POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE, EN RESTE-T-IL DES BRAVES ET COURAGEUSES KINE LAM AU SENEGAL ?
C’est ce mercredi que Ndongo Malick Coumba Thiam alias « Dogo » a rendu l’âme, des suites d’une très longue maladie. Le nom ne vous est pas étranger parce que sa femme aura « donné » sa vie pour lui. Brave et fidèle, Kiné Lam a été à ses côtés
C’est ce mercredi que Ndongo Malick Coumba Thiam alias « Dogo » a rendu l’âme, des suites d’une très longue maladie. Le nom ne vous est pas étranger parce que sa femme aura « donné » sa vie pour lui. Brave et fidèle, Kiné Lam a été à ses côtés dans un combat des plus difficiles.
Un bel exemple d’un amour sincère qui, au-delà de la relation, en interpelle plus d’un. Le sens du sacrifice de Kiné Lam est, en effet, extrême et si rare qu’on en est forcément touché. Quid de sa carrière musicale ? Elle n’en a eu cure, parce que sa moitié était alitée, mourante.
Des plaisirs mondains : argent et tout le tralala autour, Kiné Lam s’en est volontairement privée. Combien de scènes elle aura refusées pour prendre soin de « Dogo », l’on ne saurait compter. Chez nous, à SeneNews, elle nous avait gentiment refusé une interview. « Je n’ai temps pour rien ni pour personne, je suis aux côtés de mon mari« , nous avait-elle servi. Un exemple.
Un exemple oui ! Parce que Kiné Lam aurait pu, à l’image d’autres chanteuses et d’autres personnalités du show bizz, aller voir ailleurs. Emportée par la « folie » du succès, elle pouvait bel et bien abandonner cette lutte aux fins désespérantes. Mais, pensant au passé glorieux de sa relation avec son défunt mari, elle est restée. Restée auprès de lui, pour le meilleur et pour le pire.
Une telle expression devenue banale dans bien de relations mais vivante chez cette grande diva. Ces quelques phrases donc lui sont dédiées. Prière envers elle, prières envers son mari, Ndongo Malick Coumba Thiam.
L’amour existe, les bonnes personnes aussi.
NOUVELLE-ZELANDE : ATTENTAT ANTI-MUSULMANS DANS DEUX MOSQUEES, AU MOINS 40 MORTS
Deux attaques à l’intérieur de mosquées de Christchurch, bondées en ce vendredi de prière, ont fait des dizaines de victimes. Quatre suspects ont été arrêtés. Le principal suspect s’est filmé
Deux attaques à l’intérieur de mosquées de Christchurch, bondées en ce vendredi de prière, ont fait des dizaines de victimes. Quatre suspects ont été arrêtés. Le principal suspect s’est filmé.
Des fusillades coordonnées contre deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch, durant la prière du vendredi, ont fait de nombreux morts. La première attaque s’est produite à l’heure du déjeuner, sur Linwood avenue, la seconde intervenant à 13h40, heure locale (1h40 du matin, heure de Paris), dans une autre mosquée de Deans avenue, dans la deuxième ville du pays.
Alors que les médias locaux annonçaient au moins vingt-sept personnes tuées, la Première ministre Jacinda Arden a donné une conférence de presse à 19h30 (7h30 à Paris), déplorant 40 victimes. 25 personnes sont hospitalisées dans un état grave.
Un grand périmètre a été bouclé dans la ville par les forces de l’ordre. En ce jour de prière pour les musulmans, la police demande aux fidèles d’éviter les mosquées. « La police répond au maximum de sa capacité pour affronter la situation, mais les risques restent extrêmement élevés », a-t-elle dit dans un communiqué. Toutes les écoles ont aussi été confinées jusqu’à 17h50 (heure locale, soit 5h50 en France). La municipalité avait ouvert un numéro de téléphone d’urgence pour les parents inquiets du sort de leurs enfants, qui participaient à la marche mondiale pour le climat non loin de là.
Au moment de la fusillade, la mosquée Masjid al Noor, sur l’avenue Deans, était remplie de fidèles, parmi lesquels les membres de l’équipe nationale de cricket du Bangladesh. Ceux-ci sont ressortis indemnes. Mais trente personnes y ont été tuées.
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Le parking de la mosquée Al-Noor sur Deans avenue était plein de voitures ce vendredi.
« J’avais des corps partout sur moi »
Un témoin a raconté au site Internet d’information Stuff.co.nz qu’il était en train d’y prier quand il a entendu des tirs. En prenant la fuite, il a vu sa femme morte devant l’édifice religieux. Un autre homme a dit avoir vu des enfants se faire abattre. « J’avais des corps partout sur moi ».
-La police de Nouvelle-Zélande a annoncé l’arrestation de quatre personnes. « Quatre personnes sont en garde à vue, trois hommes et une femme », a confirmé le commissaire Mike Bush, précisant que l’armée avait désamorcé deux engins explosifs retrouvés sur les véhicules des suspects avaient été sécurisés. L’une de ces arrestations a été filmée par un automobiliste. On voit des policiers atteindre une voiture blanche, garée le long du trottoir en équilibre sur un crick, comme en panne.
Le principal tireur a filmé son attaque et l’a diffusée en direct sur Facebook. Dans cette vidéo de 16 minutes, censurée par le réseau social, Brenton Tarrant affirme venir d’Australie, avoir 28 ans et être blanc. Un « terroriste extrémiste de droite et violent », a accusé le Premier ministre australien. Selon le média australien 9News, Tarrant vivrait en Nouvelle-Zélande, mais lui se dit habitant Sydney sur son compte Facebook. Au moment où l’homme quitte sa voiture pour se diriger vers la mosquée de Deans avenue, il dit « Que la fête commence » (« Let’s get this party started »). Il tire dès la porte d’entrée, avec une arme automatique, des dizaines de balles, ne s’arrêtant que pour remplacer son chargeur vide par un magasin plein. On le voit aussi revenir sur ses pas pour abattre les blessés.
Il a aussi publié un « manifeste » de 73 pages une heure avant de passer à l’acte. Dans ce texte intitulé « Le grand remplacement », qui prend la forme d’une interview, le tireur dit avoir reçu la « bénédiction » d’Anders Breivik, terroriste norvégien d’extrême-droite qui a fait 77 morts dans une tuerie de masse en juillet 2011. Il écrit aussi vouloir « venger les centaines de milliers de morts causées par les invasions étrangères en Europe tout au long de l’histoire » et les « milliers de victimes des attentats ». Il évoque aussi la France et son « invasion par les non-blancs », ainsi que « le pessimisme de la population française ». Le tireur serait un extrémiste de droite australien
« C’est l’un de nos jours les plus sombres. Ce qu’il s’est passé est un acte de violence extraordinaire et sans précédent », avait réagi très rapidement la Première ministre néo-zélandaise dans une allocution télévisée. « Nombre de ceux qui ont été directement touchés par cette fusillade pourraient être des migrants, ce pourrait même être des réfugiés […]. Mes pensées, et je suis sûre celles de tous les Néo-Zélandais, vont à ceux qui ont été touchés et à leur famille. »
What has happened in Christchurch is an extraordinary act of unprecedented violence. It has no place in New Zealand. Many of those affected will be members of our migrant communities – New Zealand is their home – they are us.
— Jacinda Ardern (@jacindaardern) 15 mars 2019
CHERIF BEN AMAR NDIAYE
MACKY OU LE PERIL DU 3E MANDAT
Le débat du 3e mandat de Macky est lancé à dessein, comme un ballon de sonde mais aussi comme une alerte, pour explorer les opinions ou plus sournoisement pour préparer les esprits
Le débat du 3e mandat de Macky est lancé à dessein, comme un ballon de sonde mais aussi comme une alerte, pour explorer les opinions ou plus sournoisement pour préparer les esprits.
Les textes de la Constitution étant sacrés, rappelons ce qu’ils disent sur le mandat présidentiel et ce qui y est écrit noir sur blanc : Article 27 : « La durée du mandat du Président de la République est de 5 ans. Nul ne peut exercer plus de 2 mandats consécutifs».
Première remarque fondamentale : Quand on parle de mandat, on parle de durée. La constitution sur ce point est précise : La durée du mandat… est de 5 ans.
Deuxième remarque : Nulle part dans la constitution, il n’est fait mention d’un mandat d’une durée de 7 ans. Dans le 2e paragraphe « nul ne peut exercer plus de 2 mandats consécutifs ». Il n’est pas précisé « plus de 2 mandats de 5 ans consécutifs ».
Donc le mandat mentionné dans ce 2e paragraphe reste muet sur la durée et donne ainsi deux lectures possibles. Soit le terme mandat est entendu comme simple période d’exercice du pouvoir. Ainsi le premier mandat de 7 ans de Macky peut être comptabilisé comme étant le premier et celui qui vient de lui être attribué par le Conseil constitutionnel en est le deuxième et dernier mandat. Soit le terme mandat est entendu comme ayant une durée de 5 ans, tel qu’il est précisé dans le premier paragraphe. Alors il convient de considérer que Macky vient de boucler son premier mandat de 5 ans et qu’il entame bien son deuxième mandat de 5ans.
En l’absence de disposition transitoire comme cela fut mentionné lors de la révision constitutionnelle (2001) de Wade : Article 104 : « Le président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme. Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables » ; absence sciemment voulue et même préméditée par ses tailleurs constitutionnels, le juge constitutionnel n’aura que l’agréable loisir d’avaliser le mandat de 5 ans comme premier mandat au regard de l’intitulé du texte constitutionnel. En outre il se fera un savant plaisir de rappeler et de confirmer sa jurisprudence arguant du principe selon lequel la loi ne vaut que pour l’avenir, elle ne peut rétroagir. On comprend dès lors aisément la coupe et le tracé du patron du chef couturier constitutionnel de Macky qui déclare : « En principe… c’est le deuxième et dernier mandat…Il appartient au Président d’apprécier ». Il ouvre ainsi les fenêtres en attendant que son mentor ouvre la porte du Conseil constitutionnel pour une « décision avisée » qui tranchera la question en sa faveur. Comme pour sa duperie sur la réduction de son premier mandat, le tour sera joué.
La tentation possible du 3é mandat pourrait motivée par des conditions politiques objectives découlant de la décrépitude de ses pouvoirs politiques inhérente au syndrome du dernier mandat. Si Macky entérine le principe que son nouveau quinquennat est le dernier, il rentre de facto dans le long tunnel de fin de règne. Il sera un chef d’Etat qui va organiser des élections sans y être candidat, ne sera plus le maître du jeu politique et la réalité du pouvoir politique serait entre les mains de son potentiel poulain successeur. Il lui faudra ainsi organiser sa succession dans une tourmente de conflits d’ambitions et de positionnements. Par une sorte de jeu de massacre, le camp Benno Bok Yakaar risque très probablement d’exploser et la désalliance de l’APR y perdra beaucoup de plumes. L’opposition se verra ouvrir un boulevard par la guerre de succession dans les rangs du pouvoir finissant. Si elle réussit l’union sacrée dans l’adversité qui l’aura enfin soudée, elle réduira la majorité présidentielle de circonstance et désincarnée à sa « plus simple expression ». Pire, si revancharde, pour lui rendre la monnaie de sa pièce, elle va préparer une CREI nouvelle forme pour toute cette horde de loups emplie dans ce régime prédateur. Mitterrand, Chirac, Sarko et Hollande ont tous connu, après leur fin de règne annoncée et attendue, le désert du déclin politique. Macky connaitra l’abandon des alliés transhumants, des obligés zélés et même des adversaires qui le conjugueront au passé. Alors comme pour Compraoré, Ouattarra, Condé… Macky pourrait être tenté par le 3e mandat périlleux par le forcing et la tyrannie qu’il a toujours réussis. Mais la jurisprudence Wade reste vivace dans les mémoires des sénégalais et Macky le sait bien. Voilà pourquoi s’il ne tente pas le 3e mandat fatal, il mijote déjà sa sortie indemne du pouvoir. Cela passe par un successeur qui pourrait lui assurer l’impunité. Est-ce l’objet du probable deal avec les wade ? Le temps-juge est devant nous.
La morale à tirer de cette paradoxale situation où Macky réélu, aborde le crépuscule de sa vie politique, est que voler peut s’avérer plus facile que receler. Vaincre sans gloire, sans fête et sans issue, est pire que la défaite honorable.