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17 août 2025
L’OPINION PIÉGÉE PAR LA CLASSE POLITIQUE
Alors que le président réélu n’a même pas encore prêté serment, l’espace public est déjà secoué par le débat sur la dissolution de l’Assemblée nationale ainsi que celui relatif aux dispositions constitutionnelles d’un éventuel troisième mandat
Alors que le président Macky Sall, récemment réélu suite au scrutin présidentiel du 24 février 2019, n’a même pas encore prêté serment, l’espace public est déjà secoué par le débat sur la dissolution de l’Assemblée nationale ainsi que celui relatif aux dispositions constitutionnelles d’un éventuel troisième mandat présidentiel du chef de l’Etat. L’opinion publique, par le biais des medias, se voit encore entrainer dans un spectacle sur fond de schémas politiques avec des acteurs aux visées occultes. Décryptage de cette nouvelle atmosphère politique aux contours flous, inopportuns.
Suivisme ou manipulation ? L’opinion publique, récemment sortie d’une élection présidentielle, est encore prise dans les filets d’une classe politique qui pose déjà les premiers enjeux d’un supposé troisième mandat de Macky Sall. La dissolution de l’Assemblé nationale et la question d’un éventuel troisième mandat sont précipitamment agitées par des acteurs politiques de l’opposition et de la mouvance présidentielle. Qu’est ce qui se dessine derrière ces spéculations à l’évidence prématurées ? Les analyses froides des experts en la matière contactés par nos soins, sont révélatrices de zones d’ombres aux relents de puzzle. Car, pour Bakary Domingo Mané, journaliste, « c’est un débat artificiel pour détourner l’opinion et empêcher les populations de poser les véritables questions qui attendent Macky Sall durant son second mandat ». A travers cette effervescence politico-médiatique autour des dispositions constitutionnelles régissant le mandat présidentiel, l’analyste politique entrevoit une sorte de traquenard des consciences. « C’est un moment de convoitises, cette agitation autour d’un second mandat est l’œuvre de gens qui se positionnent en faisant diversion pour se faire remarquer dans l’espace médiatique en vue de bénéficier de postes dans le futur gouvernement qui sera formé après la prestation de serment du président Macky Sall » soutient-il.
Sur la question d’un troisième mandat présidentiel, le peuple est dubitatif au vu des précédents revirements à 360 degrés du président Sall »
Dans un contexte où les parjures se multiplient, le peuple ne sait plus à quel saint se vouait. C’est ce que laisse entendre le journaliste formateur Bakary Domingo Mané. « Sur la question d’un troisième mandat présidentiel, le peuple est dubitatif vu les précédents revirements à 360 degrés du président SALL », soutient il, faisant allusion à la promesse non tenue du président relative à la réduction de son premier mandat. En tout état de cause, l’opinion publique semble piégée dans des tournures et interprétations constitutionnelles selon les contextes du climat politique en faveur des « pouvoiristes ». Ça craint encore, à en croire l’analyste politique Momar Seyni Ndiaye. Interrogé sur la sortie polémique du ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, à propos de la limitation du mandat présidentiel dans la dernière mouture de la Constitutionnel, l’expert ne cache pas le doute qui l’habite. Car, pour lui, le « en principe » brandi par le garde des Sceaux dans son discours sème le doute dans l’esprit des Sénégalais. Ce n’est guère rassurant.
3ème mandat, le Forum du Justiciable clôt le débat
« La sortie du ministre de la Justice sur la question ne peut nullement semer le doute ou la confusion sur l’interdiction absolue faite par le constituant au président Macky Sall de briguer un troisième mandat », martèle le Forum du Justiciable dans un communiqué. Selon cette organisation, « le deuxième alinéa de l’article 27 de la constitution ci-dessus combiné avec l’article 103 règle définitivement la question du nombre de mandats qu’un Président peut briguer, puisqu’il est précisé que nul Sénégalais ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. L’élu du peuple ne peut plus rester au pouvoir au-delà d’une décennie », rappelle le Forum du justiciable. « Les deux mandats consécutifs dont fait état le constituant sénégalais sont indifférents d’un mandat de 7 ou de 5 ans. Alors peu importe qu’il soit un mandat de 7 ou de 5 ans, ce qui prévaut en l’espèce, c’est uniquement le nombre de mandats qu’aura exercé le Président en exercice. Ainsi au titre de la « nouvelle » constitution, le mandat de 7 ans (2012-2019) déjà exercé par le Président de la République est considéré comme un mandat et comptabilisé dans le décompte des mandats » conclut le Forum du Justiciable.
Momar Seyni ndiaye, analyste politique : « Je ne vois pas pourquoi Macky Sall serait tenté de dissoudre l’Assemblée nationale »
Sur la question de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’éminent éditorialiste et analyste politique Momar Seyni Ndiaye estime qu’un tel débat est prématuré dans la mesure où le président Macky Sall bénéficie d’une majorité confortable au sein du Parlement. En ce sens, ce doyen de la presse estime que le leader de Benno Bokk Yaakar n’est pas confronté à un besoin impératif de mettre en cohérence l’élection présidentielle et l’élection législative. Or, c’est le seul facteur qui devrait justifier une telle démarche politique, d’autant plus que le chef de l’Etat est à son dernier mandat. « Je ne vois pas pourquoi Macky Sall serait tenté de dissoudre l’Assemblée nationale», confie le consultant politique et ancien directeur de publication de votre quotidien préféré. Par ailleurs, pour Momar Seyni Ndiaye, les raisons de l’enclenchement de ce débat par Me Aïssata Tall Sall, juste au lendemain de l’échéance présidentielle, sont à chercher dans la nouvelle posture politique de cette dernière. Selon lui, la mairesse de Podor est dans une dynamique de vouloir se racheter après sa décadence politique engendrée par son acte de transhumance ayant surpris plus d’un. Une stratégie de communication visant à masquer simplement l’horreur que constituer sa transhumance. Donc, pour l’analyste politique, le but recherché par l’ancienne baronne socialiste est de faire oublier la gravité de son geste en décidant de rejoindre le pouvoir à la veille du scrutin présidentiel. Et pour mieux oublier la gravité de ce geste, quoi de mieux que d’offrir à l’opinion publique un os à ronger et un instrument de diversion ?
IMPOSSIBLE PARRAINAGE
Le débat sur la dissolution de l’Assemblée nationale et le couplage Législatives-Locales continue d’animer le landerneau politique. Mais au-delà, il y a la question de la faisabilité pratique même qui se pose.
Les Locales enregistrent en général une pléthore de listes. Et un filtre est nécessaire à ce titre. Seulement, en l’état actuel de la loi sur le parrainage, il est quasi impossible, techniquement, d’organiser des élections municipales et départementales. Aussi bien pour la collecte que pour le dispositif de contrôle. Il est, par conséquent, évident qu’on ne peut en rajouter un couplage avec des Législatives. Voilà pourquoi des réformes s’imposent. Et au plus vite.
Le débat sur la dissolution de l’Assemblée nationale et le couplage Législatives-Locales continue d’animer le landerneau politique. Mais au-delà, il y a la question de la faisabilité pratique même qui se pose. En amont, il y a d’abord des réformes à apporter sur le processus, notamment le parrainage. Si le Conseil constitutionnel, malgré les limites pratiques du contrôle des signatures, s’en est sorti plus ou moins, c’est parce que le nombre de candidats (27) était quand même «gérable». Il n’empêche que les 7 observateurs de la Société civile invités aux opérations de contrôle avaient souligné dans leurs recommandations, la nécessité de la mise en place d’un «dispositif de vérification et de contrôle en présence de l’ensemble des représentants des candidats à l’image du fonctionnement de la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv)». Pr Babacar Guèye et Cie avaient également proposé des «mesures adéquates pour rendre plus souple la gestion des parrainages en vue des élections départementales et municipales (des élections plus complexes)». Justement pour les Locales, le parrainage sera davantage compliqué. Sans doute que le Président réélu, Macky Sall, en est conscient au point de le souligner dans sa déclaration à la Nation qui a suivi la proclamation des résultats définitifs de la Présidentielle du 24 février que le parrainage pourrait être revu dans le cadre du dialogue. En effet, aux dernières municipales et départementales de 2014, il y avait environ 2700 listes candidates. Encore que pour les prochaines élections de la même nature, le nombre pourrait augmenter. Qui plus est, s’il doit y a avoir couplage, il faudra compter sur une pléthore de listes à contrôler. En 2017 déjà, l’on était à 47, ce qui avait motivé l’instauration du parrainage.
Collecte et contrôle fastidieux
Le système de contrôle des signatures pour les Locales et les Législatives est tout de même différent de celui de la Présidentielle. Pour les départementales, la Loi n° 2018-22 du 04 juillet 2018 portant révision du Code électoral prévoit en son article L.239 : «Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidats, les partis politiques légalement constitués, les coalitions de partis politiques légalement constitués, les entités regroupant des personnes indépendantes doivent recueillir la signature d’un (01 %) au minimum et un virgule cinq (1,5%) au maximum des électeurs inscrits dans le département. Ces signatures sont réparties dans la moitié au moins des communes constitutives du département, à raison d’un virgule cinq (1,5%) au moins dans chacune de ces communes. Si le nombre de communes est impair, il est augmenté d’une unité pour en déterminer avec exactitude la moitié.»
En clair, si le département de Dakar a 663 020 électeurs dont 19 communes, la liste candidate doit réunir au moins 6 630 signatures dans au moins 10 communes. Or, rien qu’aux Parcelles Assainies, il faudra au moins 1 443 signatures. C’est déjà un gros défi pour les concurrents. Le filtrage est vite fait, mais devant cette mission presqu’impossible, il y a lieu de baisser le nombre de signatures requises pour ne pas bloquer notamment les candidatures indépendantes et, par conséquent, tuer la démocratie participative. Il faut souligner, en revanche, que pour les Locales, le contrôle des signatures est effectué par la commission de réception des candidatures, sous le contrôle et la supervision de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et en présence des mandataires des listes. Contrairement à la Présidentielle où les candidatures sont reçues par le Conseil constitutionnel. Mais en plus, «le nombre de signatures exigées dans chaque département, la moitié des communes constitutives de chaque département ainsi que le nombre de signatures requises dans chacune de ces communes sont fixés par arrêté du ministre chargé des Elections». C’est presque valable pour les Municipales. L’article L.275 du même Code dispose : « Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidats, les partis politiques légalement constitués, les coalitions de partis politiques légalement constitués, les entités regroupant des personnes indépendantes doivent recueillir la signature d’un (01%) au minimum et un virgule cinq (1,5%) au maximum des électeurs inscrits sur la liste électorale de la commune.
C’est dire que déjà pour les seules Locales, le contrôle est fastidieux. En rajouter un couplage avec des Législatives serait, par conséquent, impossible. Des réformes s’imposent avant décembre.
IMF DANS TOUS SES PRINCIPES
Ismaïla Madior Fall, même s’il n’a pas soulevé le débat sur un 3ème mandat, l’a quand même relancé par son «en principe» qui vaut une fenêtre d’interprétation.
Le Président Macky Sall avait pourtant clos le débat en déclarant être dans une logique de faire deux mandats et de partir. Son ministre de la Justice aussi. Mais Ismaïla Madior Fall, même s’il n’a pas soulevé le débat sur un 3ème mandat, l’a quand même relancé par son «en principe» qui vaut une fenêtre d’interprétation.
«Pour moi, la Constitution est claire, mais j’ai entendu des professeurs de droit dire que, telles que les dispositions ont été rédigées, le Président peut faire un autre mandat. En principe, c’est le deuxième et dernier mandat. (…) A mon avis, les dispositions sont claires. D’autres ont donné leur avis en disant que les dispositions ne sont pas claires. Il appartient au président de la République d’apprécier.»
Dans son entretien avec le journal EnQuête, le ministre de la Justice a jeté le trouble sur l’éventualité d’un 3ème mandat pour Macky Sall. Si la déclaration de Ismaïla Madior Fall tend vers un 2ème et dernier mandat, les expressions telles «en principe, c’est le deuxième et dernier mandat» ou encore «c’est au président de la République d’apprécier» alimentent la polémique. Pourtant, il était plus formel que cela.
Ismaïla Madior : «La Constitution ne laisse place à aucune interprétation»
Et curieusement, le Garde des sceaux semble avoir dilué son discours qui tranche avec ses déclarations d’avant la réélection de Macky Sall. En effet, deux constitutionnalistes relevaient en octobre 2017 l’absence de dispositions transitoires mentionnant que le premier septennat était le premier de Macky Sall. Par conséquent, Jacques Mariel Nzouankeu et Babacar Guèye avaient conclu qu’un 3ème mandat était «juridiquement possible» en 2024 pour le Président qui cherchait un second mandat. Et là aussi, le ministre de la Justice avait tenu à clore le débat. «Vous savez que la Constitution du Sénégal est très claire sur la question et ne laisse place à aucune interprétation. L’article 27 de la Constitution dit clairement que “le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois”. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs», contre-attaquait Ismaïla Madior Fall. Et le concerné lui-même a fermé à double tour cette porte ouverte à toutes les conjectures.
Macky Sall : «Après le quinquennat, il faudra partir»
A l’époque, ce débat s’était même invité à la visite du Président Roch Marc Christian Kaboré au Sénégal. Devant son homologue burkinabè, Macky Sall s’était montré plus ou moins ferme : «Nous devons être très sérieux dans ce pays lorsque nous voulons apporter une contribution positive à la marche de notre pays. Cette question a été définitivement fixée par la Constitution. Le nombre de mandats, c’est réglé depuis très longtemps. Pourquoi engager une réflexion sur un débat de 2024 ? Ce débat ne doit pas nous faire perdre du temps (…). Je reste dans la logique de ne pas dépasser les 2 mandats si le Peuple sénégalais me fait confiance», déclarait le président de la République. Et lors de son entretien avec la presse le 31 décembre 2018, le Président sortant concluait : «J’ai mis dans la Constitution que nul ne peut faire plus de 2 mandats. Donc, si je suis réélu, c’est la somme de 7 ans et 5 ans. Après, il faudra partir. Je suis dans cette logique.» Sauf que son conseiller en chef en matière constitutionnelle indique que c’est au Président Sall d’apprécier.
Par Yoro DIA
LE MONSIEUR JOURDAIN DU DIALOGUE
Le dialogue politique est une arme politique de distraction massive, parce que le Sénégal n’a pas un problème politique
Intellectuellement parlant, le débat politique au Sénégal est une torture. Depuis des décennies, le débat ne porte jamais sur les vraies questions, c’est-à-dire apporter des réponses aux questions que les citoyens se posent. Le débat porte toujours sur les questions que les politiciens se posent, c’est-à-dire sur les règles du jeu électoral. Il semble y avoir un consensus solide pour ne jamais aborder les vraies questions. Nous venons de sortir de la Présidentielle, le Président réélu n’a même pas encore prêté serment qu’on ouvre encore le débat politicien sur le couplage des élections ou sur des Législatives anticipées. Même l’idée du dialogue participe à renforcer le consensus pour ne pas aborder les vraies questions.
Le dialogue politique est une arme politique de distraction massive, parce que le Sénégal n’a pas un problème politique. En sept ans, notre pays a organisé 6 élections et cela s’est parfaitement déroulé. Nous savons élire un Président et nous savons le virer sans problème. Nous savons élire des maires et nous savons aussi les virer. A l’Assemblée nationale, nous sommes passés d’une majorité socialiste à une majorité Apr en passant par une majorité libérale sous Wade. L’Assemblée vote les lois et les juges tranchent les litiges. Evi¬demment, notre système n’est pas parfait, parce qu’il n’y a pas de système parfait, parce que la démocratie et la République sont des œuvres humaines.
Notre système n’est pas parfait mais il fonctionne. Nous devons laisser le temps le parfaire, comme les institutions américaines, qui sont très complexes mais que le temps a rendu sa¬crées, donc presque parfaites. C’est tout ce qu’il nous faut aujourd’hui : exiger que les hommes s’adaptent au système et non que les majorités adaptent le système à leurs intérêts et agenda politique.
Le dialogue est donc une arme de distraction massive parce que, dans une démocratie où les institutions fonctionnent, le dialogue est permanent. On dialogue en permanence dans les medias et de façon temporelle à l’Assemblée nationale. Le Sénégal serait ainsi une sorte de Monsieur Jourdain du dialogue. On dialogue en permanence sans s’en rendre compte. Tous les Sénégalais savent ce que la majorité et l’opposition pensent du parrainage, du Pse (Plan Sénégal Emergent pour les uns et plan Sénégal Emprisonnement pour les autres), du Ter (œuvre d’un visionnaire pour les uns et dépense somptuaire à la gloire de Macky pour les autres)… Les élections dans une démocratie, servent justement à abriter et à trancher ces débats permanents.
Et les sénégalais viennent de trancher de la plus belle des façons, c’est-à-dire en toute maturité. Un pays a besoin de dialogue national quand il sort d’une guerre ou d’une crise grave, comme ce fut le cas pour notre pays après la Présidentielle de février 1988, qui avait débouché sur des émeutes et un état d’urgence pendant 6 mois. C’est pourquoi le dialogue national avait permis de décrisper en fixant de nouvelles règles du jeu comme le code consensuel de 1992. Contrairement à 1988, qui était une crise politique réelle, aujourd’hui nous n’avons que des crises politiciennes. Quand le Président Chirac, pour des raisons politiciennes, avait dissous l’Assemblée nationale en 1997, où il avait déjà une majorité, le Peuple l’avait sanctionné en lui imposant cinq ans de cohabitation avec Jospin.
Ainsi, Chirac qui avait écouté les apprentis sorciers politiques, est passé de président de la République à «résident de la République» pour reprendre l’expression de Jean-Marie Colombani. Aujourd’hui, pour Macky Sall, dissoudre l’Assemblée nationale ou coupler les élections, est un pari pascalien à l’envers : il n’a rien à y gagner mais risque de tout y perdre. Un deuxième mandat ne doit pas être un mandat politique. C’est un mandat pour conforter sa place dans l’histoire. C’est un premier mandat qui est politique car, dès le premier jour, on travaille pour sa réélection. Le deuxième mandat permet de s’affranchir un peu plus de la politique pour se projeter dans l’histoire. Un deuxième mandat est tellement court qu’il faut faire l’essentiel dans les trois premières années. Quand on a que 3 ans pour conforter sa place dans l’histoire, on ne devrait pas se laisser divertir par des questions politiciennes. Senghor est dans l’histoire pour avoir fait la Nation, Diouf pour avoir renforcé l’Etat de droit, Wade pour l’alternance. Pour Macky, ce sera peut-être l’Emergence, s’il ne laisse pas son cerveau être piraté par les questions politiciennes.
En plus, le deuxième mandat de Macky Sall est particulier parce que c’est la première fois que nous avons un Président réélu qui ne brique pas un autre mandat. Ce qui fait que la lutte pour la succession commence dès la réélection. A la fin du mandat, Macky Sall finira «résident de la République» parce que la bataille de la succession l’emportera sur l’agenda du Président sortant, d’où la nécessité pour lui de ne pas perdre du temps sur des armes politiciennes de distraction massive comme le débat sur le couplage, ou les Législatives anticipées, qui auraient eu plus de sens s’il y avait alternance comme en 2000, où Wade avait besoin de trouver une majorité pour gouverner.
ÇA SE BOUSCULE DANS LES BUREAUX
Les mendiants du Baol ne perdent plus de temps. Leur lieu de prédilection ? Les services à la rencontre des salariés.
C’est une région qui ploie sous le poids de la pauvreté. Face à la tarification des sites habituels de donation habituelle, les mendiants échafaudent une nouvelle stratégie pour récolter assez de sous. Trouvé à l’entrée d’un service de la place, un talibé confie qu’il sillonne un bon nombre de bureaux durant la journée pour avoir de l’aumône. «Dans les bureaux, on te donne de l’argent dès que tu arrives. Les personnes que nous trouvons sur les lieux sont très gentilles. Elles nous remettent des 100 F, 200 F ou même 300 F, nous avons plus d’argent en demandant de l’aumône dans les bureaux», a-t-il dit. En écho, un autre renchérit : «Le fait de sillonner les services est plus bénéfique pour nous que de rester dans la rue. Car, nous sommes obligés de ramener de l’argent à notre maître coranique et c’est impossible de réunir une somme consistante en restant dans la rue ou d’entrer dans les maisons.»
Quant aux handicapés visuels, ils n’ont pas renoncé à leurs bonnes vieilles habitudes. L’essentiel est d’amener quelque chose à la maison. Pour cette jeune dame non-voyante accompagnée d’une petite fille, sillonner les rues ou envahir les bureaux pour avoir de l’argent afin de pouvoir se prendre en charge n’a aucune différence. «Nous ne faisons pas la différence entre les bureaux et les rues, tout ce qu’on nous donne, on le prend», a-t-elle déclaré. Une vision que ne partage pas sa camarade qui n’approuve pas cette manière de mendier. «C’est inadmissible ! Parce qu’on va déranger les gens. Tu peux rester sur place là où tu as l’habitude de t’installer pour demander de l’aumône comme je le fais actuellement tout en ayant la chance de voir les gens venir te donner de l’argent. Mais entrer dans les bureaux franchement ce n’est pas normal. Ce n’est pas du tout normal», a-t-il signalé.
«Plus de 900 cartes d’égalité des chances distribuées aux handicapés»
Pourquoi les handicapés visuels persistent dans la mendicité alors qu’ils devraient bénéficier d’une assistance sociale de la part de l’Etat ? Au service de l’Action sociale de Diourbel, l’on rappelle qu’un nombre important de cartes d’égalité des chances est destiné aux handicapés visuels. De sources sûres, la distribution de plus de 900 cartes d’égalité des chances aux personnes souffrant de handicap toutes formes confondues a été faite. Sans compter, a poursuivi notre interlocuteur, ces handicapés ont aussi bénéficié des bourses familiales et de l’enrôlement dans les postes de santé. «On peut dire que s’ils mendient encore c’est simplement par vice, ils ont l’habitude de mendier. C’est impossible de les obliger à arrêter la mendicité», a déploré un interlocuteur. «Il y a un handicapé visuel qui est au coin d’un institut de la localité, il bénéficie d’une bourse de sécurité familiale et de l’enrôlement dans une mutuelle de santé mais chaque jour il est là-bas en train de mendier. Donc c’est une volonté», a-t-il murmuré.
En tous les cas, la mendicité dans les bureaux prend de l’ampleur dans la commune de Diourbel. Quels moyens pour juguler le phénomène ?`
UN OPERATEUR ECONOMIQUE PERD 150 MILLIONS
Un cas d’escroquerie portant sur de l’or d’une valeur de 150millions,a été enrôlé, hier, à la barre de la troisième chambre correctionnelle de Dakar.
Un cas d’escroquerie portant sur de l’or d’une valeur de 150millions,a été enrôlé, hier, à la barre de la troisième chambre correctionnelle de Dakar. En attendant le délibéré de cette affaire rocambolesque, la partie civile réclame 200millions de francs CFA de dommages et intérêts au prévenu poursuivi pour association de malfaiteurs et escroquerie
Lamine Diaw, spécialisé dans la vente d’or, et Moussa Bèye, vendeur d’appareils électroménagers, étaient en relation d’affaires depuis des années. Mais depuis 2015, une transaction portant sur de l’or qui a mal tourné plombe la relation entre ces deux commerçants. Le 26 octobre 2015, Lamine Diaw a déposé une plainte devant le procureur de la République. Il accusait Moussa Bèye de l’avoir escroqué à hauteur de 150 millions de francs Cfa. L’opérateur économique, par ailleurs Directeur de la société Africa Gold, spécialisée dans l’achat et la vente d’or, expliquait que le prévenu lui avait fait croire que ses amis vivant en Gambie disposaient de 700 kilogrammes d’or à vendre.
Ainsi, il s’est rendu en Gambie pour tester la marchandise. Il s’agissait effectivement d’or en poudre de 22 carats. Selon toujours la partie civile, Moussa Bèye est venu plus tard lui dire qu’un de ses amis nommé Yaya Diallo voulait vendre 20 kg. Le marché conclu, il a envoyé à l’entremetteur un premier acompte de 3 millions pour transformer la poudre en lingots. Il versera également 9 millions pour les frais de transit à un certain Abass de la société Alas Company.
Seulement, lorsqu’ils sont sortis du bureau du transitaire, ils ont été arrêtés par des policiers, au motif qu’il y avait une différence entre la quantité déclarée sur les papiers et celle trouvée dans le véhicule. C’est ainsi qu’un certain Jao Menda les a mis en rapport avec un avocat du nom d’Edward Anthony Gomez. Ce dernier lui a réclamé 30 millions pour les frais d’honoraires et de dédouanement. Cependant, Lamine Diaw n’a versé que 22 millions par chèque remis à Moussa Bèye. Un montant que le nommé Mamadou Bamba Gaye a reconnu, à l’enquête, avoir retiré et mis à la disposition du sieur Bèye. Comme si cela ne suffisait pas, un certain Mamadou Diallo s’est présenté comme étant le véritable propriétaire. Ce qui fait que l’opérateur économique s’est retrouvé à la police gambienne avec ses vendeurs.
Par la suite, les policiers lui ont demandé de retourner au Sénégal, le temps que l’enquête détermine le propriétaire de l’or. Lorsqu’il a été entendu, Moussa Bèye s’est dit innocent dans cette affaire. Il a nié avoir mis Lamine Diaw en contact avec des vendeurs d’or. A l’en croire, il s’est contenté de l’accompagner, à sa demande, en Gambie, où il devait rencontrer un certain Angel Romani qui lui a présenté 780 kg. En revanche, il a reconnu avoir retiré un chèque de 100 millions qu’il a remis à Lamine Diaw. Ce dernier a, à son tour, versé l’argent à l’avocat qui s’est également présenté comme ancien ministre de la Justice gambienne.
Hier, face aux juges, les deux parties se sont mises à se renvoyer la balle. Et malgré les dénégations du prévenu, le conseil de la partie civile a réclamé 200 millions au titre de dommages et intérêts. Cette demande ne se justifie pas, aux yeux de la défense, d’autant plus que la partie civile a reconnu à la barre avoir remis les 100 millions à celui qui lui a vendu l’or et un autre montant à l’avocat. Me Baboucar Cissé et ses confrères constitués pour Moussa Bèye estiment que le plaignant ne doit s’en prendre qu’à lui-même, car il a acheté 45 kg, mais n’a déclaré que 20 kg. Selon leurs explications, non seulement Lamine Diaw dispose d’un agrément qui se limite au Sénégal, mais il a fait une sous déclaration de l’or qui se trouve entre les mains des policiers gambiens. Pour étayer de la bonne foi de leur client, les conseils du prévenu ont fait savoir que ce dernier avait même écrit au ministre des Affaires étrangères de l’époque, Mankeur Ndiaye, pour demander son soutien. Seulement, lorsqu’il est retourné en Gambie, celui-ci n’a jamais voulu repartir. Le tribunal rend son délibéré le 26 mars
LE DECRET ATTENDU
Selon Dr Amadou DOUCOURE, le décret portant nomination des membres du Comité national du don d'organe est attendu cette année, afin de rendre effective la transplantation rénale.
Le décret portant nomination des membres du Comité national du don d'organe est attendu cette année, afin de rendre effective la transplantation rénale. L'annonce a été faite, hier, parle directeur de la Lutte contre la Maladie, Docteur Amadou Doucouré.
Votée en décembre 2015, la loi n°2015-22 du 8 décembre 2015 relative au don, prélèvement et à la transplantation d’organes et aux greffes de tissus humains tarde à être appliquée. Les malades rénaux qui font la dialyse prennent toujours leur mal en patience. A côté de ces personnes, il y en a qui doivent faire la dialyse, mais sont sur la liste d'attente. Tous ces problèmes doivent être réglés par la transplantation rénale qui n'est pas toujours effective. Ce, malgré la signature du décret d'application par le président Macky Sall et la mise en place du Comité de don d'organe et de transplantation. Le directeur de la Lutte contre la Maladie, Docteur Amadou Doucouré, rassure par rapport au démarrage de cette greffe. Venu présider hier la conférence de presse en prélude à la Journée mondiale du rein prévue le 14 mars, il a souligné qu'au courant de l'année, le décret portant nomination des membres du Comité national de don d'organe va être signé par le président de la République. Celui-ci, dit-il, va permettre de faire le travail dans les règles, mais également de certifier l'hôpital qui va s'en charger. En plus du retard de la greffe rénale, les malades continuent de souffrir d'une non prise en charge adéquate. Alors que des centres de dialyse sont installés dans pratiquement toutes les régions.
“800 à 900 patients sur les listes d'attente”
Aujourd'hui, il y a 753 malades dans le public et plus de 200 dans le privé dont la dialyse est payée par l'État. Selon Dr Doucouré, il est très difficile de donner le nombre de personnes sur la liste d'attente. Parce que des patients peuvent s'inscrire dans trois centres différents. Ce qui complique le décompte. Mais, dit-il, quand ils ont fait l'évaluation au mois d'avril 2018, ils se sont retrouvés avec 800 à 900 patients sur la liste d'attente. “Nous sommes en train de faire le toilettage. Nous allons faire une évaluation plus correcte pour voir le nombre exact de personnes en attente”, a-t-il dit. Cette situation est causée par une insuffisance de places dans les structures de santé publique. Toutefois, a soutenu le médecin, il est prévu, pour l'année courante, une prise en charge de la pathologie rénale dans les soins de santé primaire. “Nous allons augmenter la carte sanitaire pour la prise en charge de la pathologie. Il est également prévu une augmentation du nombre de branchements pour les centres de dialyse. Nous allons faire une enquête de prévalence de l'insuffisance rénale afin de connaitre le nombre de personnes souffrant de la maladie au Sénégal”, a promis Dr Doucouré. Ensuite, le directeur de la Lutte contre la Maladie a énuméré les défis auxquels ils font face dans la prise en charge de la pathologie. Il s'agit, entre autres, de la disponibilité de ressources humaines qualifiées. Pour faire face à cette contrainte, le ministère compte organiser un concours spécial pour le recrutement de techniciens en néphrologie. Mais pour le néphrologue à l'hôpital Aristide Le Dantec, Professeur El Hadj Fary Kâ, il faut d’abord une bonne prévention. “L'insuffisance rénale est évitable, si on respecte la prévention. Ce, en passant par le dépistage”, renseigne le docteur qui conseille de pratiquer au moins 30 minutes d'exercices physiques par jour, de contrôler régulièrement la glycémie, d'éviter l'automédication, de manger sainement et de réduire la consommation de sel.
LES START-UPEURS SENEGALAIS FACE AUX DEFIS DE L’HEURE
Défaut d’accompagnement technique et financier, fragilité de leur écosystème, etc., sont notamment les défis qui se dressent devant les start-upeurs sénégalais, à l’heure où la technologie avance à grands pas travers le monde.
Défaut d’accompagnement technique et financier, fragilité de leur écosystème, etc., sont notamment les défis qui se dressent devant les start-upeurs sénégalais, à l’heure où la technologie avance à grands pas travers le monde. C’est ce qu’ont fait savoir les acteurs, hier, lors d’un atelier
Depuis 2017, la Journée mondiale des start-up est inscrite dans l’agenda. Ainsi, chaque 11 mars, ces jeunes entreprises évoluant dans le secteur de l’innovation technologique sont célébrées. Mais, au Sénégal, le constat est que leur croissance reste encore timide. “Les start-up au Sénégal se débrouillent et essayent de s’en sortir. On commence à avoir des structures qui sont là pour nous accompagner, telle que la Délégation rapide à l’entreprenariat (Der), etc. Il y a beaucoup de travail qui reste à faire et les start-up sont à l’image de leur pays’’, explique le directeur général et associé de la start-up sénégalaise Baamtu. Au fait, selon Mouhamed Moustapha Diouf, qui s’est confié à “EnQuête’’ en marge d’un atelier, si on compare les startup sénégalaises à celles du Kenya et du Rwanda, les accompagnements qu’elles ont, les start-up du Sénégal ne les ont pas encore. “Donc, on lance un message fort aux autorités afin qu’elles poussent à fond la visibilité des start-up. Il n’y a pas de structure qui est là vraiment pour accompagner ces start-up. Des fonds existent certes, ils n’interviennent que lorsque la start-up est sur la route. Alors que ce sont les deux premières années qui sont vraiment les moments les plus compliqués. La Sonatel et Expresso font des efforts dans ce sens-là, mais elles devraient encore aller plus loin’’, dit-il
“Plus de 95 % des start-up disparaissent, après 3 ou 4 ans’’
En effet, selon M. Diouf, il y a beaucoup de gens qui sont porteurs de projets d’innovation au Sénégal. Mais ce qui manque ce sont les “fonds et de l’accompagnement organisationnel’’ pour leur permettre de passer cette étape des deux ans et d’être une “entreprise innovante’’ qui va grossir et embaucher des jeunes et “réduire le taux de chômage’’ qu’on a au Sénégal. Pour sa part, le Dg de la start-up Sika-technologie, qui travaille dans le domaine de l’Internet des objets combinés à l’intelligence artificielle, Ousmane Sarr, estime que ce qui leur reste, c’est de “s’unir, réunir’’ certains domaines de compétence. Ceci, en ayant l’appui de l’Etat et de certaines structures. “Le premier problème qu’on a, c’est l’éducation. La technologie n’est pas accessible à tout le monde. Il faudrait un cadre de formation par rapport à nos entrepreneurs qui détiennent des solutions. Il est également nécessaire de sensibiliser les dirigeants afin qu’ils puissent, derrière, apporter l’investissement qu’il faut en termes de partenariat, de ressource, d’expertise sénégalaise ou africaine qui peuvent venir donner des conseils en business, incuber les entrepreneurs à mieux se vendre’’, renchérit le jeune entrepreneur.
La montée en puissance de la technologie Oled
Mais, pour lui, la partie Rdd (Ndlr : Resilient Distributed Datasets ou données distribuées résilientes) où ils ont cette “priorité’’ de pouvoir développer des produits qui respectent les normes sénégalaises, africaines et internationales n’est pas à négliger. Car, ceci leur permet de s’étendre en Afrique et dans le monde entier. Au fait, pour le Dg de Sika-technologie, tout le monde peut devenir entrepreneur, mais “le rester, c’est compliqué’’. “On voit que plus de 95 % des start-up disparaissent, après 3 ou 4 ans. Tout le monde est en mode survie. Parce que nous ne maitrisons pas notre écosystème et on peut tomber d’un bout à l’autre. Pour régler ces problèmes, il faut des champions supportés, aidés par l’Etat afin qu’ils puissent développer un cadre où les autres start-up auront la chance de survivre’’, soutient Ousmane Sarr. Il faut noter que l’atelier d’hier, organisé par Gaïndé 2000, a été l’occasion, pour les acteurs, de faire une restitution par rapport à la participation du Sénégal au Consumer Electronics Show (Cse) de Las Vegas. Un rendez-vous annuel qui est devenu le plus important salon consacré à l'innovation technologique en électronique grand public.
Pour l’édition de 2019 qui s’est tenue au mois de janvier dernier, le Dg de Baamtu, Mouhamed Moustapha Diouf, a par ailleurs affirmé qu’aujourd’hui, les tendances dans le secteur de l’innovation, c’est la technologie Oled, avec le téléviseur enroulable de Lg. “Il est capable de se rétracter, de se ranger comme une table dans le salon avec deux interfaces devant et derrière qui permettent de suivre deux programmes différents avec le même téléviseur’’, fait-il savoir. En dehors de cette innovation, les objets connectés, l’intelligence artificielle, ont marqué ce salon. “On a découvert des frigos qui, maintenant, sont capables d’indiquer les aliments qu’ils contiennent, leur date d’expiration, qui proposent des recettes en se basant sur leurs contenus. On a aussi des habits, des chaussures, des ceintures, chaussettes connectés, etc. Tout sera connecté et c’est là où la connectivité va jouer un rôle important et l’attente qu’on a de la 5G qui va arriver d’ici 2 ans’’, ajoute-t-il.
Selon M. Diouf, la 5G va permettre de connecter beaucoup plus d’appareils avec des débits beaucoup plus élevés par rapport à la 4G. Mais aussi d’économiser plus de batterie, avec une durée de vie beaucoup plus importante et le temps d’accès à l’information. Le taux de téléchargement va aussi “exploser’’, grâce à un débit de 50 gigabits. “Aujourd’hui, par rapport à cette technologie, nous ne sont pas à la traine. C’est un domaine qui est nouveau pour le monde. Chacun cherche et c’est le moment pour nous, en tant qu’Africains, de ne plus être des consommateurs de produits finis, mais de créer pour nous-mêmes nos produits et de participer à l’innovation au niveau mondial’’, lance le patron de Baamtu. En réalité, la présence du Sénégal à ce rendez-vous a été “timide’’, d’après le directeur de l’Innovation à Gaïndé 2000, Mouhamed Diouf. Chargé également de la gestion de projets, des études et de la sécurité du système d’information au sein de cette structure, il souligne que le Sénégal a été représenté par quelques structures, alors que d’autres pays comme le Maroc “ont le mis le paquet’’. “La France a été très forte. Et ce genre d’évènements est important pour l’écosystème des start-up et celui des technologies de l’information et de la communication. Tous les développements majeurs ou innovations y sont présentés. Si on veut être au diapason de comment évolue la technologie, les sciences, il faut y être’’, relève-t-il. D’après lui, ils ont fait face à un double défi de représentativité, mais aussi de prise d’information. “La première difficulté concerne les démarches d’obtention de visa, notamment pour les start-up. Le coût n’est pas toujours abordable. Le billet d’avion, l’hôtel et tout, c’est quand même considérable pour les entreprises sénégalaises. Au prochain salon qui aura lieu en 2020, nous devons reconduire le même système, revenir avec plus de force, de représentants’’, rassure le chargé de la gestion de projets, des études et de la sécurité du système d’information à Gaïndé 2000.
« NUL NE PEUT EXERCER PLUS DE DEUX MANDATS CONSECUTIFS ».
Le Forum du justiciable estime que la sortie du ministre de la Justice sur la question ne peut nullement semer le doute ou la confusion sur l’interdiction absolue faite par le constituant au président Macky Sall de briguer un troisième mandat.
C’est l’intitulé du communiqué rendu public hier par le Forum du justiciable. Cette organisation de la société civile souligne que ‘‘le deuxième alinéa de l’article 27 de la Constitution ci-dessus combiné avec l’article 103 règle définitivement la question du nombre de mandats qu’un président peut briguer, puisqu’il est précisé que nul Sénégalais ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. L’élu du peuple ne peut plus rester au pouvoir au-delà d’une décennie’’, précise le Bureau exécutif. Les camarades de Babacar Ba précisent également que ‘‘les deux mandats consécutifs dont fait état le constituant sénégalais sont indifférents d’un mandat de 7 ou de 5 ans. Alors peu importe qu’il soit un mandat de 7 ou de 5 ans, ce qui prévaut en l’espèce, c’est uniquement le nombre de mandats qu’aura exercé le président en exercice.
Ainsi, au titre de la “nouvelle’’ Constitution, le mandat de 7 ans (2012-2019) déjà exercé par le président de la République est considéré comme un mandat et comptabilisé dans le décompte des mandats’’. Une sortie causée par les propos ambigus du ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, dans les colonnes d’’’EnQuête’’ ce lundi. Alors qu’un débat sur l’éventualité que Macky Sall puisse se représenter à la présidentielle de 2024 est agité, le Garde des Sceaux s’est montré évasif. ‘‘Je pense que la Constitution est assez claire. En principe, c’est le deuxième et dernier mandat du chef de l’Etat’’, a-t-il réagi à une question de Mor Amar. Une réponse qui a eu l’heur de courroucer une partie de l’opinion qui estime que cette réponse nuancée est une porte ouverte à toutes les possibilités.
Le Forum du justiciable estime que la sortie du ministre de la Justice sur la question ne peut nullement semer le doute ou la confusion sur l’interdiction absolue faite par le constituant au président Macky Sall de briguer un troisième mandat. L’organisation, qui a conclu par un ‘‘oublions ce débat qui n’a pas sa raison d’être’’, rappelle que dans l’esprit de la révision constitutionnelle de 2016, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels permet d’éviter la monopolisation du pouvoir par le chef de l’Etat et vise à encadrer dans le temps l’exercice du pouvoir en proscrivant les longs règnes préjudiciables à l’institutionnalisation du pouvoir.
MACKY SALL DEBUSQUE SES « TRAITRES »
De gros calibres du régime ont financé la campagne électorale de candidats de l’opposition. Ils sont dans le collimateur du Chef de l’État Macky Sall qui a été informé de cette traitrise.
L’élection présidentielle, qui vient de révéler ses résultats, n’a pas encore fini de dévoiler tous ses secrets. Il nous revient, de sources dignes de foi, que parmi les souteneurs et bailleurs clandestins des candidats de l’opposition, des personnalités bien en vue, pourtant proches, très proches de Macky Sall.
Lors d’une élection présidentielle, nombreux sont ceux qui financent les campagnes électorales des candidats en lice. Parmi ce conglomérat d’acteurs, il y en a qui soutiennent un ou des candidats en lice parmi les plus en vue. C’est ce qu’on appelle en wolof le “ngarale’’ (ratisser large) pour en récolter les dividendes, à coup sûr, puisqu’ils auront contribué à l’élection du vainqueur. Cette élection du 24 février dernier n’a pas dérogé à cette règle.
Par contre, ce qui est le plus étonnant, c’est que de gros calibres du régime ont soutenu des candidats de l’opposition. Des responsables de premier plan, insoupçonnables. Le problème, c’est que le président de la République, selon nos sources, est au courant. C’est, en effet, un secret de Polichinelle que le président Macky Sall est la personne la mieux informée du pays. Sans en donner l’air. Certaines indiscrétions révèlent que celui qui lui arrive à la cheville est… curieusement un certain Ousmane Tanor Dieng. Allez savoir !
En tout cas, le travail de renseignement de très haut niveau a surtout fonctionné dans les zones où le candidat de Benno a perdu, y compris chez certains marabouts qui étaient supposés être dans le camp du pouvoir. Il n’y a pas que des marabouts, loin s’en faut, mais aussi des politiciens purs et durs. Suivez notre regard…
En vérité, le président n’a fait qu’actualiser son disque dur, se rappelant lui-même avoir bénéficié de soutiens clandestins au moment où il combattait le “dinosaure’’ Wade. Toute la question est maintenant de savoir si cela va orienter le “sabre’’ présidentiel vers des têtes bien connues de la place. L’avenir nous le dira bien.