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15 août 2025
PAR OUMOU WANE
VRAIS ENJEUX ET FAUX DÉBATS !
Du travail, moins de politique politicienne, de la rupture, voici ce sur quoi les Sénégalais attendent leur président - Macky Sall le sait, un nouveau gouvernement tourné sur lui-même, désincarné du bien collectif, serait une erreur de casting
Pensant profiter d’une trêve bien méritée d’entre deux mandats, dans l’attente de son investiture le 2 avril prochain, Macky Sall voit ressurgir l'ombre des vieux démons qui agitent régulièrement la société sénégalaise.
Médias, place publique, classe politique et même le grand public, tous n’en ont que pour le troisième mandat du président.
Pourtant, Macky Sall avait tranché depuis 2017 et les juristes sont unanimes : la Constitution Sénégalaise stipule que : « Nul ne peut exercer au-delà de 2 mandats consécutifs». Alors pourquoi engager une discussion sur un débat de 2024 ? Un débat qui n’a pas lieu d’être aujourd’hui, sachant que le président sortant, réélu avec quelques 58% des suffrages, n’a pas encore prêté serment pour son mandat de cinq ans, ni même formé son gouvernement.
Visiblement il n’y a pas que la nature qui a horreur du vide, la politique aussi s’ennuie sans Macky.
Vivement que le chef de l’État revienne évoquer les autres grands chantiers qui attendent l’exécutif, comme la mise en œuvre de la phase II du Plan Sénégal Émergent.
Du travail, moins de politique politicienne, de la rupture, voici ce sur quoi les Sénégalais attendent leur président. Quant aux nouveaux ministres, quels qu’ils soient, ils doivent se préparer à abattre des montagnes de dossiers.
Pas de trêve pour les ambitions
En réitérant son appel au dialogue suite à sa réélection, le chef de l’État poursuit sa recherche de consensus politique. Nul doute que le visage du pouvoir va changer avec l’arrivée de nouvelles personnalités, tant dans la majorité que dans l’opposition constructive.
Macky Sall le sait, un nouveau gouvernement tourné sur lui-même, désincarné du bien collectif, serait une erreur de casting.
Il a fait un excellent score à la présidentielle, ce qui le met dans une situation politique de pouvoir mener ses réformes avec le soutien de ses administrés.
D’ailleurs, au sujet de citoyenneté, il est temps que notre pays investisse dans la dimension humaine. Nous l’avons vu aux récentes élections, l’engagement citoyen est en hausse et l’augmentation de la participation est visible dans toutes les tranches d’âge et toutes les sphères d’activité… Qui renoncerait à se faire aider de ce nouveau citoyen engagé, sans pour cela qu’il possède une carte de membre d’un parti ?
Mais pour l’instant, comme le veut la règle du jeu, c’est la course aux postes-clés du nouveau pouvoir qui semble bien avoir commencé. Le "mercato" gouvernemental bat son plein, tout le monde s’agite dans tous les sens, à commencer par les poids lourds de toujours et les nouveaux soutiens de retour en force.
Rumeurs, intoxications, lobbying, exploitation d‘une certaine presse peu scrupuleuse pour mener de fausses enquêtes à charge afin d’éliminer de potentiels concurrents…et se mettre en pôle position. Tout ceci, il va de soi, organisé et orchestré depuis le propre camp du président. La violence et l’intrigue sont des constantes dans l'histoire politique, mais c’est une erreur de la part de cette horde de politiciens de tenter d’insulter le discernement et l’intelligence du président et de penser que la presse peut influencer son jugement, car comme il est d’usage de le dire par temps de guerre : « Dieu reconnaîtra les siens » !
Alors qu’il doit encore prêter serment le 2 avril prochain, tout le gotha politique est sur les starting block. Entre ceux qui tentent déjà de se placer au sein du futur gouvernement et ceux qui espèrent rester à leur poste ou changer de portefeuille, ça se bouscule au portillon. Si certains dorment avec leur téléphone en main au cas où il sonnerait, d’autres sont déjà assurés de continuer l’aventure, tant leur rôle fut déterminant dans les urnes et leur loyauté déjà toute prouvée. C’est parmi cette garde rapprochée, à n’en pas douter, que Macky échafaude sa stratégie pour se choisir un dauphin et tenter de garder la main sur le destin du pays !
PAR NIOXOR TINE
19 ANS D’ENLISEMENT DÉMOCRATIQUE
Les alternances survenues en 2000 et 2012, loin de se traduire par un approfondissement de la démocratie et une gestion plus vertueuse des affaires publiques, n’ont fait qu’aggraver les tares observées durant le long règne de l’UPS–PS
L’alternance de 2000, la première dans notre pays, qui a consacré la fin de quarante années de règne de l’UPS–P“S”, avait contribué à faire sauter le verrou, qui bloquait la vie politique de notre pays et le maintenait dans un immobilisme affligeant. Malheureusement, depuis lors, les régimes successifs de Me Abdoulaye Wade et du président Macky Sall, malgré la réalisation d’importantes infrastructures, peinent à rompre avec l’héritage désastreux en matière de déséquilibre institutionnel et de mal-gouvernance.
UNE CONTINUITÉ CONSTERNANTE
Dès son accession au pouvoir, le président Wade ayant clairement opté pour l’instrumentalisation des institutions à des fins de conservation du pouvoir, allait accentuer le caractère présidentialiste de notre régime politique, à travers son référendum du 7 janvier 2001. Cela se traduisit par un recul démocratique, l’atteinte aux droits et libertés et la multiplication de scandales financiers.
Pour y remédier, des partis de gauche alliés à la société civile, lancèrent, au lendemain de la mascarade électorale de février 2007, les Assises Nationales du Sénégal avec pour objectifs principaux la refondation institutionnelle, l’émergence citoyenne et la restauration de la souveraineté nationale. Cette initiative permit d’impulser les luttes politiques et citoyennes, aboutissant à la défaite politique des libéraux aux élections locales de 2009, à la grandiose journée du 23 juin 2011 et enfin à la deuxième alternance, qui survint, le 25 mars 2012.
Tout le monde s’attendait, alors, à la mise en œuvre de réformes pour corriger le dérèglement institutionnel, qui datait de l’ère senghorienne, mais avait atteint son paroxysme sous le magistère du président Wade. Le nouvel homme fort, Macky Sall, avait certes toujours gardé une certaine distance, par rapport à cette dynamique citoyenne, mais il avait fini par rejoindre le peuple des Assises, quand il avait eu besoin de leur soutien électoral, dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2012. C’est ainsi qu’une fois élu, il mettra en place la CNRI présidée par le Président Amadou Mahtar MBOW et un Comité de suivi de la mise en œuvre des conclusions des Assises Nationales.
Malheureusement, force est de constater que la coalition Benno Bokk Yaakar va finir par faire comme la CAP21, la coalition du président Wade et qu’aucune des réformes-phares attendues pour un équilibre des institutions et la responsabilisation citoyenne n’a été retenue dans le projet de réforme constitutionnelle soumis au référendum du 20 mars 2016.
Élu pour corriger les tares de notre système politique que le précédent régime libéral avait accentuées jusqu’à la caricature, Macky Sall va placer son premier mandat sous le signe de la primauté de ses intérêts politiciens étroits. Refusant de faire preuve de hauteur, en se déchargeant de sa fonction de président de l’APR, il a instauré un leadership autoritaire et façonné les politiques publiques selon des critères politiciens et électoralistes, qui viennent de faire la preuve de leur redoutable efficacité, lors de la dernière présidentielle du 24 février dernier. Il a en effet, fait un mapping astucieux entre ses réalisations et la carte électorale, en veillant à ce que le maximum de communes rurales soient servies. Dans les grands centres urbains, par contre, il s’est évertué à débaucher les porteurs de voix, par le biais de la transhumance honnie, facilitée par la garantie d’impunité, les mallettes d’argent et surtout la neutralisation du maire de Dakar et celle du candidat du PDS.
UNE VICTOIRE ARTIFICIELLE
Nous voyons donc, que la victoire électorale du candidat Macky Sall, loin de traduire, le renouvellement d’un pacte de confiance avec le peuple est tout à fait artificielle, étant le fruit de manipulations politiciennes et ayant été obtenue au forceps, en s’adossant à l’appareil d’État et en actionnant divers leviers (promotion du vote affectif basé sur l’ethnie, la confrérie, la proximité géographique, stigmatisation des adversaires politiques, corruption électorale, mise en scène hollywoodienne de meetings électoraux,...)
C’est cela qui peut expliquer le fait que le président, réélu avec une majorité confortable de 58,27%, ait paradoxalement vite fait d’appeler au dialogue, adoptant une posture si humble, qu’elle en devient invraisemblable, voire inquiétante, comme si elle annonçait un nouveau coup fourré.
Car, à quoi peuvent donc avoir servi, ces élections, parmi les plus chères de notre histoire politique, si elles n’ont pas réussi à dégager une majorité claire, forte et stable pour aborder la délicate phase de transition de notre Nation vers son nouveau statut de pays pétrolier ?
Il est vrai qu’au bout du compte, le candidat sortant, pour avoir royalement ignoré, voire piétiné les règles de bienséance démocratique, pour avoir usé et abusé de pratiques déloyales et corruptrices, a lui-même semé les germes d’un contentieux plus politique qu’électoral. Parce qu’en réalité et comme l’a reconnu un éminent homme politique, peu écouté et souvent mal compris, il ne s’agit pas seulement de décompte arithmétique des voix.
En quoi, la coalition au pouvoir a-t-elle accru le niveau d’adhésion des masses populaires à son projet politique, qui exhale de forts relents de soumission à l’étranger ? Ce Plan Sénégal Émergent n’est-il pas simplement un condensé des recettes éculées des officines financières internationales, dont on trouve des duplicata dans plusieurs autres pays africains ? Comment expliquer le peu d’impact électoral des grands projets dits structurants ? Cela ne confirme-t-il pas cette accusation de gaspillage d’importantes ressources financières dans des projets non prioritaires ? En dehors du PUDC, qui fait presque l’unanimité, ce sont plutôt les programmes clientélistes dédiés à la distribution d’espèces sonnantes et trébuchantes (bourses de sécurité familiale) ou de crédits à remboursement hypothétique (Direction à l’Entreprenariat Rapide), qui auront fait la différence.
DES LENDEMAINS INCERTAINS
Nous nous trouvons, donc, à l’orée d’un second mandat plein d’incertitudes.
Les officines financières internationales piaffent d’impatience et réclament l’application des programmes d’austérité gelés à cause des élections. La cohésion de la coalition au pouvoir va forcément pâtir des ambitions politiques aussi bien des partis alliés, qui se font déjà entendre, que de membres d’un parti présidentiel, dont la structuration a été délibérément gelée, pour préserver la suprématie de certains clans et leur garantir une totale liberté de manœuvre.
Il est vrai, qu’entretemps, notre vie politique a changé de paradigme, caractérisée par la découverte des gisements pétroliers et gaziers, convoités par les puissances économiques mondiales. Cela a considérablement augmenté la marge de manœuvre de notre président, dont les frasques antidémocratiques sont passées par pertes et profits et donnent de plus en plus à notre pays l’image d’une autocratie électorale.
Au-delà de l’hyper-présidentialisme doublé de l’instrumentalisation des institutions législative et judiciaire, nous assistons à un remaniement profond de notre système politique, illustré par la loi sur le parrainage citoyen, qui a fini de défigurer nos pratiques électorales, mais aussi par la tentative de mise au pas des contre-pouvoirs (Presse, société civile...). À travers ces mesures, qui comprennent la corruption et la transhumance politiques, on cherche à sécuriser la mainmise sur nos nouvelles richesses, au prix d’alternances superficielles et inoffensives en lieu et place de véritables alternatives sociopolitiques.
Il est clair que cette plateforme politique, qui occulte les intérêts des masses populaires, peut parfaitement convenir à plusieurs composantes de notre système politique, qui font table rase des enjeux d’indépendance nationale, de souveraineté économique et de justice sociale.
Nous voyons donc, que les alternances survenues en 2000 et 2012, loin de se traduire par un approfondissement de la démocratie et une gestion plus vertueuse des affaires publiques, n’ont fait qu’aggraver les tares observées durant le long règne de l’UPS–P“S”. Il s’y ajoute que certaines organisations, qui, dans le passé, avaient toujours symbolisé la lutte contre l’injustice et pour le progrès social, se sont laissées piéger par les artifices de la démocratie bourgeoise, se disputant des strapontins ou des prébendes, prêts à justifier toutes les forfaitures de l’État bourgeois.
Il n’est pas trop tard pour se ressaisir et imposer un dialogue politique, qui restaure le libre jeu de la démocratie, comme préalable aux changements sociopolitiques venus à maturité.
MOUNIROU SY PLAIDE POUR LA SUPPRESSION DU HCCT ET LA RESTAURATION DU SENAT
Conseiller du Premier ministre, M. Sy invite le président de la République à revenir sur l’orthodoxie des institutions».
Bassirou MBAYE & Dieynaba KANE |
Publication 18/03/2019
Mounirou Sy plaide pour la suppression du Hcct et la restauration du Sénat, mais avec toujours Ousmane Tanor Dieng comme président. Membre de la coalition Bby, conseiller du Premier ministre et constitutionaliste, il estime que c’est ce qui permettra de revenir à l’orthodoxie des institutions.
Restaurer le Sénat afin qu’on ait un parlement bicaméral : c’est la proposition faite hier par le constitutionnaliste Mounirou Sy à l’émission Grand Jury de la Rfm. Egalement conseiller du Premier ministre, M. Sy invite le président de la République «à revenir sur l’orthodoxie des institutions». Expliquant sa proposition, l’enseignant à l’Université de Thiès soutient que tous les sénateurs qui vont composer cette chambre seront élus. D’après lui, il n’y aura pas «de quota de nomination parce que le parlementaire est par essence connu par élection».
Poursuivant ses propos, il indique que «le président du Sénat serait la deuxième autorité de l’Etat». Et M. Sy d’ajouter : «Voilà quelqu’un qui doit être l’émanation du Peuple, donc légitime.» Sur cette restauration de la chambre haute, Mounirou Sy s’explique : «Le Sénat aura les prérogatives régaliennes qu’on connaît des Sénats du monde. Il aura toute la plénitude d’une seconde chambre parlementaire avec les prérogatives de faire voter unanimement et de manière identique les lois organiques avec les mêmes majorités. Restaurer le Sénat en retournant à l’orthodoxie, surtout pour le Parlement, nous permettra d’avoir une démarche qui n’est pas bancale. Nous aurons une démarche charmante en vue d’entamer un avenir radieux.» Membre de la coalition Bby, il estime que ce «sont les actes forts qu’il (le président de la République) doit poser». Dans ses explications, M. Sy précise qu’en restaurant le Sénat, le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) sera dissous. Il propose même Ousmane Tanor Dieng, actuel président du Hcct, comme président du Sénat parce que, soutient-t-il, il a le «background». Lors de cette émission, Mounirou Sy a par ailleurs fait savoir qu’il est pour «le dégraissage du gouvernement (nombre réduit de ministres), un exécutif qui conduit avec de grands ministères et de grandes directions générales».
Le troisième mandat, «un faux débat inopportun»
L’invité du Grand jury s’est aussi prononcé sur le débat autour d’un troisième mandat pour Macky Sall. Mounirou Sy, qui soutient qu’on «veut restaurer le débat qui s’est posé en 2011» avec Wade, estime qu’il «y a une différence de nature et de portée». Et le constitutionaliste de s’expliquer : «Il y a une différence de nature car la disposition de l’ancien article 27 de la Constitution disait que ‘’le mandat du président de la Répu - blique est de 5 ans et est renouvelable une fois’’. Le nouveau dit que ‘’la durée du mandat est de 5 ans et nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs’’. La différence de nature réside dans le fait que l’ancien article 27 était affirmatif et le nouveau est négatif. En matière légistique, lorsqu’on interdit, souvent il n’y a pas sujet à une interprétation.»
Concernant la différence de portée, il avance que l’ancien article 27 de la Constitution visait le mandat alors que maintenant c’est la personne qui incarne ce mandat qui est visée. «On ne vise plus le mandat en ce sens qu’on dit que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. C’est un faux débat inop portun car Macky Sall a été élu en 2012, réélu en 2019. Donc, la même personne (Macky Sall) ne pourra pas se présenter en 2024», conclut-il.
«AU SÉNÉGAL, LE FRANÇAIS A PERDU DE SON POUVOIR DE SÉDUCTION»
L'éditorialiste de SenePlus, Boubacar Boris Diop revient sur les enjeux culturels, économiques et politiques de l’usage des langues africaines dans l’enseignement et dans la littérature
Le Monde Afrique |
Pr Fatoumata SECK |
Publication 18/03/2019
Lire, écrire, produire dans les langues africaines. Le débat est récurrent depuis les indépendances. Comment penser et représenter le monde en écrivant dans des langues héritées de la colonisation telles que le français, l’anglais ou le portugais ? Il y a vingt ans, le professeur de philosophie et écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a décidé d’écrire en wolof, sans abandonner pour autant le français. L’auteur de Doomi Golo (2003, traduit en français sous le titre Les Petits de la guenon en 2009) et Bàmmeelu Kocc Barma (2017) tente de valoriser les langues nationales de son pays. Il dirige le label Céytu, au sein duquel sont traduits en wolof ou en sérère des auteurs classiques comme J. M. G. Le Clézio ou Aimé Césaire. Dans cet entretien réalisé par Fatoumata Seck, professeure de littérature au Collège of Staten Island (New York), pour la revue Etudes littéraires africaines, Boubacar Boris Diop revient sur les enjeux culturels, économiques et politiques de l’usage des langues africaines dans l’enseignement et dans la littérature.
Avant vous, l’écrivain kényan Ngugi wa Thiong’o, auteur de Décoloniser l’esprit (1986), a exhorté les écrivains africains à lutter contre l’aliénation à l’aide de leurs langues nationales. Quelles sont les ressemblances et les différences entre vos combats ?
Boubacar Boris Diop Le combat est le même, mais nos générations et nos contextes linguistiques diffèrent. Personne ne demande à Ngugi wa Thiong’o de se battre pour le rayonnement de la langue anglaise. Nous sommes, nous francophones, des auteurs sous influence. Je ne pense pas non plus qu’il faille délégitimer la littérature africaine écrite en langues étrangères, qualifiée par Ngugi d’« afro-européenne ». Je préfère l’approche moins radicale de David Diop et de Cheikh Anta Diop, qui y voient une littérature de transition correspondant à un moment donné de notre évolution historique. Peut-être que Ngugi wa Thiong’o a un sentiment d’isolement plus grand que le mien, car au Sénégal la littérature en langues nationales, essentiellement en wolof et en pulaar, est en plein essor.
Au Sénégal, le français est-il en compétition avec le wolof ?
Le français a perdu de son pouvoir de séduction au Sénégal. Par exemple, à la télévision, des débats télévisés qui commencent en français finissent souvent en wolof. Une personne qui parle mal le français s’exprimera dans sa langue sans complexe, au lieu de se mettre à baragouiner, comme cela aurait été le cas il y a quelques années. Le système de scolarisation universelle légué par la colonisation n’a fonctionné qu’en théorie ; il a produit une élite minoritaire de plus en plus larguée, alors qu’il était supposé tirer la société vers le haut.
Que répondez-vous à ceux qui craignent que la promotion des langues nationales crée ou ravive des tensions ethniques ?
« Au Sénégal, le wolof est une langue transethnique, que tout le monde parle plus ou moins. C’est une chance. » Si on s’y prend mal, le risque est réel. Au Sénégal, le wolof est une langue transethnique, que tout le monde parle et comprend plus ou moins. C’est une chance, mais cela ne veut pas dire qu’il faut foncer tête baissée. On est très loin d’un accord général sur ce sujet, même si un consensus se dessine depuis quelque temps. L’idée serait d’enseigner le wolof partout, mais en l’accompagnant d’une langue régionale. Faute de quoi nous allons être condamnés à laisser le français arbitrer pour l’éternité.
On entend aussi qu’il est impossible d’enseigner les sciences dans les langues nationales, faute de vocabulaire scientifique adéquat…
C’est l’objection la plus fréquente, mais rappelons que Cheikh Anta Diop a traduit en 1954, dans Nations nègres et Culture, des concepts scientifiques et une synthèse par Paul Painlevé de la théorie de la relativité généralisée d’Einstein. C’est du reste une dimension de l’apport intellectuel de Cheikh Anta Diop qu’on a tendance à perdre de vue : il s’est d’abord positionné en traducteur pour répondre à la critique selon laquelle les langues africaines sont inaptes à l’abstraction et à une création littéraire digne de ce nom. C’est un stéréotype raciste que reprennent certains intellectuels africains prompts à se rouler dans la fange. Ce sont les humains qui forgent les mots, et tous les termes scientifiques, dans quelque langue que ce soit, ont été fabriqués ; au bout d’un temps plus ou moins long, on a l’impression qu’ils ont toujours été là ou qu’ils ont été sécrétés par la langue comme s’ils en étaient la sève, ce qui est proprement insensé. Le mathématicien sénégalais Sakhir Thiam a pris le relais de Cheikh Anta Diop en enseignant les maths en wolof à l’université. L’Unesco a par ailleurs financé des classes tests dans les six principales langues du Sénégal. Les résultats de ces apprenants ont été meilleurs que ceux de leurs camarades formés en français, surtout dans les matières scientifiques.
Qui va lire des textes dans des langues plutôt parlées qu’écrites ?
En fait, les gens inversent la démarche. Ce que montre l’histoire de la littérature, c’est que ce sont les textes qui créent le public, et non l’inverse. On ne me fera jamais croire que les livres de Stendhal et de Shakespeare ont été des best-sellers du vivant des auteurs. Beaucoup d’écrivains aujourd’hui universellement célébrés sont morts dans la misère. J’admets qu’en écrivant en diola ou en kikuyu, on doit se contenter d’un lectorat immédiat très limité. Mais l’idée qu’il faut sauter par-dessus ses lecteurs naturels afin d’atteindre des étrangers est bien curieuse. « Les auteurs sont tentés d’écrire pour les journalistes, les jurys de prix littéraires ou les profs d’université. » La vraie question ne doit pas être « Pour qui j’écris ? » ou « Combien de copies vais-je vendre ? », mais « Avec quels mots puis-je le mieux exprimer ce que je ressens au plus profond de moi-même ? ». En somme, toute cette histoire se ramène à : « qui lit par-dessus mon épaule quand j’écris ? ». Résultat : les auteurs, pas seulement africains, sont tentés d’écrire pour les journalistes, les jurys de prix littéraires ou les profs d’université. Cela donne un certain type de texte à l’espérance de vie limitée, même si à leur parution ils peuvent faire illusion.
Votre production littéraire sera-t-elle dorénavant entièrement en wolof ?
Cela n’a aucun sens de se couper la langue, au propre comme au figuré. En termes plus clairs, on se sert de ses deux jambes, mais il en est forcément une avec laquelle on est plus naturellement à l’aise : on peut être gaucher ou droitier. Il s’agit finalement moins de sonner la charge contre une langue donnée que de mettre la sienne à la première place. Je ne m’interdis cependant rien. Après Doomi Golo en 2003, j’ai publié Kaveena en français en 2006.
Ce débat autour de l’usage du français ne concerne pas que les Africains. Des écrivains européens tels que Samuel Beckett ont aussi fait le choix d’écrire en français, une langue qui n’était pas la leur…
Etre écrivain, c’est être fondamentalement libre. Mais si un jour je décide d’écrire en chinois, cela n’aura rien d’embarrassant, car il n’y a aucun contentieux historique entre la Chine et le Sénégal. De la même manière, lorsque Beckett, Kundera ou Ionesco choisissent le français, ils restent en territoire connu, celui des langues européennes. C’est exactement comme si je me mettais à écrire en bamanan ou en lingala. Il se trouve que la plupart de ceux qu’on cite à l’appui de cet argument sont des auteurs dont les langues ne sont nullement menacées et qui n’ont pas le sentiment de n’avoir, justement, pas le choix.
ABDOU NDENE SALL, MAMADOU DIAGNE SY MBENGUE ET SEYNABOU GAYE TOURE REFUSENT DE RANGER LES COUTEAUX
Dans la commune de Tivaouane, n’eut été le vote maraboutique, le président Macky Sall arriverait très loin derrière le candidat de la coalition «Idy 2019» du fait de l’ignominieuse guéguerre post électorale entre leaders de Benno à Tivaouane.
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 18/03/2019
« Dans la commune de Tivaouane, n’eut été le vote maraboutique, le président Macky Sall arriverait très loin derrière le candidat de la coalition « « Idy 2019’’, parce que les leaders locaux de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY) n’ont rien fait pour mériter la victoire de leur candidat ». Ce constat de nombre d’habitants de la capitale de la Tidianiya met en relief la profonde léthargie dans laquelle se meut la majorité présidentielle locale avec des responsables qui, à l’heure du bilan, préfèrent se crêper cruellement le chignon au lieu de tirer froidement les leçons du scrutin du 24 février prochain.
Le qualificatif injurieux de « mongole raté » dont a usé la présidente du Conseil départemental de Tivaouane, Mme Seynabou Gaye Touré, lors d’une réunion politique d’évaluation des résultats de la présidentielle du 24 février 2019, pour portraiturer la physionomie du maire de la cité religieuse, Mamadou Diagne Sy Mbengue, par ailleurs Directeur Général de l’Institut de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES), en dit long sur la « nature affreuse » des querelles intestines auxquelles se livrent les lieutenants du président Macky Sall dans la ville sainte.
Dans la commune de Tivaouane où le président de la République est sorti vainqueur (15.312 voix soit 55,69 % des 27 494 suffrages) devant Idrissa Seck (6366 voix soit 23,15 %), une bataille politique féroce oppose les deux comités électoraux parallèles de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Lesquels se disputent chacun la paternité de la victoire de leur candidat. Celui dirigé par le socialiste Lamine Diouck et constitué autour du plénipotentiaire communal, en l’occurrence le maire Mamadou Diagne Sy Mbengue, par ailleurs Directeur Général de l’Institut de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES), fait face au camp adossé au ministre Abdou Ndéné Sall, coordonnateur du comité électoral départemental. Naturellement, chaque camp revendique la majorité. Aussi une enveloppe de 3 millions FCFA est au cœur de la polémique. Lors d’une rencontre d’évaluation tenue par le comité électoral agréé par le maire Mamadou Diagne Sy Mbengue, le responsable départemental de LDR/Yeesal, Sidy Lamine Ndoye, a révélé que « les 3 millions FCFA destinés à l’organisation le jour du scrutin, notamment à la prise en charge des repas des membres des bureaux de votes, des mandataires, etc., ont été remis au groupe dirigé par le ministre Abdou Ndéné Sall, qui a, à son tour, refusé de donner sa part à l’autre groupe ».
Selon le représentant local du parti du transhumant Modou Diagne Fada, « c’est le maire Mamadou Sy Mbengue qui a été obligé de débloquer personnellement 3 millions de francs pour régler le problème ». C’est ainsi, fait-il savoir, qu’« un scandale a été évité de justesse ». De graves accusations réfutées par l’autre camp, par la voix notamment de la présidente du Conseil départemental de Tivaouane, Seynabou Gaye Touré. Le Ministre Abdou Ndéné Sall s’est lui aussi inscrit en faux contre cette assertion du membre de Ldr/Yeesal. Selon lui, « il n’y a eu aucune rétention d’argent ». Et de « déraper » à son tour : « ceux qui ont eu dans le passé une affaire de vol de 100 millions FCFA chez eux, sont très mal placés pour parler des questions d’argent ».
Le ministre faisait allusion, bien sûr, au directeur général de l’Ipres chez qui, effectivement, plusieurs dizaines de millions avaient été volés il y a quelques années. Bref, les couteaux sont toujours tirés au sein de BBY à Tivaouane. Ce qui pousse nombre de responsables dans la ville sainte, qui ne cachent pas leur inquiétude, à dénoncer « une ignominieuse guéguerre post électorale ». Ils conseillent au président Macky Sall de « prendre les mesures politiques qui s’imposent à Tivaouane pour rectifier le tir plutôt que de regarder le ver détruire le fruit ».
Reprochant à leur leader national « sa préférence souvent portée sur une certaine catégorie de ‘’contre-modèles’’, ils tiennent cependant à le remercier d’avoir, lors de sa traditionnelle visite en prélude au dernier Mawlod de Tivaouane, de s’être assuré que toutes les conditions sont réunies pour une bonne tenue de l’évènement religieux. Ce même s’il avait zappé dans ses audiences les responsables politiques de la ville sainte pour leur montrer sans doute sa lassitude face à leurs nombreuses querelles. Une chose est sûre, les composantes de Benno Bokk Yaakaar, dans leur écrasante majorité, jeunes, anciens, femmes et adultes, décrient la manière dont est gérée leur coalition dans la commune de Tivaouane où, selon eux, « nos responsables ont montré leurs limites en conduisant le parti en usant de complaisance et de copinage ». Ils proposent un « diagnostic objectif et sans complaisance de la situation politique du camp présidentiel dans la ville ».
LA CAF «DRAGUE» L'ALGERIE POUR LE CHAN 2020
L’Ethiopie, qui n’est pas du tout prête à accueillir cet événement en dépit de ses capacités économiques, serait sur le point de s’en désister
L’Ethiopie n’est pas prête pour organiser le Chan 2020. Du coup, la Caf est à la recherche d’un pays de substitution.
L’Ethiopie, qui n’est pas du tout prête à accueillir cet événement en dépit de ses capacités économiques, serait sur le point de s’en désister. D’ailleurs, une mission de l’instance africaine est attendue ce mois-ci dans ce pays dans le but d’y voir plus clair. Selon la presse locale, la Fédération éthiopienne de football n’a même pas installé un Comité d’organisation du tournoi malgré les quelques 9 mois qui nous séparent du coup d’envoi. Conséquence : la Caf qui suit tout ça de près, aurait actionné son plan B, à savoir le transfert de la compétition vers un autre pays comme cela était le cas en 2018 quand le Maroc a hérité du tournoi de la part du Kenya. Cette fois, les options ne sont pas nombreuses et la Caf risque de galérer, mais elle garde l’espoir que l’Algérie lui tende la main. C’est dans ce sens qu’une proposition aurait déjà été faite au pays des Fennecs pour étudier la possibilité que ce Chan atterrisse dans ce pays. Cela a mis le ministère des Sports et la Fédé algérienne en état d’alerte, préoccupés en cette période de crise par tout ce qui se passe dans le pays. Le ministre des Sports et des représentants de la Fédération se sont rencontrés ce vendredi au siège du ministère pour parler du Chan. Officiellement, la rencontre portait sur les préparatifs de l’édition 2022 déjà octroyée à l’Algérie l’an passé, mais les deux parties ont aussi évoqué cette sollicitation émanant de l’instance de Ahmad concernant 2020.
Pour l’Algérie, il s’agit d’une opportunité de frapper un grand coup sur le plan organisationnel. Etre pris au dépourvu de cette façon, notre pouvoir réagir montrera au monde et à l’Afrique que l’Algérie n’a rien perdu de sa puissance. Une sorte de démonstration de force qui rétablira l’image du pays à l’échelle mondiale. Mais, avant ça, une étude doit être faite car, même si la Caf n’est pas trop exigeante dans cette compétition qui se joue encore à 16 équipes, et qui n’a besoin que d’un minimum d’infrastructures, l’Algérie doit faire un effort en 9 mois et essayer de terminer des projets et pouvoir les utiliser. Et surtout, essayer d’avoir un pronostic concernant la situation sécuritaire d’ici janvier dans les conditions actuelles que traverse le pays. La réponse ne pouvant venir ni du ministère ni de la Fédération mais des hautes autorités du pays. La balle est dans leur camp.
En attendant, la Caf cherchera sûrement d’autres solutions de rechange ; on parle déjà du Kenya qui n’était pas prêt pour 2018 et qui pourrait revenir dans la course et postuler pour 2020. L’Egypte restera aussi l’éternelle roue de secours de la Caf. D’autres pays comme le Ghana et le Nigeria pourraient aussi se manifester.
CE SERA PAS FACILE POUR LES LIONS
Me Babacar Ndiaye, président de la fédération nationale de Basket réagit au tirage au sort des groupes participatifs au Mondial
Les Lions du basket évolueront dans le Groupe H, en compagnie de l’Australie, du Canada et de la Lituanie, lors du Mondial «Chine 2019» (30 août-15 septembre). Un tirage pas facile pour le président de la Fédération, Me Babacar Ndiaye, présent ce samedi à Shenzhen.
Les adversaires des Lions pour le Mondial de basket «Chine 2019» sont connus. Le tirage effectué ce samedi à Shenzhen, a logé le Sénégal dans le Groupe H, en compagnie de l’Australie, du Canada et de la Lituanie. Un tirage pas facile pour les hommes de «Adidas», selon le président de la Fédération sénégalaise de basket, Me Babacar Ndiaye, qui a assisté au tirage. «On ne peut pas dire que c’est un tirage facile. Nous allons jouer contre de grosses nations du basket, à savoir l’Australie, le Canada et la Lituanie», a réagi à chaud Me Ndiaye, joint par téléphone. Analysant les adversaires des Lions, le patron du basket sénégalais estime qu’il s’agit des meilleures Nations du monde.
«Il faut reconnaître que nous ne sommes pas favoris. Si on se réfère au classement mondial, nous sommes derrière ces nations avec qui nous partageons cette poule. Ces équipes ont des joueurs qui évoluent en NBA que ce soit le Canada ou l’Australie. Pour ce qui est de la Lituanie, elle a été demi-finaliste de la dernière Coupe du mon - de», souligne Me Ndiaye. Avant d’ajouter : «Maintenant, il s’agit de la phase finale de la Coupe du monde. Il n’y a que de grandes équipes et pas de matchs faciles. Ce sont les meilleures nations de basket qui se retrouvent.» Qualifiés pour le second tour en 2004, après avoir notamment battu en phase de poules la Croatie, un des grands noms du basket mondial, la bande à Malèye Ndoye peut rêver d’un nouvel exploit en Chine.
«Maintenant, c’est un match de basket et ça se joue sur un parquet. On a déjà joué le Canada lors du tournoi de préliminaire des derniers Jeux Olympiques. Lors de ce match, on a perdu de trois points dans les 30 dernières secondes», rappelle-t-il. Compliqué aussi pour les autres Africains Pour cela, le patron du basket sénégalais espère une bonne préparation des Lions. «Je pense que si on se prépare sérieusement, nous pouvons réaliser de belles performances devant ces grandes nations de basket. Nous devons représenter dignement le continent africain. Il faut être réaliste, se mobiliser et se battre sur le terrain», souligne-t-il. Le tirage n’a pas été facile pour les autres représentants africains.
L’Angola, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et la Tunisie devront batailler dur pour sortir de leur groupe. La Tunisie, championne d’Afrique, se retrouve avec l’Espagne, l’Iran et Porto Rico dans le Groupe C. Le Nigeria, vice-champion continental, fera face à la Russie, l’Argentine et la Corée du Sud dans le Groupe B. Alors que l’Angola affrontera, dans le Groupe D, la Serbie, l’Italie et les Philip pines. A l’issue du tirage, huit poules de quatre équipes ont été constituées. Les deux premières équipes de chaque poule seront qualifiées pour le deuxième tour qui sera constitué en quatre poules de quatre équipes, selon le règlement. Les deux premières vont jouer les quarts de finale.
17EME JOURNEE TFC RESTE DAUPHIN, 5EME NUL CONSECUTIF DE NGB
Les Rufisquois conservent la 2ème place suite à leur match nul d’un but partout décroché sur la pelouse du 3ème , AS Pikine, lors du derby de la Banlieue. Pendant ce temps, NGB enchaîne un 5ème match d’affilée
En déplacement à Alassane Djigo, Teungueth fc est rentré avec un point au sortir du choc qui l’opposait aux Pikinois. Avec ce résultat, les rufisquois gardent la deuxième place derrière le leader génération foot, qui a calé au stade de Mbour (1-1). Dakar Sacré-Cœur, qui rêvait de retrouver le podium en cas de succès, a chuté à Saint-Louis face à la Linguère (2-1). du coup, les sicapois perdent leur invincibilité de six matchs nuls consécutifs à l’extérieur. NGB a profité de sa visite au casa sports pour conserver sa solidité de 2019. Les «galactiques» ont fait jeu égal en arrachant le nul blanc. Les Ziguinchorois, eux, manquent l’occasion de se rapprocher de la 3ème place toujours détenue par l’As Pikine. Par ailleurs, la Sonacos continue de s’enliser au fond du classement après sa 9ème défaite de la saison hier, lors de la réception de Mbour Pc (2-0).
Résultats 17ème journée
samedi 16 mars 2019
Gorée / Ndiambour 2-0
dimanche 17 mars 2019
As Pikine / Teungueth fc 1-1
Sonacos / Mbour PC 0-2
Casa sports / ngB 0-0
Stade Mbour / génération foot 1-1
Linguère / Dakar Sacré-Cœur 2-1
Douane / Jaraaf 0-0
PAPA SOW BRISE LE SILENCE
Dans cet entretien, Papa SOW évoque son avenir à Fass, son potentiel combat contre Siteu, ses fans, une éventuelle saison blanche, etc.
Alors que son combat contre Siteu est démarché par le promoteur Pape Thialis Faye, patron de la structure Leewtoo Productions, Papa Sow est sorti de son mutisme. Dans cet entretien, il évoque son avenir à Fass, son potentiel combat contre Siteu, ses fans, une éventuelle saison blanche, etc. Papa Sow dit tout et casse la baraque
Entretien.
Votre manager Cheikh Ndiaye a-t-il pris langue avec vous pour un combat contre Siteu ?
En tout cas, Cheikh Ndiaye n’a pas parlé directement avec moi. Peut-être qu’il est en train de discuter avec Père Bâ (NDLR : son agent)
Êtes-vous prêt pour affronter Siteu ?
La lutte est notre gagne-pain. Et, nous sommes là pour tous les lutteurs que Dieu mettra sur notre chemin.
Votre confrontation avec Siteu est-t-elle un combat choc ?
Tous les duels restent des combats chocs. Nous sommes là pour tous les lutteurs. Je n’ai pas de choix à faire entre les lutteurs.
Papa Sow n’aime pas faire une saison blanche…
Oui, puisque la saison blanche n’arrange aucun lutteur. S’entraîner toute une saison sans avoir un combat est une perte de temps.
Vous voulez donc vraiment compétir cette saison…
Oui, je le veux vraiment, cette saison, pour relancer ma carrière. Je veux avoir un combat et en sortir victorieux
Siteu sort d’une défaite comme vous. Cela n’est-il pas une pression supplémentaire pour vous deux ?
Évidemment. Cela constitue une grande pression. Je veux effacer ma dernière défaite et je prie pour avoir un combat afin de me rectifier. C’est une grande pression puisqu’il y a beaucoup de gens derrière moi.
la défaite est interdite lors de votre prochain combat…
Oui. Je l’avoue. La défaite est interdite lors de mon prochain combat.
Une fois ficelé, votre combat contre Siteu reste capital pour la suite de votre carrière ?
Que ce soit Siteu ou un autre lutteur, je n’ai jamais mentionné le nom de Siteu dans mes discussions. Seulement, c’est le manager de Lansar qui veut ce combat et nous a fait la proposition. Nous ne sommes pas demandeurs pour affronter Siteu.
est-ce Pape thialis qui démarche cette affiche ?
Oui. Selon les informations que j’ai eues, c’est Pape Thialis qui démarche le combat
Vous préférez avoir Siteu… ?
Je n’ai pas de préférence pour les lutteurs. Je suis ouvert à tout le monde. Siteu, Sa Thiès et Gouye Gui sont tous des champions. Et mon duel avec chacun d’entre eux est un choc
Avez-vous discuté avec le staff de Fass pour débuter les entraînements au sein de l’écurie ?
Je vous renvoie auprès des dirigeants de Fass. Eux, peutêtre, pourront répondre à cette question. Concernant le début des entraînements, je pense que l’on devrait d’abord faire un bilan de la défunte saison. Voir le nombre de défaites et victoires de Fass durant la saison. Le bilan doit être présenté. Les dirigeants, entraîneurs et athlètes doivent donner leur point de vue. Le bilan est obligatoire sinon cela risque d’être plus dur
Êtes-vous prêt pour discuter avec le staff de Fass ?
Moi, je n’ai pas ce problème. J’attends le moment opportun pour débuter mes entraînements au niveau de l’écurie. J’attends de finir mes activités actuelles pour débuter les entraînements.
Que dites-vous à vos supporters ?
Je suis ouvert à tous les lutteurs. Mes fans, je leur dis que je tiens beaucoup à eux et je poursuis dans mes entraînements. Qu’ils comprennent que c’est le sport qui est comme ça. Parfois, c’est dur. Il y a des hauts et des bas. Mais, le meilleur reste à venir.
«EUMEU SENE NE SERA PAS TRANQUILLE TANT QU’IL N’AURA PAS BATTU MOD’LO»
Si Gris Bordeaux décide de parler, ce n’est pas pour faire dans la langue de bois.
Sunu Lamb a tenté de lui tirer les vers du nez. l’on a choisi le bon moment : son jour d’anniversaire, qu’il a fêté jeudi avec son pote Eumeu Sène. Avec nous, le 3ème tigre de Fass parle de ses potentiels adversaires, dévoile les coulisses de ses pourparlers avec des promoteurs. Bien sûr, l’enfant de Thicky n’a pas occulté le combat de son jeune-frère Gris 2, qui va croiser le fer avec Reug-Reug.
Vous avez fêté votre anniversaire, jeudi dernier, avec Eumeu Sène. Cela ne veut-il pas dire que vos rapports avec le roi des arènes dépassent le simple cadre de la lutte ?
Oui, c’est le cas. Eumeu Sène est devenu aujourd’hui un frère. Nous nous sommes affrontés à deux reprises. Il n’a jamais tenu des propos discourtois à mon endroit. Moi de même. On ne reste pas des jours sans communiquer. J’avoue que nous pouvons rester toute une journée ensemble sans parler de lutte. Nous conversons sur d’autres sujets, notamment des projets. Ce que nous pouvons bâtir pour réussir dans la vie.
Fêter son anniversaire à un certain âge, cela vous inspire quoi ?
L’année dernière, quelques semaines après mon combat contre Balla Gaye 2, j’ai eu un accident. J’ai été électrocuté. Je suis resté 5 jours dans le coma. J’ai vécu des moments durs, terribles de ma vie. Eumeu Sène m’a été d’un grand soutien. Il est vraiment un ami, un vrai frère. Nos familles respectives se fréquentent. Les liens qui nous unissent aujourd’hui sont francs et fraternels. C’est une grande chance de vivre avec Eumeu Sène dans un même quartier, à Mbao. À la suite de cette électrocution, je pouvais perdre la vie. Si par la grâce de Dieu je suis en vie, c’est bien de remercier le Bon Dieu. C’est bien de savoir que j’ai survécu à cette électrocution. Le moment était donc très symbolique et solennel.
Eumeu Sène vous parle-t-il souvent de ses grands regrets ou déceptions ?
Chaque être humain vit des moments durs dans sa vie. Eumeu Sène, comme moi d’ailleurs, a connu des regrets. Des déceptions aussi. On en tire des leçons pour avancer. C’est tout. Ainsi va la vie
Vous avez alors passé des années dans l’arène ?
Je suis né en 1980 (39 ans à 6 ans de la retraite, Ndlr). Je suis entré dans l’arène à 16 ans. J’ai très tôt adoré ce métier noble. J’ai marqué de mes empreintes ma carrière. J’ai affronté de très grands champions, de prestigieux lutteurs. Cela n’est pas donné à tout le monde. J’ai tracé mon propre chemin. Ce, avec l’appui considérable de l’écurie Fass. Je remercie tous nos encadreurs de Fass. Ils ont été là dans des moments durs comme de paix ou de joie. Le mérite leur revient aussi. Chapeau à mes encadreurs !
Vous entretenez un flou total au sujet d’Ama Baldé. Pouvez-vous nous dire clairement si vous êtes prêt à en découdre avec lui ?
Je n’ai pas de problème d’adversaire. Je suis le seul lutteur à avoir plus d’adversaires dans ce milieu. Plusieurs promoteurs avaient négocié avec moi pour affronter Ama Baldé. J’étais prêt. Nous avions bien négocié. Et j’avoue que nous étions tombés d’accord sur le cachet et tout. Le combat a été conclu. Un contrat a même été écrit. Mais au moment où les avances sur cachet devaient tomber, je ne les ai plus revus. Donc la balle est dans le camp des promoteurs qui désirent me proposer un combat. C’est plutôt eux qui n’ont pas respecté leur parole.
Pouvez-vous nous décliner l’identité de ces promoteurs qui vous ont fait des offres de combat ?
Bon, je ne vois pas pourquoi les citer. Ce n’est pas important. Ils se reconnaissent.
Ils se sont désistés parce qu’ils n’ont plus les moyens de respecter leurs engagements ou vous réclamiez un gros cachet…
Je ne le crois pas. Ce sont des promoteurs qui ont des moyens de leurs ambitions. Mais je ne comprends rien de leur attitude, leur revirement. Depuis lors, j’ai décidé de négocier qu’avec des promoteurs qui ne viennent pas pour se balader. Le promoteur qui viendra négocier avec moi doit prouver qu’il est sincère. Il faudra que ce soit un promoteur qui est effectivement prêt à organiser mon combat
Votre combat contre Bombardier avait été négocié aussi. Vous le confirmez ?
Oui. Il n’y a pas longtemps, le promoteur Pape Thialis Faye a émis le souhait d’organiser mon combat contre Bombardier. Je suis dans les dispositions de lui accorder une revanche. Mais je ne suis pas dans une posture de demandeur. Je suis prêt contre tout le monde.
Votre remake contre Balla Gaye 2 est souvent agité. Votre avis là-dessus ?
Je suis partant. Tout le monde a pu remarquer qu’il y a eu du n’importe quoi, lors de mon combat contre Balla Gaye 2. L’arbitrage n’a pas été à la hauteur. Ça, c’est clair. J’ai écopé d’avertissements qui ne se justifiaient pas. S’il n’y avait pas de favoritisme, je suis d’avis que Balla Gaye 2 aurait écopé de plus d’avertissements que moi. Malheureusement, tel n’a pas été le cas. Bref, mon remake contre Balla Gaye 2 sera explosif. Nous sommes deux lutteurs capables de polariser toutes les passions autour d’un combat. Notre duel sera très ardent. Je ne cracherai pas sur une éventuelle confrontation avec Balla Gaye 2.
Eumeu Sène a-t-il pris des risques énormes en affrontant Modou lô qui l’avait battu ?
Je ne le pense pas. Il n’y a pas de risques pour lui. Eumeu Sène est actuellement le Roi des arènes. Il a été terrassé par Modou Lô. C’est une tâche noire qu’il a envie d’effacer. Tant qu’il n’aura pas réussi à se venger de Modou Lô, il ne sera pas tranquille. Son plus grand objectif c’est de battre Modou Lô pour être à l’aise. Cela reste pour lui un gros défi, lors de cette affiche royale. Je sais qu’il a les capacités de pouvoir tirer son épingle du jeu. Il a des arguments solides pour atteindre l’objectif qu’il s’est assigné au sujet de cette revanche.
Vous arrive-t-il de conseiller à Eumeu Sène lors de ses combats ?
C’est évident ! Nous sommes des amis, des frères. Chacun prodigue des conseils à son prochain. Nous nous rendons réciproquement service et de façon naturelle.
Le soutenez-vous mystiquement ?
Non. Mais on peut aider un lutteur sans pour autant l’aider sur le plan mystique. Je n’interviens pas sur le plan mystique
Tapha Guèye a été accusé d’avoir entraîné Balla Gaye 2 contre Modou lô. Pourquoi vous avez peur de vous prononcer sur cette affaire ?
Vous êtes en train de me piéger. Vous êtes très dangereux mon gars. Je n’ai rien à dire sur cette affaire. No comment (rires).
Ne craignez-vous pas de concéder une saison blanche ?
Je n’ai pas que la lutte comme job. J’ai d’autres sources de revenus, par la grâce de Dieu. Je suis dans d’autres business qui portent leurs fruits. Donc, même si je ne noue pas mon nguimb, je ne me prendrai pas la tête. Je rends grâce à Dieu.
Votre jeune-frère Gris 2 n’a-t-il pas pris des risques contre Reug-Reug ?
J’ai devancé Gris 2 dans la lutte. Je fais partie de ses conseillers. Il a affronté des champions d’Afrique. Le résultat lui a été toujours favorable. Donc, affronter Reug Reug ne l’empêche pas de dormir. Gris 2 est un grand champion. Il est aussi l’espoir de l’écurie Fass. Il est capable de battre meilleur que Reug Reug. De toutes les manières, nous allons bien le préparer. Le jour-J, il viendra avec l’intention de gagner pour continuer son chemin.