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17 août 2025
PÊCHE ILLICITE : LA DPSP SE DOTE D’UNE PLATEFORME DE SURVEILLANCE
"Le Centre Radio Radar et Satellite de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches, est équipé de plusieurs censeurs permettant de suivre l’activité des navires de pêche et des pirogues"
Dakar, 13 mars (APS) - La Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP), s’est dotée d’un système de surveillance "performant" dans le cadre de la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN) dans les eaux sénégalaises, a annoncé mercredi, son directeur, le capitaine de vaisseau Mamadou Ndiaye.
"Le Centre Radio Radar et Satellite de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches, est équipé de plusieurs censeurs permettant de suivre l’activité des navires de pêche et des pirogues", a-t-il expliqué au cours d’une visite de ces installations, initiée par le Groupe de recherche environnement presse (GREP) et les institutions qui travaillent dans la protection de ce secteur.
Cette visite, a-t-il fait observer, entre dans le cadre "d’une meilleure visibilité de la direction et de ses activités mais également rapprocher les journalistes du GREP, des institutions qui travaillent dans le cadre de la protection de ce secteur".
"Le VMS (Vessel monitoring système) est un système de suivi en continu des navires. Il y a aussi une intégration de l’AIS et du système radar qui permet d’avoir une analyse un peu plus fine de l’activité qui s’exerce dans les eaux sénégalaises", a dit le directeur de la DPSP.
Une quarantaine de balises sont mises à la disposition des pirogues pour démarrer la phase test, a fait savoir capitaine Ndiaye, soulignant qu’elles sont suivies par la plateforme au niveau de sa direction.
Selon lui, les navires industriels autorisés à pêcher au Sénégal, sont suivies par le VMS. En outre, a-t-il souligné, les navires industriels sont équipés de balises permettant de jouer plusieurs fonctions de localisation, entre autres. La balise est une condition nécessaire pour l’obtention de la licence, a insisté le directeur de la DPSP.
"Tous les navires sénégalais, étrangers autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises ont, à bord, une balise aidant à les suivre en temps réel et à savoir exactement ce qu’ils font en mer en analysant leur vitesse et les caps qu’ils prennent", a fait savoir le capitaine de vaisseau.
"Ce système, couplé aus activités de surveillance par la marine, avec une participation de la surveillance aérienne, va constituer un segment important de ce système global de surveillance des pêches qui comprend la patrouille maritime, aérienne mais également le programme-observateurs et les stations côtières de surveillance qui se situent le long du littoral", a-t-il dit.
Une quarantaine de balises ont été réalisées par le ministère de la Pêche, en plus de 98 autres qui ont été offertes par l’Afrique du Sud, selon lui.
"Elles sont toutes en train d’être testées sur des pirogues sénégalaises", a précisé Mamadou Ndiaye, en se félicitant de l’arraisonnement par le Sénégal de l’un navire les plus recherchés au monde.
"Il a été le premier arraisonné au Sénégal et le plus recherché au monde du fait de ses activités de pêche illicite. Il avait quitté l’Asie du Sud-est et avait navigué autour de l’Afrique avant de venir, après plusieurs mois au Sénégal avec du produit de pêche", a-t-il fait savoir.
D’après le capitaine de vaisseau, avec la collaboration de la Commission sous-régionale des pêches et d’Interpol, le navire a pu être identifié comme étant illicite, en changeant de nom plusieurs fois durant son transit.
"Ce navire avait fait l’objet d’une notification d’Interpol qui nous a permis de l’identifier et de l’arraisonner au Sénégal", a-t-il clarifié.
"Les juridictions sénégalaises ont été contactées et pour la première fois, les tribunaux sénégalais ont prononcé la confiscation du navire au profit de l’Etat du Sénégal", a-t-il dit.
LE PAIGC NOUE DES ALLIANCES ET S’OFFRE UNE MAJORITÉ ABSOLUE
Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), arrivé en tête des législatives de dimanche, sera en mesure de disposer d’une majorité absolue à la faveur d’alliances avec trois autres formations politiques
Bissau, 13 mars (APS) – Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), arrivé en tête des législatives de dimanche, sera en mesure de disposer d’une majorité absolue à la faveur d’alliances avec trois autres formations politiques, a confié à l’APS, un nouvel élu du parti dans la capitale.
"Nous n’avons pas obtenu la majorité absolue avec les 47 sièges sur les 102. C’est pourquoi avons-nous scellé un accord d’alliance avec trois formations politiques pour nous constituer une majorité confortable", a notamment expliqué Malang Fati à l’envoyé spécial de l’APS.
Le PAIGC, parti historique du pays, serait donc en mesure de former et de diriger le nouveau gouvernement si cette alliance parvenait à être confirmée les jours à venir.
Le poste de Premier ministre doit revenir au chef du parti vainqueur des législatives suivant les dispositions de la Constitution bissau-guinéenne, alors que le pays était en proie depuis trois ans à une crise politique consécutive au basculement du côté de l’opposition de la majorité parlementaire à la suite de défections dans les rangs du PAIGC.
La Commission nationale électorale de Guinée-Bissau a publié mercredi les résultats provisoires du scrutin de dimanche dans un hôtel de la capitale en présence des représentants des partis politiques, des observateurs électoraux.
Des résultats contestés par le MADEM
L’annonce de ces résultats a provoqué des scènes de liesse dans les quartiers de la capitale acquis au parti au pouvoir, lequel a raflé 47 des 102 sièges de la nouvelle Assemblée nationale populaire.
Le Mouvement pour l’alternance et la démocratie (MADEM), arrivé en deuxième position avec 27 sièges, a, de son côté, contesté les résultats. Marcieno Silva Barbeiro, responsable de campagne de cette formation politique, annonçant dans la foulée le dépôt de recours contre les résultats de trois circonscriptions électorales, dont celle de la capitale.
"Nous ne sommes pas d’accord avec ces résultats proclamés par la CNE. Nous venons de déposer trois recours auprès de la Cour suprême pour contester les résultats de trois circonscriptions électorales que sont Gabou, Bissau et Bolama. Ces trois régions totalisent plus de 35 députés", a fait savoir Barbeiro lors d’un entretien avec l’envoyé spécial de l’APS.
En Guinée-Bissau, la Cour suprême dispose d’un délai de huit jours à partir de la date de publication des résultats provisoires par la CNE, pour procéder à la proclamation officielle des résultats définitifs.
La loi électorale donne également aux candidats la possibilité de déposer des recours auprès de cette haute juridiction.
En attendant, les autres parties prenantes du scrutin de dimanche, n’ont pas encore officiellement réagi aux résultats de la CNE qui attribuent 21 sièges de députés au Parti pour la rénovation sociale (PRS).
L’APO-PDGB, Alliance pour le peuple uni du Parti démocratique de Guinée-Bissau, obtient cinq députés, devançant l’Union pour le changement (UM) et le PND (Parti de la nouvelle démocratie) qui remportent respectivement un siège.
LIVERPOOL SORT LE BAYERN AVEC UN MANÉ EN FEU
Liverpool jouera les quarts de finale de Ligue des champions après sa victoire sur le terrain du Bayern Munich, mercredi, lors de la manche retour des huitièmes de finale (3-1) - Son international sénégalais a de nouveau fait la différence avec un doublé
Le printemps sera chaud du côté de Liverpool cette année. Le club de la Mersey est à la lutte avec Manchester City pour la couronne d’Angleterre. Et il peut encore rêver d’un destin en or en Ligue des champions. Finalistes la saison passée, les Reds ont validé, ce mercredi 13 mars, leur billet pour les quarts de finale. Tenus en échec chez eux au match aller (0-0), les hommes de Jürgen Klopp sont allés chercher la victoire, et donc la qualification, en Allemagne face au Bayern Munich (3-1). Un succès éclatant qui porte la griffe notamment de Sadio Mané.
Mané soumet Neuer avec un contrôle splendide
Pour réussir cette grosse performance, Klopp avait décidé d’aligner son fameux trident offensif qui faisait si mal l’an dernier et qui est toujours très redoutable : Salah-Firmino-Mané, avec le Brésilien en pointe et ses coéquipiers sur les côtés. En feu depuis le début de l'année 2019, Sadio Mané est encore une fois sorti du lot.
Sur un long ballon envoyé par Virgil van Dijk, le Lion sénégalais a pris de vitesse Rafinha, incapable de le suivre. La suite, c'est un mélange de grande classe de la part de l’attaquant et de boulette de la part de Manuel Neuer. Le portier allemand est sorti au devant de Sadio Mané, en dépit de la présence de Rafinha et de Niklas Süle. Grosse erreur : le n°10 a d’abord exécuté un joli contrôle avant de mystifier Neuer avec un dribble dans l’autre sens. Le gardien, mis dans le vent, ne pouvait alors plus rien. Sadio Mané n’avait plus qu’à s’appliquer pour envoyer le cuir au fond des filets (26e). Splendide, tout simplement.
Van Dijk et Mané, fortes têtes, enterrent le Bayern
L’avantage de Liverpool n’a pas duré longtemps. Et malheureusement pour lui, c’est Joël Matip qui a bien malgré lui relancé les Bavarois. Les Reds se sont laissé surprendre par un coup franc rapidement joué par le Bayern. Le Camerounais, sous la pression de Robert Lewandowski, a prolongé dans les filets de son gardien Alisson Becker un centre de Serge Gnabry (39e). L’espoir revenait alors chez les champions d’Allemagne, qui n’étaient plus qu’à un but de la qualification.
La seconde période n’a pourtant pas souri aux hommes de Niko Kovac. Leurs occasions ont donné quelques sueurs froides aux joueurs de Liverpool, mais pas plus. Pire, les visiteurs ont fini par faire craquer la défense allemande. Sur corner, Virgil van Dijk, de la tête, a pris le dessus sur tout le monde et redonné l’avantage à Liverpool (69e). Et le coup de grâce est venu de Sadio Mané. A la réception d’un centre magnifique de l’extérieur du pied de Mohamed Salah, le Sénégalais a enterré le Bayern, lui aussi de la tête (84e).
Liverpool sera bien présent en quarts de finale. Une qualification dans laquelle Sadio Mané a tenu un rôle majeur. Comme l’an dernier, les autres clubs qualifiés devront se méfier des Reds et de ses flèches acérées.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ABDOU FALL
INTERROGER LE NOUVEAU CYCLE DÉMOCRATIQUE
C'est précisément pour avoir pratiqué et éprouvé sur une si longue période ce modèle dit de "multipartisme intégral" qu'il y a bien lieu aujourd'hui d'engager une réflexion et un débat sérieux sur les acquis à consolider et les travers évidents à corriger
La page de l’élection présidentielle qui vient d'être tournée a été notamment marquée par l’acharnement de l'opposition sénégalaise à convaincre d'un climat de tension purement artificielle savamment entretenue par des habiletés à se servir des médias et des réseaux sociaux pour créer une bulle qui, à force d'être alimentée, a fini par renvoyer à une certaine réalité dans des segments non négligeables de l'opinion.
Avec son prolongement dans l'opinion internationale, il s'est progressivement installé l'idée que le Sénégal s'acheminait vers une élection à haut risque de perturbations et de désordres alors que rarement le pays n'aura été aussi stable et le peuple aussi serein face à une échéance électorale aussi décisive pour son avenir.
Il faut dire que l'affaire Karim Wade a largement pesé sur le premier mandat du président Macky Sall ; Moins le dossier judiciaire en tant que tel, que le poids du personnage Abdoulaye Wade qui s'est substitué au fils pour déplacer le débat sur le champ politique et porter le combat à sa place avec le soutien de son parti, ses alliés et ses amis du Sénégal et de l'étranger.
A ce face-à-face singulier est venu se greffer le dossier Khalifa Sall, toujours sous le registre des fautes de gestion, encore une fois inscrites volontairement dans le rôle des "contentieux politiques ".
Il a été cependant remarquable qu'en dépit de l'intense campagne médiatique entretenue avant et après les élections dans le pays et sur l'international, le Sénégal n'en a pas moins poursuivi sa marche dans la voie de la construction démocratique d'une nation résolument engagée dans ses tâches de développement.
Le fonctionnement de l'Etat et des institutions, de l'appareil de production, et du système démocratique du pays n'ont connu à aucun moment des entraves de nature à gêner leur marche normale.
Toutes les élections ont été tenues à date et jusque là, aucun élément de preuve tangible d'atteinte aux droits et libertés des citoyens et des partis n'a été brandi.
Au total, cette élection a encore une fois confirmé la maturité du citoyen - électeur ainsi que la robustesse de nos institutions qui ont fait preuve d'une capacité de résilience reconnue par tous les Sénégalais de bonne foi et par l'ensemble des observateurs électoraux nationaux et internationaux. Le double mouvement de regroupement des forces politiques qui prouve la pertinence de l'option du parrainage ainsi que les scores honorables réalisés par les challengers du président Macky Sall constituent cependant des données nouvelles qu'il convient naturellement de prendre en compte.
Le PDS, sans candidat à l'élection, n'en continue pas moins d'occuper une position de centralité en raison précisément du poids politique de son leader et de son statut de principale force de l'opposition parlementaire.
C'est dans le contexte de ce décor ainsi campé qu'il serait intéressant d'interroger l’évolution du nouveau cycle démocratique du Sénégal indépendant, amorcé en 1974 avec le président Senghor et consolidé depuis l'avènement du président Abdou Diouf en 1981 dans le cadre du multi-partisme intégral.
II est arrivé le moment d'une évaluation objective et sans complaisance de notre trajectoire démocratique pour définir les bases d'un nouveau consensus qui questionne certes la gouvernance de nos institutions mais qui s’attache tout autant à mettre l'accent sur les obligations de toutes les parties, en particulier l'opposition, les médias et la société civile dans la définition de règles convenues de nature à garantir les équilibres entre droits et devoirs, libertés et responsabilités.
Avec l'expérience vécue ces quarante dernières années d'un régime de libertés absolues en faveur des citoyens, des partis, des médias et associations, une évaluation sereine, rigoureuse et responsable devrait pouvoir s'imposer en vue du perfectionnement de notre système démocratique dans la perspective de son encadrement et de la redéfinition des responsabilités qui s'imposent à l'ensemble des parties prenantes au jeu démocratique.
Il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que toutes les luttes démocratiques menées ces quarante dernières années dans notre pays ont concouru à l'élargissement des espaces de libertés dans toutes les sphères de l’espace public sans toutefois insister outre mesure sur les obligations propres à chacune des parties prenantes au jeu démocratique.
Mais au plan normatif comme dans la pratique, nous avons construit un modèle de démocratie de référence qui a largement fait ses preuves et reconnue comme telle dans le monde entier.
Et c'est précisément pour avoir pratiqué et éprouvé sur une si longue période ce modèle dit de "multipartisme intégral" qu'il y a bien lieu aujourd'hui d'engager une réflexion et un débat sérieux sur les acquis à consolider et les travers évidents à corriger.
Sous ce rapport, la loi électorale sur le système de parrainage intervient comme une décision de grande portée qui a révélé toute sa pertinence lors de la présidentielle du 24 Février pour avoir consacré et permis la tenue d'une élection calme, sereine, et organisée dans la rigueur et la plus grande transparence.
Parmi les effets positifs induits par la pré-sélection occasionnée par le parrainage, on a noté les dynamiques de regroupements salutaires pour donner davantage de lisibilité aux citoyens sur la configuration du champ politique partisan.
Le droit positif de notre pays consacre fondamentalement la liberté d'association qu'il ne peut être envisagé de remettre en question. Il n'en reste pas moins qu'on a aussi parfaitement le devoir et la responsabilité d'en encadrer la pratique si des formes d'usage inconsidéré deviennent de nature à entraver le droit des citoyens à un vote organisé et crédible.
Le droit des partis à concourir aux suffrages ne peut en aucun cas primer sur le droit des citoyens à un vote libre, paisible et serein.
Tout autant que les partis politiques, les médias, le mouvement social syndical, les organisations socio-professionnelles, les syndicats patronaux, les groupements de cadres des administrations et commis de l’Etat, les universitaires, les acteurs de la société civile sont, entre autres, autant d'acteurs majeurs, parties prenantes au quotidien de la prise de parole publique, du débat et du jeu démocratique.
Dans chacune de ces sphères, y compris dans les communautés religieuses, des formes de concertation adaptées doivent pouvoir être envisagées en vue de redéfinir ensemble les bases d'un nouveau consensus sur le perfectionnement de notre modèle démocratique dans une perspective de construction d'une société de confiance, unie et solidaire, ayant foi en elle même pour réussir le pari d'une émergence aujourd'hui largement à sa portée.
Cette démarche serait d'autant plus opportune qu'elle interviendrait dans un contexte historique d'essoufflement manifeste du modèle libéral de démocratie représentative dont l’occident a décidé de faire la norme. La crise de ce modèle n'épargne aujourd'hui aucune nation, en Europe en particulier où partout des courants radicaux antidémocratiques gagnent de plus en plus en poids et en influence dans des sociétés pourtant réputées évoluées.
C'est pourquoi, il est du devoir impérieux des dirigeants et des membres des organisations politiques et sociales parties prenantes de la coalition Benno Bokk Yaakaar de mesurer les responsabilités qui sont les leurs dans la préservation et le renforcement du bloc politique hégémonique qui a permis au Sénégal d'engager durant cette décennie les importantes réformes économiques et sociales qui viennent de bénéficier du soutien aussi massif du peuple Sénégalais à travers la victoire éclatante du président Macky Sall lors du scrutin du 24 Février dernier.
La modernisation du champ politique appelle un débat de fond au sein de la coalition BBY sur les conditions de consolidation de cette alliance salutaire pour la stabilité du Sénégal en envisageant son évolution vers une union organique fédératrice des forces politiques et sociales qui la composent tout en reconnaissant à chaque entité sa propre identité.
En lançant en 1975 le débat au sein des courants nationalistes et des mouvements gauche de l'époque sur l'idée de l'adoption de la formule de la " double appartenance " qui devait permettre à chaque entité politique de garder son autonomie organisationnelle tout en adhérant au mouvement fédérateur, les initiateurs du projet politique du rassemblement national démocratique (RND) le Pr Cheikh Anta Diop et Maitre Babacar Niang posaient déjà l'exigence de travailler sur la constitution d'un grand bloc politique unifié autour d'une plate-forme de développement prise en charge dans l'unité et sur une base démocratique par l'ensemble des forces de changement.
C'est cette vision qui a inspiré les initiateurs du projet "Alliance Pour la République" (APR) dont la conception fondamentalement unitaire et fédératrice a permis au président Macky Sall d'avoir réussi le coup de génie des stratégies de vastes rassemblements qui lui ont permis à deux reprises de conquérir le pouvoir et de réussir le pari d'une entente politique enrichissante et durable au sommet de l'Etat.
Les partenariats politiques intelligents qui ont rendu possible ces performances unitaires exceptionnelles dans une démocratie ouverte méritent d'être consolidés sous des formes organisationnelles supérieures à inventer.
Dans le contexte actuel de l'évolution de notre nation qui est en train de jeter les bases solides de son émergence au même moment où nous accédons à un nouveau statut de pays pétrolier et gazier, l'APR et la coalition BBY portent sur leurs épaules la responsabilité historique d'accompagner l'accomplissement des nouvelles offres politiques du président Macky Sall qui viennent de faire l'objet d'un large plébiscite de nos compatriotes.
Au lendemain de cette belle et éclatante victoire, le nouveau challenge est de réussir le pari de l'unité renforcée pour aller vers de nouvelles conquêtes avec 2035 comme horizon.
Des assises de toutes les parties prenantes de la nouvelle majorité pour statuer sur ces sujets de fond dans la perspective d'une plate-forme et d'un pacte national pour l’Emergence seraient bien entendu rafraîchissantes pour la majorité, le pays et la démocratie.
EXCLUSIF SENEPLUS - Radios, journaux et autres réseaux sociaux bruissent des gargouillis des ventres affamés qui piaffent d’impatience - Ils veulent équilibrer leurs comptes bancaires saignés par une orgie distributive pour acheter des votes
Après la rapine électorale, c’est l’heure du festin autour de la « dépouille-Sénégal ». C’est le propre des brigands après leur forfait : le partage du butin. Et en règle générale, ça dégénère à coups de chevrotines. Sous le regard du « chef brigand ». Qui, après un regard satisfait sur les blessés et les morts, procède au partage inégal du butin. C’est le sens du lourd silence que fait peser sur son armée mexicaine, le « vainqueur au premier tour », avec un deuxième mandat qui s’annonce encombrant.
Radios, journaux et autres réseaux sociaux bruissent des gargouillis des ventres affamés qui piaffent d’impatience. Ils envoient au front leurs « armées-militants-marrons du feu » pour faire pression et peur au chef : "renvoie l’ascenseur ou on va déballer". Le plus misérable dans cette ronde macabre des rapaces, c’est qu’en ces heures fratricides, les particularismes électoraux qu’on dénonce sont utilisés outrancièrement : « ma » commune, « mon » département, « ma » région, ont fait les meilleurs scores, alors nous attendons une grande récompense...
À l’activisme-chantage des « vainqueurs » de leurs communes, départements, régions, s’oppose le silence meurtri des battus territoriaux et autres transhumants « fétus de paille » : ils ont vendu leur âme avec un chèque en bois. Parce que voyez-vous, leur bétail électoral n’est finalement pas si bête que ça ; il peut avoir sa dignité, son orgueil ou, tout simplement le sens des affaires en préférant l’original à la copie. Pourquoi diantre ne pas tout simplement aller négocier directement ma potence, avec le chef au lieu de servir de serpillère à un leader défroqué ?
Mais comme l’activisme et le chantage peuvent ne pas suffire pour faire partie de l’armée des carnivores de la « dépouille-Sénégal » pendant les cinq prochaines années, alors on usera et abusera aussi et surtout du mystique : c’est la traite des vrais et faux marabouts, et autres charlatans. Nos armées de « régulateurs sociaux » (ces héros religieux, grands dignitaires, les « civilistes sociétaux » autoproclamés, tout ce beau monde se met en mode « attente-part du gâteau »). Tout s’achète, et surtout en démocratie. C’est l’ADN du libéralisme politique : la marchandisation des valeurs...
Mais on le sait, le « chef-distributeur » est un malin. Sinon, il ne serait pas le chef. Il se mure dans un silence bruissant de mille futurs laissés en rade de sa table festive. Il entre « en résidence » comme les écrivains en « résidence-retraite d’écriture ». Seulement lui, il a la plume meurtrière pour les rêves et les espoirs des ministrables et autres DG d’Agences et directeurs de Sociétés nationales. D’un trait de plume, d’une rature dans son brouillon, d’une ponctuation mal placée, c’est le deuil assuré dans les communes, départements, régions et autres confréries !
C’est l’heure où le chef navigue entre générosité et justice, entre combinaisons politiques et équilibrismes sociétaux. Pendant la campagne, on se bombait le torse en se vantant d’avoir la « plus grosse coalition » du Sénégal et même d’Afrique. Maintenant, on a la plus grande m... pour distribuer les strapontins, satisfaire et/ou mécontenter alliés et autres souteneurs. Quand on vous disait que tout s’achète et se paie...cash en démocratie. Ils font la queue à la « caisse-distribution » de sucettes ; ils réclament leur éco, ils veulent équilibrer leurs comptes bancaires saignés par une orgie distributive pour acheter des votes. Maintenant, ils réclament au bénéficiaire de leurs largesses intéressées, de garnir leurs comptes bancaires pour les cinq prochaines années...
C’est ce qui très vulgairement, s’appelle le renvoi d’ascenseur...Mais pour cela, il faudra s’armer de patience, parce que le rusé chef, sait qu’il ne faut pas mécontenter les troupes à la veille d’une campagne. Sinon c’est la désertion, la démobilisation. Rien ne se passera (en toute logique militaire) avant la prestation de serment et le cérémonial du 4 Avril. Faire durer la douleur, le calvaire, pour mieux tenir en mains les hordes d’affamés, fait partie de l’art et de la science de la guerre...politique.
Ps: Détestent-ils donc tant le chef, qu’a peine élu, ils lui demandent de casser sa principale béquille pour traverser un quinquennat semé d’embûches. Dissoudre l’Assemblée ? Des élections anticipées ? Allons donc ! Le chef, n’est pas chef pour rien : c’est parce qu’il est le plus malin en calcul mental, en calculs tout court : on ne va pas en guerre en ordre dispersé. Surtout s’il s’agit d’une armée de légionnaires sans éthique. Sous contrat et payés après les campagnes pour lesquelles ils ont été embauchés, engagés. Et dont la devise est : survivre. Allez, laissez le lion aller dormir du sommeil du juste, après une si épuisante campagne. Ça peut être long, épuisant et usant un quinquennat...
Le candidat malheureux à la présidentielle, Idrissa Seck convie l’opposition à s’unir pour barrer la route à Macky Sall qu’il continue d'accuser de «confiscation de la volonté populaire»
Dans son visage se lisent la fermeté et la détermination. A l’image d’un général flanqué de ses soldats, Idrissa Seck, muet depuis la proclamation des résultats, a lancé le combat contre la «confiscation de la volonté du Peuple» à la suite de l’élection présidentielle du 24 février dernier. Classé second avec 20,51%, derrière Macky Sall, le candidat de la coalition Idy2019 a rejeté les résultats de la Présidentielle et réuni ses soutiens hier pour définir son plan de guerre contre le pouvoir en place. Ont répondu à son appel : Malick Gackou, Pape Diop, Cheikh Hadjibou Soumaré, Moustapha Guirassy, Amsatou Sow Sidibé, Hélène Tine, Barthélemy Dias, Malick Ndiaye, Bougane Guèye Dany, entre autres… «Notre victoire ne souffre d’aucune ambiguïté mais nous sommes face à un régime déterminé à confisquer la volonté du Peuple», a regretté le leader de Rewmi en s’adressant à la presse.
A la salle de conférence de Bokk gis gis bondée de journalistes, Idrissa Seck a juré devant le Peuple à consentir tous les sacrifices pour l’organisation d’un second tour entre lui et Macky Sall. «Avec responsabilité mais avec fermeté et détermination, nous entendons rester mobilisés pour la prise en charge de ce désir de changement et pour la défense des acquis démocratiques de notre Peuple. Acquis qui ont coûté à travers l’histoire à tant de générations en termes de sacrifices, y compris des sacrifices en vies humaines», a rappelé l’ancien Premier ministre. Selon lui, l’opposition avait les moyens de faire basculer le pays dans une spirale de violence à la suite de la proclamation des résultats. Mais a-t-il précisé, la «maturité» et la «responsabilité» ont prévalu en leur sein. Il informe qu’un livre blanc sera écrit par sa coalition pour «démontrer les différentes manœuvres du pouvoir pour la confiscation de la volonté populaire».
«Unité de l’opposition»
Le président de Rewmi n’a pas évoqué la question du Statut du chef de l’opposition. Mais il l’a effleurée en appelant l’opposition à resserrer les troupes face à Macky Sall et son régime. «Je voudrais lancer un appel pour la protection des acquis démocratiques, à l’ensemble des forces politiques et sociales du pays à l’unité. D’abord au sein de notre coalition et au niveau de l’ensemble de la classe politique, de l’opposition en particulier, pour que nous puissions faire face à cette volonté de confiscation de la volonté populaire», a-t-il invité. Par ailleurs, Idrissa Seck a exprimé son «indignation face aux intimidations et aux agressions» des membres de sa coalition arrêtés après la publication des résultats de l’élection présidentielle. «Certains d’entre eux sont encore dans les liens de la détention. Nous exigeons leur libération immédiate et sans condition. Je voudrais exprimer une pensée à l’endroit d’un grand absent de notre coalition, notre frère et ami Khalifa Ababacar Sall dont nous exigeons encore la libération immédiate et sans condition», a conclu le président du Conseil départemental de Thiès.
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AMADOU FALL DECRYPTE «LE DISPOSITIF COLONIAL D’ALIENATION»
«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps
«L’enseignement, arme de domination», ouvrage paru aux éditions Edilivre, fournit un monceau d’informations sur une histoire de l’enseignement et, sans en être l’objet, donne en filigrane des éléments d’appréciation des préoccupations de notre temps y ayant trait. L’auteur, Amadou Fall, Docteur en «Histoire économique et social» et ancien directeur des Rédactions du quotidien national « Le Soleil », s’y est employé à situer l’école française dans « le dispositif colonial d’asservissement et d’exploitation ».
Ce livre qui reprend le mémoire de Maîtrise d’Histoire du Dr Amadou Fall, soutenu en 1978, à l’Université de Dakar, est une œuvre utile en cela qu’il fixe des chapitres du roman national et, par les questions qu’il aborde, permet une interaction du passé avec le présent et l’avenir. Les réalités et les enjeux d’aujourd’hui se sont situés au premier rang des préoccupations d’une autre époque. C’est l’une des belles leçons que l’on peut tirer de la lecture de cette production scientifique fleurie de sources de première main, au style noble mais dépouillé de fioritures. Le livre de M. Fall, qui a eu à occuper aussi le poste de coordonnateur général de l’administration du SSPP « Le Soleil », montre, pour ainsi reprendre une note tirée de la quatrième de couverture, « comment l’enseignement, dispensé durant la période (coloniale), a exclusivement été au service des intérêts métropolitains, sous le couvert fallacieux d’une mission éducative et civilisatrice ». Nous vous en livrons, ici, quelques extraits.
A l’origine, le prétexte de la civilisation
« Aujourd’hui que l’école française a atteint les endroits les plus reculés du Sénégal, on imagine difficilement que c’est à une époque relativement récente que le premier établissement scolaire a été ouvert dans ce pays. L’événement survint en 1817, un siècle et demi après les premières implantations françaises, dont celle, en 1638, du Dieppois Thomas Lambert sur l’île de Bocos, au milieu du fleuve Sénégal, et la fondation, en 1659, de Saint-Louis sur l’île de Ndar par Louis Caullier, un autre marin normand. Jusqu’alors, les familles coloniales, en fait, celles les plus nanties de Saint-Louis et de Gorée, confiaient l’instruction de leurs enfants mâles à des militaires, moyennant rétribution. Une telle situation ne pouvant perdurer, car non seulement la demande était de plus en plus forte avec la présence accrue des métropolitains à Saint-Louis, puis Gorée, Dakar et Rufisque, mais encore le colonisateur entendait exercer son pouvoir de contrôle sur le savoir qui était inculqué aux enfants de ses administrés blancs, métis et noirs. Il voulait que cela fût d’emblée en suivant le modèle en vigueur en France, sous prétexte d’étendre sa civilisation au-delà des siens, aux peuples africains. Ainsi, après le traité de Vienne, signé en 1815 avec les Anglais, et la rétrocession des possessions françaises sur lesquelles la « Perfide Albion » avait fait main basse, le gouvernement de la Restauration décida d’envoyer un instituteur au Sénégal, en la personne de Jean Dard, un Dijonnais (il est l’arrière grand-père de Frédéric Dard, l’écrivain français plus connu sous le pseudonyme de San-Antonio). Il débarqua à Gorée le 9 octobre 1816. Le colonel Julien Désiré Schmaltz, nommé commandant et administrateur pour le Roi du Sénégal, l’envoya, un mois plus tard, à Saint-Louis avec le premier détachement militaire et les autres fonctionnaires chargés de se faire remettre les services par les Anglais. Jean Dard ouvrit son école le 7 mars 1817 à Saint-Louis, dans un local qu’il avait pris en bail. Une autre fut concomitamment ouverte à Gorée ».
Instruire les Noirs dans leur langue maternelle
« L’enseignement dispensé dans ces deux établissements était, au départ, principalement destiné à une toute petite minorité d’enfants chrétiens. A Saint-Louis, Jean Dard expérimentera l’enseignement mutuel selon la méthode mise à jour par deux Anglais : Andrew Bell et Joseph Lancaster. Elle était basée sur un principe assez simple…Jean Dard, avec Dominique Daspres, l’adjoint venu de France qu’on lui affecta en 1818, tenta d’appliquer la méthode Bell-Lancaster, mais en associant au français le wolof, la langue maternelle de la plupart de ses élèves… (Et les progrès furent notables). [Après moult mésaventures causées par une église désireuse de prendre en main l’enseignement dispensé dans les colonies], Jean Dard adressa au ministre de la Marine et des Colonies un rapport dans lequel il proposait la création d’une école typiquement africaine où le wolof serait le véhicule de tout l’enseignement et où on apprendrait à l’enfant à penser et à agir en Africain. Il développa cette thèse dans l’avant-propos de son autre ouvrage, sa « Grammaire wolof », dont un large extrait est publié ci-après : « …Et si l’on se donnait la peine de leur apprendre à lire, à écrire et à calculer dans leur propre langue, ils pourraient, en peu de temps, prendre place parmi les nations civilisées…Que dis-je la civilisation des Wolofs est plus que négligée ; elle est mise en oubli puisque l’on a cessé d’instruire les Noirs du Sénégal dans leur propre langue. Car quoi que l’on en dise, il faut que les Noirs soient instruits dans leur langue maternelle. Sans cela, point d’établissements durables, point de civilisation. En effet, de quelle utilité peuvent être des mots français ou anglais répétés par un jeune africain quand il ne peut comprendre ce que ces mots signifient dans son propre langage ! »
L’école pour endiguer la vague islamique
Louis Léon César Faidherbe, nommé gouverneur en 1854, en remplacement d’Auguste-Léon Protêt (1850-1854), voulut contribuer à l’expansion de l’enseignement à Saint-Louis. Il ouvrit, en 1857, une école laïque au quartier Nord et une autre, en 1864, dans le quartier Sud. Convaincu qu’il ne pouvait arriver à ses fins sans les religieux chrétiens, surtout à Saint-Louis, Faidherbe mit les frères de Ploërmel à contribution, dans le souci de rendre complémentaire leur objectif de gagner le maximum d’autochtones à la foi chrétienne ainsi qu’à l’autorité coloniale, et de leur faire accepter le fait de l’occupation par un enseignement visant à former des résignés. Il ouvrit donc un front pour endiguer la vague islamique qui submergeait Saint-Louis et raffermissait ses bases dans le reste du Sénégal, nonobstant la puissance invasive de la France et de son église. « Nous sommes débordés de toutes parts par l’islamisme. Depuis deux ans, le nombre des musulmans de la Sénégambie a doublé et cela est vrai à Saint-Louis même. Tous les indifférents se font musulmans et même des Noirs élevés dans la religion chrétienne l’abandonnent. Cela s’est passé plusieurs fois sous mes yeux », s’inquiétait-il, le 11 avril 1856, dans une lettre adressée au ministre de la Marine.
L’église contre la prolifération des écoles coraniques
En prenant l’arrêté du 22 juin 1857 réglementant les écoles coraniques, Faidherbe donna amplement satisfaction aux responsables locaux de l’église catholique qui, depuis 1850, n’avaient de cesse de dénoncer leur prolifération. Avec les nouvelles dispositions légales édictées, ne pouvaient plus diriger des écoles coraniques que les ressortissants de Saint-Louis dûment autorisés et capables de donner à leurs élèves des rudiments de français. Ces mesures excluaient, de fait, de Saint-Louis les marabouts tidjanes qui fédéraient autour d’eux un nombre croissant de fidèles à Elhadj Omar Tall et à son combat. Faidherbe avait inauguré une école franco-musulmane dans la ville le 7 avril 1857. Les marabouts étaient obligés d’y envoyer leurs talibés âgés de plus de 12 ans, pour des classes du soir. Il se proposait de transformer progressivement les écoles coraniques pour en faire des instruments de rapprochement entre le colonisateur et les populations musulmanes… La réforme du 24 novembre 1903 stipulait que l’arabe fût enseigné dans les écoles de villages et régionales. Mais, il n’en fut jamais ainsi dans les faits, car le contraire aurait « dangereusement » accordé trop de place aux maîtres coraniques qui étaient quasiment les seuls à enseigner cette matière. La décision prise, en 1911, par le gouverneur général William Ponty et relative à l’emploi exclusif du français dans tous les actes et correspondances administratifs finit par exclure totalement les marabouts de l’instruction publique. Les écoles coraniques n’en continuaient pas moins de prospérer, malgré toutes les mesures draconiennes de contrôle édictées et mises en œuvres depuis Faidherbe… Partout le nombre d’écoles coraniques augmenta de façon exponentielle, comme pour défier l’administration coloniale. Ni la contrainte, ni la laïcisation de l’école française, ni l’introduction de l’arabe dans ses cours ne furent efficaces contre la prolifération et l’audience des écoles coraniques.
La pérennisation de l’état de domination
Si la fonction première de l’enseignement était de dresser l’indigène pour en faire une force d’exploitation opérationnelle et docile, le degré d’instruction et d’aliénation apportant la nuance, la seconde avait été de pérenniser au maximum cet état de fait au bénéfice du colonisateur. Dans cette intention, l’école, tout en contribuant à la destruction de l’économie domestique et à l’insertion des populations dans l’économie de marché, se devait d’empêcher ceux qu’elle avait instruits et formés d’avoir un esprit et des positions critiques envers le système, de retourner leur savoir et leur intelligence contre la France, d’avoir des velléités indépendantistes. Pour rassurer sa conscience, se donner bonne conscience, se justifier devant l’opinion publique métropolitaine qui n’était pas uniformément en sa faveur, mais également persuader les peuples sous domination qu’il n’avait d’autre finalité que d’améliorer leurs conditions de vie, le colonisateur ne pouvait brandir meilleur alibi que l’école. Après la conquête par les armes, la pacification, l’évangélisation, il n’eut pas de peine à trouver le prétexte de « l’éducation de la race entière », au nom de la mission civilisatrice de la « France éternelle, fille ainée de l’Eglise », et la nécessité impérative de porter le progrès au-delà des mers. Ce double alibi était fallacieux… L’on ne saurait passer sous silence la sincérité d’un Charles Régismanset, un haut fonctionnaire du ministère des Colonies et auteur d’un essai sur la colonisation. Il y notait ceci : « Nous attendons que les races africaines rapportent le maximum. Mais, que viennent faire ici la science, la justice, la bonté et surtout le progrès. Je ne souhaite point que l’éducation noire soit poussée trop en avant… ».
«IL FAUT DEVELOPPER LE PARTENARIAT EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR REDUIRE L’ANALPHABETISME»
Le président de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous (Cnept), Silèye Gorbal Sy, a pris part, du 4 au 8 mars dernier, à Paris, à la conférence sur l’intelligence artificielle. Il revient sur les conclusions
Le président de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous (Cnept), Silèye Gorbal Sy, a pris part, du 4 au 8 mars dernier, à Paris, à la conférence sur l’intelligence artificielle. Dans cet entretien, il revient sur les conclusions de cette rencontre. M. Sy, expert en éducation et développement local, estime que le Sénégal doit développer des dynamiques partenariales dans le domaine de l’intelligence artificielle pour réduire l’analphabétisme.
M. Sy, vous avez pris part à la Conférence sur l’intelligence artificielle à Paris ? Qu’est-ce qui explique votre participation à cette rencontre ?
Notre participation à cette rencontre est liée à notre engagement au service de l'éducation d'une manière générale et de l'apprentissage mobile en particulier, en rapport avec les missions traditionnelles de plaidoyer de notre Coalition pour une éducation pour tous de qualité. Pour ce faire, l'Unesco, qui coordonne la définition et la mise en œuvre des politiques éducatives nous a conduit à cette conférence qui s'inscrit dans la mise en œuvre de l'Objectif du développement durable (Odd) n° 4 qui consiste à assurer une éducation inclusive de qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir l'apprentissage. C'est aussi le prolongement de notre combat permanent pour l'éducation numérique.
Quelles sont les conclusions de cette rencontre ?
Cette conférence qui a réuni des experts du monde propose l’utilisation des technologies pour accélérer l’apprentissage pour tous, en particulier les personnes appartenant à des groupes défavorisés. Il est fortement recommandé aux gouvernements et aux parties prenantes, comme les acteurs de la société civile, de suivre l'impact des technologies de pointe dans l'éducation et de faire naître des stratégies au niveau local, régional et national. La rencontre recommande aussi l’utilisation de technologies innovantes pour améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les groupes vulnérables qui en sont privés en raison d’obstacles culturels et économiques, de handicaps, d’inégalités de genre ou de situations de crise. Elle propose aussi des projets qui utilisent des solutions intégrées mêlant technologies couramment utilisées et applications de pointe.
Quels sont les défis liés à l’intelligence artificielle ?
L'intelligence artificielle est reconnue pour sa technologie d'apprentissage visuel. Cet outil numérique novateur et abordable favorise l'apprentissage pour tous, y compris les personnes handicapées ou à capacité d'expression limitée. Des élèves et des professionnels du milieu éducatif dans le monde ont utilisé l'outil pour relater leurs expériences d'apprentissage, mettre en pratique leurs compétences en alphabétisation numérique et développer leur conscience culturelle par des visites virtuelles. L’intelligence artificielle prend en charge différents styles d'apprentissage et, par conséquent, aide à personnaliser les leçons pour répondre aux besoins individuels des apprenants. Elle est reconnue pour sa rapidité, son efficacité et sa rentabilité permettant de dispenser une éducation de qualité dans les situations d'urgence. Elle offre aussi aux enfants touchés par les conflits la possibilité d'apprendre sur les tablettes par le biais de jeux éducatifs sur mesure. Grâce aux nouvelles technologies, l’intelligence artificielle permet d'améliorer l'enseignement, l'apprentissage et la performance éducative mondiale.
Que doit faire le Sénégal pour bénéficier des avantages de cette technologie ?
Le Sénégal ne doit ménager aucun effort pour bénéficier des avantages de l'intelligence artificielle en prenant des engagements internationaux, notamment pour l'atteinte de l'Odd 4. Pour développer cette technologie, le Sénégal devrait favoriser une synergie et une articulation entre les ministères de l'Education et du Numérique afin de favoriser la promotion de cette forme d'éducation. Le Sénégal devrait aussi développer des dynamiques partenariales dans le domaine de l'intelligence artificielle, par le biais de l'alphabétisation et l'éducation numériques, pour réduire particulièrement le taux d'analphabétisme. Et ce sera à moindre coût.
«NOUS AVONS BESOIN D’UN INDEX QUI MESURE LES FLUX FINANCIERS ILLICITES»
Trois questions à… Ebrima Sall, directeur exécutif de Trust Africa
Ancien directeur exécutif du Codesria, l’universitaire gambien Ebrima Sall, est aujourd’hui à la tête de Trust Africa, organisme spécialisé dans le renforcement des capacités des agences africaines intervenant dans le domaine de la justice politique, économique et sociale, etc. Il revient, dans cet entretien, sur les enjeux liés aux flux financiers illicites.
Quelle est la prochaine étape dans la lutte contre les flux financiers illicites en provenance d’Afrique ?
Il faut agir à quatre niveaux. Premièrement, il faut avoir des instruments d’évaluation pour savoir ce qu’il faut entendre par Flux financiers illicites, comment les mesurer selon les contextes et les différents circuits empruntés par ces flux. Deuxièmement, pour le côté plaidoyer, il faudrait que la société civile fasse plus que ce qu’elle a fait jusque-là. Il faut aller plus loin, saisir les gouvernements pour avoir les informations, oser même produire des rapports alternatifs là où les gouvernements sont frileux, parce qu’il a été constaté que le panel de haut niveau mis en place par l’Union africaine et dirigé par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, n’a pas réussi à produire un seul rapport depuis trois ans, parce que les gouvernements se montrent réticents à lui fournir les données. La société civile pourrait non seulement sensibiliser, mettre la pression sur les gouvernements, mais aussi produire ses propres documents afin de donner une idée de l’évolution de ces flux. Troisièmement, il faut renforcer les capacités techniques sur le plan juridique (l’analyse et le suivi), la maîtrise des circuits empruntés, etc. On sait que 65% de ces flux se font dans le commerce (avec de fausses facturations dans certaines transactions afin de minorer les taxes à payer aux gouvernements). Quatrièmement, il faut renforcer la coopération internationale entre les Etats, parce que ces flux financiers illicites atterrissent généralement dans les pays du Nord ou dans des paradis fiscaux.
Les hydrocarbures constituent l’un des secteurs les plus exposés. Comment voyez-vous l’arsenal juridique et institutionnel mis en place par le Sénégal pour encadrer l’exploitation de ses gisements de pétrole et de gaz ?
Je n’ai pas étudié de près l’arsenal juridique et institutionnel pour le cas spécifique du Sénégal, mais je sais qu’il devrait être assez robuste. Pour deux raisons. D’abord, la capacité technique existe au Sénégal, avec des juristes parmi les plus performants sur les plans africain et mondial. Deuxièmement, il y a maintenant des pratiques établies et des acquis sur ce plan. Le Sénégal peut tirer des leçons sur l’expérience des autres pays producteurs d’hydrocarbures. A mon avis, il n’y a pas de problème de capacités techniques pour le Sénégal. Cependant, il faut une cohérence des politiques, notamment en matière fiscale. Parfois, ce sont les incitations fiscales qui ouvrent la voie à certaines pratiques menant aux flux financiers illicites.
Qui sont les bons et les mauvais élèves en Afrique dans la lutte contre les Ffi ?
Les chiffres donnent une idée des pays et même les secteurs où le phénomène est le plus grave. Mais, il faut être très prudent avec les chiffres dans la mesure où quand il n’y a pas de reporting sur un pays parce que l’appareil statistique ne permet pas d’avoir les données, on peut se retrouver avec des chiffres très faibles, alors que la réalité est souvent très différente. Ce qu’il faut, c’est travailler sur la mise en place d’un index, un instrument de mesure fiable, qui peut être appliqué dans plusieurs contextes et qui permet de faire des comparaisons entre pays et les secteurs. Ce qui est sûr, c’est que le secteur minier et celui des hydrocarbures sont les plus touchés par le fléau. Il suffit de regarder les pays qui ont des ressources minières pour se faire une idée.
AWA MARIE COLL SECK BRILLE SOUS LE SOLEIL LEVANT
L'ancienne ministre de la Santé intègre le jury du ’’Prix africain Hideyo Noguchi’’, distinction récompensant des hommes et femmes aux réalisations remarquables dans la recherche médicale, entre autres
Le professeur Awa Marie Coll Seck, ancienne ministre sénégalaise de la Santé et de l’Action sociale, a intégré le jury du ’’Prix africain Hideyo Noguchi’’, distinction récompensant des hommes et femmes aux réalisations remarquables dans la recherche médicale et la lutte contre les maladies infectieuses en Afrique, a appris l’APS.
Le professeur Seck, première femme agrégée de médecine et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au Sénégal, prend ainsi part à la réunion du jury ouverte ce mercredi sous la présidence du Premier ministre du Japon, Shinzo Abé, indique un communiqué parvenu à l’APS.
Au terme de cette rencontre prévue sur deux jours, le jury devrait désigner les deux personnalités mondiales qui ont le plus marqué leur époque dans le développement de la médecine, des sciences et de la technologie dans le monde à travers leurs publications, précise la même source.
Les distinctions seront remises par les plus hautes autorités nippones à l’occasion d’une cérémonie qui sera retransmise en direct par plus de cent cinquante chaînes de télévisions du monde durant le sommet du TICAD, prévu en août prochain au Japon.
Le Prix africain Hideyo Noguchi a été lancé en 2006 par le gouvernement du Japon pour récompenser des hommes et femmes aux réalisations remarquables dans la recherche médicale et la lutte contre les maladies infectieuses sur le continent africain.