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17 août 2025
LES PETITS METIERS AU FEMININ
A Ziguinchor, les femmes refusent la fatalité de la pauvreté. Elles se battent pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Elles sont lavandières, vendeuses de fruits, d'arachides, s'activent dans la restauration dans la rue.
Aboubakry KANE (Direct Info) |
Publication 13/03/2019
A Ziguinchor, les femmes refusent la fatalité de la pauvreté. Elles se battent pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Elles sont lavandières, vendeuses de fruits, d'arachides, s'activent dans la restauration dans la rue. Dans l'univers des petits métiers au féminin.
Anna est une jeune femme divorcée et mère de deux enfants. Son ex conjoint ne s'occupe pas de ses rejetons. Elle est contrainte de le faire. "Le mois dernier, je suis tombée malade. Le médecin m'a fait savoir que je souffrais d'asthénie et que je devais diminuer mes efforts physiques, mon volume de travail. Le travail de lavandière est trop pénible et n'est pas payant. Mais, on n'a pas de choix. Il faut s'occuper des enfants", nous confie-t-elle. Jouissant des largesses de ses amants, Fatou pensait avoir le monde sur ses épaules. Cette belle femme dont les formes généreuses attiraient bien d'hommes se la coulait douce. Toutefois, elle a fini par comprendre la nécessité de se trouver une activité génératrice de revenus. "Les hommes ne sont pas sincères. Ils ne cherchent qu'à se jouer de nous. C'est pourquoi je me suis dévidée à m'activer dans la vente de petit déjeuner pour les élèves. Je me lève tous les jours à 5 heures pour la préparation. Avec cela, Dieu merci j'arrive à régler mes problèmes, à me passer de l'aide des hommes", nous dit Fatou qui ne se décourage pas de trouver un homme qui voudra l'épouser.
En attendant, elle s'attèle quotidiennement à satisfaire à sa clientèle friande d’« akara" et de marinade. "C'est par amour pour mon mari que j'ai renié la religion de mes parents pour épouser la sienne. Ma famille m'a rejetée. Aujourd'hui, je me sens trahie. Mon mari m'a trouvé une coépouse. Je suis comme abandonnée de toutes parts. Pour subvenir à mes besoins et à celle de mes enfants, je me suis lancée dans le petit commerce. Je suis toujours jeune. Mais, je n'ai plus le temps de me faire belle. Tout ce qui compte dorénavant pour moi, ce sont mes enfants", lance pour sa part Binta. Qu'elles soient jeunes ou d'un âge avancé, les femmes de Ziguinchor qui ont subi le lourd tribut d'un conflit trentenaire tiennent à se battre pour la survie de progéniture. Elles sont dans les rizières (faro) bravant la chaleur, la faim et la soif, dans les marchés, sur les trottoirs des avenues où elles déposent leurs tables. Cette bravoure dont elles font preuve ne les épargne pas de brimades particulièrement au sein de leur couple.
LE SENEGAL, UN EXEMPLE DE LIBERTE D’EXPRESSION
Chaque année, la journée du 12 mars marque particulièrement la vie des internautes. En fait, cette date permet essentiellement de dénoncer la cyber-censure dans le monde
Chaque année, la journée du 12 mars marque particulièrement la vie des internautes. En fait, cette date permet essentiellement de dénoncer la cyber-censure dans le monde. L’édition 2019 renouvelle une fois encore la liberté d’expression sur Internet. Cependant au Sénégal, malgré les mesures prises par les autorités étatiques, la censure n’est pas encore de mise.
La journée du 12 mars porte la dénomination « Journée mondiale contre la censure sur internet ». Toutefois, d’aucuns l’appelle également « Journée internationale pour la liberté d’expression sur Internet ». A priori, la célébration de cette journée se fait chaque année à la même date depuis 2008. Et cela reste une initiative phare de l’organisation RSF (Reporters sans frontières). En fait, l’origine de cette journée se rapporte essentiellement à la Chine et ses lois concernant le contrôle d’internet. Et aujourd’hui, elle se présente avant tout comme une occasion de dénoncer la cyber-censure dans le monde entier. Aussi, précisons que la censure sur internet reste étroitement liée aux Etats de régimes autoritaires. Et cela va à l’encontre des droits de l’homme. En effet, les techniques les plus souvent utilisées se résument à des coupures d’Internet ou à des ralentissements massifs. Bref, chaque 12 mars demeure une occasion de dénoncer ceux qui empêchent des citoyens d’accéder à Internet ou qui musellent la parole en ligne. Ce mardi, 12 mars, est une occasion pour Ndiaga Gueye, président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication pour faire le point sur la situation au Sénégal. Ce dernier estime que sur le plan de la censure, le Sénégal est, jusqu’à présent, dans une situation de totale de liberté. « Nous n’avons pas encore constaté des restrictions sur la liberté d’information et d’expression », a-t-il déclaré. A l’en croire, le Sénégal est loin de certains pays africains où il y une censure d’informations. « Nous disons que le Sénégal constitue une référence, un exemple de pays de liberté sur internet », soutient l’Asutic. Qui avait des préoccupations à la veille de l’élection présidentielle eu égard au nouveau code qui avait été voté et aux discours des autorités sur le contrôle de l’information pour faire face aux Fake news. Mais, se réjouit Ndiaga Gueye : « À l’arrivée nos inquiétudes ne se sont pas réalisées. Donc, c’est avec beaucoup de satisfaction que le Sénégal est loin des pays africains où les libertés d’internet sont contrôlées ».
Toutefois, il rappelle qu’il y a un cadre légal pour la censure d’internet au Sénégal qui est encore source de préoccupation. Ce, tant que les lois ne sont pas amendées. Il s’agit, à son avis, de l’article 27 du code des communications électroniques qui a été voté le 30 novembre 2018 et promulgué en décembre 2018 par le président de la République. Il y ajoute le Code de la presse qui contient deux dispositions : l’article 180 et l’article 181 qui créent une censure de la liberté de la presse en ligne au Sénégal. « Ces dispositions constituent une source de préoccupation. Mais, nous constatons avec beaucoup de satisfaction qu’elles ne sont pas encore mises en œuvre au Sénégal. Nous souhaitons que le gouvernement continue dans cette voie de laisser les sénégalais s’exprimer librement tant qu’on respecte les droits et libertés des individus », indique Ndiaga Gueye. Par ailleurs, il a fait savoir qu’ils avaient exprimé leurs inquiétudes quant à une éventuelle censure d’internet par le Sénégal le jour du scrutin ou au moment de la proclamation des résultats. Il se réjouit qu’il n’y a pas eu de coupures d’internet encore moins de censure des réseaux sociaux lors de la présidentielle. Ce qui, à son avis, est à l’avantage de la démocratie sénégalaise.
Bilan et évolution des actions engagées dans le monde
Il faut rappeler que durant ces dernières années, les censures sur internet ont connu une ascendance notoire. Ainsi, à travers le monde, bien de bloggeurs auraient essuyé des sanctions et de nombreux sites web ont été fermés. En outre, aujourd’hui, plusieurs internautes demeurent derrière les barreaux pour avoir usé du droit à la liberté d’expression sur internet. Cependant, parmi les victimes de censure, il y a également des journalistes et surtout ceux du web. Ce fut encore le cas à Alger durant le mois de février 2019. Par ailleurs, il faut préciser que malgré les efforts consentis de part et d’autres, la situation peine à s’améliorer. En fait, bon nombre de pays continuent de détenir un record important de censure sur internet. C’est le cas de la Turquie, du Cameroun et de l’Inde. En plus, bien de pays tentent également d’ériger de véritables murailles numériques en vue d’avoir un contrôle absolu sur les diffusions. Et dans ce cas, la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite ou la Corée du Nord restent des exemples très illustratifs. Enfin, pour tenter d’endiguer la censure sur internet, Reporters sans frontières veille à remettre en ligne quelques sites censurés. L’organisation RSF y parvient via l’opération #CollateralFreedom en utilisant la technique de “mirroring” (miroir). Espérons que ses efforts finiront par porter des fruits. Pour l’instant, la lutte semble difficile.
PAR EL HADJI AYÉ BOUN MALICK DIOP
POUR UNE MEILLEURE CONDITION DE TRAVAIL DU SECTEUR DE LA JUSTICE
La fenêtre des joutes présidentielles donne une bien meilleure compréhension de la pertinence des revendications posées par le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) qui vont dans le sens de la valorisation des fonctions de greffier
El Hadji Ayé Boun Malick Diop |
Publication 13/03/2019
En voyant un juge d'une grande notoriété, en l'occurrence Monsieur Demba KANDJI, illustre magistrat, proclamer les résultats provisoires des élections présidentielles du 24 février 2019, j'ai pu, en un instant, saisir l'immensité de l'imperium et de la responsabilité du juge.
Dans les mêmes circonstances, quelques jours plus tard, l'image de la greffière anonyme qui proclame les résultats définitifs de ces joutes présidentielles, au nom du Conseil constitutionnel, a permis aux observateurs avertis d'avoir un aperçu saisissant de la gravité et de la solennité des charges de greffier, tout comme l'importance de son concours à l'exercice du pouvoir judiciaire.
Cette fenêtre ouverte donne une bien meilleure compréhension de la pertinence des revendications posées par le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) qui vont dans le sens de la valorisation des fonctions de greffier dans la Justice qui ne peut se faire qu'à travers l'adoption d'un statut qui tient réellement compte de la technicité et des responsabilités inhérentes aux fonctions dévolues par les lois et les règlements au corps des greffiers en général.
Cet exercice de reconnaissance et de valorisation doit aussi être fait à l'endroit de tous les agents du ministère de la Justice qui apportent, de prêt ou de loin, leurs précieux concours à l'exercice du pouvoir judiciaire et qui, par ailleurs, assurent le bon fonctionnement du service public de la Justice.
Cette valorisation doit aussi se traduire par une justice sociale dans l'Institution judiciaire à travers une équité dans les rémunérations qui devraient refléter la dignité qui s'attache aux différentes fonctions qui concourent à l'exercice du pouvoir judiciaire.
Telle est la compréhension, à mon humble, avec laquelle le gouvernement devrait appréhender les doléances du SYTJUST pour poser des actes efficaces à même de garantir définitivement la paix sociale dans les juridictions sénégalaises et assurer ainsi un égal accès à la Justice pour tous.
Maître El Hadji Ayé Boun Malick Diop est Secrétaire Général du Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST)
VIDEO
IL FAUT QUE CELA CESSE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Je ne peux pas concevoir que celui qui hier m’a aimée, délogée du cocon familiale en me promettant une protection sans faille, se retourne contre moi pour m’humilier - Oumy Barro Diop s'insurge contre les violences faites aux femmes
Alioune G Sall et Fatoumata Fall |
Publication 13/03/2019
Les violences faites aux femmes constituent selon Oumy Barro Diop, le danger principal qui guette la gent féminine. ‘’ Les violences faites aux femmes sont devenues une mode affreuse dans notre société. Je ne peux pas concevoir que l’homme qui hier m’a amadouée, aimée, délogée de mon environnement familiale en me promettant une protection sans faille, se retourne contre moi pour m’insulter, m’humilier, me tuer ou encore me décapiter. C’est inconcevable’’, a t-elle dénoncé.
Oumy plaide pour un diagnostic approfondi qui inclue les hommes. ‘’ A mon avis, il faut prendre le problème à la source. Quand on parle de violences faites aux femmes, c’est immédiatement une violence exercée par les hommes. Donc ces derniers doivent être sensibilisés sur les sanctions encourues s’ils portent préjudice à une femme’’, a t-elle déclaré.
Cinquième rencontre de notre rubrique de mars consacrée spécialement à la femme sur www.seneplus.com, Oumy Barro Diop, coordinatrice départementale du cadre de concertation des organisatrices féminines de la Dakar, s’indigne contre les violences faites aux femmes.
Voir la vidéo.
PAR YAYE FATOU SARR
LE FAMEUX STATUT QUI VISE À DIVISER
Refusons le dialogue à défaut d'être tous autour d'une même table dans la sincérité absolue et sur la base de gages solides et après avoir géré les priorités
Voudrions-nous être condamnés à nous tirer dessus ? Cet esprit de solidarité tant demandé par le peuple peut-il être installé et maintenu ? Je souhaiterai faire partie de ceux-là qui alertent avant que cela ne soit trop tard.
J'ai cette étrange impression qu'ils nous prennent de plus en plus pour des marionnettes depuis la révision constitutionnelle du 05 Avril 2016.
Je partirai de là parce qu'en effet c'est de là que sont parties toutes les manipulations qu'a subies l'opposition qui ont conduit aujourd'hui à un processus électoral peu démocratique.
Cette réforme visait à apporter les innovations suivantes :
1. la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique ;
2. la participation des candidats indépendants à tous les types d’élection ;
3. la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales ;
4. la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens : droits à un environnement sain, sur leurs ressources naturelles et leur patrimoine foncier ;
5. le renforcement de la citoyenneté par la consécration de devoirs du citoyen ;
6. la restauration du quinquennat pour le mandat présidentiel ;
7. le renforcement des droits de l’opposition et de son Chef ;
8. la représentation des Sénégalais de l’extérieur par des députés à eux dédiés ;
Après avoir attiré votre attention sur le contenu de cette loi, je vous ferai remarquer que les candidats indépendants n'ont finalement pas eu leur place dans la présidentielle, les opposants ont vu leurs droits bafoués...
Bref, le chef de l'opposition cité dans l'article 58 « Article 58. - La Constitution garantit aux partis politiques qui s’opposent à la politique du Gouvernement le droit de s’opposer. La Constitution garantit à l’opposition un statut qui lui permet de s’acquitter de ses missions. La loi définit ce statut et fixe les droits et devoirs y afférents ainsi que ceux du chef de l’opposition » remonte sur la toile et représente le piège du moment.
Refusons !
Chers leaders de l'opposition, aucun citoyen ne pourra porter ce combat à votre place.
Je suis tentée de citer tous les présidents de parti au Sénégal mais je me l'épargnerai. Je suis tentée de citer les candidats à la présidentielle mais je me l'épargnerai.
En effet, ma plume vise toute l'opposition sénégalaise, quelles que soient leurs valeurs cardinales quelles que soient leurs idéologies, je ne vous demande pas de vous unir au sein d'un seul parti puisque cela s'est prouvé impossible avec les mentalités, je vous demande juste de ne pas tomber dans le piège de la continuité de la destruction de l'opposition.
Que l'on ne vous impose pas ce statut ! Ne vous tirez pas l'un sur l'autre pour l'avoir ! Activez vos structures de formation respective à savoir l'école du parti et formez vos militants, compagnons ou encore dit frères et sœurs de parti à l'essentiel.
De grâce, concentrons nous sur l'essentiel.
Refusons le dialogue à défaut d'être tous autour d'une même table dans la sincérité absolue et sur la base de gages solides et après avoir géré les priorités. Protégeons-nous mutuellement et pensons à tous ces sénégalais qui ont exprimé leur choix lors du scrutin du 24 Février.
"EN LIBYE, ON NOUS VEND COMME DES BÊTES SAUVAGES"
Il a passé deux ans et demi de sa vie en Libye - Violenté, torturé, réduit en esclavage - Le journaliste guinéen Alpha Kaba raconte son expérience dans un livre intitulé « Esclave des milices - Voyage au bout de l'enfer libyen »
Il a passé deux ans et demi de sa vie en Libye. Violenté, torturé, réduit en esclavage. Le journaliste guinéen Alpha Kaba raconte son expérience dans un livre intitulé «Esclave des milices-Voyage au bout de l'enfer libyen ». Un ouvrage paru le 7 février aux éditions Fayard. Alpha Kaba répond aux questions de Clémentine Pawlotsky.
RFI : Vous êtes journaliste. Vous êtes a priori au courant, vous avez accès à l’information. On sait ce qui se passe en Libye, on sait quel est le sort réservé aux jeunes qui se lancent dans cette traversée périlleuse. Comment vous êtes-vous retrouvé dans cet enfer libyen ?
Alpha Kaba : Moi, je me suis retrouvé dans l’enfer de la Libye en 2013. Les informations n’étaient pas tout à fait claires sur la situation de la Libye à l’époque. Donc c’est suite à un évènement qu’on a organisé dans notre radio qui a été pillée, la radio Kankan. Dans cette radio, on organisait des émissions sociétales et politiques. Donc c’est à l’issue de ces émissions, le gouvernement nous a mal vus. Ensuite, il y a eu des manifestations lors des meetings du chef de l’Etat où on a été indexés comme instigateurs de ces évènements. C’est à partir de là pour sauver sa peau, je suis parti de Mali dans un premier temps, ensuite le Burkina, le Niger et ensuite l’Algérie. Après je me suis jeté dans la gueule du loup en Libye et là j’ai vécu pendant deux ans et demi.
Comment cela se passe lorsque vous arrivez en Libye ? Par qui êtes-vous « pris en charge » ? Qui s’occupe de vous ?
En Libye, on a été tout d’abord revendus, le passeur nous a vendus à des milices. Ces milices nous ont envoyés dans des squats, dans des maisonnettes abandonnées en périphérie des villes, on était 30 à 50 personnes, la vie était totalement impossible. On ne mangeait pas, on ne buvait pas pendant près de 48 heures. De là, ils viennent nous chercher pour nous envoyer dans d’autres squats où ils font le marché de l’esclavage. Nous on a été revendus lors d’un marché, d’une cérémonie qu’ils ont organisée entre eux. Ils sont venus nous revendre comme des bêtes sauvages à d’autres maîtres qui après nous ont envoyés dans des plantations de dattes, dans des chantiers. Il y avait parmi nous des ouvriers, des footballeurs, des charpentiers, donc des hommes de métier. Ils profitaient de ces hommes pour construire des maisons. Et nous, par exemple moi en tant qu’ouvrier, moi je faisais de la manœuvre.
Très concrètement, à quoi ressemble le quotidien d’un esclave en Libye ? Est-ce qu’on vous dit : par la suite, vous irez à tel endroit, un jour vous sortirez, ou est-ce qu’au contraire, vous n’avez aucune idée de ce qui vous attend et vous découvrez au jour le jour le quotidien d’esclave ?
Justement, c’est au jour le jour. C’est au fur et à mesure qu’il entre dans la vie de l’esclave. De Ghadamès à Sabratha, chaque jour tu vois autre chose, chaque jour tu comprends que tu es devenu esclave à partir du moment où tes droits sont opprimés, que tes droits ne sont pas respectés, tu n’es pas libre de revendiquer, les armes sont braquées sur toi 24 heures sur 24, on tire sur des amis avec lesquels tu es venu, on vous abat comme des poulets. C’est en quelque sorte tout ce qui renvoie vers la vie de l’esclavage.
Il n’y a aucune possibilité de révolte ?
Aucune possibilité de révolte, parce que la meilleure manière de rester en vie, je vous dis, c’est d’obtempérer, d’obéir aux ordres, parce qu’on était sous les ordres des jeunes qui ont des armes pointées sur nous 24 heures sur 24. J’ai eu pas mal de tortures, de frappes avec la crosse des armes, c’est difficile à expliquer aujourd’hui. Il faut être là pour y croire. Honnêtement, j’ai eu toute sorte de tortures, exceptée la mort que bon nombre d’entre nous ont trouvée là-bas. Et on ne mange pas, vraiment c’est invivable, c’est indescriptible.
Comment avez-vous fait pour sortir de cet enfer libyen ?
J’ai été revendu quatre fois. Et au quatrième maître, il nous a promis : si vous travaillez bien, je vais vous faire traverser. Et neuf mois après, il vient un soir me dire « je vous envoie aujourd’hui en Italie, je suis un passeur ». Il nous met dans le coffre de la voiture. Il nous envoie en bordure de mer où on retrouve d’autres migrants, au nombre de 150 et plus. Il nous met dans un zodiac et nous montre l’étoile en nous disant : « Allez-y, c’est là-bas l’Italie ». C’est en quelque sorte une liberté empoisonnée parce qu’il fallait encore chercher la liberté sur la mer. Soit tu péris, soit tu restes en vie.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer aujourd’hui aux jeunes qui seraient tentés pour échapper à une situation peut-être compliquée dans leur pays et qui seraient tentés de rejoindre l’Europe ou une autre destination, en passant par la Libye ?
Honnêtement, je sais réellement ce sur quoi ils sont assis en Afrique dans les différents pays. Ils souffrent, cette jeunesse africaine souffre malgré tout. Mais je me dis que ça ne sert à rien de se jeter dans la gueule du loup, de vivre de l’esclavage en plein XXIe siècle. Ça a été aboli il y a longtemps. Mais jusqu’à aujourd’hui, ça existe. J’ai fait la Libye pendant longtemps. Il y a eu des morts, parce que pour moi, les chiffres qu’on donne ne sont pas des chiffres exacts. Il y a des millions d’hommes qui sont décédés. C’est pourquoi d’ailleurs j’ai décidé d’écrire ce livre, c’est pour interpeller les autorités africaines et européennes de prendre des décisions. Il faut qu’ils regardent réellement la situation, qu’ils viennent sauver ces jeunes qui sont là-bas, qui honnêtement devraient contribuer au développement de l’humanité que d’être réduits en état d’esclavage en plein XXIe siècle.
« L’ABSENCE DE KHALIFA ET KARIM ÉTAIT UNE AUBAINE POUR IDY ET SONKO »
L’ingénieur-statisticien Moubarack Lo revient sur les conclusions de son ude sur l’évolution des intentions de vote pour le compte des cinq candidats à la dernière présidentielle
e-media |
Oumou Kalsoum Ba |
Publication 13/03/2019
Au terme de sondages effectués entre janvier 2018 et février 2019 dans tous les départements du pays, Moubarack Lo a publié une étude sur l’évolution des intentions de vote pour le compte des cinq candidats à l’élection présidentielle du 24 février dernier. L’ingénieur-statisticien revient sur les conclusions de cette étude marquée par la constance des pourcentages recueillis par Macky Sall et le report de voix au profit d’Idrissa Seck et Ousmane Sonko.
Qu’est-ce qui a motivé votre étude ?
Depuis janvier 2018, nous avons conduit une série d’enquêtes d’opinion dont les résultats ont été gardés confidentiels. Ce qui nous a permis de voir l’évolution continue des intentions de vote en faveur des candidats déclarés. Si nous prenons le cas de Macky Sall, il était à 57 % en janvier avant de chuter à 51 % en avril du fait de l’effet négatif de la condamnation de Khalifa Sall. Il a commencé à reprendre des couleurs à partir de juillet (54 %) avant de se réinstaller à 57 % en octobre jusqu’à l’élection. Le dernier sondage à la veille de l’élection lui donnait 58,28 %. Même au soir du scrutin, les résultats que nous avons recueillis à la radio ont fait état de 58,8 %. Ces résultats sont constants depuis lors.
Dans le rapport, vous indiquez que l’absence de Khalifa Sall et Karim Wade était une aubaine pour Idrissa Seck et Ousmane Seck ?
S’ils étaient là, ils auraient certainement récupéré les deuxième et troisième places. En leur absence, leurs électeurs sont restés longtemps indécis. Certains, déboussolés, ne savaient que faire. Une bonne partie des électeurs de Khalifa Sall s’est affilié à Idrissa Seck, sachant qu’ils étaient dans la même liste aux législatives. Au fur et à mesure de l’approche de l’élection, Idrissa Seck a résorbé le gap le séparant d’Ousmane Sonko car celui-ci le devançait de très loin. Les indécis ou ceux qui ne se sont pas prononcés ont finalement voté pour eux.
Vous avez parlé de baisse d’intention de vote pour Karim Wade…
Ses électeurs sont restés constants, malgré les péripéties, dans l’espoir de sa candidature. C’était la même chose aussi pour Khalifa Sall avec son recours à la Cour de justice de la CEDEAO. Désillusionnés, certains ont commencé à aller vers Sonko notamment Idy à la fin de l’année 2018. En janvier, quand la sanction était claire, ils se sont déplacés carrément. Dans une simulation économétrique, nous avons trouvé que si Khalifa Sall et Karim Wade étaient candidats, Idrissa Seck aurait eu autour de 5 % des voix et Ousmane Sonko 7 %.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
UCAS JAZZ BAND, GOÛT & DÉGOÛT DE L’ENDOGÈNE
EXCLUSIF SENEPLUS - La gloire locale de la bande Ucas n’a pas embrassé la gloire nationale - Aujourd’hui, dans les rues de Sédhiou, il n’est pas rare de rencontrer d’ex-pensionnaires de ce groupe, démunis et quelconques - INVENTAIRE DES IDOLES
Ils étaient nombreux, les groupes de musique sénégalais, à faire le pari du terroir et de l’authentique. Chanter et danser local. S’extraire des tendances et des modes dominantes, tout au plus revendiquer des influences. Importer des rythmes parce qu’ils n’appartiennent à personne sinon au vent de l’humanité. Les assimiler, les mélanger à la teinte locale. Faire cohabiter le génie local et le talent d’ailleurs. Ramener la Rumba cubaine à la terre mère. Donner corps et âme à l’universel ce qu’il doit être : « l’enracinement et l’ouverture ». Sortir la formule des vœux pieux et lui donner une véritable existence. Ne pas se diluer. Garder l’attachement coûte que coûte à une forme de récit, de vocation ; en un mot être pour le peuple, la bouche chez Césaire et la trompette ou le grain de millet chez Senghor. Donner une vie et un élan au chant traditionnel, garder l’amour du terroir au risque parfois de l’idéaliser. Voyager pour émerveiller et partager, mais revenir toujours comme dans une romance sans fin avec sa terre.
Ils étaient bien nombreux au Sénégal à s’inscrire dans cette logique. Qu’il s’agisse du « Super étoile », de « l’orchestra Baobab », du « Daande leñol » du « Super Diamono », de « Touré Kunda », du « PBS », de « Fogny », des « frères Guissé... » L’art, qu’il s’en défende ou pas, était bien le véhicule du politique. L’étendard sur lequel l’émotion côtoie le désir d’évasion et le combat. Dans ces années 70, la fièvre du contexte avait fécondé le génie de groupes devenus l’identité sénégalaise dans la lumière vive. A force d’éclipse, le temps a couvert de son ombre certains groupes. Comme dans un sacrifice, il leur fallait disparaître, ou vivre in petto, pour que les têtes de ponts puissent représenter le reste. Il en faut bien de la fortune au talent pour durer et conquérir. Mais de l’autre côté du miroir, gisent presque inanimés, les talents sabrés par le destin, désailés par les circonstances, et qui ne volent plus, et marchent à l’ombre de la gloire et du succès.
L’Ucas Jazz Band de Sédhiou semble être dans cette deuxième catégorie. Presque le prototype du groupe que le temps ensable petit à petit dans l’oubli. Ce temps, l’ennemi Baudelarien, sans pitié ni pudeur, qui détruit le rêve. Pour qui cherche la véritable histoire de ce groupe mythique, encore plus leur devenir, il n’y a guère que dans le répertoire en ligne de RFI musique, ou encore possiblement dans le blog rempli de pépites culturelles de Kibili Demba Cissokho, ou bien dans les anecdotes des amateurs, que l’on trouve les récits énamourés sur un groupe qui avait réussi à fusionner le Pakao et la Casamance, deux régions méridionales du Sénégal. Dans ces régions, on était initiés à l’Ucas comme on l’est au sein de la mère. Les vieux aimaient rappeler leur jeunesse et avaient gardé cette nostalgie générationnelle. Ils le disaient avec tant d’étoiles dans les yeux qu’on avait l’impression d’être nés trop tard. Regret empoisonné par la perspective de ne point les revoir à l’œuvre.
Je l’ai vécu à domicile cette mélancolie. Peu bavard et réservé, dans ces rares joies que j’ai pu voir, mon père fredonnait les airs du groupe de Sédhiou. En Joola ou en Mandingue, on devinait son bonheur comme de retrouver une jeunesse éperdue. Et je puis vous dire, que vivre le bonheur du père, ou même le revivre en souvenir, ça reste la joie béate et inégalée que la vie sait offrir. Du bougeureub au Jambadong, le groupe savait réveiller le démon des soirées.
Ses membres, de divers âges, aux talents pluriels, avaient bien dépassé la famille à l’origine du groupe dans les années 70. La famille s’était élargie pour devenir une plus grande, le groupe fanion, le groupe phare dont le chant était le pouls d’une région et d’un pays provincial lointain. Jeunes, vieux, danseurs occasionnels comme réguliers des soirées de la bourgeoisie de province, tous se trémoussaient dans les hôtels ou dans les quartiers, en écoutant ce groupe. Mais la gratitude qu’on leur témoigne n’est pas suffisante pour rattraper leur futur presque condamné.
La gloire locale de la bande Ucas n’a pas embrassé la gloire nationale. Encore moins la gloire internationale. Leurs concerts extérieurs semblent lointains. Trop locale, trop petite, typée, leur gloire était comme plafonnée à ce succès de palier, que l’on communique de case en case, de famille en famille, mais incapable de toucher au fertilisant du succès inter-national. Aujourd’hui, dans les rues de Sédhiou, me confie un ami, il n’est pas rare de rencontrer d’ex-pensionnaires de ce groupe, sans le sous, démunis et quelconques. Toute la gloire a été brûlée par le soleil impitoyable d’une condition d’artiste difficile. Viennent les problèmes de santé, les ennuis, ces héros anonymes, crèvent dans le silence.
Et le deuil national ou local reste le seul soin qu’on a pour nos artistes. Je l’avais écrit dans une chronique Encrages pour le journal Le Quotidien, suite à la disparition de Médoune Diallo et Joe Ouakam : l’art est le parent pauvre de notre culture. Hors des gloires aux soleils vifs, il y a tant de malheureux qui disparaissent des centres d’intérêt parce qu’aucune ingénierie nationale n’a été pensée pour les maintenir à flot, ou à minima, les garder à un niveau élémentaire de dignité.
Au fond, ce que l’on célèbre à longueur de journée s’agissant de l’endogène, n’est que du registre du discours. On aime assez peu le local finalement. On s’en réjouit comme le pittoresque de l’authenticité mais on l’oublie ou s’en débarrasse dès que l’urgence demande de nous une implication réelle. On poétise les décors, les paysages, les savoir-faire, les traditions, les sagesses sociales, la beauté dans le dénuement ; on paraît se battre dans des discours enfiévrés sur l’endogène, mais à la vérité, au jour le jour, dans la nudité du quotidien violent, on le méprise l’endogène, car trop proche, trop vif symbole d’une vie difficile. Alors les pèlerinages de retour chez soi sont autant de moments où l’on redécouvre avec nostalgie les visages oubliés qu’on l’on idéalise. Mais les blessures restent. Dès que la parenthèse du mensonge poétique se referme, on retrouve, dans l’errance des marchés et des endroits de palabres, ceux qu’on est censé aimer et qui sont dans la pénombre de la honte et de la désaffection.
Réflexe sans doute humain, trop humain, on n’aime pas trop le mal portant, le moche, le pauvre. Dès qu’on l’embrasse, c’est toujours une forme de pitié. La pitié est le poison de l’amour. Elle magnifie plus celui qui donne que celui qui reçoit. Nous donnons plus à l’endogène que nous en recevons. Les luttes deviennent les enjeux d’un petit nombre alors que les destinataires n’en bénéficient jamais, et c’est d’ailleurs chez eux les pauvres que la tentation de la déculturation est forte, parce qu’elle est synonyme de prospérité, d’espoir marchandé et démarché par les vendeurs de rêve à pas cher.
Vérité sans doute encore plus désagréable, tous les groupes qui ont pu avoir une pérennité, un succès sur des générations, et qui peuvent encore postuler à d’autres années de succès, ont construit une part majeure de leur capital à l’étranger. Faisons court, en occident. Qu’il s’agisse des écuries de Youssou Ndour, Omar Pène, Baaba Maal, la part d’endogène a surtout connu la fécondation de l’international. C’est chez l’accultureur que se façonne en partie le costume de héros. La gloire est donc souvent rapatriée chez soi, elle garde toujours la dette de l’ailleurs. Curiosités et cruautés de l’histoire sans doute.
Mais l’endogène n’est pas vendeur déjà au niveau national. Le talent local reste déprécié. Les populations n’ont pas assez « émergé » pour le savourer et le sanctifier. C’est bien souvent des dénicheurs, en quête d’exotisme ou parfaitement sincères, qui repayent le mérite d’un génie local que les populations méprisent. Face à cet inextricable situation, l’endogène devient juste le mythe politique, lointain et captif de discours idéologiques. Les porte-parole, jamais investis, n’ayant reçu aucun mandat, en font commerce pour des retombées rarement collectives. Ils entretiennent l’illusion d’une autarcie heureuse, d’une pureté identitaire salvatrice alors ceux qui la vivent le font dans la pénitence. Ceux qui ont joué le jeu - sincèrement – de l’endogène, sont sortis de la scène de l’histoire et à eux, pour tombeaux, on offre que quelques anecdotes et quelques reconnaissances pré & posthumes.
La bande de Dandan Diédhiou, comme plusieurs petits groupes, le « Fogny » par exemple, a été trompée par l’Histoire. Il leur reste de petites scènes comme ce dernier meeting de Macky Sall à Sédhiou pour revivre timidement. Leur mise a été raflée par d’autres. C’est l’histoire de petits pillages internes et nationaux. On parlera commodément de fortunes et d’infortunes car c’est sans doute le jeu de la vie. Aussi de la pauvreté, ennemi tout trouvé. Avant même le succès matériel pourtant, les artistes ne demandent pas grand-chose d’autre que de l’attention et de l’intérêt, surtout des leurs. Voilà le grand raté.
Ils ont chanté, parlé, écrit, dansé, enseigné dans leurs langues sans demander des médailles. L’authentique était la vérité de chaque instant pour toutes les populations, leurs calendriers, leur naturel… Atteindre les rivages de la capitale Dakar depuis Sédhiou et son intérêt, est un défi ; parler des ailleurs faiseurs de succès, c’est carrément trop leur demander. Voici ramassés, les goûts et les dégoûts de l’endogène ; les élans qui butent sur le plafond. L’endogène en devient presque le mythe aveuglant : de ceux qui voient très bien très loin, et si mal de très près.
800 A 900 PERSONNES SUR LA LISTE D'ATTENTE POUR UNE DIALYSE
La maladie rénale est un problème de santé publique, dont la prise en charge est difficile et onéreuse. Elle est une maladie évitable. en effet, la prévention primaire, dans la plupart des cas, est possible.
Actuellement, au Sénégal, 800 à 900 personnes sont sur la liste d'attente pour une prise en charge en dialyse pour le traitement de l’insuffisance rénale. Un chiffre très alarmant, selon les spécialistes du rein.
La maladie rénale est un problème de santé publique, dont la prise en charge est difficile et onéreuse. Elle est une maladie évitable. en effet, la prévention primaire, dans la plupart des cas, est possible. Telle est la thèse défendue par le Pr El hadji Fary Ka. Il l’a dite, hier, lors d’une conférence de presse organisée par la direction de la maladie du ministère de la santé, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre la maladie rénale prévue demain. une journée qui porte cette année sur le thème : «la santé des reins pour tous partout».
Evoquant l'évolution et la complexité de cette pathologie au Sénégal, dans son exposé, le professeur titulaire agrégé de néphrologie a informé : «un sujet sur 10, soit 850 millions de cas dans le monde, souffre d'une insuffisance rénale (Ir). et sa progression est estimée à 17% dans les 10 prochaines années. Au Sénégal, la prévalence est estimée à 4,9%». «Chaque année, en raison d'un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d'insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées. elle constitue un lourd fardeau économique consommant 2 à 3% du budget de la santé pour 0,03% des patients», a précisé le pr el hadj fary ka.
«La maladie rénale peut être prévenue dans certains cas»
d'après le Pr Ka, «les signes varient en fonction du type d'Ir. dans les cas aigus, les signes sont pauvres et marqués par une baisse de la diurèse. en cas d'Ir chronique, les signes sont polymorphes et tardifs, survenant lorsque plus de 70% des reins sont détruits». les causes d'Ir aiguës sont en général d'ordre obstétrical, infectieux, toxique. en ce qui concerne les chroniques, les causes sont dominées par l'hypertension artérielle, le diabète, les glomérulopathies, les ludopathies obstructives, les maladies héréditaires comme la drépanocytose, la polyskystose rénale. «compte tenu du caractère silencieux de l’affection, un dépistage est nécessaire passant par un contrôle de la pression, une consultation en cas d'apparition d'œdème des membres inférieurs, la recherche de protéine dans les urines et un dosage de la créatinine. le dépistage doit être fait en cas de diabète, d’hta, d’uropathie, de prise de médicaments néphrotoxiques, d’épisodes d'insuffisance rénale aiguë», a-t-il énuméré
Les 9 règles d’or à respecter pour se prémunir
Poursuivant, il a ajouté que c’est également le cas «d’un bas poids de naissance (inférieur à 2,5 kg), de maladie cardiovasculaire, de personnes âgées plus de 60 ans, d’obésité supérieur à 30kg/m2, de femme enceinte ayant des antécédents de la pré-éclampsie». le responsable du service de néphrologie-dialyse- transplantation de l’hôpital Aristide Le Dantec est d'avis que «la maladie rénale peut être prévenue dans certains cas. cette prévention passe par un bon suivi et un contrôle optimal de l'hypertension artérielle et du diabète. également, d’éviter l'automédication et d’avoir un traitement correct des obstructions urinaires». Il a avancé aussi «le respect des 9 règles d'or. a savoir pratiquer au moins 30 minutes d'exercices physiques par jour, contrôler régulièrement votre glycémie, surveiller votre tension artérielle, manger sainement et éviter le surpoids et l'obésité, maintenir un apport en liquides adéquat, réduire votre consommation de sel, ne pas fumer, éviter l'automédication, contrôler l'état de vos reins si vous êtes sujet à risque».
753 patients dialysés dans le public, 200 dans le privé à la charge de l’Etat
Abondant dans le même sens, le Dr Amadou Doucouré, directeur de la maladie, a indiqué : «en avril dernier, on avait répertorié 753 patients dialysés dans le public et 200 autres dans le privé qui sont pris en charge par l'état. Mais on ne peut pas donner le chiffre exact des patients souffrants d'insuffisance rénale au Sénégal. Parce qu'il arrive très souvent que des patients s'inscrivent jusqu'à 3 fois dans des centres différents». «Actuellement, a-t-il encore précisé, nous avons 800 à 900 personnes qui sont sur la liste d'attente. pour ce qui est de la transplantation rénale, on attend le décret qui va porter nomination des membres. Mais, il faut déjà rappeler que les ressources humaines dédiées à la prise en charge existent».
«LA CONSTITUTION EST SANS EQUIVOQUE, C’EST LE DERNIER MANDAT DE MACKY SALL»
Après la sortie du ministre de Justice, Garde des sceaux, Ismaïla Mador Fall, c’est le Secrétaire général de la Ligue Démocratique (LD), Nicolas Ndiaye, qui a affirmé, hier, que ce présent mandat du président Macky Sall «est le dernier mandat».
Macky Sall, le candidat heureux au soir du 24 février 2019 à la présidentielle, avec 58,27% des suffrages, ne pourra plus se présenter pour la prochaine présidentielle. C’est l’avis de Nicolas Ndiaye, secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), un parti membre de la coalition Benno Bokk Yakaar. «La constitution du Sénégal dit que nul ne peut faire plus de deux mandats successifs. Donc c’est clair que ce deuxième mandat est le dernier mandat de Macky Sall. La constitution est sans équivoque, c’est le dernier mandat de Macky Sall», a déclaré, hier, Nicolas Ndiaye. en conférence de presse pour faire l’évaluation complète de l’élection présidentielle passé qui s’est soldé par la victoire au 1ère tour du candidat que sa formation soutenait, le secrétaire général de la Ld n’a pas manqué de tacler me Aïssata Tall Sall par rapport à sa proposition de couplage des élections législatives et locales. «c’est vrai que nous sommes en démocratie et que chacun a le doit de convoquer la presse et de livrer ses réflexions. Mais nous pensons que, quand on est dans un groupe, ce qui est le mieux, c’est de discuter à l’intérieur de ce groupe des proposions pour chercher un consensus, avant de les transmettre à l’extérieur», a-t-il analysé.
Ainsi, dira-t-il, «nous (Ld), pensons que la dissolution de l’assemblée nationale n’est pas pertinente. mais, dans tous les cas, nous pensons que c’est prématuré, alors que le président de la république a été réélu et qu’il n’a pas encore prêté serment, ce qu’il ne fera que le 2 du mois prochaine, qu’on vienne poser ces genres d’hypothèses. C’est des questions et de propositions qui nous semblent prématuré». a la question de savoir si la ld va présenter un candidat à la présidentielle en 2024, Nicolas Ndiaye a indiqué que «c’est trop tôt pour y penser. le président de la république vient d’être réélu, au cours de ces cinq années, on ne sait pas ce qui va se passer. Il peut se passer beaucoup de choses d’ici 2024. faire des projections actuellement, franchement, nous pensons que c’est prématuré».