, sociaux, économiques, culturels.
[1] Article paru dans Sen plus le, 26 /07/2017, à la veille du scrutin des dernières élections législatives
PAR JEAN PIERRE CORRÉA
LE "TIREUR" EST DONC UN "TERRORISTE"…
En suivant les médias européens d'habitude si prompts à nous faire croire que tous les musulmans sont des terroristes, on aura pu noter que la sémantique était très hésitante relativement à l'attentat perpétré en Nouvelle-Zélande ce vendredi
L'ignoble attentat qui ôté la vie à presque 50 musulmans en pleine prière du Vendredi ce matin en Nouvelle-Zélande, nous interpelle à plusieurs titres. D'abord il est navrant que cette brute d'extrême-droite, de 28 ans, aille perpétrer son forfait dans deux mosquées paisiblement accueillies dans un quartier nommé "Christ-Church". Cela ne s'invente pas, c'était supposé être "La Maison du Christ". La bêtise mène à l'aveuglement. Rien d'étonnant venant de ces décérébrés suprématistes qui sont hantés par l'islamisation de l'occident et ont le bulbe rachidien tétanisé par "le Grand Remplacement", qu'à la vue de 3 ou 4 Hijabs, ils estiment inéluctable.
Ensuite, en suivant les médias européens d'habitude si prompts à nous faire croire que tous les musulmans sont des terroristes, on aura pu noter que la sémantique était très hésitante. Ils ont mis toute la journée, sous la pression de quelques éditorialistes révulsés, à cesser d'évoquer "le tireur" pour enfin parler du "terroriste". Ils se sentaient quelque peu morveux, d'avoir joué à se faire peur, et les européens avec obstinés par leur recherche constante du "clash" et du Buzz, qui les pousse à inviter des Zemour suintant de haine sur leurs plateaux, et qui y défèquent sans vergogne le terreau sur lequel viennent jouer comme dans des bacs-à-sable puants, des illuminés dont ces paroles ont cautionné les actes. Ces commentateurs ont fait le lit de l'ignominie, que de n'avoir pas travaillé à endiguer les effets de ces thèses nauséabondes qui évoquent "le Grand Remplacement". C'est pour ces raisons que "le Tireur" a mis du temps à devenir un parfait "terroriste".
La campagne électorale en vue des élections européennes, est lancée et elle ne pourra pas faire l'économie d'un débat sur cette Europe barricadée qui se cherche son "Charles Martel" qui avait arrêté les Almoravides à Poitiers en 632. Il ne l'avait fait qu'à "moitié" soupirent goguenards quelques caustiques… L'Histoire balbutie. Elle ne peut devenir une farce.
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LE QUOTIDIEN DE TROIS VENDEUSES DE PETERSEN
EXCLUSIF SENEPLUS - Seynabou, Ndèye et Khady portent le même patronyme : Ndiaye et sont toutes vendeuses à la sauvette à la gare de Petersen - Mais derrière ce hasard du destin qui les rassemble, chacune d’elles a sa propre histoire
Mamadou Sene et Fanseyni Djitté |
Publication 16/03/2019
La septième rencontre de notre rubrique de mars consacrée à la femme sur www.seneplus.com n’en est pas une. En réalité, c’est un dialogue avec plusieurs braves dames aux commerces diverses à la gare de Petersen. Seynabou, Ndèye et Khady portent le même nom de famille : Ndiaye. Elles exercent le même travail au même lieu : vendeuses à la sauvette à la gare de Petersen. Mais derrière ce hasard du destin qui les rassemble, chacune d’elles a sa propre histoire, ses préoccupations quotidiennes et un objectif.