Au titre des sportifs de haut niveau, je me permets en leur nom de féliciter le président Macky à l'occasion de sa réélection. Des sportifs en grand nombre s'étaient réunis au Grand théâtre pour apporter son soutien au président Macky Sall pour les réalisations titanesques que sont l’Aréna et l'arène de lutte. Ces deux grandes réalisations sportives installent le Sénégal parmi les pays dotés d’infrastructures de dernière génération. Je ne parle pas en Afrique, mais dans le monde. Notre pays attend la construction du stade omnisport de 50 000 places à Diamnadio. Il démarre aussi en ce début d’année la réhabilitation de trois stades régionaux, Eli Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor pour un coût global de 40 milliards de FCFA offert par la Chine. Sur cette enveloppe, près de 20 milliards seront consacrés à une transformation intégrale du stade Léopold Sédar Senghor.
D’ailleurs, grâce à la politique infrastructurelle sportive de l’Etat, l’équipe nationale de football va jouer ces deux prochains matchs de ce mois de mars au stade Lat-Dior de Thiès qui a été homologué récemment par la FIFA. Sous peu, le Sénégal pourrait abriter toutes les grandes compétitions du monde et surtout une deuxième Coupe d’Afrique des nations. D’ailleurs, ce sont ces infrastructures qui ont été déterminantes dans le choix du Comité international Olympique (CIO) pour désigner le Sénégal pour arbitrer les jeux olympiques de la jeunesse en 2022. Mais ce qui est remarquable, c’est la prise en compte à temps réel bien avant le début de la campagne, des doléances des sportifs. A ce niveau, près de 70% des doléances des sportives furent exécutées par le président de la République. Comme quoi la préoccupation des sportifs a été prise en compte par le président sortant, comme on dit chez nous (celui qui te donne un petit déjeuner, ensuite un déjeuner, s'il vous promet un dîner copieux, vous allez attendre).
C'est ainsi par ma voix que les sportifs de haut niveau adressent une félicitation appuyée au président à l'occasion de sa réélection. Je salue également l'esprit de dépassement des autres candidats qui ont refusé de cautionner la violence permettant fortement de baisser la tension. C'est le lieu de reconnaître que grâce à cette attitude des candidats de l’opposition, les chars postés un peu partout dans la capitale ont disparu des ronds-points en quelques heures. C'est tant mieux pour notre démocratie car la présence de ces chars rappelle certains pays dont le Sénégal ne veut guère ressembler en matière de démocratie. Macky Sall, malgré une diabolisation, les Sénégalais ont continué à lui faire confiance pour conduire le Sénégal vers l'émergence. Car de mémoire de sénégalais, on a jamais vu autant d'inaugurations en une année, et pour inaugurer, il faut bien bâtir quelque chose. C'est ce que le président a fait.
A ce rythme de réalisations, le développement est forcément au bout. Yvon Gattaz patron des patrons du MEDEF (France) des années 80/90 ne disait-il pas que (si le bâtiment va tout va), alors vivement la poursuite des chantiers......
LA CANDIDATURE DE BOUTEFLIKA DÉPOSÉE AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le président algérien s'est engagé à ne pas terminer son mandat s'il est réélu le 18 avril en organisant dans un délai qu'il n'a pas fixé une présidentielle anticipée à laquelle il ne se représentera pas
La candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril, dont la perspective a déclenché une contestation massive en Algérie, a été déposée dimanche au Conseil constitutionnel, a déclaré sur place son directeur de campagne.
Peu avant, M. Bouteflika s'est engagé à ne pas terminer son mandat s'il est réélu le 18 avril en organisant dans un délai qu'il n'a pas fixé une présidentielle anticipée à laquelle il ne se représentera pas.
C'est son directeur de campagne Abdelghani Zaalane qui s'est chargée de déposer le dossier de M. Bouteflika, hospitalisé il y a exactement une semaine en Suisse et dont le retour n'a toujours pas été annoncé.
"Le candidat Abdelaziz Bouteflika m'a mandaté, conformément à (...) la loi électorale pour déposer sa candidature à l'élection présidentielle", a déclaré M. Zaalane devant la presse au Conseil constitutionnel, avant de donner lecture d'une lettre de M. Bouteflika, dont des extraits avaient été lus auparavant par la présentatrice du journal de la télévision nationale.
"J'ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie", y assure M. Bouteflika, élu pour la première fois en 1999 et réélu sans discontinuer depuis.
Ces jeunes "ont exprimé une inquiétude compréhensible (...) J’ai le devoir et la volonté d'apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes" et de répondre à "leur exigence fondamentale (...) le changement du système", poursuit le président algérien.
"Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance" le 18 avril, "je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien" l'engagement d'organiser "une élection présidentielle anticipée" dont la date sera arrêtée par une "conférence nationale" mise en place après le scrutin, annonce-t-il.
"Je m'engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence", ajoute M. Bouteflika.
La "conférence nationale" devra "débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système", précise également M. Bouteflika.
Il a également annoncé qu'une nouvelle Constitution, consacrant "la naissance d'une nouvelle République" serait soumise à référendum.
Son directeur de campagne a affirmé que la candidature de M. Bouteflika avait recueilli 19.700 parrainages d'élus nationaux et locaux et plus de 5 millions de parrainages d'électeurs à travers le pays.
Les formulaires de ces parrainages, arrivés dans plusieurs fourgons, ont été déposés dimanche soir au Conseil constitutionnel.
Dans la journée, des centaines d'étudiants ont à nouveau protesté, sans incident, dans la rue et sur les campus, à Alger et dans plusieurs villes du pays, contre la perspective d'un 5e mandat de M. Bouteflika, 48 heures après des manifestations monstres à travers l'Algérie.
"Bouteflika, dégage!", "Algérie libre et démocratique", ont scandé les manifestants, de nombreux automobilistes klaxonnant au passage en signe de solidarité.
M. Bouteflika est le 8e candidat à déposer son dossier devant le Conseil constitutionnel, qui doit statuer sous dix jours sur la validité de ces candidatures.Aucun des candidats enregistrés jusqu'ici ne semble représenter une menace sérieuse pour sa réélection.
LE COLONEL KÉBÉ ARRÊTÉ
L'ancien attaché militaire à l'ambassade du Sénégal à Washington, ex-directeur de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), a été interpellé ce dimanche à Saint-Louis par la gendarmerie
Le colonel Abdourahim Kébé, ancien attaché militaire à l'ambassade du Sénégal à Wahsington, ancien Directeur de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), a été arrêté ce dimanche à Saint-Louis par la Section de recherche de la gendarmerie. Aucune raison officielle n'a pour l'instant été donnée quant à cette arrestation, mais une source conactée par Dakaractu indique qu'elle serait liée à un message publié par l'intéressé sur son compte facebook au lendemain de la présidentielle. Militant de Rewmi, Abdourahim Kébé avait soutenu le candidat Idrissa Seck pendant le scrutin.
Nommé chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), il a participé à la Mission d’observation des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), de 2007 à 2008.
Le Colonel a également bénéficié d’une formation à l’Ecole supérieure de guerre d’Allemagne, de 2003 à 2005, avant d’occuper différents postes dans l’armée de terre et à l’Etat-major des armées du Sénégal.
Abdourahim Kébé a suivi des cours d’Etat-major, en Tunisie, de 1992 à 1993, puis des cours de capitainerie d’infanterie aux Etats-Unis, en 1998, indique le communiqué. De 1993 à 1995, il a dirigé la Division musée et archives de la DIRPA. Il aussi assuré la fonction de chef de la Division gestion et formation de 2008 à 2010.
PAR TIERNO MONÉNEMBO
LE SYNDROME SONKO
La tolérance, la palabre, le wakhtane, l'espace de négociation, cette vertu cardinale de la société sénégalaise est en train de se rétrécir sous le double coup des mesquineries et des ambitions partisanes
Mais où est donc passée cette société fluide et raffinée que nous a léguée le lettré Senghor ? Relâchée, mal huilée, la société sénégalaise se met à grincer de partout et devient méconnaissable. Elle commence à imiter, à un rythme inquiétant, les gros défauts de ses voisins. Voilà que ce pays de juristes et de rhéteurs est pris en flagrant de dérapages. Les discours deviennent excessifs. Le débat politique, jusque-là civilisé, se transforme en une série de règlements de comptes où les rancunes et les haines tiennent lieu et place de méthodes et d'arguments. Me revient en tête ce que me disait mon défunt ami, l'anthropologue Mangoné Niang, alors qu'à la fin du siècle dernier nous remontions à pied le canal de la Gueule-Tapée : « Ici, les problèmes sont nombreux, mais ils sont surmontables. Tu sais pourquoi ? Parce qu'à tout moment, il surgit un espace de négociation. »
Une nouvelle culture en rupture avec le wakhtane ?
La tolérance, la palabre, le wakhtane, l'espace de négociation, cette vertu cardinale de la société sénégalaise est en train de se rétrécir sous le double coup des mesquineries et des ambitions partisanes. Et par malheur, personne n'est innocent dans l'insoutenable dérive d'un système politique qui forçait l'admiration. On a du mal à comprendre la violence avec laquelle le président Macky Sall a traité Karim Wade et Khalifa Sall comme par hasard, deux potentiels adversaires. À tel point que l'on est en droit de se demander si dans ces deux cas le harcèlement politique ne prend pas le pas sur la rigueur judiciaire.
Président Wade, mais pourquoi cet appel inquiétant ?
Mais Macky Sall n'est pas le seul à blâmer, loin de là ! Le président Abdoulaye Wade – Gorgui, comme l'appellent affectueusement les gamins de Colobane ! – aurait dû faire preuve d'un peu plus de retenue. D'où lui vient ce discours inquisitorial ? De son âme de père de famille blessé ou de son respectable statut d'ancien chef d'État ? L'Afrique actuelle est fragile, président Wade, très fragile. Une seule petite étincelle et c'est tout le continent qui brûle. Et vous, vous avez tout pour nous garder de la mésaventure : le talent, la maturité de l'âge et l'expérience de l'État. Usez-en, je vous en prie ! Si des pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Ghana sombrent, que va-t-il nous rester ? Ce cirque est d'autant désespérant que les principaux acteurs sont issus du même moule : anciens du Parti démocratique sénégalais (PDS) et, pour la plupart en tout cas, anciens hauts fonctionnaires de l'État. Ce qui donne le beau rôle à Ousmane Sonko, le petit Poucet de cette incroyable présidentielle.
La surprise Sonko
Cet homme venu de nulle part a secoué le vieux cocotier des rentiers et des has been et a réussi à se poser comme le gage d'avenir des futures générations. Comment a-t-il fait ? Anonyme, démuni, sans passé et sans tutelle, il a raflé à son premier essai près de 16 % des voix, talonnant de près le très charismatique Idrissa Seck. À quoi attribuer sa prouesse : à sa jeunesse, à ses idées, à son programme politique ? Je n'en sais rien. Je ne l'ai que peu écouté, je n'ai même pas lu son livre, Solutions. Seulement, blasé et bourré de colère comme la plupart des Africains, je suis prêt à me jeter dans les bras du premier… nouveau-venu ne serait-ce que pour sa gueule et pour le timbre de sa voix. Je ne sais pas qui vous êtes, Monsieur Sonko, je ne sais pas ce que vous avez derrière la tête. Mais de grâce, ne vous éloignez pas trop. L'Afrique aspire à un nouvel air, à une nouvelle eau, à une nouvelle sève.
4,5 MILLIONS D'INTOX SUR LE CÉLIBAT DES FEMMES
Depuis peu, le chiffre circule sur Internet et dans la presse classique : 4,5 millions de femmes seraient célibataires au Sénégal - Il s'agit d'une fausse information
« Alarmant », « intrigant », « révélateur » des nouvelles habitudes ou du « défaut de mariage » chez les femmes, chacun y est allé de son analyse y compris les grands médias. Et pourtant on était bien en présence d’une grande infox.
La source serait une Ong britannique du nom de « Familiy Optimize ».
Le rapport qu’elle aurait produite est cité par différents médias notamment en ligne mais aucune référence n’est donnée par les différents sites internet ayant publié l’information.
Cela aurait pourtant pu permettre aux lecteurs de consulter le rapport en question ou de retrouver la trace de l’ONG.
Alors que certains citent le quotidien « Direct Info » comme source, il faut dire que cette rumeur était déjà apparue en ligne la veille de sa parution dans le journal.
Pour l’heure aucune trace de « Familiy Optimize » malgré nos recherches. Et celà, même dans l’annuaire des milliers d’ONG dans le monde répertoriées par Wango, Association Mondiale d’Ong.
Sur le Net, « Family Optimize » est citée au Maroc comme ayant révélé par une étude en 2016 que huit millions de femmes en âge de se marier sont célibataires soit 60% des Marocainess.
Ce qui était faux si on s’en tient aux données de l’époque du Haut Commissariat du Plan, équivalent de l’ANSD au Maroc car il était de 48% chez les femmes contre 58% chez les hommes.
Mais en simulant une hypothèse, nous avons compris comment cette intox se construit qu’elle soit produite par une réelle ONG ou une ONG fantôme comme semble l’être « Family Optimize »
En effet, 8 millions de femmes célibataires étaient annoncés au Maroc mais ce chiffre s’obtient en intégrant dans le calcul la population dans son intégralité soit même les nouveaux nés des 2 sexes alors qu’elle devait uniquement concerner pour le cas du Maroc la population ayant au moins l’âge légal pour se marier qui est de 18 ans.
En refaisant le calcul en conformité avec les 48% de femmes célibataires que comptait le pays on reviendrait à 5 millions de femmes célibataires uniquement.
La même donne s’applique également au Sénégal où rien n’indique la véracité de cette statistique.
Commençons d’abord par l' »Analyse genre des bases de données existantes » de l’Ansd datant de 2016 grâce à laquelle on constate que le pourcentage de femmes célibataires est de loin inférieur à celui des hommes en s’établissant à 38% contre56% chez les hommes
L’analyse par sexe de la situation matrimoniale montre également qu’à l’échelle nationale 54% des femmes étaient mariées contre 42% seulement chez les hommes.
En effectuant le calcul basé sur la définition exacte du célibat au Sénégal, à savoir la population ayant l’âge légal de 16 ans pour le mariage, on comptait à l’époque 2 126 966 célibataires chez les hommes contre 1 530 828 femmes célibataires.
Un chiffre qui serait bien supérieur si toute la population dans son ensemble était prise en compte comme dans le cas de l’infox marocaine et notammment en l’appliquant aux projections démograpiques de 2019.
En effet, on obtiendrait dans cette hypothèse biaisée 3 093 330 femmes célibataires contre…tenez-vous bien: 4 518 000 hommes célibataires, soit le même chiffre circulant actuellement mais qui cette fois-ci serait inversé.
En maintenant la même tendance de l’ANSD et e consultant les projections par âge et par genre, les chiffres exacts devraient être en 2019 de 1 768 961 femmes célibataires contre 2 487 499 hommes célibataires.
Pour finir, dans son enquête démographique et de santé continue de 2017, l’ANSD relevait dans une étude à petite échelle que le célibat des femmes s’établissait à uniquement 30% chez les femmes contre 61% chez les hommes étudiés.
VIDEO
ISSA SALL ANALYSE LE SCRUTIN DU 24 FÉVRIER
Le journaliste Issa Sall, porte parole de la Commission électorale nationale autonome (CENA) décrypte la présidentielle est soutient que cet exercice démocratique a été transparent même si l'opposition a exprimé son droit de constater
Invité du Jury du Dimanche sur la iradio du Groupe Emedia, Issa Sall, journaliste et porte-parole de la commission électorale nationale autonome (Céna) soutient que le scrutin du 24 février dernier a été transaprent et aucune réclamation n'est reçu de quelque commission départementale que ce soit pour contester le résulats.
PAR NDIAGA GUEYE
LE BIG DATA, L'ARME SECRÈTE DE BBY
La collecte et le traitement automatisé de gigantesques quantités de données, a aidé Macky à remporter un second mandat - Que dit la CDP de cette machine électorale gardée comme un secret industriel ?
Nous avions exprimés nos vives préoccupations sur une éventuelle censure de l’internet lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Aussi, avions nous travaillé au renforcement de la vigilance citoyenne et donné des conseils pour faire face à une telle situation. Et, les démentis du gouvernement à deux jours de l’élection n’ont fait qu’augmenter nos soucis sur cette question. Au final, il n’y a eu aucune restriction sur internet. La première explication qu’on pourrait donner serait que le Gouvernement est enfin dans une dynamique de respecter les droits humains numériques au Sénégal. Que nenni.
L’analyse révèle plutôt que la Coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) avait besoin d’une connexion internet, stable et de qualité dans le cadre de sa campagne électorale digitale. Aussi, une coupure d’internet était exclue. Le jour du scrutin, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, coup de tonnerre. Le représentant du candidat Macky Sall, à la surprise générale, annonçait la victoire à 57% au minimum.
Nous estimons que le secret de cette éclatante victoire se trouve dans la campagne électorale à l’américaine mise en œuvre par BBY. Une combinaison novatrice du numérique et du terrain, adossée à une loi sur le parrainage et un organisateur partisan. Ainsi, une redoutable machine de guerre électorale encore plus monumentale et réactive que celle de 2012 fut créée pour la conservation du pouvoir. A l’évidence, BBY s’est beaucoup s'inspirée des campagnes présidentielles américaines qui sont depuis longtemps une référence pour le reste du monde.
Le jour du scrutin, en temps réel grâce à l’internet, BBY pouvait suivre au quartier près, heure par heure, dans quels endroits les gens allaient voter et dans quels endroits c'était plus difficile pour y concentrer leurs militants et mobiliser les électeurs. L’opposition ne pouvant pas rivaliser avec une telle organisation, si puissante et efficace, se retrouva face à une cinglante défaite, bien plus forte que le scrutin très serré annoncé par les médias.
La campagne déroulée, nous autorise à penser que la coalition BBY a saisi les opportunités électorales offertes par les outils du numérique malgré que le candidat Macky Sall, peu préoccupé par le numérique, n’a jamais fait preuve d’un leadership politique de haut niveau sur la question pendant sept ans de gouvernance.
Outre la communication digitale sur les réseaux sociaux, nous pensons que la principale nouveauté de cette élection présidentielle réside dans l'utilisation d’un logiciel électoral par BBY. Grâce à ce logiciel électoral utilisé en mobilité (smartphones et tablettes), BBY n’est pas allée chercher de façon aléatoire de probables électeurs, mais a plutôt ciblé son action grâce à une cartographie électorale permettant d’identifier d’abord les militants et ensuite de repérer les zones favorables ou défavorables au candidat Macky Sall. Les données collectées et agrégées, certainement par une armée de spécialistes du digital, ont surtout permis la détermination des zones d’électeurs constituant l’inconnu, c’est-à-dire des zones comportant une majorité d’électeurs indécis, abstentionnistes et étant susceptibles par leur vote d’influencer l’issue des élections.
En outre, le logiciel contient des données sur la carte électorale du coup, le jour de l’élection, cette fonctionnalité permet aux mandataires chargés de surveiller le dépouillement du vote, de télécharger les résultats par bureau de vote pour donner à BBY le résultat global de l’élection présidentielle, en temps réel. Les données en masse (Big Data) nécessaires pour créer cette puissante base de données, ont été obtenues grâce aux parrains collectés par les candidats.
En effet, la loi sur le parrainage, au-delà de l’élimination de candidats, remet en cause d’abord, des principes essentiels d’une élection libre et transparente, le secret et la liberté du vote, ensuite, elle permet de collecter, en toute légalité, des promesses ou intentions de vote. Le retour du terrain des formulaires de parrainage serviront à alimenter la base de données qui sera croisée avec le fichier électoral pour avoir un corps électoral sur mesure en faveur de BBY. Ce processus appuyé par un organisateur partisan, un travail de terrain des militants a programmé d’avance, la victoire du candidat Macky Sall. Cependant, l’entreprise électorale BBY n’e s’est pas limitée à l’utilisation d’une technologie de marketing politique de pointe.
En effet, forte de cette puissante base de données électorale qui permet d'avoir la liste de ses électeurs potentiels par département, commune, quartier avec nom, prénom et adresse, les équipes de militants de BBY n'ont plus eu qu'à déployer une vaste opération de visites de proximités, de porte à porte, destinée à faire basculer l'électorat en faveur de Macky Sall. A chaque militant revenait la même tâche, celle du travail de terrain, de quadriller le dernier kilomètre, localiser le client final, en l'espèce l'électeur, afin de le convaincre.
Ainsi, Benno Bokk Yakaar généralise à l’échelle d’un pays les campagnes de terrain de démocratie locale dans lesquelles la visite de proximité est systématique. Dans la stratégie présidentielle de BBY le pouvoir du porte à porte est donné aux militants. Ce n’est pas un inconnu qui vient parler à l’électeur : c’est un voisin, un membre de sa confrérie, voire même un ami. Une communication de proximité très efficace basée sur l’affection.
Enfin, le troisième axe de cette stratégie pour gagner l’élection était de priver de vote le maximum d’électeur par la mauvaise distribution des cartes d’électeur pour ne pas dire leur rétention, la non inscription d’électeurs dans le fichier, la modification de la carte électorale dans les zones non favorables et le gonflement de celles jugées favorables. La réussite d’une telle stratégie de campagne électorale faisant la convergence du numérique et du terrain ne s’improvise pas. Celle de BBY a été conçue et mise en œuvre par un appareil très organisé, centralisé, hiérarchisé et décentralisé. En outre, il faut noter que cette victoire a été, facilitée par une opposition morcelée, faible, toujours dans l’informelle mais surtout sans courage politique.
En définitive, en mettant en œuvre une campagne électorale à l’américaine, basée sur le numérique, soutenu par une organisation impeccable, la Coalition Benno Bokk Yakaar s’est assurée d’avance, bien avant le 24 février 2019, de la victoire du candidat Macky Sall. La stratégie digitale ultra planifiée de BBY est le signe que les élections ne peuvent plus se gagner sans une grande quantité d’expertise et de conseil.
Le "Big data", la collecte et le traitement automatisé de gigantesques quantités de données, a aidé le candidat de Benno Bokk Yakaar à remporter un second mandat. Une aide phénoménale à la prise de décision dans une compétition électorale. Et ça ne fait que commencer avec les outils numériques d’appui logistique aux campagnes électorales.
Des lors, il appartient à l’opposition de se mettre à jour même si BBY a déjà une bonne longueur d’avance. Elle doit s’attaquer aux immenses chantiers qui l’attendent dont deux sont des sur priorités : l’abrogation de la loi sur le parrainage et un organisateur d’élections neutre. A défaut, l’entreprise électorale BBY avec ses campagnes électorales, ultra ciblées, ou l’électeur est un client et le candidat un produit, est assurée d’avance de gagner toutes les élections à venir et l’opposition continuera à parler d’élections truquées sans convaincre personne.
Enfin, si la convergence entre politique et technologie (Big Data, Intelligence artificielle) ne vise qu’à mieux connaître les populations cibles dans le but unique d’adapter le discours des hommes politiques, leur rôle peut rapidement basculer vers une manipulation dangereuse. La tentation serait grande de considérer les citoyens comme de simples clients et leur fournir ainsi une vision personnalisée d’un programme aux dépends d’un projet global au service de tous les citoyens, une menace pour la démocratie.
Que dit alors la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) sur cette machine électorale de BBY, force de frappe redoutable, qui semble être gardée jalousement comme un secret industriel ? La question posée ici est celle de l’utilisation des données personnelles des citoyens à des fins de profilage politique pour gagner une compétition électorale. Ces données sensibles sont-elles hébergées au Sénégal ou ailleurs ? La puissance publique doit se préoccuper de ces fichiers politiques, pour l’instant, elle est aphone.
Ndiaga Gueye est président de l'Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC « ASUTIC »
PAR AMADOU LAMINE SALL
MACKY II FACE À L’HISTOIRE !
Faites vite une offre de paix, d’échange, de dialogue, non pas seulement aux 58, 27 % des Sénégalais qui vous ont bâti une maison dans leur cœur, mais aux autres 20,50%, 15,67%, 1,48%, 4,07% dont vous serez le président
Monsieur le président, c’est donc fait ! Vous êtes de nouveau réélu à la tête de l’État du Sénégal ! Non sans bruit ! Mais les bruits comme les contestations sont consubstantiels à la conquête du pouvoir, jusque dans les démocraties jugées les plus hautes. La démocratie est une femme rebelle! Le terme de « peuple », aussi ! Mais, nous n’avons pas grand choix : « L’onction populaire des gouvernants est pour nous la principale caractéristique d’un régime démocratique. L’idée que le peuple est la seule source légitime du pouvoir s’est imposée avec la force de l’évidence. Il faut choisir entre le principe électif et le principe héréditaire. Le fait que le vote de la majorité établisse la légitimité d’un pouvoir a en effet aussi été universellement admis comme une procédure identifiée à l’essence même du fait démocratique ». Je cite, naturellement, Pierre Rosanvallon dans « La légitimité démocratique. »
Monsieur le président, tout va aller très vite pour vous maintenant. 2024, c’est déjà demain ! Macky Sall sait d’où il vient. Il sait qui il est. Il sait ce qu’il a déjà donné à son pays et ce qui lui reste à lui donner. Il n’a jamais reculé. Il n’a jamais rien lâché ! Il a la mâchoire solide ! Il n’a jamais eu peur ! Il a affronté son opposition hérissée et ne lui a cédé aucun pouce. Le dialogue politique en a pâti ! Peut-être avait-il pensé que « l’on ne peut obtenir des victoires militaires sans faire la guerre » ! Il a écouté anciens et chefs spirituels sans toujours obéir. Ce choix a été le sien ! Il a choisi de ne pas plaire à tout le monde ! Il s’est assumé ! Sans doute qu’il ne cerne pas encore ce qu’il ne faudra pas faire avec ce second mandat, mais il pourrait se décider de faire ce que jusqu’ici, il s’est refusé de faire. Ce sera encore son choix ! Il est seul ! Un président est toujours seul. L’histoire retiendra la pudeur et la touchante civilité d’un homme, mais aussi le masque de fer, la fermeté et le flegme d’un homme d’État intransigeant qui, impassiblement, presque sans âme, a montré du caractère en déroulant son programme politique. L’opposition avait en face d’elle une statue ! Macky Sall n’est pas souple, dit-on, mais pour autant il n’est pas inexorablement glacial ! Pour peu qu’on le scrute, on lit un homme d’État pétrifiée par la grandeur de sa mission. Ses proches disent que c’est un irrésistible chahuteur, taquin et rieur ! Il faut les croire !
Quand Youssou Ndour - artiste étoilé, chanteur conquérant, sacré souteneur et intrépide partisan - fait danser Macky Sall en l’acculant, en le provocant, ce dernier est fusillé. Laissons-le donc danser ! Un candidat qui danse n’est pas un chef d’État qui gouverne ! Quand Macky Sall danse, il respire enfin ! Il n’est rien d’autre qu’un homme et nous sommes tout de même les hommes de la danse, comme écrivait le poète, quoique cela puisse irriter ! Provoquant, un sage Sénégalais avouait ceci d’identitaire : « Chaque père de famille garde dans sa maison un « tama », quelque part dans une malle » - le « tama » est un petit tam-tam d’aisselle dont on dit qu’il est l’instrument préféré du diable, irrésistible et inévitable -
La priorité, vous la connaissez monsieur le président. C’est vous même qui l’avez tout de suite identifiée : la jeunesse ! Elle sera de vos repas de tous les jours. Elle vous accompagnera chaque soir au lit. Vous savez que la jeunesse sénégalaise apprend à vivre avec des béquilles. Elle vous attend et comme vous n’avez jamais peur, vous viendrez à sa rencontre. La continuité sera certes, votre crédo, mais votre longue autoroute à des ponts, des bretelles, des bifurcations. Ne les ignorez pas. Tournez l’angle des rues et des boulevards, pour aller à la rencontre d’autres attentes. Il y aura peu à dire sur vos projets d’infrastructures. Coûteuses ou non, le « bissap » est tiré et il faut le boire ! Chacun y mettra son taux de sucre ou forcé de le boire brut ! Votre ville nouvelle « Diamniadio-KorMarième » - joli nom -, ne rebroussera pas chemin. Après 2024, votre successeur ne pourra plus divorcer avec elle. C’est une femme qui aura donné beaucoup d’enfants qui la défendront les premiers. Votre TER aura fini d’arriver dans le hall de l’aéroport Blaise Diagne. Nous l’espérons.
Monsieur le président, des citoyens admirables rêvent de voir un Macky II bouleverser tous les schémas, même si, dit-on, vous n’êtes pas homme à changer facilement de voiture. Ces citoyens souhaitent que vous fermiez toutes les portes de l’histoire pour 50 ans à tous vos successeurs de demain. Pour cela, vous quitteriez enfin vos fonctions de chef de parti ! Vous mettriez les distances qu’il faut avec le judiciaire pour sauvegarder l’indépendance de la justice ! Vous appliqueriez enfin le statut de l’opposition. Vous réfléchiriez, par un consensus général, à proposer constitutionnellement un unique mandat de huit ans, non seulement pour mettre à l’abri le président de la République de toute prise d’otage politique et libérer les Sénégalais des luttes politiques fratricides pré-électorales. Également, vous réfléchiriez librement à un gouvernement qui aérerait la Salle Bruno Diatta ! Quant à l’Assemblée nationale, évidemment que vous avez besoin de votre majorité pour gouverner. Vous n’y toucherez donc pas, sauf si, surprise, l’homme des classiques grecs, le reposant disciple bien-aimé de Senghor, vous offrait son repos en cédant généreusement le perchoir et vous faciliter la tache dans votre prochain et si urgent jeu de domino ! En somme, tout le monde se demande ce que Macky Sall va finalement faire pour trouver un fauteuil à chacun ! Vous avez gagné avec certains et vous avez perdu avec d’autres, mais c’est ensemble que votre coalition a gagné ! Tous ont montré leur engagement et leur zèle, même si vous savez ce que pèse chacun ! Vous assumerez ! Des citoyens admirables souhaiteraient toujours vous voir mettre de l’ordre dans les grandes directions générales de notre historique administration. Elle a mal ! Libérez-là des partis politiques, tous confondus ! Protégez les soldats de l’Administration et guérissez les de leur parti-pris, de leur égarement moral, de leurs calculs pour prébendes, de leurs ambitions justifiées certes, mais pas en piétinant le mérite et en refusant de faire la queue ! C’est là une pressante et infaillible demande populaire !
Monsieur le président, des citoyens admirables pensent que vous avez la chance d’être enfin un homme politique libre, même si cela n’existe pas. En effet, vous allez exercer votre dernier mandat. Seule votre conscience vous lie ! Vous avez tout donné, dit-on, à ceux qui partageaient votre combat de sept ans ! Vous ne leur devez plus rien, dit-on ! Pas sûr ! Vous pouvez, dit-on encore, changer « le système » à votre manière, si « système » il y a ! Apparemment, ce qui est appelé « système » et dont le terme fait mouche qu’on le veuille ou non, c’est la manière de partager et de conférer du pouvoir et de la monnaie à des institutions dont, pour certains, on se passerait volontiers ou à des femmes, des hommes du même clan politique. Mais n’est-ce pas la règle partout, même si cela n’excuse pas les pratiques ? C’est à vous, monsieur le président, de décider du mode et du poids que prendra le renouveau, le dégraissage, l’encombrement ! En somme, on vous demande de surprendre, maintenant que vous n’avez plus besoin d’amulettes !
Monsieur le président, n’assistez pas à l’affaiblissement de la culture. Nourrissez les grands chocs esthétiques de l’histoire sénégalaise et africaine des arts, des lettres et de la culture. Placez encore plus la culture au cœur de votre quinquennat. Elle arbitrera votre légende. Elle seule écrira les plus belles pages de votre vie d’homme d’État. Elle seule vous garantira l’éternité. Elle seule sera votre rempart contre le mauvais temps de l’histoire. La culture est le plus affiné des cadres d’un bel idéal démocratique ! Elle vous donne à « voir clair, vite et loin ». C’est la culture seule, en pensant à Confucius, qui fait que la noblesse de l’esprit est supérieure à la noblesse du sang ! Donnez du poids à la recherche ! Donnez de l’avenir et du savoir à nos universités ! Refondez l’école sénégalaise quel que soit le poids de la douleur ! Protégez encore mieux vos artistes, vos écrivains, vos cinéastes ! Soutenez partout la promotion de l’esprit d’entreprise ! Jeter un pont du retour à toute cette diaspora noire qui a le Sénégal dans le cœur ! Donnez-une respiration à notre mémoire noire commune ! Rendez-plus visible notre patrimoine ! Protégez le patrimoine de la vieille ville de Dakar ! Ne laissez pas assassiner davantage et notre corniche et notre littoral ! Enrôler l’Ordre des architectes pour être votre bras armé ! Créer un Pôle citoyen-État pour l’écologie et la protection de l’environnement ! Prenez le temps de décider souverainement en reconsidérant avec justice et célérité le redimensionnement et la monstruosité génocidaire du projet de port de Ndayane-Yène-Popenguine-Toubab Dialaw ! Outre vos directives au Conseil des ministres du 12 décembre 2018, d’achever le processus d’érection du Palais des arts et le Mémorial de Gorée, ajoutez-y, comme vous l’avez réussi pour Diamnianio avec un décisif partenariat international, la réalisation de la Bibliothèque nationale et les Archives du Sénégal, un Palais des Beaux-arts avec, en son sein, une École des Beaux-arts, une École nationale de la danse traditionnelle et moderne, une École de la photographie, une École d’architecture. Ressusciter le projet du Mobilier National ! Protégez le livre et soutenez l’édition nationale du livre scolaire auprès de votre ministre de l’Éducation ! Protégez d’urgence les maitres d’éducation artistique et imposez-les afin que la créativité nourrisse l’esprit de nos enfants. Depuis sept ans, le Village des arts s’impatiente de vous recevoir. Le roi Mohammed VI y est passé en dévalisant tous les ateliers ! La culture se nourrit aussi de la présence physique des princes. Faites revivre le Commissariat aux expositions d’art Sénégalais à l’étranger en reprenant la route du rayonnement de nos arts à l’international. C’est une diplomatie qui n’a pas de prix ! C’est à votre portée ! Inscrivez-le ! Ajoutez des étoiles au Sénégal !
Monsieur le président, montez plus haut que tous et allez vers le dialogue politique. Apaisez le climat ! Cherchez le consensus là où il est indispensable pour l’unité du peuple sénégalais ! Bien sûr, les impasses et les rejets seront sur votre route. Mais persistez, laissez votre porte ouverte et que votre peuple en soit le témoin et l’arbitre ! C’est cela que l’histoire retiendra ! Notre peuple sait reconnaître la vérité quand il s’agit d’aller vers la paix, l’unité, le respect de chacun. Nos institutions sont le régulateur de notre unité nationale. S’il arrive qu’elles soient indexées, il importe d’agir ! Procédons à l’évaluation de notre code électoral en y adjoignant ceux qui, hier, auprès de Kéba Mbaye le glorieux, avaient pris part à sa rédaction, comme le juge Tafsir Malick Ndiaye, « la montagne tranquille ». Tuons désormais tout soupçon de corruption du suffrage des Sénégalais. Instituons une fois pour toute une autorité indépendante de régulation des élections ! Rénovons partout ou le consensus citoyen et politique nous le demande. Que notre démocratie soit parmi les plus protégées au monde. Ce jour arrivera ! Alors, pour l’histoire, faites qu’il arrive avec vous monsieur le président ! Nous gagnerions du temps ! Le pouvoir, dit-on, est une arme politique surdimensionnée ! Voilà la mauvaise raison qui fait croire que toutes les institutions « rentrent à l’écurie avec une bonne poignée d’avoine » !
Monsieur le président, faites vite une offre de paix, d’échange, de dialogue, non pas seulement aux 58, 27 % des Sénégalais qui vous ont bâti une maison dans leur cœur, mais aux autres 20,50%, 15,67%, 1,48%, 4,07% dont vous serez le président. Ne vous lassez pas de travailler pour la paix et de toujours rechercher la paix. Fermez votre cœur à l’impitoyable loi de l’adversité politique. L’opposition est à saluer. Elle est reconnue par les institutions. Elle participe de la fiabilité de notre démocratie. Nous en avons besoin comme nous avons besoin des gouvernants. Un oiseau a besoin de deux ailes pour voler ! C’est le Sénégal qui vole ! Atténuons nos différents pour voler ensemble ! Si demain le Sénégal devient riche, il faut que les Sénégalais aussi le deviennent. Mais en travaillant. Une fois de plus, 2024, c’est déjà demain ! Partez, monsieur le président, avec un nom aussi grand et aussi beau que votre pays !
Amadou Lamine Sall est poète, lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Ce pays est un pays de foi et de foi qui date. Nous continuerons à prier même si plus que le pétrole et le gaz, nous possédons des puits insondables de sourates et de gisements infinis de prières pour les millénaires à venir. Mais, au-delà des prières et des sourates, nous devons compter sur notre propre travail, notre propre volonté de bâtir une démocratie en sachant que la démocratie ne vaincra pas la misère, mais quelle peut aider à la rendre moins cruelle dans un partage équitable des biens, dans la justice.
Monsieur le président, bonne chance, bonne route et que Dieu bénisse Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang, Issa Sall et ses candidats de demain, hommes et femmes, qui arriveront pour tenter de poser leur pays au sommet de la montagne !
À QUI REVIENT LA PLACE DE CHEF DE L'OPPOSITION?
Pas tout à fait opposants, pas encore au pouvoir. Les quatre challengers malheureux face à Macky Sall lors de la présidentielle du 24 février pèchent peut-être par l’ambigüité de leur stratégie, en décidant de ne pas introduire un recours en contestation
La Tribune Afrique |
Ibrahima Bayo Jr. |
Publication 03/03/2019
Pas tout à fait opposants, pas encore au pouvoir. Les quatre challengers malheureux face à Macky Sall lors de la présidentielle du 24 février pèchent peut-être par l’ambigüité de leur stratégie. En décidant de ne pas introduire un recours en contestation du scrutin devant le Conseil constitutionnel, ils valident la victoire écrasante du président sortant. En la rejetant formellement, ils se placent de fait dans l’opposition. Au lendemain de la réélection de Macky Sall, la nouvelle bataille semble se résoudre à une question: qui sera le chef de file de l’opposition?
Une union sacrée formée avec célérité. Ce jeudi 28 février, à peine une heure après que le juge Demba Kandji, le président de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), a fini d'égrener les résultats provisoires de la présidentielle, les quatre prétendants au fauteuil de Macky Sall signaient un communiqué commun.
Réunis dans les jardins de la villa d'Idrissa Seck au quartier résidentiel du Point E à Dakar, Ousmane Sonko, El Hadj Issa Sall et Madické Niang apposent leur signature au bas du document qui rejette sans réserve les résultats annonçant la victoire dès le premier tour de Macky Sall. Pourtant, ils ne la contesteront pas devant le Conseil constitutionnel.
Un costume sur mesure pour Idrissa Seck
«Ils ne savent pas peut-être mais ils viennent de tailler, sur mesure le costume de chef de l'opposition pour Idrissa Seck qui semble les mener à la baguette», métaphorise un commentateur assidu de la politique sénégalaise. Arrivé deuxième du scrutin avec 20,50% des suffrages, cet ancien Premier ministre d'Abdoulaye Wade se voit propulser chef de l'opposition, si l'on suit la logique du classement par score
«C'est une simple déduction de commentateurs qui veut que le candidat arrivé second soit automatiquement le chef de l'opposition mais cette question n'a pas encore été abordée en interne au sein de la coalition», coupe Souleymane Soumaré, membre de la cellule de communication de la «Coalition Idy 2019», joint au téléphone par La Tribune Afrique. «Nous maintenons les termes de la déclaration conjointe qui rejette des résultats provisoires qui ne restituent pas la volonté populaire exprimée». Malgré cela, le temps presse.
Sans recours formé dans les soixante douze heures suivant la proclamation des résultats provisoires, Pape Oumar Sakho, le président du Conseil constitutionnel peut encoller un blanc-seing définitif sur la victoire de Macky Sall. «Ce n'est pas la peine d'introduire un recours, ce régime [de Macky Sall] a remporté tous les procès au niveau national avec une justice aux ordres. Même à l'international, il n'a pas respecté les décisions qui lui étaient défavorables même celles d'institutions sous-régionales comme la Cedeao», soupire un taulier de l'opposition.
Dans un camp comme dans un autre, l'on sait que la flamme de la contestation ne saurait être entretenue plus longtemps. Pris dans le piège de la contestation du «coup KO» de Macky Sall, sans en activer les leviers légaux, les candidats malheureux se retrouvent désormais confiner dans la posture d'une opposition contrainte de désigner un chef de file. Qui en sera la tête d'affiche entre Idrissa Seck et Ousmane Sonko, ces deux figures les plus en vues?
Flou juridique
Au niveau juridique, c'est le flou qui persiste sur ce statut du chef de l'opposition. Depuis la constitution de 2001, Abdoulaye Wade qui a connu 26 ans d'opposition avant d'arriver au pouvoir, a tenté d'y prévoir un piédestal pour le chef de l'opposition, sans jamais aller jusqu'au bout de son idée. Avec la révision de la constitution en 2016, ce statut y est prévu mais elle reste suspendue à l'adoption d'une loi organique pour en organiser les prérogatives et... les avantages!
Un flou juridique à l'avantage d'Ousmane Sonko. «S'il y avait eu un second tour, on serait parti sur un ticket Idrissa Seck-Ousmane Sonko, deux candidats que tout oppose. L'un est un pur produit de l'administration sénégalaise dont il a occupé plusieurs fonctions. L'autre se définit comme un anti-système, partisan d'une souveraineté économique», analyse Maurice Foudieck Dione, Docteur en Sciences politiques et enseignant-chercheur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. «Cela arrange peut-être Ousmane Sonko qu'il n'y ait pas un second tour. Il va pouvoir capter un électorat plus large qui n'était pas forcément le sien. Il faudra donc compter avec lui».
Dans la course au statut d'opposant numéro un, Ousmane Sonko peut passer outre la logique des scores qui le place derrière Idrissa Seck avec ses 15,67% plus qu'honorable pour la première participation d'un candidat sans expérience politique antérieure. A 44 ans, il sait que sa constance de poil à gratter du régime de Macky Sall est un de ses meilleurs atouts. Il en joue allègrement.
«Nous n'avons pas attendu cette élection pour assumer un statut d'opposant. Ce qui est sorti de l'élection n'est que la conclusion, l'aboutissement d'une posture et d'une position ces cinq dernières années. C'est tout à fait naturel que nous aspirons, que nous assumions un statut d'opposant et d'acteur politique de premier rang au Sénégal, à côté des autres acteurs politiques», énonce Ousmane Sonko, ce vendredi 1er mars lors d'une déclaration à la presse.
En attendant la loi...
En face, dans le camp d'Idrissa Seck, on a un avis tranché. «Nous ne sommes pas dans une logique de chef de l'opposition, nous sommes dans une dynamique d'exercice du pouvoir», clame Yankhoba Diattara, le secrétaire national de Rewmi, le parti d'Idrissa Seck. Pourtant en coulisses, se profile bien une bataille de leadership entre Ousmane Sonko et Idrissa Seck pour le premier de cordée d'une opposition avec qui Macky Sall sera contraint de dialoguer.
Au sein de la coalition autour d'Idrissa Seck, réunissant plusieurs recalés-pour motifs judiciaires ou parrainage-, on réfléchit à une stratégie commune pour apporter une riposte politique au régime. «Tous les schémas sont envisageables. Nous sommes en train de réfléchir à voir comment articuler notre stratégie avec tous ceux qui nous soutiennent», floute Yankhoba Diattara.
Parmi les pistes envisagées, la formation d'un «shaddow-cabinet», une sorte de «gouvernement alternatif» chargé de contrôler et de prouver l'impertinence du programme de gouvernance du pouvoir. En attendant une loi pour organiser son statut, Idrissa Seck se verrait conforter dans son rôle de chef de file de l'opposition: la stratégie du fait accompli !
« Pour l'heure, c'est plutôt mal parti pour faire voter la loi organisant le statut de chef de file de l'opposition. Le climat politique ne permet pas un dialogue serein. Il y a aussi des questions politiques qui bloqueraient le vote de cette loi», relève encore Maurice Foudieck Dione. Avant de conclure: «Il faudra attendre que la tension retombe».
RDC : À L'ÉPREUVE DU POUVOIR...
Tshisekedi se donne 100 jours pour convaincre à travers un programme d’urgence
La Tribune Afrique |
Aboubacar Yacouba Barma |
Publication 03/03/2019
Le nouveau président congolais a dévoilé, samedi 2 mars à Kinshasa, son programme d’urgence pour les 100 premiers jours de son mandat. D’un coût estimé à quelques 300 millions de dollars, il comporte plusieurs volets notamment la réhabilitation d’infrastructures socio économiques, la sécurité et aussi des mesures de décrispation. Très attendu pour ses premiers pas, Félix Tshisekedi va devoir imprimer sa marque et convaincre dans un délai de grâce relativement cours au regard de la tâche…
Cent (100) jours pour marquer la rupture et annoncer les couleurs du nouveau mandat, c'est le délai que le président congolais s'est donné à travers un programme d'urgence qu'il a dévoilé le samedi 2 mars. A l'occasion, une cérémonie solennelle qui a été organisée à l'esplanade de l'échangeur de la commune de Limete à Kinshasa, en présence des membres du gouvernement sortant parmi lesquels le premier ministre Bruno Tshibala, ainsi qu'un public venu nombreux et qui n'a pas cessé durant toute la cérémonie, de dénoncer la gestion de l'ancien régime de Joseph Kabila.
Prenant la parole, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a dévoilé son programme axé sur la sécurité, la justice, les infrastructures et voies de communication, l'éducation, la santé et des mesures de décrispation. Le chef de l'Etat congolais a énuméré toute une série de mesures et d'actions qu'il envisage de mettre en œuvre durant ses 100 premiers jours de mandat, assurant ses compatriotes que « l'intérêt du peuple continuera à constituer le fil conducteur de toutes les actions que je vais mener durant mandat ».
Un programme d'urgence de 300 millions de dollars
Construction de routes, réhabilitation des écoles et centres de santé, amélioration du pouvoir d'achat des populations, mesures d'aide aux démunis : la liste des actions et mesures envisagées est longue et a été consigné dans un document qui a été remis par la suite à la presse. Selon le budget estimatif, le programme d'urgence nécessitera une enveloppe de 304 millions de dollars dont 206 millions de dollars seront mobilisés par le trésor public, 70 millions proviendront du Fonds de promotion de l'industrie (FPI) et 23 millions de dollars du Fonds national d'entretien routier (Foner).
Le président Tshisekedi a également annoncé des mesures en faveur de la promotion de l'emploi, principalement pour les jeunes, mais aussi pour assurer la sécurité dans plusieurs zones du pays en conflit. Dans son allocution, il n'a pas manqué de faire un clin d'œil au secteur privé et surtout, le chef de l'Etat congolais a assuré qu'il accordera une attention particulière au secteur minier avec la mise en place d'une structure au niveau de la Présidence qui sera chargée du suivi du secteur minier, avec comme objectif l'assainissement du climat des affaires, la vulgarisation du nouveau code minier et la conclusion des contrats miniers gagnant-gagnant.
Décrispation
Le président Félix Tshisekedi a surtout multiplié les annonces dans le cadre de la décrispation qu'il a promis et où il est surtout attendu. « Dans les 10 jours, je vais prendre une mesure de grâce présidentielle au bénéfice des prisonniers politiques ayant été condamnés par des décisions coulées en force des choses jugées », a promis le chef de l'Etat congolais qui a également souligné avoir instruit le ministre de la justice pour la libération des prisonniers d'opinion. « En même temps, je vais instruire le ministre de la justice de prendre dans le même délai, toutes les mesures nécessaires dans les conditions prévues par la loi, pour une libération conditionnelle de toutes les personnes détenues pour le délit d'opinion notamment dans le cadre des manifestations politiques avant les élections », a poursuivi Tshisekedi. Enfin, le nouveau président de la RDC a fait un geste l'égard des exilés politiques, à l'image de Moise Katumbi. « Dans le même ordre d'idée, je vais œuvrer activement à créer les conditions d'un retour rapide des compatriotes qui se trouvent actuellement à l'extérieur du pays pour des raisons politiques afin qu'ils y exercent leurs activités, dans le respect de la loi et des institutions républicaines », s'est également engagé Félix Tshisekedi.
Le programme est certes vaste et assez ambitieux mais nécessaire au vu des attentes selon des membres de l'entourage présidentiel. Le nouveau président a déjà dévoilé les grands axes de son mandat lors de son investiture en janvier dernier mais devant l'amplification des attentes au sein de l'opinion, il a pris les devants. D'autant que certains commence à trouver les premiers pas du président assez lent comme en témoigne le retard pris dans la nomination d'un premier ministre et d'un gouvernement plus d'un mois après l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Avec son programme d'urgence, le chef de l'Etat congolais entend donc donner le tempo du nouveau régime et conscient de l'immensité de la tâche. C'est la raison pour laquelle il a appelé le peuple à l'accompagner et à contrôler la mise en œuvre du programme d'urgence. « Il est évident que pour la réussite de ce programme, j'ai besoin de l'accompagnement du peuple congolais, que j'invite au changement de mentalité notamment par le respect de la vie humaine, de droits et de liberté pour tous », a plaidé le nouveau président de la RDC en concluant son discours.