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12 septembre 2025
PAR ALIOU KANE NDIAYE
CES NÉO-POLITICIENS QUI METTENT LA PRESSION AUX PROFESSIONNELS
Entre Ousmane Sonko et Issa Sall d'un côté, et Madické Niang, Idrissa Seck et Macky Sall de l'autre, c'est la différence d'expérience en politique qui frappe - En faveur de qui jouera-t-elle ?
Le Point Afrique |
Alioune Kane Ndiaye |
Publication 12/02/2019
Le 24 février 2019, la confrontation entre les cinq candidats retenus par la Cour constitutionnelle ne se fera pas seulement au niveau des programmes, elle se fera certainement sur le terrain de la conception de faire la politique qui aura le mieux séduit au point d'emporter le vote des électeurs.
Une nouvelle manière de faire la politique ?
Il faut dire que dans l'esprit du public, Ousmane Sonko et El Hadj Issa Sall qui viennent de débarquer dans l'arène politique sont perçus comme des novices contrairement à leurs trois autres concurrents, qui ont plutôt l'image de politiciens professionnels forts des postes ministériels qu'ils ont occupés dans différents cabinets, et même de la présidence de l'Assemblée nationale et de la magistrature suprême pour le cas de Macky Sall.
Le Pr Issa Sall, docteur en informatique et président de l'université du Sahel, et Ousmane Sonko, inspecteur des impôts récemment radié et depuis député, n'ont en effet intégré le champ politique que très récemment.
Ces néo-politiciens, comme on les appelle au Sénégal, prônent une nouvelle manière de faire de la politique. Ils appellent à la rupture et à un changement fondamental dans la manière de conduire les affaires de la cité.
Haro sur les pratiques d'avant
Jusqu'ici en effet, les acteurs de la scène politique sénégalaise étaient tous issus de trois ou quatre courants politiques : celui des socialistes, celui des libéraux et ceux de la gauche communiste.
Par des jeux d'alliances et d'ententes nouées à travers des coalitions, ils ont trusté le pouvoir politique pendant des décennies. Concrètement, il s'est agi d'un partage des privilèges entre cette classe politique et une minorité de la population. Pour les néo-politiciens, ces pratiques doivent être révolues.
Sortir de la zone CFA
Ousmane Sonko est par exemple partisan d'une renégociation des accords que l'actuel gouvernement a passés avec certaines entreprises pétrolières. Le leader du parti dit Pastef-Les patriotes veut aussi que le Sénégal quitte la zone du franc CFA. À noter que jusqu'à présent, aucun autre candidat avant lui n'avait osé faire une telle déclaration. En réalité, il s'agit d'une remise en question des fondements mêmes de la relation que le Sénégal entretient avec la France, plus que jamais regardée comme l'ancienne puissance coloniale.
Séparer les pouvoirs
Pour ce qui est d'El Hadji Issa Sall, candidat du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR), il importe de penser autrement le statut du président de la République. Une fois élu président, il promet de faire voter une loi qui établira clairement une frontière entre les trois pouvoirs que sont l'exécutif, le législatif et le judiciaire. En vérité, ce qu'il dénonce par là, c'est le fait que les pouvoirs importants que la loi actuelle accorde au président de la République lui donnent la possibilité de faire passer à l'Assemblée nationale toutes les lois qu'il veut. Il en est de même dans le fonctionnement de la justice. Les pouvoirs dont dispose le président de la République lui donnent la possibilité d'influer sur le fonctionnement de celle-ci.
Se rassurer sur l'indépendance de la justice
Le traitement réservé aux deux candidats, potentiels rivaux de taille du président Macky Sall à cette élection présidentielle, en l'occurrence Karim Wade et Khalifa Sall, a laissé planer le doute sur l'indépendance des magistrats qui ont eu en charge leurs dossiers. En bout de course, El Hadji Issa Sall promet aussi, s'il est élu, de mettre fin à la possibilité donnée au président de la République de pouvoir aussi être président de son parti.
Ces réformes qui sont prônées par ces néo-politiciens ne sont pas en réalité nouvelles. Elles sont bien inscrites dans les conclusions des Assises nationales que l'actuelle majorité présidentielle avait organisées avant l'élection présidentielle de février 2012.
Des approches différentes semées aux législatives
Il y a donc là deux visions de la façon dont on doit exercer le pouvoir politique dans ces joutes électorales. La bataille a commencé depuis les élections législatives de juillet 2017. Elle est devenue cependant beaucoup plus visible après l'étape de la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel.
Au sortir de ce choix, en effet, les choses sont devenues claires. Les deux camps se distinguent carrément. Tous les candidats considérés comme des politiciens professionnels recalés au niveau du parrainage sont allés rejoindre, soit Macky Sall ou Idrissa Seck, les deux autres candidats bénéficiant du soutien des autres recalés et considérés comme des néo-politiciens. Ainsi, l'architecte Pierre Goudiaby Atepa a décidé d'apporter son soutien à Ousmane Sonko, de même que l'ancien directeur général des douanes, Boubacar Camara.
Une campagne électorale d'un nouveau type
La campagne électorale actuelle va donc au-delà de la bataille pour une troisième alternance ou bien une victoire au premier tour du candidat de la majorité présidentielle. Elle est le champ d'une bataille entre les partisans de la continuité dans la manière dont on fait de la politique depuis les indépendances et une rupture totale avec des réformes fortes surtout dans le mode de gouvernance. Dans cette confrontation sans doute très difficile pour les néo-politiciens, parce que minoritaires dans le landerneau politique, ceux-ci pourront compter sur une population largement déçue par les politiciens professionnels. Le tollé constaté sur les réseaux sociaux à la suite de la décision prise par Aissata Tall Sall, une forte figure de l'opposition, de rejoindre la majorité présidentielle, après avoir été recalé par le Conseil constitutionnel, est sans doute une parfaite illustration de ce dépit. Cela dit, au-delà de ces considérations, la question est de savoir si les populations adhéreront suffisamment aux thèses des néo-politiciens pour leur prmettre de faire mouche. Premier (et dernier ?) épisode : le 24 février, au premier tour de la présidentielle.
SenePlus diffuse une vidéo surprenante qui semble indiquer que l'APR utiliserait des véhicules de la Poste pour la campagne de leur candidat Macky Sall.
Nous n'avons pas été en mesure de vérifier cette information de manière indépendante mais avons néanmoins décidé de publier cette vidéo en attendant de compléter notre enquête sur le sujet.
LA GRANDE ÉMISSION RADIO "CONFLUENCES"
AUDIO
SONKO, LA GRANDE MARCHE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Que vaut Ousmane Sonko au-delà de ses propos détonnants ? Qu'en est-il de son programme de campagne ? Elgas et son équipe lèvent le voile sur le leader de Pastef en compagnie de Jacques Habib Sy, depuis Paris
#Enjeux2019 - Sonko, c’est à la fois un engagement patriotique, un sens aigu du travail et un propos clair porté par l'ensemble de la population dans une atmosphère inédite. Jacques Habib Sy se veut catégorique, l'engouement autour du leader de Pastef a moins avoir avec sa personne qu'avec l'état déliquescent du pays. Quand vous avez un jeune qui se lève pour dire stop, cela emporte l'adhésion de la masse", indique l'invité de Confluences. Selon ce dernier, le candidat de la coalition SonkoPrésident prône une rupture fondamentale dans la gestion de la chose publique. "Il est hors de question d’accepter les contrats avalisés par Macky Sall dans le secteur pétrolier", déclare Habib Sy, ajoutant qu'il vaut mieux renégocier ces contrats que de "demeurer esclave".
Selon Joel Assoko, les programmes économiques du candidat sont néanmoins peu chiffrés et cela n'est pas de nature à rassurer l'opinion. Il en veut pour preuve, ses propositions de réduction de la dette dans le financement de l'Etat. "Comment y parvenir ?", s'est interrogé le chroniqueur de Confluences.
Mohamed Mbougar Sarr quant à lui se dit circonspect sur ce qu'incarne le leader de Pastef. "J'ai un problème avec d'un côté ce discours moral fort et l'aspect politique du candidat", fait-il savoir. Aminata Thior abonde dans son sens en relevant les négociations en cours entre Sonko et Abdoulaye Wade. "Il n'y a jamais eu de marchandage de quoi que ce soit. Nous avons échangé avec Wade sur l'avenir du Sénégal et nous voulons cheminer avec des gens au parcours sain", a objecté Habib Sy.
La candiature annoncée à un nouveau mandat de Bouteflika en Algérie a notamment retenu l'attention d'Aminata Thior, au plan international. Le Venezuela devenu, selon Mbougar Sarr, un enfer à deux diables, a fait l'objet de la rubrique Guillotine.
Les violences survenues ce lundi à Tamba et ayant conduit à la mort de deux jeunes de la localité, prennent une tournure judiciaire. Vingt-quatre membres de la sécurité du Pur ont été arrêtés, désarmés et mis à la disposition du parquet pour les besoins de l'enquête. L’information est donnée par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, dans un entretien avec Zik Fm.
Au même moment le procureur de la République de Tamba, Demba Traoré, était face à la presse. Il faisait le point de cette affaire née des affrontements entre militants d’Issa Sall du Pur et ceux de Macky Sall de Benno.
Le chef du parquet a révélé que le convoi du Pur a été intercepté par l'escadron de surveillance de la gendarmerie de Bakel. En plus des interpellations, renseigne-t-il, des armes blanches et des pistolets ont été saisis dans le convoi d’Issa Sall.
Le procureur a tenu à préciser qu’au moment où il s’adressait aux médias, seuls deux morts ont été enregistrés dans cette affaire au lieu des trois annoncés par la presse. Il s’agit du tailleur Ibou Diop, le militant de Benno bokk yakaar poignardé lors de la bataille rangée, et d’un jeune qui a été renversé par une voiture du cortège du Pur.
Le candidat Issa Sall a décidé de suspendre sa campagne. Et dans un communiqué son directoire de campagne a signalé que les événements de Tamba sont un épisode d’une série qui a débuté dans le Sud du pays.
"Depuis l'étape de Kolda, rapportent Issa Sall et Cie, dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle, le candidat du Pur subit des sabotages qui entravent le déroulement normal de ses activités. Après avoir été empêché de continuer sa caravane à Kolda, avec l'arrivée de Macky Sall, cette tentative de provocation a continué depuis lors."
Le Pur ajoute : "C'est ainsi que ce matin du 11 février, nous avons subi des attaques de la part des militants de Bby à Tambacounda, occasionnant la mort d'une personne et plusieurs blessés, et la destruction de nos voitures. Nous déplorons cette perte en vie humaine et appelons la justice à faire son travail."
Sur les ondes de Zik Fm, Aly Ngouille Ndiaye a informé que pour la journée d’hier, la sécurité du candidat du Pur a été confiée par la gendarmerie. Il lui appartiendra, d’après le ministre, de reprendre en main celle-ci pour le reste de sa campagne.
Les Gilets Jaunes de l’Île Saint Denis dénoncent selon eux, les raisons qui sont à la base de l’immigration des africains vers les pays de l'Europe. Dans cette vidéo, ils évoquent l’exploitation des pays de l’Afrique.
HALTE A LA VIOLENCE
Cette campagne avait commencé de manière pacifique et l’on se disait que les déclarations de ceux qui menaçaient de troubler la quiétude du vote, parce que leurs candidats n’avaient pas été retenus, étaient juste ce qu’elles étaient, des rodomontades.
Cette campagne électorale avait commencé de manière pacifique et l’on se disait que les déclarations de ceux qui menaçaient de troubler la quiétude du vote, parce que leurs candidats n’avaient pas été retenus, étaient juste ce qu’elles étaient, des rodomontades.
Même l’arrivée de l’ancien Président Wade, le proclamé «Président de la Rue publique», précédée par une vidéo incendiaire postée sur YouTube, et suivie d’un discours où il incitait à brûler les urnes et les bulletins de vote, n’avait pas semblé troubler le caractère pacifique de cette campagne.
Mine de rien, le Sénégal était allègrement sur le chemin de réaliser l’une de ses plus rares campagnes électorales sans violence et, mieux encore, sans victimes humaines. Malheureusement, il n’a pas fallu longtemps pour que l’on déchante et que les inquiétudes prennent forme. A Kolda, à Tamba, à Fatick, à Saint-Louis et à Mbour, des échauffourées ont opposé les cortèges des différents candidats. Dans ces localités, des militants de la coalition au pouvoir se sont affrontés avec ceux du Pur de El Hadj Issa Sall, ou de Pastef de Ousmane Sonko. A Tambacounda, ces confrontations ont abouti à 3 morts, et même des journalistes ont été blessés. On ne parle pas ici des accidents de la circulation qui ont également drainé leurs lots de victimes.
Cela est inhérent à toute activité humaine, même si on peut déplorer que certaines circonstances en viennent à emporter la vie de personnes, surtout des agents de la Force publique dans l’exercice de leurs fonctions. Ce que l’on déplore ici, c’est l’apparente passivité des pouvoirs publics qui n’ont pas pris leurs précautions pour éviter certains débordements. On a le sentiment que le ministère de l’Intérieur n’a pas pris au sérieux les risques d’affrontements entre les différents cortèges.
D’ailleurs, à une requête informelle de journalistes d’adjoindre des forces de police pour la protection de différents candidats, surtout ceux de l’opposition, M. Ndiaye avait rétorqué que la loi ne le lui imposait pas. Ce qui est exact. Mais aujourd’hui, même en déplorant les morts, on se rend compte que pour de nombreux cas, ce sont les membres de la coalition gouvernementale qui sont à la base des violences, même si à ce jour, ce sont eux qui ont payé le plus lourd tribut. Penser qu’on peut empêcher les gens de battre campagne sans qu’ils réagissent violemment, c’est faire preuve d’une étonnante naïveté. L’ennui avec la violence, c’est que l’on sait comment elle peut commencer, on ne peut prédire à quoi elle va aboutir.
Le Président Macky Sall, avec ses foules impressionnantes, donnait l’impression de se tracer un boulevard de fleurs pour une réélection sans bavure. Une flambée de violences, qu’elle qu’en puisse être la cause ou l’auteur, ne peut que lui être préjudiciable. A près de dix jours encore du scrutin, on ne peut plus parler de climat pacifique quand les morts commencent à se ramasser dans nos rues. Pour le reste de la campagne, il est du devoir de tous, et de l’Etat en premier lieu, de garantir aux Sénégalais une campagne pacifique, pour une élection apaisée.
MACKY SALL RÉACTUALISE L’OPÉRATION «ZÉRO BAC»
Accueilli en signe de triomphe et dans une ambiance carnavalesque, Macky Sall peine à contenir son émotion à l’endroit d’une gigantesque foule qui l’a reçu lundi, sous un soleil de plomb, à la Place de l’Indépendance.
Accueilli en signe de triomphe et dans une ambiance carnavalesque, Macky Sall peine à contenir son émotion à l’endroit d’une gigantesque foule qui l’a reçu lundi, sous un soleil de plomb, à la Place de l’Indépendance.
Emporté par les belles mélodies du groupe Touré Kounda et du virtuose de la kora, Dialiba Kouyaté, le candidat de la coalition Benno bokk yaakaar est largement revenu sur ses réalisions à Sédhiou, avant de décliner son ambition de poursuivre la réhabilitation d’une région «abandonnée par les pouvoirs publics». Dans un discours agrémenté d’anecdotes de son séjour à Sédhiou et de dictons en langue locale, Macky Sall, très déconcentré, annonce le désenclavement total de la région.
C’est à travers la réalisation de pistes rurales, le pont de Marsassoum, l’achèvement des travaux de la boucle nord avant de s’attaquer à la boucle sud reliant Marsassoum et Sédhiou via Bambali. Prêt à «prendre à bras-le corps» l’épineuse équation du désenclavement d’une région serpentée de cours d’eau, il réactualise l’opération «zéro bac au Sénégal» de Wade qui permettra de résoudre les difficultés de la mobilité interne et externe en Casamance.
Répondant à l’interpellation du député Nadiahanko Sané face à l’arrêt des travaux du stade municipal, Macky Sall promet d’accélérer la cadence pour satisfaire cette vieille doléance des jeunes. Dans la même veine, il a annoncé l’électrification universelle pour faire face à la forte demande des populations. Sur un autre registre, Sédhiou peut compter sur l’hôpital régional en chantier pour ses besoins sans cesse crois
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BACARY DOMINGO MANÉ
CES "COMÉDIENS" QUI VEULENT NOUS GOUVERNER
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre un Sonko drôle, un Idy mara manqué, et un Macky adorant montrer sa popularité, la campagne a pris des couleurs - Ils ont compris que dans la politique spectacle, la tromperie est un levier pour gagner la bataille de l'image
Bacar Domingo Mané de SenePlus |
Publication 12/02/2019
Arracher le fou-rire, grâce à quelques traits de l’esprit ; serrer les mains pour renvoyer l’image de bienveillance et feindre la religiosité pour paraître pieux aux yeux du peuple. Les candidats à la présidentielle du 24 février prochain sont bien entrés en scène, en utilisant les stratégies de l’humour, de bain de foule et de la manipulation du religieux. Entre un Sonko «drôle», un Idy, mara «manqué», et un Macky adorant montrer sa «popularité», la campagne a pris des couleurs pendant cette première semaine.
Le candidat antisystème, Ousmane Sonko, ne sait pas que déconstruire le discours des tenants du pouvoir et de leurs acolytes. Il a aussi montré ses talents d’humour, pendant cette première semaine de campagne électorale. Modou Fada Diagne a fait les frais de ses traits d’esprit. «Lorsque notre cortège entre à Darou Mousty, nous apercevons un meeting qui a rassemblé cinq personnes. Le préposé au micro central prononce les noms de Fada et de Macky. Quand il a vu notre cortège, il demande à ces personnes venues au meeting, de nous ignorer. Je me suis arrêté pour les saluer. Et ils se sont mis à scander : Sonko, Sonko…Tous ont abandonné ce meeting pour se joindre à notre cortège». Cet humour a arraché un fou-rire chez les militants et sympathisants venus nombreux l’accueillir.
Pour un candidat qui est dans le fond, en s’attaquant au système de gouvernance du président sortant, le choix d’être superficiel détend un peu l’atmosphère.
Sonko, pour faire «drôle»
L’usage de l’humour en communication politique devient de plus en plus une pratique ancrée. Ces traits d’esprit rendent Ousmane Sonko plus humain et congédie l’image du politique trop sérieux. Le recours à l’humour, par le candidat de la coalition SonkoPrésident, est une arme précieuse pour déstabiliser un adversaire politique. Certes, il est dans la confrontation, mais l’humour le fait apparaître comme un homme d’esprit qui sait utiliser la subtilité intellectuelle pour régler ses comptes avec ses concurrents.
Les spécialistes de la communication politique s’accordent sur le fait que l’humour est plus efficace que la peur quand le message s’adresse aux sympathisants et aux indécis. Il attire l’attention et crée les conditions d’une bonne réception du message, tout en améliorant l’attitude affective envers l’homme politique. Le glissement de sens permet de regarder différemment la réalité.
Le trait d’humour impacte positivement la mémorisation du message et cela grâce à la dimension comique du discours.
Le candidat de la coalition SonkoPrésident doit savoir que la génération Y a un faible pour les contenus drôles, au parfum de dérision. En y recourant, Sonko établit une connivence avec cet électorat jeune.
Idy, le mara «manqué»
Les guides religieux occupent une place centrale dans la stratégie électorale du candidat de la coalition Idy 2019. Presque dans toutes les localités visitées pour les besoins de la campagne électorale, Idy se fait le devoir de rendre visite aux guides religieux. Pour, dit-il, solliciter leurs prières. Le mara «manqué» sait se glisser dans la peau du «talibé», avec la mine de dévot, au débit lent et aux pas hésitants. Ses connaissances islamiques avérées, lui permettent, de recourir, parfois, aux versets coraniques, aux fins de communication politique. Ce qui fera dire à Patrice Corréa, Maître de Conférences à l’Université Gaston des Berger de Saint-Louis (UGB), que Idy est «le vrai symbole d’une communication politique teintée de religion et de mysticisme». Et, dans le même article scientifique («Parler politique du religieux et discours religieux du politique au Sénégal : quand les frontières communicationnelles se brouillent», l’universitaire explique que dans «l’hypothèse d’un renforcement de la légitimité politique par le système religieux», il est «impossible d’envisager la légitimité du politique sans une moindre once de reconnaissance symbolique conférée par des réseaux «confrériques»
Du coup, le politique «vertueux » va se muer en politicien habile dont le but premier est de faire le plein de voix, pour parler comme le Florentin. Nos candidats à la présidentielle, l’arme de la ruse et de l’habilité en bandoulière, feignent, devant ces hommes de Dieu, la religiosité pour paraître pieux aux yeux du peuple. Ils sont même prêts à s’asseoir à même le sol, parfois, sous le regard amusé des cameras qui immortaliseront l’instant fatidique d’une tromperie de haut vol.
Nos politiciens ont compris que dans la politique spectacle, la tromperie est un levier pour gagner la bataille de l’image. Machiavel nous enseigne que l’acteur politique qui veut avoir la grande majorité de l’électorat de son côté, doit afficher en permanence ces cinq qualités : paraître clément, fidèle, humain, religieux et sincère. En plus, il doit, autant que faire se peut «ne pas s’écarter des biens».
Les candidats à la présidentielle ont réussi la prouesse de montrer que l’habit fait bel et bien le moine, en cette période de campagne électorale.
Macky, l’obsession des grandes foules
Toutes ses images de campagne électorale montrent un candidat qui veut prouver sa popularité. A travers des processions (marches), Macky Sall est habité par cette quasi obsession de prouver que la majorité des Sénégalais est dans son camp. Quitte à transporter des militants d’une localité à une autre pour créer les conditions d’une mobilisation exceptionnelle. D’où le recours à la stratégie de bain de foule très efficace pour faire croire que l’on a beaucoup de monde derrière lui.
Avec le bain de foule, il est d’usage, pour les candidats, d’aller au contact des populations. Ils touchent les électeurs, serrent les mains, sourient en abondance pour mimer la bienveillance. Les candidats au fauteuil présidentiel jouent la proximité, testent leur popularité et simulent la sérénité. Filmés au plus près, nos «comédiens» vont pousser à l’extrême la mise en scène, avec des plongées (prise de vue) qui vont montrer une foule compacte «acquise» à la cause d’un candidat obsédé par les grands rassemblements.
Dans les bains de foule, la communication se réduit à la caricature ou presque. Le but, pour l’homme politique, n’est pas de véhiculer un message précis. Le seul message se réduit en sa seule présence au même lieu que les destinataires. L’échange se fait à travers le non verbal : contact visuel, toucher, sourire, serrer la main tendue du leader.
Il n’y a pas de ciblage précis dans les bains de foule. Tous les électeurs sont concernés. Le politique gomme la distance et se fait découvrir à un public qui n’a pas toujours l’occasion de le voir aussi près, en chair et en os.
La police disperse la foule en lançant des grenades lacrymogènes sur les manifestants.
Scène surréaliste hier lundi matin au quartier Thiocé Ouest de Mbour. La Police a balancé à bout portant des grenades lacrymogènes sur des jeunes qui ont eu le courage de réclamer un procès pour Saër Kébé incarcéré depuis quatre ans maintenant à Dakar pour « apologie du terrorisme ».
A l’époque des faits, en 2015, Saër Kébé était élève en classe de terminale S2 au lycée Demba Diop de Mbour. Ce jeune homme voit son avenir hypothéqué par l’expression la plus hideuse d’un sentiment de servilité de nos dirigeants vis à vis d’un pays qu’on appelle Etats-Unis d’Amérique qui a su imposer à des dirigeants qui certainement ne sont même pas fiers de porter leurs noms de famille ou même d’affirmer leur appartenance religieuse, sa propre définition du terrorisme. Que recoupe même le mot terrorisme selon les Usa, serait-on tenté de se demander ? Ce ne serait rien d’autre que toute philosophie de vie qui remettrait en cause ce sentiment d’hégémonie que veut incarner éternellement une nation pour laquelle seuls ses intérêts comptent. Sinon comment comprendre que ce pays qui se targue d’être le champion de la démocratie dans le monde puisse oser envoyer une expédition pour aller cueillir un Président d’un pays souverain en exercice, Manuel Noriega de panama en l’occurrence ? Comment comprendre aussi que ce pays puisse tous les jours se permettre de défier la communauté internationale par un soutien sans fard à Israël qui viole impunément les droits les plus élémentaires du peuple palestinien ? Alors qu’est-ce qui vraiment pourrait justifier tout ce déploiement d’énergie sur un jeune innocent ?
Notre conviction est que nos autorités ont agi pour faire plaisir uniquement au pays de Donald Trump, de peur de représailles sur la scène internationale, qu’elles soient économiques ou même diplomatiques. C’est donc un délit, pardon un pêché sous nos cieux de dire qu’on devrait s’attaquer aux intérêts du peuple américain ! Même Allah Le Tout Puissant laisse les mécréants le défier chaque jour alors qu’Il pouvait les décimer en une fraction de secondes. Toute cette mise en scène ne fait que nous renseigner davantage sur l’état d’esprit de nos dirigeants qui souffrent vraiment d’un complexe d’infériorité jusque dans leur Adn. Hélas, il serait très difficile, voire impossible de les guérir de cette tare congénitale. Ceux que l’on interpelle maintenant, ce sont ces juges, s’il leur reste bien évidemment une once de dignité, s’ils ne se sentent pas esclaves d’un système incarné par des individus sans scrupules, sans foi, même sans bonheur parce que malades de leur sentiment d’infériorité, de tout faire pour permettre la tenue dans les meilleurs délais du procès de ce jeune innocent, musulman, fervent pratiquant, à qui l’on veut dénier le droit de répliquer pour le monde musulman toutes les offenses orchestrées par ce pays que l’Imam Khomeiny, Guide de la Révolution Iranienne n’avait pas tort d’assimiler à un « Grand Satan » ?
Alors, chers juges, si encore vous croyez à la Résurrection, au Paradis et à l’Enfer, affirmez avec toute indépendance et toute rigueur ce sursaut d’orgueil, je dis bien d’orgueil qui nous permettrait encore de faire confiance à un système « couché » depuis longtemps maintenant de l’avis même de vos pairs. Pour cette affaire Saër Kébé pour laquelle déjà plusieurs organisations de défense des Droits de l’homme se sont mises en action, c’est toute la Ummah Islamique qui doit se mobiliser pour se dresser face à ce bloc athée qui continue d’assimiler les musulmans à des terroristes rien que pour que ses intérêts économiques et stratégiques prévalent sur ceux d’une communauté qui fait pourtant 1 milliard de membres et qui prône la justice, l’équité, la morale tout court. Plus de temps à perdre donc !
«L’AFRIQUE DU SUD EST UNE EQUIPE SOLIDE DEFENSIVEMENT MAIS NOUS…»
Youssoupha Dabo ne s’enflamme cependant pas et s’attend à une rencontre compliquée contre l’Afrique du Sud ce mercredi.
Auteur d’un premier tour de haut vol (3 victoires en 3 matches), l’équipe nationale junior du Sénégal fait forte impression en cette 21ème édition de la CAN des moins de 20 ans.
Intouchable lors des phases de poule avec un carton plein, le Sénégal a confirmé son rang de favori de la compétition. Trois succès probants dans une poule relevée, qui témoignent de la volonté des « Lionceaux » de batailler ferme pour le trophée. En dépit de ce bon début de tournoi, le coach des Lionceaux ne s’enflamme pas même s’il tire un bilan plus que satisfaisant de ce premier tour. « Nous venons de boucler la phase de groupe avec ce match contre le Burkina qui s’est soldé par une victoire. Nous avons fait trois matches pour autant de victoires. Je pense que c’est un bilan positif et c’est bien aussi pour la confiance du groupe. Cela nous renforce aussi dans l’idée que nous avons par rapport au travail que nous fournissons et la façon d’aborder les matches. Maintenant on va attaquer les matches à élimination directe. On avait comme objectif de finir dans les deux premières places de la poule qualificative pour les demi-finales. On l’a obtenu. Ce qui reste à faire c’est de continuer à avancer. Ce ne sera pas facile parce que les matches de poules ne l’ont pas été » souligne Youssoupha Dabo.
« IL NE FAUT PLUS CALCULER »
Meilleure attaque du tournoi et deuxième meilleure défense, les hommes de Youssoupha Dabo devront se défaire d’une coriace équipe de l’Afrique du Sud pour une place en finale. Un match difficile qui attend les coéquipiers de Youssouph Badji dont l’entraineur en est conscient. Il assure que son équipe a les arguments nécessaires pour s’imposer devant les Bafanas-Bafanas. « Maintenant on va attaquer la phase où on aura des matches couperets. Il ne faut plus calculer. Il faut jouer et se donner les moyens de passer. On a un match mercredi contre l’Afrique du Sud qui est une équipe solide surtout défensivement. C’est une équipe qui ne concède pas beaucoup d’occasions et sur les trois matches ils n’ont encaissé qu’un but. Ça confirme la solidité défensive mais nous on a des arguments valables offensifs. Si on s’applique bien et si on y met tous les ingrédients nécessaires on les mettra en difficulté. On ne maitrise pas le résultat du match avant de le jouer, ce qui est important c’est de bien travailler mais aussi répéter les repères offensifs et défensifs qu’on essaie de mettre en place lors des entrainements. Il faut être très fort aux entrainements pour bien aborder les matches. On est sur une bonne dynamique et il faut continuer de travailler comme ça et ne pas se prendre la tête. On verra jusqu’où on va s’arrêter » indique l’entraineur des « Lionceaux ». Ce dernier qui rêve de marcher dans les pas de son prédécesseur, Joseph Koto, qui a disputé deux finales d’affilée (2015 et 2017), voire même plus s’il remporte le trophée au soir du 17 février.