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11 septembre 2025
Par Vieux SAVANE
HALTE ! FEU ROUGE
Abdoulaye Wade s’exerce à des appels on ne peut plus fantasques - Sa dernière trouvaille, brûler les urnes dans les bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection, révèle une fascination de soi portée par un ego hypertrophié
L’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, s’exerce à des appels on ne peut plus fantasques. Sa dernière trouvaille, brûler les urnes dans les bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection, révèle une fascination de soi portée par un ego hypertrophié. Les autres n’étant que de simples instruments dont l’existence n’a de sens qu’à faire advenir sa propre histoire, en l’occurrence ses propres fantasmes. Faut-il en rire, en pleurer ou s’étrangler de rage ?
Rien de tout cela, tant la situation est pathétique au vu d’un homme puisant dans ses ultimes ressources pour se la jouer au grand-père baroudeur sous le regard de « frères d’armes» qui, parce qu’ils ont du mal à exister par eux-mêmes, ont choisi de s’installer dans un cynisme pathétique. Pour autant, lui le non candidat, pour expliquer son appel à brûler les cartes d’électeur avoue, par ailleurs, n’avoir pas été au courant qu’elles étaient connectées à la carte d’identité Cedeao. C’est dire qu’un tel déphasage l’oblige plutôt à se reposer, bien loin de l’arène politique.
Aussi, le désordre auquel appelle l’ancien président de la République montre-t-il, si besoin en était, l’importance qu’il y a à défendre la compétition démocratique, c’est-à-dire l’expression libre et souverain du vote. Il appartient par conséquent à l’Etat d’en garantir les conditions de possibilité, de faire respecter la loi, rien que la loi et de veiller à ne pas laisser s’installer la chienlit. Il est en effet un feu rouge que l’on ne peut griller impunément.
La coalition « Sonko Président» a perdu un militant hier. Il s’agit de Arona Diédhiou. Son décès fait suite à l’accident qui s’est produit dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 février 2019 vers 2h du matin, à hauteur du village de Kawane sur l’axe Bignona - Diouloulou. Suite à cette douloureuse épreuve, la coalition « Sonko Président» a décidé de suspendre l’étape de la campagne électorale prévue hier et compte rendre visite aux autorités religieuses du département de Sédhiou pour des séances de prières pour le Sénégal et pour le repos de l’âme du disparu.
Macky lui présente ses condoléances
Pour la première fois, Macky Sall cite publiquement le nom d’Ousmane Sonko, un de ses plus farouches adversaires. En meeting hier à Koungheul, le candidat de Benno Bokk Yakaar (Bby) a donné la nouvelle en indiquant qu’un bus faisant partie du cortège d’un des candidats à la présidentielle en l’occurrence Ousmane Sonko a fait un accident mercredi dans la nuit. Il s’est dit touché par ce drame qui a fait un mort et dix-sept blessés. «Je présente mes condoléances à Ousmane Sonko et à la famille éplorée», a déclaré le Président sortant. Il en a profité pour appeler tous les conducteurs et les chauffeurs à faire davantage preuve de prudence en cette période de campagne. «On note beaucoup d’agitation et les gens ne dorment pas beaucoup. J’appelle les uns et les autres à plus de prudence et à réduire les vitesses sur les routes. Ceci permettrait de réduire considérablement les accidents. Si on regarde bien, c’est pratiquement toutes les régions qui sont touchées.»
Sidiki Kaba calme les Tambacoundois
Le ministre Sidiki Kaba, délégué régional de la coalition Bby pense qu’on veut faire peur et démobiliser les populations de Tambacounda dans la campagne, faisant allusion aux événements qui ont fait deux morts et plusieurs blessés. Il invite les populations de Tamba à ne pas rester chez elles et à aller voter pour leur candidat le 24 février 2019. A ce propos, le chef de la diplomatie sénégalaise rappelle que le vote est un droit. «Défendez votre droit ! Mobilisez-vous durant toute la campagne pour défendre le bilan et le projet politique du candidat Macky Sall. Rendez-vous tous, dans le calme et la discipline, à vos bureaux de vote le 24 Février 2019 pour lui assurer une victoire éclatante dès le premier tour», a-t-il lancé. Par ailleurs, il a offert 500.000 FCFA à chaque blessé lors des affrontements de Tamba
Mbagnick Ndiaye décroche un responsable khalifiste
A Fatick, la coalition BBY n’a pas de souci à se faire. Le ministre Mbagnick Ndiaye ratisse large. Il a décroché Lat Kaïré Diouf, responsable national de Taxawu Khalifa Sall et responsable départemental des enseignants de ladite coalition. Avec ces nouvelles recrues, le Sine réalisera un score de près 90%, croit savoir le plénipotentiaire de BBY. Mbagnick Ndiaye indique que partout où la caravane départementale passe, les populations de Fatick montrent leur attachement et leur engagement envers le candidat Macky Sall.
Idy et la Saint Valentin
Malgré la rigueur du terrain, la fête des amoureux n’est pas oubliée. Les envoyés spéciaux des médias qui accompagnent le candidat de «Idy2019», ont interpellé Idrissa Seck sur la fête de la Saint Valentin. Il n’a pas hésité à renouveler son amour à Ndeye Penda Tall. «Je vais prendre un foulard alors. C’est le message permanent d’amour, d’affection, de paix, de tranquillité, pourvu que cela dure jusqu’au dernier souffle de la vie», dit-il en sourire. Quant aux difficultés du terrain à cause des routes chaotiques, il trouve que «c’est normal d’être fatigué», mais pour le moment, il tient le coup et ça se passe très bien. Selon lui, la forme idéale de l’homme se trouve à l’intersection de trois cercles. Il s’agit de l’alimentation, du sport et de la santé et de la tranquillité d’esprit.
Le footballeur El Hadj Diouf en campagne pour Benno
A Gandiaye, l’ancien international sénégalais, El Hadji Ousseynou Diouf est descendu battre campagne à côté de son ami et maire de la localité, Pape Songdé Diop. Ils ont ainsi accueilli le chef de l’État qui déroulait avec sa caravane. L’ancien ballon d’or africain de déclarer que le candidat de Bby doit pouvoir dépasser les 80% et atteindre les 100% à Gandiaye. Pour lui, Macky Sall le mérite surtout qu’il a une bonne étoile et que tout lui sourit depuis qu’il est à la tête de ce pays. «C’est sous son régime qu’on a découvert le pétrole et le gaz, sans compter ses nombreuses réalisations dans tous les secteurs. Je voyage beaucoup et j’ai constaté qu’il est respecté partout dans le monde. J’ai rencontré le Président rwandais Paul Kagame qui me disait qu’il n’y a pas meilleur que lui. S’il a un deuxième mandat, le Sénégal sera comme les Etats Unis ou Paris», a expliqué El Hadj Diouf. Quant au chef de l’Etat qui a parlé brièvement, il s’est offert un peu plus tôt un bain de foule. Avant d’indiquer que le dispensaire est en chantier et qu’il va construire un stade pour la Commune.
Me El Hadj Diouf joue sa comédie
Un « El Hadj Diouf » peut en cacher un autre. Mais plus opportuniste que l’avocat, on meurt. Le tonitruant leader du Ptp n’a d’autre rêve que de devenir président de la République. Il a eu l’ingéniosité de s’offrir un bain de foule profitant du monde venu suivre le candidat de Bby. Il a eu l’idée de bien se positionner derrière le véhicule Macky Sall. Arrivé dans chaque localité, il sort de son véhicule pour soulever les mains avec son grand boubou blanc brodée de jaunes autour du cou comme s’il briguait le suffrage des Sénégalais. Fier de lui-même, il soulève le buste tout sourire, faisant des clins d’oeil au public. On se demandait à un moment si c’était lui le candidat ou Macky Sall. Peut-être qu’il s’entraîne pour les prochaines échéances électorales.
Mamour Diallo mise sur les primo-votants
Le président du mouvement «Dolly Macky» se déploie depuis plus d’une semaine sur le terrain. Les résultats de ses descentes sont fructueux. Tirant un bilan élogieux des réalisations du candidat de Bby Macky Sall, Mamadou Mamour Diallo prévient que la «grande coalition» au pouvoir va conforter sa suprématie au soir du 24 février 2019. Lors d’une caravane dans la capitale du Ndiambour et qui a drainé beaucoup de monde, le président du mouvement «Dolly Macky», a sillonné huit (8) communes de la région pour la réélection du candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar et se montre très optimiste pour la réélection de leur candidat dès le premier tour. Dans la commune de Gandé, le leader de MDM a enrôlé plusieurs responsables du Grand Parti de Malick Gackou. A Thiamène, le vice-président du comité électoral de la commune de Louga s’est entretenu avec les femmes entrepreneures de la localité qui exposaient des produits locaux issus de la transformation du mil et s’activent à la teinture et la confection de draps.
Commission d’enquête
Restons avec Mamour Diallo que Ousmane Sonko accuse d’avoir détourné 94 milliards. L’Assemblée nationale sera en plénière ce matin pour ratifier les membres de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur cette affaire. En plus de la majorité, il y aura un représentant des non inscrits et un autre du groupe de l’opposition. La commission a six mois pour déposer ses résultats, mais elle devra d’abord entendre tous ceux qui sont cités dans ce scandale y compris Ousmane Sonko. Alors que celui-ci dit qu’il ne déférera pas devant cette commission, « L’As » a appris d’un parlementaire expérimenté que personne n’a le droit de refuser de répondre à l’Assemblée.
Le général Mansour Seck sort de sa réserve
Les violences et les incidents qui ont émaillé la campagne électorale ces derniers jours et les déclarations incendiaires du secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, (Pds) Me Abdoulaye Wade invitant les jeunes à brûler les bulletins de vote pour saboter le scrutin du 24 février 2019, ont fait sortir de ses gonds le général Mamadou Mansour Seck. Dans un entretien avec le site mediaspost. com, l’ancien chef d’Etatmajor des armées (CEMGA) se dit obligé de sortir de sa réserve et de s’adresser aux Sénégalais et particulièrement aux cinq candidats en compétition pour la magistrature suprême. «Premièrement, les cinq candidats à la présidence se réunissent tous, devant tous les médias nationaux pour prêter le serment de ne vouloir que des élections pacifiques. Deuxièmement, qu’ils disent qu’il s’agit d’une compétition des idées et de projets sociaux pour convaincre le peuple sénégalais et non une compétition violente. Troisièmement, qu’ils s’engagent à convaincre leurs militants d’agir strictement dans ce sens », propose-t-il. « Il me paraît très important de souligner que la diaspora sénégalaise à l’extérieur, les investisseurs, les touristes et même les ambassadeurs qui sont logés chez nous, en écoutant certaines diatribes, pensent que ce pays est à feu et à sang. Quel patriote souhaite ce KO pour notre cher Sénégal! Vivement des démocrates réellement responsables. Que les vainqueurs soient humbles, que les perdants fassent un jeu de fair-play», conclutil
Aziz Ndiaye et son père relaxés
Le promoteur Aziz Ndiaye et son père Baye Alé Ndiaye ont été lavés à grande eau par le tribunal correctionnel de Dakar. Poursuivis pour «association de malfaiteurs et de recel de riz », ils ont été relaxés purement et simplement après plus de 5 ans de procédure. Par contre, son frère Massata Ndiaye écope de 6 mois assorti de sursis pour le délit de mise en circulation de denrées impropres à la consommation. Pour rappel, ce dossier concerne le vol de 84 tonnes de riz volées, d’une valeur de 100 millions Fcfa, au préjudice du commerçant Mamadou Kébé.
Son frère condamné à 6 mois de sursis
Revenant sur les faits, la victime a expliqué qu’il est un agent commercial à Bambi solution. Il avait mandaté Abdou Konté pour convoyer au Mali du riz d’une valeur de 100 millions Fcfa. Le 31 mai 2013, dit-il, il a payé tous les camions. «Quelques jours après, le client m’a appelé pour se plaindre du retard. J’ai, à mon tour, appelé Abdou Konté qui me dit que les chauffeurs sont partis au Magal de Kazou Radjab. C’est ainsi que j’ai porté plainte. Contre toute attente, la marchandise s’est retrouvée dans les locaux de la société du promoteur dénommée Aziz Business Company, laquelle s’active dans le commerce, le transport, l’import, l’export et l’événementiel. Mieux, un des apprentis a vu Massata et son père changer les sacs pour pouvoir les écouler sur le marché sénégalais», a indiqué la partie civile. Le parquet avait requis un an assorti de sursis contre Massata Ndiaye. La défense a plaidé la relaxe pure et simple.
Abdoulaye Sow : «Tous ceux qui sont au PDS vivent l’enfer»
«Macky Sall a fait mieux que les Présidents Léopold Sédar Senghor, et Abdou Diouf. Que cela plaise ou déplaise à mon ami Abdoulaye Wilane ; c’est ça la réalité. Macky Sall a également fait mieux qu’Abdoulaye Wade à Kaffrine dans tous les domaines. Que cela me plaise ou pas en tant qu’ancien responsable du PDS ; c’est ça la réalité. Dans le domaine de l’éducation, par exemple, personne n’aurait imaginé que Kaffrine ait une université et que des étudiants viennent de Saint Louis, de Dakar et partout pour étudier. (…) Sous Abdoulaye Wade, le financement des jeunes de 200 à 2012 était à hauteur de 75 millions de Fcfa dans la région de Kaffrine. Avec Macky Sall, nous sommes avec le premier financement de la Der à 167 millions. De ce fait, il est inconcevables de comparer Macky Sall à ses adversaires aujourd’hui qui sont des «Thiounés (Ndlr : tocards en français). Pour finir, je voudrais te remercier, Macky Sall, de m’avoir sorti de l’enfer. Parce qu’aujourd’hui tous ceux qui sont au PDS vivent l’enfer. ».
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Le développement de la Casamance doit se faire en utilisant une démarche participative à la base et en privilégiant les normes endogènes pour éviter les impasses dans lesquelles on se fourvoie
#Enjeux2019 - Réfléchir sur la prise en compte du développement de la Casamance[1] dans les programmes des candidats à l’élection présidentielle de Février 2019 revient à montrer et à expliquer les potentialités socio-culturelles et naturelles dont dispose cette belle partie méridionale du pays, malgré le conflit armé[2] qui y règne depuis décembre 1982. En effet, la question du conflit armé en Casamance constitue non seulement une véritable problématique pour les pouvoirs publics, mais aussi pour les citoyens sénégalais. Ce qui a incité d’ailleurs d’aucuns à parler du « conflit sénégalais en Casamance » ; afin de mieux impliquer les différentes franges de la nation dans le règlement définitif dudit conflit.
Mieux, il est stipulé dans la Constitution que le territoire est indivisible et qu’il incombe en premier au Président de la République d’y veiller. C’est la raison pour laquelle les candidats à l’élection présidentielle ne peuvent et doivent occulter ce conflit dans leur programme. Quelles sont les offres programmatiques des candidats pour la Casamance à l’élection présidentielle de février 2019 ? Il s’agit d’abord de rappeler brièvement les interventions des différents régimes qui se sont succédé, du président Abdou Diouf à Macky Sall, avant d’inviter à la réflexion sur le développement de la Casamance.
- Sous Léopold Sédar Senghor (1960-1981) -
Sous son magistère, le premier Président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor, a misé sur l’unité nationale du pays en passant par l’élargissement de son parti, l’Union Progressiste Sénégalais, devenu Parti Socialiste, dans les différentes localités du pays. C’est dans ce cadre que le Pr Assane Seck et Émile Badiane ont été invités à rejoindre le dispositif étatique de la jeune nation. Le président Senghor voulait promouvoir le leadership local à travers le territoire national même s’il ne faut pas occulter certains évènements douloureux comme la sècheresse des années 1970, la crise pétrolière de 1973 et l’assassinat du jeune lycéen Idrissa Sagna lors d’une grève d’élèves à Bignona mais aussi le choc frontal et brutal de la finale de la coupe du Sénégal entre l’équipe de la Jeanne d’Arc et celle du Casa Sport (club fanion du Sud), en 1979. Ces deux derniers événements sont, à certains égards, les éléments déclencheurs de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la « crise casamançaise » assimilée à la date du 26 décembre 1982. Il faut tout de même reconnaître que sous le régime de Senghor, des efforts ont été consentis pour le développement de la Casamance sur le plan agricole.
- Abdou Diouf (1981-2000) et la crise casamançaise –
L’arrivée du Président Abdou Diouf coïncide avec le début de la crise opposant le Mouvement des Forces Démocratique de Casamance[3] (MFDC), sous la houlette du leader charismatique Abbé Diamacoune Sénghor, et l’Etat. Héritant de cette crise, le Président Diouf va non seulement rester intransigeant par rapport à la défense de l’intégrité territoriale et nationale, mais il va aussi utiliser la méthode du «tout sécuritaire». C’est-à-dire, l’armée pour réprimer violemment les indépendantistes. Près d’une dizaine d’année, la seule véritable réponse fut militaire et Diouf finit par se rendre compte des limites de l’option de l’armée pour mettre fin au conflit. Ce sera le début des négociations aboutissant aux accords des années 1990. Il s’agit des accords de CACHEU (Guinée Bissau) et de BANJUL (Gambie). De même, le Président Diouf va essayer de réorienter sa politique de développement dans cette partie méridionale du Sénégal en s’appuyant sur la décentralisation (avec la régionalisation) de 1996, consistant à donner davantage de pouvoirs aux régions et orienter ainsi la politique vers le développement de l’agriculture et de l’élevage en Casamance.
- Wade (2000-2012) et sa promesse de régler la crise en 100 jours –
Une fois élu, il promit de régler le conflit en Casamance en 100 jours en se fondant sur une proximité supposé ou réel avec l’Abbé Diamacoune qu’il a rencontré en prison. La gestion de la crise casamançaise par le Président Abdoulaye Wade sera particulière. Après sa prise de fonction, il se détourna de tout ce qui a été fait en termes de recherche de paix et de développement pour enfin proposer son option d’orientation pour la Casamance. Selon Wade, la question fondamentale qui mérite d’être posée était la suivante : « Faut-il développer la Casamance sans la paix ou bien faut-il chercher d’abord la paix pour enfin penser au développement de la Casamance? ». En voulant répondre à cette question complexe, le Président Wade va finalement opter pour les deux (02) : développer la Casamance tout en recherchant la paix. C’est dans cette optique d’ailleurs qu’il a créé l’Agence Nationale pour la Relance des Activités Sociales et Économiques en Casamance (ANRAC) en juillet 2004 qui avait pour mission d’identifier les indicateurs du développement de la Casamance et de réfléchir sur les stratégies pour le règlement définitif de la crise. Pour ce faire, le tableau de bord de cette Agence était le Programme pour la Relance des Activités Sociales et Économiques en Casamance. Un vaste chantier de reconstruction, de réhabilitation et de réinsertion sera enclenché en rapport avec les bailleurs de fonds. En ce qui concerne la gestion de la crise, il faut signaler que le Président Wade a eu des acquis avec la signature de quelques accords de paix et l’invitation du leader charismatique du MFDC au palais présidentiel. Toutefois, il faut noter aussi que la gestion de la crise casamançaise sous le régime de Wade n’était pas trop appréciée par les différents acteurs et observateurs de la scène politique sénégalaise.
- Sous le magistère du président Sall (2000-2012) -
Avec le président Macky Sall, nous constaterons une autre façon de gérer la crise. Car avant même son élection, le candidat Macky Sall avait accepté d’être auditionné par la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance. De même, le candidat en question a eu à sillonner toute l’étendue du territoire national, ce qui lui a permis d’ailleurs d’élaborer son programme « Yonnu Yokuté[4] ». Une fois arrivée au pouvoir, le Président Sall a effectué plusieurs visites dans cette région pour, dit-il, s’enquérir des préoccupations des différentes franges de la localité. Ce faisant, il a opté aussi, comme son prédécesseur, pour le développement de la région et le gestion pacifique de la crise en utilisant le termes « La paix des braves ». C’est parti alors pour le lancement d’une série de programmes et de chantiers avec les partenaires au développement. Nous pouvons citer : le Programme Pôle Economique de la Casamance (PPDC), avec le Millenium Challenge Account (MCA). Il a été noté une valorisation de la Boucle du Boudjé, du Blouffe, de la RN 6 (Route Nationale 06), la dotation de la région de deux (02) nouveaux bateaux AGUENE ET DIAMBOGNE, etc. De 2012 à 2024, la gestion du dossier casamançais en termes de crise ou de développement sera–il une continuité si le Président sortant et candidat à sa propre succession est réélu ou bien l’opinion nationale assistera à une nouvelle donne ou orientation de ce dossier, si un autre candidat gagne l’élection présidentielle de février 2019 ?
En tant que citoyen nous ne pouvons pas dire exactement ce qui va se passer concernant le traitement du dossier casamançais. Toutefois, en tant qu’observateur de la scène politique sénégalaise, nous pouvons dégager des pistes de réflexions afin d’inciter les citoyens et les potentiels candidats à mieux considérer la question de la Casamance comme une priorité nationale. A cet effet, nous pensons que le développement de la Casamance doit se faire en utilisant une démarche participative à la base et privilégiant les normes endogènes pour éviter les impasses dans lesquelles, on se fourvoie :
l’impasse de son développement économique dont les effets contrastés sont de plus en plus explosifs : chômage, pauvreté, insécurité alimentaire, pollution du tissu économique comme la forêt et les mines, stagnation agricole, déforestation, etc. ;
l’impasse sociale et culturelle avec un tissu social en déliquescence avec la déscolarisation, la délation, les fractures sociale et culturelle, etc. ;
l’impasse politique avec le conflit ou la crise qui secoue ou du moins ampute son développement dans tous les secteurs d’activités.
En faisant ce rappel historique, nous voulons inciter les candidats à l’élection présidentielle à prendre en charge les véritables problèmes et priorités de notre nation, inciter les différents candidats à les intégrer dans leurs programmes respectifs, mais aussi les citoyens à faire un choix éclairé.
Titulaire d’une thèse de doctorat portant sur le rôle des politiques publiques dans la reconstruction de la Casamance, Ousmane Ba est Sociologue, Enseignant-chercheur l’INSEPS (Ucad). Chercheur au Laboratoire Sociologie, Anthropologie et Psychologie sociale de l’UCAD, il est auteur de plusieurs articles sur les questions de genre. Actuellement, Dr. Ba est membre du Réseau de Recherche Comparative (RRC)/Sénégal du CODESRIA.
[1] Aujourd’hui la Casamance est divisée en 03 régions principales : la Région de Ziguinchor (Basse Casamance) ; la Région de Sédhiou (Moyenne Casamance) et la Région de Kolda (Haute Casamance).
[2] Le conflit casamançais est perçu par certains observateurs comme étant « un conflit de basse intensité » c’est à dire « ni guère, ni paix ».
[3] Il faut noter qu’il y avait eu 02 types de MFDC : le Premier MFDC, créé en 1947, était un MFDC politique avec les Émile Badiane, Assane Seck, Ibou Diallo, Yoro Mballo ; le Deuxième MFDC, quant à lui, est un MFDC révolutionnaire puisque son objectif est l’indépendance de la Casamance.
L'ÉCOLE COMME REMPART AUX VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Nous devons en parler, éduquer et préparer nos enfants pour que cela cesse – Ndioro Ndiaye lance la campagne de One Billion Rising, destinée au Sénégal
#Enjeux2019 - L’ambassadeur de la campagne On Billion Rising, Ndioro Ndiaye a procédé le 14 février 2019 à son lancement officiel sous le thème ‘’ Enjeux de l’égalité Femmes-Hommes et la lutte contre toutes formes de violences faites aux femmes dans la société sénégalaise’’. Elle livre au micro de SenePlus, les enjeux de cette question.